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Glossaire de termes Pāḷi

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akappiya
abhijjhā
abhiññā
abrahmacariya
abyāpāda
adhicittasikkhā
adhipaññāsikkhā
adhisīlasikkhā
ādīnava
ādīnavasaññā
adinnādāna
adinnādāna veramaṇī
adosa
adukkhamasukha
adukkhamasukhā vedanā
āhāra
āhāre paṭikūlasaññā
ājīva
ajjhatta
akālika
akaniṭṭha
ākāsānañcāyatana
ākiñcaññāyatana
akusala
akusalakammapatha
akusalamūla
alobha
āloka
amata
amoha
anāgāmī
anāgāmita
anagāriya
ānāpāna
ānāpānassati
anavajja
anatta
anattasaññā
anicca
aniccasaññā
anicce dukkhasaññā
ānisaṃsa
anusaya
anussati
anussava
anuttaro purisadammasārathī
āpatti
apāya
appamāda
appicchatā
āraddhavīriya
arahant
arahatta
arañña
ariya
ariya aṭṭhaṅgika magga
ariyasacca
ariyasāvaka
arūpabhava
asantuṭṭhitā
asappurisa
āsava
āsavānaṃ khayañāṇa
asmimāna
asekha
assāda
assutavā
asubha
asubhanimitta
asubhasaññā
asura
ātāpī
atta
attavādupādāna
avihiṃsā
avijjā
āvuso
āyasmā
āyatana
ayoniso manasikāra



abhijjhā: convoitise, envie, jalousie, désir d'acquérir ce que l'on n'a pas. Etre abhijjhā·lu est défini à AN 10.176 en termes de convoitise ou jalousie envers les possessions d'autrui. À AN 3.66, lobha est expliquée comme ayant abhijjhā pour synonyme.

Abhijjhā est l'un des trois akusala·kamma·pathas mentaux.

Abhijjhā est souvent combiné avec domanassa, pour former un composé (abhijjhā·domanassa), qui apparaît exclusivement soit dans les Formules des Satipaṭṭhānas soit dans les Formules de la Restreinte des Sens.

Abhijjhā est parfois mentionné parmi les cinq nīvaraṇas, comme une alternative à kāma·cchanda.

Abhijjhā fait partie du premier upakkilesa mentionné à MN 7: abhijjhā·visama·lobha (convoitise et désir illégitime).



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abhiññā: [abhi+ñā]

1) signification originelle (dans les textes anciens): connaissance directe, connaissance supérieure, compréhension complète - au sens large, sans spécification.

♦ Juxtaposé avec (ekanta·nibbidā, virāga, nirodha,) upasama, sambodhi and Nibbāna (typiquement en référence au résultat de la pratique de l'ariya aṭṭh·aṅgika magga, e.g. SN 56.11).

♦ L'atteinte d'arahatta est décrite avec une liste de phénomènes dont l'expérience doit être faite par abhiññā: āsavānaṃ khaya, an·āsava ceto·vimutti and paññā·vimutti (e.g. AN 3.90).

♦ À SN 45.159 et AN 4.254, l'ariya aṭṭh·aṅgika magga est décrit comme menant à une autre liste de 11 dhammas devant être abordés au moyen d'abhiññā: les cinq khandhas (à être complètement compris), avijjā et bhava·taṇhā (à être abandonnés), vijjā et vimutti (dont faire l'expérience), samatha et vipassanā (à être développés).

2) signification tardive: il y a une liste de six puissances supérieures ou pouvoirs supranormaux, atteints par la pratique de samādhi au-delà du quatrième jhāna, et qui sont ensemble appelés abhiññās, mais cette liste n'apparaît que dans un seul sutta, le tardif et catéchistique DN 34. Ailleurs, ces pouvoirs sont décrits sans se voir attribuer une telle dénomination collective, comme à AN 3.101. C'est seulement dans la littérature tardive (commentaires etc.) que le terme abhiññā est utilisé, (et la plupart du temps) en référence à ces six dhammas. À SN 8.7 cependant, le mot chaḷ·abhiññā (les six abhiññās) fait partie d'une liste de réalisations, contenant également paññā·vimutti et les trois vijjas, ce qui a probablement été, entre autres, une cause de l'apparition de cette terminologie.



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abrahmacariya: [a+brahmacariya]

ce qui est contraire à la vie brahmique, ou qui serait naturellement interprété comme consistant essentiellement au non-respect de l'un des cinq préceptes, surtout par l'engagement dans l'acte sexuel: en effet a·brahmacariya remplace kāmesu·micchā·cāra dans la liste des pañcasīlas lorsqu'elle est adressée aux bhikkhus (e.g. AN 5.286). Dans ce contexte, a·brahmacariya constitue une transgression pārājika:

‘Yo pana bhikkhu bhikkhūnaṃ sikkhā·sājīva·samāpanno sikkhaṃ apaccakkhāya dubbalyaṃ an·āvi·katvā methunaṃ dhammaṃ paṭiseveyya antamaso tiracchāna·gatāyapi, pārājiko hoti asaṃvāso’ ti.

Si un bhikkhu participant à l'entraînement et aux moyens de subsistance des bhikkhus, sans avoir renoncé à l'entraînement, sans avoir déclaré sa faiblesse, s'engage dans l'acte sexuel, même si c'est avec une femelle animale, il mérite l'expulsion, il est banni.

Une définition d'a·brahmacariya est également donnée par Ānanda à SN 45.18 comme consistant à micchā·magga, i.e. micchā·diṭṭhi, micchā·saṅkappa etc.

A·brahmacariya est listée parmi les choses qui mènent un bhikkhu à un apāya ou à niraya (e.g. AN 5.286).



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abyāpāda: [a+byāpāda]

absence de malveillance, non-malveillance. Le Vibhanga relie naturellement abyāpāda à mettā, bien que ce dernier ne consitue qu'une partie du premier, lequel devrait également inclure des états de simple upekkhā.

abyāpāda·saṅkappa est l'un des trois constituants de sammā·saṅkappa.

♦ Dans cet ordre d'idées, l'expression dérivée «abyāpanna·citto hoti' (il a un citta dénué de byāpāda) apparaît dans l'exposition des trois kusala kamma·pathas (e.g. AN 10.176), expliqué dans le composé «appaduṭṭha·mana·saṅkappa' (une intention mentale sans faute) et par la description: «ime sattā a·verā hontu a·byāpajjā, a·nīghā sukhī attānaṃ pariharantū' (puissent ces êtres être sans hostilité, sans malveillance, sans malheur, et qu'ils s'occupent d'eux-mêmes dans le bien-être).

♦ Une expression très similaire, «abyāpanna·citto viharati' (il demeure avec citta dénué de byāpāda), apparaît dans la formule de Nīvaraṇānaṃ Pahāna, expliquée par le composé «sabba·pāṇa·bhūta·hitānukampī' (rempli de sollicitude pour le bonheur de tous les êtres vivants).

♦ Puisque byāpāda est un nīvaraṇa, a·byāpāda en tant qu'état d'esprit est nécessaire pour une méditation courronnée de succès, et pour atteindre les quatre jhānas.

♦ L'adjectif dérivé abyāpajjha apparaît notablement comme un facteur dans les formules d'appamāṇā ceto·vimutti.



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adhicittasikkhā: [adhi+citta+sikkhā]

entraînement à l'esprit supérieur. Une définition est donnée à AN 3.89, identique à celle de la culture de sammā·samādhi, i.e. le développement des quatre jhānas.

Adhicitta·sikkhā est l'un des trois sikkhās, avec adhi·sīla·sikkhā et adhi·paññā·sikkhā. À AN 3.81, il est dit de ces trois entraînement qu'ils constituent les «tâches ascétiques d'un ascète' (samaṇassa samaṇa·karaṇīyāni), à AN 3.92 qu'ils sont «les tâches urgentes d'un bhikkhu' (bhikkhussa accāyikāni karaṇīyāni), et à AN 6.30 qu'ils constituent un «entraînement suprême' (anuttariyaṃ sikkhā) pour la purification des êtres, etc.

♦ Ils peuvent même remplacer le Pātimokkha, dans certains cas (AN 3.84).



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adhipaññāsikkhā: [adhi+paññā+sikkhā]

entraînement au discernement supérieur, à la sagesse supérieure. Une définition est donnée par le Bouddha à AN 3.89 et consiste à la compréhension des quatre ariya·saccas. À AN 3.90, cependant, il est défini comme «an·āsava ceto·vimutti paññā·vimutti' (libération de l'esprit sans impureté mentale, libération par la sagesse).

Adhipaññā·sikkhā est l'un des trois sikkhās, avec adhi·sīla·sikkhā et adhi·citta·sikkhā. À AN 3.81, il est dit de ces trois entraînement qu'ils constituent les «tâches ascétiques d'un ascète' (samaṇassa samaṇa·karaṇīyāni), à AN 3.92 qu'ils sont «les tâches urgentes d'un bhikkhu' (bhikkhussa accāyikāni karaṇīyāni), et à AN 6.30 qu'ils constituent un «entraînement suprême' (anuttariyaṃ sikkhā) pour la purification des êtres, etc.

♦ Ils peuvent même remplacer le Pātimokkha, dans certains cas (AN 3.84).



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adhisīlasikkhā: [adhi+sīla+sikkhā]

entraînement à la vertu, à la moralité supérieure. Une définition est donnée par le Bouddha à AN 3.89. Consiste à un respect minutieux des règles duPātimokkha.

Adhisīla·sikkhā est l'un des trois sikkhās, avec adhi·citta·sikkhā et adhi·paññā·sikkhā. À AN 3.81, il est dit de ces trois entraînement qu'ils constituent les «tâches ascétiques d'un ascète' (samaṇassa samaṇa·karaṇīyāni), à AN 3.92 qu'ils sont «les tâches urgentes d'un bhikkhu' (bhikkhussa accāyikāni karaṇīyāni), et à AN 6.30 qu'ils constituent un «entraînement suprême' (anuttariyaṃ sikkhā) pour la purification des êtres, etc.

♦ Ils peuvent même remplacer le Pātimokkha, dans certains cas (AN 3.84).

♦ Cependant, adhi·sīla·sikkhā n'est pas seulement pour les bhikkhus, puisqu'il devrait également être entrepris par les upāsakas, pour qu'ils rencontrent le succès (sampadā) ou la prospérité (sambhava), sinon ils vont à leur échec (vipatti) comme à AN 7.30, leur détérioration (parihāna) comme à AN 7.29, ou leur ruine (parābhava) comme à AN 7.31.



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ādīnava: caractéristique/aspect désavantageux, mauvais résultat ou conséquence, désavantage, inconvénient, adversité, danger. L'antonyme est ānisaṃsa. L'ādīnava d'un dhamma particulier est souvent décrit comme ses caractéristiques d'aniccā, dukkha, et le fait qu'il soit «vipariṇāma·dhamma». On trouve ce schéma essentiellement dans le cas des cinq khandhas (e.g. SN 12.26) et des douze āyatanas (e.g. SN 35.13 et SN 35.14).

Ādīnava est fréquemment mentionné en conjonction avec assāda et nissaraṇa, souvent précédés par samudaya et atthaṅgama, en tant que caractéristiques devant être comprises en détail pour tous les saṅkhāras.

♦ Ce groupe de 3 ou 5 investigations apparaît très souvent dans le Saṃyutta Nikāya, et est appliqué à une grande variété de dhammas, dont on pourrait citer en premier lieu à kāma (en détail à MN 13), à duccarita (e.g. AN 5.241), aux cinq khandhas (e.g. SN 22.74), particulièrement à vedanā (e.g. MN 13) et à rūpa (e.g. MN 13), aux 4 paccayas (e.g. SN 16.1), à bhava (e.g. AN 4.10), aux six phass·āyatanas (e.g. AN 4.10) etc.

♦ Une déclation intéressante est faite à SN 12.52: «Upādāniyesu dhammesu ādīnav·ānupassino viharato taṇhā nirujjhati' (Chez celui qui reste à observer le désavantage des phénomènes induisant l'attachement, l'avidité disparaît).

ādīnava·saññā est définie à AN 10.60 en rapport à kāya: sa pratique est décrite comme la réflexion sur les différents inconforts inhérents au corps, incluant les diverses maladies, le froid, le chaud, la faim, la soif, les excréments et l'urine.

♦ À propos de l'ādīnava de kāma, MN 54 fournit une série d'allégories poignantes pour les décrire, laquelle est évoquée comme une référence dans un certain nombre de suttas.



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ādīnavasaññā: [ādīnava+saññā]

perception des désavantages/inconvénients/dangers. Cette pratique est expliquée à AN 10.60, en référence à kāya: elle consiste à une réflexion sur les divers maux auxquels le corps peut être soumis.

♦ D'après AN 7.27, aussi longtemps que les bhikkhus pratiquent ādīnava·saññā, ils seront prospères et ne déclineront pas.

♦ Les autres perceptions souvent associées avec ādīnava·saññā incluent asubha·saññā, āhāre paṭikūla·saññā, sabba·loke an·abhirata·saññā, maraṇa·saññā, anicca·saññā, anicca·saññā, anicce dukkha·saññā, anatta·saññā, pahāna·saññā, virāga·saññā et nirodha·saññā.



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adinnādāna: [a+dinna+ādāna] appropriation de ce qui n'a pas été donné. C'est l'un des trois akusala·kamma·pathas corporels, et est définie par le Bouddha à AN 10.176. Pour les bhikkhus, cela constitue la seconde transgression pārājika:

Yo pana bhikkhu adinnaṃ theyyasaṅkhātaṃ ādiyeyya - yathārūpe adinnādāne rājāno coraṃ gahetvā haneyyuṃ vā bandheyyuṃ vā pabbājeyyuṃ vā: ‘corosi bālosi mūḷhosi thenosī’ ti - tathārūpaṃ bhikkhu adinnaṃ ādiyamāno ayampi pārājiko hoti asaṃvāso ti.

Si un bhikkhu s'empare au moyen d'un vol de ce qui ne lui a pas été donné, d'une telle manière que les rois, prenant un voleur en flagrant délit, le ferait bastonner, emprisonner ou bannir, en disant: 'tu es un ravisseur, tu es un ignorant, tu t'es perdu, tu es un voleur', un tel bhikkhu, prenant ce qui ne lui a pas été donné, mérite l'expulsion, il est banni.

Voir des détails supplémentaires à Pr 2.1 et Pr 2.3-4.

♦ Les mauvaises conséquences d'adinn·ādāna sont décrites à AN 8.40: son résultat le plus léger est la perte des biens.



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adinnādāna veramaṇī: [adinnādāna veramaṇī] abstention de l'appropriation de ce qui n'a pas été donné. C'est le second des pañcasīla.

♦ Dans la description des vertus d'un bhikkhu (e.g. AN 3.70), la description suivante est donnée: «Adinn·ādānaṃ pahāya adinn·ādānā paṭivirato hoti dinn·ādāyī dinna·pāṭikaṅkhī, athenena suci·bhūtena attanā viharati' (Ayant abandonné l'appropriation de ce qui n'a pas été donné, il s'abstient de s'appropier ce qui n'a pas été donné, il ne prend que ce qui est donné, il n'attend que ce qui est donné. Il vit ouvertement, étant lui-même devenu pur).

♦ Les bonnes conséquences de la pratique d'adinnādāna veramaṇī sont décrites à AN 8.39.



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adosa: [a+dosa]

absence d'aversion. À AN 3.66, adosa est présentée comme ayant abyāpāda pour synonyme.

Adosa est l'une des trois kusala·mūlas.

♦ D'après AN 3.111, tout kamma causé par adosa est anavajja et produit sukha·vipāka (résultats agréables).

♦ D'après AN 6.39, adosa ne vient pas de dosa, mais plutôt d'adosa elle-même (na adosā doso samudeti; atha kho adosā adosova samudeti). Et vice versa.



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adukkhamasukha: [a+dukkha+a+sukha]

ni-plaisant-ni-déplaisant, i.e. neutre. À MN 44, adukkham·asukha est expliquée comme signifiant neva sātaṃ nāsātaṃ (ni agréable ni désagréable).

♦ Dans la majorité des cas, adukkham·asukha qualifie l'un des types de vedanā: voir adukkham·asukhā vedanā.

Adukkham·asukha qualifie également le quatrième jhāna et est ainsi relié à upekkhā: voir la formule correspondante.

♦ Dans quelques cas, adukkham·asukha qualifie un certain type de phassa (e.g. SN 12.62).



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adukkhamasukhā vedanā: [a+dukkha+a+sukha vedanā]

ressenti qui n'est ni-plaisant-ni-déplaisant, i.e. neutre. Une définition est donnée à MN 44: «yaṃ kho kāyikaṃ vā cetasikaṃ vā neva sātaṃ nāsātaṃ vedayitaṃ' (tout ce qui est ressenti corporellement ou mentalement comme ni-plaisant-ni-déplaisant). Cette définition est la même que celle donnée pour upekkh·indriya à SN 48.38. À SN 48.37, il est explicite qu'adukkham·asukhā vedanā devraient être vues comme ce dernier: «yadidaṃ upekkh·indriyaṃ, adukkham·asukhā sā vedanā daṭṭhabbā».

Adukkham·asukhā vedanā est l'un des trois (principaux) types de vedanā.

♦ D'après SN 36.5, adukkham·asukhā vedanā devrait être vu comme aniccata (adukkham·asukhā vedanā aniccato daṭṭhabbā).

Adukkham·asukhā vedanā sont de deux types: sāmisa ou nirāmisa, comme déclaré à AN 6.63: «atthi sāmisā adukkhamasukhā vedanā, atthi nirāmisā adukkhamasukhā vedanā», bien qu'on ne trouve aucune explication supplémentaire.

♦ D'après MN 44, adukkham·asukhā vedanā est «ñāṇa·sukhā aññāṇa·dukkhā' (plaisant lorsqu'accompagné de ñāṇa, et déplaisant sans ñāṇa). De plus, avijjā est la contrepartie d'adukkham·asukhā vedanā (adukkham·asukhāya vedanāya avijjā paṭibhāgo), bien que l'anusaya d'avijjā ne sous-tende pas nécessairement tous les adukkham·asukhā vedanā: (na sabbāya adukkham·asukhāya vedanāya avijj·ānusayo anuseti).

♦ D'après SN 36.9, adukkham·asukhā vedanā partage des caractéristiques importantes avec les autres types de vedanās: «aniccā, saṅkhatā, paṭicca·samuppannā, khaya·dhammā, vaya·dhammā, virāga·dhammā, nirodha·dhammā».

♦ Pour les autres caractéristiques qu'adukkham·asukhā vedanā a en commun avec les autres vedanās, voir la définition correspondante.



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āhāra:

1) au sens concret: alimentation, nourriture.

♦ Pour les bhikkhus, piṇḍapāta est synonyme d'āhāra dans ce premier sens, et ainsi, la formule de réflexion sur les paccayas est parfois appliquée directement à āhāra (e.g. AN 4.37). Cette formule, à laquelle il est souvent fait référence par l'expression bhojane matt·aññutā, est analysée ici.

♦ La modération avec la nourriture est souvent recommandée dans les suttas, comme par exemple à AN 5.96: «app·āhāro hoti, anodarikattaṃ anuyutto' (il mange peu, il fait attention à ne pas remplir son estomac). Ne manger qu'une seule fois par jour est aussi recommandé souvent, comme à AN 3.70: «yāva·jīvaṃ arahanto eka·bhattikā' (aussi longtemps qu'ils vivent, les arahants ne prennent qu'un seul repas par jour) et à MN 65, où il est dit que cela engendre la rareté des indispositions et maladies, légèreté, force et une vie agréable. Voir également l'histoire du roi Pasenadi à SN 3.13.

♦ La pratique d'āhāre paṭikūla·saññā est souvent recommandées dans les suttas (e.g. SN 46.74).

♦ Il est intéressant de remarquer que dans la formule décrivant pubbe·nivās·ānussati·ñāṇa (voir ici), āhāra est l'un des quelques éléments que le pratiquant se rappelle de ses vies passées, avec son nom, son apparence, son expérience du plaisir et de la douleur, et sa mort.

♦ Manger de la viande est autorisé pour les bhikkhus, sous la règle des ti·koṭi·parisuddha (pureté sous trois aspects): 'a·diṭṭhaṃ, a·sutaṃ, a·parisaṅkitaṃ' (ni vu, ni entendu, ni suspecté). Voir MN 55.

2) sens figuratif: support, nutriment. Il y en a quatre (e.g. à MN 9):

1. kabaḷīkāra
2. phassa
3. manosañcetanā
4. viññāṇa

Ils sont décrits comme suit: «cattārome āhārā bhūtānaṃ vā sattānaṃ ṭhitiyā, sambhavesīnaṃ vā anuggahāya' (Ces quatre sont des nutriments pour le soutien des êtres venus à l'existence et pour le support de ceux qui cherchent une nouvelle naissance).

♦ Quatre allégories frappantes, incluant celle de la chair du fils, expliquent comment les quatre āhāras devraient être considérés à SN 12.63.

♦ Il est dit que les āhāras apparaissent et cessent avec taṇhā (e.g. à MN 9).

♦ Dans certains suttas, āhāra a le sens de condition, dans une signification proche de celle de paccaya (dans son sens premier, général) ou hetu. Par exemple, SN 46.51 détaille quels phénomènes 'nourrissent' les cinq nīvaraṇas et les sept bojjhaṅgas. On trouve un autre exemple à AN 8.39: être allé en refuge au Bouddha (buddhaṃ saraṇaṃ gato hoti) est déclaré être une nourriture de bonheur (sukhass·āhāra), tout comme les autres refuges et les cinq préceptes.

♦ Comme on pourrait s'y attendre, il y a un lien entre āhāra et rūpa ou kāya. D'après SN 22.56: «āhāra·samudayā rūpa·samudayo; āhāra·nirodhā rūpa·nirodho' (avec l'apparition des nutriments, il y a apparition de la Forme; avec la cessation des nutriments, il y a cessation de la Forme) et d'après SN 47.42: «āhāra·samudayā kāyassa samudayo; āhāra·nirodhā kāyassa atthaṅgamo' (avec l'apparition des nutriments, il y a apparition du corps; avec la cessation des nutriments, il y a cessation du corps).



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āhāre paṭikūlasaññā: [āhāra paṭikūla+saññā]

perception du dégoûtant dans la nourriture.

♦ D'après AN 7.49, lorsqu'on applique son esprit à cette pratique, il se détourne automatiquement de rasa·taṇhā (appétence pour les saveurs).

Āhāre paṭikūla·saññā est décrite à AN 4.163 comme une manière de pratiquer qui est déplaisante (dukkhā paṭipadā).

♦ Les sept bojjhaṅgas peuvent être développés en conjonction avec āhāre paṭikūla·saññā (SN 46.74).

Āhāre paṭikūla·saññā apparaît presque toujours accompagnée d'asubha·saññā, sabba·loke an·abhirata·saññā et maraṇa·saññā. Elles sont souvent recommandées collectivement dans le but de comprendre ou d'éradiquer rāga (e.g. AN 5.303).

♦ Les autres perceptions souvent associées avec āhāre paṭikūla·saññā incluent anicca·saññā, anicce dukkha·saññā, anatta·saññā, ādīnava·saññā, pahāna·saññā, virāga·saññā et nirodha·saññā.



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ājīva: moyens de subsistance. Pour les moyens de subsistances droits ou corrects, voir sammā·ājīva. En ce qui concerne les moyens de subsistance erronés, il est dit d'eux à SN SN 45.1: «micchākammantassa micchāājīvo pahoti' (chez celui qui agit de manière erronée, les moyens de subsistance erronés apparaissent) et «sammākammantassa sammāājīvo pahoti' (chez qui agit selon sammā·kammanta, sammā·ājīva apparaît), ce qui revient plus ou moins à reposer les moyens de subsistance erronés sur le non-respect d'un des cinq sīlas ou l'engagement dans l'un des dix akusala·kamma·pathas.

1) Pour les bhikkhus:

♦ Dans la définition d'adinnādāna veramaṇī, (e.g. à MN 51), il est dit d'un bhikkhu: «dinn·ādāyī dinna·pāṭikaṅkhī' (il prend [uniquement] ce qui est donné, espérant [uniquement] ce qui est donné). Un peu plus loin (ici) certains principes fondamentaux des moyens de subsistance d'un bhikkhu sont expliqués, e.g. refuser l'argent, les femmes et les esclaves, les animaux, les propriétés, la corruption, la duperie etc. Il est également dit (ici) qu'un bhikkhu, où qu'il aille, n'a besoin que de deux choses, et qu'il devrait s'en contenter.

♦ Une liste de cinq manières incorrectes d'obtenir de l'aide matérielle des donneurs est donnée à AN 5.83. Elle semble assez importante parce qu'elle remet sérieusement en question le comportement de beaucoup de moines de nos jours, qui croient agir correctement. Leur signification est curieusement restée assez imprécise, et on ne trouve aucune référence à elles dans le Vinaya, mais il y a une définition de chacun de ces termes dans le Vibhanga:

1. kuhanā: (PTSD [probablement inexact]:) tromperie, hypocrisie, fraude - (B.Bodhi:) duplicité - (Vibhanga:) avec un esprit malsain attaché aux acquisitions et aux honneurs, indiquer ce qui doit être fait pour établir les choses, e.g. des logements luxueux etc.

2. lapanā: (PTSD:) murmurer, bavarder (pour demander) - (B.Bodhi:) parler - (Than.B:) persuader - (Vibhanga:) avec un esprit malsain attaché aux acquisitions et aux honneurs, parler, bavarder, flatter de diverses manières etc.

3. nemittikatā: (PTSD:) pronostication, curiosité, insinuation - (B.Bodhi:) intimer ou suggérer (par signes), mentionner vaguement - (Vibhanga:) avec un esprit malsain attaché aux acquisitions et aux honneurs, faire des signes [et peut-être:] communiquer ses envies par ses expressions faciales etc.

4. nippesikatā: (PTSD:) jonglerie, tours - (B.Bodhi:) amoindrir, rabaisser - (Vibhanga:) avec un esprit malsain attaché aux acquisitions et aux honneurs, insulter, mépriser, blâmer, se moquer etc.

5. lābhena lābhaṃ nijigiṃsitā: (PTSD:) convoiter acquisitions sur acquisitions - (B.Bodhi:) poursuivre les gains par les gains - (Vibhanga:) avec un esprit malsain attaché aux acquisitions et aux honneurs, accumuler les acquisitions et rechercher plus d'objets matériels.

♦ Outre la mention des cinq mots exposés ci-dessus, une longue liste de moyens de subsistance erronés pour les bhikkhus est donnée dans les suttas du Sīlakkhandha Vagga du DN, e.g. à DN 1. Il s'agit essentiellement de dire la bonne aventure, sorcellerie, divination, se comporter comme un prêtre (e.g. conclure des cérémonies de mariage etc.).

2) Pour les gens de foyer:

♦ Cinq types de commerces à éviter sont listés à AN 5.177.

♦ Jouer des rôles de comique (à SN 42.2) et être un soldat (à SN 42.3) sont clairement indiqués comme des moyens de subsistance moralement dangereux.



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ajjhatta(ṃ): [adhi+atta]

1) (adv:) intérieurement.

2) (adj:) intérieur, personnel, connecté au soi (par opposition à ce qui est extérieur, objectif ou impersonnel).

♦ Aiinsi, ajjhatta s'applique essentiellement aux phénomènes mentaux et à tout ce qui se produit dans le corps.



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akālika: [a+kāla+ika]

1) immédiat, sans délai, immédiatement effectif, ayant un résultat immédiat.

2) non conditionné par le temps ou la saison.

Akālika est le second épithète standard du Dhamma, qui est donné dans la formule de dhamm·ānussati. Une définition du mot est donnée dans le Cūḷa Niddesa (KN, Nc 108), où il est rapproché de l'expression 'diṭṭh·eva dhamme', et expliqué par le fait que quiconque pratique l'ariya aṭṭhaṅgika magga jouit de ses fruits maintenant, dans ce monde visible, et n'a pas pour cela à attendre l'au-delà, un autre monde.



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akaniṭṭha: [a+kaniṭṭha]

Lit: 'pas-inférieur', c.à.d. 'supérieur'.

Le plan d'existence le plus élevé, où ne se rendent que des anāgāmīs, parfois appelé 'les pures demeures'.



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akappiya: prohibé, interdit, inadmissible, inapproprié, inconvenable. Un concept souvent utilisé dans le Vinaya. Il peut s'agir d'objets, de nourriture, de périodes, de distance etc.


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ākāsānañcāyatana: [ākāsānañca+āyatana]

la sphère de l'infinité de l'espace. Atteinte en tant que 5ème jhāna. Voir la formule standard ici. Il n'y a pas grand chose de dit à son sujet dans les suttas, c'est apparemment quelque chose dont il faut faire l'expérience, plutôt que d'en parler.



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ākiñcaññāyatana: [ākiñcañña+āyatana]

la sphère du rien. Atteinte en tant que 7ème jhāna. Voir la formule standard ici. Il n'y a pas grand chose de dit à son sujet dans les suttas, c'est apparemment quelque chose dont il faut faire l'expérience, plutôt que d'en parler.



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akusala: [a+kusala]

désavantageux, malavisé, malsain, condamnable, déméritoire, menant au mal-être. À MN 61, on trouve la liste de synonymes suivante: «[yo] atta·byābādhāya·pi saṃvatteyya, para·byābādhāya·pi saṃvatteyya, ubhaya·byābādhāya·pi saṃvatteyya' ([ce qui] mènerait à son propre préjudice, mènerait au préjudice d'un autre, mènerait au préjudice des deux), dukkh·udraya (ayant le mal-être pour conséquence), dukkha·vipāka (ayant le mal-être pour résultat). On trouve trois autres synonymes à AN 3.65: sāvajja, viññu·garahita (réprouvé par les sages), '[yo] ahitāya dukkhāya saṃvattati' (ce qui mène à l'adversité et au mal-être). À MN 88, Ānanda donne encore un synonyme: «sabyāpajjha' (perturbateur). Le mot akusala est défini autrement en termes des dix akusala·kamma·pathas (e.g. à AN 10.180), lesquels sont expliqués en détail à AN 10.176. Akusala est également parfois défini en termes de l'octuple ou décuple micchā·paṭipadā (e.g. à AN 10.136).

♦ Dans l'Ekaka Nipāta, un certain nombre de suttas soulignent les dhammas qui engendrent l'apparition d'akusala dhammas: micchā·diṭṭhi (AN 1.306), pamāda (AN 1.58), paresse (kosajja - AN 1.60), mahicchatā (AN 1.62), asantuṭṭh·itā (AN 1.64), a·yoniso manasi·kāra (AN 1.66), a·sampajañña (AN 1.68), et mauvaise amitié (pāpa·mittatā - AN 1.70).

♦ Naturellement, les dhammas opposés engendrent la disparition d'akusala dhammas: sammā·diṭṭhi (AN 1.307), appamāda (AN 1.59), vīriyārambha (AN 1.61), appicchatā (AN 1.63), santuṭṭh·itā (AN 1.65), yoniso manasi·kāra (AN 1.67), sampajañña (AN 1.69), and kalyāṇa·mittatā (AN 1.71).

♦ Il est déclaré, indirectement mais clairement, à MN 114 que tous les types de conduite sont soit kusala soit akusala, ce qui signifierait qu'il n'y a pas de "no man's land" entre les deux opposés. (Le sens commun, bien sûr, dicte qu'il y aurait néanmoins une gradation en intensité).

♦ À AN 5.52, les cinq nīvaraṇas sont appelés «akusala·rāsī' (accumulations de démérite).

♦ Ces nīvaraṇas sont surmontés par celui qui atteint le premier jhāna, et qui par là même jouit de la libération vis-à-vis des akusala dhammas (temporairement, bien sûr), comme cela est rendu clair par la condition pour une telle réalisation affirmée dans la formule standard correspondante: «vivicca akusalehi dhammehi».



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akusalakammapatha: [akusala+kamma+patha]

cheminements d'actions désavantageux, chemins d'action désavantageux, sentiers d'actions malsaines. Il y a dix akusala·kamma·pathas, de trois types: corporels, verbaux ou mentaux. Ils sont décrits en ces termes à AN 10.176.

Les trois akusala·kamma·pathas, corporels, fréquemment désignés comme (une partie de) kāya·duccarita, correspondent aux actions dont il faut s'abstenir pour la pratique de sammā·kammanta:

1. pāṇātipāta
2. adinnādāna
3. kāmesu·micchā·cāra

Les quatre akusala·kamma·pathas verbaux, fréquemment désignés comme (une partie de) vacī·duccarita, correspondent aux actions dont il faut s'abstenir pour la pratique de sammā·vācā:

4. musā·vāda
5. pisuṇa·vācā
6. pharusa·vāca
7. samphappalāpa

Les trois akusala·kamma·pathas mentaux, fréquemment désignés comme (une partie de) mano·duccarita, correspondent aux états mentaux dont il faut s'abstenir pour la pratique de sammā·saṅkappa (puisque nekkhamma consiste essentiellement à abandonner abhijjha):

8. abhijjha
9. byāpāda
10. micchā-diṭṭhi

♦ La pratique des dix akusala·kamma·pathas est généralement décrite comme menant à niraya (e.g. AN 10.221), tiracchānayoni ou pettivisaya, mais il est rendu clair à MN 136 que c'est seulement une direction générale et que bien qu'il soit certain que les résultats viennent, il n'y a néanmoins pas de déterminisme absolu sur le type de naissance future, sauf peut-être dans le cas des cinq actions qui sont décrites à AN 5.129 comme des āpāyikā nerayikā parikuppā atekicchā (agitations incurables qui mènent dans un état de malheur ou en enfer), a.k.a. ānantariya kamma. À l'opposé, voir également le cas de Saraṇāni à SN 55.24.

♦ Il est dit de celui qui pratique les dix akusala·kamma·pathas qu'il rampe (saṃsappati) et qu'il est tordu (jimha) en corps, en parole et en esprit, et qu'il peut s'attendre à une destination et une renaissance tordues (AN 10.216); qu'on ne devrait pas s'associer à lui (na bhajitabbo - AN 10.200), ni lui rendre hommage (na payirupāsitabbo - AN 10.201); qu'il est un asappurisa (AN 10.204).



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akusalamūla: [akusala+mūla]

racines de ce qui est désavantageux, sources de ce qui est déméritoire. Le terme est défini par Sāriputta dans le Sammādiṭṭhi Sutta comme consistant en lobha, dosa et moha. C'est un mot assez rare qui n'apparaît que dans cinq suttas.



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alobha: [a+lobha]

absence d'avidité. À AN 3.66, alobha est présentée comme ayant an·abhijjhā pour synonyme.

Alobha est l'une des trois kusala·mūlas.

♦ D'après AN 3.111, tout kamma causé par alobha est anavajja et produit sukha·vipāka (résultats agréables).

♦ D'après AN 6.39, alobha ne vient pas de lobha, mais plutôt d'alobha elle-même (na alobhā lobho samudeti; atha kho alobhā alobhova samudeti). Et vice versa.



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āloka: lumière.

Āloka est souvent utilisée comme une allégorie pour l'illumination ou l'éveil, c'est à dire pout ñāṇa, paññā, vijjā et cakkhu, comme dans le Dhamma·cakka·ppavattana Sutta. Āloka est aussi utilisée comme une allégorie pour les quatre ariya·saccas, comme à SN 56.38. À AN 4.143, il est fait mention de la lumière du discernement (paññ·āloka), comme étant plus grande que celle du soleil, de la lune ou du feu.

Āloka fait aussi souvent référence à une lumière se trouvant dans l'esprit, comme à SN 51.20, où le mot est juxtaposé à «sappabhāsaṃ cittaṃ (esprit lumineux). Āloka·saññā y est également juxtaposé à divā·saññā (perception du jour) dans la formule suivante, qui décrit le développement de l'esprit lumineux: «bhikkhuno ālokasaññā suggahitā hoti divāsaññā svādhiṭṭhitā' (la perception de la lumière est bien saisie par le bhikkhu; la perception du jour est bien perçue avec détermination).

♦ Il est déclaré à AN 4.41 et AN 6.29 que porter son attention à la perception de cette lumière mentale mène à ñāṇa·dassana.

♦ Lui porter son attention est également mentionné comme un moyen de contrer thīna·middhā dans la formule standard correspondante, ainsi qu'à AN 7.61.



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amata: le Sans-mort, ambroisie, un état dans lequel il n'y a plus d'apparition ni de cessation de phénomène, ni naissance ni mort. C'est une image pour Nibbāna.



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amoha: [a+moha]

absence de délusion. À AN 3.66, amoha est présentée comme ayant vijjā pour synonyme.

Amoha est l'une des trois kusala·mūlas.

♦ D'après AN 3.111, tout kamma causé par amoha est anavajja et produit sukha·vipāka (résultats agréables).

♦ D'après AN 6.39, amoha ne vient pas de moha, mais plutôt d'amoha elle-même (na amohā moho samudeti; atha kho amohā amohova samudeti). Et vice versa. C'est l'une des trois kusala·mūlas.



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anāgāmī: [an+āgāmī] non-retournant, lit: 'celui qui ne retourne pas' - désigne un individu ayant atteint le troisième des quatre maggas menant à Nibbāna. Il est appelé ainsi parce qu'après la mort, il ne peut plus 'retourner dans ce monde', i.e. renaître en tant qu'être humain ou que deva de rang inférieur, mais seulement comme un type spécial de Brahmā.

Il atteindra arahatta puis finalement Parinibbāna au cours de cette unique vie ultérieure. Voir la description standard d'un anāgāmī donnée par le Boouddha à AN 4.5. Un anāgāmī est généralement décrit comme un individu ayant abandonné les cinq saṃyojanas liés à ce qui est inférieur (orambhāgiyāna) qui enchaînent l'être au cycle des renaissances.



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anāgāmita: [an+āgāmī+ta] état de non-retour. Cet état est décrit comme pouvant être atteint par toute personne qui pratique vraiment sérieusement, spécialement dans le cas où elle ne parvient à arahatta dans cette vie. Voir par exemple DN 22



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anagāriya: vie sans foyer. C'est une caractéristique des samaṇas qui est décrite dans une formule standard: voir MN 27.



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ānāpāna: respiration. Toujours considérée comme un outil pour la pratique du Dhamma, elle apparaît dans l'expression ānāpānassati.



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ānāpānassati: [ānāpāna+sati]

présence de l'esprit sur la respiration, attention portée à la respiration.

Ānāpānassati a son propre saṃyutta (SN 54).

La description standard de la pratique d'ānāpānassati est donnée par exemple dans le Mahārāhulovāda Sutta:


MN 62

“ānāpānassatiṃ, rāhula, bhāvanaṃ bhāvehi. ānāpānassati hi te, rāhula, bhāvitā bahulīkatā mahapphalā hoti mahānisaṃsā. kathaṃ bhāvitā ca, rāhula, ānāpānassati, kathaṃ bahulīkatā mahapphalā hoti mahānisaṃsā ? idha, rāhula,..

Développe la présence de l'esprit sur la respiration, Rahula. Lorsque la présence de l'esprit sur la respiration est développée et cultivée, elle porte d'excellents fruits, apporte de grands bienfaits. Et comment la présence de l'esprit sur la respiration est-elle développée et cultivée afin de porter d'excellents fruits, d'apporter de grands bienfaits? En cela, Rahula..

Bhikkhu arañña-gato

Un bhikkhu, s'étant rendu dans la forêt
rukkha-mūla-gato

ou s'étant rendu au pied d'un arbre
suññ·āgāra-gato

ou s'étant rendu dans un local vide,
nisīdati pallaṅkaṃ ābhujitvā

s'assoit, fléchissant les jambes en les croisant,
ujuṃ kāyaṃ paṇidhāya

dressant le corps droit,
parimukhaṃ satiṃ upaṭṭhapetvā.

et mettant en place [sa] présence de l'esprit entre le nez et la bouche.
So sato·va assasati, sato·va passasati.

Ainsi présent d'esprit il inspire, ainsi présent d'esprit il expire.
Dīghaṃ assasanto 'dīghaṃ assasāmī' ti pajānāti.

En inspirant profondément il comprend: 'J'inspire profondément'.
Dīghaṃ passasanto 'dīghaṃ passasāmī' ti pajānāti.

En expirant profondément il comprend: 'j'expire profondément'.
Rassaṃ assasanto 'rassaṃ assasāmī' ti pajānāti.

En inspirant superficiellement il comprend: 'J'inspire superficiellement'.
Rassaṃ passasanto 'rassaṃ passasāmī' ti pajānāti.

En expirant superficiellement il comprend: 'j'expire superficiellement'.
'Sabba·kāya·paṭisaṃvedī assasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'je vais inspirer en ressentant le corps tout entier'.
'Sabba-kāya-paṭisaṃvedī passasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'je vais expirer en ressentant le corps tout entier'.
'Passambhayaṃ kāya-saṅkhāraṃ assasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'je vais inspireren calmant fabrications du corps'.
'Passambhayaṃ kāya-saṅkhāraṃ passasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'je vais expirer en calmant les fabrications du corps'.
'Pīti-paṭisaṃvedī assasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'je vais inspirer en ressentant l'exaltation'.
'Pīti-paṭisaṃvedī passasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'je vais expirer en ressentant l'exaltation'.
'Sukha-paṭisaṃvedī assasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'je vais inspirer en ressentant le bien-être'.
'Sukha-paṭisaṃvedī passasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'je vais expirer en ressentant le bien-être'.


MN 62 (suite)

'Citta-saṅkhāra-paṭisaṃvedī assasissāmī' ti sikkhati. 'Citta-saṅkhāra-paṭisaṃvedī passasissāmī' ti sikkhati. 'Passambhayaṃ citta-saṅkhāraṃ assasissāmī' ti sikkhati. 'Passambhayaṃ citta-saṅkhāraṃ passasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'en ressentant les fabrications de l'esprit, je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en ressentant les fabrications de l'esprit, je vais expirer'. Il s'entraîne: 'en calmant les fabrications de l'esprit, je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en calmant les fabrications de l'esprit, je vais expirer'.

'Citta-paṭisaṃvedī assasissāmī' ti sikkhati. 'Citta-paṭisaṃvedī passasissāmī' ti sikkhati. 'Abhippamodayaṃ cittaṃ assasissāmī' ti sikkhati. 'Abhippamodayaṃ cittaṃ passasissāmī' ti sikkhati. 'Samādahaṃ cittaṃ assasissāmī' ti sikkhati. 'Samādahaṃ cittaṃ passasissāmī' ti sikkhati. 'Vimocayaṃ cittaṃ assasissāmī' ti sikkhati. 'Vimocayaṃ cittaṃ passasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'en ressentant l'esprit je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en ressentant l'esprit, je vais expirer'. Il s'entraîne: 'en satisfaisant l'esprit je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en satisfaisant l'esprit, je vais expirer'. Il s'entraîne: 'en concentrant l'esprit je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en concentrant l'esprit, je vais expirer'. Il s'entraîne: 'en délivrant l'esprit je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en délivrant l'esprit, je vais expirer'.

'Anicc·ānupassī assasissāmī' ti sikkhati. 'Anicc·ānupassī passasissāmī' ti sikkhati. 'Virāg·ānupassī assasissāmī' ti sikkhati. 'Virāg·ānupassī passasissāmī' ti sikkhati. 'Nirodh·ānupassī assasissāmī' ti sikkhati. 'Nirodh·ānupassī passasissāmī' ti sikkhati. 'Paṭinissagg·ānupassī assasissāmī' ti sikkhati. 'Paṭinissagg·ānupassī passasissāmī' ti sikkhati.

Il s'entraîne: 'en contemplant l'impermanence je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en contemplant l'impermanence, je vais expirer'. Il s'entraîne: 'en contemplant le désenchantement je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en contemplant le désenchantement, je vais expirer'. Il s'entraîne: 'en contemplant la cessation je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en contemplant la cessation, je vais expirer'. Il s'entraîne: 'en contemplant l'abandon je vais inspirer'. Il s'entraîne: 'en contemplant l'abandon, je vais expirer'.

“evaṃ bhāvitā kho, rāhula, ānāpānassati, evaṃ bahulīkatā mahapphalā hoti mahānisaṃsā. evaṃ bhāvitāya, rāhula, ānāpānassatiyā, evaṃ bahulīkatāya yepi te carimakā assāsā tepi viditāva nirujjhanti no aviditā”ti.

Lorsque la présence de l'esprit sur la respiration est développée et cultivée ainsi, Rahula, elle porte d'excellents fruits, apporte de grands bienfaits. Grâce à la présence de l'esprit sur la respiration développée et cultivée ainsi, même les dernières expirations cessent en étant connues, pas en étant méconnues.


Cette dernière phrase mérite d'être notée: «Grâce à la présence de l'esprit sur la respiration développée et cultivée ainsi, même les dernières expirations [avant la mort] cessent en étant connues, pas en étant méconnues'.

♦ D'après le Padīpopama Sutta et l'Icchānaṅgala Sutta, le Bouddha lui-même a une prédilection pour ānāpānassati:


SN 54.8

evaṃ bhāvito kho, bhikkhave, ānāpānassatisamādhi evaṃ bahulīkato mahapphalo hoti mahānisaṃso. ahampi sudaṃ, bhikkhave, pubbeva sambodhā anabhisambuddho bodhisattova samāno iminā vihārena bahulaṃ viharāmi. tassa mayhaṃ, bhikkhave, iminā vihārena bahulaṃ viharato neva kāyo kilamati na cakkhūni; anupādāya ca me āsavehi cittaṃ vimucci.

Lorsque la concentration au moyen de la présence de l'esprit sur la respiration est développée et cultivée ainsi, elle porte beaucoup de fruits et apporte de grands bienfaits. Moi-même, mendiants, avant mon éveil complet, lorsque je n'étais qu'un bodhisatta pas encore pleinement éveillé, j'ai séjourné abondamment dans ce séjour [méditatif]. Lorsque je séjournais abondamment dans ce séjour, mendiants, ni mon corps ni mes yeux n'étaient fatigués; et par l'absence d'attachement, mon esprit fut délivré de ses impuretés.


SN 54.11

ekaṃ samayaṃ bhagavā icchānaṅgale viharati icchānaṅgalavanasaṇḍe. tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi — “icchāmahaṃ, bhikkhave, temāsaṃ paṭisallīyituṃ. nāmhi kenaci upasaṅkamitabbo, aññatra ekena piṇḍapātanīhārakenā”ti. “evaṃ, bhante”ti kho te bhikkhū bhagavato paṭissutvā nāssudha koci bhagavantaṃ upasaṅkamati, aññatra ekena piṇḍapātanīhārakena.

En une occasion, le Fortuné séjournait près d'Itchanangala, dans le maquis forestier d'Itchanangala. En cette occasion-là, il s'adressa aux mendiants: " Mendiants, je souhaite m'isoler pendant trois mois. Que personne ne vienne me voir, mis à part celui qui m'apporte de la nourriture d'aumônes." "Oui, Bhanté", répondirent les mendiants, et personne n'alla voir le Fortuné, mis à part celui qui lui apportait de la nourriture d'aumônes.

atha kho bhagavā tassa temāsassa accayena paṭisallānā vuṭṭhito bhikkhū āmantesi: “sace kho, bhikkhave, aññatitthiyā paribbājakā evaṃ puccheyyuṃ: ‘katamenāvuso, vihārena samaṇo gotamo vassāvāsaṃ bahulaṃ vihāsī’ti, evaṃ puṭṭhā tumhe, bhikkhave, tesaṃ aññatitthiyānaṃ paribbājakānaṃ evaṃ byākareyyātha — ‘ānāpānassatisamādhinā kho, āvuso, bhagavā vassāvāsaṃ bahulaṃ vihāsī’ti.

Alors à la fin de ces trois mois, le Fortuné sortit de l'isolement et s'adressa aux mendiants: "Mendiants, si des vagabonds spirituels hétérodoxes vous demandent: 'Ami, dans quel séjour le renonçant Gotama séjourne-t-il le plus pendant la retraite des pluies?' vous devriez leur répondre: 'Ami, c'est dans la concentration au moyen de la présence de l'esprit sur la respiration que le Fortuné séjourne le plus pendant la retraite des pluies.'"


♦ Le Bouddha fait grandement l'éloge d'un mendiant qui pratique ānāpānassati:


AN 1.479

“accharāsaṅghātamattampi ce, bhikkhave, bhikkhu ānāpānassatiṃ bhāveti bhāveti, ayaṃ vuccati, bhikkhave — ‘bhikkhu arittajjhāno viharati, satthusāsanakaro ovādapatikaro, amoghaṃ raṭṭhapiṇḍaṃ bhuñjati’. ko pana vādo ye naṃ bahulīkarontī”ti!

Mendiants, si un mendiant développe la perception de non-complaisance envers le monde entier, ne serait-ce que le temps d'un claquement de doigts, on dit de lui que c'est un mendiant qui n'est pas dépourvu de méditation, qui suit les instructions de l'Enseignant, qui répond aux exhortations, et qui ne mange pas la nourriture du pays en vain. Et que dire de ceux qui la cultivent!


♦ D'après le Mahākappina Sutta, ānāpānassati produit une stabilité du corps et de l'esprit:


SN 54.7

tena kho pana samayena āyasmā mahākappino bhagavato avidūre nisinno hoti pallaṅkaṃ ābhujitvā ujuṃ kāyaṃ paṇidhāya parimukhaṃ satiṃ upaṭṭhapetvā. addasā kho bhagavā āyasmantaṃ mahākappinaṃ avidūre nisinnaṃ pallaṅkaṃ ābhujitvā ujuṃ kāyaṃ paṇidhāya parimukhaṃ satiṃ upaṭṭhapetvā. disvāna bhikkhū āmantesi:

En cette occasion-là, le vénérable Mahakappina était assis non loin du Fortuné, jambes croisées, maintenant [son] corps droit, et mettant en place [sa] présence d'esprit entre le nez et la bouche. Le Fortuné vit le vénérable Mahakappina assis non loin de là, jambes croisées, maintenant [son] corps droit, et mettant en place [sa] présence d'esprit entre le nez et la bouche. L'ayant vu, il s'adressa aux mendiants:

— “passatha no tumhe, bhikkhave, etassa bhikkhuno kāyassa iñjitattaṃ vā phanditattaṃ vā”ti?

— Mendiants, est-ce que vous voyez un vacillement ou des tremblements dans le corps de ce mendiant?

— “yadāpi mayaṃ, bhante, taṃ āyasmantaṃ passāma saṅghamajjhe vā nisinnaṃ ekaṃ vā raho nisinnaṃ, tadāpi mayaṃ tassa āyasmato na passāma kāyassa iñjitattaṃ vā phanditattaṃ vā”ti.

— Bhanté, chaque fois que nous voyons ce vénérable, que ce soit au sein de la Communauté ou assis tout seul en privé, nous ne voyons pas de vacillement ni de tremblements dans son corps.

...

...

“ānāpānassatisamādhissa, bhikkhave, bhāvitattā bahulīkatattā neva kāyassa iñjitattaṃ vā hoti phanditattaṃ vā, na cittassa iñjitattaṃ vā hoti phanditattaṃ vā.

C'est par le développement et la culture de la concentration au moyen de la présence de l'esprit sur la respiration, mendiants, qu'il n'y a pas de vacillement ou de tremblement dans le corps, ni de vacillement ou de tremblement dans l'esprit.


♦ La pratique d'ānāpānassati est recommandée comme remède à l'agitation mentale:


AN 6.115

cetaso vikkhepassa pahānāya ānāpānassati bhāvetabbā

pour abandonner l'agitation mentale, la présence de l'esprit sur la respiration devrait être développée


Elle est également recommandée pour 'couper' les pensées (vitakk·upacchedāya) et éliminer les schémas de pensés extérieures perturbateurs (bāhirā vitakkāsayā vighāta·pakkhikā)


AN 9.1

ānāpānassati bhāvetabbā vitakkupacchedāya

la présence de l'esprit sur la respiration est à développer pour l'arrêt des pensées


It 85

ānāpānassatiyā ajjhattaṃ parimukhaṃ sūpaṭṭhititāya ye bāhirā vitakkāsayā vighātapakkhikā, te na honti

Lorsque la présence de l'esprit sur la respiration est bien mise en place entre le nez et la bouche, il n'y a pas de pensés extérieures perturbatrices


♦ L'Ānāpānassati Sutta explique comment la pratique d'ānāpānassati porte la pratique des satipaṭṭhānas à sa plénitude:


MN 118

“kathaṃ bhāvitā ca, bhikkhave, ānāpānassati kathaṃ bahulīkatā cattāro satipaṭṭhāne paripūreti? yasmiṃ samaye, bhikkhave, bhikkhu dīghaṃ vā assasanto ‘dīghaṃ assasāmī’ti pajānāti, dīghaṃ vā passasanto ‘dīghaṃ passasāmī’ti pajānāti; rassaṃ vā assasanto ‘rassaṃ assasāmī’ti pajānāti, rassaṃ vā passasanto ‘rassaṃ passasāmī’ti pajānāti; ‘sabbakāyapaṭisaṃvedī assasissāmī’ti sikkhati, ‘sabbakāyapaṭisaṃvedī passasissāmī’ti sikkhati; ‘passambhayaṃ kāyasaṅkhāraṃ assasissāmī’ti sikkhati, ‘passambhayaṃ kāyasaṅkhāraṃ passasissāmī’ti sikkhati; kāye kāyānupassī, bhikkhave, tasmiṃ samaye bhikkhu viharati ātāpī sampajāno satimā vineyya loke abhijjhādomanassaṃ. kāyesu kāyaññatarāhaṃ, bhikkhave, evaṃ vadāmi yadidaṃ — assāsapassāsā. tasmātiha, bhikkhave, kāye kāyānupassī tasmiṃ samaye bhikkhu viharati ātāpī sampajāno satimā vineyya loke abhijjhādomanassaṃ.

Et comment, mendiants, ānāpānassati est-elle développée, comment est-elle cultivée afin de porter les quatre satipaṭṭhānas à leur plénitude? Lorsque, mendiants, un mendiant, en inspirant longuement, comprend: 'j'inspire longuement'; en expirant longuement comprend: 'j'expire longuement'; en inspirant courtement comprend: 'J'inspire courtement'; en expirant courtement comprend: 'j'expire courtement'; qu'il s'entraîne: 'en ressentant le corps tout entier, je vais inspirer'; qu'il s'entraîne: 'en ressentant le corps tout entier, je vais expirer'; qu'il s'entraîne: 'en calmant les fabrications du corps je vais inspirer'; qu'il s'entraîne: 'en calmant les fabrications du corps, je vais expirer', à ce moment-là, mendiants, le bhikkhu reste à observer le corps dans le corps, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde. Je dis, mendiants, que l'inspiration et l'expiration constituent un certain corps dans le corps. C'est pourquoi, mendiants, en cette occasion un mendiant reste à observer le corps dans le corps, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde.

“yasmiṃ samaye, bhikkhave, bhikkhu ‘pītipaṭisaṃvedī assasissāmī’ti sikkhati, ‘pītipaṭisaṃvedī passasissāmī’ti sikkhati; ‘sukhapaṭisaṃvedī assasissāmī’ti sikkhati, ‘sukhapaṭisaṃvedī passasissāmī’ti sikkhati; ‘cittasaṅkhārapaṭisaṃvedī assasissāmī’ti sikkhati, ‘cittasaṅkhārapaṭisaṃvedī passasissāmī’ti sikkhati; ‘passambhayaṃ cittasaṅkhāraṃ assasissāmī’ti sikkhati, ‘passambhayaṃ cittasaṅkhāraṃ passasissāmī’ti sikkhati; vedanāsu vedanānupassī, bhikkhave, tasmiṃ samaye bhikkhu viharati ātāpī sampajāno satimā vineyya loke abhijjhādomanassaṃ. vedanāsu vedanāññatarāhaṃ, bhikkhave, evaṃ vadāmi yadidaṃ — assāsapassāsānaṃ sādhukaṃ manasikāraṃ. tasmātiha, bhikkhave, vedanāsu vedanānupassī tasmiṃ samaye bhikkhu viharati ātāpī sampajāno satimā vineyya loke abhijjhādomanassaṃ.

Lorsque, mendiants, un mendiant s'entraîne: 'en ressentant l'exaltation, je vais inspirer'; s'entraîne: 'en ressentant l'exaltation, je vais expirer'; s'entraîne: 'en ressentant le bien-être, je vais inspirer'; s'entraîne: 'en ressentant le bien-être, je vais expirer'; s'entraîne: 'en ressentant les fabrications de l'esprit, je vais inspirer'; s'entraîne: 'en ressentant les fabrications de l'esprit, je vais expirer'; s'entraîne: 'en calmant les fabrications de l'esprit, je vais inspirer'; s'entraîne: 'en calmant les fabrications de l'esprit, je vais expirer', à ce moment-là, mendiants, le bhikkhu reste à observer les ressentis dans les ressentis, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde. Je dis, mendiants, que l'attention minutieuse portée à l'inspiration et l'expiration constitue un certain ressenti dans les ressentis. C'est pourquoi, mendiants, en cette occasion un mendiant reste à observer les ressentis dans les ressentis, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde.

“yasmiṃ samaye, bhikkhave, bhikkhu ‘cittapaṭisaṃvedī assasissāmī’ti sikkhati, ‘cittapaṭisaṃvedī passasissāmī’ti sikkhati; ‘abhippamodayaṃ cittaṃ assasissāmī’ti sikkhati, ‘abhippamodayaṃ cittaṃ passasissāmī’ti sikkhati; ‘samādahaṃ cittaṃ assasissāmī’ti sikkhati, ‘samādahaṃ cittaṃ passasissāmī’ti sikkhati; ‘vimocayaṃ cittaṃ assasissāmī’ti sikkhati, ‘vimocayaṃ cittaṃ passasissāmī’ti sikkhati; citte cittānupassī, bhikkhave, tasmiṃ samaye bhikkhu viharati ātāpī sampajāno satimā vineyya loke abhijjhādomanassaṃ. nāhaṃ, bhikkhave, muṭṭhassatissa asampajānassa ānāpānassatiṃ vadāmi. tasmātiha, bhikkhave, citte cittānupassī tasmiṃ samaye bhikkhu viharati ātāpī sampajāno satimā vineyya loke abhijjhādomanassaṃ.

Lorsque, mendiants, un mendiant s'entraîne: 'en ressentant l'esprit je vais inspirer'; s'entraîne: 'en ressentant l'esprit, je vais expirer'; s'entraîne: 'en satisfaisant l'esprit je vais inspirer'; s'entraîne: 'en satisfaisant l'esprit, je vais expirer'; s'entraîne: 'en concentrant l'esprit je vais inspirer'; s'entraîne: 'en concentrant l'esprit, je vais expirer'; s'entraîne: 'en délivrant l'esprit je vais inspirer'; s'entraîne: 'en délivrant l'esprit, je vais expirer', à ce moment-là, mendiants, le bhikkhu reste à observer l'esprit dans l'esprit, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde. Je ne parle pas, mendiants, d'ānāpānassati pour celui qui perd la présence d'esprit, celui qui n'a pas de discernement attentif. C'est pourquoi, mendiants, en cette occasion un mendiant reste à observer l'esprit dans l'esprit, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde.

“yasmiṃ samaye, bhikkhave, bhikkhu ‘aniccānupassī assasissāmī’ti sikkhati, ‘aniccānupassī passasissāmī’ti sikkhati; ‘virāgānupassī assasissāmī’ti sikkhati, ‘virāgānupassī passasissāmī’ti sikkhati; ‘nirodhānupassī assasissāmī’ti sikkhati, ‘nirodhānupassī passasissāmī’ti sikkhati; ‘paṭinissaggānupassī assasissāmī’ti sikkhati, ‘paṭinissaggānupassī passasissāmī’ti sikkhati; dhammesu dhammānupassī, bhikkhave, tasmiṃ samaye bhikkhu viharati ātāpī sampajāno satimā vineyya loke abhijjhādomanassaṃ. so yaṃ taṃ abhijjhādomanassānaṃ pahānaṃ taṃ paññāya disvā sādhukaṃ ajjhupekkhitā hoti. tasmātiha, bhikkhave, dhammesu dhammānupassī tasmiṃ samaye bhikkhu viharati ātāpī sampajāno satimā vineyya loke abhijjhādomanassaṃ.

Lorsque, mendiants, un mendiant s'entraîne: 'en contemplant aniccā je vais inspirer'; s'entraîne: 'en contemplant aniccā, je vais expirer'; s'entraîne: 'en contemplant le désenchantement je vais inspirer'; s'entraîne: 'en contemplant le désenchantement, je vais expirer'; s'entraîne: 'en contemplant la cessation je vais inspirer'; s'entraîne: 'en contemplant la cessation, je vais expirer'; s'entraîne: 'en contemplant l'abandon je vais inspirer'; s'entraîne: 'en contemplant l'abandon, je vais expirer', à ce moment-là, mendiants, le bhikkhu reste à observer les phénomènes dans les phénomènes, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde. Celui qui a abandonné convoitise et affliction mentale, ayant vu avec discernement, observe de près avec équanimité. C'est pourquoi, mendiants, en cette occasion un mendiant reste à observer les phénomènes dans les phénomènes, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde.

“evaṃ bhāvitā kho, bhikkhave, ānāpānassati evaṃ bahulīkatā cattāro satipaṭṭhāne paripūreti.

Ainsi développée, mendiants, ainsi cultivée, ānāpānassati porte les quatre satipaṭṭhānas à leur plénitude.


♦ Beaucoup d'autres bénéfices de la pratique d'ānāpānassati sont mentionnés dans les souttas. Elle mène à un grand confort (mahato phāsuvihārāya saṃvattati, SN 46.71), au fait que ni le corps ni les yeux ne fatiguent, et à la délivrance de l'esprit de ses impuretés (neva me kāyo kilameyya na cakkhūni, anupādāya ca me āsavehi cittaṃ vimucceyyā’ti, SN 54.8), à l'abandon des souvenirs et des aspirations liés à la vie de foyer (ye me gehasitā sarasaṅkappā te pahīyeyyu’ti, SN 54.8), au succès dans les diverses pratiques liées au dégoût (‘appaṭikūle paṭikūlasaññī vihareyyan’ti... ‘appaṭikūlañca paṭikūlañca tadubhayaṃ abhinivajjetvā upekkhako vihareyyaṃ sato sampajāno’ti, SN 54.8), à la maîtrise des huit jhānas (SN 54.8).


SN 54.8

“evaṃ bhāvite kho, bhikkhave, ānāpānassatisamādhimhi evaṃ bahulīkate, sukhaṃ ce vedanaṃ vedayati, sā ‘aniccā’ti pajānāti, ‘anajjhositā’ti pajānāti, ‘anabhinanditā’ti pajānāti; dukkhaṃ ce vedanaṃ vedayati, ‘sā aniccā’ti pajānāti, ‘anajjhositā’ti pajānāti, ‘anabhinanditā’ti pajānāti; adukkhamasukhaṃ ce vedanaṃ vedayati, ‘sā aniccā’ti pajānāti, ‘anajjhositā’ti pajānāti, ‘anabhinanditā’ti pajānāti”.

Ayant ainsi développé, mendiants, ayant ainsi cultivé la concentration au moyen de la présence de l'esprit sur la respiration, s'il ressent un ressenti agréable, il comprend qu'il est impermanent, il comprend qu'il n'y a pas d'attachement [à son égard], il comprend qu'il n'y a pas de complaisance [à son égard]. S'il ressent un ressenti désagréable, il comprend qu'il est impermanent, il comprend qu'il n'y a pas d'attachement [à son égard], il comprend qu'il n'y a pas de complaisance [à son égard]. S'il ressent un ressenti neutre, il comprend qu'il est impermanent, il comprend qu'il n'y a pas d'attachement [à son égard], il comprend qu'il n'y a pas de complaisance [à son égard].

“sukhaṃ ce vedanaṃ vedayati, visaṃyutto naṃ vedayati; dukkhaṃ ce vedanaṃ vedayati, visaṃyutto naṃ vedayati; adukkhamasukhaṃ ce vedanaṃ vedayati, visaṃyutto naṃ vedayati.

Lorsqu'il ressent un ressenti agréable, il le ressent en en étant disjoint. Lorsqu'il ressent un ressenti désagréable, il le ressent en en étant disjoint. Lorsqu'il ressent un ressenti neutre, il le ressent en en étant disjoint.

...

...

“seyyathāpi, bhikkhave, telañca paṭicca, vaṭṭiñca paṭicca telappadīpo jhāyeyya, tasseva telassa ca vaṭṭiyā ca pariyādānā anāhāro nibbāyeyya; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu kāyapariyantikaṃ vedanaṃ vedayamāno ‘kāyapariyantikaṃ vedanaṃ vedayāmī’ti pajānāti, jīvitapariyantikaṃ vedanaṃ vedayamāno ‘jīvitapariyantikaṃ vedanaṃ vedayāmī’ti pajānāti, ‘kāyassa bhedā uddhaṃ jīvitapariyādānā idheva sabbavedayitāni anabhinanditāni sītībhavissantī’ti pajānātī”ti.

Tout comme, mendiants, une lampe à huile brûlant au moyen d'une huile et d'une mèche s'éteint [au moment de] la consommation complète de l'huile et de la mèche par manque de combustible, de la même manière, lorsqu'un mendiant ressent un ressenti qui se terminera avec le corps, il comprend: 'Je ressens un ressenti qui se terminera avec le corps'; lorsqu'il ressent un ressenti qui se terminera avec la vie, il comprend: 'Je ressens un ressenti qui se terminera avec la vie'; il comprend: 'Lors de la dissolution du corps, au moment où la vie se terminera, tout ce qui est ressenti ici, n'étant pas un objet de complaisance, s'apaisera.'


La pratique d'ānāpānassati peut aussi mener à la connaissance (au niveau d'un arahant), ou sinon à anāgāmitā (diṭṭheva dhamme aññā, sati vā upādisese anāgāmitā”ti, SN 54.4), ou encore d'après SN 54.5, à la connaissance finale (paṭikacca aññaṃ) au moment de la mort (maraṇakāle), ou à devenir quelqu'un qui atteint Nibbāna dans l'intervalle [entre les vies] (antarāparinibbāyī), ou à devenir quelqu'un qui atteint Nibbāna en arrivant [dans une nouvelle existence] (upahaccaparinibbāyī), ou à devenir quelqu'un qui atteint Nibbāna sans effort (asaṅkhāraparinibbāyī), ou à devenir quelqu'un qui atteint Nibbāna avec effort (sasaṅkhāraparinibbāyī), ou encore à 'remonter le courant' et se rendre dans l'Akanittha (uddhaṃsoto hoti akaniṭṭhagāmī).

Il est également dit que pratiquer ānāpānassati mène complètement à virāga, nirodha, upasama, abhiññā, sambodhi et nibbāna (ekantanibbidāya virāgāya nirodhāya upasamāya abhiññāya sambodhāya nibbānāya saṃvattati, AN 1.297).

♦ La concentration fondée sur la présence de l'esprit sur la respiration (ānāpānassati·samādhi) est appelée à SN 54.12 “le séjour d'un Noble” (ariya·vihāro), “le séjour de/d'un Brahmā” (brahma·vihāro), “le séjour du Tathāgata” (tathāgata·vihāro).


SN 54.9

“seyyathāpi, bhikkhave, gimhānaṃ pacchime māse ūhataṃ rajojallaṃ, tamenaṃ mahāakālamegho ṭhānaso antaradhāpeti vūpasameti; evameva kho, bhikkhave, ānāpānassatisamādhi bhāvito bahulīkato santo ceva paṇīto ca asecanako ca sukho ca vihāro uppannuppanne ca pāpake akusale dhamme ṭhānaso antaradhāpeti vūpasameti.

Tout comme, mendiants, durant le dernier mois d'été, un grand nuage de pluie hors de saison dissipe et fait disparaître [un nuage de] poussière soulevée, de la même manière, cette concentration au moyen de la présence de l'esprit sur la respiration, lorsqu'elle est développée et cultivée, est paisible, sublime, superbe, c'est un séjour agréable, elle dissipe et fait disparaître les états mentaux mauvais et désavantageux lorsqu'ils apparaissent.


Pour les apprenants (sekha), elle mène à la destruction des āsavas. Pour les arahants, elle procure un séjour plaisant, ainsi que sati·sampajañña.


SN 54.12

“ye te, bhikkhave, bhikkhū sekhā appattamānasā anuttaraṃ yogakkhemaṃ patthayamānā viharanti, tesaṃ ānāpānassatisamādhi bhāvito bahulīkato āsavānaṃ khayāya saṃvattati.

Pour les mendiants en entraînement, dont l'esprit n'est pas accompli et qui aspirent au suprême soulagement du joug, la concentration basée sur la présence de l'esprit sur la respiration, lorsqu'elle est développée et cultivée, mène à la destruction des impuretés.

“ye ca kho te, bhikkhave, bhikkhū arahanto khīṇāsavā vusitavanto katakaraṇīyā ohitabhārā anuppattasadatthā parikkhīṇabhavasaṃyojanā sammadaññā vimuttā, tesaṃ ānāpānassatisamādhi bhāvito bahulīkato diṭṭheva dhamme sukhavihārāya ceva saṃvattati satisampajaññāya ca.

Pour les mendiants qui sont des arahants, qui ont complètement éliminé les impuretés mentales, qui sont accomplis, qui ont fait ce qui devait l'être, qui ont déposé le fardeau, qui ont atteint l'objectif, qui ont complètement épuisé les entraves spirituelles de l'existence, et qui sont délivrés par compréhension correcte, la concentration basée sur la présence de l'esprit sur la respiration, lorsqu'elle est développée et cultivée, mène à un séjour plaisant dans le monde visible, ainsi qu'à la présence d'esprit et la compréhension attentive.


Pratiquer ānāpānassati·samādhi mène à abandonner les entraves (saṃyojanappahānāya saṃvattati, SN 54.17), à déraciner les tendances latentes (anusayasamugghātāya, 54.18), à la compréhension complète du chemin (addhānapariññāya, 54.19), et à la destruction des impuretés (āsavānaṃ khayāya, 54.20).


AN 5.96

“pañcahi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bhikkhu ānāpānassatiṃ āsevanto nacirasseva akuppaṃ paṭivijjhati. katamehi pañcahi? idha, bhikkhave, bhikkhu appaṭṭho hoti appakicco subharo susantoso jīvitaparikkhāresu; appāhāro hoti anodarikattaṃ anuyutto; appamiddho hoti jāgariyaṃ anuyutto; bahussuto hoti sutadharo sutasannicayo, ye te dhammā ādikalyāṇā majjhekalyāṇā pariyosānakalyāṇā sātthaṃ sabyañjanaṃ kevalaparipuṇṇaṃ parisuddhaṃ brahmacariyaṃ abhivadanti, tathārūpāssa dhammā bahussutā honti dhātā vacasā paricitā manasānupekkhitā diṭṭhiyā suppaṭividdhā; yathāvimuttaṃ cittaṃ paccavekkhati.

Doué de cinq choses, mendiants, un mendiant pratiquant la présence de l'esprit sur la respiration atteint en peu de temps l'Inébranlable. Quelles sont ces cinq? En cela, mendiants, un mendiant a peu de projets, peu d'obligations, il est facile à sustenter, facile à contenter avec les accessoires de la vie; il mange peu, il se voue à la frugalité; il a peu d'indolence, il se voue à la veille; il est très instruit, il garde à l'esprit ce qu'il a entendu, il accumule ce qu'il a entendu, et en ce qui concerne les enseignements qui sont bénéfiques au début, bénéfiques au milieu et bénéfiques à la fin, avec la signification et le phrasé corrects, révélant la vie brahmique qui est entièrement complète et pure, il a appris beaucoup de ces enseignements, il les a retenus à l'esprit, récités oralement, examinés mentalement et bien intégrés dans ses vues; il passe en revue la manière dont l'esprit a été libéré.


AN 5.97

(idem)

(idem)

appamiddho hoti jāgariyaṃ anuyutto; yāyaṃ kathā ābhisallekhikā cetovivaraṇasappāyā, seyyathidaṃ — appicchakathā santuṭṭhikathā pavivekakathā asaṃsaggakathā vīriyārambhakathā sīlakathā samādhikathā paññākathā vimuttikathā vimuttiñāṇadassanakathā, evarūpiyā kathāya nikāmalābhī hoti akicchalābhī akasiralābhī; yathāvimuttaṃ cittaṃ paccavekkhati.

il obtient à volonté, aisément et sans difficulté les conversations qui sont austères et qui sont propres à clarifier l'esprit, c'est-à-dire les allocutions à propos du peu de désirs, à propos du contentement [avec peu], à propos de l'isolement, à propos de la non-association [avec les autres], à propos de l'activation de l'énergie, à propos de la vertu, à propos de la concentration, à propos du discernement, à propos de la libération, à propos de la connaissance & vision de la libération; il passe en revue la manière dont l'esprit a été libéré.


AN 5.98

(idem)

(idem)

āraññako hoti pantasenāsano; yathāvimuttaṃ cittaṃ paccavekkhati.

il vit dans la forêt, dans des abris isolés; il passe en revue la manière dont l'esprit a été libéré.



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anattā: [an+attā]

non-soi, sans-ego, sans-propriétaire, sans-spectateur, sans-auteur, sans essence intrinsèque, «sans-âme' (i.e. dénué de l'existence d'une âme).

2) (adj:) sans-identité

♦ C'est la troisième des tilakkhaṇa, un fait universel dont il est dit à SN 22.42 que sa compréhension est un moyen d'exercer dhamm·ānudhamma·ppaṭipatti.

♦ La caractéristique d'anattā s'applique à tous les phénomènes, comme il l'est déclaré dans une phrase célèbre que l'on retrouve dans une poignée de suttas: «sabbe dhammā anattā' (tous les phénomènes sont anattā).

♦ Mais, comme il l'est expliqué à SN 23.17, la caractéristique d'anattā est à comprendre surtout au niveau des cinq upādānakkhandhas, bien qu'il soit également fréquent de trouver des traitements des six āyatanas - et des dhammas qui leurs sont reliés - en termes d'anattā dans SN 35 (e.g. SN 35.6).

♦ La compréhension d'anattā est souvent décrite (e.g. SN 22.17) avec une formule: «netaṃ mama, nesohamasmi, na meso attā' (Ce n'est pas à moi, je ne suis pas cela, cela n'est pas mon moi).

♦ La caractéristique d'anattā a été enseignée par le Bouddha pour la première fois dans ce qui est considéré comme son second discours, l'Anatta·lakkhaṇa Sutta. L'argument intellectuel utilisé pour exposer cet enseignement est le fait que si chacun des upādānakkhandhas appartenait au soi, alors le soi serait capable de décider comment il devrait être, ce qui n'est pas le cas. La compréhension d'anattā est alors dérivée de la compréhension d'anicca et dukkha par rapport à une série de questions standard.

♦ À MN 35, le Bouddha explique anattā par l'absence de propriété, en faisant usage d'une analogie avec un roi et son royaume.



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anattasaññā: [anattā+saññā]

perception du non-soi.

♦ Très souvent, cette perception est appliquée à ce qui est déjà perçu comme insatisfaisant, et l'expression devient dukkhe anatta·saññā.

♦ La pratique d'anatta·saññā mène à l'abandon d'asmi·māna (AN 9.1).

♦ La pratique d'anatta·saññā mène également à l'abandon d'attānu·diṭṭhi (croyance au soi): voir AN 6.112.

AN 6.104 présente 6 bienfaits qui constituent une motivation suffisante pour établir anatta·saññā dans tous les dhammas.

♦ D'après AN 7.49, lorsqu'on applique son esprit à cette pratique, il est automatiquement dépourvu de la création du Moi et la création du Mien, et il demeure en paix, libéré.

♦ Les sept bojjhaṅgas peuvent être développés en conjonction avec anatta·saññā (SN 46.78).

♦ D'après AN 7.27, aussi longtemps que les bhikkhus pratiquent anatta·saññā, ils seront prospères et ne déclineront pas.

♦ Les autres perceptions souvent associées avec anatta·saññā incluent anicca·saññā, anicce dukkha·saññā, anatta·saññā, ādīnava·saññā, pahāna·saññā, virāga·saññā et nirodha·saññā.



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anavajja: [an+avajja] irréprochable, sans faute. Opposé à sāvajja. Bien que la signification soit légèrement différente, anavajja peut être considéré comme un synonyme de kusala: l'explication de ce qu'est l'anavajja dhamma (enseignement irréprochable), donnée en termes des dix akusala kamma·patha à AN 10.184, est identique à l'explication de ce qui est kusala donnée à AN 10.180. En outre, à MN 88, anavajja est clairement présenté comme un synonyme de kusala, avec abyāpajjha et sukha·vipāka. On trouve également le synonyme et l'explication suivants à AN 3.65: viññu·ppasatthā (recommandé par les sages) et "[yo] hitāya sukhāya saṃvattati" ([ce qui] mène à [son propre] bienfait et bien-être).

♦ Le mot anavajja·sukha (plaisir de l'irréprochabilité) est utilisé à plusieurs reprises pour décrire le sentiment qui apparaît lorsqu'on observe l'ariya sīla·kkhandha, lequel est décrit par exemple à MN 27.

♦ Le mot anavajja·bala (puissance de l'irréprochabilité) apparaît à AN 4.153 ainsi que dans les deux suttas suivants, accompagné de paññā·bala, vīriya·bala, sati·bala, samādhi·bala et bhāvana·bala. Le mot anavajja·bala est défini à AN 9.5 comme le fait d'être doué d'anavajja kāya·kamma, anavajja vacī·kamma et anavajja mano·kamma.



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aniccā: impermanent, éphémère, changeant. L'impermanence des phénomènes est le fait qu'ils apparaissent, se transforment, et disparaissent. C'est une des tilakkhaṇas, et aniccā est considéré comme étant la plus facile des trois à observer. Sa compréhension entraîne naturellement la compréhension des deux autres.



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aniccasaññā: [anicca+saññā]

perception de l'impermanence. Cette pratique est expliquée à AN 10.60: elle s'effectue au niveau des cinq khandhas.

♦ La pratique d'anicca·saññā mène à l'abandon d'asmi·māna (MN 62). Le processus est expliqué à AN 9.1: anicca·saññā mène à anatta·saññā, qui à son tour mène à asmi·māna·samugghāta (éradication de l'identification 'Je suis').

♦ D'après SN 22.102, anicca·saññā mène à l'élimination de kāma·rāga, rūpa·rāga, bhava·rāga, avijjā, et à l'éradication d'asmi·māna. Le sutta développe 10 allégories pour souligner le pouvoir d'anicca·saññā.

♦ La pratique d'anicca·saññā mène également à l'abandon d'assāda·diṭṭhi (opinion de la satisfaction [sensorielle], i.e. croire que l'on peut être satisfait par les objets des sens): voir AN 6.112.

AN 6.102 présente 6 bienfaits qui constituent une motivation suffisante pour établir anicca·saññā dans tous les saṅkhāras.

♦ D'après AN 7.49, lorsqu'on applique son esprit à cette pratique, il se détourne automatiquement de lābha·sakkāra·siloka.

♦ Les sept bojjhaṅgas peuvent être développés en conjonction avec anicca·saññā (SN 46.76).

♦ D'après AN 7.27, aussi longtemps que les bhikkhus pratiquent anicca·saññā, ils seront prospères et ne déclineront pas.

♦ Dans l'Aṅguttara Nikāya, asubha·saññā apparaît presque toujours accompagnée d'asubha·saññā, āhāre paṭikūla·saññā, sabba·loke an·abhirata·saññā, maraṇa·saññā, anicce dukkha·saññā, (parfois précédé de: dukkhe) anatta·saññā, ādīnava·saññā, pahāna·saññā, virāga·saññā and nirodha·saññā.



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anicce dukkhasaññā: [anicca dukkha+saññā]

perception de l'insatisfaction dans ce qui est impermanent.

anicce dukkha·saññā apparaît presque toujours dans la progression suivante: anicca·saññā, anicce dukkha·saññā, dukkhe anatta·saññā.

♦ D'après AN 7.49, lorsqu'on applique son esprit à cette pratique, une vive perception de danger envers la paresse s'établit automatiquement.



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ānisaṃsa: bienfait, bon résultat, généralement en rapport à une pratique.



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aññā: connaissance finale/ parfaite. Fait référence à la connaissance atteinte par un arahant. Il arrive fréquemment dans les suttas qu'un bhikkhu ayant atteint arahatta déclare sa réalisation selon la formule standard que l'on trouve par exemple à SN 35.153.



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anusaya: penchant latent, tendance latente, inclination latente, propension, persistance d'une disposition latente ou dormante. Les sept anusayas sont listés à AN 7.11:

1. kāma·rāg·ānusaya
2. paṭigh·ānusaya
3. diṭṭh·ānusaya
4. vicikicch·ānusaya
5. mān·ānusaya
6. bhava·rāg·ānusaya
7. avijj·ānusaya

D'après Rhys Davids: «Dans les textes les plus anciens, le mot apparaît généralement dans un sens absolu, sans mention de la cause ou de la direction de l'inclination. Cette liste gouverne les connotations du mot, mais il serait incorrect de réinsérer cette connotation dans [tous] les passages anciens.»

♦ D'après MN 148, rāg·ānusaya et paṭigh·ānusaya sont activés par la réaction mentale (i.e. ayoniso manasikāra) à sukhā vedanā et dukkhā vedanā respectivement, tandis que avijj·ānusaya est activé sur la base d'adukkham·asukhā vedanā avec un manque de compréhension adéquate, attitude qui est décrite à SN 36.6 comme étant typique d'un puthujjana sans instruction (assutavā) . En revanche, ces anusayas ne sont pas activés si l'on s'abstient de produire ces réactions mentales et que l'on développe une compréhension adéquate, attitude qui est décrite à SN 36.6 comme étant typique d'un ariyasāvaka instruit (sutavā). Voir également SN 36.3.

♦ D'après MN 18, la cessation de tous ces anusayas se produit lorsqu'on ne trouve rien en quoi se complaire, à accueillir ou à quoi demeurer attacher à la source à partir de laquelle les saññās et catégories [engendrées par] papañca assaillent un individu (yato·nidānaṃ purisaṃ papañca·saññā·saṅkhā samudācaranti, ettha ce natthi abhinanditabbaṃ abhivaditabbaṃ ajjhositabbaṃ). La possibilité de cette cessation explique pourquoi à MN 44 tous les vedanās ne sont pas sous-tendus par des anusayas.

♦ D'après AN 7.12, la brahmācariya est vécue (brahmācariya vussati) pour la destruction de chacun des anusayas, et la fin du mal-être est atteinte lorsqu'ils ont tous été abandonnés.



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anussati: [anu+sati]

remémoration, rappel, souvenir, pensée dirigée. Il y a six anussatis principales, qui sont généralement appelées ensemble anussatiṭṭhāna (sujets de remémoration). Elles sont définies à AN 6.25 et consitent en:

1. Buddh·ānussati

2. Dhamm·ānussati

3. Saṅgh·ānussati

4. sīl·ānussati

5. cāg·ānussati

6. devat·ānussati

Les quatre premières d'entre elles sont analysées en détail ici. Cette liste présente quelques variations. Parfois, seulement cinq d'entre elles sont citées (e.g. AN 3.70) ou bien certaines sont remplacées par d'autres, toutefois similaires (e.g. kalyāṇamitte à la place de Saṅgha à AN 11.13). AN 3.70 met en valeur leur importance en les décrivant comme faisant partie des pratiques principales à être entreprises par les laïcs observant l'Uposatha. Les effets que la pratique de ces anussatis a sur l'esprit sont décrits comme suit:

♦ À SN 11.3, les trois premières d'entre elles (Buddh·ānussati, Dhamm·ānussati Saṅgh·ānussati) sont recommandées dans le but de faire disparaître toute forme de peur.

♦ D'après AN 3.70, l'esprit devient clair (cittaṃ pasīdati), de la joie apparaît (pāmojjaṃ uppajjati), et les imuretés mentales sont abandonnées (ye cittassa upakkilesā te pahīyanti). D'après AN 6.25, ces anussatis rendent également l'esprit droit et font émerger un ariyasāvaka des cinq kāma·guṇas.

♦ D'après AN 11.13, les anussatis devraient être utilisées comme une base pour l'établissement de sati.

♦ À AN 6.30, se remémorer le Bouddha ou l'un de ses disciples constitue la suprême remémoration (anussat·ānuttariya) pour la purification des êtres, etc. (formule de l'introduction au Mahāsatipaṭṭhāna Sutta).

♦ D'après AN 6.10, lorsqu'un ariyasāvaka pratique ces anussatis, à ce moment-là son esprit n'est pas sous le joug des trois akusala·mūlas, et il acquiert une inspiration et une joie (pāmojja) qui peut le mener jusqu'à samādhi.

♦ À AN 6.141, les six anussatis sont recommandées pour l'abhiññā de rāga.

♦ Entre AN 1.296 et AN 1.301, chacune des six anussatis est recommandée pour atteindre virāga, nirodha, upasama, abhiññā, sambodhi et nibbāna. Et également entre AN 1.485 et AN 1.490, il est dit de celui qui développe chacune d'elles qu'il répond au conseil du Bouddha et qu'il ne mange pas piṇḍapāta en vain.

♦ D'après MN 28, si la pratique des trois premières anussatis ne porte pas ses fruits, alors il faut susciter saṃvega.

♦ Une autre utilisation majeure de ce concept (plus de 80 fois dans les quatre Nikāyas) est en référence à la pratique de pubbe·nivās·ānussati·ñāṇa (e.g. AN 3.101) dans la formule: «bhikkhu anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati, seyyathidaṃ ekampi jātiṃ... (un mendiant se remémore ses habitats précédents, c'est-à-dire une naissance... etc.)»

AN 10.153 et AN 10.197 spécifient des choses qui ne devraient pas être remémorées (na anussaritabbaṃ): chaque facteur du décuple micchā·paṭipadā (comprenant micchā·ñāṇa et micchā·vimutti), ainsi que toute réalisation d'un quelconque des dix akusala kamma·pathas. Les facteurs opposés, eux, devraient être remémorés.

♦ Se remémorer ceux qui se sont accomplis sur la voie est considéré comme très utile. À SN 46.3, c'est une opportunité de se remémorer également le Dhamma qu'on a pu apprendre d'eux, et cela active sati·sambojjhaṅga. À MN 68, un mendiant se remémorant un noble camarade qui est décédé dirige son esprit vers ses saddhā, suta, sīla, cāga et paññā. À MN 31, pratiquement toute personne qui se remémore les pratiquants très sérieux tels qu'Anuruddha, Nandiya et Kimibila en tireront profit.

♦ Il est fait mention d'une autre anussati, la remémoration de la paix (upasam·ānussati), qui apparaît uniquement à AN 1.305 et à AN 1.494. Elle n'est pas définie où que ce soit dans les souttas. Le Visuddhimagga la définit en des termes similaires à virāga·saññā et nirodha·saññā.

♦ On trouve également une autre série de cinq anussatis complètement différente, qui apparaît seulement à AN 6.29:

1. Les trois premiers jhānas, menant à un séjour plaisant dans ce monde visible (diṭṭha·dhamma·sukha·vihāra)

2. āloka·saññā, menant à l'obtention de la connaissance et de la vision (ñāṇa·dassana·p·paṭilābha)

3. les 31 parties du corps, menant à l'abandon de l'avidité sensuelle (kāma·rāga·p·pahāna)

4. les neuf observations de sivathikas, menant au déracinement de l'identification 'Je suis' (asmi·māna·samugghāta)

5. Le quatrième jhāna, menant à l'obtention de divers éléments (aneka·dhātu·paṭivedha).

Le cinquième correspondant assez probablement aux six abhiññās.



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anussava: [anu+sava]

1) ouï-dire, rumeur. Clairement utilisé dans ce sens à MN 68.

2) ce qui a été entendu/appris de quelqu'un autre (par l'intermédiaire de religions, philosophies, sciences, connaissances, théories, opinions et traditions de toutes sortes), anussavika étant dans ce cas traduit le plus simplement (bien que de manière quelque peu réductrice) par traditionaliste. Les brahmanes des Trois Vedas sont décrits comme tels à MN 100.

Voir également l'analyse fournie dans la note de pied de page n°1 ici.

♦ À MN 76, deux dangers inhérents au fait de se fier à anussava sont cités: il se peut que les enseignements n'aient pas été mémorisés correctement, et il se peut qu'ils ne soient tout simplement pas vrais.

Anussava apparaît le plus souvent dans deux listes de raisons erronées, ou pour le moins incertaines, d'accepter un enseignement ou une opinion:

♦ En conjonction avec paramparā (ce qui est répété), itikira (ce qui est communément admis), piṭakasampadāna (ce qui est transmis par des écritures), takkahetu (ce qui est basé sur le raisonnement), nayahetu (ce qui est basé sur l'inférence), ākāraparivitakka (réflexion profonde), diṭṭhinijjhānakkhanti, bhabbarūpatā (ce qui semble probable), et "samaṇo no garū"ti ([la pensée:] 'Le samaṇa est notre enseignant respecté'). Voir AN 3.65; AN 3.66 et AN 4.193.

♦ En conjonction avec saddhā, ruci (préférence personnelle), ākāraparivitakka (réflexion profonde), et diṭṭhinijjhānakkhanti. À SN 35.153, ces cinq raisons sont contrastées avec "ayant vu les phénomènes avec discernement" (dhammā paññāya disvā). À SN 12.68 elles sont contrastés avec "Je sais, je vois" (jānāmi, passāmi). À MN 95, elles sont présentées comme cinq manières incorrectes de tirer une conclusion avec certitude (ekaṃsena niṭṭhaṃ gacchati).



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anuttaro purisadammasārathī: le meneur insurpassé des personnes prêtes à être dressées - c'est l'un des attributs du Bouddha, qui apparaît dans sa description standard (pour laquelle, voir Buddhānussati). Voir la définition donnée à MN 137.



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āpatti: transgression du vinaya . Il y a dix types de transgressions: pārājika, saṅghādisesa, aniyata (indéfinie), nissaggiya pāctittiya (abandon et confession), pāctittiya (confession seulement), pāṭidesanīya (reconnaissance), sekhia (entraînement), dukkaṭa, dubbhāsita (mauvaise parole) et thullaccaya (transgression grave).



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apāya:

1) ruine, perte, séparation (de ses biens ou de ses proches)

2) chute, rechute (e.g. de la bonne conduite)

3) vie malheureuse dans l'au-delà. Presque toujours associé à vinipāta et duggati. Les apāya sont traditionnellement décrits comme étant quadruples: naissance en tant qu'asura, dans petti·visaya, dans tiracchāna·yoni, ou niraya.

♦ D'après AN 10.176, les êtres sont conduits à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala kammapathas, auxquels il est souvent fait référence avec les trois duccaritas. Un très grand nombre de comportements sont décrits comme menant au même résultat, la plupart d'entre eux étant simplement des élaborations des dix duccaritas. Par exemple: avarice (macchera), envie (issā), kāma·rāga [SN 37.4]; être sans conviction (assaddha), sans conscienciosité (ahirika), sans scrupule (anottappī), coléreux (kodhana), incapable de discernement (duppañña) [SN 37.5], paresseux (kusīta) [SN 37.12] etc. Il est dit aussi (e.g. MN 41) que la raison pour réapparaître dans un apāya est un comportement qui n'est pas en accord avec le Dhamma et un comportement qui n'est pas droit (a·dhamma·cariyā·visama·cariyā).

♦ D'après AN 8.54, il y a quatre sources à apāya (ruine) dans la vie humaine: débauche sexuelle (itthi·dhutta), ivrognerie (surā·dhutta), jeux d'argent (akkha·dhutta), et mauvais amis (pāpa·mitta).



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appamāda: [a+pamāda]

assiduité, diligence, zèle, vigilance, sérieux dans la pratique. Le Commentaire considère le terme équivalent à sati, mais en réalité ce dernier fait généralement référence au fait de se rappeler qu'il faut cultiver les états mentaux avantageux, alors qu'appamāda se rapporte plutôt à l'évitement des états mentaux désavantageux. Bhikkhu Bodhi remarque: appamāda "dénote une attitude d'examen critique envers son propre esprit, à la fois dans son mouvement interne et dans ses réactions aux affaires externes. Le terme suggère un effort diligent et une attention aiguisée, et résonne d'une note de prudence morale et de soin." Appamāda est défini à SN 48.56 comme suit:

Katamo ca bhikkhave, appamādo? Idha, bhikkhave, bhikkhu cittaṃ rakkhati āsavesu ca sāsavesu ca dhammesu.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'assiduité? En cela, un mendiant protège son esprit des impuretés mentales et des états mentaux qui s'accompagnent d'impuretés mentales.


Une autre définition explicite est donnée à SN 35.97 en rapports à deux critères (restreinte des sens et discerner les phénomènes):

kathañca, bhikkhave, appamādavihārī hoti? cakkhundriyaṃ... jivhindriyaṃ... manindriyaṃ saṃvutassa, bhikkhave, viharato cittaṃ na byāsiñcati cakkhuviññeyyesu rūpesu. tassa abyāsittacittassa pāmojjaṃ jāyati. pamuditassa pīti jāyati. pītimanassa kāyo passambhati. passaddhakāyo sukhaṃ viharati. sukhino cittaṃ samādhiyati. samāhite citte dhammā pātubhavanti. dhammānaṃ pātubhāvā appamādavihārī tveva saṅkhaṃ gacchati.

Et comment, mendiants, est-on quelqu'un qui demeure assidu? Chez celui qui demeure en restreignant la faculté de l'œil... de l'oreille... etc. de l'esprit, l'esprit n'est pas souillé. Chez celui dont l'esprit n'est pas souillé par les phénomènes mentaux connaissables par l'esprit, la joie sereine prend naissance. Chez celui qui est dans la joie sereine, l'exaltation apparaît. Chez celui qui a un esprit exalté, la sérénité apparaît. Celui dont le corps est serein demeure dans le bien-être. L'esprit de celui qui est dans le bien-être se concentre. Pour un esprit concentré, les phénomènes deviennent manifestes. Celui pour qui les phénomènes sont manifestes est considéré comme quelqu'un qui demeure assidu.


Une autre définition explicite est donnée à SN 55.40, en rapport au fait de ne pas se contenter des quatre sotāpattiy·aṅgas et de cultiver la solitude:

kathañca, nandiya, ariyasāvako appamādavihārī hoti? idha, nandiya, ariyasāvako buddhe... dhamme... sanghe aveccappasādena... ariyakantehi sīlehi samannāgato hoti... so tena ariyakantehi sīlehi asantuṭṭho uttari vāyamati divā pavivekāya rattiṃ paṭisallānāya. tassa evaṃ appamattassa viharato pāmojjaṃ jāyati. etc.

Et comment, Nandiya, un noble disciple demeure-t-il assidu? En cela, Nandiya, un noble disciple est pourvu d'une confiance vérifiée dans le Bouddha... le Dhamma... le Sangha... avec des vertus qui sont agréables aux êtres nobles... Ne se contentant pas de vertus qui sont agréables aux êtres nobles, il s'exerce plus avant dans l'isolement le jour et dans la solitude la nuit. Chez celui qui demeure ainsi assidu, la joie sereine apparaît etc. (comme ci-dessus)


À AN 4.76, appamāda est défini comme le fait d'avoir hiri et ottappa:

hirīmāyaṃ, bhikkhave, ottāpī appamatto hoti.

Celui, mendiants, qui est consciencieux et qui a du scrupule est assidu.


Appamāda joue un rôle très important dans l'enseignement du Bouddha, comme ses dernières paroles l'attestent (SN 6.15):

‘vayadhammā saṅkhārā, appamādena sampādethā’ti.

Par nature, les Fabrications vont à leur extinction. Appliquez-vous avec assiduité.


♦ Le Bouddha explique à AN 2.5 combien il considérait appamāda comme ayant été décisif pour son propre éveil:

tassa mayhaṃ, bhikkhave, appamādādhigatā sambodhi, appamādādhigato anuttaro yogakkhemo.

C'est grâce à cette assiduité, mendiants, que j'ai atteint l'éveil, c'est grâce à l'assiduité que j'ai atteint le suprême soulagement du joug.


♦ L'importance d'appamāda est souvent soulignée en référence à l'acte de la méditer (jhāyati) à la fin de certains souttas, dans la formule suivante:

“yaṃ, bhikkhave, satthārā karaṇīyaṃ sāvakānaṃ hitesinā anukampakena anukampaṃ upādāya, kataṃ vo taṃ mayā. etāni, bhikkhave, rukkhamūlāni, etāni suññāgārāni; jhāyatha, bhikkhave, mā pamādattha; mā pacchā vippaṭisārino ahuvattha. ayaṃ vo amhākaṃ anusāsanī”ti.

Tout ce qu'un enseignant devrait faire par compassion pour ses disciples, cherchant leur bonheur et par sympathie pour eux, je l'ai fait pour vous. Voici les racines des arbres, voilà des pièces vides. Pratiquez la méditation, mendiants, ne soyez pas négligents, n'ayez pas à le regretter plus tard. Ceci est mon instruction pour vous.


♦ Son importance est également attestée à AN 10.15 et illustrée par dix comparaisons:

ye keci, bhikkhave, dhammā kusalā kusalabhāgiyā kusalapakkhikā, sabbe te appamādamūlakā appamādasamosaraṇā, appamādo tesaṃ dhammānaṃ aggamakkhāyati.

Tous les états qui sont avantageux, qui sont liés à ce qui est avantageux, qui contribuent à ce qui est avantageux convergent vers l'assiduité, et l'assiduité est reconnue comme étant le plus éminent d'entre eux.


♦ L'intégralité du Chapitre II du Dhammapada traite d'appamāda.

♦ À AN 4.116, appamāda est prescrit pour abandonner la triple duccarita ainsi que micchā·diṭṭhi, et à AN 4.117 pour empêcher les trois akusala·mūlas de prendre contrôle de l'esprit, ainsi que pour éviter l'intoxication (mada).

♦ Citations diverses à propos d'appamāda:

AN 10.68

yassa kassaci appamādo atthi kusalesu dhammesu, tassa yā ratti vā divaso vā āgacchati, vuddhiyeva pāṭikaṅkhā kusalesu dhammesu no parihāni.

Pour celui qui est assidu dans les états mentaux avantageux, que ce soit la nuit ou le jour qui arrive, seulement la croissance et non la détérioration dans les états mentaux avantageux est à attendre.


SN 1.36

appamādañca medhāvī, dhanaṃ seṭṭhaṃva rakkhati.

Un homme sage garde l'assiduité comme son trésor le plus cher.


AN 6.19

‘appamattā viharissāma, tikkhaṃ maraṇassatiṃ bhāvessāma āsavānaṃ khayāyā’ti.

Nous demeurerons assidus, nous développerons soigneusement la remémoration de la mort pour la destruction des impuretés mentales.


♦ Citations diverses concernant la pratique laïque:

AN 6.53

appamādo eko dhammo bhāvito bahulīkato ubho atthe samadhiggayha tiṭṭhati: diṭṭhadhammikañceva atthaṃ yo ca attho samparāyiko.

L'assiduité est cette unique chose qui, lorsqu'elle est développée et pratiquée fréquemment, peut apporter les deux types de bienfaits: les bienfaits dans ce monde visible et les bienfaits dans la vie future.


AN 5.213

sīlavā sīlasampanno appamādādhikaraṇaṃ mahantaṃ bhogakkhandhaṃ adhigacchati.

Le vertueux doué de vertu accumule beaucoup de richesses grâce à son assiduité.


SN 3.18

“appamattassa te, mahārāja, viharato appamādaṃ upanissāya, attāpi gutto rakkhito bhavissati: itthāgārampi guttaṃ rakkhitaṃ bhavissati, kosakoṭṭhāgārampi guttaṃ rakkhitaṃ bhavissatī”ti

Lorsque, Mahārāja, vous demeurez assidu, ayant l'assiduité pour fondation, vous serez vous-même gardé et protégé, votre entourage de femmes sera gardé et protégé, votre trésor sera gardé et protégé, et votre salle au coffre sera gardée et protégée.



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appicchatā: [appa+iccha+]

1) litt: fait d'avoir peu de désirs; fait d'être facile à satisfaire, de désirer peu de choses.

2) modestie, fait d'être sans prétention.

Le mot est proche de santuṭṭhitā. L'antonyme est mahicchatā.

♦ À MN 4, appicchatā est opposée à lābha·sakkāra·siloka nikāmayati (désirer acquisitions, honneurs et renommée):

na kho panāhaṃ lābhasakkārasilokaṃ nikāmayamāno araññavanapatthāni pantāni senāsanāni paṭisevāmi; appicchohamasmi. ye hi vo ariyā appicchā araññavanapatthāni pantāni senāsanāni paṭisevanti tesamahaṃ aññataro’ti.

Mais je n'ai pas recours à des abris isolés en pleine forêt en désirant acquisitions, honneurs ou renommée; j'ai peu de désirs. J'ai recours à des abris isolés en pleine forêt en étant l'un parmi les êtres nobles qui ont peu de désirs.


♦ À AN 8.23, il est fait référence à appicchatā est expliqué comme le fait de ne pas désirer que les autres soient au courant de ses propres qualités avantageuses:

appiccho so, bhikkhu, kulaputto santeyeva attani kusaladhamme na icchati parehi ñāyamāne.

Ce fils de [bonne] famille, mendiant, a peu de désirs, puisqu'il ne désire pas que les autres connaissent ses propres qualités avantageuses.


AN 8.30 définit le terme de manière similaire, en faisant explicitement référence à certaines de ces qualités.

♦ À AN 1.63, appicchatā est présentée comme une des qualités fondamentales devant être développées:

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yena anuppannā vā kusalā dhammā uppajjanti uppannā vā akusalā dhammā parihāyanti yathayidaṃ, bhikkhave, appicchatā.

Je ne vois aucune autre chose, mendiants, à cause de laquelle les états mentaux avantageux qui n'étaient pas apparus viennent à apparaître, ou les états mentaux désavantageux qui étaient apparus viennent à disparaître, autant qu'à cause du peu de désir.


AN 1.119

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yo evaṃ saddhammassa ṭhitiyā asammosāya anantaradhānāya saṃvattati yathayidaṃ, bhikkhave, appicchatā.

Mendiants, je ne vois aucune autre chose qui mène au maintient, à la non-confusion et la non-disparition du Dhamma authentique, autant que d'avoir peu de désirs.



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appiyehi sampayoga dukkha: [a+piya sampayoga dukkha] souffrance d'être associé à ce qu'on n'aime pas. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.



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āraddhavīriya: [āraddha+vīriya]

1) (nc): énergie tonifiée/activée

2) (nc): celui qui est énergique, qui a activé ou tonifié son énergie, qui a une vigueur affermie.

3) (adj): énergique, vigoureux, ayant affermi sa vigueur. Bala·sampanna (doué de force) est un synonyme (AN 3.96) et kusīta (paresseux) est l'antonyme (SN 12.22 voir ci-dessous). Asallīna (persistant, tenace) est un synonyme pour āraddha (e.g. à MN 4). Le substantif associé est vīriy·ārambha. Être āraddha·vīriya est défini de deux manières principales. La définition générale est comme suit (e.g. à AN 8.30):

Bhikkhu āraddha·vīriyo viharati a·kusalānaṃ dhammānaṃ pahānāya, kusalānaṃ dhammānaṃ upasampadāya, thāmavā daḷha·parakkamo anikkhitta·dhuro kusalesu dhammesu

Un bhikkhu garde son énergie tonifiée pour l'abandon des états mentaux désavantageux, pour l'obtention des états mentaux avantageux, il est persévérant, ferme dans son effort, sans se relâcher de sa tâche par rapport aux états mentaux avantageux.

On trouve parfois une autre définition, plus impressionnante (e.g. à SN 21.3):

‘āraddhavīriyo āraddhavīriyoti, Bhanté vuccati. kittāvatā nukho, bhante āraddhavīriyo hotī’ti? ... bhikkhu āraddha·vīriyo viharati: ‘kāmaṃ taco ca nhāru ca aṭṭhī ca avasissatu, sarīre upasussatu maṃsa·lohitaṃ, yaṃ taṃ purisa·thāmena purisa·vīriyena purisa·parakkamena pattabbaṃ na taṃ a·pāpuṇitvā vīriyassa saṇṭhānaṃ bhavissatī’ti.

'Quelqu'un qui a affermi son effort, quelqu'un qui a affermi son effort', entend-on dire, Bhante. Mais comment, Bhanté est-on quelqu'un qui a affermi son effort? ... Un bhikkhu garde son effort affermi: 'S'il le faut, qu'il ne me reste que la peau, les tendons et les os, que les chairs et le sang de mon corps s'assèchent, mais je ne relâcherai pas mon énergie sans avoir atteint ce qui est à atteindre par persévérance virile, par énergie virile, par ténacité virile.'

♦ À SN 48.50, être āraddha·vīriya est vu comme une conséquence du fait d'avoir saddhā, et comme une base pour le développement de sati, puis de samādhi.

♦ D'après AN 1.18, être āraddha·vīriya, détruit et prévient l'apparition de thīna·middhā, qui est l'un des cinq nīvaraṇas.

♦ D'après AN 1.61, être āraddha·vīriya, constitue le meilleur moyen de développer les kusalā dhammā et de faire disparaître les akusalā dhammā.

♦ D'après MN 118, chez celui qui est āraddha·vīriya apparaît pīti nirāmisa (exaltation non-mondaine).

♦ Les paroles qui suscitent probablement le plus d'inspiration à propos de l'activation de l'énergie se trouvent à SN 12.22:

“dukkhaṃ, bhikkhave, kusīto viharati vokiṇṇo pāpakehi akusalehi dhammehi, mahantañca sadatthaṃ parihāpeti. āraddhavīriyo ca kho, bhikkhave, sukhaṃ viharati pavivitto pāpakehi akusalehi dhammehi, mahantañca sadatthaṃ paripūreti. na, bhikkhave, hīnena aggassa patti hoti. aggena ca kho, bhikkhave, aggassa patti hoti.

Un paresseux, bhikkhus, demeure dans le mal-être, rempli d'états mentaux mauvais et désavantageux, et grands sont les bienfaits personnels qu'il laisse passer. Mais celui qui a son énergie tonifiée, bhikkhus, demeure dans le bien-être, séparé des états mentaux mauvais et désavantageux, et grands sont les bienfaits personnels qu'il concrétise. Ce n'est pas au moyen de ce qui est inférieur, bhikkhus, que le supérieur est atteint; c'est au moyen de ce qui est supérieur que le supérieur est atteint.

maṇḍapeyyamidaṃ, bhikkhave, brahmacariyaṃ, satthā sammukhībhūto. tasmātiha, bhikkhave, vīriyaṃ ārabhatha appattassa pattiyā, anadhigatassa adhigamāya, asacchikatassa sacchikiriyāya. ‘evaṃ no ayaṃ amhākaṃ pabbajjā avañjhā bhavissati saphalā saudrayā. yesañca mayaṃ paribhuñjāma cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhāraṃ tesaṃ te kārā amhesu mahapphalā bhavissanti mahānisaṃsā’ti. evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ.

Cette vie brahmique, bhikkhus, est la crème des breuvages, et l'Enseignant est face à vous. C'est pourquoi, bhikkhus, vous devriez affermir votre effort pour obtenir ce que vous n'avez pas obtenu, pour atteindre ce que vous n'avez pas atteint, pour réaliser ce que vous n'avez pas réalisé. Vous devriez vous entraîner ainsi: 'De cette manière, ce départ du foyer qui est le nôtre ne sera pas stérile, il portera ses fruits, il apportera ses résultats; et en ce qui concerne ceux grâce à qui nous faisons usage de robes, de nourriture, de logements et de remèdes pour les malades, ce qu'ils font pour nous portera beaucoup de fruits, leur apportera de grands bienfaits.

attatthaṃ vā hi, bhikkhave, sampassamānena alameva appamādena sampādetuṃ; paratthaṃ vā hi, bhikkhave, sampassamānena alameva appamādena sampādetuṃ; ubhayatthaṃ vā hi, bhikkhave, sampassamānena alameva appamādena sampādetun”ti.

Considérer votre bénéfice personnel, bhikkhus, est suffisant pour que vous vous efforciez avec assiduité; considérer le bénéfice des autres, bhikkhus, est suffisant pour que vous vous efforciez avec assiduité; considérer le bénéfice des deux, bhikkhus, est suffisant pour que vous vous efforciez avec assiduité.

♦ D'après AN 6.55, acc·āraddha·vīriya (énergie excessive) mène à uddhacca ('acc·āraddha·vīriyaṃ uddhaccāya saṃvattati') et d'après MN 128, elle peut mener à perdre son samādhi, tout comme une personne tuerait une caille si elle la tenait trop fermement par le cou. D'ailleurs, ceci pourrait expliquer de manière intéressante ce qui se passe à AN 9.35, où l'on perd également son samādhi en essayant d'atteindre le second jhāna à partir du premier de manière inadaptée. MN 128 explique également qu'être atilīna·vīriya (insuffisance en énergie) peut mener à perdre son samādhi, tout comme une personne laisserait s'échapper une caille en ne la tenant pas assez fermement.

Vīriy·indriya (faculté spirituelle d'énergie) est définie comme consistant à être āraddha·vīriya (SN 48.9).

♦ D'après AN 10.76, être āraddha·vīriya rend un individu capable d'abandonner uddhacca, a·saṃvara (non-restreinte) et dus·sīla (comportement non-vertueux).

♦ À AN 4.11, supprimer continuellement les trois types de vitakkas désavantageux dans les quatre postures (marche, debout, assis, couché) est décrit comme être āraddha·vīriya.

♦ À AN 4.12, avoir abandonné les cinq nīvaraṇas, avoir établi sati, passaddhi et être finalement devenu samāhita est décrit comme être āraddha·vīriya.

♦ D'après AN 1.324 et AN 1.325, être āraddha·vīriya mène à dukkha dans un enseignement mal exposé (dur·akkhāta dhamma·vinaya) et à sukha dans un enseignement bien exposé (sv·ākkhāta dhamma·vinaya).



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arahant: lit: 'un méritant' - individu ayant pleinement compris et appliqué les quatre ariyasaccas, et étant parvenu à la cessation de dukkha. Un arahant ne sera plus soumis à la renaissance. Lors de sa mort, il atteint Parinibbāna.



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arahatta: état d'arahant.



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arañña: forêt, nature.

Arañña est l'un des neuf vivitta senāsana (abris isolés) souvent cités dans les souttas comme étant des endroits appropriés à la pratique (eg. MN 27, AN 9.40):

vivittaṃ senāsanaṃ bhajati araññaṃ rukkhamūlaṃ pabbataṃ kandaraṃ giriguhaṃ susānaṃ vanapatthaṃ abbhokāsaṃ palālapuñjaṃ.

Il fréquente un abri isolé ou une forêt, le pied d'un arbre, une grotte, une caverne, un cimetière, un maquis forestier, un endroit à ciel ouvert, un tas de paille.

Souvent, la liste est écourtée de la manière suivante:

araññagato vā rukkhamūlagato vā suññāgāragato vā nisīdati...

S'étant rendu dans la forêt, au pied d'un arbre ou dans un local vide, il s'assoit...

Il est parfois mentionné que des brahmanes ou des sages séjournent dans des huttes faites de feuilles dans la forêt (araññ·āyatane paṇṇa·kuṭīsu), comme à DN 27, MN 93 et SN 11.9, ou que le Bouddha ou d'autres mendiants vivent dans des huttes forestières (arañña·kuṭika), comme à SN 4.20, MN 125 ou MN 136.

♦ Être un 'forestier' (āraññika) était tenu en haute estime par le Bouddha, et d'après SN 15.13, il semble qu'il voyait cette pratique, avec d'autres, comme étant très utile pour la libération:

“ime kho tiṃsamattā pāveyyakā bhikkhū sabbe āraññikā sabbe piṇḍapātikā sabbe paṃsukūlikā sabbe tecīvarikā sabbe sasaṃyojanā. yaṃnūnāhaṃ imesaṃ tathā dhammaṃ deseyyaṃ yathā nesaṃ imasmiṃyeva āsane anupādāya āsavehi cittāni vimucceyyun”ti.

Ces trente mendiants [venus] de Pāvā sont tous des forestiers, des mangeurs de nourriture d'aumônes, des porteurs de haillons abandonnés comme déchets, des utilisateurs de trois robes seulement, [mais] ils sont toujours entravés. Et si je leur enseignais le Dhamma d'une telle manière que leur esprit soit délivré de ses impuretés par non-attachement [tandis qu'ils sont assis] sur ces même sièges?


À SN 16.5, la liste est rallongée avec des qualités supplémentaires:

· piṇḍapāt·ika (mangeur de nourriture d'aumônes)

· paṃsu·kūl·ika (porteur de haillons abandonnés comme déchets)

· te·cīvar·ika (utilisateur de trois robes seulement)

· appiccha

· santuṭṭha

· pavivitta

· asaṃsaṭṭha (solitaire)

· āraddha·vīriya

“ahaṃ kho, bhante, dīgharattaṃ āraññiko ceva āraññikattassa ca vaṇṇavādī, piṇḍapātiko ceva piṇḍapātikattassa ca vaṇṇavādī, paṃsukūliko ceva paṃsukūlikattassa ca vaṇṇavādī, tecīvariko ceva tecīvarikattassa ca vaṇṇavādī, appiccho ceva appicchatāya ca vaṇṇavādī, santuṭṭho ceva santuṭṭhiyā ca vaṇṇavādī, pavivitto ceva pavivekassa ca vaṇṇavādī, asaṃsaṭṭho ceva asaṃsaggassa ca vaṇṇavādī, āraddhavīriyo ceva vīriyārambhassa ca vaṇṇavādī”ti.

Bhanté, pendant longtemps j'ai été un forestier et j'ai fait l'éloge du séjour en forêt, je me suis nourrit d'aumônes et j'ai fait l'éloge de se nourrir d'aumônes, j'ai porté des haillons abandonnés comme déchets et j'ai fait l'éloge de porter des haillons abandonnés comme déchets, j'ai utilisé trois robes seulement et j'ai fait l'éloge de n'utiliser que trois robes, j'ai été de peu de désirs et j'ai fait l'éloge d'être de peu de désirs, je me suis contenté [de peu] et j'ai fait l'éloge du contentement, j'ai été solitaire et j'ai fait l'éloge de la solitude, j'ai été énergique et j'ai fait l'éloge de l'activation de l'énergie.


♦ Séjourner en forêt est souvent recommandé aux mendiants, comme à AN 5.114:

“ye te, ānanda, bhikkhū navā acirapabbajitā adhunāgatā imaṃ dhammavinayaṃ, te vo, ānanda, bhikkhū pañcasu dhammesu samādapetabbā nivesetabbā patiṭṭhāpetabbā. katamesu pañcasu?

Les mendiants, Ānanda, qui sont néophytes, ayant quitté le foyer depuis peu, qui sont récemment venus à cet Enseignement-et-Discipline, tu devrais les inciter, les fixer, les installer dans cinq choses. Quelles sont ces cinq?

(...)

(...)

“‘etha tumhe, āvuso, āraññikā hotha, araññavanapatthāni pantāni senāsanāni paṭisevathā’ti. iti kāyavūpakāse samādapetabbā nivesetabbā patiṭṭhāpetabbā.

'Allez, mes amis, séjournez en forêt, fréquentez des abris éloignés en pleine forêt.' Ainsi devraient-ils être incités, fixés, installés dans l'isolement physique.


AN 1.378

“addhamidaṃ, bhikkhave, lābhānaṃ yadidaṃ āraññikattaṃ”ti.

Véritablement, mendiants, ceci est une acquisition: être quelqu'un qui séjourne en forêt.


AN 5.98

Pañcahi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bhikkhu ānāpānassatiṃ āsevanto nacirasseva akuppaṃ paṭivijjhati. Katamehi pañcahi? (...) āraññako hoti pantasenāsano

Doué de cinq choses, mendiants, un mendiant pratiquant la présence de l'esprit sur la respiration atteint en peu de temps l'Inébranlable. Quelles sont ces cinq? (...) il vit dans la forêt, dans des abris isolés


♦ Les bienfaits du séjour en forêt sont mentionnés à diverses reprises, comme à AN 2.30:

“dvāhaṃ, bhikkhave, atthavase sampassamāno araññavanapatthāni pantāni senāsanāni paṭisevāmi. katame dve? attano ca diṭṭhadhammasukhavihāraṃ sampassamāno, pacchimañca janataṃ anukampamāno.

C'est en voyant deux bienfaits, mendiants, que je fréquente des abris isolés en pleine forêt. Quels sont ces deux? En voyant mon propre séjour agréable dans ce monde visible, et par compassion envers la jeune génération.


À MN 150, le fait de séjourner dans la forêt est présenté comme une garantie d'être un mendiant méritant.

“sace pana vo, gahapatayo, aññatitthiyā paribbājakā evaṃ puccheyyuṃ: ‘ke panāyasmantānaṃ ākārā, ke anvayā, yena tumhe āyasmanto evaṃ vadetha: addhā te āyasmanto vītarāgā vā rāgavinayāya vā paṭipannā, vītadosā vā dosavinayāya vā paṭipannā, vītamohā vā mohavinayāya vā paṭipannā’ti? evaṃ puṭṭhā tumhe, gahapatayo, tesaṃ aññatitthiyānaṃ paribbājakānaṃ evaṃ byākareyyātha: ‘tathā hi te āyasmanto araññavanapatthāni pantāni senāsanāni paṭisevanti. natthi kho pana tattha tathārūpā cakkhuviññeyyā rūpā ye disvā disvā abhirameyyuṃ, natthi kho pana tattha tathārūpā sotaviññeyyā saddā ye sutvā sutvā abhirameyyuṃ, natthi kho pana tattha tathārūpā ghānaviññeyyā gandhā ye ghāyitvā ghāyitvā abhirameyyuṃ, natthi kho pana tattha tathārūpā jivhāviññeyyā rasā ye sāyitvā sāyitvā abhirameyyuṃ, natthi kho pana tattha tathārūpā kāyaviññeyyā phoṭṭhabbā ye phusitvā phusitvā abhirameyyuṃ. ime kho no, āvuso, ākārā, ime anvayā, yena mayaṃ evaṃ vadema: addhā te āyasmanto vītarāgā vā rāgavinayāya vā paṭipannā, vītadosā vā dosavinayāya vā paṭipannā, vītamohā vā mohavinayāya vā paṭipannā’ti.

De plus, maîtres de maison, si des vagabonds spirituels hétérodoxes vous demandent: «Mais pour quelles raisons, en rapport à quoi parlez-vous de ces vénérables ainsi: "sûrement, ces vénérables sont dénués d'avidité ou bien pratiquent l'élimination de l'avidité, ils sont dénués d'aversion ou bien pratiquent l'élimination de l'aversion, sont dénués de délusion ou bien pratiquent l'élimination de la délusion"?» S'ils vous demandent cela, maîtres de maison, voici ce que vous devriez répondre aux vagabonds spirituels hétérodoxes: «C'est parce que ces vénérables ont recours à des abris isolés en pleine forêt. Là-bas, il n'y a aucune forme connaissable par l'œil telle qu'en l'ayant vue il pourraient s'y complaire; là-bas, il n'y a pas non plus de son connaissable par l'oreille tel qu'en l'ayant entendu, ils pourraient s'y complaire; là-bas, il n'y a pas non plus d'odeur connaissable par le nez telle qu'en l'ayant sentie, ils pourraient s'y complaire; là-bas, il n'y a pas non plus de saveur connaissable par la langue telle qu'en l'ayant goûtée, ils pourraient s'y complaire; là-bas, il n'y a pas non plus de sensation corporelle connaissable par le corps telle qu'en en ayant fait l'expérience, ils pourraient s'y complaire; là-bas, il n'y a pas non plus de phénomène mental connaissable par l'esprit tel qu'en en ayant pris connaissance, ils pourraient s'y complaire. Voici, chers amis, quelles sont les raisons, voici ce en rapport à quoi nous parlons de ces vénérables ainsi: 'sûrement, ces vénérables sont dénués d'avidité ou bien pratiquent l'élimination de l'avidité, ils sont dénués d'aversion ou bien pratiquent l'élimination de l'aversion, sont dénués de délusion ou bien pratiquent l'élimination de la délusion'.


À MN 121, la perception de la forêt qui se développe avec le séjour en forêt est l'une des bases du calme mental:

bhikkhu amanasikaritvā gāmasaññaṃ, amanasikaritvā manussasaññaṃ, araññasaññaṃ paṭicca manasi karoti ekattaṃ. Tassa araññasaññāya cittaṃ pakkhandati pasīdati santiṭṭhati adhimuccati.

un mendiant, ne portant pas son attention à la perception des villages, ne portant pas son attention à la perception des êtres humains, porte son attention à l'unité produite par la perception de la forêt. Son esprit est inspiré par cette perception de la forêt, il devient serein, il se pose et s'installe.


À AN 6.42, le Bouddha déclare qu'il est satisfait du séjour d'un mendiant dans la forêt dans trois cas:

idha panāhaṃ, nāgita, bhikkhuṃ passāmi āraññikaṃ araññe pacalāyamānaṃ nisinnaṃ. tassa mayhaṃ, nāgita, evaṃ hoti: ‘idāni ayamāyasmā imaṃ niddākilamathaṃ paṭivinodetvā araññasaññaṃyeva manasi karissati ekattan’ti. tenāhaṃ, nāgita, tassa bhikkhuno attamano homi araññavihārena.

Nāgita, je vois un mendiant forestier assis dans la forêt, s'endormant. Je me dis: «Bientôt, ce vénérable dissipera son endormissement et sa fatigue et n'appliquera son esprit qu'à la perception de la forêt, {voir MN 121 ci-dessus} dans un état d'unité.» Et pour cette raison, je suis satisfait du séjour en forêt de ce mendiant.

“idha panāhaṃ, nāgita, bhikkhuṃ passāmi āraññikaṃ araññe asamāhitaṃ nisinnaṃ. tassa mayhaṃ, nāgita, evaṃ hoti: ‘idāni ayamāyasmā asamāhitaṃ vā cittaṃ samādahissati, samāhitaṃ vā cittaṃ anurakkhissatī’ti. tenāhaṃ, nāgita, tassa bhikkhuno attamano homi araññavihārena.

De plus, Nāgita, je vois un mendiant forestier assis dans la forêt, déconcentré. Je me dis: «Bientôt, ce vénérable concentrera son esprit déconcentré ou protégera son esprit concentré.» Et pour cette raison, je suis satisfait du séjour en forêt de ce mendiant.

“idha panāhaṃ, nāgita, bhikkhuṃ passāmi āraññikaṃ araññe samāhitaṃ nisinnaṃ. tassa mayhaṃ, nāgita, evaṃ hoti: ‘idāni ayamāyasmā avimuttaṃ vā cittaṃ vimocessati, vimuttaṃ vā cittaṃ anurakkhissatī’ti. tenāhaṃ, nāgita, tassa bhikkhuno attamano homi araññavihārena.

De plus, Nāgita, je vois un mendiant forestier assis dans la forêt, concentré. Je me dis: «Bientôt, ce vénérable libérera son esprit non libéré ou protégera son esprit libéré.» Et pour cette raison, je suis satisfait du séjour en forêt de ce mendiant.


♦ Le fait que les mendiants continuent à séjourner dans la forêt est très important, comme souligné à AN 7.23:

“yāvakīvañca, bhikkhave, bhikkhū āraññakesu senāsanesu sāpekkhā bhavissanti, vuddhiyeva, bhikkhave, bhikkhūnaṃ pāṭikaṅkhā, no parihāni.

Tant que les mendiants apprécieront les abris forestiers, on peut s'attendre à leur prospérité, et non à leur déclin.


AN 5.80

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhavissanti bhikkhū anāgatamaddhānaṃ senāsane kalyāṇakāmā. te senāsane kalyāṇakāmā samānā riñcissanti rukkhamūlikattaṃ, riñcissanti araññavanapatthāni pantāni senāsanāni; gāmanigamarājadhānīsu osaritvā vāsaṃ kappessanti, senāsanahetu ca anekavihitaṃ anesanaṃ appatirūpaṃ āpajjissanti.

En outre, mendiants, il y aura dans le cours du futur des mendiants désireux de bons abris. Étant désireux de bons abris, ils négligeront la pratique de séjourner aux racines des arbres, ils négligeront les endroits éloignés en forêt et les abris isolés; ils s'installeront dans les villages, les villes, les cités royales, ils y prendront résidence, et à cause des abris ils se laisseront aller à différentes sortes d'inconduites et d'excès.


♦ Mais séjourner en forêt n'a rien de facile, comme l'atteste MN 4:

durabhisambhavāni hi kho, brāhmaṇa, araññavanapatthāni pantāni senāsanāni, dukkaraṃ pavivekaṃ, durabhiramaṃ ekatte. haranti maññe mano vanāni samādhiṃ alabhamānassa bhikkhuno”ti.

Il est difficile d'endurer les abris éloignés dans les maquis forestiers, il est difficile de pratiquer l'isolement, il est difficile de se plaire à la solitude. Les forêts, semble-t-il, pillent l'esprit d'un mendiant s'il n'a pas atteint la concentration.

Le soutta continue ensuite en décrivant des qualités qui rendent le séjour en forêt difficile, si ce n'est impossible, en commençant par le manque de vertu, puis les cinq obstructions, et ensuite diverses qualités:

· a·parisuddha·kāya·kammantā (actions corporelles impures)

· a·parisuddha·vacī·kammantā (actions verbales impures)

· a·parisuddha·mano·kammantā (actions mentales impures)

· a·parisuddh·ājīvā (moyens de subsistance impurs)

· abhijjhālū kāmesu tibba·sā·rāgā (être rempli de convoitise envers les plaisirs de la sensualité et fortement passionné)

· byāpanna·cittā paduṭṭha·mana·saṅkappā (avoir un esprit malveillant et des intentions haineuses)

· thīna·middha·pariyuṭṭhitā (être vaincu par la léthargie et la somnolence)

· uddhatāvūpasanta·cittā (être agité avec un esprit non apaisé)

· kaṅkhī vicikicchī (être incertain et en proie au doute)

· att·ukkaṃsakā paravambhī (s'autocongratuler et mépriser les autres)

· chambhī bhīruka·jātikā (être sujet à la panique et à la terreur)

· lābha·sakkāra·silokaṃ nikāmayamānā (être désireux d'acquisitions, honneurs et renommée)

· kusītā hīna·vīriyā (être paresseux et faible en énergie)

· muṭṭhas·satīsampajānā (être absent d'esprit et sans compréhension minutieuse)

· samāhitā vibbhanta·cittā (être déconcentré avec un esprit vagabond)

· dup·paññā eḷa·mūgā (être dénué de discernement, 'sourd-muet' - voir MN 152)

Une excellente allégorie illustre cette difficulté à AN 10.99:

“durabhisambhavāni hi kho, upāli, araññavanapatthāni pantāni senāsanāni. dukkaraṃ pavivekaṃ durabhiramaṃ. ekatte haranti maññe mano vanāni samādhiṃ alabhamānassa bhikkhuno. yo kho, upāli, evaṃ vadeyya: ‘ahaṃ samādhiṃ alabhamāno araññavanapatthāni pantāni senāsanāni paṭisevissāmī’ti, tassetaṃ pāṭikaṅkhaṃ: ‘saṃsīdissati vā uplavissati vā’ti.

Il est difficile, Upāli, d'endurer les abris éloignés dans les maquis forestiers, il est difficile de pratiquer l'isolement, il est difficile de se plaire à la solitude. Les forêts, semble-t-il, pillent l'esprit d'un mendiant s'il n'a pas atteint la concentration. Si quiconque déclare: «Bien que je n'aie pas atteint la concentration, je vais fréquenter des abris éloignés dans les maquis forestiers», on peut attendre de lui soit qu'il sombre, soit qu'il [ne fasse que] flotte[r à la surface].

“seyyathāpi, upāli, mahāudakarahado. atha āgaccheyya hatthināgo sattaratano vā aṭṭharatano vā. tassa evamassa: ‘yaṃnūnāhaṃ imaṃ udakarahadaṃ ogāhetvā kaṇṇa-saṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷeyyaṃ piṭṭhi-saṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷeyyaṃ. kaṇṇa-saṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷitvā piṭṭhi-saṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷitvā nhatvā ca pivitvā ca paccuttaritvā yena kāmaṃ pakkameyyan’ti. so taṃ udakarahadaṃ ogāhetvā kaṇṇa-saṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷeyya piṭṭhi-saṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷeyya; kaṇṇa-saṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷitvā piṭṭhi-saṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷitvā nhatvā ca pivitvā ca paccuttaritvā yena kāmaṃ pakkameyya. taṃ kissa hetu? mahā, upāli, attabhāvo gambhīre gādhaṃ vindati.

Imagine, Upāli, qu'il y ait un grand lac. Un éléphant mâle viendrait, mesurant sept ou huit coudées. Il se dirait: «Et si j'entrais dans ce lac, que je me lavais les oreilles en jouant ludiquement, que je me lavais le dos en jouant ludiquement; m'étant lavé les oreilles en jouant ludiquement, m'étant lavé le dos en jouant ludiquement, puis m'étant baigné, ayant bu et étant ressorti [du lac], j'irai là où bon me semble.» Il entre dans ce lac, il se lave les oreilles en jouant ludiquement, il se lave le dos en jouant ludiquement, puis s'étant baigné, ayant bu et étant ressorti [du lac], il va là où bon lui semble. Et quelle en est la raison? Parce que son grand corps prend pied dans les tréfonds.

“atha āgaccheyya saso vā biḷāro vā. tassa evamassa: ‘ko cāhaṃ, ko ca hatthināgo! yaṃnūnāhaṃ imaṃ udakarahadaṃ ogāhetvā kaṇṇasaṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷeyyaṃ piṭṭhisaṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷeyyaṃ; kaṇṇasaṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷitvā piṭṭhisaṃdhovikampi khiḍḍaṃ kīḷitvā nhatvā ca pivitvā ca paccuttaritvā yena kāmaṃ pakkameyyan’ti. so taṃ udakarahadaṃ sahasā appaṭisaṅkhā pakkhandeyya. tassetaṃ pāṭikaṅkhaṃ: ‘saṃsīdissati vā uplavissati vā’ti. taṃ kissa hetu? paritto, upāli, attabhāvo gambhīre gādhaṃ na vindati. evamevaṃ kho, upāli, yo evaṃ vadeyya: ‘ahaṃ samādhiṃ alabhamāno araññavanapatthāni pantāni senāsanāni paṭisevissāmī’ti, tassetaṃ pāṭikaṅkhaṃ: ‘saṃsīdissati vā uplavissati vā’ti.

Ensuite, un lapin ou un chat viendrait. Il se dirait: «En quoi est-ce qu'un éléphant est différent de moi? Et si j'entrais dans ce lac, que je me lavais les oreilles en jouant ludiquement, que je me lavais le dos en jouant ludiquement; m'étant lavé les oreilles en jouant ludiquement, m'étant lavé le dos en jouant ludiquement, puis m'étant baigné, ayant bu et étant ressorti [du lac], j'irai là où bon me semble.» Il sauterait dans le lac inconsidérément et imprudemment. On peut attendre de lui soit qu'il sombre, soit qu'il [ne fasse que] flotte[r à la surface]. Et quelle en est la raison? Parce que son petit corps ne prend pas pied dans les tréfonds. De la même manière, Upāli, si quiconque déclare: «Bien que je n'aie pas atteint la concentration, je vais fréquenter des abris éloignés dans les maquis forestiers», on peut attendre de lui soit qu'il sombre, soit qu'il [ne fasse que] flotte[r à la surface].

Finalement, le Bouddha conseille même à Upāli de ne pas séjourner en forêt:

iṅgha tvaṃ, upāli, saṅghe viharāhi. saṅghe te viharato phāsu bhavissatī”ti.

Allez, Upāli, reste dans le Saṅgha. En restant dans le Saṅgha, tu seras à l'aise.


AN 4.262

“catūhi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bhikkhu nālaṃ araññavanappatthāni pantāni senāsanāni paṭisevituṃ. katamehi catūhi? kāmavitakkena, byāpādavitakkena, vihiṃsāvitakkena, duppañño hoti jaḷo elamūgo — imehi kho, bhikkhave, catūhi dhammehi samannāgato bhikkhu nālaṃ araññavanappatthāni pantāni senāsanāni paṭisevituṃ.

Mendiants, un mendiant doué de quatre qualités n'est pas prêt à pratiquer dans un abri isolé en pleine forêt. Quelles sont ces quatre? Les pensées de sensualité, les pensées de malveillance, les pensées de nuisance, et le manque de discernement, étant benêt et 'sourd-muet'. Doué de ces quatre qualités, mendiants, un mendiant n'est pas prêt à pratiquer dans un abri isolé en pleine forêt.

“catūhi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bhikkhu alaṃ araññavanappatthāni pantāni senāsanāni paṭisevituṃ. katamehi catūhi? nekkhammavitakkena, abyāpādavitakkena, avihiṃsāvitakkena, paññavā hoti ajaḷo anelamūgo — imehi kho, bhikkhave, catūhi dhammehi samannāgato bhikkhu alaṃ araññavanappatthāni pantāni senāsanāni paṭisevitun”ti.

Mendiants, un mendiant doué de quatre qualités est prêt à pratiquer dans un abri isolé en pleine forêt. Quelles sont ces quatre? Les pensées de renoncement, les pensées de bienveillance, les pensées de non-nuisance, et le discernement, n'étant pas benêt ni sourd-muet. Doué de ces quatre qualités, mendiants, un mendiant est prêt à pratiquer dans un abri isolé en pleine forêt.



Bodhi leaf





ariya: (adj:) noble - (n:) un [être] noble.

Les plus anciens témoignages de l'utilisation du mot «arya» (e.g. l'Inscription de Behistun, 6ème siècle av-JC) indiquent qu'il était largement utilisé pour désigner les peuples indo-iraniens ainsi que leur langage. Le mot est également reconnu comme étant à l'origine du nom de pays 'Iran'. Avec la migration des peuples indo-iraniens vers l'Inde, le terme a ensuite été utilisé par les peuples indiens de la période védique pour s'auto-désigner, et également comme une distinction religieuse entre ceux qui adoraient les déités védiques et accomplissaient les sacrifices selon les règles établies, et ceux qui ne pratiquaient pas la religion védique. Le mot a été compris comme véhiculant une connotation raciale par les érudits du XIXè, parmi lesquels Rhys Davids (et par la suite dans l'Allemagne nazie), mais les chercheurs modernes rejettent cette interprétation.

Ariya en tant qu'adjectif est juxtaposé 15 fois dans les quatre Nikāyas avec niyyānika (menant hors [du saṃsara], émancipateur). Il peut en fait être compris comme signifiant «menant à la fin de dukkha», comme cela est expliqué à MN 12:

“tāyapi kho ahaṃ, sāriputta, iriyāya tāya paṭipadāya tāya dukkarakārikāya nājjhagamaṃ uttariṃ manussadhammā alamariyañāṇadassanavisesaṃ. taṃ kissa hetu? imissāyeva ariyāya paññāya anadhigamā, yāyaṃ ariyā paññā adhigatā ariyā niyyānikā, niyyāti takkarassa sammā dukkhakkhayāya.

Et pourtant, Saripoutta, avec cette conduite, avec cette pratique, avec ces accomplissements d'austérités, je n'ai pas atteint d'états au-delà de l'humain, de distinction en connaissance et vision digne des êtres nobles. Et pour quelle raison? Parce que je n'avais pas atteint ce noble discernement, noble discernement qui lorsqu'on l'a atteint est noble et émancipateur, et mène celui qui pratique dans sa lignée à la destruction complète du mal-être.


AN 10.107

“ahañca kho, bhikkhave, ariyaṃ dhovanaṃ desessāmi, yaṃ dhovanaṃ ekantanibbidāya virāgāya nirodhāya upasamāya abhiññāya sambodhāya nibbānāya saṃvattati, yaṃ dhovanaṃ āgamma jātidhammā sattā jātiyā parimuccanti, jarādhammā sattā jarāya parimuccanti, maraṇadhammā sattā maraṇena parimuccanti, soka-parideva-dukkha-domanass-upāyāsa-dhammā sattā soka-parideva-dukkha-domanass-upāyāsehi parimuccanti.

Mendiants, je vais vous enseigner un noble lavage qui mène exclusivement au détachement, à la cessation, à la paix, à la connaissance directe, à l'éveil, à l'Extinction, un lavage grâce auquel les êtres par nature soumis à la naissance sont délivrés de la naissance, les êtres par nature soumis au vieillissement sont délivrés du vieillissement, les êtres par nature soumis à la mort sont délivrés de la mort, les êtres par nature soumis au chagrin, aux lamentations, aux douleurs, aux afflictions mentales et à la détresse sont délivrés de la naissance, du chagrin, des lamentations, des douleurs, des afflictions mentales et de la détresse.


MN 26

“dvemā, bhikkhave, pariyesanā: ariyā ca pariyesanā, anariyā ca pariyesanā. katamā ca, bhikkhave, anariyā pariyesanā? idha, bhikkhave, ekacco attanā jātidhammo samāno jātidhammaṃyeva pariyesati, attanā jarādhammo samāno jarādhammaṃyeva pariyesati, attanā byādhidhammo samāno byādhidhammaṃyeva pariyesati, attanā maraṇadhammo samāno maraṇadhammaṃyeva pariyesati, attanā sokadhammo samāno sokadhammaṃyeva pariyesati, attanā saṃkilesadhammo samāno saṃkilesadhammaṃyeva pariyesati.

Mendiants, il y a ces deux quêtes: la quête noble et la quête ig·noble. Et qu'est-ce que la quête ig·noble? En cela, mendiants, quelqu'un étant lui-même par nature voué à la naissance est en quête de ce qui est par nature voué à la naissance; étant lui-même par nature voué au vieillissement, il est en quête de ce qui est par nature voué au vieillissement; étant lui-même par nature voué à la maladie, il est en quête de ce qui est par nature voué à la maladie; étant lui-même par nature voué à la mort, il est en quête de ce qui est par nature voué à la mort; étant lui-même par nature impur, il est en quête de ce qui est par nature impur.

...

...

“katamā ca, bhikkhave, ariyā pariyesanā? idha, bhikkhave, ekacco attanā jātidhammo samāno jātidhamme ādīnavaṃ viditvā ajātaṃ anuttaraṃ yogakkhemaṃ nibbānaṃ pariyesati, attanā jarādhammo samāno jarādhamme ādīnavaṃ viditvā ajaraṃ anuttaraṃ yogakkhemaṃ nibbānaṃ pariyesati, attanā byādhidhammo samāno byādhidhamme ādīnavaṃ viditvā abyādhiṃ anuttaraṃ yogakkhemaṃ nibbānaṃ pariyesati, attanā maraṇadhammo samāno maraṇadhamme ādīnavaṃ viditvā amataṃ anuttaraṃ yogakkhemaṃ nibbānaṃ pariyesati, attanā sokadhammo samāno sokadhamme ādīnavaṃ viditvā asokaṃ anuttaraṃ yogakkhemaṃ nibbānaṃ pariyesati, attanā saṃkilesadhammo samāno saṃkilesadhamme ādīnavaṃ viditvā asaṃkiliṭṭhaṃ anuttaraṃ yogakkhemaṃ nibbānaṃ pariyesati. ayaṃ, bhikkhave, ariyā pariyesanā.

Et qu'est-ce, mendiants, que la quête noble? En cela, mendiants, quelqu'un étant lui-même par nature voué à la naissance, ayant vu les désagréments de ce qui est par nature voué à la naissance, est en quête du sans-naissance, du suprême soulagement du joug, de l'Extinction; étant lui-même par nature voué au vieillissement, ayant vu les désagréments de ce qui est par nature voué au vieillissement, il est en quête du sans-vieillissement, du suprême soulagement du joug, de l'Extinction; étant lui-même par nature voué à la maladie, ayant vu les désagréments de ce qui est par nature voué à la maladie, il est en quête du sans-maladie, du suprême soulagement du joug, de l'Extinction; étant lui-même par nature voué à la mort, ayant vu les désagréments de ce qui est par nature voué à la mort, il est en quête du sans-mort, du suprême soulagement du joug, de l'Extinction; étant lui-même par nature impur, ayant vu les désagréments de ce qui est par nature impur, il est en quête du sans-impureté, du suprême soulagement du joug, de l'Extinction.


Ariya en tant que nom commun a été traditionnellement compris comme désignant un individu qui est au minimum un sotāpanna. Cependant, comme c'est souvent le cas, il semble que le terme soit utilisé avec un sens un peu plus flou dans les souttas. Parfois, le Bouddha lui-même est appelé 'le Noble' (MN 137, SN 56.28). Certains souttas impliquent que le mot désigne les arahants. À MN 60, on réfère aux arahants comme étant les ariyas:

santaṃyeva kho pana paraṃ lokaṃ ‘natthi paro loko’ti āha; ye te arahanto paralokaviduno tesamayaṃ paccanīkaṃ karoti...

Parce qu'il y a en réalité un autre monde, lorsqu'il dit 'Il n'y a pas d'autre monde', il se fait un opposant aux arahants qui connaissent le prochain monde...

ayañca... ariyānaṃ paccanīkatā

cette... opposition aux être nobles


À AN 7.91 et 92, un noble est décrit comme quelqu'un qui est soit 'bien loin de' (dans l'édition birmane) ou 'ayant détruit les ennemis' (dans l'édition de la PTS), i.e. les trois saṃyojanas inférieurs qui sont abandonnés par un sotāpanna, mais de plus également les trois akusala·mūlas qui ne sont abandonnées totalement que par un arahant (cf. SN 22.106, SN 38.2 etc.) et māna, qui est l'un des cinq saṃyojanas qui ne sont abandonnés que par un arahant:

AN 7.91

“sattannaṃ, bhikkhave, dhammānaṃ ārakattā-(Burmese Edition)/arīhatattā-(PTS Edition) ariyo hoti. katamesaṃ sattannaṃ? sakkāyadiṭṭhi ārakā hoti, vicikicchā ārakā hoti, sīlabbataparāmāso ārako hoti, rāgo ārako hoti, doso ārako hoti, moho ārako hoti, māno ārako hoti.

Mendiants, c'est en restant bien loin de/par la destruction-d'ennemi de sept choses qu'on est un noble. Quelles sont ces sept? La croyance en l'existence du soi est bien loin/détruite; le doute est bien loin/détruit; la croyance en la suprématie des rites et préceptes est bien loin/détruite; l'avidité est bien loin/détruite; l'aversion est bien loin/détruite; la délusion est bien loin/détruite; l'amour-propre est bien loin/détruit.



La même exacte description est donnée dans le soutta suivant en référence à l'arahant-té:

AN 7.92

“sattannaṃ, bhikkhave, dhammānaṃ ārakattā arahā hoti. katamesaṃ sattannaṃ? sakkāyadiṭṭhi ārakā hoti, vicikicchā ārakā hoti, sīlabbataparāmāso ārako hoti, rāgo ārako hoti, doso ārako hoti, moho ārako hoti, māno ārako hoti. imesaṃ kho, bhikkhave, sattannaṃ dhammānaṃ ārakattā arahā hotī”ti.

Mendiants, c'est en restant bien loin de sept choses qu'on est un arahant. Quelles sont ces sept? La croyance en l'existence du soi est bien loin; le doute est bien loin; la croyance en la suprématie des rites et préceptes est bien loin; l'avidité est bien loin; l'aversion est bien loin; la délusion est bien loin; l'amour-propre est bien loin.


De même, à MN 39 un noble et un arahant sont décrits exactement de la même manière:

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu ariyo hoti? ārakāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu ariyo hoti.

Et comment un mendiant est-il noble? Ses qualités mauvaises et désavantageuses qui sont pleines de souillures, qui mènent à des existences renouvelées, qui créent des ennuis, qui ont le mal-être pour résultat et qui mènent à la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur, sont bien loin. Voici comment un mendiant est noble.

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu arahaṃ hoti? ārakāssa honti pāpakā akusalā dhammā, saṃkilesikā, ponobbhavikā, sadarā, dukkhavipākā, āyatiṃ, jātijarāmaraṇiyā. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu arahaṃ hotī”ti.

Et comment un mendiant est-il un arahant? Ses qualités mauvaises et désavantageuses qui sont pleines de souillures, qui mènent à des existences renouvelées, qui créent des ennuis, qui ont le mal-être pour résultat et qui mènent à la naissance, le vieillissement et la mort dans le futur, sont bien loin. Voici comment un mendiant est un arahant.


Mais en même temps, il est clair dans d'autres souttas qu'un noble n'est pas toujours un arahant:

AN 4.190

“kathañca, bhikkhave, bhikkhu ariyappatto hoti? idha, bhikkhave, bhikkhu ‘Idaṃ dukkha’nti yathā·bhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkha·samudayo’ti yathā·bhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkha·nirodho’ti yathā·bhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkha·nirodha·gāminī paṭipadā’ti yathā·bhūtaṃ pajānāti. evaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu ariyappatto hotī”ti.

Et comment un mendiant a-t-il atteint la noblesse? En cela, un mendiant comprend tel que c'est dans les faits: 'Voici le mal-être'. Il comprend tel que c'est dans les faits: 'Voici l'origine mal-être'. Il comprend tel que c'est dans les faits: 'Voici la cessation du mal-être'. Il comprend tel que c'est dans les faits: 'Voici la voie menant à la cessation du mal-être'. Voici comment un mendiant a atteint la noblesse.


SN 48.53

“katamo ca, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma sekho bhikkhu sekhabhūmiyaṃ ṭhito ‘sekhosmī’ti pajānāti? idha, bhikkhave, sekho bhikkhu ‘idaṃ dukkhan’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ pajānāti — ayampi kho, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma sekho bhikkhu sekhabhūmiyaṃ ṭhito ‘sekhosmī’ti pajānāti”.

Et quelle est la méthode par laquelle un mendiant qui est un apprenant, se tenant au niveau d'un apprenant, comprend: 'Je suis un apprenant'? En cela, un mendiant qui est un apprenant comprend tel que c'est dans les faits: 'Voici le mal-être'. Il comprend tel que c'est dans les faits: 'Voici l'origine mal-être'. Il comprend tel que c'est dans les faits: 'Voici la cessation du mal-être'. Il comprend tel que c'est dans les faits: 'Voici la voie menant à la cessation du mal-être'. Voici quelle est la méthode par laquelle un mendiant qui est un apprenant, se tenant au niveau d'un apprenant, comprend: 'Je suis un apprenant'.


Comme on peut le voir clairement un peu plus loin dans ce même soutta (non fourni), un apprenant (sekha) est un individu qui n'est pas encore un arahant. Ainsi, AN 4.190 et SN 48.53 pris ensemble montrent qu'un noble n'est pas forcément un arahant. Certains souttas indiquent également qu'un sotāpanna pourrait être considéré comme un 'être noble':

SN 12.27

ayaṃ vuccati, bhikkhave, ariyasāvako diṭṭhisampanno itipi, dassanasampanno itipi, āgato imaṃ saddhammaṃ itipi, passati imaṃ saddhammaṃ itipi, sekkhena ñāṇena samannāgato itipi, sekkhāya vijjāya samannāgato itipi, dhammasotaṃ samāpanno itipi, ariyo nibbedhikapañño itipi, amatadvāraṃ āhacca tiṭṭhati itipī”ti.

Voici, mendiants, ce qu'on appelle un noble disciple ayant acquis la vue, ayant acquis la vision, qui est parvenu à ce Dhamma authentique, qui voit ce Dhamma authentique, qui est pourvu de la connaissance d'un apprenant, qui est pourvu de la connaissance correcte d'un apprenant, qui est entré dans le courant du Dhamma, un être noble avec un discernement pénétrant, qui se tient carrément devant les portes du Sans-mort.


Ici, l'expression «dhamma·sotaṃ samāpanno» décrit assez évidemment un sot·āpanna. De plus, on peut voir à SN 56.36 que celui qui est parvenu à la vue (diṭṭhi·sampanno) comprend les quatre nobles vérités telles qu'elles sont dans les faits, tandis que AN 10.63 explique que celui qui est parvenu à la vue a atteint la certitude à propos du Bouddha et est au minimum un sotāpanna. Ainsi donc, on peut conclure que les expressions suivantes peuvent être considérées comme équivalentes: être un ariya, être un sotāpanna, être parvenu à la vue (diṭṭhi·sampanno) et comprendre les quatre nobles vérités telles qu'elles sont dans les faits.

♦ Les souttas mentionnent occasionnellement certaines caractéristiques des ariyas:

SN 11.25

akkodho avihiṃsā ca, ariyesu ca vasatī sadā

L'absence de colère et la volonté de non-nuisance demeurent toujours dans le[ cœur de]s êtres nobles


SN 35.119

sukhaṃ diṭṭhamariyebhi, sakkāyassa nirodhanaṃ

Les êtres nobles ont vu la cessation de la personnalité comme étant agréable


♦ Occasionnellement, l'épithète ariya change le sens du mot auquel il se rapporte d'une manière qui va au-delà de simplement ajouter la notion de «menant à la cessation de dukkha». Ainsi, le noble silence (ariya tuṇhī·bhāva) signifie le deuxième jhāna:

SN 21.1

‘ariyo tuṇhībhāvo, ariyo tuṇhībhāvoti vuccati. katamo nu kho ariyo tuṇhībhāvo’ti? tassa mayhaṃ āvuso, etadahosi — ‘idha bhikkhu vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. ayaṃ vuccati ariyo tuṇhībhāvo’ti.

'On entend dire: "Noble Silence, Noble Silence". Qu'est-ce donc que le Noble Silence?' Alors, mes amis, je me suis dit: 'En cela, un mendiant, avec l'apaisement des pensées et réflexions, entre et demeure dans le deuxième jhāna, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées ni réflexions, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration. Voici ce qu'on appelle le Noble Silence.'


AN 4.251 & 253, AN 8.67 & 68 expliquent que les 'déclarations' (vohāra) qui sont factuelles sont nobles.

♦ Le Bouddha redéfinit souvent certains concepts «dans le discipline des êtres nobles' (ariyassa vinaye).

La mort (maraṇa) signifie défroquer, et les souffrances mortelles (maraṇa·matta dukkha) signifient une certaine transgression impure (aññataraṃ saṃkiliṭṭhaṃ āpattiṃ), i.e. une āpatti pārājika ou saṅghādisesa (MN 105, SN 20.10).

Les quatre jhānas sont appelés «séjours agréables dans ce monde visible' (diṭṭha·dhamma·sukha·vihāra), e.g. à MN 8.

Chanter c'est pleurer, danser c'est de la folie et rire longtemps en montrant les dents, c'est infantile (AN 3.107).

Une pauvre personne «dans la discipline des êtres nobles» est quelqu'un qui n'a pas saddhā, hiri, ottappa, vīriya et paññā (AN 6.45).

'Le monde' (loka) signifie les cinq kāma·guṇas (AN 9.38) ou bien tout ce qui est par nature sujet à la désintégration (paloka·dhamma), à SN 35.67.

La «pureté' (ou 'purification', soceyya) signifie les dix kusala kamma·pathas (AN 10.176).

'Une épine' (kaṇṭaka) est tout ce qu'il y a dans le monde qui est de nature plaisante et agréable (yaṃ loke piya·rūpaṃ sāta·rūpaṃ), à SN 35.197.

♦ Ce qui est ig·noble (an·ariya) peut être défini comme ce qui ne mène pas à nibbāna:

AN 10.107

etaṃ, bhikkhave, dhovanaṃ hīnaṃ gammaṃ pothujjanikaṃ anariyaṃ anatthasaṃhitaṃ na nibbidāya na virāgāya na nirodhāya na upasamāya na abhiññāya na sambodhāya na nibbānāya saṃvattati.

Ce 'lavement' est inférieur, vulgaire, appartenant aux gens ordinaires, ignoble, non bénéfique, et il ne mène pas au désenchantement, au détachement, à la cessation, à la paix, à la connaissance correcte, à l'éveil à l'Extinction.


Les plaisirs de la sensualité sont typiquement ig·nobles:

MN 66

yaṃ kho, udāyi, ime pañca kāmaguṇe paṭicca uppajjati sukhaṃ somanassaṃ idaṃ vuccati kāmasukhaṃ miḷhasukhaṃ puthujjanasukhaṃ anariyasukhaṃ.

Tout plaisir ou toute plaisance mentale qui apparaît sur la base des quintuples agréments de la sensualité sont appelés le plaisir de la sensualité, un plaisir sale, un plaisir des gens ordinaires, un plaisir ig·noble.


SN 56.11 explique notamment que la poursuite du bonheur dans la sensualité aussi bien que celle des mortifications sont toutes les deux ig·nobles:

Yo c·āyaṃ kāmesu kāma·sukh·allik·ānuyogo hīno gammo pothujjaniko an·ariyo an·attha·saṃhito, yo c·āyaṃ attakilamath·ānuyogo dukkho an·ariyo an·attha·saṃhito.

La poursuite du bien-être sensuel dans la sensualité, qui est inférieure, vulgaire, qui est la voie des gens ordinaires, ig·noble et non bénéfique, et la poursuite de la mortification de soi, qui est douloureuse, ig·noble et non bénéfique.


À MN 122, il est dit que les tiracchāna·kathā sont ig·nobles. À AN 6.30, tout ce qui suit est considéré comme ig·noble: la vue d'un éléphant, d'un cheval, d'un joyau, ou bien d'un samaṇa ou d'un brahmane de vue erronée; entendre le son d'un tambour, de luths, de chants ou bien l'enseignement d'un samaṇa ou d'un brahmane de vue erronée; le gain d'un fils, d'une femme, de richesses ou de biens, ou bien le gain de conviction envers un samaṇa ou un brahmane de vue erronée; l'entraînement à l'éléphanterie, à l'équitation, à la conduite de chars, à l'archerie, à l'escrime ou bien l'entraînement sous l'autorité d'un samaṇa ou d'un brahmane de vue erronée; le service rendu à un aristocrate, un brahmane, un maître de maison, ou bien à un samaṇa ou un brahmane de vue erronée; la remémoration du gain d'un fils, d'une femme, de richesses ou bien elle d'un samaṇa ou d'un brahmane de vue erronée.

♦ Les souttas avertissent souvent contre la méconduite envers les ariyas.

SN 11.24

yam·ariya·garahī nirayaṃ upeti,
vācaṃ manañca paṇidhāya pāpakan”ti.

Celui qui fait des reproches aux êtres nobles,
Ayant appliqué un esprit et des paroles mauvaises, va en enfer.


La phrase suivante apparaît souvent dans les souttas, puisqu'elle fait partie de la formule sattānaṃ cut·ūpapāta·ñāṇa:

“ime vata bhonto sattā... ariyānaṃ upavādakā... te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapannā

ces êtres-ci, qui... méprisaient les êtres nobles... lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer


AN 11.6 explique ce qui arriverait à une telle personne:

“yo so, bhikkhave, bhikkhu akkosako paribhāsako ariyūpavādo sabrahmacārīnaṃ, aṭṭhānametaṃ anavakāso yaṃ so ekādasannaṃ byasanānaṃ aññataraṃ byasanaṃ na nigaccheyya. katamesaṃ ekādasannaṃ?

Lorsqu'un mendiant insulte et dénigre ses compagnons dans la vie brahmique, qu'il injurie les êtres nobles, il est impossible, il est inenvisageable qu'il ne subira pas l'une ou l'autre de ces onze infortunes. Quelles sont ces onze?

anadhigataṃ nādhigacchati,
adhigatā parihāyati,
saddhammassa na vodāyanti,
saddhammesu vā adhimāniko hoti,
anabhirato vā brahmacariyaṃ carati,
aññataraṃ vā saṃkiliṭṭhaṃ āpattiṃ āpajjati,
sikkhaṃ vā paccakkhāya hīnāyāvattati,
gāḷhaṃ vā rogātaṅkaṃ phusati,
ummādaṃ vā pāpuṇāti cittakkhepaṃ vā,
sammūḷho kālaṃ karoti,
kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapajjati.

Il n'atteint pas ce qu'il n'a pas encore atteint,
il chute de ce qu'il a atteint,
ses bonnes qualités ne sont pas purifiées,
il surestime ses bonnes qualités,
il vit la vie brahmique insatisfait,
il commet une certaine transgression impure,
il abandonne l'entraînement et retourne à la vie inférieure,
il contracte une grave maladie,
il devient fou et perd la tête,
il meurt [avec un esprit] confus,
ou bien lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer.



Bodhi leaf





ariya aṭṭhaṅgika magga: [ariya aṭṭha+aṅga+ika magga]

noble voie à huit composantes.

L'expression, ainsi que chacune de ses composantes (aṅgā), sont expliquées en détail dans le Vibhaṅga Sutta :

1. sammā·diṭṭhi

2. sammā·saṅkappa

3. sammā·vācā

4. sammā·kammanta

5. sammā·ājīva

6. sammā·vāyāma

7. sammā·sati

8. sammā·samādhi


SN 45.8

Katamo ca, bhikkhave, ariyo aṭṭhaṅgiko maggo? Seyyathidaṃ sammādiṭṭhi, sammāsaṅkappo, sammāvācā, sammākammanto, sammā-ājīvo, sammāvāyāmo, sammāsati, sammāsamādhi.

Et qu'est-ce, mendiants, que la noble voie à huit composantes? C'est la vue correcte, l'aspiration correcte, la parole correcte, l'action correcte, le moyen de subsistance correct, l'effort correct, la présence d'esprit correcte et la concentration correcte.

Katamā ca, bhikkhave, sammādiṭṭhi? Yaṃ kho, bhikkhave, dukkhe ñāṇaṃ, dukkha-samudaye ñāṇaṃ , dukkha-nirodhe ñāṇaṃ, dukkha-nirodha-gāminiyā paṭipadāya ñāṇaṃ ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammādiṭṭhi.

Et qu'est-ce, mendiants, que la vue correcte? C'est la connaissance du mal-être, la connaissance de l'origine du mal-être, la connaissance de la cessation du mal-être, la connaissance de la voie menant à la cessation du mal-être. Voici ce qu'on appelle la vue correcte.

Katamo ca, bhikkhave, sammāsaṅkappo? Yo kho, bhikkhave, nekkhamma-saṅkappo , abyāpāda-saṅkappo, avihiṃsā-saṅkappo ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammāsaṅkappo.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'aspiration correcte? L'aspiration de renoncement, l'aspiration dénuée de malveillance et l'aspiration de non-nuisance. Voici ce qu'on appelle l'aspiration correcte.

Katamā ca, bhikkhave, sammāvācā? Yā kho, bhikkhave, musāvādā veramaṇī, pisuṇāya vācāya veramaṇī, pharusāya vācāya veramaṇī, samphappalāpā veramaṇī ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammāvācā.

Et qu'est-ce, mendiants, que la parole correcte? S'abstenir des paroles mensongères, s'abstenir des paroles médisantes, s'abstenir des paroles acerbes, s'abstenir des bavardages infructueux. Voici ce qu'on appelle la parole correcte.

Katamo ca, bhikkhave, sammā-kammanto? Yā kho, bhikkhave, pāṇātipātā veramaṇī, adinnādānā veramaṇī, abrahmacariyā veramaṇī ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammā-kammanto.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'action correcte? S'abstenir de tuer, s'abstenir de s'approprier ce qui n'a pas été donné et s'abstenir de ce qui est contraire à la vie brahmique. Voici ce qu'on appelle l'action correcte.

Katamo ca, bhikkhave, sammā-ājīvo? Idha, bhikkhave, ariya-sāvako micchā-ājīvaṃ pahāya sammā-ājīvena jīvitaṃ kappeti ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammā-ājīvo.

Et que sont, mendiants, les moyens de subsistance corrects? En cela, un noble disciple, ayant abandonné les moyens de subsistance erronés, gagne sa vie par des moyens corrects. Voici ce qu'on appelle les moyens de subsistance corrects.

Katamo ca, bhikkhave, sammāvāyāmo? Idha, bhikkhave, bhikkhu anuppannānaṃ pāpakānaṃ akusalānaṃ dhammānaṃ anuppādāya chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati; uppannānaṃ pāpakānaṃ akusalānaṃ dhammānaṃ pahānāya chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati; anuppannānaṃ kusalānaṃ dhammānaṃ uppādāya chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati; uppannānaṃ kusalānaṃ dhammānaṃ ṭhitiyā asammosāya bhiyyobhāvāya vepullāya bhāvanāya pāripūriyā chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammāvāyāmo.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'effort correct? En cela, un mendiant génère le désir de non-apparition des états mentaux mauvais et désavantageux qui ne sont pas encore apparus, il s'exerce, active son énergie, applique son esprit et s'efforce; il génère le désir d'abandon des états mentaux mauvais et désavantageux qui sont déjà apparus, il s'exerce, active son énergie, applique son esprit et s'efforce; il génère le désir d'apparition des états mentaux avantageux qui ne sont pas encore apparus, il s'exerce, active son énergie, applique son esprit et s'efforce; il génère le désir de maintien, de non-confusion, de multiplication, d'abondance, de développement et de plénitude des états mentaux avantageux qui sont déjà apparus, il s'exerce, active son énergie, applique son esprit et s'efforce. Voici ce qu'on appelle l'effort correct.

Katamā ca, bhikkhave, sammāsati? Idha, bhikkhave, bhikkhu kāye kāyānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhā-domanassaṃ; vedanāsu vedanānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhā-domanassaṃ; citte cittānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhā-domanassaṃ; dhammesu dhammānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhā-domanassaṃ. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammāsati.

Et qu'est-ce, mendiants, que la présence d'esprit correcte? En cela, un mendiant reste à observer le corps dans le corps, ardent, doué d'une compréhension attentive, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde; il reste à observer les ressentis dans les ressentis, ardent, doué d'une compréhension attentive, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde; il reste à observer l'esprit dans l'esprit, ardent, doué d'une compréhension attentive, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde; il reste à observer le Dhamma dans les phénomènes, ardent, doué d'une compréhension attentive, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde. Voici ce qu'on appelle la présence d'esprit correcte.

Katamo ca, bhikkhave, sammāsamādhi? Idha, bhikkhave, bhikkhu vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati; vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati; pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharati sato ca sampajāno sukhañca kāyena paṭisaṃvedeti yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti: ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati; sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammāsamādhi ti.

Et qu'est-ce, mendiants, que la concentration correcte? En cela, un mendiant, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, entre et demeure dans le premier jhāna, qui s'accompagne de pensées et réflexions, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation; avec l'apaisement des pensées et réflexions, il entre et demeure dans le deuxième jhāna, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées ni réflexions, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration; avec la disparition de l'exaltation, il demeure équanime, présent d'esprit et doué d'une compréhension attentive, il entre et demeure dans le troisième jhāna et ressent dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, quelqu'un qui séjourne dans le bien-être’; abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et l'affliction mentales ayant auparavant disparu, il entre et demeure dans le quatrième jhāna, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité. Voici ce qu'on appelle la concentration correcte.



♦ L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est introduit dans le célèbre Dhammacakkappavattana Sutta comme constituant la Voie du Milieu (majjhimā paṭipadā), c'est à dire la voie évitant à la fois l'hédonisme et la mortification de soi:

SN 56.11

Dve·me, bhikkhave, antā pabbajitena na sevitabbā. Katame dve? Yo c·āyaṃ kāmesu kāma·sukh·allik·ānuyogo hīno gammo pothujjaniko an·ariyo an·attha·saṃhito, yo c·āyaṃ attakilamath·ānuyogo dukkho an·ariyo an·attha·saṃhito. Ete kho, bhikkhave, ubho ante an·upagamma majjhimā paṭipadā tathāgatena abhisambuddhā cakkhu·karaṇī ñāṇa·karaṇī upasamāya abhiññāya sambodhāya nibbānāya saṃvattati.

Mendiants, ces deux extrêmes ne devraient pas être poursuivis par ceux qui ont quitté le foyer. Quels sont ces deux? La poursuite du bien-être sensuel dans la sensualité, qui est inférieure, vulgaire, qui est caractéristique des gens ordinaires, ig·noble et non-bénéfique, et la poursuite de la mortification de soi, qui est douloureuse, ig·noble et non-bénéfique. Évitant ces deux extrêmes, mendiants, la voie médiane à laquelle le Tathāgata s'est pleinement éveillé, qui apporte la vision et la connaissance, mène à la paix, à la connaissance directe, à l'éveil complet, à l'Extinction.


♦ L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est également introduit un peu plus loin dans le même soutta comme constituant la quatrième ariya·sacca:

Idaṃ kho pana, bhikkhave, dukkha·nirodha·gāminī paṭipadā ariya·saccaṃ: ayam·eva ariyo aṭṭhaṅgiko maggo, seyyathidaṃ: sammā·diṭṭhi sammā·saṅkappo sammā·vācā sammā·kammanto sammā·ājīvo sammā·vāyāmo sammā·sati sammā·samādhi.

De plus, mendiants, voici la noble vérité de la voie menant à la cessation du mal-être: c'est cette noble voie à huit composantes, c'est à dire la vue correcte, l'aspiration correcte, la parole correcte, l'action correcte, le moyen de subsistance correct, l'effort correct, la présence d'esprit correcte, la concentration correcte.


♦ Comme il est expliqué ci-dessus à SN 56.11, l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est ce qui mène à nibbāna. À SN 45.62, il y mène tout comme le fleuve Gange s'incline, s'infléchit et s'écoule vers l'est (seyyathāpi gaṅgā nadī pācīna·ninnā pācīna·poṇā pācīna·pabbhārā). À SN 45.86, la voie est comme un arbre s'inclinant, s'infléchissant et se penchant vers l'est (seyyathāpi rukkho pācīna·ninno pācīna·poṇo pācīna·pabbhāro) et qui ne pourrait tomber que dans cette direction si on le coupait à la racine. C'est également la voie menant à amata (amata·gāmi·maggo, SN 45.7), ou l'inconditionné (a·saṅkhata·gāmi·maggo, SN 43.11).

♦ Un saṃyutta tout entier (SN 45), riche en allégories et explications, est dédié à l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga.

♦ Différentes désignations sont données à l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga. À MN 19, il est appelé «La voie paisible et sûre qui est à suivre gaiement/avec exaltation' (khemo maggo sovatthiko pīti·gamanīyo). Il est souvent assimilé à la brahmacariya (e.g. SN 45.6), à l'ascétisme (sāmañña) comme à SN 45.35, ou au statut de brahmane (brahmañña) comme à SN 45.36. À SN 12.65, c'est une voie ancienne, l'ancien chemin arpenté par les sammā·Sambuddhas du passé. À SN 35.191, l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est comparé à un radeau utilisé pour traverser de l'identité (au soi) jusqu'à «l'autre rive», qui représente nibbāna. À SN 45.4, après qu'Ananda ait vu un brahmane sur un char luxueux et l'ait appelé un «véhicule brahmique' (brahma·yāna), le Bouddha lui dit que c'est en fait une expression plus appropriée à l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga, aux côtés du «véhicule du Dhamma' (dhamma·yāna), et la «suprême victoire dans la bataille' (anuttara saṅgāma·vijaya). L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est aussi appelé correctitude (sammatta, SN 45.21), kusalā dhammā (SN 45.22), la voie correcte (sammā·paṭipada, SN 45.23), et la pratique correcte (sammā·paṭipatti, SN 45.31).

♦ L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga fait partie d'un ensemble de 37 dhammas qui sont parfois mentionnés tous ensemble (e.g. à AN 10.90, SN 22.81). Ils sont parfois appelés bodhipakkhiyā dhammā, bien que cette expression n'ait pas de définition stricte dans les souttas et soit également utilisée pour décrire d'autres ensembles. Il est dit à SN 45.155 que l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga développe ces bodhi·pakkhiya·dhammā.

♦ Il est dit que chaque composante (aṅga) de la voie mène à la suivante:


AN 10.103

“sammattaṃ, bhikkhave, āgamma ārādhanā hoti, no virādhanā. kathañca, bhikkhave, sammattaṃ āgamma ārādhanā hoti, no virādhanā? sammādiṭṭhikassa, bhikkhave, sammāsaṅkappo pahoti, sammāsaṅkappassa sammāvācā pahoti, sammāvācassa sammākammanto pahoti, sammākammantassa sammāājīvo pahoti, sammāājīvassa sammāvāyāmo pahoti, sammāvāyāmassa sammāsati pahoti, sammāsatissa sammāsamādhi pahoti.

En venant à la correctitude, mendiants, il y a succès et non pas échec. Et comment est-ce, mendiants, qu'en venant à la correctitude, il y a succès et non pas échec? Chez celui qui a la vue correcte, l'aspiration correcte apparaît. Chez celui qui a l'aspiration correcte, la parole correcte apparaît. Chez celui qui a la parole correcte, l'action correcte apparaît. Chez celui qui a l'action correcte, le moyen de subsistence correct apparaît. Chez celui qui a le moyen de subsistence correct, l'effort correct apparaît. Chez celui qui a l'effort correct, la présence d'esprit correcte apparaît. Chez celui qui a la présence d'esprit correcte, la concentration correcte apparaît.


On trouve notamment une progression de ce type à SN 45.1. AN 7.45 déclare quant à lui que les sept autres composantes de la voie sont les 'supports' (upanisa) et les 'équipements' (parikkhāra) de sammā·samādhi. MN 117 explique plus en détail comment ces facteurs interagissent, selon le schéma suivant:


MN 117

“tatra, bhikkhave, sammādiṭṭhi pubbaṅgamā hoti. kathañca, bhikkhave, sammādiṭṭhi pubbaṅgamā hoti? micchāsaṅkappaṃ ‘micchāsaṅkappo’ti pajānāti, sammāsaṅkappaṃ ‘sammāsaṅkappo’ti pajānāti, sāssa hoti sammādiṭṭhi.

En ceci, mendiants, la vue correcte est le précurseur. Et comment, mendiants, la vue correcte est-elle le précurseur? Il discerne une aspiration erronée comme étant une aspiration erronée, et il discerne une aspiration correcte comme étant une aspiration correcte: c'est sa vue correcte.

...

...

so micchāsaṅkappassa pahānāya vāyamati, sammāsaṅkappassa upasampadāya, svāssa hoti sammāvāyāmo. so sato micchāsaṅkappaṃ pajahati, sato sammāsaṅkappaṃ upasampajja viharati; sāssa hoti sammāsati. itiyime tayo dhammā sammāsaṅkappaṃ anuparidhāvanti anuparivattanti, seyyathidaṃ sammādiṭṭhi, sammāvāyāmo, sammāsati.

Il s'efforce d'abandonner l'aspiration erronée et d'acquérir l'aspiration correcte: c'est son effort correct. Il abandonne l'aspiration erronée en étant présent d'esprit et il acquiert l'aspiration correcte en étant présent d'esprit: c'est sa présence d'esprit correcte. Ainsi, ces trois qualités tournent et gravitent autour de l'aspiration correcte, c'est à dire la vue correcte, l'effort correct et la présence d'esprit correcte.



♦ L'énumération des composantes de la voie est parfois ponctuée par quatre formules différentes. On trouve un exemple de la première à SN 45.2. Elle est en fait souvent utilisée pour illustrer les bojjhaṅgas, et occasionnellement avec les indriyas (spirituelles) ou les balas: «basée sur l'isolement, sur le détachement, sur la cessation, se parachevant dans le lâcher-prise' (viveka·nissita virāga·nissita nirodha·nissita vossagga·pariṇāmi).

La deuxième formule se trouve par exemple à SN 45.4: «qui a pour objectif final l'élimination de l'avidité, qui a pour objectif final l'élimination de l'aversion, qui a pour objectif final l'élimination de la délusion' (rāga·vinaya·pariyosāna dosa·vinaya·pariyosāna moha·vinaya·pariyosāna).

La troisième se trouve par exemple à SN 45.115: «qui a le Sans-mort pour fondation, qui a le Sans-mort pour destination, qui a le Sans-mort pour objectif final' (amat·ogadha amata·parāyana amata·pariyosāna).

La quatrième se trouve par exemple à SN 45.91: «qui s'incline vers Nibbāna, qui descend vers Nibbāna, qui coule vers Nibbāna' (nibbāna·ninna nibbāna·poṇa nibbāna·pabbhāra).

♦ L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga, s'il n'est pas présent, n'apparaît pas sans un Bouddha (n·āññatra tathāgatassa pātubhāvā arahato sammāsambuddhassa, SN 45.14) ou la Discipline d'un Sublime (n·āññatra sugata·vinaya, SN 45.15).

♦ À SN 55.5, l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est ce qui définit sotāpatti, puisque sota (le courant) n'est autre que l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga, et un sotāpanna est celui qui le possède:


SN 55.5

— “‘soto, soto’ti hidaṃ, sāriputta, vuccati. katamo nu kho, sāriputta, soto”ti?

— Sāripoutta, on entend dire: 'Le courant, le courant'. Qu'est-ce donc, Sāripoutta, que le courant?

— “ayameva hi, bhante, ariyo aṭṭhaṅgiko maggo soto

— Le courant n'est autre que cette noble voie à huit composantes, Bhanté

...

...

— “‘sotāpanno, sotāpanno’ti hidaṃ, sāriputta, vuccati. katamo nu kho, sāriputta, sotāpanno”ti?

— Sāripoutta, on entend dire: 'Quelqu'un qui est entré dans le courant, quelqu'un qui est entré dans le courant'. Qui donc, Sāripoutta, est celui qui est entré dans le courant?

— “yo hi, bhante, iminā ariyena aṭṭhaṅgikena maggena samannāgato ayaṃ vuccati sotāpanno

— Quiconque, Bhanté, est pourvu de cette noble voie à huit composantes, est appelé quelqu'un qui est entré dans le courant



♦ À MN 126, les 8 composantes de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga sont présentées comme une technologie de l'esprit ('une technique appropriée pour obtenir un résultat': yoni hesā phalassa adhigamāya) dont les résultats ne dépendent pas du fait qu'on formule des souhaits ou des prières, mais qui au contraire se base uniquement sur les lois de la nature, ce qui est illustré métaphoriquement par la manière dont on obtient de l'huile de sésame en utilisant une technique appropriée (presser les graines arrosées d'eau), par la manière dont on obtient du lait (par traite d'une vache ayant récemment mis bas), du beurre (en barattant de la crème), ou du feu (en frottant un bout de bois sec, sans sève avec un bâton à feu approprié).

♦ À AN 4.237, les huit composantes de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga constituent 'kamma qui n'est ni sombre ni lumineux, avec des résultats ni sombres ni lumineux, qui mène à la destruction du kamma' (kammaṃ a·kaṇhā·sukkaṃ a·kaṇhā·sukka·vipākaṃ, kamma·kkhayāya saṃvattati).

♦ L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est régulièrement augmenté pour former un ensemble à dix composantes, avec l'addition de sammā·ñāṇa et sammā·vimutti. SN 45.26 semble indiquer que ces deux composantes ne sont applicables qu'aux arahants, puisqu'elles constituent ce qui fait la différence entre un sappurisa et quelqu'un qui est meilleur qu'un sappurisa (sappurisena sappurisataro).

♦ Dix phénomènes sont présentés comme précurseurs de l'apparition de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga, les sept premiers selon l'allégorie suivante:

sūriyassa, bhikkhave, udayato etaṃ pubbaṅgamaṃ etaṃ pubbanimittaṃ, yadidaṃ, aruṇuggaṃ; evameva kho, bhikkhave, bhikkhuno ariyassa aṭṭhaṅgikassa maggassa uppādāya etaṃ pubbaṅgamaṃ etaṃ pubbanimmittaṃ...

Voici, mendiants, quel est le précurseur et le signe avant-coureur du lever du soleil, c'est-à-dire l'aurore. De la même manière, pour un mendiant, voici quel est le précurseur et le signe avant-coureur de l'apparition de la noble voie à huit composantes...

Dans chaque cas, il est dit que lorsqu'un mendiant satisfait la condition, «on peut s'attendre à ce qu'il cultive la noble voie à huit composantes, à ce qu'il pratique fréquemment la noble voie à huit composantes (pāṭikaṅkhaṃ ariyaṃ aṭṭhaṅgikaṃ maggaṃ bhāvessati, ariyaṃ aṭṭhaṅgikaṃ maggaṃ bahulīkarissati):

1. Kalyāṇa·mittatā est le précurseur de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga le plus souvent mentionné (en conjonction avec l'allégorie ci-dessus à SN 45.49). Il est même déclaré à SN 45.2 qu'elle représente en fait la brahmacariya toute entière (sakalam·ev·idaṃ brahmacariyaṃ), puisqu'on peut s'attendre à ce que celui qui développe la première pratiquera l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga, d'autant plus que, comme nous l'avons vu précédemment (e.g. à SN 45.6), la brahmacariya est également définie comme étant l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga lui-même.

On trouve également une formule qui rappelle les souttas qui se trouvent dans AN 1:


SN 45.77

nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi, yena anuppanno vā ariyo aṭṭhaṅgiko maggo uppajjati, uppanno vā ariyo aṭṭhaṅgiko maggo bhāvanāpāripūriṃ gacchati, yathayidaṃ, bhikkhave, kalyāṇamittatā.

Je ne vois aucune autre chose, mendiants, à cause de laquelle la noble voie à huit composantes qui n'était pas apparue vient à apparaître, ou la noble voie à huit composantes qui était apparue augmente et va à sa plénitude, autant qu'à cause d'une amitié bénéfique.


2. Sīla est également mentionnée plusieurs fois comme précurseur de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga indépendamment de l'allégorie du lever de soleil (dans le contexte duquel elle est introduite à SN 45.50 comme l'accomplissement en vertu (sīla·sampadā). Parmi ces exemples, on trouve les suivants:


SN 45.149

seyyathāpi, bhikkhave, ye keci balakaraṇīyā kammantā karīyanti, sabbe te pathaviṃ nissāya pathaviyaṃ patiṭṭhāya evamete balakaraṇīyā kammantā karīyanti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu sīlaṃ nissāya sīle patiṭṭhāya ariyaṃ aṭṭhaṅgikaṃ maggaṃ bhāveti ariyaṃ aṭṭhaṅgikaṃ maggaṃ bahulīkaroti.

Tout comme, mendiants, toutes les actions devant être réalisées par la force sont réalisées sur la base de la terre, supportées par la terre, de la même manière, c'est sur la base de la vertu, supporté par la vertu qu'un mendiant cultive la noble voie à huit composantes, qu'il pratique fréquemment la noble voie à huit composantes.


SN 45.150

seyyathāpi, bhikkhave, ye kecime bījagāmabhūtagāmā vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ āpajjanti, sabbe te pathaviṃ nissāya pathaviyaṃ patiṭṭhāya evamete bījagāmabhūtagāmā vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ āpajjanti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu sīlaṃ nissāya sīle patiṭṭhāya ariyaṃ aṭṭhaṅgikaṃ maggaṃ bhāvento ariyaṃ aṭṭhaṅgikaṃ maggaṃ bahulīkaronto vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ pāpuṇāti dhammesu.

Tout comme, mendiants, toutes les graines et les plantes atteignent leur prospérité, leur développement et leur plénitude sur la base de la terre, supportées par la terre, de la même manière, c'est sur la base de la vertu, supporté par la vertu qu'un mendiant cultivant la noble voie à huit composantes, pratiquant fréquemment la noble voie à huit composantes, atteint sa prospérité, son développement et sa plénitude dans les états mentaux [avantageux].


3. Appamāda est également mentionnée plusieurs fois comme précurseur de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga indépendamment de l'allégorie du lever de soleil (dans le contexte de laquelle elle est introduite à SN 45.54 comme l'accomplissement en assiduité (appamāda·sampadā)). On trouve de tels exemples à SN 45.139 et SN 45.140.

4. Sammā·diṭṭhi (AN 10.121) ou l'accomplissement dans le domaine des vues (diṭṭhi·sampadā, SN 45.53), sont mentionnés avec l'allégorie du lever de soleil comme constituant des précurseurs de la voie, ce qui n'est pas surprenant, puisque comme nous l'avons vu plus haut, chaque composante de la voie mène à la suivante, et sammā·diṭṭhi est toujours mentionnée en premier.

5. L'accomplissement en désir (chanda·sampadā) est mentionné comme précurseur de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga dans le contexte de l'allégorie du lever de soleil à SN 45.51. Le commentaire explique le terme comme s'agissant d'un désir pour les kusalā dhammā. Le mot chanda apparaît avec une connotation semblable dans la formule standard décrivant sammā·vāyāma.

6. L'accomplissement par rapport au Soi (atta·sampadā) est mentionné comme précurseur de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga dans le contexte de l'allégorie du lever de soleil à SN 45.52. Le commentaire explique l'expression comme étant synonyme de sampanna·citta·tā (accomplissement en esprit), lequel suggère l'atteinte de samādhi (voir adhi·citta·sikkhā). L'expression «atta·ññū hoti' (se connaît lui-même) pourrait aussi expliquer le terme. À SN 7.68, le terme est expliqué comme le fait de savoir que l'on a saddhā, sīla, connaissance/érudition (suta), cāga, paññā et compréhension (paṭibhāna).

7. L'accomplissement en considération à bon escient (yoniso·manasikāra-sampadā) est mentionné comme précurseur de l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga dans le contexte de l'allégorie du lever de soleil à SN 45.52.

8, 9 & 10. Vijjā suivi de hiri et ottappa (anva·d·eva hir·ottappa) sont déclarés être les précurseurs (pubb·aṅgama) de l'entrée dans les kusalā dhammā (kusalānaṃ dhammānaṃ samāpatti) à SN 45.1 et AN 10.105.

♦ Il est dit à AN 4.34 que l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est le plus élevé (agga) des saṅkhatā dhammā et qu'il apporte les plus élevés des vipākā.

♦ Comme nous l'avons vu plus haut, à SN 56.11, l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga produit ñāṇa·dassana et mène à upasama, sambodhi et Nibbāna. Entre SN 45.161 et SN 45.180, il est aussi déclaré qu'il mène à abhiññā, à la compréhension complète (pariññā), à la destruction complète (parikkhaya), et l'abandon (pahāna) de divers phénomènes: les trois discriminations (vidhā), i.e. 'Je suis supérieur' (‘seyyo·ham·asmī’ti), 'Je suis égal' (‘sadiso·ham·asmī’ti), 'Je suis inférieur' (hīno·ham·asmī’ti); les trois quêtes (esanā), i.e. la quête de sensualité (kām·esanā), la quête d'[une bonne] existence (bhav·esanā), la quête d'une vie brahmique (brahmacariy·esanā); les trois āsavās; les trois bhavās; les trois souffrances (dukkhatā), i.e. la souffrance causée par la douleur (dukkha·dukkhatā), la souffrance causée par les Constructions (saṅkhāra·dukkhatā), la souffrance causée par le changement (vipariṇāma·dukkhatā); les trois akusalamulās; les trois types de vedanā; kāma, diṭṭhi et avijjā; les quatre upādānās; abhijjhā, byāpāda, sīla·bbata parāmāsa et l'adhérence à [la vue] «Ceci [seulement] est la vérité' (idaṃ·sacc·ābhinivesa); les sept anusayās; les cinq kāma·guṇās; les cinq nīvaraṇās; les cinq upādāna·kkhandhas; et les dix saṃyojanās.

♦ L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga mène également à la cessation (nirodha) des phénomènes: MN 9 mentionne les douze liens de paṭicca·samuppāda, les quatre āhārās et les trois āsavās; AN 6.63 mentionne de plus la cessation de kāma et kamma; SN 22.56 mentionne la cessation de chacun des cinq upādāna·kkhandhas.

♦ L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga est l'outil qui élimine les akusalā dhammā. MN 3 mentionne explicitement les 16 upakkilesās (avec dosa à la place de byāpāda). On trouve dans le Magga Saṃyutta un certain nombre d'allégories illustrant ce point: à SN 45.153, les akusalā dhammā sont abandonnés par l'esprit comme un bol retourné 'abandonne' son eau; à SN 45.156, ils sont désintégrés comme un nuage de pluie désintègre une tempête de poussière; à SN 45.157, ils sont dispersés comme un vent puissant disperse un grand nuage de pluie; à SN 45.158, ils sont comme des cordes sur un navire qui pourrissent sous l'effet de climats incléments.

♦ L'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga donne de la force à l'esprit, comme l'allégorie de SN 45.27 l'explique: la voie y est comparée au pied (double cône dont l'un est inversé) d'un bol (rond), qui fait en sorte que ce dernier ne soit que difficilement renversé. À SN 45.160, les gens, qu'ils soient puissants ou non, qui souhaitent convaincre un mendiant cultivant l'ariya aṭṭh·aṅg·ika magga d'abandonner la vie monacale en lui offrant des richesses n'auront pas plus de succès que ceux qui souhaiteraient changer la direction du Gange, parce que son esprit s'incline à l'isolement.


SN 45.159

“seyyathāpi, bhikkhave, āgantukāgāraṃ. tattha puratthimāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, pacchimāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, uttarāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, dakkhiṇāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, khattiyāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, brāhmaṇāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, vessāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, suddāpi āgantvā vāsaṃ kappenti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu ariyaṃ aṭṭhaṅgikaṃ maggaṃ bhāvento ariyaṃ aṭṭhaṅgikaṃ maggaṃ bahulīkaronto ye dhammā abhiññā pariññeyyā, te dhamme abhiññā parijānāti, ye dhammā abhiññā pahātabbā, te dhamme abhiññā pajahati, ye dhammā abhiññā sacchikātabbā, te dhamme abhiññā sacchikaroti, ye dhammā abhiññā bhāvetabbā, te dhamme abhiññā bhāveti.

C'est tout comme, mendiants, [dans] une maison de passage. Des [visiteurs venant] de l'ouest viennent y séjourner, des [visiteurs venant] de l'est viennent y séjourner, des [visiteurs venant] du nord viennent y séjourner, des [visiteurs venant] du sud viennent y séjourner. Des aristocrates viennent y séjourner, des brahmanes viennent y séjourner, des vessas viennent y séjourner, des sūdra viennent y séjourner. De la même manière, mendiants, lorsqu'un mendiant cultive la noble voie à huit composantes, qu'il pratique fréquemment la noble voie à huit composantes, il comprend complètement par connaissance directe les états mentaux devant être compris complètement par connaissance directe, il abandonne par connaissance directe les états mentaux devant être abandonnés par connaissance directe, il atteint par connaissance directe les états mentaux devant être atteints par connaissance directe, il cultive par connaissance directe les états mentaux devant être cultivés par connaissance directe.

“katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā pariññeyyā? pañcupādānakkhandhātissa vacanīyaṃ...

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être compris complètement par connaissance directe? Les cinq accumulations d'attachement, devrait-on dire...

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā pahātabbā? avijjā ca bhavataṇhā ca...

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être abandonnés par connaissance directe? L'ignorance et l'appétence pour l'existence...

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā sacchikātabbā? vijjā ca vimutti ca...

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être atteints par connaissance directe? La connaissance correcte et la libération...

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā bhāvetabbā? samatho ca vipassanā ca.

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être cultivés par connaissance directe? La tranquillité et la vision discernante.



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ariyasacca: [ariya+sacca] noble vérité. Les quatre ariya·saccas sont exposées par le Bouddha dans son tout premier discours, le Dhamma-cakka'p'pavattana Sutta. Les nobles vérités sont:

1. dukkha-ariya·sacca
2. dukkha-samudaya-ariya·sacca
3. dukkha-nirodha-ariya·sacca
4. dukkha-nirodha-gāminī paṭipadā-ariya·sacca



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ariyasāvaka: [ariya+sāvaka] noble disciple.



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arūpabhava: [a+rūpa+bhava] existence/ devenir dans le monde immatériel, qui est considéré comme signifiant les Brahmā-lokas qui ne sont accessibles qu'à des individus qui maîtrisent au moins le cinquième jhāna. Arūpa-bhava constitue l'un des trois types de bhava.



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asaṅkhata: [a+saṅkhata] inconstruit, non-conditionné, non produit par une cause. Désigne un phénomène qui ne soit pas un saṅkhāra, ce qui reviendrait à parler de Nibbāna. Dans l'Asaṅkhata Saṃyutta, le terme est défini comme consistant en la destruction de rāga, dosa et moha. À AN 3.48, la caractéristique de l'asaṅkhata est expliquée comme le fait que rien n'y apparaisse, n'y disparaisse ni n'y demeure constant.



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asantuṭṭhitā: [a+santuṭṭhitā]

insatisfaction, non-contentement.
asantuṭṭha:

insatisfait, mécontent, contrarié.

♦ Parfois, l'adjectif a·santuṭṭha est utilisé avec une connotation plutôt neutre, comme à SN 35.198, où un mendiant est simplement insatisfait des réponses qui sont données à sa question.

♦ La plupart du temps, le mot et ses dérivés lexicaux portent une connotation négative (akusala):

AN 1.64

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yena anuppannā vā akusalā dhammā uppajjanti uppannā vā kusalā dhammā parihāyanti yathayidaṃ, bhikkhave, asantuṭṭhitā.

Je ne vois aucune autre chose, mendiants, à cause de laquelle les états mentaux désavantageux qui n'étaient pas apparus viennent à apparaître, ou les états mentaux avantageux qui étaient apparus viennent à disparaître, autant qu'à cause de l'insatisfaction.


AN 1.88

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yo evaṃ mahato anatthāya saṃvattati yathayidaṃ, bhikkhave, asantuṭṭhitā.

Mendiants, je ne vois aucune autre chose qui mène à un aussi grand malheur que le mécontentement.


AN 1.120

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yo evaṃ saddhammassa sammosāya antaradhānāya saṃvattati yathayidaṃ, bhikkhave, asantuṭṭhitā.

Mendiants, je ne vois aucune autre chose qui mène à la confusion et la disparition du Dhamma authentique, autant que le mécontentement.


AN 10.82

“so vatānanda, bhikkhu ‘asantuṭṭho samāno imasmiṃ dhammavinaye vuddhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ āpajjissatī’ti netaṃ ṭhānaṃ vijjati.

Il est impossible, Ānanda, qu'un mendiant qui n'est pas satisfait trouve croissance, progrès et plénitude dans cet Enseignement-et-Discipline.


Lorsque le mot porte une telle connotation, être a·santuṭṭha est expliqué comme suit:

AN 6.84

bhikkhu mahiccho hoti, vighātavā, asantuṭṭho, itarītara-cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhārena

un mendiant a de grands désirs, il est contrarié et il ne se satisfait pas de n'importe quels robes, nourriture, abris, remèdes & provisions pour les malades [il obtient]


Comme c'est le cas ci-dessus, le mot a·santuṭṭhitā ou ses dérivés lexicaux sont très souvent juxtaposés à mahicchatā, qui peut presque être considéré comme un synonyme. Dans le Vinaya, les laïcs qui s'offusquent du comportement des mendiants disent souvent:

mahicchā ime samaṇā sakyaputtiyā asantuṭṭhā.

Ces renonçants fils des Sakyas ont de grands désirs, ils ne se contentent pas [de ce qu'ils obtiennent].

Cela se produit typiquement lorsque des mendiants impertinents exercent une pression superflue sur leurs donateurs laïcs, soit en demandant plus que le strict minimum dont ils ont besoin, soit en faisant des demandes exigeantes sans y avoir été invités au préalable. Ainsi, dans l'histoire d'origine de NP 6, le mendiant ne veut pas attendre jusqu'à ce que son donateur soit rentré chez lui pour lui envoyer un vêtement, et demande plutôt qu'il lui donne l'un de ceux qu'il est en train de porter. À NP 8, le mendiant donne au tisseur des instructions dans le but d'obtenir un tissu de meilleure qualité, ce qui au final coûte aux donateurs laïcs deux fois plus de matière première qu'ils avaient prévu. À NP 10, le mendiant refuse d'attendre jusqu'au lendemain, ce qui en définitive coûte une amende à son donateur laïc. À NP 11 des mendiantnis, certaines demandent au roi un vêtement en laine (considéré comme luxueux à l'époque).

AN 4.157 inscrit le concept dans une progression: a·santuṭṭhitā mène au désir mauvais (pāpika iccha) pour la reconnaissance [sociale] (an·avañña) et lābha·sakkāra·siloka, puis à l'effort (vāyama) erroné, et finalement à tromper les familles en prétendant être bien plus méritant que l'on est en réalité:

AN 4.157

“cattārome, bhikkhave, pabbajitassa rogā. katame cattāro? idha, bhikkhave, bhikkhu mahiccho hoti vighātavā asantuṭṭho itarītara-cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhārena. so mahiccho samāno vighātavā asantuṭṭho itarītara-cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhārena pāpikaṃ icchaṃ paṇidahati anavañña-ppaṭilābhāya lābha-sakkāra-siloka-ppaṭilābhāya. so uṭṭhahati ghaṭati vāyamati anavañña-ppaṭilābhāya lābha-sakkāra-siloka-ppaṭilābhāya. so saṅkhāya kulāni upasaṅkamati, saṅkhāya nisīdati, saṅkhāya dhammaṃ bhāsati, saṅkhāya uccārapassāvaṃ sandhāreti. ime kho, bhikkhave, cattāro pabbajitassa rogā.

Mendiants, il y a ces quatre maladies de celui qui a quitté le foyer. Quelles sont ces quatre? En cela, mendiants, un mendiant a de grands désirs, il est contrarié et il ne se contente pas de n'importe quels robes, nourriture, abris, remèdes & provisions pour les malades [il obtient]. Puisqu'il a de grands désirs, qu'il est contrarié et qu'il ne se contente pas de n'importe quels robes, nourriture, abris, remèdes & provisions pour les malades [il obtient], il génère des désirs mauvais pour la reconnaissance [sociale], ainsi que les acquisitions, honneurs & renommée. Il s'active, s'applique et s'efforce pour obtenir reconnaissance [sociale], ainsi qu'acquisitions, honneurs & renommée. Il approche les familles artificieusement, il s'assoit artificieusement, il parle du Dhamma artificieusement et retient ses excréments et son urine artificieusement. Voici, mendiants quelles sont ces quatre maladies de celui qui a quitté le foyer.


Le soutta continue ensuite en expliquant quel est le remède à ces maladies, qui consiste à supporter les vicissitudes des éléments de la nature, les paroles des autres et les douleurs:

“tasmātiha, bhikkhave, evaṃ sikkhitabbaṃ: ‘na mahicchā bhavissāma vighātavanto asantuṭṭhā itarītara-cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhārena, na pāpikaṃ icchaṃ paṇidahissāma anavañña-ppaṭilābhāya lābha-sakkāra-siloka-ppaṭilābhāya, na uṭṭhahissāma na ghaṭessāma na vāyamissāma anavañña-ppaṭilābhāya lābha-sakkāra-siloka-ppaṭilābhāya, khamā bhavissāma sītassa uṇhassa jighacchāya pipāsāya ḍaṃsa-makasa-vātā-tapa-sarīṃsapa-samphassānaṃ duruttānaṃ durāgatānaṃ vacanapathānaṃ, uppannānaṃ sārīrikānaṃ vedanānaṃ dukkhānaṃ tibbānaṃ kharānaṃ kaṭukānaṃ asātānaṃ amanāpānaṃ pāṇaharānaṃ adhivāsakajātikā bhavissāmā’ti. evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabban”ti.

C'est pourquoi, mendiants, vous devriez vous entraîner ainsi: «Nous n'aurons pas de grands désirs, nous ne serons pas contrariés et nous nous contenterons de n'importe quels robes, nourriture, abris, remèdes & provisions pour les malades [nous obtiendrons]; nous ne générerons pas de désirs mauvais pour la reconnaissance [sociale], ni les acquisitions, honneurs & renommée; nous ne nous activerons pas, ne nous appliquerons pas et ne nous efforcerons pas pour obtenir reconnaissance [sociale], ou acquisitions, honneurs & renommée; nous endurerons le froid, la chaleur, la faim, la soif, et le contact avec les mouches, les moustiques, le vent, le soleil & les rampants, ainsi que les manières de parler qui sont malséantes et malvenues; nous serons patients avec les ressentis corporels qui seront apparus et seront douloureux, incisifs, aigus, perçants, désagréables, déplaisants, menaçant la vie.' Voici, mendiants, comment vous devriez vous entraîner.


Dans ce sens-là, à AN 6.114, asantuṭṭhitā est juxtaposée à mahicchatā et a·sampajañña (absence de compréhension attentive).

Elle sert de critère pour déterminer si un individu peut séjourner seul ou s'il devrait rester parmi les autres mendiants:

AN 5.127

“pañcahi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bhikkhu nālaṃ saṅghamhā vapakāsituṃ. katamehi pañcahi? idha, bhikkhave, bhikkhu asantuṭṭho hoti itarītarena cīvarena, asantuṭṭho hoti itarītarena piṇḍapātena, asantuṭṭho hoti itarītarena senāsanena, asantuṭṭho hoti itarītarena gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhārena, kāma-saṅkappa-bahulo ca viharati. imehi kho, bhikkhave, pañcahi dhammehi samannāgato bhikkhu nālaṃ saṅghamhā vapakāsituṃ.

S'il est pourvu de cinq particularités, mendiants, un mendiant n'est pas prêt à vivre à l'écart de la Communauté. Quelles sont ces cinq? Il ne se contente pas de n'importe quelles robes [il obtient], il ne se contente pas de n'importe quelle nourriture [il obtient], il ne se contente pas n'importe quel abri [il obtient], il ne se contente pas n'importe quels remèdes & provisions pour les malades [il obtient]; il reste absorbé dans des pensées de sensualité. S'il est pourvu de ces cinq particularités, mendiants, un mendiant n'est pas prêt à vivre à l'écart de la Communauté.


Les laïcs doivent également éviter ce type d'asantuṭṭhitā:

Snp 1.6

“sehi dārehi asantuṭṭho, vesiyāsu padussati, dussati paradāresu: taṃ parābhavato mukhaṃ”.

N'étant pas satisfait de ses propres femmes, il se méconduit avec les prostituées, et il corrompt les femmes des autres: c'est la cause de sa perte.



♦ Bien que le mot soit majoritairement utilisé avec cette connotation négative, il est également parfois utilisé avec une connotation positive (kusala). À AN 7.56, les dévas qui sont satisfaits de leur état de Brahmā et qui ne connaissent pas d'émancipation (nissaraṇa) plus élevée ne comprennent pas ce que ceux qui ne sont pas satisfaits de cet état et qui connaissent quelque chose de plus élevé peuvent comprendre:

AN 7.56

ye kho te, mārisa moggallāna, brahmakāyikā devā brahmena āyunā santuṭṭhā... te uttari nissaraṇaṃ yathābhūtaṃ nappajānanti, tesaṃ na evaṃ ñāṇaṃ hoti... ye ca kho te, mārisa moggallāna, brahmakāyikā devā brahmena āyunā asantuṭṭhā... te ca uttari nissaraṇaṃ yathābhūtaṃ pajānanti, tesaṃ evaṃ ñāṇaṃ hoti...

Monsieur Moggallāna, les dévas de la compagnie de Brahmā qui sont satisfaits de la longévité d'un brahmā... et qui ne connaissent pas, telle qu'elle est dans les faits, une émancipation plus élevée que celle-ci, n'ont pas une telle connaissance... Mais les dévas de la compagnie de Brahmā qui ne sont pas satisfaits de la longévité d'un brahmā... et qui connaissent, telle qu'elle est dans les faits, une émancipation plus élevée que celle-ci, ont une telle connaissance...



À AN 2.5, asantuṭṭhitā appliquée aux états mentaux avantageux (kusalā dhammā) est présentée comme très importante pour continuer à progresser sur la voie:

AN 2.5

dvinnāhaṃ, bhikkhave, dhammānaṃ upaññāsiṃ: yā ca asantuṭṭhitā kusalesu dhammesu, yā ca appaṭivānitā padhānasmiṃ.

Mendiants, il y a deux choses que j'ai bien apprises: l'insatisfaction avec les états mentaux avantageux [déjà acquis] et la persévérance dans l'effort.


À SN 55.40, se satisfaire des quatre sot·āpattiy·aṅgas habituels mène à ne pas faire un effort (vāyama) dans la solitude (paviveka), et manquer de développer successivement pāmojja, pīti et passaddhi, et finalement à séjourner dans dukkha, ce qui est considéré vivre avec pamāda, tandis que ne pas se satisfaire d'eux pousse à faire un effort dans la solitude et à faire successivement l'expérience de pāmojja, pīti, passaddhi, sukha, samādhi, du fait que les phénomènes sont devenus manifestes, et finalement vivre avec appamāda.

À AN 6.80, il est intéressant de voir comment le mot est entouré de concepts voisins:

AN 6.80

chahi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bhikkhu nacirasseva mahantattaṃ vepullattaṃ pāpuṇāti dhammesu. katamehi chahi? idha, bhikkhave, bhikkhu ālokabahulo ca hoti yogabahulo ca vedabahulo ca asantuṭṭhibahulo ca anikkhittadhuro ca kusalesu dhammesu uttari ca patāreti. imehi kho, bhikkhave, chahi dhammehi samannāgato bhikkhu nacirasseva mahantattaṃ vepullattaṃ pāpuṇāti dhammesū”ti.

S'il est pourvu de six particularités, mendiants, un mendiant atteint en peu de temps grandeur et plénitude dans les états mentaux [avantageux]. Quelles sont ces six? En cela, mendiants, un mendiant est plein de lumière, plein d'effort, plein d'enthousiasme, plein d'insatisfaction [avec les états avantageux déjà atteints], il ne manque pas à la responsabilité de cultiver les états mentaux avantageux, et il continue à progresser plus avant. S'il est pourvu de ces six particularités, mendiants, un mendiant atteint en peu de temps grandeur et plénitude dans les états mentaux [avantageux].



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asappurisa: [a+sappurisa]

mauvaise personne, homme sans valeur, individu non vertueux, sans sagesse.

Le mot est toujours mis en contraste avec sappurisa. Bāla est parfois mentionné explicitement comme étant un synonyme:


MN 129

‘bālo ayaṃ bhavaṃ asappuriso’’ti.

Cet individu est un sot, une mauvaise personne.



Le terme est défini plusieurs fois. On trouve dans les souttas trois manières principales de le définir. La première se réfère au micchā·paṭipadā:


SN 45.26

katamo ca, bhikkhave, asappuriso? idha, bhikkhave, ekacco micchādiṭṭhiko hoti, micchāsaṅkappo, micchāvāco, micchākammanto, micchāājīvo, micchāvāyāmo, micchāsati, micchāsamādhi. ayaṃ vuccati, bhikkhave, asappuriso”.

Et qu'est-ce, mendiants, qu'une mauvaise personne? En cela, un certain individu a une vue erronée, une aspiration erronée, des paroles erronées, des actions erronées, un moyen de subsistance erroné, un effort erroné, une présence d'esprit erronée, et une concentration erronée. Voici, mendiants, ce qu'on appelle une mauvaise personne.

“katamo ca, bhikkhave, asappurisena asappurisataro? idha, bhikkhave, ekacco micchādiṭṭhiko hoti, micchāsaṅkappo, micchāvāco, micchākammanto, micchāājīvo, micchāvāyāmo, micchāsati, micchāsamādhi, micchāñāṇī, micchāvimutti. ayaṃ vuccati, bhikkhave, asappurisena asappurisataro.

Et qu'est-ce, mendiants, qu'une personne pire qu'une mauvaise personne? En cela, un certain individu a une vue erronée, une aspiration erronée, des paroles erronées, des actions erronées, un moyen de subsistance erroné, un effort erroné, une présence d'esprit erronée, une concentration erronée, une connaissance erronée et une libération erronée. Voici, mendiants, ce qu'on appelle une personne pire qu'une mauvaise personne.



D'autres se réfèrent à différents sous-ensembles des dix akusalā kamma·pathā:


AN 4.204

“katamo ca, bhikkhave, asappuriso? idha, bhikkhave, ekacco pāṇātipātī hoti, adinnādāyī hoti, kāmesumicchācārī hoti, musāvādī hoti, pisuṇavāco hoti, pharusavāco hoti, samphappalāpī hoti, abhijjhālu hoti, byāpannacitto hoti, micchādiṭṭhiko hoti. ayaṃ vuccati, bhikkhave, asappuriso.

Et qu'est-ce, mendiants, qu'une mauvaise personne? En cela, mendiants, une certaine personne détruit la vie, s'approprie ce qui n'a pas été donné, se méconduit dans la sensualité, dit des paroles fausses, des paroles médisantes, des paroles acerbes, s'engage dans des bavardages infructueux, est envieuse, a un esprit malveillant et des vues erronées. Voici, mendiants, ce qu'on appelle une mauvaise personne.

“katamo ca, bhikkhave, asappurisena asappurisataro? idha, bhikkhave, ekacco attanā ca pāṇātipātī hoti, parañca pāṇātipāte samādapeti, attanā ca adinnādāyī hoti, parañca adinnādāne samādapeti, attanā ca kāmesumicchācārī hoti, parañca kāmesumicchācāre samādapeti, attanā ca musāvādī hoti, parañca musāvāde samādapeti, attanā ca pisuṇavāco hoti, parañca pisuṇavācāya samādapeti, attanā ca pharusavāco hoti, parañca pharusavācāya samādapeti, attanā ca samphappalāpī hoti, parañca samphappalāpe samādapeti, attanā ca abhijjhālu hoti, parañca abhijjhāya samādapeti; attanā ca byāpannacitto hoti, parañca byāpāde samādapeti, attanā ca micchādiṭṭhiko hoti, parañca micchādiṭṭhiyā samādapeti. ayaṃ vuccati, bhikkhave, asappurisena asappurisataro.

Et qu'est-ce, mendiants, qu'une personne plus que mauvaise? En cela, mendiants, une certaine personne détruit elle-même la vie et encourage les autres à détruire la vie, elle s'approprie elle-même ce qui n'a pas été donné et encourage les autres à s'approprier ce qui n'a pas été donné, elle se méconduit elle-même dans la sensualité et encourage les autres à se méconduire dans la sensualité, elle dit elle-même des paroles fausses et encourage les autres à dire des paroles fausses, elle dit elle-même des paroles médisantes et encourage les autres à dire des paroles médisantes, elle dit elle-même des paroles acerbes et encourage les autres à dire des paroles acerbes, elle s'engage elle-même dans des bavardages infructueux et encourage les autres à s'engager dans des bavardages infructueux, elle est elle-même envieuse et encourage les autres à être envieux, elle a elle-même un esprit malveillant et encourage les autres à avoir un esprit malveillant, elle a elle-même des vues erronées et encourage les autres à avoir des vues erronées. Voici, mendiants, ce qu'on appelle une personne plus que mauvaise.



Ou bien à des ensembles particuliers de mauvaises qualités:


AN 4.202

“katamo ca, bhikkhave, asappuriso? idha, bhikkhave, ekacco assaddho hoti, ahiriko hoti, anottappī hoti, appassuto hoti, kusīto hoti, muṭṭhassati hoti, duppañño hoti. ayaṃ vuccati, bhikkhave, asappuriso.

Et qu'est-ce, mendiants, qu'une mauvaise personne? En cela, mendiants, une certaine personne n'a pas de conviction, pas de conscienciosité, pas de scrupule, elle a peu appris, elle est paresseuse, étourdie d'esprit, et elle manque de discernement. Voici, mendiants, ce qu'on appelle une mauvaise personne.

“katamo ca, bhikkhave, asappurisena asappurisataro? idha, bhikkhave, ekacco attanā ca assaddho hoti, parañca assaddhiye samādapeti; attanā ca ahiriko hoti, parañca ahirikatāya samādapeti; attanā ca anottappī hoti, parañca anottappe samādapeti; attanā ca appassuto hoti, parañca appassute samādapeti; attanā ca kusīto hoti, parañca kosajje samādapeti; attanā ca muṭṭhassati hoti, parañca muṭṭhassacce samādapeti; attanā ca duppañño hoti, parañca duppaññatāya samādapeti. ayaṃ vuccati, bhikkhave, asappurisena asappurisataro.

Et qu'est-ce, mendiants, qu'une personne pire qu'une mauvaise personne? En cela, mendiants, une certaine personne n'a elle-même pas de conviction et encourage les autres à ne pas avoir de conviction, elle n'a elle-même pas de conscienciosité et encourage les autres à ne pas avoir de conscienciosité, elle n'a elle-même pas de scrupule et encourage les autres à ne pas avoir de scrupule, elle a elle-même peu appris et encourage les autres à apprendre peu, elle est elle-même paresseuse et encourage les autres à être paresseux, elle est elle-même étourdie d'esprit et encourage les autres à être étourdis d'esprit, elle est manque elle-même de discernement et encourage les autres à manquer de discernement. Voici, mendiants, ce qu'on appelle une personne pire qu'une mauvaise personne.



Le terme est également défini ou expliqué en détail dans deux souttas du Majjhima Nikāya:


MN 110

asappuriso, bhikkhave, assaddhammasamannāgato hoti, asappurisabhatti hoti, asappurisacintī hoti, asappurisamantī hoti, asappurisavāco hoti, asappurisakammanto hoti, asappurisadiṭṭhi hoti; asappurisadānaṃ deti”.

Une mauvaise personne, mendiants, est pourvue de mauvaises qualités, elle a les amitiés d'une mauvaise personne, elle a les desseins d'une mauvaise personne, elle conseille comme une mauvaise personne, elle parle comme une mauvaise personne, elle agit comme une mauvaise personne, elle a les vues d'une mauvaise personne, et elle donne des dons comme une mauvaise personne.

“kathañca, bhikkhave, asappuriso assaddhammasamannāgato hoti? idha, bhikkhave, asappuriso assaddho hoti, ahiriko hoti, anottappī hoti, appassuto hoti, kusīto hoti, muṭṭhassati hoti, duppañño hoti. evaṃ kho, bhikkhave, asappuriso assaddhammasamannāgato hoti.

Et comment, mendiants, une mauvaise personne est-elle pourvue de mauvaises qualités? En cela, une mauvaise personne n'a pas de conviction, pas de conscienciosité, pas de scrupule, elle a peu appris, elle est paresseuse, étourdie d'esprit, et elle manque de discernement. Voici, mendiants, comment une mauvaise personne est pourvue de mauvaises qualités.

“kathañca, bhikkhave, asappuriso asappurisabhatti hoti? idha, bhikkhave, asappurisassa ye te samaṇabrāhmaṇā assaddhā ahirikā anottappino appassutā kusītā muṭṭhassatino duppaññā tyāssa mittā honti te sahāyā. evaṃ kho, bhikkhave, asappuriso asappurisabhatti hoti.

Et comment, mendiants, une mauvaise personne a-t-elle les amitiés d'une mauvaise personne? En cela, une mauvaise personne a pour amis et partenaires les renonçants et brahmanes qui n'ont pas de conviction, pas de conscienciosité, pas de scrupule, qui ont peu appris, qui sont paresseux, étourdis d'esprit, et qui manquent de discernement. Voici, mendiants, comment une mauvaise personne a les amitiés d'une mauvaise personne.

“kathañca, bhikkhave, asappuriso asappurisacintī hoti? idha, bhikkhave, asappuriso attabyābādhāyapi ceteti, parabyābādhāyapi ceteti, ubhayabyābādhāyapi ceteti. evaṃ kho, bhikkhave, asappuriso asappurisacintī hoti.

Et comment, mendiants, une mauvaise personne a-t-elle les desseins d'une mauvaise personne? En cela, une mauvaise personne aspire à son propre détriment, elle aspire au détriment des autres, elle aspire au détriment des deux. Voici, mendiants, comment une mauvaise personne a les desseins d'une mauvaise personne.

“kathañca, bhikkhave, asappuriso asappurisamantī hoti? idha, bhikkhave, asappuriso attabyābādhāyapi manteti, parabyābādhāyapi manteti, ubhayabyābādhāyapi manteti. evaṃ kho, bhikkhave, asappuriso asappurisamantī hoti.

Et comment, mendiants, une mauvaise personne conseille-t-elle comme une mauvaise personne? En cela, une mauvaise personne conseille à son propre détriment, elle conseille au détriment des autres, elle conseille au détriment des deux. Voici, mendiants, comment une mauvaise personne conseille comme une mauvaise personne.

“kathañca, bhikkhave, asappuriso asappurisavāco hoti? idha, bhikkhave, asappuriso musāvādī hoti, pisuṇavāco hoti, pharusavāco hoti, samphappalāpī hoti. evaṃ kho, bhikkhave, asappuriso asappurisavāco hoti.

Et comment, mendiants, une mauvaise personne parle-t-elle comme une mauvaise personne? En cela, une mauvaise personne dit des paroles fausses, des paroles médisantes, des paroles acerbes, et s'engage dans des bavardages infructueux. Voici, mendiants, comment une mauvaise personne parle comme une mauvaise personne.

“kathañca, bhikkhave, asappuriso asappurisakammanto hoti? idha, bhikkhave, asappuriso pāṇātipātī hoti, adinnādāyī hoti, kāmesumicchācārī hoti. evaṃ kho, bhikkhave, asappuriso asappurisakammanto hoti.

Et comment, mendiants, une mauvaise personne agit-elle comme une mauvaise personne? En cela, une mauvaise personne détruit la vie, s'approprie ce qui n'a pas été donné, et se méconduit dans la sensualité. Voici, mendiants, comment une mauvaise personne agit comme une mauvaise personne.

“kathañca, bhikkhave, asappuriso asappurisadiṭṭhi hoti? idha, bhikkhave, asappuriso evaṃdiṭṭhi hoti: ‘natthi dinnaṃ, natthi yiṭṭhaṃ, natthi hutaṃ, natthi sukatadukkaṭānaṃ kammānaṃ phalaṃ vipāko, natthi ayaṃ loko, natthi paro loko, natthi mātā, natthi pitā, natthi sattā opapātikā, natthi loke samaṇabrāhmaṇā sammaggatā sammāpaṭipannā, ye imañca lokaṃ parañca lokaṃ sayaṃ abhiññā sacchikatvā pavedentī’ti. evaṃ kho, bhikkhave, asappuriso asappurisadiṭṭhi hoti.

Et comment, mendiants, une mauvaise personne a-t-elle les vues d'une mauvaise personne? En cela, une mauvaise personne a des vues telles que: 'Il n'y a pas ce qui est donné, ni ce qui est sacrifié, ni ce qui est offert, il n'y a pas de résultats aux actions bonnes ou mauvaises, il n'y a pas ce monde, il n'y a pas d'autre monde, il n'y a pas de mère, pas de père, pas d'êtres nés spontanément, il n'y a pas dans le monde de renonçants & brahmanes avançant correctement, cheminant correctement, qui fassent connaître ce monde et l'autre monde en les ayant réalisés pour eux-mêmes par connaissance directe.' Voici, mendiants, comment une mauvaise personne a les vues d'une mauvaise personne.

“kathañca, bhikkhave, asappuriso asappurisadānaṃ deti? idha, bhikkhave, asappuriso asakkaccaṃ dānaṃ deti, asahatthā dānaṃ deti, acittīkatvā dānaṃ deti, apaviṭṭhaṃ dānaṃ deti anāgamanadiṭṭhiko dānaṃ deti. evaṃ kho, bhikkhave, asappuriso asappurisadānaṃ deti.

Et comment, mendiants, une mauvaise personne donne-t-elle des dons comme une mauvaise personne? En cela, une mauvaise personne donne des dons négligemment, elle ne donne pas des dons avec ses propres mains, elle ne donne pas des dons avec respect, elle donne comme dons ce qui était à jeter, elle donne des dons avec la vue que rien ne lui viendra en retour. Voici, mendiants, comment une mauvaise personne donne des dons comme une mauvaise personne.

“so, bhikkhave, asappuriso evaṃ assaddhammasamannāgato, evaṃ asappurisabhatti, evaṃ asappurisacintī, evaṃ asappurisamantī, evaṃ asappurisavāco, evaṃ asappurisakammanto, evaṃ asappurisadiṭṭhi; evaṃ asappurisadānaṃ datvā kāyassa bhedā paraṃ maraṇā yā asappurisānaṃ gati tattha upapajjati. kā ca, bhikkhave, asappurisānaṃ gati? nirayo vā tiracchānayoni vā.

Mendiants, une mauvaise personne qui est ainsi pourvue de mauvaises qualités, qui a ainsi les amitiés d'une mauvaise personne, qui a ainsi les desseins d'une mauvaise personne, qui conseille ainsi comme une mauvaise personne, qui parle ainsi comme une mauvaise personne, qui agit ainsi comme une mauvaise personne, qui a ainsi les vues d'une mauvaise personne, qui a ainsi donné des dons comme une mauvaise personne, lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaît dans la destination des mauvaises personnes. Et quelle est, mendiants, la destination des mauvaises personnes? L'enfer ou le sein animal.


MN 113

“katamo ca, bhikkhave, asappurisadhammo? idha, bhikkhave, asappuriso uccākulā pabbajito hoti. so iti paṭisañcikkhati: ‘ahaṃ khomhi uccākulā pabbajito, ime panaññe bhikkhū na uccākulā pabbajitā’ti. so tāya uccākulīnatāya attānukkaṃseti, paraṃ vambheti. ayaṃ, bhikkhave, asappurisadhammo (...)

Et quel est, mendiants, le caractère d'une mauvaise personne? En cela, une mauvaise personne a quitté le foyer d'une haute famille. Elle considère ceci: 'Moi, j'ai quitté le foyer d'une haute famille, tandis que ces autres mendiants n'ont pas quitté le foyer d'une haute famille.' À cause de son appartenance à une haute famille, elle se glorifie elle-même et méprise les autres. Voici, mendiants, quel est le caractère d'une mauvaise personne. (...)

“puna caparaṃ, bhikkhave, asappuriso mahākulā pabbajito hoti (...) mahābhogakulā pabbajito hoti (...) uḷārabhogakulā pabbajito hoti. so iti paṭisañcikkhati: ‘ahaṃ khomhi uḷārabhogakulā pabbajito, ime panaññe bhikkhū na uḷārabhogakulā pabbajitā’ti. so tāya uḷārabhogatāya attānukkaṃseti, paraṃ vambheti. ayampi, bhikkhave, asappurisadhammo (...)

Ou bien, mendiants, une mauvaise personne a quitté le foyer d'une grande famille (...) d'une famille très riche (...) d'une famille très influente. Elle considère ceci: 'Moi, j'ai quitté le foyer d'une famille très influente, tandis que ces autres mendiants n'ont pas quitté le foyer d'une famille très influente.' À cause de son appartenance à une famille très influente, elle se glorifie elle-même et méprise les autres. Voici, mendiants, quel est le caractère d'une mauvaise personne. (...)

“puna caparaṃ, bhikkhave, asappuriso ñāto hoti yasassī (...) lābhī hoti cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhārānaṃ (...) bahussuto hoti (...) vinayadharo hoti (...) dhammakathiko hoti (...) āraññiko hoti (...) paṃsukūliko hoti (...) piṇḍapātiko hoti (...) rukkhamūliko hoti (...) sosāniko hoti (...) abbhokāsiko hoti (...) nesajjiko hoti (...) yathāsanthatiko hoti (...) ekāsaniko hoti (...) paṭhamaṃ jhānaṃ (...) dutiyaṃ jhānaṃ (...) tatiyaṃ jhānaṃ (...) catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati (...) ākāsānañcāyatanaṃ (...) viññāṇañcāyatanaṃ (...) ākiñcaññāyatanaṃ (...) nevasaññānāsaññāyatanaṃ upasampajja viharati. so iti paṭisañcikkhati: ‘ahaṃ khomhi neva-saññā-nāsaññ-āyatana-samāpattiyā lābhī, ime panaññe bhikkhū neva-saññā-nāsaññ-āyatana-samāpattiyā na lābhino’ti. so tāya neva-saññā-nāsaññ-āyatana-samāpattiyā attānukkaṃseti, paraṃ vambheti. ayampi, bhikkhave, asappurisadhammo.

Ou bien, mendiants, une mauvaise personne est renommée et réputée (...) obtient [beaucoup] de robes, de nourriture, d'abris, de remèdes & provisions pour les malades (...) est érudite (...) est experte en discipline (...) est un prédicateur du Dhamma (...) séjourne en forêt (...) porte des haillons abandonnés comme déchets (...) se nourrit d'aumônes (...) séjourne au pied d'un arbre (...) séjourne dans un cimetière (...) séjourne à ciel ouvert (...) reste en position assise [i.e. ne se couche jamais] (...) se contente de tout abri qu'on lui assigne (...) mange en une seule session par jour (...) entre et demeure dans le premier jhāna (...) le deuxième jhāna (...) le troisième jhāna (...) le quatrième jhāna (...) la sphère de l'infinité de l'espace (...) la sphère de l'infinité de la conscience (...) la sphère du rien (...) la sphère de ni-perception-ni-non-perception. Elle considère ceci: 'Moi, j'obtiens la réalisation de la sphère de ni-perception-ni-non-perception, tandis que ces autres mendiants n'obtiennent pas la réalisation de la sphère de ni-perception-ni-non-perception.' À cause du fait qu'elle obtienne la réalisation de la sphère de ni-perception-ni-non-perception, elle se glorifie elle-même et méprise les autres. Voici, mendiants, quel est le caractère d'une mauvaise personne.

Le soutta ne mentionne pas le comportement d'un asappurisa qui aurait atteint saññā·vedayita·nirodha, tandis qu'il mentionne celle d'un sappurisa qui l'atteindrait, ce qui suggère qu'une personne atteignant un tel stade ne peut plus être un asappurisa.

♦ Un asappurisa peut être reconnu à la manière dont il se comporte vis-à-vis de ses propres fautes et vertus, ainsi que celles des autres:


AN 4.73

“catūhi, bhikkhave, dhammehi samannāgato asappuriso veditabbo. katamehi catūhi? idha, bhikkhave, asappuriso yo hoti parassa avaṇṇo taṃ apuṭṭhopi pātu karoti, ko pana vādo puṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto ahāpetvā alambitvā paripūraṃ vitthārena parassa avaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, asappuriso ayaṃ bhavanti.

Mendiants, on reconnaît celui qui est pourvu de quatre comportements comme une mauvaise personne. Quels sont ces quatre? En cela, mendiants, une mauvaise personne révèle les travers des autres sans même qu'on lui ait demandé, et d'autant plus si on lui demande. Si de plus on lui demande, si on la questionne, elle parle des travers des autres sans rien omettre, sans rien laisser de côté, en étant complète et en détaillant. On peut alors la reconnaître comme une mauvaise personne.

“puna caparaṃ, bhikkhave, asappuriso yo hoti parassa vaṇṇo taṃ puṭṭhopi na pātu karoti, ko pana vādo apuṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto hāpetvā lambitvā aparipūraṃ avitthārena parassa vaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, asappuriso ayaṃ bhavanti.

De plus, mendiants, une mauvaise personne ne révèle pas les mérites des autres même si on le lui demande, et d'autant moins si on ne lui demande pas. Mais si on lui demande, si on la questionne, elle parle des mérites des autres avec omissions, en en laissant de côté, sans être complète ni détailler. On peut alors la reconnaître comme une mauvaise personne.

“puna caparaṃ, bhikkhave, asappuriso yo hoti attano avaṇṇo taṃ puṭṭhopi na pātu karoti, ko pana vādo apuṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto hāpetvā lambitvā aparipūraṃ avitthārena attano avaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, asappuriso ayaṃ bhavanti.

De plus, mendiants, une mauvaise personne ne révèle pas ses propres travers même si on le lui demande, et d'autant moins si on ne lui demande pas. Mais si on lui demande, si on la questionne, elle parle de ses propres travers avec omissions, en en laissant de côté, sans être complète ni détailler. On peut alors la reconnaître comme une mauvaise personne.

“puna caparaṃ, bhikkhave, asappuriso yo hoti attano vaṇṇo taṃ apuṭṭhopi pātu karoti, ko pana vādo puṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto ahāpetvā alambitvā paripūraṃ vitthārena attano vaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, asappuriso ayaṃ bhavanti. imehi kho, bhikkhave, catūhi dhammehi samannāgato asappuriso veditabbo.

De plus, mendiants, une mauvaise personne révèle ses propres mérites sans même qu'on lui ait demandé, et d'autant plus si on lui demande. Si de plus on lui demande, si on la questionne, elle parle de ses propres mérites sans rien omettre, sans rien laisser de côté, en étant complète et en détaillant. On peut alors la reconnaître comme une mauvaise personne. Voici, mendiants, quels sont les quatre comportements pourvue desquels on reconnaît une mauvaise personne.


♦ D'après AN 2.32, un asappurisa est ingrat (a·kat·aññū - 'il ne sait pas ce qui a été fait [pour lui]') et n'a pas de reconnaissance (a·kata·vedī - 'il ne ressent pas ce qui a été fait [pour lui]').

♦ À AN 2.134, quelqu'un qui, sans avoir investigué, sans avoir examiné (an·anuvicca a·pariy·ogāhetvā), fait l'éloge de celui qui mérite des reproches (a·vaṇṇ·ārahassa vaṇṇaṃ bhāsati), ou critique celui qui est digne d'éloges (vaṇṇ·ārahassa a·vaṇṇaṃ bhāsati), est un asappurisa. À AN 2.135, il en est de même pour celui qui place sa confiance en des matières qui devraient susciter la méfiance (appasādanīye ṭhāne pasādaṃ upadaṃseti) ou qui est méfiant vis-à-vis de matières qui devraient susciter la confiance (pasādanīye ṭhāne appasādaṃ upadaṃseti).

♦ À AN 2.136, celui qui se comporte de manière erronée (micchā·paṭipajjati) envers sa mère ou son père est un asappurisa, et à AN 2.137, il en va de même pour le Tathāgata ou l'un de ses disciples (tathāgata·sāvaka).

♦ À AN 10.61, le fait d'écouter un enseignement qui contredit le saddhamma est causé par l'association avec des asappurisas.



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āsava: ce qui s'écoule: fuite, écoulement.

1) essence, l'extrait intoxiquant ou la sécrétion d'un arbre ou d'une fleur.

2) ce qui s'écoule d'une plaie (AN 3.25).

3) ce qui intoxique l'esprit, l'embrouille de telle manière qu'il ne peut s'élever à deux choses plus élevées. Contamination mentale, impureté / corruption de l'esprit, pollution mentale. Le Bouddha désigne souvent arahatta comme étant la destruction des āsavas (āsavakkhaya). Le Nibbedhika Sutta contient une définition des āsava en trois types:

1. kām-āsava

2. bhav-āsava

3. avijj-āsava

Le Sabbāsava Sutta explique en détail comment procéder à leur destruction.



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āsavānaṃ khayañāṇa: [āsava khaya+ñāṇa] connaissance de l'élimination complète des impuretés mentales, qui apparaît avec arahatta. C'est l'un des trois vijjās. La formule qui la décrit est analysée ici.



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asmimāna: [asmi+māna]

la prétention «Je suis».

Le terme asmi·māna peut être considéré comme une variante de māna, qui constitue l'un des cinq saṃyojanas ne disparaissant qu'avec arahatta, ainsi que l'un des sept anusayas. Il s'agit donc essentiellement de quelque chose dont il faut se débarrasser.

♦ À cet égard, anicca·saññā appliquée aux cinq upādāna·kkhandhas est souvent présentée comme le moyen d'éradiquer asmi·māna, e.g.:


SN 22.102

“kathaṃ bhāvitā ca, bhikkhave, aniccasaññā kathaṃ bahulīkatā... sabbaṃ asmimānaṃ samūhanati? ‘iti rūpaṃ, iti rūpassa samudayo, iti rūpassa atthaṅgamo; iti vedanā... iti saññā... iti saṅkhārā... iti viññāṇaṃ, iti viññāṇassa samudayo, iti viññāṇassa atthaṅgamo’ti. evaṃ bhāvitā kho, bhikkhave, aniccasaññā evaṃ bahulīkatā... sabbaṃ asmimānaṃ samūhanatī”ti.

Et comment, mendiants, la perception de l'impermanence est-elle développée et pratiquée souvent, de telle manière à éradiquer... toute prétention 'Je suis'? «Voici la forme, voici l'apparition de la Forme, voici l'extinction de la Forme; voici le Ressenti... voici la Perception... voici les Fabrications... voici la Conscience, voici l'apparition de la Conscience, voici l'extinction de la Conscience': voici comment la perception de l'impermanence est développée et pratiquée souvent, de telle manière à éradiquer... toute prétention 'Je suis'.


Dans une déclaration équivalente, le terme asmi·māna est mentionné comme s'appliquant aux cinq upādāna·kkhandhas, et l'expression anicca·saññā est remplacée par «udayabbay·ānupassī' (observant l'apparition et l'extinction).


MN 122

pañca kho ime, ānanda, upādānakkhandhā yattha bhikkhunā udayabbayānupassinā vihātabbaṃ. ‘iti rūpaṃ iti rūpassa samudayo iti rūpassa atthaṅgamo, iti vedanā... iti saññā... iti saṅkhārā... iti viññāṇaṃ iti viññāṇassa samudayo iti viññāṇassa atthaṅgamo’ti. tassa imesu pañcasu upādānakkhandhesu udayabbayānupassino viharato yo pañcasu upādānakkhandhesu asmimāno so pahīyati.

Il y a ces cinq accumulations d'attachement, dont un mendiant devrait rester à observer l'apparition et l'extinction: «voici la Forme, voici l'apparition de la Forme, voici l'extinction de la Forme; voici le Ressenti... voici la Perception... voici les Fabrications... voici la Conscience, voici l'apparition de la Conscience, voici l'extinction de la Conscience'. Tandis qu'il reste à observer l'apparition et l'extinction dans ces cinq accumulations d'attachement, il abandonne la prétention 'Je suis' par rapport aux cinq accumulations d'attachement.


En fait, il est révélé à AN 9.1 qu'anicca·saññā ne mène pas directement à asmi·māna·samugghāta (éradication de la prétention 'Je suis'): anicca·saññā mène dans un premier temps à anatta·saññā, qui est la cause réelle de cette éradication:


AN 9.1

Aniccasaññā bhāvetabbā asmimānasamugghātāya. Aniccasaññino, bhikkhave, anattasaññā saṇṭhāti. anattasaññī asmimānasamugghātaṃ pāpuṇāti diṭṭheva dhamme nibbānan”ti

La perception de l'impermanence devrait être développée pour l'éradication de la prétention 'Je suis'. Chez celui qui perçoit l'impermanence, la perception du non-soi s'installe. Celui qui perçoit le non-soi atteint l'éradication de la prétention 'Je suis', [c'est à dire] l'Extinction dans ce monde visible.


♦ Un outil complémentaire pour abandonner asmi·māna est kāyagatāsati:


AN 1.588

ekadhamme, bhikkhave, bhāvite bahulīkate asmimāno pahīyati. katamasmiṃ ekadhamme? kāyagatāya satiyā.

Il y a une chose, mendiants, qui lorsqu'elle est développée et pratiquée fréquemment, la prétention 'Je suis' est abandonnée. Quelle est cette chose? La présence de l'esprit dirigée vers le corps.


AN 6.29, qui présente une liste singulière d'anussatis, fournit une information plus spécifique: ce sont les neuf contemplations de sivathikas qui aident à éradiquer asmi·māna:


AN 6.29

so imameva kāyaṃ evaṃ upasaṃharati: ‘ayampi kho kāyo evaṃdhammo evaṃbhāvī evaṃanatīto’ti. idaṃ, bhante, anussatiṭṭhānaṃ evaṃ bhāvitaṃ evaṃ bahulīkataṃ asmimānasamugghātāya saṃvattati.

Il compare ce même corps avec lui [le cadavre]: «ce corps a également cette nature, il deviendra comme cela, il n'en n'est pas exempt.» Ce sujet de remémoration, lorsqu'il est développé et pratiqué souvent de cette manière, mène à l'éradication de la prétention 'Je suis'.


♦ On trouve dans les souttas plusieurs évocations illustratives d'asmi·māna ou de son éradication. À SN 35.214, le pratiquant est comparé à une bûche qui flotte sur un fleuve et qui ira jusqu'à l'océan (qui représente nibbāna), si elle n'est pas arrêtée en route. L'un des obstacles possibles est asmi·māna, qui est comparé à 'se trouver échoué sur un haut-fond' (thale ussādo).

À AN 4.38, après l'éradication d'asmi·māna, un mendiant est appelé «patilīna», qui pourrait signifier 'réservé', 'calme', 'non ostentatoire', 'sans prétention', et que le commentaire explique comme signifiant 'caché' ou 's'étant isolé'.

À AN 5.71, celui qui a abandonné asmi·māna est appelé un ariya 'dont la bannière est descendue' (panna·ddhajo), 'dont le fardeau est posé' (panna·bhāra) et qui est 'détaché' ou 'désentravé' (visaṃyutta).



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asekha: [a+sekha] individu au-delà de l'entraînement. Autrement dit, un arahant.



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assāda: agrément, attrait, charme, jouissance, satisfaction (apparente). Souvent cité en conjonction avec ādīnava et nissaraṇa en tant que caractéristiques devant être comprises dans le cas de divers dhammas: les cinq upādānakkhandhas, kāma, certaines diṭṭhis etc. L'assāda d'un dhamma particulier est souvent décrit comme les sukha et somanassa qui apparaissent de par sa présence. Les assāda de kāma, rūpa et vedanā sont expliqués en détail à MN 13.



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assutavā: [a+suta+vā] individu sans instruction - lit: qui n'a pas entendu.



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asubha: [a+subha]

1) (adj:) répugnant, infect, repoussant, dégoûtant, déplaisant, laid, impur.

2) (n:) non-beauté, laideur, impureté.

Presque un synonyme de paṭikūla. La contemplation d'un asubha·nimitta est le moyen par lequel on développe asubha·saññā.

♦ La contemplation d'un objet asubha sert exclusivement à éradiquer rāga (e.g. MN 62, AN 6.107) ou kāma·cchanda, qui constitue l'un des cinq nīvaraṇas qu'il faut avoir vaincu pour atteindre le premier jhāna (à l'aide d'un asubha·nimitta, à SN 46.51 et AN 1.16).

♦ Dans l'Aṅguttara Nikāya, l'expression bhikkhu asubhānupassī kāye viharati (un bhikkhu reste à observer asubha dans le corps) apparaît comme un synonyme de la pratique d'asubha·saññāAN 10.60), souvent appliquée spécifiquement à kāya, et généralement juxtaposée à āhāre paṭikūla·saññī, sabba·loke an·abhirata·saññī, sabba·saṅkhāresu anicc·ānupassī, et maraṇa·saññ[ī]. Cet ensemble de cinq facteurs est présenté de diverses manières synonymes comme menant à nibbāna (e.g. AN 5.69). Ils peuvent aussi mener un bhikkhus malade à arahatta (AN 5.121). Alternativement, dans certains cas, ils ne mènent qu'à anāgāmita (AN 5.122).

♦ L'expression asubhānupassī kāye viharati est également décrite à AN 4.163 comme une manière de pratiquer qui est déplaisante (dukkhā paṭipadā).

♦ Considérer comme subha ce qui est en réalité asubha constitue l'une de quatre saññā·vipallāsa (distortions de la perception), citta·vipallāsa (perversions de l'esprit), diṭṭhi·vipallāsa (inversions des vues), les trois autres étant les mécompréhensions correspondantes d'aniccā, dukkha et anatta (AN 4.49).

♦ À SN 54.9, le danger inhérent à cette pratique est rendu évident, puisqu'elle amène de nombreux bhikkhus à se suicider. On peut en déduire qu'ils n'ont pas appliqué yoniso manasi·kāra correctement et qu'ils ont ainsi multiplié leur aversion au lieu de faire disparaître rāga ou kāma·cchanda. Après cet incident, le Bouddha recommande ānāpānassati·samādhi comme un moyen d'atteindre le calme, le bien-être, et faire disparaître les akusala dhammas.

♦ Pour davantage d'informations concernant les pratiques asubha, voir asubha·nimitta et asubha·saññā ci-dessous.



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asubhanimitta: [asubha+nimitta]

objet répugnant, caractéristique répugnante. La pratique consiste à appliquer l'esprit à quelque chose de répugnant, soit per se (cadavres à divers stades de putréfaction, par exemple), ou aux aspects répugnants de choses habituellement perçues autrement, comme le corps (dont 31 parties sont identifiées, voir ici) ou la nourriture. De manière générale, un asubha·nimitta peut aussi être défini comme un objet qui permet la pratique d'asubha·saññā. Il est bon de noter que cette pratique peut être dangereuse, car si yoniso manasi·kāra n'est pas appliqué correctement, on peut en fait simplement multiplier son aversion, comme cela se produit à SN 54.9, où de nombreux bhikkhus se suicident.

♦ Un asubha·nimitta fait disparaître kāma·cchanda, qui est l'un des nīvaraṇas (SN 46.51 et AN 1.16). Il fait également disparaître rāga (AN 3.68).

♦ Une pratique utilisant des asubha·nimittas est décrite avec le plus de détails dans la section concernant les observations de charniers (sivathika) du Mahā·sati·paṭṭhāna Sutta, bien qu'elle ne soit pas directement mentionnée avec cette terminologie.

♦ Pour davantage d'informations concernant les pratiques asubha, voir asubha·saññā ci-dessous.



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asubhasaññā: [asubha+saññā]

perception du répugnant, perception de la laideur, perception de la non-beauté. Cette pratique est expliquée à AN 10.60: elle consiste à se remémorer 31 parties du corps.

♦ D'après AN 7.49, lorsqu'on applique son esprit à cette pratique, il se détourne automatiquement de methuna·dhamma·samāpatti (engagement dans l'acte sexuel).

♦ Les sept bojjhaṅgas peuvent être développés en conjonction avec asubha·saññā (SN 46.72).

♦ D'après AN 7.27, aussi longtemps que les bhikkhus pratiquent asubha·saññā, ils seront prospères et ne déclineront pas.

♦ Dans l'Aṅguttara Nikāya, asubha·saññā apparaît presque toujours accompagnée d'āhāre paṭikūla·saññā, sabba·loke an·abhirata·saññā et maraṇa·saññā. Elles sont souvent recommandées collectivement dans le but de comprendre ou d'éradiquer rāga (e.g. AN 5.303).

♦ Les autres perceptions souvent associées avec asubha·saññā incluent anicca·saññā, anicce dukkha·saññā, anatta·saññā, ādīnava·saññā, pahāna·saññā, virāga·saññā et nirodha·saññā.



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asura: êtres ressemblant à des titans ou des anges déchus. Ils sont considérés comme ressemblant aux devas, mais comme vivant dans un duggati, dans un état de malheur. Ils sont décrits comme ayant une nature hostile, et ils sont surtout connus pour faire la guerre aux dévas et leur chef, Sakka. Leur chef s'appelle Vepacitti.



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ātāpī:

(adj:) ardent, diligent, sérieux dans l'effort, zélé, actif.

Le terme apparaît le plus souvent dans les formules de Satipaṭṭhāna:


DN 22

bhikkhu kāye kāyānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhā-domanassaṃ.

un mendiant reste à observer le corps dans le corps, ardent, doué d'une compréhension attentive, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et affliction mentale vis-à-vis du monde.


Il est défini explicitement dans l'Anottappī Sutta, par des formules qui rappellent celles qui décrivent sammā·vāyāma:


SN 16.2

“kathañcāvuso, ātāpī hoti? idhāvuso, bhikkhu ‘anuppannā me pāpakā akusalā dhammā uppajjamānā anatthāya saṃvatteyyun’ti ātappaṃ karoti, ‘uppannā me pāpakā akusalā dhammā appahīyamānā anatthāya saṃvatteyyun’ti ātappaṃ karoti, ‘anuppannā me kusalā dhammā anuppajjamānā anatthāya saṃvatteyyun’ti ātappaṃ karoti, ‘uppannā me kusalā dhammā nirujjhamānā anatthāya saṃvatteyyun’ti ātappaṃ karoti. evaṃ kho, āvuso, ātāpī hoti.

Et comment, ami, est-on ardent? En cela, ami, un mendiant s'exerce ardemment [en se disant:] «Si les états mentaux mauvais et désavantageux qui ne sont pas apparus se mettent à apparaître, cela mènera à mon malheur.» Il s'exerce ardemment [en se disant:] «Si les états mentaux mauvais et désavantageux qui sont apparus ne sont pas abandonnés, cela mènera à mon malheur.» Il s'exerce ardemment [en se disant:] «Si les états mentaux avantageux qui ne sont pas apparus ne se mettent pas à apparaître, cela mènera à mon malheur.» Il s'exerce ardemment [en se disant:] «Si les états mentaux avantageux qui sont apparus se mettent à disparaître, cela mènera à mon malheur.» Voici, ami, comment on est ardent.


Cette définition est étendue pour inclure la capacité à endurer des dukkha·vedanā extrêmes dans l'Ātappakaraṇīya Sutta:


AN 3.49

“yato kho, bhikkhave, bhikkhu anuppannānaṃ pāpakānaṃ akusalānaṃ dhammānaṃ anuppādāya ātappaṃ karoti, anuppannānaṃ kusalānaṃ dhammānaṃ uppādāya ātappaṃ karoti, uppannānaṃ sārīrikānaṃ vedanānaṃ dukkhānaṃ tibbānaṃ kharānaṃ kaṭukānaṃ asātānaṃ amanāpānaṃ pāṇaharānaṃ adhivāsanāya ātappaṃ karoti, ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu ātāpī nipako sato sammā dukkhassa antakiriyāyā”ti.

Lorsqu'un mendiant exerce son ardeur pour la non-apparition des états mentaux mauvais et désavantageux qui ne sont pas encore apparus, qu'il exerce son ardeur pour l'apparition des états mentaux avantageux qui ne sont pas encore apparus, qu'il exerce son ardeur pour endurer les ressentis corporels apparus qui sont douloureux, incisifs, aigus, perçants, désagréables, déplaisants, menaçant la vie, on dit que ce mendiant est ardent, alerte et présent d'esprit pour mettre correctement un terme au mal-être.


Un autre exemple de ce que signifie être ātāpī est donné dans le Cara Sutta:


AN 4.11

“carato cepi... ṭhitassa cepi... nisinnassa cepi... sayānassa cepi, bhikkhave, bhikkhuno uppajjati kāmavitakko vā byāpādavitakko vā vihiṃsāvitakko vā, taṃ ce bhikkhu nādhivāseti, pajahati vinodeti byantīkaroti anabhāvaṃ gameti, sayānopi, bhikkhave, bhikkhu jāgaro evaṃbhūto ‘ātāpī ottāpī satataṃ samitaṃ āraddhavīriyo pahitatto’ti vuccati.

Mendiants, si lorsqu'il marche... lorsqu'il se tient debout... lorsqu'il se tient assis... lorsqu'il se tient couché en état de veille, une pensée de sensualité, une pensée de malveillance, ou une pensée de non-inoffensivité apparaît chez un mendiant et qu'il n'y consent pas, qu'il l'abandonne, qu'il la dissipe, qu'il l'élimine, qu'il la fait disparaître, on dit d'un mendiant se tenant couché dans cet état de veille qu'il est ardent, qu'il est scrupuleux, qu'il est constamment énergique et qu'il se voue à l'effort.


Et dans le Sīla Sutta:


AN 4.12

“carato cepi... ṭhitassa cepi... nisinnassa cepi... sayānassa cepi, bhikkhave, bhikkhuno jāgarassa abhijjhābyāpādo vigato hoti, thinamiddhaṃ pahīnaṃ hoti, uddhaccakukuccaṃ pahīnaṃ hoti, vicikicchā pahīnā hoti, āraddhaṃ hoti vīriyaṃ asallīnaṃ, upaṭṭhitā sati asammuṭṭhā, passaddho kāyo asāraddho, samāhitaṃ cittaṃ ekaggaṃ, sayānopi, bhikkhave, bhikkhu jāgaro evaṃbhūto ‘ātāpī ottāpī satataṃ samitaṃ āraddhavīriyo pahitatto’ti vuccatī”ti.

Mendiants, si lorsqu'il marche... lorsqu'il se tient debout... lorsqu'il se tient assis... lorsqu'il se tient couché en état de veille, la convoitise et la malveillance sont éliminées chez un mendiant, si la léthargie et la somnolence sont abandonnées, si l'agitation mentale et la préoccupation sont abandonnées, si le doute est abandonné, si son énergie est activée, sans défaillance, si sa présence d'esprit est mise en place, sans étourderie, si son corps est serein, sans excitation, si son esprit est concentré, unifié, alors on dit d'un mendiant se tenant couché dans cet état de veille qu'il est ardent, qu'il est scrupuleux, qu'il est constamment énergique et qu'il se voue à l'effort.


Une liste de termes liés à ātappaṃ karoti pouvant aider à cerner le sens d'ātāpī est donnée à SN 12.87: sikkhā karoti (pratiquer l'entraînement), yoga karoti (se dédier), chanda karoti (exercer son désir), ussoḷhī karoti (faire un effort), appaṭivānī karoti (exercer sa persistance), vīriyaṃ karoti (exercer son énergie), sātaccaṃ karoti (exercer sa persévérance), sati karoti (exercer sa présence d'esprit), sampajaññaṃ karoti (exercer sa compréhension attentive), appamādo karoti (être assidu).


SN 12.87

upādānaṃ, bhikkhave, ajānatā apassatā yathābhūtaṃ upādāne yathābhūtaṃ ñāṇāya sikkhā karaṇīyā... yogo karaṇīyo... chando karaṇīyo... ussoḷhī karaṇīyā... appaṭivānī karaṇīyā... ātappaṃ karaṇīyaṃ... vīriyaṃ karaṇīyaṃ... sātaccaṃ karaṇīyaṃ... sati karaṇīyā... sampajaññaṃ karaṇīyaṃ.. appamādo karaṇīyo.

Mendiants, celui qui ne connaît pas, qui ne voit l'attachement tel qu'il est dans les faits devrait pratiquer l'entraînement... se dédier... exercer son désir... faire un effort... exercer sa persistance... exercer son ardeur... exercer son énergie... exercer sa persévérance... exercer sa présence d'esprit... exercer la compréhension attentive... être assidu afin de connaître l'attachement tel qu'il est dans les faits.


On trouve à DN 3 une autre liste qui rajoute padhāna, anuyoga et sammā·manasikāra (probablement un synonyme de yoniso manasikāra):


DN 3

ekacco samaṇo vā brāhmaṇo vā ātappamanvāya padhānamanvāya anuyogamanvāya appamādamanvāya sammāmanasikāramanvāya tathārūpaṃ cetosamādhiṃ phusati

Un certain renonçant ou brahmane, par son ardeur, par son effort, par sa persévérance, par son assiduité, par ses considérations correctes, atteint une telle concentration de l'esprit


Certains souttas aident à comprendre ce que signifie être ātāpī, dans le sens où ils expliquent ce qui peut arriver lorsque le pratiquant se trouve dans cet état:


SN 36.7

“tassa ce, bhikkhave, bhikkhuno evaṃ satassa sampajānassa appamattassa ātāpino pahitattassa viharato uppajjati sukhā vedanā... dukkhā vedanā... adukkhamasukhā vedanā so evaṃ pajānāti: ‘uppannā kho myāyaṃ adukkhamasukhā vedanā. sā ca kho paṭicca, no appaṭicca. kiṃ paṭicca? imameva kāyaṃ paṭicca. ayaṃ kho pana kāyo anicco saṅkhato paṭiccasamuppanno. aniccaṃ kho pana saṅkhataṃ paṭiccasamuppannaṃ kāyaṃ paṭicca uppannā adukkhamasukhā vedanā kuto niccā bhavissatī’ti! so kāye ca adukkhamasukhāya vedanāya aniccānupassī viharati, vayānupassī viharati, virāgānupassī viharati, nirodhānupassī viharati, paṭinissaggānupassī viharati. tassa kāye ca adukkhamasukhāya ca vedanāya aniccānupassino viharato, vayānupassino viharato, virāgānupassino viharato, nirodhānupassino viharato, paṭinissaggānupassino viharato, yo kāye ca adukkhamasukhāya ca vedanāya avijjānusayo, so pahīyati.

Lorsque chez un mendiant demeurant ainsi présent d'esprit, doué de compréhension attentive, diligent, ardent et voué à l'effort, apparaît un ressenti agréable... désagréable... neutre, il comprend ainsi: 'Ce ressenti neutre est apparu en moi, et il est apparu sur la base de quelque chose, pas sur la base de rien. Sur la base de quoi? Sur la base de ce corps. Et ce corps est inconstant, conditionné, et apparu de manière dépendante. Comment donc un ressenti neutre étant apparu sur la base de ce corps, qui est inconstant, conditionné, et apparu de manière dépendante, pourrait-il être constant? Il reste à observer l'inconstance dans le corps et le ressenti neutre, il reste à observer l'arrêt, il reste à observer la disparition, il reste à observer la cessation, il reste à observer le rejet. Lorsqu'il reste à observer l'inconstance dans le corps et le ressenti neutre, qu'il reste à observer l'arrêt, qu'il reste à observer la disparition, qu'il reste à observer la cessation, qu'il reste à observer le rejet, tout penchant latent à l'ignorance envers le corps et le ressenti neutre est abandonné.


Pour une compréhension plus approfondie de ce que l'expression a pu signifier à l'époque, il est intéressant de se pencher sur les mots de la même famille. On peut commencer par noter que le mot Sanskrit le plus proche est ātapya (आतप्य), qui signifie «être sous le soleil».

1) Le premier niveau de connotation est illustré par le verbe tapati, qui signifie «briller», comme à SN 1.26: «divā tapati ādicco' (le soleil brille pendant le jour) ou à SN 21.11: «sannaddho khattiyo tapati' (le khattiya brille, vêtu de son armure).

2) Le deuxième niveau de connotation peut être dérivé du premier en notant que dans un climat tropical, rester au soleil se révèle généralement être une expérience chaude et déplaisante, ce qui pourrait être la raison pour laquelle tapati finit par faire référence au dukkha·vipāka qui apparaît suite à un akusala kamma. Ainsi, à AN 10.141, le micchā·paṭipadā à dix composantes est appelé «l'enseignement qui cause la tourmente' (tapanīyo dhammo). Le Tapanīya Sutta fournit davantage de détails au sujet de la nature de ces tourments:


AN 2.3

“dveme, bhikkhave, dhammā tapanīyā. katame dve? idha, bhikkhave, ekaccassa kāyaduccaritaṃ kataṃ hoti, akataṃ hoti kāyasucaritaṃ; vacīduccaritaṃ kataṃ hoti; akataṃ hoti vacīsucaritaṃ; manoduccaritaṃ kataṃ hoti, akataṃ hoti manosucaritaṃ. so ‘kāyaduccaritaṃ me katan’ti tappati, ‘akataṃ me kāyasucaritan’ti tappati; ‘vacīduccaritaṃ me katan’ti tappati, ‘akataṃ me vacīsucaritan’ti tappati; ‘manoduccaritaṃ me katan’ti tappati, ‘akataṃ me manosucaritan’ti tappati. ime kho, bhikkhave, dve dhammā tapanīyā”ti.

Mendiants, ces deux choses provoquent le tourment. Quelles sont ces deux? En cela, mendiants, un certain individu s'est engagé dans la méconduite corporelle et pas dans la bonne conduite corporelle; il s'est engagé dans la méconduite verbale et pas dans la bonne conduite verbale; il s'est engagé dans la méconduite mentale et pas dans la bonne conduite mentale. Il est mortifié, [en pensant]: «Je me suis engagé dans la méconduite corporelle»; il est mortifié, [en pensant]: «Je ne me suis pas engagé dans la bonne conduite corporelle»; il est mortifié, [en pensant]: «Je me suis engagé dans la méconduite verbale»; il est mortifié, [en pensant]: «Je ne me suis pas engagé dans la bonne conduite verbale»; il est mortifié, [en pensant]: «Je me suis engagé dans la méconduite mentale»; il est mortifié, [en pensant]: «Je ne me suis pas engagé dans la bonne conduite mentale.» Voici, mendiants, quelles sont ces deux choses qui provoquent le tourment.


On trouve également divers exemples de mots liés à tapati, utilisés en référence à dukkha·vipāka ainsi qu'au remords dont celui qui a mal agi fait l'expérience:


SN 2.8

akataṃ dukkaṭaṃ seyyo, pacchā tapati dukkaṭaṃ.

Il vaut mieux ne pas réaliser une mauvaise action, car une mauvaise action, plus tard, apporte le tourment.



SN 2.22

na taṃ kammaṃ kataṃ sādhu, yaṃ katvā anutappati.

Une action qui, une fois réalisée, apporte le tourment n'est pas bien réalisée.



Dhp 17

idha tappati pecca tappati,
pāpakārī ubhayattha tappati.
'pāpaṃ me katan'ti tappati,
bhiyyo tappati duggatiṃ gato.

Celui qui fait le mal est tourmenté ici et est tourmenté dans l'au-delà,
Il est tourmenté dans les deux [mondes].
Il est tourmenté, [en pensant]: «J'ai fait le mal»,
Et il est tourmenté encore plus lorsqu'il se rend dans une mauvaise destination [après la mort].



3) La troisième nuance de connotation peut également être dérivée de la première, puisque rester sous le soleil peut aussi être un symbole pour l'effort physique, par exemple pour gagner sa vie:


AN 5.33

“yo naṃ bharati sabbadā,
niccaṃ ātāpi ussuko.
sabbakāmaharaṃ posaṃ,
bhattāraṃ nātimaññati.

Celui qui s'occupe toujours d'elle
Constamment ardent et zélé
L'homme qui lui apporte ce qu'elle désire,
Son mari elle ne méprise point.


Dans un autre exemple, une personne subjuguée par les trois akusala·mūlas ne fait aucun effort pour corriger les faussetés qu'il entend:


AN 3.69

abhūtena vuccamāno ātappaṃ karoti tassa nibbeṭhanāya itipetaṃ atacchaṃ itipetaṃ abhūtanti.

lorsqu'on lui parle de ce qui n'est pas factuel, il fait un effort pour le corriger et donner les raisons pour lesquelles c'est faux et non factuel



4) La quatrième connotation, plus forte, est celle de l'ascétisme ou des austérités.


MN 12

iti evarūpaṃ anekavihitaṃ kāyassa ātāpana-paritāpan-ānuyogamanuyutto viharāmi. idaṃsu me, sāriputta, tapassitāya hoti.

Ainsi, je me consacrais de diverses manières à la pratique de tourmenter et mortifier le corps. Tel était mon ascétisme.


Ces austérités sont décrites dans le Kandaraka Sutta:


MN 51

“katamo ca, bhikkhave, puggalo attantapo attaparitāpanānuyogamanuyutto? idha, bhikkhave, ekacco puggalo acelako hoti muttācāro hatthāpalekhano naehibhaddantiko natiṭṭhabhaddantiko; nābhihaṭaṃ na uddissakataṃ na nimantanaṃ sādiyati; so na kumbhimukhā paṭiggaṇhāti na kaḷopimukhā paṭiggaṇhāti na eḷakamantaraṃ na daṇḍamantaraṃ na musalamantaraṃ na dvinnaṃ bhuñjamānānaṃ na gabbhiniyā na pāyamānāya na purisantaragatāya na saṅkittīsu na yattha sā upaṭṭhito hoti na yattha makkhikā saṇḍasaṇḍacārinī; na macchaṃ na maṃsaṃ na suraṃ na merayaṃ na thusodakaṃ pivati.

Et quel est, mendiants, l'individu qui se mortifie lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même? En cela, un certain individu pratique la nudité, rejetant les conventions, léchant ses mains après son repas, ne venant pas lorsqu'on le lui demande, ne s'arrêtant pas lorsqu'on le lui demande. Il n'accepte pas ce qu'on lui offre, ni ce qu'on lui adresse, ni une invitation. Il ne reçoit rien qui provienne du bord d'une jarre, il ne reçoit rien qui provienne du bord d'une casserole, rien qui soit passé par le seuil d'une maison, rien qui vienne avec un bâton, rien qui ait été passé au pilon, rien qui ait été donné par deux personnes mangeant ensemble, rien qui ait été donné par une femme enceinte, rien qui ait été donné par une femme qui alaite, rien qui ait été donné par une femme qui fréquente les hommes, rien qui provienne d'un endroit où il a été déclaré que de la nourriture serait distribuée, rien qui provienne d'un endroit où un chien attend, rien qui provienne d'un endroit où il y a des nuages de mouches. Il n'accepte ni poisson ni viande, il ne boit ni liqueur, ni boisson fermentée, ni bière.

so ekāgāriko vā hoti ekālopiko, dvāgāriko vā hoti dvālopiko... sattāgāriko vā hoti sattālopiko; ekissāpi dattiyā yāpeti, dvīhipi dattīhi yāpeti... sattahipi dattīhi yāpeti; ekāhikampi āhāraṃ āhāreti, dvīhikampi āhāraṃ āhāreti... sattāhikampi āhāraṃ āhāreti iti evarūpaṃ aḍḍhamāsikaṃ pariyāyabhattabhojanānuyogamanuyutto viharati.

Il s'en tient à une maison et un morceau de nourriture, ou deux maisons et deux morceaux de nourriture... ou sept maisons et sept morceaux de nourriture. Il se nourrit d'une offrande [par jour], il se nourrit de deux offrandes [par jour]... il se nourrit de sept offrandes [par jour]. Il mange de la nourriture une fois par jour, il mange de la nourriture une fois tous les deux jours... il mange de la nourriture une fois tous les sept jours. Ainsi, il se consacre à la pratique de ne manger de repas qu'à certains intervalles s'étendant jusqu'à un demi-mois.

so sākabhakkho vā hoti, sāmākabhakkho vā hoti, nīvārabhakkho vā hoti, daddulabhakkho vā hoti, haṭabhakkho vā hoti, kaṇabhakkho vā hoti, ācāmabhakkho vā hoti, piññākabhakkho vā hoti, tiṇabhakkho vā hoti, gomayabhakkho vā hoti; vanamūlaphalāhāro yāpeti pavattaphalabhojī. so sāṇānipi dhāreti, masāṇānipi dhāreti, chavadussānipi dhāreti, paṃsukūlānipi dhāreti, tirīṭānipi dhāreti, ajinampi dhāreti, ajinakkhipampi dhāreti, kusacīrampi dhāreti, vākacīrampi dhāreti, phalakacīrampi dhāreti, kesakambalampi dhāreti, vāḷakambalampi dhāreti, ulūkapakkhampi dhāreti; kesamassulocakopi hoti, kesamassulocanānuyogamanuyutto, ubbhaṭṭhakopi hoti āsanapaṭikkhitto, ukkuṭikopi hoti ukkuṭikappadhānamanuyutto, kaṇṭakāpassayikopi hoti kaṇṭakāpassaye seyyaṃ kappeti; sāyatatiyakampi udakorohanānuyogamanuyutto viharati iti evarūpaṃ anekavihitaṃ kāyassa ātāpanaparitāpanānuyogamanuyutto viharati. ayaṃ vuccati, bhikkhave, puggalo attantapo attaparitāpanānuyogamanuyutto.

Il ne mange que des légumes, ou bien il ne mange que du millet, ou il ne mange que du riz brut, ou il ne mange que du riz daddoula, ou il ne mange que des plantes d'eau, ou il ne mange que du son de riz, ou il ne mange que de la mousse de riz, ou il ne mange que de la farine de sésame, ou il ne mange que des herbes, ou bien il ne mange que de la bouse de vache. Il se nourrit de racines et de fruits de la forêt, il se nourrit de fruits tombés. Il porte des haillons en chanvre, il porte des haillons de chanvre mélangé, il porte un linceul, il porte des haillons abandonnés comme déchets, il porte des haillons en écorce de tirita, il porte une peau d'antilope, il porte un manteau en peau d'antilope, il porte des haillons en herbe koussa, il porte des haillons faits d'écorces, il porte des haillons faits en bandes d'écorces, il porte une couverture faite de cheveux, il porte une couverture faite en laine d'animaux sauvages, il porte des haillons faits d'ailes de hiboux. Il s'arrache les cheveux et la barbe, et se consacre à la pratique consistant à s'arracher les cheveux et la barbe, il se tient constamment debout, rejetant la position assise, il se tient accroupi et se consacre à la pratique consistant à l'effort de se tenir accroupi, il s'allonge sur des pics et fait d'un ensemble de pics son matelas, il se consacre à la pratique de se baigner dans l'eau une troisième fois le soir venu. Ainsi, il se consacre à la pratique de mortifier et torturer le corps de diverses manières.


Étant donnée d'une part la proximité du terme ātāpī avec le vocabulaire de l'austérité et des mortifications de soi, que le Bouddha rejette, et de l'autre le fait que le Bouddha recommande d'être ātāpī (surtout dans les formules décrivant les satipaṭṭhānas), afin de comprendre plus précisément ce qu'il entendait par ātāpī, il semble utile d'examiner plus en détail quelle était la position du Bouddha par rapport à la pratique des austérités.

En premier lieu, il faut garder à l'esprit que le Bouddha rejette clairement la mortification de soi, dès son premier discours, le Dhamma·cakka·ppavattana Sutta:


SN 56.11

“dveme, bhikkhave, antā pabbajitena na sevitabbā. katame dve? yo cāyaṃ kāmesu kāmasukhallikānuyogo hīno gammo pothujjaniko anariyo anatthasaṃhito, yo cāyaṃ attakilamathānuyogo dukkho anariyo anatthasaṃhito.

Mendiants, ces deux extrêmes ne devraient pas être poursuivis par ceux qui ont quitté le foyer. Quels sont ces deux? La poursuite du bien-être sensuel dans la sensualité, qui est inférieure, vulgaire, qui est caractéristique des gens ordinaires, ig·noble et préjudiciable, et la poursuite de la mortification de soi, qui est douloureuse, ig·noble et préjudiciable.


Mais dans le Vajjiyamāhita Sutta, le Bouddha dit qu'il ne rejette pas catégoriquement 'tout ascétisme' ni 'tout ascète menant une vie rude', puisque cela dépend de savoir si les pratiques en question éliminent ou non les états mentaux désavantageux et contribuent au développement des états mentaux avantageux:


AN 10.94

— “saccaṃ kira, gahapati, samaṇo gotamo sabbaṃ tapaṃ garahati, sabbaṃ tapassiṃ lūkhājīviṃ ekaṃsena upakkosati upavadatī”ti?

— Est-il vrai, maître de maison, que le renonçant Gotama réprouve tout ascétisme, qu'il désapprouve et critique catégoriquement tout ascète menant une vie rude?

— “na kho, bhante, bhagavā sabbaṃ tapaṃ garahati napi sabbaṃ tapassiṃ lūkhājīviṃ ekaṃsena upakkosati upavadati.

— Bhanté, le Fortuné ne réprouve pas tout ascétisme, et ne désapprouve pas ni ne critique catégoriquement tout ascète menant une vie rude.

...

... [Le Fortuné:]

nāhaṃ, gahapati, sabbaṃ tapaṃ tapitabbanti vadāmi; na ca panāhaṃ, gahapati, sabbaṃ tapaṃ na tapitabbanti vadāmi; nāhaṃ, gahapati, sabbaṃ samādānaṃ samāditabbanti vadāmi; na panāhaṃ, gahapati, sabbaṃ samādānaṃ na samāditabbanti vadāmi; nāhaṃ, gahapati, sabbaṃ padhānaṃ padahitabbanti vadāmi; na panāhaṃ, gahapati, sabbaṃ padhānaṃ na padahitabbanti vadāmi; nāhaṃ, gahapati, sabbo paṭinissaggo paṭinissajjitabboti vadāmi. na panāhaṃ, gahapati, sabbo paṭinissaggo na paṭinissajjitabboti vadāmi; nāhaṃ, gahapati, sabbā vimutti vimuccitabbāti vadāmi; na panāhaṃ, gahapati, sabbā vimutti na vimuccitabbāti vadāmi.

Je ne dis pas, maître de maison, que toute forme d'ascétisme devrait être pratiquée, et je ne dis pas non plus qu'aucune forme d'ascétisme ne devrait être pratiquée. Je ne dis pas que toute observance devrait être pratiquée, et je ne dis pas non plus qu'aucune observance ne devrait être pratiquée. Je ne dis pas que tout type d'effort devrait être effectué, et je ne dis pas non plus qu'aucun type d'effort ne devrait être effectué. Je ne dis pas que toute forme de renonciation devrait être effectuée, et je ne dis pas non plus qu'aucune forme de renonciation ne devrait être effectuée. Je ne dis pas que tout type de libération devrait être atteint, et je ne dis pas non plus qu'aucun type de libération ne devrait être atteint.

“yañhi, gahapati, tapaṃ tapato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti, evarūpaṃ tapaṃ na tapitabbanti vadāmi. yañca khvassa gahapati, tapaṃ tapato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti, evarūpaṃ tapaṃ tapitabbanti vadāmi.

Maître de maison, si en pratiquant une certaine forme d'ascétisme les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent, alors je ne dis pas qu'une telle forme d'ascétisme devrait être pratiquée. Mais si en pratiquant une certaine forme d'ascétisme les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent, alors je dis qu'une telle forme d'ascétisme devrait être pratiquée.

“yañhi, gahapati, samādānaṃ samādiyato... padhānaṃ padahato... paṭinissaggaṃ paṭinissajjato... vimuttiṃ vimuccato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti, evarūpā vimutti na vimuccitabbāti vadāmi. yañca khvassa, gahapati, vimuttiṃ vimuccato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti, evarūpā vimutti vimuccitabbāti vadāmī”ti.

Si en pratiquant une certaine observance... un certain type d'effort... une certaine forme de renonciation... un certain type de libération les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent, alors je ne dis pas qu'un tel type de libération devrait être atteint. Mais si en atteignant un certain type de libération les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent, alors je dis qu'un tel type de libération devrait être atteint.


Mais de nouveau, par contraste, dans le Rāsiya Sutta, sans toutefois rejeter 'tout ascétisme' ni 'tout ascète menant une vie rude', le Bouddha semble pourtant rejeter catégoriquement le fait de se mortifier et se torturer soi-même (attānaṃ ātāpeti paritāpeti), en le présentant comme une raison suffisante en elle-même pour mériter la désapprobation:


SN 42.12

ekamantaṃ nisinno kho rāsiyo gāmaṇi bhagavantaṃ etadavoca:

Une fois assis d'un côté, le chef de village Rasiya dit au Fortuné:

— “sutaṃ metaṃ, bhante, ‘samaṇo gotamo sabbaṃ tapaṃ garahati, sabbaṃ tapassiṃ lūkhajīviṃ ekaṃsena upavadati upakkosatī’ti . ye te, bhante, evamāhaṃsu... kacci te, bhante, bhagavato vuttavādino, na ca bhagavantaṃ abhūtena abbhācikkhanti, dhammassa cānudhammaṃ byākaronti, na ca koci sahadhammiko vādānuvādo gārayhaṃ ṭhānaṃ āgacchatī”ti?

— Bhanté, j'ai entendu dire: «Le renonçant Gotama réprouve tout ascétisme, il désapprouve et critique catégoriquement tout ascète menant une vie rude.» Ceux qui disent cela, Bhanté... est-ce qu'ils disent ce qui a été dit par le Fortuné ou bien le représentent-ils faussement avec ce qui est incorrect? Est-ce qu'ils expliquent le Dhamma tel qu'il est, sans s'exposer à la critique de leurs pairs ni s'engager dans ce qui est matière à reproches?

— “ye te, gāmaṇi, evamāhaṃsu... na me te vuttavādino, abbhācikkhanti ca pana maṃ te asatā tucchā abhūtena”.

— Ceux qui déclarent cela, chef de village... ne disent pas ce que j'ai dit, et ils me représentent faussement avec ce qui est erroné, vide et incorrect.

...

...

“tatra, gāmaṇi, yvāyaṃ tapassī lūkhajīvī attānaṃ ātāpeti paritāpeti, kusalañca dhammaṃ adhigacchati, uttari ca manussadhammā alamariyañāṇadassanavisesaṃ sacchikaroti. ayaṃ, gāmaṇi, tapassī lūkhajīvī ekena ṭhānena gārayho, dvīhi ṭhānehi pāsaṃso. katamena ekena ṭhānena gārayho? attānaṃ ātāpeti paritāpetīti, iminā ekena ṭhānena gārayho. katamehi dvīhi ṭhānehi pāsaṃso? kusalañca dhammaṃ adhigacchatīti, iminā paṭhamena ṭhānena pāsaṃso. uttari ca manussadhammā alamariyañāṇadassanavisesaṃ sacchikarotīti, iminā dutiyena ṭhānena pāsaṃso.

En cela, chef de village, en ce qui concerne l'ascète menant une vie rude qui se mortifie et se torture lui-même, et cependant parvient à un état avantageux, réalise un état surhumain, une distinction en connaissance & vision digne des êtres nobles, cet ascète est critiquable pour une raison et est louable pour deux raisons. Et quelle est la raison pour laquelle il est critiquable? La raison pour laquelle il est critiquable est qu'il se mortifie et se torture lui-même. Et quelles sont les deux raisons pour lesquelles il est louable? La première raison pour laquelle il est louable est qu'il parvient à un état avantageux. La deuxième raison pour laquelle il est louable est qu'il réalise un état surhumain, une distinction en connaissance & vision digne des êtres nobles.


Cependant, cette même association de verbes, «ātāpeti paritāpeti' (signifiant ici chauffer et brûler), est aussi utilisée (bien qu'avec une connotation différente) à MN 101 dans une allégorie illustrant un type de pratique désagréable mais toutefois recommandé:


MN 101

“kathañca, bhikkhave, saphalo upakkamo hoti, saphalaṃ padhānaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu na heva anaddhabhūtaṃ attānaṃ dukkhena addhabhāveti, dhammikañca sukhaṃ na pariccajati, tasmiñca sukhe anadhimucchito hoti. so evaṃ pajānāti: ‘imassa kho me dukkhanidānassa saṅkhāraṃ padahato saṅkhārappadhānā virāgo hoti, imassa pana me dukkhanidānassa ajjhupekkhato upekkhaṃ bhāvayato virāgo hotī’ti. so yassa hi khvāssa dukkhanidānassa saṅkhāraṃ padahato saṅkhārappadhānā virāgo hoti, saṅkhāraṃ tattha padahati. yassa panassa dukkhanidānassa ajjhupekkhato upekkhaṃ bhāvayato virāgo hoti, upekkhaṃ tattha bhāveti. tassa tassa dukkhanidānassa saṅkhāraṃ padahato saṅkhārappadhānā virāgo hoti. evampissa taṃ dukkhaṃ nijjiṇṇaṃ hoti. tassa tassa dukkhanidānassa ajjhupekkhato upekkhaṃ bhāvayato virāgo hoti. evampissa taṃ dukkhaṃ nijjiṇṇaṃ hoti.

"Et comment, mendiants, le travail porte-t-il ses fruits, comment l'effort porte-t-il ses fruits? En cela, mendiants, un mendiant, lorsqu'il n'est pas accablé, ne s'accable pas de mal-être, et ne rejette pas le bien-être qui est en accord avec le Dhamma, bien qu'il ne s'infatue pas de ce bien-être. Il comprend: «Lorsque je m'efforce avec volonté, cette source de mal-être disparaît en moi à cause de cet effort volontaire. Et lorsque j'observe avec équanimité, cette source de mal-être disparaît en moi tandis que je développe l'équanimité.» Alors il s'efforce avec volonté par rapport à cette source de mal-être qui disparaît en lui à cause de cet effort volontaire, et il développe l'équanimité par rapport à cette source de mal-être qui disparaît en lui tandis qu'il développe l'équanimité. Lorsqu'il s'efforce avec volonté, telle ou telle source de mal-être disparaît en lui à cause de cet effort volontaire. Lorsqu'il observe avec équanimité, telle ou telle source de mal-être disparaît en lui tandis qu'il développe l'équanimité. Ainsi, ce mal-être est épuisé.

“seyyathāpi, bhikkhave, puriso itthiyā sāratto paṭibaddhacitto tibbacchando tibbāpekkho. so taṃ itthiṃ passeyya aññena purisena saddhiṃ santiṭṭhantiṃ sallapantiṃ sañjagghantiṃ saṃhasantiṃ. taṃ kiṃ maññatha, bhikkhave, api nu tassa purisassa amuṃ itthiṃ disvā aññena purisena saddhiṃ santiṭṭhantiṃ sallapantiṃ sañjagghantiṃ saṃhasantiṃ uppajjeyyuṃ soka-parideva-dukkha-domanass-ūpāyāsā”ti?

"Imaginez, mendiants, qu'un homme tombe amoureux d'une femme, que son esprit soit attaché à elle par un désir intense, par une passion intense. Il la verrait se tenant debout avec un autre homme, discutant, blaguant et riant. Qu'en pensez-vous, mendiants: tandis qu'il la verrait se tenant ainsi debout avec un autre homme, discutant, blaguant et riant, est-ce que le chagrin, les lamentations, les douleurs, les afflictions mentales et la détresse apparaîtraient?

— “evaṃ, bhante”.

— Oui, Bhanté.

— “taṃ kissa hetu”?

— Et quelle en est la raison?

— “amu hi, bhante, puriso amussā itthiyā sāratto paṭibaddhacitto tibbacchando tibbāpekkho... soka-parideva-dukkha-domanass-ūpāyāsā”ti.

— C'est parce qu'il est tombé amoureux de cette femme, que son esprit est attaché à elle par un désir intense, par une passion intense... qu'apparaissent le chagrin, les lamentations, les douleurs, les afflictions mentales et la détresse.

— “atha kho, bhikkhave, tassa purisassa evamassa: ‘ahaṃ kho amussā itthiyā sāratto paṭibaddhacitto tibbacchando tibbāpekkho. tassa me amuṃ itthiṃ disvā aññena purisena saddhiṃ santiṭṭhantiṃ sallapantiṃ sañjagghantiṃ saṃhasantiṃ uppajjanti sokaparidevadukkhadomanassūpāyāsā. yaṃnūnāhaṃ yo me amussā itthiyā chandarāgo taṃ pajaheyyan’ti. so yo amussā itthiyā chandarāgo taṃ pajaheyya. so taṃ itthiṃ passeyya aparena samayena aññena purisena saddhiṃ santiṭṭhantiṃ sallapantiṃ sañjagghantiṃ saṃhasantiṃ. taṃ kiṃ maññatha, bhikkhave, api nu tassa purisassa amuṃ itthiṃ disvā aññena purisena saddhiṃ santiṭṭhantiṃ sallapantiṃ sañjagghantiṃ saṃhasantiṃ uppajjeyyuṃ sokaparidevadukkhadomanassūpāyāsā”ti?

— Alors, mendiants, cet homme se dirait: «Je suis tombé amoureux de cette femme, mon esprit étant attaché à elle par un désir intense, par une passion intense, et lorsque je la vois se tenant debout avec un autre homme, discutant, blaguant et riant, le chagrin, les lamentations, les douleurs, les afflictions mentales et la détresse apparaissent. Et si j'abandonnais mon désir avide envers cette femme?» Alors il abandonnerait son désir avide envers cette femme, et plus tard, il la verrait se tenant debout avec un autre homme, discutant, blaguant et riant. Qu'en pensez-vous, mendiants: tandis qu'il la verrait se tenant ainsi debout avec un autre homme, discutant, blaguant et riant, est-ce que le chagrin, les lamentations, les douleurs, les afflictions mentales et la détresse apparaîtraient?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.

— “taṃ kissa hetu”?

— Et quelle en est la raison?

— “amu hi, bhante, puriso amussā itthiyā virāgo. tasmā taṃ itthiṃ disvā aññena purisena saddhiṃ santiṭṭhantiṃ sallapantiṃ sañjagghantiṃ saṃhasantiṃ na uppajjeyyuṃ sokaparidevadukkhadomanassūpāyāsā”ti.

— C'est parce qu'il s'est dépassionné vis-à-vis de cette femme, que tandis qu'il voit cette femme se tenant debout avec un autre homme, discutant, blaguant et riant, le chagrin, les lamentations, les douleurs, les afflictions mentales et la détresse n'apparaissent pas.

— “evameva kho, bhikkhave, bhikkhu na heva anaddhabhūtaṃ attānaṃ dukkhena addhabhāveti, dhammikañca sukhaṃ na pariccajati, tasmiñca sukhe anadhimucchito hoti. so evaṃ pajānāti: ‘imassa kho me dukkhanidānassa saṅkhāraṃ padahato saṅkhārappadhānā virāgo hoti, imassa pana me dukkhanidānassa ajjhupekkhato upekkhaṃ bhāvayato virāgo hotī’ti. so yassa hi khvāssa dukkhanidānassa saṅkhāraṃ padahato saṅkhārappadhānā virāgo hoti, saṅkhāraṃ tattha padahati; yassa panassa dukkhanidānassa ajjhupekkhato upekkhaṃ bhāvayato virāgo hoti, upekkhaṃ tattha bhāveti. tassa tassa dukkhanidānassa saṅkhāraṃ padahato saṅkhārappadhānā virāgo hoti: evampissa taṃ dukkhaṃ nijjiṇṇaṃ hoti. tassa tassa dukkhanidānassa ajjhupekkhato upekkhaṃ bhāvayato virāgo hoti: evampissa taṃ dukkhaṃ nijjiṇṇaṃ hoti. evampi, bhikkhave, saphalo upakkamo hoti, saphalaṃ padhānaṃ.

— De la même manière, mendiants, un mendiant, lorsqu'il n'est pas accablé, ne s'accable pas de mal-être, et ne rejette pas le bien-être qui est en accord avec le Dhamma, bien qu'il ne s'infatue pas de ce bien-être. Il comprend: «Lorsque je m'efforce avec volonté, cette source de mal-être disparaît en moi à cause de cet effort volontaire. Et lorsque j'observe avec équanimité, cette source de mal-être disparaît en moi tandis que je développe l'équanimité.» Alors il s'efforce avec volonté par rapport à cette source de mal-être qui disparaît en lui à cause de cet effort volontaire, et il développe l'équanimité par rapport à cette source de mal-être qui disparaît en lui tandis qu'il développe l'équanimité. Lorsqu'il s'efforce avec volonté, telle ou telle source de mal-être disparaît en lui à cause de cet effort volontaire. Lorsqu'il observe avec équanimité, telle ou telle source de mal-être disparaît en lui tandis qu'il développe l'équanimité. Ainsi, ce mal-être est épuisé. Voici, mendiants, comment le travail porte ses fruits, comment l'effort porte ses fruits.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu iti paṭisañcikkhati: ‘yathāsukhaṃ kho me viharato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti; dukkhāya pana me attānaṃ padahato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti. yaṃnūnāhaṃ dukkhāya attānaṃ padaheyyan’ti. so dukkhāya attānaṃ padahati. tassa dukkhāya attānaṃ padahato akusalā dhammā parihāyanti kusalā dhammā abhivaḍḍhanti. so na aparena samayena dukkhāya attānaṃ padahati. taṃ kissa hetu? yassa hi so, bhikkhave, bhikkhu atthāya dukkhāya attānaṃ padaheyya svāssa attho abhinipphanno hoti. tasmā na aparena samayena dukkhāya attānaṃ padahati.

De plus, mendiants, un mendiant considère ceci: «Lorsque je vis comme cela me plaît, les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent. Lorsque je m'efforce dans ce qui est désagréable, les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent. Et si je m'efforçais dans ce qui est désagréable?» Alors il s'efforce dans ce qui est désagréable. Et tandis qu'il s'efforce dans ce qui est désagréable, les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent. Plus tard, il ne s'efforce plus dans ce qui est désagréable. Et quelle en est la raison? Parce qu'il a atteint l'objectif en dessein duquel il s'efforçait dans ce qui est désagréable. C'est pourquoi plus tard, il ne s'efforce plus dans ce qui est désagréable.

seyyathāpi, bhikkhave, usukāro tejanaṃ dvīsu alātesu ātāpeti paritāpeti ujuṃ karoti kammaniyaṃ. yato kho, bhikkhave, usukārassa tejanaṃ dvīsu alātesu ātāpitaṃ hoti paritāpitaṃ ujuṃ kataṃ kammaniyaṃ, na so taṃ aparena samayena usukāro tejanaṃ dvīsu alātesu ātāpeti paritāpeti ujuṃ karoti kammaniyaṃ. taṃ kissa hetu? yassa hi so, bhikkhave, atthāya usukāro tejanaṃ dvīsu alātesu ātāpeyya paritāpeyya ujuṃ kareyya kammaniyaṃ svāssa attho abhinipphanno hoti. tasmā na aparena samayena usukāro tejanaṃ dvīsu alātesu ātāpeti paritāpeti ujuṃ karoti kammaniyaṃ.

Imaginez, mendiants, qu'un fabricant de flèches chauffe et brûle un corps de flèche entre deux flammes pour le rendre droit et pliable. Lorsque le corps de flèche aurait été chauffé et brûlé par le fabricant de flèches entre deux flammes pour le rendre droit et pliable, plus tard le fabricant de flèches ne chaufferait et ne brûlerait plus le corps de flèche entre deux flammes pour le rendre droit et pliable. Et quelle en est la raison? Parce qu'il a atteint l'objectif en dessein duquel il chauffait et brûlait le corps de flèche. C'est pourquoi plus tard, il ne chauffe et ne brûle plus le corps de flèche entre deux flammes pour le rendre droit et pliable.

evameva kho, bhikkhave, bhikkhu iti paṭisañcikkhati: ‘yathāsukhaṃ kho me viharato akusalā dhammā abhivaḍḍhanti, kusalā dhammā parihāyanti; dukkhāya pana me attānaṃ padahato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti. yaṃnūnāhaṃ dukkhāya attānaṃ padaheyyan’ti. so dukkhāya attānaṃ padahati. tassa dukkhāya attānaṃ padahato akusalā dhammā parihāyanti, kusalā dhammā abhivaḍḍhanti. so na aparena samayena dukkhāya attānaṃ padahati. taṃ kissa hetu? yassa hi so, bhikkhave, bhikkhu atthāya dukkhāya attānaṃ padaheyya svāssa attho abhinipphanno hoti. tasmā na aparena samayena dukkhāya attānaṃ padahati. evampi, bhikkhave, saphalo upakkamo hoti, saphalaṃ padhānaṃ.

De la même manière, mendiants, un mendiant considère ceci: «Lorsque je vis comme cela me plaît, les états mentaux désavantageux se développent et les états mentaux avantageux déclinent. Lorsque je m'efforce dans ce qui est désagréable, les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent. Et si je m'efforçais dans ce qui est désagréable? » Alors il s'efforce dans ce qui est désagréable. Et tandis qu'il s'efforce dans ce qui est désagréable, les états mentaux désavantageux déclinent et les états mentaux avantageux se développent. Plus tard, il ne s'efforce plus dans ce qui est désagréable. Et quelle en est la raison? Parce qu'il a atteint l'objectif en dessein duquel il s'efforçait dans ce qui est désagréable. C'est pourquoi plus tard, il ne s'efforce plus dans ce qui est désagréable. Voici, mendiants, comment le travail porte ses fruits, comment l'effort porte ses fruits.


Des exemples de pratiques intrinsèquement désagréables sont également mentionnés ailleurs:


AN 4.163

“katamā ca, bhikkhave, dukkhā paṭipadā dandhābhiññā? idha, bhikkhave, bhikkhu asubhānupassī kāye viharati, āhāre paṭikūlasaññī, sabbaloke anabhiratisaññī, sabbasaṅkhāresu aniccānupassī; maraṇasaññā kho panassa ajjhattaṃ sūpaṭṭhitā hoti.

Et qu'est-ce, mendiants, que la manière de pratiquer désagréable avec une connaissance directe lente? En cela, mendiants, un mendiant reste à observer le répugnant dans le corps, à percevoir le dégoûtant dans la nourriture, à percevoir la non-complaisance envers le monde entier, à observer l'impermanence dans tous les phénomènes conditionnés, et il a la perception de la mort bien établie en lui.


L'une des raisons pour lesquelles certaines pratiques peuvent devenir désagréables est également mentionnée dans le Vitthāra Sutta:


AN 4.162

“katamā ca, bhikkhave, dukkhā paṭipadā ... ? idha, bhikkhave, ekacco pakatiyāpi tibbarāgajātiko hoti, abhikkhaṇaṃ rāgajaṃ dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvedeti. pakatiyāpi tibbadosajātiko hoti, abhikkhaṇaṃ dosajaṃ dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvedeti. pakatiyāpi tibbamohajātiko hoti, abhikkhaṇaṃ mohajaṃ dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvedeti.

Et qu'est-ce, mendiants, que la manière de pratiquer désagréable ... ? En cela, mendiants, un certain individu est par tempérament fortement incliné à l'avidité et ressent souvent mal-être et affliction mentale engendrés par l'avidité. Il est par tempérament fortement incliné à l'aversion et ressent souvent mal-être et affliction mentale engendrés par l'aversion. Il est par tempérament fortement incliné à la délusion et ressent souvent mal-être et affliction mentale engendrés par la délusion.


Le Bouddha va jusqu'à accepter pour lui-même l'appellation «quelqu'un qui se torture' (tapassī), en précisant que ce qu'il a torturé étaient en réalité les akusala dhammas:


AN 8.12

“katamo ca, sīha, pariyāyo, yena maṃ pariyāyena sammā vadamāno vadeyya: ‘tapassī samaṇo gotamo, tapassitāya dhammaṃ deseti, tena ca sāvake vinetī’ti? tapanīyāhaṃ, sīha, pāpake akusale dhamme vadāmi kāyaduccaritaṃ vacīduccaritaṃ manoduccaritaṃ. yassa kho, sīha, tapanīyā pāpakā akusalā dhammā pahīnā ucchinnamūlā tālāvatthukatā anabhāvaṃkatā āyatiṃ anuppādadhammā, tamahaṃ ‘tapassī’ti vadāmi. tathāgatassa kho, sīha, tapanīyā pāpakā akusalā dhammā pahīnā ucchinnamūlā tālāvatthukatā anabhāvaṃkatā āyatiṃ anuppādadhammā. ayaṃ kho, sīha, pariyāyo, yena maṃ pariyāyena sammā vadamāno vadeyya: ‘tapassī samaṇo gotamo, tapassitāya dhammaṃ deseti, tena ca sāvake vinetī’”ti.

Et quelle est, Siha, la manière de présenter les choses par laquelle une personne parlant correctement dirait: «Le renonçant Gotama est un mortificateur, il professe un enseignement visant à la mortification et y entraîne ses disciples»? Siha, dis en effet que les états mauvais et désavantageux, [ainsi que] la méconduite corporelle, la méconduite verbale, et la méconduite mentale sont à mortifier. Siha, je dis de celui qui a abandonné les états mauvais et désavantageux à mortifier, qui les a coupés à la racine, qui les a rendus tels des souches de palmier, qui les a anéantis, qui les a rendus incapables de réapparaître dans le futur, qu'il est un mortificateur. Siha, le Tathagata a abandonné les états mauvais et désavantageux à mortifier, il les a coupés à la racine, il les a rendus tels des souches de palmier, il les a anéantis, et il les a rendus incapables de réapparaître dans le futur. Voici, Siha, quelle est la manière de présenter les choses par laquelle une personne parlant correctement dirait: «Le renonçant Gotama est un mortificateur, il professe un enseignement visant à la mortification et y entraîne ses disciples».


On pourrait donc tenter de conclure ici que ce que le Bouddha rejetait, c'étaient les pratiques désagréables qui n'aident pas à éliminer les états désavantageux et à développer ceux qui sont avantageux (AN 10.94), ou bien même si elles ont cet effet, il rejetait la réalisation de pratiques désagréables pour elles-mêmes, comme un style de 'vie rude' (lūkhajīvita, SN 42.12). Mais même l'ascétisme correct doit être entrepris d'une manière équilibrée, afin d'éviter de finir par développer des états désavantageux:


AN 6.55

— “nanu te, soṇa, rahogatassa paṭisallīnassa evaṃ cetaso parivitakko udapādi: ‘ye kho keci bhagavato sāvakā āraddhavīriyā viharanti, ahaṃ tesaṃ aññataro. atha ca pana me na anupādāya āsavehi cittaṃ vimuccati, saṃvijjanti kho pana me kule bhogā, sakkā bhogā ca bhuñjituṃ puññāni ca kātuṃ. yaṃnūnāhaṃ sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattitvā bhoge ca bhuñjeyyaṃ puññāni ca kareyyan’”ti?

— Sona, pendant que tu étais en isolement dans un endroit retiré, la pensée suivante n'est-elle pas apparue dans ton esprit: 'Bien que je fasse partie de disciples du Fortuné qui demeurent avec une énergie activée, mon esprit n'est pas délivré des impuretés mentales par non-attachement. Cependant, ma famille a beaucoup de richesses, et il est possible de jouir des richesses tout en faisant du mérite. Pourquoi ne pas abandonner l'entraînement et retourner à la vie inférieure, afin de jouir des richesses et faire du mérite?'?

— “evaṃ, bhante”.

— En effet, Bhanté.

— “taṃ kiṃ maññasi, soṇa, kusalo tvaṃ pubbe agāriyabhūto vīṇāya tantissare”ti?

— Qu'en penses-tu, Sona, auparavant, lorsque tu vivais au foyer, est-ce que tu étais bien versé dans le son [produit par] les cordes du vīṇa?

— “evaṃ, bhante”.

— Oui, Bhanté.

— “taṃ kiṃ maññasi, soṇa, yadā te vīṇāya tantiyo accāyatā honti, api nu te vīṇā tasmiṃ samaye saravatī vā hoti kammaññā vā”ti?

— Qu'en penses-tu, Sona, lorsque les cordes du vīṇa sont trop tendues, est-ce qu'à ce moment-là le vīṇa est bien accordé et prêt à être joué?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.

— “taṃ kiṃ maññasi, soṇa, yadā te vīṇāya tantiyo atisithilā honti, api nu te vīṇā tasmiṃ samaye saravatī vā hoti kammaññā vā”ti?

— Qu'en penses-tu, Soṇa, lorsque les cordes du vīṇa sont trop détendues, est-ce qu'à ce moment-là le vīṇa est bien accordé et prêt à être joué?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.

— “yadā pana te, soṇa, vīṇāya tantiyo na accāyatā honti nātisithilā same guṇe patiṭṭhitā, api nu te vīṇā tasmiṃ samaye saravatī vā hoti kammaññā vā”ti?

— Et lorsque les cordes du vīṇa ne sont ni trop tendues ni trop détendues, qu'elles sont ajustées à une tonalité équilibrée, est-ce qu'à ce moment-là le vīṇa est bien accordé et prêt à être joué?

— “evaṃ, bhante”.

— Oui, Bhanté.

— “evamevaṃ kho, soṇa, accāraddhavīriyaṃ uddhaccāya saṃvattati, atisithilavīriyaṃ kosajjāya saṃvattati. tasmātiha tvaṃ, soṇa, vīriyasamathaṃ adhiṭṭhahaṃ, indriyānañca samataṃ paṭivijjha, tattha ca nimittaṃ gaṇhāhī”ti.

— De la même manière, Soṇa, une énergie trop active mène à l'agitation, et une énergie trop détendue mène à la torpeur. C'est pourquoi tu devrais déterminer une énergie équilibrée en prenant en compte l'équilibre des facultés, et c'est là que tu devrais saisir ton objet.



Il peut aussi être important de noter qu'être ātāpī ne réfère pas nécessairement à des pratiques désagréables, puisque cela peut constituer une base pour l'entrée dans les jhānas:


SN 48.40

idha, bhikkhave, bhikkhuno appamattassa ātāpino pahitattassa viharato uppajjati dukkhindriyaṃ. so evaṃ pajānāti: ‘uppannaṃ kho me idaṃ dukkhindriyaṃ, tañca kho sanimittaṃ sanidānaṃ sasaṅkhāraṃ sappaccayaṃ. tañca animittaṃ anidānaṃ asaṅkhāraṃ appaccayaṃ dukkhindriyaṃ uppajjissatīti: netaṃ ṭhānaṃ vijjati’. so dukkhindriyañca pajānāti, dukkhindriyasamudayañca pajānāti, dukkhindriyanirodhañca pajānāti, yattha cuppannaṃ dukkhindriyaṃ aparisesaṃ nirujjhati tañca pajānāti. kattha cuppannaṃ dukkhindriyaṃ aparisesaṃ nirujjhati? idha, bhikkhave, bhikkhu vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati: ettha cuppannaṃ dukkhindriyaṃ aparisesaṃ nirujjhati. ayaṃ vuccati, bhikkhave, ‘bhikkhu aññāsi dukkhindriyassa nirodhaṃ, tadatthāya cittaṃ upasaṃharati’”.

En cela, mendiants, chez un mendiant demeurant assidu, ardent et voué à l'effort apparaît la faculté de douleur. Il discerne ainsi: «Cette faculté de douleur est apparue en moi avec un objet, avec une cause, avec une Construction, avec une condition. Il est impossible que la faculté de douleur apparaisse sans objet, sans cause, sans Construction, sans condition.» Il discerne la faculté de douleur, il discerne l'apparition de la faculté de douleur, il discerne la cessation de la faculté de douleur, et il discerne aussi où la faculté de douleur ayant fait surface cesse complètement. Et où est-ce que la faculté de douleur ayant fait surface cesse complètement? En cela, mendiants, un mendiant, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées et réflexions, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation, et c'est ici que la faculté de douleur ayant fait surface cesse complètement. C'est ce qu'on appelle, mendiants, un mendiant ayant connu la cessation de la faculté de douleur; il concentre son esprit à cette fin.


La même chose est ensuite répétée au sujet de domanass·indriya, sukh·indriya, somanass·indriya, et upekkh·indriya, respectivement à propos des deuxième, troisième, quatrième jhānas et saññā·vedayita·nirodha. À MN 19, la même expression, appamattassa ātāpino pahitattassa viharato (demeurant assidu, ardent et voué à l'effort), est utilisée de manière similaire pour décrire l'état dans lequel le Bouddha se trouvait lorsqu'il a atteint les trois vijjās, juste avant son éveil.



Bodhi leaf





attā: égoïté, Moi, soi, ego, âme, personnalité. À noter que ce terme est considéré comme ne désignant qu'une illusion, puisque tous les phénomènes sont en réalité anattā.



Bodhi leaf





attānudiṭṭhi: [attā+anudiṭṭhi] synonyme de sakkāyadiṭṭhi.



Bodhi leaf





attavādupādāna: [attā+vāda+upādāna]

attachement à la croyance en l'existence du Soi, à une théorie/doctrine de l'existence du Soi.

De telles doctrines sont expliquées dans le Brahmajāla Sutta (DN 1), dans lequel 53 des 62 vues examinées sont liées à la croyance en l'existence du soi (les vues n°9 à 16 n'en faisant pas partie). C'est aussi l'un des quatre upādānas.

Cet attachement est comparé à une laisse:


SN 22.99

“seyyathāpi, bhikkhave, sā gaddulabaddho daḷhe khīle vā thambhe vā upanibaddho tameva khīlaṃ vā thambhaṃ vā anuparidhāvati anuparivattati; evameva kho, bhikkhave, assutavā puthujjano ariyānaṃ adassāvī ariyadhammassa akovido ariyadhamme avinīto, sappurisānaṃ adassāvī sappurisadhammassa akovido sappurisadhamme avinīto rūpaṃ attato samanupassati rūpavantaṃ vā attānaṃ attani vā rūpaṃ rūpasmiṃ vā attānaṃ; vedanaṃ attato samanupassati... saññaṃ attato samanupassati... saṅkhāre attato samanupassati... viññāṇaṃ attato samanupassati viññāṇavantaṃ vā attānaṃ attani vā viññāṇaṃ viññāṇasmiṃ vā attānaṃ.

Tout comme, mendiants, un chien en laisse attaché à un poteau solide ou à un pilier, [ne fait que] tourner et graviter autour de ce poteau solide ou de ce pilier, de la même manière, mendiants, un individu ordinaire sans instruction, qui ne [va] pas voir les êtres nobles, qui n'est pas entraîné dans le Dhamma des êtres nobles, qui n'est pas discipliné dans le Dhamma des êtres nobles, qui ne voit pas les hommes de valeur, qui n'est pas entraîné dans le Dhamma des hommes de valeur, qui n'est pas discipliné dans le Dhamma des hommes de valeur, considère la Forme comme le Soi, ou le Soi comme possédant la Forme, ou la Forme comme une partie du Soi, ou le Soi comme une partie de la Forme. Il considère le Ressenti... Il considère la Perception... Il considère les Fabrications... Il considère la Conscience comme le Soi, ou le Soi comme possédant la Conscience, ou la Conscience comme une partie du Soi, ou le Soi comme une partie de la Conscience.

so rūpaññeva anuparidhāvati anuparivattati, vedanaññeva ... saññaññeva... saṅkhāreyeva... viññāṇaññeva anuparidhāvati anuparivattati. so rūpaṃ anuparidhāvaṃ anuparivattaṃ, vedanaṃ ... saññaṃ... saṅkhāre... viññāṇaṃ anuparidhāvaṃ anuparivattaṃ, na parimuccati rūpamhā... vedanāya... saññāya... saṅkhārehi... viññāṇamhā, na parimuccati jātiyā jarāmaraṇena sokehi paridevehi dukkhehi domanassehi upāyāsehi. ‘na parimuccati dukkhasmā’ti vadāmi”.

Il court et tourne autour de cette même Forme... de ce même Ressenti... de cette même Perception... de ces mêmes Fabrications, il court et tourne autour de cette même Conscience. Courant et tournant autour de la Forme... du Ressenti... de la Perception... des Fabrications, courant et tournant autour de la Conscience, il n'est pas délivré de la Forme... du Ressenti... de la Perception... des Fabrications, il n'est pas délivré de la Conscience, il n'est pas délivré de la naissance, du vieillissement et de la mort, du chagrin, des lamentations, des douleurs, des afflictions mentales et de la détresse. Je dis qu'il n'est pas délivré du mal-être.


Cette délusion est décrite comme étant la source de l'erreur sur laquelle est fondée l'idée qu'il existe un Soi:


SN 22.47

“ye hi keci, bhikkhave, samaṇā vā brāhmaṇā vā anekavihitaṃ attānaṃ samanupassamānā samanupassanti, sabbete pañcupādānakkhandhe samanupassanti, etesaṃ vā aññataraṃ. katame pañca? idha, bhikkhave, assutavā puthujjano ariyānaṃ adassāvī ariyadhammassa akovido ariyadhamme avinīto, sappurisānaṃ adassāvī sappurisadhammassa akovido sappurisadhamme avinīto rūpaṃ attato samanupassati, rūpavantaṃ vā attānaṃ; attani vā rūpaṃ, rūpasmiṃ vā attānaṃ. vedanaṃ. saññaṃ. saṅkhāre. viññāṇaṃ attato samanupassati, viññāṇavantaṃ vā attānaṃ; attani vā viññāṇaṃ, viññāṇasmiṃ vā attānaṃ”.

Mendiants, les renonçants ou brahmanes qui considèrent le Soi de diverses manières, considèrent tous [comme Soi] les cinq accumulations d'attachement, ou l'une d'entre elles. Quelles sont ces cinq? En cela, mendiants, un individu ordinaire sans instruction, qui ne [va] pas voir les êtres nobles, qui n'est pas entraîné dans le Dhamma des êtres nobles, qui n'est pas discipliné dans le Dhamma des êtres nobles, qui ne voit pas les hommes de bien, qui n'est pas entraîné dans le Dhamma des hommes de bien, qui n'est pas discipliné dans le Dhamma des hommes de bien, considère la Forme comme le Soi, ou le Soi comme possédant la Forme, ou la Forme comme une partie du Soi, ou le Soi comme une partie de la Forme. Il considère le Ressenti... la Perception... les Fabrications... la Conscience comme le Soi, ou le Soi comme possédant la Conscience, ou la Conscience comme une partie du Soi, ou le Soi comme une partie de la Conscience.

“iti ayañceva samanupassanā ‘asmī’ti cassa avigataṃ hoti. ‘asmī’ti kho pana, bhikkhave, avigate pañcannaṃ indriyānaṃ avakkanti hoti: cakkhundriyassa sotindriyassa ghānindriyassa jivhindriyassa kāyindriyassa.

Ainsi, cette manière de considérer et [la notion] 'Je suis' n'ont pas disparu. Mendiants, [la notion] 'Je suis' n'ayant pas disparu, il y a une descente des cinq facultés sensorielles: de la faculté de l'œil, de la faculté de l'oreille, de la faculté du nez, de la faculté de la langue, de la faculté du corps.

atthi, bhikkhave, mano, atthi dhammā, atthi avijjādhātu. avijjāsamphassajena, bhikkhave, vedayitena phuṭṭhassa assutavato puthujjanassa ‘asmī’tipissa hoti; ‘ayamahamasmī’tipissa hoti; ‘bhavissan’tipissa hoti; ‘na bhavissan’tipissa hoti; ‘rūpī bhavissan’tipissa hoti; ‘arūpī bhavissan’tipissa hoti; ‘saññī bhavissan’tipissa hoti; ‘asaññī bhavissan’tipissa hoti; ‘nevasaññīnāsaññī bhavissan’tipissa hoti”.

Il y a, mendiants, l'esprit, il y a les phénomènes mentaux, il y a une disposition à l'ignorance. Un individu ordinaire sans instruction touché par un ressenti engendré par un contact-ignorance se dit 'Je suis', 'Je suis cela', 'Je serai', 'Je ne serai pas', 'Je serai pourvu de Forme', 'Je serai sans Forme', 'Je serai pourvu de Perception', 'Je serai sans Perception', 'Je ne serai ni pourvu de Perception, ni sans Perception'.


On retrouve cette même description à MN 109 dans une définition de sakkāya·diṭṭhi.

À SN 22.44, on retrouve de nouveau la même description, donnée en explication à l'expression «sakkāya·samudaya·gāminī paṭipada' (la voie menant à l'apparition de l'identification au soi), qui est également décrite comme «dukkha·samudaya·gāminī samanupassanā' (une manière de voir les choses qui mène à l'apparition de dukkha).


Parfois, la formule «rūpaṃ attato samanupassati rūpavantaṃ vā attānaṃ attani vā rūpaṃ rūpasmiṃ vā attānaṃ' (il considère la Forme comme le Soi, ou le Soi comme possédant la Forme, ou la Forme comme une partie du Soi, ou le Soi comme une partie de la Forme) est remplacée par «rūpaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati' (il considère la Forme comme 'C'est à moi, je suis cela, c'est Moi'). Ici dans le contexte d'une explication à propos d'upādāna:


SN 22.8

kathañca, bhikkhave, upādāparitassanā hoti? idha, bhikkhave, assutavā puthujjano rūpaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati. tassa taṃ rūpaṃ vipariṇamati aññathā hoti. tassa rūpa-vipariṇām-aññathā-bhāvā uppajjanti soka-parideva-dukkha-domanass-upāyāsā. vedanaṃ... saññaṃ... saṅkhāre... viññāṇaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati. tassa taṃ viññāṇaṃ vipariṇamati aññathā hoti. tassa viññāṇa-vipariṇām-aññathā-bhāvā uppajjanti soka-parideva-dukkha-domanass-upāyāsā. evaṃ kho, bhikkhave, upādāparitassanā hoti.

Et comment, mendiants, y a-t-il agitation due à l'attachement? En cela, mendiants, un individu ordinaire sans instruction considère la Forme ainsi: «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi». Pour lui, cette Forme change et s'altère. Avec le changement et l'altération de cette Forme, le chagrin, les lamentations, les douleurs, les afflictions mentales et la détresse apparaissent. Il considère le Ressenti... la Perception... les Constructions... la Conscience ainsi: «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi». Pour lui, cette Conscience change et s'altère. Avec le changement et l'altération de cette Conscience, le chagrin, les lamentations, les douleurs, les afflictions mentales et la détresse apparaissent. Voici, mendiants, comment il y a agitation due à l'attachement.


Comme on peut le voir ici, atta·vād·upādāna a pour conséquence l''agitation due à l'attachement' (upādā·paritassanā).

La formule ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti est également utilisée pour expliquer l'expression «sakkāya·samudaya·gāminī paṭipada' (la voie menant à l'apparition de l'identification au soi), et appliquée aux six sens, leurs objets, leurs viññāṇas correspondantes, leurs contacts respectifs, et les vedanās qui apparaissent ensuite:


MN 148

“ayaṃ kho pana, bhikkhave, sakkāyasamudayagāminī paṭipadā: cakkhuṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati; rūpe ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati; cakkhuviññāṇaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati; cakkhusamphassaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati; vedanaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati; taṇhaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati; sotaṃ... ghānaṃ... jivhaṃ... kāyaṃ... manaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati, dhamme... samanupassati, manoviññāṇaṃ... samanupassati, manosamphassaṃ... samanupassati, vedanaṃ... samanupassati, taṇhaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’’ti samanupassati.

Voici, mendiants, quelle est la voie menant à l'apparition de l'identification au soi: on considère l’œil [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi»; il considère les formes visibles [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi»; il considère la conscience visuelle [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi»; il considère le contact visuel [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi»; il considère le ressenti [engendré par le contact visuel] [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi»; il considère l'avidité [de ressenti engendré par le contact visuel] [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi»; il considère l'oreille (etc.) les sons (...) le nez (...) la langue (...) le corps (...) l'esprit (...) les phénomènes mentaux (...) la conscience mentale (...) le contact mental (...) le ressenti (...) l'avidité [de ressenti engendré par le contact mental] [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi».


L'Alagaddūpama Sutta propose une version légèrement différente de la manière dont atta·vād·upādāna apparaît:


MN 22

“chayimāni, bhikkhave, diṭṭhiṭṭhānāni. katamāni cha? idha, bhikkhave, assutavā puthujjano... rūpaṃ ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’ti samanupassati; vedanaṃ... saññaṃ... saṅkhāre... yampi taṃ diṭṭhaṃ sutaṃ mutaṃ viññātaṃ pattaṃ pariyesitaṃ, anuvicaritaṃ manasā tampi ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’ti samanupassati; yampi taṃ diṭṭhiṭṭhānaṃ, so loko so attā, so pecca bhavissāmi nicco dhuvo sassato avipariṇāmadhammo, sassatisamaṃ tatheva ṭhassāmīti, tampi ‘etaṃ mama, esohamasmi, eso me attā’ti samanupassati.

Mendiants, il y a ces six points de vue. Quels sont ces six? En cela, mendiants, un individu ordinaire sans instruction (...) considère la Forme [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi»; il considère le Ressenti (...) la Perception (...) les Constructions (...) il considère ce qui est vu, entendu, senti, connu, atteint, recherché, réfléchi avec l'esprit [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi». Il considère le point de vue «Le monde est le soi, après la mort ce moi sera constant, permanent, éternel, il ne sera pas sujet au changement, et je resterai ainsi-même pour l'éternité» [en se disant:] «C'est à moi, je suis cela, c'est Moi».


Pour abandonner atta·vād·upādāna, il faut voir anatta dans les cinq khandhas:


MN 8

“yā imā, cunda, anekavihitā diṭṭhiyo loke uppajjanti attavādapaṭisaṃyuttā vā lokavādapaṭisaṃyuttā vā yattha cetā diṭṭhiyo uppajjanti yattha ca anusenti yattha ca samudācaranti taṃ ‘netaṃ mama, nesohamasmi, na me so attā’ti evametaṃ yathābhūtaṃ sammappaññā passato evametāsaṃ diṭṭhīnaṃ pahānaṃ hoti, evametāsaṃ diṭṭhīnaṃ paṭinissaggo hoti.

Tchounda, en ce qui concerne les diverses vues qui apparaissent dans le monde par rapport aux doctrines du Soi ou par rapport aux doctrines du monde, si [l'objet] par rapport auquel ces vues apparaissent, par rapport auquel elles s'expriment et par rapport auquel elles sont exercées, est vu tel qu'il est dans les faits avec un discernement correct: «Ce n'est pas à moi, je ne suis pas cela, ce n'est pas Moi», alors l'abandon de ces vues et le désintéressement à l'encontre de ces vues se produisent.



Bodhi leaf





avihiṃsā: [a+vihiṃsā] (volonté de) non-nuisance (même involontaire).

Le terme n'est pas défini explicitement dans les souttas. Il semble qu'il se soit agit d'un concept bien connu à l'époque qui ne requérait pas d'explications particulières. On peut le voir comme un principe sous-jacent à sammā·vācā, sammā·kammanta et sammā·ājīva.

Avihiṃsā apparaît principalement dans le composé avihiṃsā·saṅkappa, l'un des trois constituants de sammā·saṅkappa, qui sont également appelés kusalā saṅkappā à MN 78. Alternativement, le terme apparaît également dans le composé avihiṃsā·vitakka, qui semble être synonyme d'avihiṃsā·saṅkappa. Voir également cet article de blog soutenant que, puisqu'avihiṃsā est séparé d'a·byāpāda dans ces deux listes, le mot fait probablement référence spécifiquement aux cas où l'on porte préjudice à l'autre sans malveillance.

Dans plusieurs souttas (e.g. MN 114, AN 5.200), deux des trois dhammas mentionnés dans sammā·saṅkappa apparaissent dans le même ordre, et avihiṃsā est remplacé en tant que troisième item par avihesā (absence de préjudice). Un autre synonyme est ahimsā (inoffensivité):


AN 3.45

sabbhi dānaṃ upaññattaṃ, ahiṃsā saṃyamo damo.

Les sages invitent au don, à l'inoffensivité, à la restreinte, à la maîtrise de soi


SN 10.4

“yassa sabbamahorattaṃ, ahiṃsāya rato mano mettaṃ so sabbabhūtesu, veraṃ tassa na kenacī”ti.

Celui dont l'esprit se plaît à l'inoffensivité tout le jour et la nuit, qui a de la bienveillance envers tous les êtres vivants, n'a d'hostilité envers personne.


L'inoffensivité (ahiṃsā) est aussi synonyme de noblesse:


Dhp 270

na tena ariyo hoti, yena pāṇāni hiṃsati. ahiṃsā sabbapāṇānaṃ, “ariyo”ti pavuccati.

Celui qui nuit aux autres êtres n'est pas appelé un être noble à cause de cela. Celui qui est inoffensif envers tous les êtres est appelé «un noble».


Dans le Dhātu·vibhaṅga de l'Abhidhamma, il est dit que karuṇa est inhérente à avihiṃsā·dhātu: «yā sattesu karuṇā karuṇāyanā karuṇāyitattaṃ karuṇācetovimutti, ayaṃ vuccati “avihiṃsādhātu”». Cette déclaration a des échos dans diverses parties du Sutta Piṭaka, comme par exemple dans le Dhammapada:


Dhp 129 & 130

129. sabbe tasanti daṇḍassa, sabbe bhāyanti maccuno. attānaṃ upamaṃ katvā, na haneyya na ghātaye.

129. Tous sont effrayés par le bâton, tous ont peur de la mort. En te comparant toi-même [à eux], ne tue pas et ne fais pas tuer.

130. sabbe tasanti daṇḍassa, sabbesaṃ jīvitaṃ piyaṃ. attānaṃ upamaṃ katvā, na haneyya na ghātaye.

130. Tous sont effrayés par le bâton, tous tiennent chèrement à leur vie. En te comparant toi-même [à eux], ne tue pas et ne fais pas tuer.


À AN 2.168, avihiṃsā est juxtaposé à soceyya (pureté/purification). À Sn 294, le mot est juxtaposé à maddava (douceur), soracca (gentillesse) et khanti (patience/tolérance). Les deux premiers de ces trois mots trouvent un écho dans des expressions telles que celle qui définit pharusa·vāca veramaṇī (le fait de s'abstenir des paroles acerbes):


AN 10.176

yā sā vācā nelā kaṇṇasukhā pemanīyā hadayaṅgamā porī bahujanakantā bahujanamanāpā, tathārūpiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

il prononce des paroles qui sont agréables à entendre, aimables, qui touchent le cœur, qui sont polies, désirées par la multitude, agréables pour la multitude.


Khanti (patience/tolérance) est le mot qui est le plus souvent juxtaposé à avihiṃsā, un lien qui apparaît souvent, comme c'est par exemple le cas dans l'allégorie de la scie:


MN 21

“ubhatodaṇḍakena cepi, bhikkhave, kakacena corā ocarakā aṅgamaṅgāni okanteyyuṃ, tatrāpi yo mano padūseyya, na me so tena sāsanakaro. tatrāpi vo, bhikkhave, evaṃ sikkhitabbaṃ: ‘na ceva no cittaṃ vipariṇataṃ bhavissati, na ca pāpikaṃ vācaṃ nicchāressāma, hitānukampī ca viharissāma mettacittā na dosantarā. tañca puggalaṃ mettāsahagatena cetasā pharitvā viharissāma tadārammaṇañca sabbāvantaṃ lokaṃ mettāsahagatena cetasā vipulena mahaggatena appamāṇena averena abyābajjhena pharitvā viharissāmā’ti. evañhi vo, bhikkhave, sikkhitabbaṃ.

Mendiants, même si des bandits vous découpaient sauvagement, membre par membre, avec une scie à deux manches, celui d'entre vous qui laisserait son esprit être envahi par la colère ne suivrait pas mon enseignement. Même dans un tel moment, vous devriez vous en entraîner [en vous disant:] «Notre esprit ne sera pas affecté, nous ne prononcerons pas de mauvaises paroles, nous resterons remplis de sollicitude, avec un esprit bienveillant, sans haine intérieure. Nous resterons à imprégner ces individus d'un esprit rempli de bienveillance, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance.» Voici, mendiants, comment vous devriez vous entraîner.

“imañca tumhe, bhikkhave, kakacūpamaṃ ovādaṃ abhikkhaṇaṃ manasi kareyyātha. passatha no tumhe, bhikkhave, taṃ vacanapathaṃ, aṇuṃ vā thūlaṃ vā, yaṃ tumhe nādhivāseyyāthā”ti?

Mendiants, si vous portez votre attention constamment à cette allégorie de la scie, voyez-vous une quelconque parole, bénigne ou grave, que vous ne puissiez endurer?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.


On trouve un autre exemple frappant dans le Puṇṇa Sutta:


SN 35.88

— “sace pan... daṇḍena pahāraṃ dassanti...?

— Mais s'ils te frappent avec un bâton...?

— ...tatra me evaṃ bhavissati: ‘bhaddakā vatime sunāparantakā manussā, subhaddakā vatime sunāparantakā manussā, yaṃ me nayime satthena pahāraṃ dentī’ti...

— ...je penserai: 'Ces Sounaparantas sont civilisés, très civilisés, en ce qu'ils ne me frappent pas avec un couteau'...

— “sace pana te... satthena pahāraṃ dassanti...?

— Mais s'ils te frappent avec un couteau...?

— ...tatra me evaṃ bhavissati: ‘bhaddakā vatime sunāparantakā manussā, subhaddakā vatime sunāparantakā manussā, yaṃ maṃ nayime tiṇhena satthena jīvitā voropentī’ti...

— ...je penserai: 'Ces Sounaparantas sont civilisés, très civilisés, en ce qu'ils ne m'ôtent pas la vie avec un couteau aiguisé'...

— “sace pana taṃ... tiṇhena satthena jīvitā voropessanti...?

— Mais s'ils t'ôtent la vie avec un couteau aiguisé...?

— ...tatra me evaṃ bhavissati: ‘santi kho tassa bhagavato sāvakā kāyena ca jīvitena ca aṭṭīyamānā harāyamānā jigucchamānā satthahārakaṃ pariyesanti, taṃ me idaṃ apariyiṭṭhaññeva satthahārakaṃ laddhan’ti. evamettha, bhagavā, bhavissati; evamettha, sugata, bhavissatī”ti.

— S'ils m'ôtent la vie avec un couteau aiguisé, je penserai: 'Il y a des disciples du Fortuné qui, horrifiés, humiliés et dégoûtés par le corps et par la vie, ont recherché un assassin, mais j'ai trouvé un assassin sans le rechercher. Voici ce que je penserai, ô Fortuné. C'est ce que je penserai, ô Sublime.

— “sādhu sādhu, puṇṇa! sakkhissasi kho tvaṃ, puṇṇa, iminā damūpasamena samannāgato sunāparantasmiṃ janapade vatthuṃ. yassa dāni tvaṃ, puṇṇa, kālaṃ maññasī”ti.

— Excellent, Pounna, excellent. Puisque tu es en possession d'un tel calme et d'un tel contrôle de toi, tu es capable de résider parmi les Sounaparantas. Maintenant, il temps que tu fasses ce que tu penses être approprié.


Le Sedaka Sutta juxtapose également metta·cittatā (fait d'avoir un esprit bienfaisant) et anudayatā (sympathie) à avihiṃsā:


SN 47.19

kathañca, bhikkhave, paraṃ rakkhanto attānaṃ rakkhati? khantiyā, avihiṃsāya, mettacittatāya, anudayatāya. evaṃ kho, bhikkhave, paraṃ rakkhanto attānaṃ rakkhati.

Et comment se protège-t-on soi-même en protégeant les autres? Par la patience, par la non-nuisance, par la bienveillance et par la sympathie. Voici comment on se protège soi-même en protégeant les autres.


Le Sanidāna Sutta explique comment avihiṃsā apparaît et mène à des actions avantageuses:


SN 14.12

“avihiṃsādhātuṃ, bhikkhave, paṭicca uppajjati avihiṃsāsaññā, avihiṃsāsaññaṃ paṭicca uppajjati avihiṃsāsaṅkappo, avihiṃsāsaṅkappaṃ paṭicca uppajjati avihiṃsāchando, avihiṃsāchandaṃ paṭicca uppajjati avihiṃsāpariḷāho, avihiṃsāpariḷāhaṃ paṭicca uppajjati avihiṃsāpariyesanā; avihiṃsāpariyesanaṃ, bhikkhave, pariyesamāno sutavā ariyasāvako tīhi ṭhānehi sammā paṭipajjati kāyena, vācāya, manasā.

Sur la base de l'élément de non nuisance, mendiants, apparaît une perception de non nuisance, sur la base d'une perception de non nuisance apparaît une intention de non nuisance, sur la base d'une intention de non nuisance apparaît un désir de non nuisance; sur la base d'un désir de non nuisance apparaît une ardeur de non nuisance; sur la base d'une ardeur de non nuisance apparaît une quête de non nuisance. Au titre d'une quête de non nuisance, mendiants, un noble disciple instruit se conduit correctement de trois manières: en corps, en parole et en esprit.


Pratiquer la non-nuisance, c'est se comporter comme une abeille sur une fleur:


Dhp 49

yathāpi bhamaro pupphaṃ, vaṇṇagandhamaheṭhayaṃ, paleti rasamādāya, evaṃ gāme munī care.

Tout comme l'abeille quitte la fleur sans endommager sa couleur ni son odeur, une fois qu'elle en a bu le nectar, ainsi le sage doit-il traverser le village.


Manquer à la pratique d'avihiṃsā est abondamment décrit comme quelque chose qui a des conséquences déplaisantes:


Dhp 133

māvoca pharusaṃ kañci, vuttā paṭivadeyyu taṃ dukkhā hi sārambhakathā, paṭidaṇḍā phuseyyu taṃ.

Ne parle pas durement à qui que ce soit. Ceux à qui on parle ainsi rétorquent. La parole coléreuse est douloureuse, et un châtiment pourrait s'ensuivre.


Dhp 137-140

yo daṇḍena adaṇḍesu, appaduṭṭhesu dussati dasannamaññataraṃ ṭhānaṃ, khippameva nigacchati: vedanaṃ pharusaṃ jāniṃ, sarīrassa ca bhedanaṃ. garukaṃ vāpi ābādhaṃ, cittakkhepañca pāpuṇe. rājato vā upasaggaṃ, abbhakkhānañca dāruṇaṃ. parikkhayañca ñātīnaṃ, bhogānañca pabhaṅguraṃ. atha vāssa agārāni, aggi ḍahati pāvako. kāyassa bhedā duppañño, nirayaṃ sopapajjati.

Celui qui assaille avec une arme ceux qui sont innocents et inoffensifs en vient rapidement à l'un de ces dix états: il ressentira une douleur intense, il perdra ses biens, il sera blessé dans son corps, il sera sérieusement malade, ou mentalement dérangé. Il sera pris à parti par le roi, ou sera l'objet d'accusations cruelles. Il perdra ses proches, sa richesse sera détruite. Sa maison sera détruite par le feu ou par la foudre. Lors de la dissolution du corps (la mort), il renaîtra en enfer.


SN 3.15

“vilumpateva puriso, yāvassa upakappati. yadā caññe vilumpanti, so vilutto viluppati.

Un homme peut piller tant que cela sert à ses fins, mais lorsque les autres sont pillés, celui qui a pillé est pillé à son tour.

“ṭhānañhi maññati bālo, yāva pāpaṃ na paccati. yadā ca paccati pāpaṃ, atha dukkhaṃ nigacchati.

Un ignare pense: 'La chance me sourit' tant que son mal n'a pas porté de fruits. Mais au moment où il porte ses fruits, l'ignare subit le mal-être.

“hantā labhati hantāraṃ, jetāraṃ labhate jayaṃ. akkosako ca akkosaṃ, rosetārañca rosako. atha kammavivaṭṭena, so vilutto viluppatī”ti.

En tuant, tu gagnes celui qui te tuera. En conquérant, tu gagnes celui qui te conquerra. En maltraitant, tu gagnes celui qui te maltraitera. En insultant, tu gagnes celui qui t'insultera.


Abandonner la non-inoffensivité et adopter avihiṃsā prévient l'apparition des mauvaises expériences et cause l'apparition d'expériences agréables dans le futur:


Dhp 131-132, Ud 2.3

sukhakāmāni bhūtāni, yo daṇḍena vihiṃsati. attano sukhamesāno, pecca so na labhate sukhaṃ.

Celui qui, aspirant au bien-être, attaque avec un bâton les êtres qui désirent le bien-être, n'obtiendra pas le bien-être après la mort.

sukhakāmāni bhūtāni, yo daṇḍena na hiṃsati. attano sukhamesāno, pecca so labhate sukhaṃ.

Celui qui, aspirant au bien-être, n'attaque pas avec un bâton les êtres qui désirent le bien-être, obtiendra le bien-être après la mort.


MN 135

“idha, māṇava, ekacco itthī vā puriso vā sattānaṃ viheṭhakajātiko hoti, pāṇinā vā leḍḍunā vā daṇḍena vā satthena vā. so tena kammena evaṃ samattena evaṃ samādinnena kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapajjati. no ce kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapajjati, sace manussattaṃ āgacchati yattha yattha paccājāyati bavhābādho hoti. bavhābādhasaṃvattanikā esā, māṇava, paṭipadā yadidaṃ sattānaṃ viheṭhakajātiko hoti pāṇinā vā leḍḍunā vā daṇḍena vā satthena vā.

En cela, jeune homme, une certaine femme ou un certain homme a l'habitude de s'attaquer aux êtres vivants avec la main, avec des pierres, avec un bâton ou avec une épée. Ayant entrepris et accompli de telles actions, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur ou en enfer. Ou si, lors de la dissolution du corps, après la mort, il ne réapparaît pas dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur ni en enfer, mais revient à l'état humain, il est maladif où qu'il réapparaisse. Ceci est la voie menant à être maladif: avoir l'habitude de s'attaquer aux êtres vivants avec la main, avec des pierres, avec un bâton ou avec une épée.

“idha pana, māṇava, ekacco itthī vā puriso vā sattānaṃ aviheṭhakajātiko hoti pāṇinā vā leḍḍunā vā daṇḍena vā satthena vā. so tena kammena evaṃ samattena evaṃ samādinnena kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapajjati. no ce kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapajjati, sace manussattaṃ āgacchati yattha yattha paccājāyati appābādho hoti. appābādhasaṃvattanikā esā, māṇava, paṭipadā yadidaṃ sattānaṃ aviheṭhakajātiko hoti pāṇinā vā leḍḍunā vā daṇḍena vā satthena vā.

Ou bien, jeune homme, une certaine femme ou un certain homme a l'habitude de ne pas s'attaquer aux êtres vivants avec la main, avec des pierres, avec un bâton ni avec une épée. Ayant entrepris et accompli de telles actions, lors de la dissolution du corps, après la mort, il réapparaît dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque. Ou si, lors de la dissolution du corps, après la mort, il ne réapparaît pas dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque, mais revient à l'état humain, il est en bonne santé où qu'il réapparaisse. Ceci est la voie menant à être bonne santé: avoir l'habitude de ne pas s'attaquer aux êtres vivants avec la main, avec des pierres, avec un bâton ou avec une épée.


Dhp 300

suppabuddhaṃ pabujjhanti, sadā gotamasāvakā. yesaṃ divā ca ratto ca, ahiṃsāya rato mano.

Les disciples de Gotama dont l'esprit se plaît à la non-nuisance de jour comme de nuit se réveillent toujours bien.


Dharmacāri Nāgapriya écrit: "Le vocabulaire du Bouddhisme originel comporte une catégorie de mots importante qui, tout en dénotant des qualités hautement positives, prennent grammaticalement une forme négative. Avihiṃsa en est un exemple majeur. Traduire le terme par 'non-violence' ne reflète pas la nuance positive de la qualité à laquelle il est fait référence. Cependant, il vaut la peine de regarder la qualité en question à la fois d'un point de vue négatif et d'un point de vue positif afin de mettre plus clairement en lumière sa nature. Pour commencer - et en termes négatifs - avihiṃsa peut être compris comme une application du principe général du renoncement: le saint renonce à toute violence, qu'elle soit physique, verbale ou émotionnelle: «quiconque dans ce monde porte atteinte à une créature vivante, qu'elle soit née-une-fois ou née-deux-fois, quiconque n'a pas de compassion envers une créature vivante, devrait être considéré comme un hors-caste». (traduction approximative, Sn.117)

Il abandonne toute forme de coercition et abandonne ainsi le 'mode en force', une manière de ne considérer les autres que purement comme des objets et des moyens d'arriver à sa propre satisfaction, et il adopte à la place le 'mode amour', l'appréciation des autres en tant qu'individus, sujets ayant des ressentis et méritant une considération sensible et du respect. Cela entraîne l'abandon d'une catégorie d'états mentaux négatifs, tels que kodha ou colère (Sn.1), kopa ou mauvaise humeur et rancune (Sn.6), upanāha ou rancoeur/inimitié (Sn.116), paccuṭṭapannā ou hostilité (Sn.245), usuyyā ou envie (Sn.245), atipāti ou caractère violent et destructeur (Sn.248), paṭigha (Sn.148), et dosa (Sn.328).

L'une des caractéristiques particulières du Sutta-Nipāta est le pléthore de différents états mentaux mauvais qu'il identifie. Cela a posé certaines fondations pour le travail subséquent dans l'Abhidhamma. [Mais] les termes utilisés sont fluides et non techniques. En considérant les termes dans leur ensemble, on peut avoir une bonne idée de ce que le saint est censé abandonner. En même temps, il est important d'apprécier la contrepartie positive de ce renoncement à la négativité violente. Cela est exprimé de manière sublime dans le Mettā Sutta: «Tout comme une mère protégerait avec sa propre vie la vie de son fils, de son seul fils, de même il faudrait cultiver un esprit sans limite envers tous les êtres vivants, vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, et rester ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli de bienveillance, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance» (traduction approximative, Sn.149-50).



Bodhi leaf





avijjā: [a+vijjā]

nescience, ignorance, non-connaissance.

Avijjā est définie dans le Vibhaṅga Sutta comme consistant en l'ignorance par rapport aux quatre nobles vérités:


SN 12.2

“katamā ca, bhikkhave, avijjā? yaṃ kho, bhikkhave, dukkhe aññāṇaṃ, dukkhasamudaye aññāṇaṃ, dukkhanirodhe aññāṇaṃ, dukkhanirodhagāminiyā paṭipadāya aññāṇaṃ. ayaṃ vuccati, bhikkhave, avijjā.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'ignorance? La non-connaissance du mal-être, la non-connaissance de l'origine du mal-être, la non-connaissance de la cessation du mal-être et la non-connaissance de la voie menant à la cessation du mal-être, voici ce qu'on appelle l'ignorance.



On trouve dans le Khandha Saṃyutta d'autres définitions liées aux cinq khandhas:


SN 22.113

— “‘avijjā avijjā’ti, bhante, vuccati. katamā nu kho, bhante, avijjā, kittāvatā ca avijjāgato hotī”ti?

— Bhanté, on entend dire: «Ignorance, ignorance». Qu'est-ce donc, Bhanté, que l'ignorance, et de quelle manière est-on ignorant?

— “idha, bhikkhu, assutavā puthujjano rūpaṃ nappajānāti, rūpasamudayaṃ nappajānāti, rūpanirodhaṃ nappajānāti, rūpanirodhagāminiṃ paṭipadaṃ nappajānāti;

— En cela, mendiant, un individu ordinaire sans instruction ne discerne pas la Forme, ne discerne pas l'apparition de la Forme, ne discerne pas la cessation de la Forme, et ne discerne pas la voie menant à la cessation de la Forme;

vedanaṃ nappajānāti, vedanāsamudayaṃ nappajānāti, vedanānirodhaṃ nappajānāti, vedanānirodhagāminiṃ paṭipadaṃ nappajānāti;

il ne discerne pas le Ressenti, ne discerne pas l'apparition du Ressenti, ne discerne pas la cessation du Ressenti, et ne discerne pas la voie menant à la cessation du Ressenti;

saññaṃ nappajānāti, saññāsamudayaṃ nappajānāti, saññānirodhaṃ nappajānāti, saññānirodhagāminiṃ paṭipadaṃ nappajānāti;

il ne discerne pas la Perception, ne discerne pas l'apparition de la Perception, ne discerne pas la cessation de la Perception, et ne discerne pas la voie menant à la cessation de la Perception;

saṅkhāre nappajānāti, saṅkhārasamudayaṃ nappajānāti, saṅkhāranirodhaṃ nappajānāti, saṅkhāranirodhagāminiṃ paṭipadaṃ nappajānāti;

il ne discerne pas les Constructions, ne discerne pas l'apparition des Constructions, ne discerne pas la cessation des Constructions, et ne discerne pas la voie menant à la cessation des Constructions;

viññāṇaṃ nappajānāti, viññāṇasamudayaṃ nappajānāti, viññāṇanirodhaṃ nappajānāti, viññāṇanirodhagāminiṃ paṭipadaṃ nappajānāti;

il ne discerne pas la Conscience, ne discerne pas l'apparition de la Conscience, ne discerne pas la cessation de la Conscience, et ne discerne pas la voie menant à la cessation de la Conscience.

ayaṃ vuccati, bhikkhu, avijjā. ettāvatā ca avijjāgato hotī”ti.

Voici, mendiant, ce qu'on appelle l'ignorance, et voici de quelle manière on est ignorant.



SN 22.126

— “‘avijjā avijjā’ti, bhante, vuccati. katamā nu kho, bhante, avijjā, kittāvatā ca avijjāgato hotī”ti?

— Bhanté, on entend dire: «Ignorance, ignorance». Qu'est-ce donc, Bhanté, que l'ignorance, et de quelle manière est-on ignorant?

— “idha, bhikkhu, assutavā puthujjano samudayadhammaṃ rūpaṃ ‘samudayadhammaṃ rūpan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; vayadhammaṃ rūpaṃ ‘vayadhammaṃ rūpan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; samudayavayadhammaṃ rūpaṃ ‘samudayavayadhammaṃ rūpan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti.

— En cela, mendiant, un individu ordinaire sans instruction ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Forme par nature sujette à l'apparition comme une Forme par nature sujette à l'apparition, il ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Forme par nature sujette à la disparition comme une Forme par nature sujette à la disparition, et il ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Forme par nature sujette à l'apparition & disparition comme une Forme par nature sujette à l'apparition & disparition.

samudayadhammaṃ vedanaṃ ‘samudayadhammā vedanā’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; vayadhammaṃ vedanaṃ ‘vayadhammā vedanā’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; samudayavayadhammaṃ vedanaṃ ‘samudayavayadhammā vedanā’ti yathābhūtaṃ nappajānāti.

Il ne discerne pas tel qu'il est dans les faits un Ressenti par nature sujet à l'apparition comme un Ressenti par nature sujet à l'apparition, il ne discerne pas tel qu'il est dans les faits un Ressenti par nature sujet à la disparition comme un Ressenti par nature sujet à la disparition, et il ne discerne pas tel qu'il est dans les faits un Ressenti par nature sujet à l'apparition & disparition comme un Ressenti par nature sujet à l'apparition & disparition.

samudayadhammaṃ saññaṃ ‘samudayadhammaṃ saññan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; vayadhammaṃ saññaṃ ‘vayadhammaṃ saññan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; samudayavayadhammaṃ saññaṃ ‘samudayavayadhammaṃ saññan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti.

Il ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Perception par nature sujette à l'apparition comme une Perception par nature sujette à l'apparition, il ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Perception par nature sujette à la disparition comme une Perception par nature sujette à la disparition, et il ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Perception par nature sujette à l'apparition & disparition comme une Perception par nature sujette à l'apparition & disparition.

samudayadhamme saṅkhāre ‘samudayadhammā saṅkhārā’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; vayadhamme saṅkhāre ‘vayadhammā saṅkhārā’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; samudayavayadhamme saṅkhāre ‘samudayavayadhammā saṅkhārā’ti yathābhūtaṃ nappajānāti.

Il ne discerne pas telles qu'elles sont dans les faits des Constructions par nature sujettes à l'apparition comme des Constructions par nature sujettes à l'apparition, il ne discerne pas telles qu'elles sont dans les faits des Constructions par nature sujettes à la disparition comme des Constructions par nature sujettes à la disparition, et il ne discerne pas telles qu'elles sont dans les faits des Constructions par nature sujettes à l'apparition & disparition comme des Constructions par nature sujettes à l'apparition & disparition.

samudayadhammaṃ viññāṇaṃ ‘samudayadhammaṃ viññāṇan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; vayadhammaṃ viññāṇaṃ ‘vayadhammaṃ viññāṇan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti; samudayavayadhammaṃ viññāṇaṃ ‘samudayavayadhammaṃ viññāṇan’ti yathābhūtaṃ nappajānāti. ayaṃ vuccati, bhikkhu, avijjā; ettāvatā ca avijjāgato hotī”ti.

Il ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Conscience par nature sujette à l'apparition comme une Conscience par nature sujette à l'apparition, il ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Conscience par nature sujette à la disparition comme une Conscience par nature sujette à la disparition, et il ne discerne pas telle qu'elle est dans les faits une Conscience par nature sujette à l'apparition & disparition comme une Conscience par nature sujette à l'apparition & disparition.

ayaṃ vuccati, bhikkhu, avijjā. ettāvatā ca avijjāgato hotī”ti.

Voici, mendiant, ce qu'on appelle l'ignorance, et voici de quelle manière on est ignorant.



SN 22.129

— “‘avijjā avijjā’ti, bhante, vuccati. katamā nu kho, bhante, avijjā, kittāvatā ca avijjāgato hotī”ti?

— Ami Saripoutta, on entend dire: «Ignorance, ignorance». Qu'est-ce donc, ami Saripoutta, que l'ignorance, et de quelle manière est-on ignorant?

— “idhāvuso assutavā puthujjano rūpassa assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ nappajānāti, vedanāya assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ nappajānāti, saññāya assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ nappajānāti, saṅkhārānaṃ assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ nappajānāti, viññāṇassa assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ nappajānāti.

— En cela, ami, un individu ordinaire sans instruction ne comprend pas tels qu'ils sont dans les faits l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à la Forme. Il ne comprend pas tels qu'ils sont dans les faits l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport au Ressenti. Il ne comprend pas tels qu'ils sont dans les faits l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à la Perception. Il ne comprend pas tels qu'ils sont dans les faits l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport aux Constructions. Il ne comprend pas tels qu'ils sont dans les faits l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à la Conscience.

— ayaṃ vuccatāvuso, avijjā; ettāvatā ca avijjāgato hotī”ti.

Voici, ami, ce qu'on appelle l'ignorance, et voici de quelle manière on est ignorant.


À SN 22.84, avijjā est comparée à un 'maquis épais' (tibbo vanasaṇḍo) sur le chemin de nibbāna. À MN 19, avijjā est comparée à un 'appât' (okacara) installé par un chasseur (Māra) afin d'attirer un troupeau de daims sur un chemin erroné qui les mènera à leur malheur et leur infortune. À MN 105, avijjā est comparée à un poison (visadosa) répandu sur une flèche (salla) qui a blessé quelqu'un. La flèche représente taṇhā, tandis que le poison est répandu par chanda·rāga·byāpāda.

Avijjā constitue l'un des trois (principaux) āsavas, aux côtés de kāma et bhava.

Avijjā constitue l'une des quatre oghas (inondations) ainsi que l'un des quatre yogas (jougs), et est accompagnée dans les deux listes de kāma, bhava et diṭṭhi.


AN 4.10

Avijjāyogo ca kathaṃ hoti? Idha, bhikkhave, ekacco channaṃ phassāyatanānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathā·bhūtaṃ nappajānāti. Tassa channaṃ phassāyatanānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathā·bhūtaṃ appajānato yā chasu phassāyatanesu avijjā aññāṇaṃ sānuseti. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, avijjāyogo.

Et qu'est-ce, mendiants, que le joug de l'ignorance? En cela, mendiants, un certain individu ne comprend pas tels qu'ils sont dans les faits l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à l'ignorance. Ne comprenant pas tels qu'ils sont dans les faits l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à l'ignorance, l'avidité envers l'ignorance, la complaisance dans l'ignorance, l'attraction envers l'ignorance, l'engouement pour l'ignorance, la soif d'ignorance, la fièvre d'ignorance, l'attachement à l'ignorance et l'appétence d'ignorance expriment leur tendance par rapport à l'ignorance. Voici, mendiants, ce qu'on appelle le joug de l'ignorance.


Avijjā constitue l'un des uddhambhāgiyā saṃyojanā (entraves supérieures), avec rūpa·rāga, arūpa·rāga, māna, et uddhacca.

Avijjā est également l'un des sept anusayas, aux côtés de kāma·rāga, paṭigha, diṭṭhi, vicikiccha, māna et bhava·rāga. En tant qu'anusaya, avijjā est liée à adukkham·asukhā vedanā:


MN 148

adukkhamasukhāya vedanāya phuṭṭho samāno tassā vedanāya samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ nappajānāti. tassa avijjānusayo anuseti.

Si, lorsqu'on est touché par un ressenti neutre, on ne discerne pas, tels qu'ils sont dans les faits l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation vis-à-vis de ce ressenti, alors le penchant latent à l'ignorance exprime son penchant.


MN 44

“adukkhamasukhāya vedanāya avijjānusayo anusetī”ti...

Le penchant latent à l'ignorance exprime sa tendance vis-à-vis des ressentis neutres...

“sabbāya adukkhamasukhāya vedanāya avijjānusayo anusetī”ti?...

Est-ce que le penchant latent à l'ignorance exprime sa tendance vis-à-vis de tous les ressentis neutres?...

“na sabbāya adukkhamasukhāya vedanāya avijjānusayo anusetī”ti...

Non, le penchant latent à l'ignorance n'exprime pas sa tendance vis-à-vis de tous les ressentis neutres...

“adukkhamasukhāya vedanāya kiṃ pahātabban”ti?...

Qu'est-ce qui est à abandonner par rapport aux ressentis neutres?...

“adukkhamasukhāya vedanāya avijjānusayo pahātabbo”ti...

C'est le penchant latent à l'ignorance qui est à abandonner par rapport aux ressentis neutres...

“sabbāya adukkhamasukhāya vedanāya avijjānusayo pahātabbo”ti?...

Est-ce que le penchant latent à l'ignorance est à abandonner par rapport à tous les ressentis neutres?...

na sabbāya adukkhamasukhāya vedanāya avijjānusayo pahātabbo...

Non, le penchant latent à l'ignorance n'est pas à abandonner par rapport à tous les ressentis neutres...

idhāvuso visākha, bhikkhu sukhassa ca pahānā, dukkhassa ca pahānā, pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā, adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. avijjaṃ tena pajahati, na tattha avijjānusayo anusetī”ti.

En cela, ami Visakha, abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et l'affliction mentales ayant auparavant disparu, il entre et demeure dans le quatrième jhana, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité. Avec cela, il abandonne l'ignorance. Aucun penchant latent à l'ignorance n'y exprime sa tendance.


Avijjā est également reliée à «un ressenti engendré par un contact-ignorance' (avijjā·samphassa·ja vedayita):


SN 22.47

atthi, bhikkhave, mano, atthi dhammā, atthi avijjādhātu. avijjāsamphassajena, bhikkhave, vedayitena phuṭṭhassa assutavato puthujjanassa ‘asmī’tipissa hoti; ‘ayamahamasmī’tipissa hoti; ‘bhavissan’tipissa hoti; ‘na bhavissan’tipissa hoti; ‘rūpī bhavissan’tipissa hoti; ‘arūpī bhavissan’tipissa hoti; ‘saññī bhavissan’tipissa hoti; ‘asaññī bhavissan’tipissa hoti; ‘nevasaññīnāsaññī bhavissan’tipissa hoti”.

Il y a, mendiants, Le mental, il y a les phénomènes mentaux, il y a une disposition à l'ignorance. Un individu ordinaire sans instruction touché par un ressenti engendré par un contact-ignorance se dit 'Je suis', 'Je suis cela', 'Je serai', 'Je ne serai pas', 'Je serai pourvu de Forme', 'Je serai sans Forme', 'Je serai pourvu de Perception', 'Je serai sans Perception', 'Je ne serai ni pourvu de Perception, ni sans Perception'.

“tiṭṭhanteva kho, bhikkhave, tattheva pañcindriyāni. athettha sutavato ariyasāvakassa avijjā pahīyati, vijjā uppajjati. tassa avijjāvirāgā vijjuppādā ‘asmī’tipissa na hoti; ‘ayamahamasmī’tipissa na hoti; ‘bhavissan’tipissa na hoti; ‘na bhavissan’tipissa na hoti; ‘rūpī bhavissan’tipissa na hoti; ‘arūpī bhavissan’tipissa na hoti; ‘saññī bhavissan’tipissa na hoti; ‘asaññī bhavissan’tipissa na hoti; ‘nevasaññīnāsaññībhavissan’tipissa na hotī”ti.

Les cinq facultés sensorielles restent là où elles sont, mais un noble disciple instruit abandonne l'ignorance à leur encontre, et la connaissance correcte apparaît. Avec la disparition de l'ignorance et l'apparition de la connaissance correcte, il ne se dit pas 'Je suis', ni 'Je suis cela', ni 'Je serai', ni 'Je ne serai pas', ni 'Je serai pourvu de Forme', ni 'Je serai sans Forme', ni 'Je serai pourvu de Perception', ni 'Je serai sans Perception', ni 'Je ne serai ni pourvu de Perception, ni sans Perception'.


SN 22.81

avijjāsamphassajena, bhikkhave, vedayitena phuṭṭhassa assutavato puthujjanassa uppannā taṇhā

Mendiants, chez un individu ordinaire sans instruction touché par un ressenti engendré par un contact ignorant, l'appétence apparaît.


À AN 3.67, avijjā est expliquée comme ayant pour synonyme moha, bien qu'on puisse argumenter qu'étant donnée la position d'avijjā parmi les anusayas, le terme fait référence à un type de facteur mental plus profond, lié à l'ignorance, qui pourrait ne pas être actif tout le temps, et dont moha serait l'expression active à travers la délusion.

Avijjā représente également la cause ultime dans paṭicca·samuppāda, étant à l'origine des saṅkhāras. Comme cela a été mentionné plus haut, le terme est défini dans ce contexte à SN 12.2 comme consistant en l'ignorance des quatre ariya·saccas. Le rôle que joueavijjā par rapport aux autres akusala dhammas est également mentionné en-dehors du contexte de paṭicca·samuppāda:


SN 20.1

“seyyathāpi, bhikkhave, kūṭāgārassa yā kāci gopānasiyo sabbā tā kūṭaṅgamā kūṭasamosaraṇā kūṭasamugghātā sabbā tā samugghātaṃ gacchanti; evameva kho, bhikkhave, ye keci akusalā dhammā sabbe te avijjāmūlakā avijjāsamosaraṇā avijjāsamugghātā, sabbe te samugghātaṃ gacchanti.

Tout comme, mendiants, toutes les poutres d'une maison au toit pointu mènent au faîte, se rejoignent au faîte, et lorsque le faîte est retiré, elles sont toutes retirées [également], de la même manière, tous les états mentaux désavantageux son enracinés dans l'ignorance, se rejoignent dans l'ignorance, et lorsque l'ignorance est retirée, ils sont tous retirés [également].


SN 45.1

“avijjā, bhikkhave, pubbaṅgamā akusalānaṃ dhammānaṃ samāpattiyā, anvadeva ahirikaṃ anottappaṃ. avijjāgatassa, bhikkhave, aviddasuno micchādiṭṭhi pahoti; micchādiṭṭhissa micchāsaṅkappo pahoti; micchāsaṅkappassa micchāvācā pahoti; micchāvācassa micchākammanto pahoti; micchākammantassa micchāājīvo pahoti; micchāājīvassa micchāvāyāmo pahoti; micchāvāyāmassa micchāsati pahoti; micchāsatissa micchāsamādhi pahoti.

Mendiants, l'ignorance est le précurseur de l'engagement dans les états mentaux mauvais et désavantageux, suivie de l'absence de honte morale et l'absence de crainte morale. Mendiants, chez le sot vivant dans l'ignorance, la vue erronée apparaît. Chez celui qui a une vue erronée, l'aspiration erronée apparaît. Chez celui qui a une aspiration erronée, la parole erronée apparaît. Chez celui qui a une parole erronée, l'action erronée apparaît. Chez celui qui a une action erronée, les moyens de subsistance erronés apparaissent. Chez celui qui a des moyens de subsistance erronés, l'effort erroné apparaît. Chez celui qui a un effort erroné, la présence d'esprit erronée apparaît. Chez celui qui a une présence d'esprit erronée, la concentration erronée apparaît.


Avijjā est à l'origine des āsavas:


AN 6.63

“katamo ca, bhikkhave, āsavānaṃ nidānasambhavo? avijjā, bhikkhave, āsavānaṃ nidānasambhavo...

Et quelle est, mendiants, la cause de la production des impuretés mentales? C'est l'ignorance, mendiants, qui est la cause de la production des impuretés mentales...

“katamo ca, bhikkhave, āsavanirodho? avijjānirodho, bhikkhave, āsavanirodho.

Et qu'est-ce, mendiants, que la cessation des impuretés mentales? Mendiants, la cessation de l'ignorance est la cessation des impuretés mentales.


Comme on le verra plus loin, la relation entre avijjā et les āsavas est réciproque. Il est également dit spécifiquement à propos d'avijjā qu'elle donne naissance au désir:


AN 4.50

avijjānivutā posā, piyarūpābhinandino.

Les hommes obstrués par l'ignorance cherchent le bonheur dans ce qui est plaisant


AN 10.62

“bhavataṇhāmpāhaṃ, bhikkhave, sāhāraṃ vadāmi, no anāhāraṃ. ko cāhāro bhavataṇhāya? ‘avijjā’tissa vacanīyaṃ.

Mendiants, je déclare que l'appétence pour l'existence a une nourriture, elle n'est pas sans nourriture. Et quelle est la nourriture de l'appétence pour l'existence? L'ignorance, devrait-on dire.


Avijjā apparaît sous l'effet de facteurs spécifiques. Les cinq nīvaraṇas:


AN 10.61

“purimā, bhikkhave, koṭi na paññāyati avijjāya: ‘ito pubbe avijjā nāhosi, atha pacchā samabhavī’ti. evañcetaṃ, bhikkhave, vuccati, atha ca pana paññāyati: ‘idappaccayā avijjā’ti. avijjampāhaṃ, bhikkhave, sāhāraṃ vadāmi, no anāhāraṃ. ko cāhāro avijjāya? ‘pañca nīvaraṇā’tissa vacanīyaṃ.

Mendiants, on ne discerne pas de commencement à l'ignorance: «Avant cela, il n'y avait pas d'ignorance, et elle est apparue après.» Bien que l'on dise cela, mendiants, on discerne: «L'ignorance est basée sur ceci». Mendiants, je dis que l'ignorance a un nutriment, elle n'est pas sans nutriment. Et quel est le nutriment de l'ignorance? Les cinq obstructions, devrait-on dire.


Ayoniso manasikāra:


MN 2

“katame ca, bhikkhave, dhammā na manasikaraṇīyā ye dhamme manasi karoti? yassa, bhikkhave, dhamme manasikaroto anuppanno vā kāmāsavo uppajjati, uppanno vā kāmāsavo pavaḍḍhati; anuppanno vā bhavāsavo uppajjati, uppanno vā bhavāsavo pavaḍḍhati; anuppanno vā avijjāsavo uppajjati, uppanno vā avijjāsavo pavaḍḍhati. ime dhammā na manasikaraṇīyā ye dhamme manasi karoti...

Et quelles sont, mendiants, les choses auxquelles il ne faudrait pas appliquer son esprit mais auxquelles il l'applique [tout de même]? Ce sont, mendiants, les choses telles que lorsqu'il y applique son esprit, les impuretés mentales liées à la sensualité qui n'étaient pas [encore] apparues apparaissent, et les impuretés mentales liées à la sensualité qui étaient [déjà] apparues se développent; les impuretés mentales liées à l'existence qui n'étaient pas [encore] apparues apparaissent, et les impuretés mentales liées à l'existence qui étaient [déjà] apparues se développent; les impuretés mentales liées à l'ignorance qui n'étaient pas [encore] apparues apparaissent, et les impuretés mentales liées à l'ignorance qui étaient [déjà] apparues se développent: voici, mendiants, quelles sont les choses auxquelles il ne faudrait pas appliquer son esprit...

“so evaṃ ayoniso manasi karoti: ‘ahosiṃ nu kho ahaṃ atītamaddhānaṃ? na nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? kiṃ nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? kathaṃ nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? kiṃ hutvā kiṃ ahosiṃ nu kho ahaṃ atītamaddhānaṃ? bhavissāmi nu kho ahaṃ anāgatamaddhānaṃ? na nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? kiṃ nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? kathaṃ nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? kiṃ hutvā kiṃ bhavissāmi nu kho ahaṃ anāgatamaddhānan’ti? etarahi vā paccuppannamaddhānaṃ ajjhattaṃ kathaṃkathī hoti: ‘ahaṃ nu khosmi? no nu khosmi? kiṃ nu khosmi? kathaṃ nu khosmi? ayaṃ nu kho satto kuto āgato? so kuhiṃ gāmī bhavissatī’ti?

Il applique son mental à mauvais escient des manières suivantes: 'Est-ce que j'existais dans le passé?', 'Est-ce que je n'existais pas dans le passé?', 'Qui étais-je dans le passé?', 'Comment étais-je dans le passé?', 'Dans le passé, ayant été qui, que suis-je devenu [ensuite (dans une existence ultérieure)]?',{2} 'Est-ce que j'existerai dans le futur?', 'Est-ce que je n'existerai pas dans le futur?', 'Qui serai-je dans le futur?', 'Comment serai-je dans le futur?', 'Dans le futur ayant été qui, que deviendrai-je [ensuite (dans une existence ultérieure)]?' Ou sinon, il est intérieurement perplexe au sujet du présent, des manières suivantes: 'Est-ce que j'existe?', 'Est-ce que je n'existe pas?', 'Qui suis-je?', 'Comment suis-je?', 'D'où cet être provient-il?', 'Où ira-t-il?'.

“tassa evaṃ ayoniso manasikaroto channaṃ diṭṭhīnaṃ aññatarā diṭṭhi uppajjati. ‘atthi me attā’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘natthi me attā’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘attanāva attānaṃ sañjānāmī’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘attanāva anattānaṃ sañjānāmī’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘anattanāva attānaṃ sañjānāmī’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; atha vā panassa evaṃ diṭṭhi hoti: ‘yo me ayaṃ attā vado vedeyyo tatra tatra kalyāṇapāpakānaṃ kammānaṃ vipākaṃ paṭisaṃvedeti so kho pana me ayaṃ attā nicco dhuvo sassato avipariṇāmadhammo sassatisamaṃ tatheva ṭhassatī’ti.

Chez celui qui applique ainsi son esprit à mauvais escient, l'une de ces six vues apparaît. La vue: 'J'ai un ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je n'ai pas d'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois l'ego au moyen de l'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois le non-soi au moyen de l'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois l'ego au moyen du non-soi' lui apparaît vraie et sûre. Et alors il a la vue: 'C'est mon ego qui parle, ressent et fait l'expérience ici et là des conséquences des actions bénéfiques ou malsaines; et mon ego est permanent, stable, éternel, il n'est pas par nature voué au changement, et il durera ainsi une éternité'.

idaṃ vuccati, bhikkhave, diṭṭhigataṃ diṭṭhigahanaṃ diṭṭhikantāraṃ diṭṭhivisūkaṃ diṭṭhivipphanditaṃ diṭṭhisaṃyojanaṃ. diṭṭhisaṃyojanasaṃyutto, bhikkhave, assutavā puthujjano na parimuccati jātiyā jarāya maraṇena sokehi paridevehi dukkhehi domanassehi upāyāsehi; ‘na parimuccati dukkhasmā’ti vadāmi.

Ceci, mendiants est appelé s'en remettre aux vues, c'est le taillis des vues, le maquis des vues, la contorsion des vues, le titubement des vues, l'entrave des vues. Entravé à l'entrave des vues, un individu ordinaire sans instruction ne peut échapper à la naissance, au vieillissement-et-mort, au chagrin, aux lamentations, aux douleurs, aux afflictions mentales et à l'adversité; je déclare qu'il n'échappe pas au mal-être.


Les Āsavas:


MN 9

āsavasamudayā avijjāsamudayo; āsavanirodhā avijjānirodho

Avec l'apparition des impuretés mentales, il y a apparition de l'ignorance; avec la cessation des impuretés mentales, il y a cessation de l'ignorance.


Un certain nombre de facteurs menant à la cessation d'avijjā sont également mentionnés dans les souttas. Kāyagatāsati:


AN 1.586

“ekadhamme, bhikkhave, bhāvite bahulīkate avijjā pahīyati. katamasmiṃ ekadhamme? kāyagatāya satiyā.

Mendiants, il y a un état mental qui, lorsqu'il est cultivé et pratiqué fréquemment, l'ignorance est abandonnée. Et quel est cet état mental? La présence d'esprit dirigée vers le corps.


Anicca·saññā:


SN 22.102

“aniccasaññā, bhikkhave, bhāvitā bahulīkatā sabbaṃ kāmarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ rūparāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ bhavarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ avijjaṃ pariyādiyati, sabbaṃ asmimānaṃ samūhanati”.

Mendiants, lorsque la perception de l'impermanence est cultivée et pratiquée fréquemment, elle met un terme à toute avidité sensuelle, elle met un terme à toute avidité envers la Forme, elle met un terme à toute avidité d'existence, elle met un terme à toute ignorance, et elle élimine toute prétention 'Je suis'.

...

...

“kathaṃ bhāvitā ca, bhikkhave, aniccasaññā kathaṃ bahulīkatā sabbaṃ kāmarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ rūparāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ bhavarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ avijjaṃ pariyādiyati, sabbaṃ asmimānaṃ samūhanati? ‘iti rūpaṃ, iti rūpassa samudayo, iti rūpassa atthaṅgamo; iti vedanā, iti vedanāya samudayo, iti vedanāya atthaṅgamo; iti saññā, iti saññāya samudayo, iti saññāya atthaṅgamo; iti saṅkhārā, iti saṅkhārānaṃ samudayo, iti saṅkhārānaṃ atthaṅgamo; iti viññāṇaṃ, iti viññāṇassa samudayo, iti viññāṇassa atthaṅgamo’ti. evaṃ bhāvitā kho, bhikkhave, aniccasaññā evaṃ bahulīkatā sabbaṃ kāmarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ rūparāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ bhavarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ avijjaṃ pariyādiyati, sabbaṃ asmimānaṃ samūhanatī”ti.

Et comment, mendiants, la perception de l'impermanence est-elle cultivée, comment est-elle pratiquée fréquemment afin de mettre un terme à toute avidité sensuelle, de mettre un terme à toute avidité envers la Forme, de mettre un terme à toute avidité d'existence, de mettre un terme à toute ignorance, et d'éliminer toute prétention 'Je suis'? 'Voici la Forme, voici l'apparition de la Forme, voici l'extinction de la Forme; voici le Ressenti, voici l'apparition du Ressenti, voici l'extinction du Ressenti; voici la Perception, voici l'apparition de la Perception, voici l'extinction de la Perception; voici les Constructions, voici l'apparition des Constructions, voici l'extinction des Constructions; voici la Conscience, voici l'apparition de la Conscience, voici l'extinction de la Conscience.' Voici, mendiants, comment la perception de l'impermanence est cultivée, comment elle est pratiquée fréquemment de mettre un terme à toute avidité sensuelle, de mettre un terme à toute avidité envers la Forme, de mettre un terme à toute avidité d'existence, de mettre un terme à toute ignorance, et d'éliminer toute prétention 'Je suis'.


SN 35.79

— “katamo pana, bhante, eko dhammo yassa pahānā bhikkhuno avijjā pahīyati, vijjā uppajjatī”ti?

— Mais quelle est, Bhanté, cette chose unique par l'abandon de laquelle l'ignorance est abandonnée chez un mendiant et la connaissance correcte apparaît?

— “avijjā kho, bhikkhu, eko dhammo yassa pahānā bhikkhuno avijjā pahīyati, vijjā uppajjatī”ti.

— Mendiant, l'ignorance est cette chose unique par l'abandon de laquelle l'ignorance est abandonnée chez un mendiant et la connaissance correcte apparaît.

— “kathaṃ pana, bhante, jānato, kathaṃ passato bhikkhuno avijjā pahīyati, vijjā uppajjatī”ti?

— Et comment faut-il connaître, Bhanté, comment faut-il voir pour que l'ignorance soit abandonnée et que la connaissance correcte apparaisse?

— “cakkhuṃ kho, bhikkhu, aniccato jānato passato avijjā pahīyati, vijjā uppajjati. rūpe aniccato jānato passato avijjā pahīyati, vijjā uppajjati. cakkhuviññāṇaṃ... cakkhusamphassaṃ... yampidaṃ cakkhusamphassapaccayā uppajjati vedayitaṃ sukhaṃ vā dukkhaṃ vā adukkhamasukhaṃ vā tampi aniccato jānato passato avijjā pahīyati, vijjā uppajjati. sotaṃ... sadde... sotaviññāṇaṃ... sotasamphassaṃ... yampidaṃ sotasamphassapaccayā uppajjati... ghānaṃ... gandhe... ghānaviññāṇaṃ... ghānasamphassaṃ... yampidaṃ ghānasamphassapaccayā uppajjati... jivhaṃ... rase... jivhaviññāṇaṃ... jivhasamphassaṃ... yampidaṃ jivhasamphassapaccayā uppajjati... kāyaṃ... phoṭṭhabbe... kāyaviññāṇaṃ... kāyasamphassaṃ... yampidaṃ kāyasamphassapaccayā uppajjati... manaṃ... dhamme... manoviññāṇaṃ... manosamphassaṃ... yampidaṃ manosamphassapaccayā uppajjati vedayitaṃ sukhaṃ vā dukkhaṃ vā adukkhamasukhaṃ vā tampi aniccato jānato passato avijjā pahīyati, vijjā uppajjati. evaṃ kho, bhikkhu, jānato evaṃ passato avijjā pahīyati, vijjā uppajjatī”ti.

— Mendiant, c'est en connaissant et en voyant l'impermanence de l'œil que l'ignorance est abandonnée et que la connaissance correcte apparaît. C'est en connaissant et en voyant l'impermanence des formes [visibles]... de la conscience visuelle... du contact visuel... de tout ce qui apparaît sur la base du contact visuel, que ce soit ressenti comme agréable, désagréable ou neutre que l'ignorance est abandonnée et que la connaissance correcte apparaît. C'est en connaissant et en voyant l'impermanence de l'oreille... des sons... de la conscience auditive... du contact auditif... de tout ce qui apparaît sur la base du contact auditif... du nez... des odeurs... de la conscience olfactive... du contact olfactif... de tout ce qui apparaît sur la base du contact olfactif... de la langue... des saveurs... de la conscience gustative... du contact gustatif... de tout ce qui apparaît sur la base du contact gustatif... du corps... des sensations corporelles... de la conscience corporelle... du contact corporel... de tout ce qui apparaît sur la base du contact corporel... du mental... des phénomènes mentaux... de la conscience mentale... du contact mental... de tout ce qui apparaît sur la base du contact mental, que ce soit ressenti comme agréable, désagréable ou neutre que l'ignorance est abandonnée et que la connaissance correcte apparaît.


SN 35.80

“kathaṃ pana, bhante, jānato, kathaṃ passato avijjā pahīyati, vijjā uppajjatī”ti?

Et comment faut-il connaître, Bhanté, comment faut-il voir pour que l'ignorance soit abandonnée et que la connaissance correcte apparaisse?

“idha, bhikkhu, bhikkhuno sutaṃ hoti: ‘sabbe dhammā nālaṃ abhinivesāyā’ti. evañcetaṃ, bhikkhu, bhikkhuno sutaṃ hoti: ‘sabbe dhammā nālaṃ abhinivesāyā’ti, so sabbaṃ dhammaṃ abhijānāti, sabbaṃ dhammaṃ abhiññāya sabbaṃ dhammaṃ parijānāti, sabbaṃ dhammaṃ pariññāya sabbanimittāni aññato passati, cakkhuṃ aññato passati, rūpe... cakkhuviññāṇaṃ... cakkhusamphassaṃ... yampidaṃ cakkhusamphassapaccayā uppajjati vedayitaṃ sukhaṃ vā dukkhaṃ vā adukkhamasukhaṃ vā tampi aññato passati... sotaṃ... sadde... sotaviññāṇaṃ... sotasamphassaṃ... yampidaṃ sotasamphassapaccayā uppajjati... ghānaṃ... gandhe... ghānaviññāṇaṃ... ghānasamphassaṃ... yampidaṃ ghānasamphassapaccayā uppajjati... jivhaṃ... rase... jivhaviññāṇaṃ... jivhasamphassaṃ... yampidaṃ jivhasamphassapaccayā uppajjati... kāyaṃ... phoṭṭhabbe... kāyaviññāṇaṃ... kāyasamphassaṃ... yampidaṃ kāyasamphassapaccayā uppajjati... manaṃ aññato passati, dhamme... manoviññāṇaṃ... manosamphassaṃ... yampidaṃ manosamphassapaccayā uppajjati vedayitaṃ sukhaṃ vā dukkhaṃ vā adukkhamasukhaṃ vā tampi aññato passati. evaṃ kho, bhikkhu, jānato evaṃ passato bhikkhuno avijjā pahīyati, vijjā uppajjatī”ti.

En cela, mendiant, un mendiant a entendu dire: 'Aucun phénomène ne mérite qu'on s'y attache'. Ainsi, mendiant, un mendiant ayant entendu dire qu'aucun phénomène ne mérite qu'on s'y attache connaît directement tous les phénomènes. Connaissant directement tous les phénomènes, il comprend complètement tous les phénomènes. Comprenant complètement tous les phénomènes, il voit tous les objets [de perception] comme étant autres. Il voit l'œil comme étant autre, il voit les formes visibles comme étant autres, il voit la conscience oculaire... le contact oculaire... tout ce qui apparaît sur la base le contact oculaire... l'oreille... les sons... la conscience auditive... le contact auditif... tout ce qui apparaît sur la base le contact auditif... le nez... les odeurs... la conscience olfactive... le contact olfactif... tout ce qui apparaît sur la base le contact olfactif... la langue... les saveurs... la conscience gustative... le contact gustatif... tout ce qui apparaît sur la base le contact gustatif... le corps... les sensations corporelles... la conscience corporelle... le contact corporel... tout ce qui apparaît sur la base le contact corporel... le mental... les phénomènes mentaux... la conscience mentale... le contact mental... tout ce qui apparaît sur la base le contact mental, que ce soit ressenti comme agréable, désagréable ou neutre, il le voit aussi comme étant autre. C'est en connaissant ainsi, mendiant, c'est en voyant ainsi que l'ignorance est abandonnée chez un mendiant et que la connaissance correcte apparaît.


Samādhi:


AN 6.24

“chahi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bhikkhu himavantaṃ pabbatarājaṃ padāleyya, ko pana vādo chavāya avijjāya! katamehi chahi?

Mendiants, un mendiant doué de six qualités pourrait détruire l'Himalaya, roi des montagnes, et que dire de la misérable ignorance! Quelles sont ces six?

idha, bhikkhave, bhikkhu samādhissa samāpattikusalo hoti,

En cela, mendiants, un mendiant est habile à l'atteinte de la concentration,

samādhissa ṭhitikusalo hoti,

il est habile au maintien de la concentration,

samādhissa vuṭṭhānakusalo hoti,

il est habile à l'émergence de la concentration,

samādhissa kallitakusalo hoti,

il est habile en disposition à la concentration,

samādhissa gocarakusalo hoti,

il est habile en nourritures de concentration,

samādhissa abhinīhārakusalo hoti.

et il est habile en aspiration à la concentration.


Paññā:


AN 2.31

vipassanā, bhikkhave, bhāvitā kamatthamanubhoti? paññā bhāvīyati. paññā bhāvitā kamatthamanubhoti? yā avijjā sā pahīyati.

En développant la vision discernante, quel bienfait obtient-on? Le discernement se développe. En développant le discernement, quel bienfait obtient-on? L'ignorance est abandonnée.


Abhiññā:


SN 45.159

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā pahātabbā? avijjā ca bhavataṇhā ca

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être abandonnés par connaissance directe? L'ignorance et l'appétence pour l'existence.


Cultiver appamāda et être ātāpī:


MN 19

ayaṃ kho me, bhikkhave, rattiyā paṭhame yāme paṭhamā vijjā adhigatā; avijjā vihatā vijjā uppannā; tamo vihato āloko uppanno; yathā taṃ appamattassa ātāpino pahitattassa viharato.

Voici, mendiants, quelle fut la première connaissance à laquelle je parvins pendant la première partie de la nuit. L'ignorance était détruite, la connaissance correcte était apparue. L'obscurité était vaincue, la lumière était apparue, comme c'est le cas chez celui qui demeure assidu, ardent et voué à l'effort.



Bodhi leaf





āvuso: ami - une forme d'adresse relativement polie mais quelque peu informelle, car elle est utilisée aussi bien par le disciple que par le maître en retour.



Bodhi leaf





āyasmā: vénérable - lit: vieux. Utilisé comme une appellation respectueuse pour un bhikkhu ayant un certain status.



Bodhi leaf





āyatana: sphère, étendue, portée, sphère de perception. Le mot apparaît surtout dans deux contextes:

1) en référence aux six organes des sens, i.e. cakkhu, sota, ghāna, jivhā, kāya, mana, ainsi que leurs objets respectifs, i.e. rūpa objets visibles, sadda sons, gandha odeurs, rasa saveurs, phoṭṭhabba phénomène corporel tangible, dhamma phénomène mental.

2) utilisé pour désigner chacun des quatre jhānas sans forme.



Bodhi leaf





ayoniso manasikāra:

application de l'esprit à mauvais escient, sans sagesse, de manière incorrecte, de manière inappropriée.

La caractérisation la plus substantielle d'ayoniso manasikāra se trouve dans le Sabbāsavā Sutta:


MN 2

“so evaṃ ayoniso manasi karoti: ‘ahosiṃ nu kho ahaṃ atītamaddhānaṃ? na nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? kiṃ nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? kathaṃ nu kho ahosiṃ atītamaddhānaṃ? kiṃ hutvā kiṃ ahosiṃ nu kho ahaṃ atītamaddhānaṃ? bhavissāmi nu kho ahaṃ anāgatamaddhānaṃ? na nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? kiṃ nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? kathaṃ nu kho bhavissāmi anāgatamaddhānaṃ? kiṃ hutvā kiṃ bhavissāmi nu kho ahaṃ anāgatamaddhānan’ti? etarahi vā paccuppannamaddhānaṃ ajjhattaṃ kathaṃkathī hoti: ‘ahaṃ nu khosmi? no nu khosmi? kiṃ nu khosmi? kathaṃ nu khosmi? ayaṃ nu kho satto kuto āgato? so kuhiṃ gāmī bhavissatī’ti?

Elle applique son esprit à mauvais escient des manières suivantes: 'Est-ce que j'existais dans le passé?', 'Est-ce que je n'existais pas dans le passé?', 'Qui étais-je dans le passé?', 'Comment étais-je dans le passé?', 'Dans le passé, ayant été qui, que suis-je devenu [ensuite (dans une existence ultérieure)]?',{2} 'Est-ce que j'existerai dans le futur?', 'Est-ce que je n'existerai pas dans le futur?', 'Qui serai-je dans le futur?', 'Comment serai-je dans le futur?', 'Dans le futur ayant été qui, que deviendrai-je [ensuite (dans une existence ultérieure)]?' Ou sinon, il est intérieurement perplexe au sujet du présent, des manières suivantes: 'Est-ce que j'existe?', 'Est-ce que je n'existe pas?', 'Qui suis-je?', 'Comment suis-je?', 'D'où cet être provient-il?', 'Où ira-t-il?'.

“tassa evaṃ ayoniso manasikaroto channaṃ diṭṭhīnaṃ aññatarā diṭṭhi uppajjati. ‘atthi me attā’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘natthi me attā’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘attanāva attānaṃ sañjānāmī’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘attanāva anattānaṃ sañjānāmī’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; ‘anattanāva attānaṃ sañjānāmī’ti vā assa saccato thetato diṭṭhi uppajjati; atha vā panassa evaṃ diṭṭhi hoti: ‘yo me ayaṃ attā vado vedeyyo tatra tatra kalyāṇapāpakānaṃ kammānaṃ vipākaṃ paṭisaṃvedeti so kho pana me ayaṃ attā nicco dhuvo sassato avipariṇāmadhammo sassatisamaṃ tatheva ṭhassatī’ti. idaṃ vuccati, bhikkhave, diṭṭhigataṃ diṭṭhigahanaṃ diṭṭhikantāraṃ diṭṭhivisūkaṃ diṭṭhivipphanditaṃ diṭṭhisaṃyojanaṃ. diṭṭhisaṃyojanasaṃyutto, bhikkhave, assutavā puthujjano na parimuccati jātiyā jarāya maraṇena sokehi paridevehi dukkhehi domanassehi upāyāsehi; ‘na parimuccati dukkhasmā’ti vadāmi.

Chez celui qui applique ainsi son esprit à mauvais escient, l'une de ces six vues apparaît. La vue: 'J'ai un ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je n'ai pas d'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois l'ego au moyen de l'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois le non-soi au moyen de l'ego' lui apparaît vraie et sûre. Ou bien la vue: 'Je perçois l'ego au moyen du non-soi' lui apparaît vraie et sûre. Et alors il a la vue: 'C'est mon ego qui parle, ressent et fait l'expérience ici et là des conséquences des actions bénéfiques ou malsaines; et mon ego est permanent, stable, éternel, il n'est pas par nature voué au changement, et il durera ainsi une éternité'. Ceci, mendiants est appelé s'en remettre aux vues, c'est le taillis des vues, le maquis des vues, la contorsion des vues, le titubement des vues, l'entrave des vues. Entravé à l'entrave des vues, une personne ordinaire sans instruction ne peut échapper à la naissance, au vieillissement-et-mort, au chagrin, aux lamentations, aux douleurs, aux afflictions mentales et à la détresse; je déclare qu'elle n'échappe pas au mal-être.


D'après le commentaire, ayoniso manasikāra est une attention ou une réflexion qui constitue un moyen erroné ou un chemin erroné (uppatha), qui est contraire à la vérité, comme par exemple les vipallāsas: attention portée à ce qui est impermanent comme étant permanent, à ce qui est désagréable comme étant agréable, à ce qui est dénué de Soi comme étant le Soi, à ce qui est répugnant comme étant attrayant.

L'Ayonisomanasikāra Sutta fournit également une référence aux mauvais types de vitakkas:


SN 9.11

ekaṃ samayaṃ aññataro bhikkhu kosalesu viharati aññatarasmiṃ vanasaṇḍe. tena kho pana samayena so bhikkhu divāvihāragato pāpake akusale vitakke vitakketi, seyyathidaṃ kāmavitakkaṃ, byāpādavitakkaṃ, vihiṃsāvitakkaṃ. atha kho yā tasmiṃ vanasaṇḍe adhivatthā devatā tassa bhikkhuno anukampikā atthakāmā taṃ bhikkhuṃ saṃvejetukāmā yena so bhikkhu tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā taṃ bhikkhuṃ gāthāhi ajjhabhāsi:

En une occasion, un certain mendiant séjournait dans le Kosala, dans un certain maquis forestier. En cette occasion-là, ce mendiant, faisant sa session de la journée, pensait des pensées mauvaises et désavantageuses, c'est à dire des pensées de sensualité, des pensées de malveillance et des pensées de non-inoffensivité. Alors le déva qui vivait dans ce maquis forestier, par compassion pour ce mendiant, voulant son bien, souhaitant provoquer chez lui le sens de la motivation, s'approcha et s'adressa à lui en vers:

“ayoniso manasikārā, so vitakkehi khajjasi.

Celui qui applique son esprit à mauvais escient est dévoré par les pensées.


À AN 5.151, ayoniso manasikāra est juxtaposé à an·ekagga·citta (voir ekagga·tā pour un antonyme) dans un même élément constituant une attitude qui empêche celui qui écoute le Dhamma de le réaliser.

Ayoniso manasikāra empêche des états avantageux d'apparaître:

Les sept bojjhaṅgas:


AN 1.74

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yena anuppannā vā bojjhaṅgā nuppajjanti uppannā vā bojjhaṅgā na bhāvanāpāripūriṃ gacchanti yathayidaṃ, bhikkhave, ayonisomanasikāro.

Je ne vois aucune autre chose, mendiants, à cause de laquelle les facteurs d'éveils qui n'étaient pas [encore] apparus ne viennent pas à apparaître, ou les facteurs d'éveils qui étaient apparus ne vont pas à la complétion de leur développement, autant qu'à cause de l'application de l'esprit à mauvais escient.


Sati·sampajañña:


AN 10.61

asatāsampajaññampāhaṃ, bhikkhave, sāhāraṃ vadāmi, no anāhāraṃ. ko cāhāro asatāsampajaññassa? ‘ayonisomanasikāro’’tissa vacanīyaṃ.

Mendiants, je déclare que le manque de présence d'esprit et de compréhension attentive a un nutriment, il n'est pas sans nutriment. Et quel est le nutriment du manque de présence d'esprit et de compréhension attentive? L'application de l'esprit à mauvais escient, devrait-on dire.


Ayoniso manasikāra provoque également l'apparition d'autres akusala dhammas:


AN 1.66

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yena anuppannā vā akusalā dhammā uppajjanti uppannā vā kusalā dhammā parihāyanti yathayidaṃ, bhikkhave, ayonisomanasikāro.

Je ne vois aucune autre chose, mendiants, à cause de laquelle les états mentaux désavantageux qui n'étaient pas [encore] apparus viennent à apparaître, ou les états mentaux avantageux qui étaient apparus viennent à disparaître, autant qu'à cause de l'application de l'esprit à mauvais escient.


En particulier, en conjonction avec d'autres phénomènes, ayoniso manasikāra provoque l'apparition des cinq nīvaraṇas:


SN 46.51

ko ca, bhikkhave, āhāro anuppannassa vā kāmacchandassa uppādāya, uppannassa vā kāmacchandassa bhiyyobhāvāya vepullāya? atthi, bhikkhave, subhanimittaṃ. tattha ayonisomanasikārabahulīkāro: ayamāhāro anuppannassa vā kāmacchandassa uppādāya, uppannassa vā kāmacchandassa bhiyyobhāvāya vepullāya.

Et qu'est-ce, mendiants, qui alimente l'apparition du désir sensuel qui n'est pas [encore] apparu, ou l'augmentation et l'abondance du désir sensuel qui est [déjà] apparu? Il y a, mendiants, des objets attrayants. Y appliquer fréquemment son esprit à mauvais escient: voici ce qui alimente l'apparition du désir sensuel qui n'est pas [encore] apparu, ou l'augmentation et l'abondance du désir sensuel qui est [déjà] apparu.

“ko ca, bhikkhave, āhāro anuppannassa vā byāpādassa uppādāya, uppannassa vā byāpādassa bhiyyobhāvāya vepullāya? atthi, bhikkhave, paṭighanimittaṃ. tattha ayonisomanasikārabahulīkāro: ayamāhāro anuppannassa vā byāpādassa uppādāya, uppannassa vā byāpādassa bhiyyobhāvāya vepullāya.

Et qu'est-ce, mendiants, qui alimente l'apparition de la malveillance qui n'est pas [encore] apparue, ou l'augmentation et l'abondance de la malveillance qui est [déjà] apparue? Il y a, mendiants, des objets déplaisants. Y appliquer fréquemment son esprit à mauvais escient: voici ce qui alimente l'apparition de la malveillance qui n'est pas [encore] apparue, ou l'augmentation et l'abondance de la malveillance qui est [déjà] apparue.

“ko ca, bhikkhave, āhāro anuppannassa vā thinamiddhassa uppādāya, uppannassa vā thinamiddhassa bhiyyobhāvāya vepullāya? atthi, bhikkhave, arati tandi vijambhitā bhattasammado cetaso ca līnattaṃ. tattha ayonisomanasikārabahulīkāro: ayamāhāro anuppannassa vā thinamiddhassa uppādāya, uppannassa vā thinamiddhassa bhiyyobhāvāya vepullāya.

Et qu'est-ce, mendiants, qui alimente l'apparition de la torpeur & somnolence qui ne sont pas [encore] apparues, ou l'augmentation et l'abondance de la torpeur & somnolence qui sont [déjà] apparues? Il y a, mendiants, le mécontentement, l'inertie, les étirements paresseux, la somnolence après le repas, la nonchalance d'esprit. Y appliquer fréquemment son esprit à mauvais escient: voici ce qui alimente l'apparition de la torpeur & somnolence qui ne sont pas [encore] apparues, ou l'augmentation et l'abondance de la torpeur & somnolence qui sont [déjà] apparues.

“ko ca, bhikkhave, āhāro anuppannassa vā uddhaccakukkuccassa uppādāya, uppannassa vā uddhaccakukkuccassa bhiyyobhāvāya vepullāya? atthi, bhikkhave, cetaso avūpasamo. tattha ayonisomanasikārabahulīkāro: ayamāhāro anuppannassa vā uddhaccakukkuccassa uppādāya, uppannassa vā uddhaccakukkuccassa bhiyyobhāvāya vepullāya.

Et qu'est-ce, mendiants, qui alimente l'apparition de l'agitation mentale & préoccupation qui ne sont pas [encore] apparues, ou l'augmentation et l'abondance de l'agitation mentale & préoccupation qui sont [déjà] apparues? Il y a, mendiants, le non-apaisement de l'esprit. Y appliquer fréquemment son esprit à mauvais escient: voici ce qui alimente l'apparition de l'agitation mentale & préoccupation qui ne sont pas [encore] apparues, ou l'augmentation et l'abondance de l'agitation mentale & préoccupation qui sont [déjà] apparues.


En ce qui concerne vicikicchā, ayoniso manasikāra en est la cause en soi:


AN 1.15

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yena anuppannā vā vicikicchā uppajjati uppannā vā vicikicchā bhiyyobhāvāya vepullāya saṃvattati yathayidaṃ, bhikkhave, ayonisomanasikāro.

Mendiants, je ne vois aucune autre chose à cause de laquelle le doute qui n'était pas [encore] apparu vient à apparaître, ou bien le doute qui était [déjà] apparu augmente et va à sa plénitude, autant qu'à cause d'une application de l'esprit à mauvais escient.


Ayoniso manasikāra est également une cause directe de l'apparition de micchā·diṭṭhi:


AN 1.310

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yena anuppannā vā micchādiṭṭhi uppajjati uppannā vā micchādiṭṭhi pavaḍḍhati yathayidaṃ, bhikkhave, ayonisomanasikāro.

Je ne vois aucune autre chose, mendiants, à cause de laquelle une vue erronée qui n'était pas [encore] apparue vient à apparaître, ou une vue erronée qui était apparue se développe, autant qu'à cause de l'application de l'esprit à mauvais escient.


Ayoniso manasikāra mène généralement à un 'grand malheur' (mahato anatthāya):


AN 1.90

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yo evaṃ mahato anatthāya saṃvattati yathayidaṃ, bhikkhave, ayoniso manasikāro.

Mendiants, je ne vois aucune autre chose qui mène à un aussi grand malheur que l'application de l'esprit à mauvais escient.


Ayoniso manasikāra mène particulièrement à la disparition du Dhamma (saddhammassa sammosāya antaradhānāya):


AN 1.122

“nāhaṃ, bhikkhave, aññaṃ ekadhammampi samanupassāmi yo evaṃ saddhammassa sammosāya antaradhānāya saṃvattati yathayidaṃ, bhikkhave, ayonisomanasikāro.

Mendiants, je ne vois aucune autre chose qui mène à la confusion et la disparition du Dhamma authentique, autant que l'application de l'esprit à mauvais escient.


D'après AN 10.76, ayoniso manasikāra repose particulièrement sur trois états mentaux: le fait d'être oublieux (muṭṭhasacca), le manque de sampajañña, et l'agitation mentale (cetaso vikkhepa).



Bodhi leaf

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B
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bala
bāla
bhadante
Bhagavā
bhante
bhava
bhāvanā
bhavarāga
bhavataṇhā
bhesajja
bhikkhu
bhikkhuni
bho
bhojane mattaññutā
bodhi
bodhipakkhiyadhammā
bodhisatta
bojjhaṅga
Brahmā
brahmacariya
brahmakāyika
Brahmavihāra
Buddha
Buddhānussati
Buddhe aveccappasāda
byāpāda



bala:

puissance, force.

Le mot est utilisé avec diverses significations. Dans le sens général, il signifie force physique, bonne santé, puissance de l'autorité (AN 3.69), parfois autorité intellectuelle (e.g. pour un argument puissant, MN 11), force ou détermination morale (comme dans le composé bala·vīriya).

♦ La liste de balas la plus fréquente est la suivante:

1. saddhā

2. vīriya

3. sati
4. samādhi
5. paññā

Chacun de ces termes est défini dans le Vitthata Sutta:


AN 5.14

Pañc·imāni, bhikkhave, balāni. Katamāni pañca? Saddhā-balaṃ, vīriya-balaṃ, sati-balaṃ, samādhi-balaṃ, paññā-balaṃ.

Mendiants, il y a ces cinq forces. Quelles sont ces cinq? La force de la conviction, la force de l'énergie, la force de la présence d'esprit, la force de la concentration, et la force du discernement.

Katama·ñca, bhikkhave, saddhā-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako saddho hoti, saddahati Tathāgatassa bodhiṃ: 'itipi so Bhagavā arahaṃ sammā-Sambuddho vijjā-caraṇa-sampanno sugato lokavidū anuttaro purisa-damma-sārathi satthā deva-manussānaṃ Buddho Bhagavā' ti. Idaṃ vuccati, bhikkhave, saddhā-balaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force de la conviction? En cela, mendiants, un noble disciple a de la conviction, il est convaincu de l'éveil du Tathagata: 'Le Fortuné est un arahant pleinement éveillé, accompli en connaissance et en [bonne] conduite, se portant bien, connaissant le monde, suprême dresseur d'hommes, enseignant des dévas et des humains, un Bouddha, un Fortuné.' Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de la conviction.

Katama·ñca, bhikkhave, vīriya-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako āraddha-vīriyo viharati akusalānaṃ dhammānaṃ pahānāya, kusalānaṃ dhammānaṃ upasampadāya thāmavā daḷhaparakkamo anikkhittadhuro kusalesu dhammesu. Idaṃ vuccati, bhikkhave, vīriya-balaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force de l'énergie? En cela, mendiants, un noble disciple maintient son énergie activée pour l'abandon des états mentaux désavantageux et l'acquisition des états mentaux avantageux; il est solide, ferme dans son effort, il ne manque pas à la responsabilité de cultiver les états mentaux avantageux. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de l'énergie.

Katama·ñca, bhikkhave, sati-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako satimā hoti paramena sati-nepakkena samannāgato, cira-katam-pi cira-bhāsitam-pi saritā anussaritā. Idaṃ vuccati, bhikkhave, sati-balaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force de la présence d'esprit? En cela, mendiants, un noble disciple est présent d'esprit, doué d'une excellente présence d'esprit & minutie, il se souvient et se remémore ce qui a été fait et dit il y a longtemps. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de la présence d'esprit.

Katama·ñca, bhikkhave, samādhi-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako... paṭhamaṃ jhānaṃ... dutiyaṃ jhānaṃ... tatiyaṃ jhānaṃ... catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. Idaṃ vuccati, bhikkhave, samādhi-balaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force de la concentration? En cela, mendiants, un noble disciple... entre et demeure dans le premier jhana... le deuxième... le troisième... le quatrième jhana... Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de la concentration.

Katama·ñca, bhikkhave, paññā-balaṃ? Idha, bhikkhave, ariyasāvako paññavā hoti uday-attha-gāminiyā paññāya samannāgato ariyāya nibbedhikāya sammā dukkha'k'khaya-gāminiyā. Idaṃ vuccati, bhikkhave, paññā-balaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force du discernement? En cela, mendiants, un noble disciple a du discernement, il est pourvu du discernement de l'apparition et de l'extinction qui est noble et pénétrant, menant à la destruction correcte du mal-être. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force du discernement.


Des définitions alternatives de la force de l'énergie et de la force du discernement, que l'on trouve à AN 9.5, seront produites plus bas.

Ce groupe de cinq balas fait partie d'un ensemble de 37 dhammas qui sont parfois mentionnés tous ensemble (e.g. à AN 10.90, SN 22.81). Ils sont parfois appelés les bodhipakkhiyā dhammā, bien que cette expression n'ait pas de définition exacte dans les souttas et soit utilisée également pour décrire d'autres ensembles de phénomènes.

Dans le Daṭṭhabba Sutta, il est dit que ces balas sont 'à être vues' (daṭṭhabba) chacune dans son domaine de maîtrise:


AN 5.15

“pañcimāni, bhikkhave, balāni. katamāni pañca? saddhābalaṃ, vīriyabalaṃ, satibalaṃ, samādhibalaṃ, paññābalaṃ.

Mendiants, il y a ces cinq forces. Quelles sont ces cinq? La force de la conviction, la force de l'énergie, la force de la présence d'esprit, la force de la concentration, et la force du discernement.

kattha ca, bhikkhave, saddhābalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu sotāpattiyaṅgesu...

Et où la force de la conviction est-elle à voir? Dans les quatre facteurs d'entrée dans le courant...

kattha ca, bhikkhave, vīriyabalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu sammappadhānesu...

Et où la force de l'énergie est-elle à voir? Dans les quatre efforts corrects...

kattha ca, bhikkhave, satibalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu satipaṭṭhānesu...

Et où la force de la présence d'esprit est-elle à voir? Dans les quatre mises en place de la présence d'esprit...

kattha ca, bhikkhave, samādhibalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu jhānesu...

Et où la force de la concentration est-elle à voir? Dans les quatre jhanas...

kattha ca, bhikkhave, paññābalaṃ daṭṭhabbaṃ? catūsu ariyasaccesu...

Et où la force du discernement est-elle à voir? Dans les quatre nobles vérités...


Un saṃyutta complet (SN 50), consistant essentiellement en séries de répétitions, est dédié à cet ensemble de cinq balas. À SN 50.1, ces cinq balas mènent à nibbāna tout comme le fleuve Gange, qui s'incline, s'infléchit et tend vers l'est. (seyyathāpi gaṅgā nadī pācīna·ninnā pācīna·poṇā pācīna·pabbhārā).

L'énumération de chacune de ces balas est parfois ponctuée par quatre formules différentes. La première se trouve par exemple à SN 50.1 et est surtout utilisée avec les bojjhaṅgas, et occasionellement avec les indriyas (spirituels): «basé sur l'isolement, sur le détachement, sur la cessation, se parachevant dans le lâcher-prise' (viveka·nissita virāga·nissita nirodha·nissita vossagga·pariṇāmi).

On trouve la deuxième formule par exemple à SN 50.13: «qui se conclut par l'élimination de l'avidité, l'élimination de l'aversion et l'élimination de la délusion' (rāga·vinaya·pariyosāna dosa·vinaya·pariyosāna moha·vinaya·pariyosāna).

On trouve la troisième formule par exemple à 50.13: «qui a le Sans-mort pour fondation, qui a le Sans-mort pour destination, qui a le Sans-mort pour conclusion' (amat·ogadha amata·parāyana amata·pariyosāna).

On trouve également la quatrième à 50.13: «qui est incliné vers Nibbāna, infléchi vers Nibbāna, penché vers Nibbāna' (nibbāna·ninna nibbāna·poṇa nibbāna·pabbhāra).

Il est dit que ces cinq balas sont produites au moyen d'autres qualités, telles que sīla:


SN 50.23

seyyathāpi, bhikkhave, ye keci balakaraṇīyā kammantā karīyanti, sabbe te pathaviṃ nissāya pathaviyaṃ patiṭṭhāya evamete balakaraṇīyā kammantā karīyanti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu sīlaṃ nissāya sīle patiṭṭhāya pañcāni balāni bhāveti pañcāni balāni bahulīkaroti.

Tout comme, mendiants, les actions qui sont à réaliser par la force sont toutes réalisées à l'aide de la terre, en s'appuyant sur la terre, de la même manière, mendiants, c'est à l'aide de la vertu, en s'appuyant sur la vertu, qu'un mendiant cultive les cinq forces, qu'il développe fréquemment les cinq forces.


SN 50.24

seyyathāpi, bhikkhave, ye kecime bījagāmabhūtagāmā vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ āpajjanti, sabbe te pathaviṃ nissāya pathaviyaṃ patiṭṭhāya evamete bījagāmabhūtagāmā vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ āpajjanti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu sīlaṃ nissāya sīle patiṭṭhāya pañcāni balāni bhāvento pañcāni balāni bahulīkaronto vuḍḍhiṃ virūḷhiṃ vepullaṃ pāpuṇāti dhammesu.

Tout comme, mendiants, les graines qui trouvent leur croissance, leur développement et leur plénitude les trouvent toutes à l'aide de la terre, en s'appuyant sur la terre, de la même manière, mendiants, c'est à l'aide de la vertu, en s'appuyant sur la vertu qu'un mendiant cultivant les cinq forces, développant fréquemment les cinq forces, atteint la croissance, le développement et la plénitude dans les états mentaux [avantageux].


Appamāda est également citée comme une base du développement de ces balas:


SN 50.13

“yāvatā, bhikkhave, sattā apadā vā dvipadā vā catuppadā vā bahuppadā vā rūpino vā arūpino vā saññino vā asaññino vā nevasaññīnāsaññino vā, tathāgato tesaṃ aggamakkhāyati arahaṃ sammāsambuddho; evameva kho, bhikkhave, ye keci kusalā dhammā, sabbe te appamādamūlakā appamādasamosaraṇā; appamādo tesaṃ dhammānaṃ aggamakkhāyati. appamattassetaṃ, bhikkhave, bhikkhuno pāṭikaṅkhaṃ pañcāni balāni bhāvessati pañcāni balāni bahulīkarissati.

Mendiants, parmi les êtres, qu'ils soient sans pieds, à deux pieds, à quatre pattes ou à multiples pattes, matériels ou immatériels, percetifs, apercetifs ou ni-perceptifs-ni-aperceptifs, le Tathagata, l'arahant véritablement éveillé est déclaré être le plus éminent. De la même manière, mendiants, tous les états mentaux avantageux sont enracinés dans l'assiduité, se rejoignent dans l'assiduité, et l'assiduité est déclarée être le plus éminent de ces états mentaux. Mendiants, on peut attendre d'un mendiant assidu qu'il cultive les cinq forces, qu'il pratique fréquemment les cinq forces.


Entre SN 50.35 et SN 50.54, il est dit que ces cinq balas mènent à la connaissance directe (abhiññā), à la compréhension complète (pariññā), à l'épuisement complet (parikkhaya), et à l'abandon (pahāna) de divers phénomènes: les trois discriminations (vidhā), i.e. 'Je suis supérieur' (‘seyyo·ham·asmī’ti), 'Je suis égal' (‘sadiso·ham·asmī’ti), 'Je suis inférieur' (hīno·ham·asmī’ti); les trois quêtes (esanā), i.e. la quête de sensualité (kām·esanā), la quête d'une [bonne] existence (bhav·esanā), la quête de la vie brahmique (brahmacariy·esanā); les trois āsavā; les trois bhavā; les trois mal-être (dukkhatā), i.e. le mal-être de la douleur (dukkha·dukkhatā), le mal-être dû aux Constructions (saṅkhāra·dukkhatā), le mal-être dû au changement (vipariṇāma·dukkhatā); les trois akusalamulā; les trois types de vedanā; kāma, diṭṭhi et avijjā; les quatre upādānā; abhijjhā, byāpāda, sīla·bbata parāmāsa et l'adhérence à [la vue] «Ceci [et rien d'autre] est la Vérité' (idaṃ·sacc·ābhinivesa); les sept anusayā; les cinq kāma·guṇā; les cinq nīvaraṇā; les cinq upādāna·kkhandhas; les dix saṃyojanā.

Ces cinq balas constituent un outil permettant d'éliminer les akusalā dhammā. Un certain nombre d'allégories illustrant ce point se trouvent dans le Bala Saṃyutta: à SN 50.27, les akusalā dhammā 's'écoulent' de l'esprit comme l'eau s'écoule d'une jarre retournée; à SN 50.30, ils sont dispersés comme un nuage de pluie disperse un nuage de poussière soulevée; à SN 50.31, ils sont dispersés comme un grand nuage de pluie est dispersé par un vent puissant; à SN 50.32, ils sont comme les cordes sur un bateau qui pourrissent dans un climat inclément; à SN 50.34, les personnes, puissantes ou non, qui essaient de convaincre un mendiant cultivant les cinq balas d'abandonner sa vie monacale en lui offrant des richesses n'auront pas plus de succès que des personnes qui souhaiteraient faire changer la direction du Gange, parce que son esprit est enclin à l'isolement.


SN 50.33

“seyyathāpi, bhikkhave, āgantukāgāraṃ. tattha puratthimāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, pacchimāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, uttarāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, dakkhiṇāyapi disāya āgantvā vāsaṃ kappenti, khattiyāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, brāhmaṇāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, vessāpi āgantvā vāsaṃ kappenti, suddāpi āgantvā vāsaṃ kappenti; evameva kho, bhikkhave, bhikkhu pañcāni balāni bhāvento pañcāni balāni bahulīkaronto ye dhammā abhiññā pariññeyyā, te dhamme abhiññā parijānāti, ye dhammā abhiññā pahātabbā, te dhamme abhiññā pajahati, ye dhammā abhiññā sacchikātabbā, te dhamme abhiññā sacchikaroti, ye dhammā abhiññā bhāvetabbā, te dhamme abhiññā bhāveti.

C'est tout comme, mendiants, [dans] une maison de passage. Des [visiteurs venant] de l'ouest viennent y séjourner, des [visiteurs venant] de l'est viennent y séjourner, des [visiteurs venant] du nord viennent y séjourner, des [visiteurs venant] du sud viennent y séjourner. Des aristocrates viennent y séjourner, des brahmanes viennent y séjourner, des vessas viennent y séjourner, des serfs viennent y séjourner. De la même manière, mendiants, lorsqu'un mendiant cultive les cinq forces, qu'il pratique fréquemment les cinq forces, il comprend complètement par connaissance directe les états mentaux devant être compris complètement par connaissance directe, il abandonne par connaissance directe les états mentaux devant être abandonnés par connaissance directe, il atteint par connaissance directe les états mentaux devant être atteints par connaissance directe, il cultive par connaissance directe les états mentaux devant être cultivés par connaissance directe.

“katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā pariññeyyā? pañcupādānakkhandhātissa vacanīyaṃ...

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être compris complètement par connaissance directe? Les cinq accumulations d'attachement, devrait-on dire...

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā pahātabbā? avijjā ca bhavataṇhā ca...

Et quels sont, mendiants, les états mentaux à être abandonnés par connaissance directe? L'ignorance et l'appétence pour l'existence...

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā sacchikātabbā? vijjā ca vimutti ca...

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être atteints par connaissance directe? La connaissance correcte et la libération...

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā bhāvetabbā? samatho ca vipassanā ca.

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être cultivés par connaissance directe? La tranquillité et la vision discernante.


Ces cinq balas semblent être identiques aux cinq indriyas spirituels, apparaissant simplement comme une manière différente d'expliquer la même chose, comme cela est expliqué dans le Sāketa Sutta:


SN 48.43

Yaṃ, bhikkhave, saddhindriyaṃ taṃ saddhābalaṃ, yaṃ saddhābalaṃ taṃ saddhindriyaṃ; yaṃ vīriyindriyaṃ taṃ vīriyabalaṃ, yaṃ vīriyabalaṃ taṃ vīriyindriyaṃ; yaṃ satindriyaṃ taṃ satibalaṃ, yaṃ satibalaṃ taṃ satindriyaṃ; yaṃ samādhindriyaṃ taṃ samādhibalaṃ, yaṃ samādhibalaṃ taṃ samādhindriyaṃ; yaṃ paññindriyaṃ taṃ paññābalaṃ, yaṃ paññābalaṃ taṃ paññindriyaṃ.

Mendiants, ce qui est la faculté de conviction est la force de la conviction, et ce qui est la force de la conviction est la faculté de conviction. Ce qui est la faculté d'énergie est la force de l'énergie, et ce qui est la force de l'énergie est la faculté d'énergie. Ce qui est la faculté de présence d'esprit est la force de la présence d'esprit, et ce qui est la force de la présence d'esprit est la faculté de présence d'esprit. Ce qui est la faculté de concentration est la force de la concentration, et ce qui est la force de la concentration est la faculté de concentration. Ce qui est la faculté de discernement est la force du discernement, et ce qui est la force du discernement est la faculté de discernement.

Seyyathāpi, bhikkhave, nadī pācīnaninnā pācīnapoṇā pācīnapabbhārā, tassa majjhe dīpo. Atthi, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma tassā nadiyā eko soto tveva saṅkhyaṃ gacchati. Atthi pana, bhikkhave, pariyāyo yaṃ pariyāyaṃ āgamma tassā nadiyā dve sotāni tveva saṅkhyaṃ gacchanti.

Tout comme, mendiants, s'il y avait un fleuve s'inclinant vers l'est, s'infléchissant vers l'est et tendant, avec une île en son milieu. Il y a une analyse selon laquelle le fleuve n'a qu'un seul courant. Il y a aussi, mendiants, une analyse selon laquelle le fleuve a deux courants.


Dans cet ensemble de cinq balas, il est déclaré à AN 5.16 que paññā est la 'plus élevée' (aggaṃ), celle 'qui assure la cohésion' (saṅgāhikaṃ), 'qui rassemble' (saṅghātaniyaṃ).

Parfois, comme c'est le cas à AN 4.152, cet ensemble à cinq éléments est présenté comme un ensemble ne regroupant que quatre éléments, sans inclure paññā. Cependant, à AN 4.261, c'est saddhā qui est laissée de côté.

♦ On trouve également un ensemble différent de cinq balas: les forces de celui qui est en entraînement (sekha·bala), qui sont décrites et définies dans le Vitthata Sutta:

1. saddhā
2. hirī
3. ottappa
4. vīriya
5. paññā

Chacune d'elles est définie dans ce même soutta (elles sont identiques à celles données à AN 5.14 comme dans la citation plus haut, sauf pour ce qui suit):


AN 5.2

pañcimāni, bhikkhave, sekhabalāni. katamāni pañca? saddhābalaṃ, hirībalaṃ, ottappabalaṃ, vīriyabalaṃ, paññābalaṃ...

Mendiants, il y a ces cinq forces de celui qui est en entraînement. Quelles sont ces cinq? La force de la conviction, la force de la honte morale, la force de la crainte morale, la force de l'énergie et la force du discernement...

“katamañca, bhikkhave, hirībalaṃ? idha, bhikkhave, ariyasāvako hirimā hoti, hirīyati kāyaduccaritena vacīduccaritena manoduccaritena, hirīyati pāpakānaṃ akusalānaṃ dhammānaṃ samāpattiyā. idaṃ vuccati, bhikkhave, hirībalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force de la honte morale? En cela, un noble disciple a de la honte morale, il a honte de la méconduite corporelle, de la méconduite verbale, de la méconduite mentale, il a honte de s'engager dans les états mentaux mauvais et désavantageux. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de la honte morale.

“katamañca, bhikkhave, ottappabalaṃ? idha, bhikkhave, ariyasāvako ottappī hoti, ottappati kāyaduccaritena vacīduccaritena manoduccaritena, ottappati pāpakānaṃ akusalānaṃ dhammānaṃ samāpattiyā. idaṃ vuccati, bhikkhave, ottappabalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force de la crainte morale? En cela, un noble disciple a de la crainte morale, il craint la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, il craint de s'engager dans les états mentaux mauvais et désavantageux. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de la crainte morale.


Il est également déclaré dans l'Ananussuta Sutta que ces cinq mêmes balas sont les forces du Tathagata (tathāgata·bala):


AN 5.11

pañcimāni, bhikkhave, tathāgatassa tathāgatabalāni, yehi balehi samannāgato tathāgato āsabhaṃ ṭhānaṃ paṭijānāti, parisāsu sīhanādaṃ nadati, brahmacakkaṃ pavatteti. katamāni pañca? saddhābalaṃ, hirībalaṃ, ottappabalaṃ, vīriyabalaṃ, paññābalaṃ.

Mendiants, il y a ces cinq forces d'un Tathagata, doué desquelles le Tathagata prétend au rôle de chef du troupeau, rugit son rugissement de lion dans les assemblées et met en mouvement la roue de Brahma. Quelles sont ces cinq? La force de la conviction, la force de la honte morale, la force de la crainte morale, la force de l'énergie et la force du discernement.


Comme c'était le cas pour les autres ensembles de cinq balas, il est déclaré à AN 5.12 que paññā est 'la plus éminente' (aggaṃ), celle 'qui assure la cohésion' (saṅgāhikaṃ), celle 'qui rassemble' (saṅghātaniyaṃ).

♦ On trouve parfois ces deux ensembles de cinq balas mélangés pour former un ensemble de sept, qui est décrit par exemple dans le Vitthata Sutta:


AN 7.4

“sattimāni, bhikkhave, balāni. katamāni satta? saddhābala, vīriyabalaṃ, hirībalaṃ, ottappabalaṃ, satibalaṃ, samādhibalaṃ, paññābalaṃ.

Il y a, mendiants, ces dix forces. Quelles sont ces sept? La force de la conviction, la force de l'énergie, la force de la honte morale, la force de la crainte morale, la force de la présence d'esprit, la force de la concentration, et la force du discernement.


Les définitions qui suivent dans ce même soutta sont identiques à celles que l'on a vu plus haut dans chacun des ensembles de cinq.

♦ On trouve également plusieurs ensembles de quatre balas dans le Livre des Quatre de l'Aṅguttara Nikāya:

AN 4.154 mentionne sati, samādhi, anavajja et congénialité (saṅgaha).

AN 4.155 mentionne réflection (paṭisaṅkhāna), bhāvanā, anavajja et congénialité (saṅgaha).

Le Bala Sutta définit un autre ensemble de quatre balas:


AN 9.5

“cattārimāni, bhikkhave, balāni. katamāni cattāri? paññābalaṃ, vīriyabalaṃ, anavajjabalaṃ, saṅgāhabalaṃ.

Il y a, mendiants, ces quatre forces spirituelles. Quelles sont ces quatre? La force du discernement, la force de l'énergie, la force de l'irréprochabilité, et la force de l'amabilité.

katamañca, bhikkhave, paññābalaṃ? ye dhammā kusalā kusalasaṅkhātā ye dhammā akusalā akusalasaṅkhātā ye dhammā sāvajjā sāvajjasaṅkhātā ye dhammā anavajjā anavajjasaṅkhātā ye dhammā kaṇhā kaṇhasaṅkhātā ye dhammā sukkā sukkasaṅkhātā ye dhammā sevitabbā sevitabbasaṅkhātā ye dhammā asevitabbā asevitabbasaṅkhātā ye dhammā nālamariyā nālamariyasaṅkhātā ye dhammā alamariyā alamariyasaṅkhātā, tyāssa dhammā paññāya vodiṭṭhā honti vocaritā. idaṃ vuccati, bhikkhave, paññābalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants que la force du discernement? On a pleinement compris et examiné avec discernement les états mentaux avantageux, reconnus comme étant avantageux, les états mentaux désavantageux, reconnus comme étant désavantageux, les états mentaux répréhensibles, reconnus comme étant répréhensibles, les états mentaux irréprochables, reconnus comme étant irréprochables, les états mentaux sombres, reconnus comme étant sombres, les états mentaux lumineux, reconnus comme étant lumineux, les états mentaux à être poursuivis, reconnus comme étant à être poursuivis, les états mentaux à ne pas être poursuivis, reconnus comme étant à ne pas être poursuivis, les états mentaux indignes des êtres nobles, reconnus comme étant indignes des êtres nobles, et les états mentaux dignes des êtres nobles, reconnus comme étant dignes des êtres nobles. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force du discernement.

“katamañca, bhikkhave, vīriyabalaṃ? ye dhammā akusalā akusalasaṅkhātā ye dhammā sāvajjā sāvajjasaṅkhātā ye dhammā kaṇhā kaṇhasaṅkhātā ye dhammā asevitabbā asevitabbasaṅkhātā ye dhammā nālamariyā nālamariyasaṅkhātā, tesaṃ dhammānaṃ pahānāya chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati. ye dhammā kusalā kusalasaṅkhātā ye dhammā anavajjā anavajjasaṅkhātā ye dhammā sukkā sukkasaṅkhātā ye dhammā sevitabbā sevitabbasaṅkhātā ye dhammā alamariyā alamariyasaṅkhātā, tesaṃ dhammānaṃ paṭilābhāya chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati. idaṃ vuccati, bhikkhave, vīriyabalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants que la force de l'énergie? On génère le désir d'abandon des états mentaux désavantageux, reconnus comme étant désavantageux, des états mentaux répréhensibles, reconnus comme étant répréhensibles, des états mentaux sombres, reconnus comme étant sombres, des états mentaux à ne pas être poursuivis, reconnus comme étant à ne pas être poursuivis, des états mentaux indignes des êtres nobles, reconnus comme étant indignes des êtres nobles, on s'exerce, on active son énergie, on applique son esprit et on s'efforce. On génère le désir d'obtention des états mentaux avantageux, reconnus comme étant avantageux, des états mentaux irréprochables, reconnus comme étant irréprochables, des états mentaux lumineux, reconnus comme étant lumineux, des états mentaux à être poursuivis, reconnus comme étant à être poursuivis, des états mentaux dignes des êtres nobles, reconnus comme étant dignes des êtres nobles, on s'exerce, on active son énergie, on applique son esprit et on s'efforce. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de l'énergie.

“katamañca, bhikkhave, anavajjabalaṃ? idha, bhikkhave, ariyasāvako anavajjena kāyakammena samannāgato hoti, anavajjena vacīkammena samannāgato hoti, anavajjena manokammena samannāgato hoti. idaṃ vuccati, bhikkhave, anavajjabalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants que la force de l'irréprochabilité? En cela, mendiants, un noble disciple ne réalise que des actions corporelles irréprochables, ne réalise que des actions verbales irréprochables, et ne réalise que des actions mentales irréprochables. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de l'irréprochabilité.

“katamañca, bhikkhave, saṅgāhabalaṃ? cattārimāni, bhikkhave, saṅgahavatthūni: dānaṃ, peyyavajjaṃ, atthacariyā, samānattatā. etadaggaṃ, bhikkhave, dānānaṃ yadidaṃ dhammadānaṃ. etadaggaṃ, bhikkhave, peyyavajjānaṃ yadidaṃ atthikassa ohitasotassa punappunaṃ dhammaṃ deseti. etadaggaṃ, bhikkhave, atthacariyānaṃ yadidaṃ assaddhaṃ saddhāsampadāya samādapeti niveseti patiṭṭhāpeti, dussīlaṃ sīlasampadāya samādapeti niveseti patiṭṭhāpeti, macchariṃ cāgasampadāya samādapeti niveseti patiṭṭhāpeti, duppaññaṃ paññāsampadāya samādapeti niveseti patiṭṭhāpeti. etadaggaṃ, bhikkhave, samānattatānaṃ yadidaṃ sotāpanno sotāpannassa samānatto, sakadāgāmī sakadāgāmissa samānatto, anāgāmī anāgāmissa samānatto, arahā arahato samānatto. idaṃ vuccati, bhikkhave, saṅgāhabalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants que la force de l'amabilité? Il y a, mendiants, ces quatre occasions de [pratiquer l']amabilité. Quelles sont ces quatre? Un don, une parole aimable, une attitude constructive et l'égalité. Mendiants, le plus élevé des dons est le don du Dhamma. Mendiants, la plus élevée des paroles aimables est d'enseigner le Dhamma à de nombreuses reprises à celui qui est intéressé, qui tend l'oreille. Mendiants, la plus élevée des attitudes constructives est d'inciter celui qui est dénué de conviction, de l'encourager et l'établir dans l'accomplissement en conviction, d'inciter celui qui manque de vertu, de l'encourager et l'établir dans l'accomplissement en vertu, d'inciter l'avare, de l'encourager et l'établir dans l'accomplissement en générosité, et d'inciter celui qui manque de discernement, de l'encourager et l'établir dans l'accomplissement en discernement. Mendiants, la plus élevée des égalités est l'égalité d'un parvenu-au-courant avec un parvenu-au-courant, l'égalité d'un retournant unique avec un retournant unique, l'égalité d'un non-retournant avec un non-retournant, et l'égalité d'un arahant avec un arahant. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de l'amabilité.

imāni kho, bhikkhave, cattāri balāni.

Voici, mendiants, quelle sont ces quatre forces.

“imehi kho, bhikkhave, catūhi balehi samannāgato ariyasāvako pañca bhayāni samatikkanto hoti. katamāni pañca? ājīvikabhayaṃ, asilokabhayaṃ, parisasārajjabhayaṃ, maraṇabhayaṃ, duggatibhayaṃ.

Mendiants, un noble disciple pourvu de ces quatre forces a transcendé cinq craintes. Quelles sont ces cinq? La crainte [du manque] de moyens de subsistance, la crainte d'une mauvaise réputation, la crainte de la timidité dans les assemblées, la crainte de la mort et la crainte d'une mauvaise destination.


♦ On trouve également deux ensembles de deux balas. Le principal est celui qui regroupe la réflection (paṭisaṅkhāna) et bhāvanā:


AN 2.12

“dvemāni, bhikkhave, balāni. katamāni dve? paṭisaṅkhānabalañca bhāvanābalañca.

Il y a, mendiants, ces deux forces. Quelles sont ces deux? La force de la réflexion et la force du développement.

katamañca, bhikkhave, paṭisaṅkhānabalaṃ? idha, bhikkhave, ekacco iti paṭisañcikkhati: ‘kāyaduccaritassa kho pāpako vipāko diṭṭhe ceva dhamme abhisamparāyañca, vacīduccaritassa pāpako vipāko diṭṭhe ceva dhamme abhisamparāyañca, manoduccaritassa pāpako vipāko diṭṭhe ceva dhamme abhisamparāyañcā’ti. so iti paṭisaṅkhāya kāyaduccaritaṃ pahāya kāyasucaritaṃ bhāveti, vacīduccaritaṃ pahāya vacīsucaritaṃ bhāveti, manoduccaritaṃ pahāya manosucaritaṃ bhāveti, suddhaṃ attānaṃ pariharati. idaṃ vuccati, bhikkhave, paṭisaṅkhānabalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force de la réflexion? En cela, un certain individu considère ceci: 'La méconduite corporelle produit de mauvais résultats dans ce monde visible et dans les existences à venir, la méconduite verbale produit de mauvais résultats dans ce monde visible et dans les existences à venir, la méconduite mentale produit de mauvais résultats dans ce monde visible et dans les existences à venir.' Ayant considéré cela, il abandonne la méconduite corporelle et cultive la bonne conduite corporelle, il abandonne la méconduite verbale et cultive la bonne conduite verbale, il abandonne la méconduite mentale et cultive la bonne conduite mentale, et il se maintient pur. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force de la réflexion.


La bhāvanā·bala est ensuite définie en termes des sept bojjhaṅgas, chacun étant ponctué de la formule: viveka·nissitaṃ virāga·nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga·pariṇāmiṃ (basé sur l'isolement, sur le détachement, sur la cessation, se parachevant dans le lâcher-prise).

À AN 2.13, la bhāvanā·bala est définie comme consistant aux quatre jhānas.

AN 2.52 mentionne la force de la persuasion (saññatti·bala) et la force de disposition favorable (nijjhatti·bala), dans le contexte d'une assemblée de mendiants discutant d'une affaire de discipline (adhikaraṇa). AN 2.171 mentionne sati·bala et samādhi·bala.

♦ Deux souttas mentionnent les forces d'un arahant. Le plus complet des deux, AN 10.90, mentionne:

- Tous les saṅkhāras sont vus tels qu'ils sont dans les faits avec un discernement correct comme étant impermanents (aniccato sabbe saṅkhārā yathābhūtaṃ sammappaññāya sudiṭṭhā honti).

- Kāma est vue telle qu'elle est dans les faits avec un discernement correct comme étant similaire à une fosse remplie de charbons ardents (aṅgārakāsūpamā kāmā yathābhūtaṃ sammappaññāya sudiṭṭhā honti).

- Être naturellement enclin à l'isolement, se plaire au renoncement, et en avoir complètement fini avec tous les états qui sont à la base des impuretés mentales (vivekaninnaṃ cittaṃ hoti ... vivekaṭṭhaṃ nekkhammābhirataṃ byantībhūtaṃ sabbaso āsavaṭṭhāniyehi dhammehi).

- Les sept autres points passent en revue les 37 bodhi·pakkhiya·dhammās, pris par groupes.

♦ Les Tathāgata·balas, en dehors des cas tels qu'AN 5.11, mentionné plus haut, apparaissent dans une version complètement différente, dans laquelle elles sont parfois énumérées en six points, mais dans leur exposé le plus complet, en dix points:


AN 10.21

“dasayimāni, bhikkhave, tathāgatassa tathāgatabalāni... katamāni dasa?

Mendiants, il y a ces dix forces de Tathagata... Quelles sont ces dix?

idha, bhikkhave, tathāgato ṭhānañca ṭhānato aṭṭhānañca aṭṭhānato yathābhūtaṃ pajānāti...

En cela, mendiants, le Tathagata comprend tel que c'est dans les faits ce qui est possible comme étant possible et ce qui est impossible comme étant impossible...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato atītānāgatapaccuppannānaṃ kammasamādānānaṃ ṭhānaso hetuso vipākaṃ yathābhūtaṃ pajānāti...

De plus, mendiants, le Tathagata comprend tel que c'est dans les faits le résultat des actions entreprises dans le passé, le futur et le présent, en termes de possibilités et de causes...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato sabbatthagāminiṃ paṭipadaṃ yathābhūtaṃ pajānāti...

De plus, mendiants, le Tathagata comprend telles qu'elles sont dans les faits les voies qui mènent partout...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato anekadhātuṃ nānādhātuṃ lokaṃ yathābhūtaṃ pajānāti...

De plus, mendiants, le Tathagata comprend tel qu'il est dans les faits le monde avec ses éléments divers et variés...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato sattānaṃ nānādhimuttikataṃ yathābhūtaṃ pajānāti...

De plus, mendiants, le Tathagata comprend tels qu'elle est dans les faits la diversité de caractère des êtres...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato parasattānaṃ parapuggalānaṃ indriyaparopariyattaṃ yathābhūtaṃ pajānāti...

De plus, mendiants, le Tathagata comprend telles qu'elles sont dans les faits les facultés d'apprentissage des autres êtres et des autres individus...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato jhānavimokkhasamādhisamāpattīnaṃ saṃkilesaṃ vodānaṃ vuṭṭhānaṃ yathābhūtaṃ pajānāti...

De plus, mendiants, le Tathagata comprend telles qu'elles sont dans les faits la souillure, la pureté, et l'émergence en ce qui concerne les jhanas, les délivrances, la concentration & les accomplissements...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati...

De plus, mendiants, le Tathagata se rappelle ses diverses existences passées...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe, sugate duggate yathākammūpage satte pajānāti...

De plus, mendiants, le Tathagata, avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions...

“puna caparaṃ, bhikkhave, tathāgato āsavānaṃ khayā anāsavaṃ cetovimuttiṃ paññāvimuttiṃ diṭṭheva dhamme sayaṃ abhiññā sacchikatvā upasampajja viharati.

De plus, mendiants, le Tathagata, avec la destruction des impuretés mentales, entre et demeure dans ce monde visible dans la libération de l'esprit sans impureté, dans la libération par le discernement, en l'ayant réalisée pour lui-même par connaissance directe.


Bodhi leaf





bāla:

sot, homme ignorant, ayant un bas caractère, de basses habitudes.


AN 3.2

“kammalakkhaṇo, bhikkhave, bālo... tīhi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bālo veditabbo. katamehi tīhi? kāyaduccaritena, vacīduccaritena, manoduccaritena.

Mendiants, un sot est caractérisé par ses actions... Mendiants, celui qui est pourvu de trois habitudes est à reconnaître comme un sot. Quelles sont ces trois? La méconduite corporelle, la méconduite verbale et la méconduite mentale.


AN 10.236

“cattārīsāya, bhikkhave, dhammehi samannāgato bālo veditabbo. katamehi cattārīsāya? attanā ca pāṇātipātī hoti, parañca pāṇātipāte samādapeti, pāṇātipāte ca samanuñño hoti, pāṇātipātassa ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Mendiants, un individu possédant quarante caractéristiques devrait être reconnu comme un sot. Quelles sont ces quarante? Il détruit lui-même la vie, il incite les autres à détruire la vie, il approuve la destruction de la vie et fait l'éloge de la destruction de la vie.

attanā ca adinnādāyī hoti, parañca adinnādāne samādapeti, adinnādāne ca samanuñño hoti, adinnādānassa ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Il s'approprie lui-même ce qui n'a pas été donné, il incite les autres à s'approprier ce qui n'a pas été donné, il approuve l'appropriation de ce qui n'a pas été donné et fait l'éloge de l'appropriation de ce qui n'a pas été donné.

attanā ca kāmesumicchācārī hoti, parañca kāmesumicchācāre samādapeti, kāmesumicchācāre ca samanuñño hoti, kāmesumicchācārassa ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Il se méconduit lui-même en raison [des plaisirs] de la sensualité, il incite les autres à se méconduire en raison [des plaisirs] de la sensualité, il approuve la méconduite en raison [des plaisirs] de la sensualité et fait l'éloge de la méconduite en raison [des plaisirs] de la sensualité.

attanā ca musāvādī hoti, parañca musāvāde samādapeti, musāvāde ca samanuñño hoti, musāvādassa ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Il parle lui-même faussement, il incite les autres à parler faussement, il approuve les paroles fausses et fait l'éloge des paroles fausses.

attanā ca pisuṇavāco hoti, parañca pisuṇāya vācāya samādapeti, pisuṇāya vācāya ca samanuñño hoti, pisuṇāya vācāya ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Il parle lui-même de manière médisante, il incite les autres à parler de manière médisante, il approuve les paroles médisantes et fait l'éloge des paroles médisantes.

attanā ca pharusavāco hoti, parañca pharusāya vācāya samādapeti, pharusāya vācāya ca samanuñño hoti, pharusāya vācāya ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Il parle lui-même de manière acerbe, il incite les autres à parler de manière acerbe, il approuve les paroles acerbes et fait l'éloge des paroles acerbes.

attanā ca samphappalāpī hoti, parañca samphappalāpe samādapeti, samphappalāpe ca samanuñño hoti, samphappalāpassa ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Il s'engage lui-même dans des bavardages infructueux, il incite les autres aux bavardages infructueux, il approuve les bavardages infructueux et fait l'éloge des bavardages infructueux.

attanā ca abhijjhālu hoti, parañca abhijjhāya samādapeti, abhijjhāya ca samanuñño hoti, abhijjhāya ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Il est lui-même envieux, il incite les autres à être envieux, il approuve l'envie et fait l'éloge de l'envie.

attanā ca byāpannacitto hoti, parañca byāpāde samādapeti, byāpāde ca samanuñño hoti, byāpādassa ca vaṇṇaṃ bhāsati;

Il est lui-même malveillant, il incite les autres à la malveillance, il approuve la malveillance et fait l'éloge de la malveillance.

attanā ca micchādiṭṭhiko hoti, parañca micchādiṭṭhiyā samādapeti, micchādiṭṭhiyā ca samanuñño hoti, micchādiṭṭhiyā ca vaṇṇaṃ bhāsati.

Il a lui-même une vue erronée, il incite les autres à la vue erronée, il approuve la vue erronée et fait l'éloge de la vue erronée.


AN 3.5

“tīhi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bālo veditabbo. katamehi tīhi? ayoniso pañhaṃ kattā hoti, ayoniso pañhaṃ vissajjetā hoti, parassa kho pana yoniso pañhaṃ vissajjitaṃ parimaṇḍalehi padabyañjanehi siliṭṭhehi upagatehi nābbhanumoditā hoti.

Mendiants, celui qui est pourvu de trois traits est à reconnaître comme étant un sot. Quels sont ces trois? Il formule une question de manière inappropriée, il répond à une question de manière inappropriée, et lorsque celui répond à une question de manière appropriée avec des mots et des phrases bien choisis et cohérents, il ne l'approuve pas.


Asappurisa est fréquemment juxtaposé à bāla:


MN 129

‘bālo ayaṃ bhavaṃ asappuriso’’ti.

Cet individu est un sot, une mauvaise personne.


Parmi les autres synonymes, on trouve akusala (désavantageux, SN 1.35), mūḷha (stupide, SN 1.35), abyatta (incompétent, AN 9.35), akhettaññū (sans expérience, littéralement 'ne conaissant pas le sujet', AN 9.35), dummedha (de peu de discernment, AN 3.57). L'antonyme de bāla est paṇḍita. La plus longue description de ce qu'est un bāla, contrastée avec celle d'un paṇḍita, qui possède des traits de caractère opposés, apparaît dans le Bālapaṇḍita Sutta:


MN 129

“tīṇimāni, bhikkhave, bālassa bālalakkhaṇāni bālanimittāni bālāpadānāni. katamāni tīṇi? idha, bhikkhave, bālo duccintitacintī ca hoti dubbhāsitabhāsī ca dukkaṭakammakārī ca. no cetaṃ, bhikkhave, bālo duccintitacintī ca abhavissa dubbhāsitabhāsī ca dukkaṭakammakārī ca kena naṃ paṇḍitā jāneyyuṃ: ‘bālo ayaṃ bhavaṃ asappuriso’’ti? yasmā ca kho, bhikkhave, bālo duccintitacintī ca hoti dubbhāsitabhāsī ca dukkaṭakammakārī ca tasmā naṃ paṇḍitā jānanti: ‘bālo ayaṃ bhavaṃ asappuriso’’ti.

Mendiants, un sot a trois caractéristiques, attributs et distinctions. Quels sont ces trois? Un sot pense de mauvaises pensées, il prononce de mauvaises paroles, il effectue de mauvaises actions. Si un sot ne pensait pas, ne parlait pas et n'agissait pas mal, comment un sage pourrait-il le reconnaître ainsi: 'Celui-là est un homme sot et indigne'? Mais puisque le sot est quelqu'un qui pense de mauvaises pensées, qui prononce de mauvaises paroles, et qui effectue de mauvaises actions, le sage le reconnaît ainsi: 'Celui-là est un homme sot et indigne'.

sa kho so, bhikkhave, bālo tividhaṃ diṭṭheva dhamme dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvedeti. sace, bhikkhave, bālo sabhāyaṃ vā nisinno hoti, rathikāya vā nisinno hoti, siṅghāṭake vā nisinno hoti, tatra ce jano tajjaṃ tassāruppaṃ kathaṃ manteti. sace, bhikkhave, bālo pāṇātipātī hoti, adinnādāyī hoti, kāmesumicchācārī hoti, musāvādī hoti, surāmerayamajjapamādaṭṭhāyī hoti, tatra, bhikkhave, bālassa evaṃ hoti: ‘yaṃ kho jano tajjaṃ tassāruppaṃ kathaṃ manteti, saṃvijjanteva te dhammā mayi, ahañca tesu dhammesu sandissāmī’ti. idaṃ, bhikkhave, bālo paṭhamaṃ diṭṭheva dhamme dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvedeti.

Un sot ressent du déplaisir et de l'affliction ici et maintenant de trois manières. Si un sot est au milieu d'une foule, au coin d'une rue, ou sur une place, et que les gens y discutent de sujets pertinents, alors, si ce sot est quelqu'un qui détruit la vie des êtres vivants, qui s'empare de ce qui n'a pas été donné, qui se comporte mal en rapport aux plaisirs sensuels, qui ne dit pas la vérité, et qui boit du vin, des liqueurs et prend des intoxicants - qui induisent la négligence - il pense: 'Ces gens discutent de sujets pertinents. Ces choses sont présentes en moi, et on me voit m'y engager'. Voici la première sorte de déplaisir et d'affliction que le sot ressent ici et maintenant.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bālo passati rājāno coraṃ āgucāriṃ gahetvā vividhā kammakāraṇā kārente: kasāhipi tāḷente vettehipi tāḷente... asināpi sīsaṃ chindante. tatra, bhikkhave, bālassa evaṃ hoti: ‘yathārūpānaṃ kho pāpakānaṃ kammānaṃ hetu rājāno coraṃ āgucāriṃ gahetvā vividhā kammakāraṇā kārenti: kasāhipi tāḷenti ... asināpi sīsaṃ chindanti; saṃvijjanteva te dhammā mayi, ahañca tesu dhammesu sandissāmi. maṃ cepi rājāno jāneyyuṃ, mampi rājāno gahetvā vividhā kammakāraṇā kāreyyuṃ kasāhipi tāḷeyyuṃ ... jīvantampi sūle uttāseyyuṃ, asināpi sīsaṃ chindeyyun’ti. idampi, bhikkhave, bālo dutiyaṃ diṭṭheva dhamme dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvedeti.

De plus, lorsqu'un voleur coupable est capturé, un sot voit les rois lui infliger différentes sortes de tortures. Ils le font fouetter, battre avec des bâtons, battre avec des matraques. Ils lui font couper les mains, couper les pieds, couper les mains et les pieds. Ils lui font couper les oreilles, couper le nez, couper les oreilles et le nez; ils lui font subir la 'casserole à porridge', le 'rasement du coquillage poli', la 'bouche de Rahu', la 'guirlande de feu', la 'main enflammée', les 'épées d'herbe', le 'vêtement d'écorces', 'l'antilope enflammée', les 'crochets à viande', le 'gravage de pièces', le 'décapage à la lessive', le 'pivot sur un pieu', le 'lit enroulé'. Ils le font asperger d'huile brûlante, le font dévorer par des chiens, le font empaler vivants sur des pieux, lui font couper la tête avec une épée. Alors le sot pense: 'À cause de mauvaises actions telles que celles-ci, lorsqu'un voleur est capturé, les rois lui infligent différentes sortes de tortures. Ils le font fouetter... couper la tête avec une épée. Ces choses sont présentes en moi, et on me voit m'y engager'. Voici la seconde sorte de déplaisir et d'affliction que le sot ressent ici et maintenant.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bālaṃ pīṭhasamārūḷhaṃ vā mañcasamārūḷhaṃ vā chamāyaṃ vā semānaṃ, yānissa pubbe pāpakāni kammāni katāni kāyena duccaritāni vācāya duccaritāni manasā duccaritāni tānissa tamhi samaye olambanti ajjholambanti abhippalambanti. seyyathāpi, bhikkhave, mahataṃ pabbatakūṭānaṃ chāyā sāyanhasamayaṃ pathaviyā olambanti ajjholambanti abhippalambanti; evameva kho, bhikkhave, bālaṃ pīṭhasamārūḷhaṃ vā mañcasamārūḷhaṃ vā chamāyaṃ vā semānaṃ, yānissa pubbe pāpakāni kammāni katāni kāyena duccaritāni vācāya duccaritāni manasā duccaritāni tānissa tamhi samaye olambanti ajjholambanti abhippalambanti.

De plus, lorsqu'un sot est au repos sur une chaise, ou sur son lit, ou sur le sol, il pense aux mauvaises actions qu'il a faites dans le passé, physiquement, verbalement ou en pensée - elles le couvrent, s'étendent sur lui et l'enveloppent. Tout comme l'ombre d'un haut pic montagneux couvre la terre, s'étend sur elle et l'enveloppe, de même lorsqu'un sot est au repos sur une chaise, ou sur son lit, ou sur le sol, il pense aux mauvaises actions qu'il a faites dans le passé, physiquement, verbalement ou en pensée - elles le couvrent, s'étendent sur lui et l'enveloppent.

tatra, bhikkhave, bālassa evaṃ hoti: ‘akataṃ vata me kalyāṇaṃ, akataṃ kusalaṃ, akataṃ bhīruttāṇaṃ; kataṃ pāpaṃ, kataṃ luddaṃ, kataṃ kibbisaṃ. yāvatā, bho, akatakalyāṇānaṃ akatakusalānaṃ akatabhīruttāṇānaṃ katapāpānaṃ kataluddānaṃ katakibbisānaṃ gati taṃ gatiṃ pecca gacchāmī’ti. so socati kilamati paridevati urattāḷiṃ kandati sammohaṃ āpajjati. idampi, bhikkhave, bālo tatiyaṃ diṭṭheva dhamme dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvedeti.

Alors il pense: 'Je n'ai pas fait ce qui est bon et méritoire, je n'ai pas dissipé la peur de ceux qui étaient effrayés, j'ai fait ce qui est mauvais, cruel, méchant. Lorsque je mourrai, j'irai rejoindre ceux qui n'ont pas fait ce qui est bon et méritoire, qui n'ont pas dissipé la peur de ceux qui étaient effrayés, qui ont fait ce qui est mauvais, cruel, méchant.' Il est affligé, il se lamente, il se frappe la poitrine et devient désespéré. Voici la troisième sorte de déplaisir et d'affliction que le sot ressent ici et maintenant.

“sa kho so, bhikkhave, bālo kāyena duccaritaṃ caritvā vācāya duccaritaṃ caritvā manasā duccaritaṃ caritvā kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapajjati.

Un sot qui s'est mal comporté physiquement, verbalement et en pensées, lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaît dans un état de privation, une destination malheureuse, voire en enfer.


Comme nous l'avons vu plus haut, un bāla se caractérise par son mauvais comportement. À AN 2.136, un bāla se comporte mal vis-à-vis de sa mère et/ou son père. À la fin de DN 2, le roi Ajatasattu déclare être lui-même un bāla parce qu'il a fait tuer son propre père. À AN 2.137, un bāla se comporte mal vis-à-vis du Bouddha ou d'un de ses disciples. À SN 1.35, certains dévas déclarent être des bālas parce qu'ils ont essayé de trouver des fautes chez le Bouddha.

Souvent, le mauvais comportement d'un bāla s'explique par le fait qu'il ne prend pas en considération les résultats de ses actions. À SN 2.22, un bāla pense que la bonne fortune est de son côté tant que son mauvais comportement ne porte pas de fruits. À SN 3.15, un bāla qui agit de manière erronée se comporte comme un ennemi envers lui-même, parce qu'il sera confronté aux conséquences déplaisantes de ses actions. À SN 7.4, si un bāla fait du tord à un homme innocent, à une personne pure, alors de mauvaise choses viennent à lui comme de la poussière jetée à contre-vent.

Le mauvais comportement d'un bāla est souvent verbal. À SN 6.9, un bāla qui s'engage dans la diffamation se coupe lui-même avec une hache qui se trouve dans sa bouche. À SN 7.3, un bāla pense qu'il est victorieux dans une querelle verbale lorsqu'il s'égosille de manière acerbe. À MN 65, un mendiant se dit avoir été un bāla parce qu'il a déclaré qu'il refuserait de respecter une nouvelle règle émise par le Bouddha (ne pas manger l'après-midi). À SN 16.6, un groupe de mendiants déclare être un groupe de bālas après avoir été réprimandés par le Bouddha pour être entrés en compétition par rapport à leur érudition, à qui pouvait parler le plus, mieux ou plus longtemps. À MN 140, un mendiant se dit être un bāla parce que, n'ayant pas reconnu le Bouddha, il s'est adressé à lui avec l'appellation āvuso.

Un bāla peut également être reconnu par son appétit pour kāmā. À MN 106, il est dit que les kāmā sont inconstants, creux, vains, trompeurs, illusoires, et le sujet de conversation des bālas (bāla·lāpana). À AN 2.38, quelle que soit l'ancienneté d'un aîné, s'il jouit des kāmā, s'il brûle d'une fièvre à leur encontre, s'il est consumé par des pensées à leur égard et est désireux de les obtenir, il est considéré comme un bāla.

Quelqu'un qui manque de générosité est un bāla, comme il est précisé à SN 1.32: «Ce que craint l'avare qui ne donne pas est la menace même qui s'abat sur celui qui ne donne pas. La faim et la soif que craint l'avare touchent ce même sot dans ce monde-ci et dans l'au-delà.» À AN 3.57, un bāla ne sert pas 'les saints' (sante, qui signifie les arahants d'après le commentaire).

Quelqu'un qui manque de sagesse et de discernement et qui en conséquence s'engage dans des actions idiotes est un bāla. À MN 34, un bouvier est considéré comme un bāla parce qu'au dernier mois le la mousson (après d'abondantes pluies) il a fait traverser le Gange à son bétail à un endroit qui n'a pas de gué, sans avoir examiné les rives du fleuve. À SN 2.22, un bāla qui quitte le Dhamma pour suivre une voie qui lui est opposée est comme un char qui a quitté la surface plate offerte par la grand route pour se lancer sur un sentier cahoteux, et qui ensuite déplore la casse de son essieu. À AN 4.115, un bāla ne prend pas note du fait que certaines actions sont désagréables à réaliser et pourtant seraient bénéfiques sur le long terme, et que certaines actions, bien qu'elles soient agréables à réaliser, s'avèrent être nocives sur le long terme, et en conséquence, il agit contre son intérêt. À SN 9.3, un bāla regarde mais ne voit pas, il entend le Dhamma mais il ne le comprend pas et n'en saisit pas le sens. À SN 1.10, «En ayant des attentes pour le futur, en ayant des regrets pour le passé, les bālas se fanent et s'assèchent, tels des roseaux verts coupés.».

Une personne peut également être considérée comme un bāla dans le contexte monastique. À AN 2.98, on trouve un bāla qui prend en charge ce qui ne lui revient pas (en termes de responsabilités) et un autre qui au contraire ne prend pas en charge ce qui lui revient. De la même manière, à AN 2.104 et 106, on trouve un bāla qui perçoit ce qui n'est pas conforme au Dhamma (resp. la Discipline) comme étant conforme avec le Dhamma (resp. la Discipline) et vice versa. On trouve également à SN 47.3 un mendiant demandant au Bouddha de lui professer un enseignement avant qu'il aille séjourner dans l'isolement, diligent, ardent et résolu, mais celui-ci répond que certains bālas font une telle requête et ensuite ne parviennent pas à vivre dans l'isolement, et choisissent finalement de suivre le Bouddha à la trace.

Il est dit à AN 3.1 que tous les périls, les calamités et les infortunes qui sont dans le monde apparaissent toujours à cause de bālas. À SN 1.36, il est dit que les bālas se vouent à pamāda (pamādam·anuyuñjanti). À AN 2.134, un bāla, sans avoir vérifié les faits, fait l'éloge de quelqu'un qui mériterait des critiques et critique quelqu'un qui mériterait des éloges. À AN 2.135, sans avoir vérifié les faits, il croit à une allégation qui devrait inspirer la suspicion, et rejette une déclaration qui devrait inspirer la confiance.

À AN 8.27, la force (bala) d'un sot (bāla) est de se plaindre (ujjhatti·balā bālā).


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bhad(d)ante: forme vocative de bhadanta, une manière respectueuse de s'adresser à une personne estimée, signifiant quelque chose de proche de «révérend» ou «vénérable».

Cette expression est généralement utilisée dans les souttas par les mendiants s'adressant au Bouddha. Dans le monde théravadin moderne, elle peut être utilisée vis-à-vis d'un moine sénior ou dans les chants traditionels pour attirer l'attention des devas.

Le mot dérive de bhadda (qui est expliqué comme étant synonyme de kalyāṇa), qui signifie bon (comme par exemple un éléphant bon à être dressé, MN 129) ou excellent (comme par exemple pour quelqu'un ayant de très bonne qualités, SN 16.8). Bhante en est probablement une forme contractée.


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Bhagavā: Fortuné, Vénérable, Sublime, parfois traduit par Seigneur ou 'Béni du ciel'. Le terme est dérivé du mot bhaga (chance, bonne fortune) et est utilisé systématiquement dans les souttas lorsque ses disciples parlent du Bouddha à la troisième personne. Ceux qui ne sont pas ses disciples l'appellent généralement «bho Gotama» ou «samaṇa Gotama».


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bhante: vénérable - titre honorifique pour le Bouddha ou un bhikkhu ayant une certaine respectabilité, considéré comme une forme contractée de bhadante. Le terme est également utilisé pour s'adresser à un notable d'une secte (e.g. les nigaṇṭhas [jains] ).


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bhava:

(état d')existence, vie, devenir, processus de l'existence.

Bhava ne signifie pas 'existence' dans le sens ontologique du terme, comme l'existence d'un édifice à un endroit donné ou d'un nombre hypothétique ayant des propriétés étranges, ce qui correspondrait plutôt au mot «atthitā», dérivé du verbe atthi et que l'on trouve par exemple à SN 12.15.

Le sens du mot bhava est décrit par Vén. Bodhi comme «une existence concrète et sensible dans l'une des trois sphères d'existence proposées par la cosmologie bouddhiste» (concrete sentient existence in one of the three realms of existence posited by Buddhist cosmology), tandis que Vén. Thanissaro suggère qu'il signifie «un sens de l'identité dans une expérience mondaine particulière: le sens de ce que vous êtes, centré sur un désir particulier, dans votre sens personnel du monde comme étant lié à ce désir» (a sense of identity in a particular world of experience: your sense of what you are, focused on a particular desire, in your personal sense of the world as related to that desire), et insiste sur le fait que le mot a à la fois une connotation psychologique et une connotation cosmologique. Il rajoute également: «ce n'est pas la source de laquelle nous venons, c'est quelque chose qui est produit par l'activité de notre esprit» (it’s not the source from which we come; it’s something produced by the activity of our minds).

Cependant, Vén. Bodhi explique qu'il en est revenu à utiliser le terme «existence» pour traduire bhava, après que les défauts du terme «devenir» lui aient été mis en évidence.

La définition explicite que l'on trouve dans les souttas mentionne trois types de bhava:

1. kāma·bhava
2. rūpa·bhava
3. arūpa·bhava


On trouve cette définition par exemple dans le Bhavapañhā Sutta:


SN 38.13

— “‘bhavo, bhavo’ti, āvuso sāriputta, vuccati. katamo nu kho, āvuso, bhavo”ti?

'Existence, existence», entend-on dire, ami Saripoutta. Mais qu'est-ce donc que l'existence?

— “tayo me, āvuso, bhavā: kāmabhavo, rūpabhavo, arūpabhavo. ime kho, āvuso, tayo bhavā”ti.

— Ami, il y a ces trois [types d']existence: l'existence [dans la sphère] sensuelle, l'existence [dans la sphère] matérielle, et l'existence [dans la sphère] immatérielle. Voici, ami, quels sont ces trois types d'existence.

— “atthi panāvuso, maggo atthi paṭipadā, etesaṃ bhavānaṃ pariññāyā”ti?

— Mais, ami, y a-t-il une voie, y a-t-il un sentier pour la compréhension complète de cette existence?

—“atthi kho, āvuso, maggo atthi paṭipadā, etesaṃ bhavānaṃ pariññāyā”ti.

— Il y a une voie, il y a un sentier pour la compréhension complète de cette existence.

— “katamo, panāvuso, maggo katamā paṭipadā, etesaṃ bhavānaṃ pariññāyā”ti?

— Et quelle est cette voie, quel est ce sentier pour la compréhension complète de cette existence?

“ayameva kho, āvuso, ariyo aṭṭhaṅgiko maggo, etesaṃ bhavānaṃ pariññāya...

C'est cette noble voie à huit composantes, ami, qui est pour la compréhension complète de cette existence...


SN 45.164 répète essentiellement la même chose, et rajoute que la noble voie à huit composantes (ariya aṭṭh·aṅgika magga) est également pour leur connaissance directe (abhiññā), leur destruction complète (parikkhaya), et leur abandon (pahāna).

On trouve la même description en trois composantes (kāmabhavo, rūpabhavo, arūpabhavo) dans le Vibhaṅga Sutta, qui définit le terme dans le contexte de l'apparition conditionnée (paṭicca·samuppāda), dans laquelle bhava est conditionné par l'attachement (upādāna) et à son tour conditionne la naissance (jāti):


SN 12.2

upādāna·paccayā bhavo;

à cause de l'attachement, l'existence;

bhava·paccayā jāti;

à cause de l'existence, la naissance;

...

...

Katamo ca, bhikkhave, bhavo? Tayo·me, bhikkhave, bhavā: kāma·bhavo, rūpa·bhavo, arūpa·bhavo. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhavo.

Et qu'est-ce, mendiants, que l'existence? Il y a ces trois [types d']existence: l'existence [dans la sphère] sensuelle, l'existence [dans la sphère] matérielle, et l'existence [dans la sphère] immatérielle. Voici ce qu'on appelle l'existence.


Certains souttas expliquent que l'action (kamma), la Conscience (viññāṇa) et la Soif (taṇhā) jouent un rôle dans la 'production d'existence renouvelée dans le futur' (āyatiṃ puna·bbhav·ābhinibbatti), comme par exemple le Bhava Sutta:


AN 3.76

— “bhavo, bhavoti, bhante, vuccati. kittāvatā nu kho, bhante, bhavo hotī”ti?

— Bhanté, on entend dire: 'Existence, existence'. De quelle manière, Bhanté, y a-t-il existence?

— “kāmadhātuvepakkañca, ānanda, kammaṃ nābhavissa, api nu kho kāmabhavo paññāyethā”ti?

— Ananda, s'il n'y avait pas d'action portant ses fruits dans le domaine de la sensualité, est-ce qu'on discernerait l'existence dans [le domaine de] la sensualité?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.

— “iti kho, ānanda, kammaṃ khettaṃ, viññāṇaṃ bījaṃ, taṇhā sneho. avijjānīvaraṇānaṃ sattānaṃ taṇhāsaṃyojanānaṃ hīnāya dhātuyā viññāṇaṃ patiṭṭhitaṃ evaṃ āyatiṃ punabbhavābhinibbatti hoti.

— Ainsi, Ananda, l'action est le champ, la Conscience est la graine, la Soif est l'humidité pour que la Conscience des êtres obstrués par l'ignorance et entravés par la Soif soit établie dans un domaine inférieur. C'est ainsi qu'il y a production d'existence renouvelée dans le futur.

— rūpadhātuvepakkañca, ānanda, kammaṃ nābhavissa, api nu kho rūpabhavo paññāyethā”ti?

— Ananda, s'il n'y avait pas d'action portant ses fruits dans le domaine de la forme, est-ce qu'on discernerait l'existence dans [le domaine de] la forme?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.

— “iti kho ānanda, kammaṃ khettaṃ, viññāṇaṃ bījaṃ, taṇhā sneho. avijjānīvaraṇānaṃ sattānaṃ taṇhāsaṃyojanānaṃ majjhimāya dhātuyā viññāṇaṃ patiṭṭhitaṃ evaṃ āyatiṃ punabbhavābhinibbatti hoti.

— Ainsi, Ananda, l'action est le champ, la Conscience est la graine, la Soif est l'humidité pour que la Conscience des êtres obstrués par l'ignorance et entravés par la Soif soit établie dans un domaine intermédiaire. C'est ainsi qu'il y a production d'existence renouvelée dans le futur.

“arūpadhātuvepakkañca, ānanda, kammaṃ nābhavissa, api nu kho arūpabhavo paññāyethā”ti?

Ananda, s'il n'y avait pas d'action portant ses fruits dans le domaine du sans-forme, est-ce qu'on discernerait l'existence dans le [domaine du] sans-forme?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.

— “iti kho, ānanda, kammaṃ khettaṃ, viññāṇaṃ bījaṃ, taṇhā sneho. avijjānīvaraṇānaṃ sattānaṃ taṇhāsaṃyojanānaṃ paṇītāya dhātuyā viññāṇaṃ patiṭṭhitaṃ evaṃ āyatiṃ punabbhavābhinibbatti hoti. evaṃ kho, ānanda, bhavo hotī”ti.

— Ainsi, Ananda, l'action est le champ, la Conscience est la graine, la Soif est l'humidité pour que la Conscience des êtres obstrués par l'ignorance et entravés par la Soif soit établie dans un domaine élevé. C'est ainsi qu'il y a production d'existence renouvelée dans le futur.


Le soutta suivant répète exactement le même discours,sauf que ce n'est plus la Conscience (viññāṇa) qui s'établit aux différents niveaux mais la volition (cetanā) et l'aspiration (patthanā):


AN 3.77

“iti kho, ānanda, kammaṃ khettaṃ, viññāṇaṃ bījaṃ, taṇhā sneho. avijjānīvaraṇānaṃ sattānaṃ taṇhāsaṃyojanānaṃ hīnāya dhātuyā cetanā patiṭṭhitā patthanā patiṭṭhitā evaṃ āyatiṃ punabbhavābhinibbatti hoti”.

Ainsi, Ananda, l'action est le champ, la Conscience est la graine, la Soif est l'humidité pour que la volition et l'aspiration des êtres obstrués par l'ignorance et entravés par la Soif soit établie dans un domaine inférieur. C'est ainsi qu'il y a production d'existence renouvelée dans le futur.



SN 23.3 explique que bhava apparaît à cause du désir (chanda), de l'avidité (rāga), de la complaisance (nandi), de la Soif (taṇhā), de l'attachement (upādāna), des aspirations de l'esprit (cetaso adhiṭṭhānā), des adhérences (abhinivesa), et des penchants latents (anusaya) liés aux cinq accumulations (khandha):


SN 23.3

— “‘bhavanetti, bhavanettī’ti, bhante, vuccati. katamā nu kho, bhante, bhavanetti, katamo bhavanettinirodho”ti?

— Bhanté, on entend dire: «Le conduit vers l'existence, le conduit vers l'existence.» Qu'est-ce, Bhanté que le conduit vers l'existence, et qu'est-ce que la cessation du conduit vers l'existence?

“rūpe kho, rādha, yo chando yo rāgo yā nandī yā taṇhā ye upayupādānā cetaso adhiṭṭhānābhinivesānusayā: ayaṃ vuccati bhavanetti. tesaṃ nirodho bhavanettinirodho.

Radha, le désir l'avidité, la complaisance, la Soif, l'attachement, les déterminations mentales, inclinations & penchants latents envers la Forme: c'est ce qu'on appelle le conduit vers l'existence. Leur cessation est la cessation du conduit vers l'existence.

vedanāya... saññāya... saṅkhāresu ... viññāṇe yo chando ... pe ... adhiṭṭhānābhinivesānusayā — ayaṃ vuccati bhavanetti. tesaṃ nirodho bhavanettinirodho”ti.

Le désir l'avidité, la complaisance, la Soif, l'attachement, les déterminations mentales, inclinations & penchants latents envers le Ressenti (…) la Perception (…) les Constructions (…) la Conscience: c'est ce qu'on appelle le conduit vers l'existence. Leur cessation est la cessation du conduit vers l'existence.


Le Majjhe Sutta insiste sur la Soif (taṇhā) comme étant une cause majeure de la production de bhava (bhavassa abhinibbattiyā):


AN 6.61

taṇhā sibbinī: taṇhā hi naṃ sibbati tassa tasseva bhavassa abhinibbattiyā

la Soif est la couturière: la Soif nous coud à la production de telle ou telle existence.


De plus, la Soif d'existence (bhava·taṇhā) n'a pas de point de départ et est enracinée dans l'ignorance (avijjā):


AN 10.62

“purimā, bhikkhave, koṭi na paññāyati bhavataṇhāya: ‘ito pubbe bhavataṇhā nāhosi, atha pacchā samabhavī’ti. evañcetaṃ, bhikkhave, vuccati, atha ca pana paññāyati: ‘idappaccayā bhavataṇhā’ti.

Mendiants, il n'est pas possible de discerner un commencement à la Soif de devenir, dont on puisse dire: 'Avant ceci, il n'y avait pas de Soif de devenir, elle est apparue ensuite.' Cependant, mendiants, on peut discerner une condition spécifique de la Soif de devenir, dont on peut dire: 'À cause de cela, il y a Soif de devenir.'

“bhavataṇhāmpāhaṃ, bhikkhave, sāhāraṃ vadāmi, no anāhāraṃ. ko cāhāro bhavataṇhāya? ‘avijjā’tissa vacanīyaṃ.

Mendiants, je déclare que la Soif de devenir a elle aussi un nutriment, qu'elle n'est pas sans nutriment. Et quel est le nutriment de la Soif de devenir? 'L'ignorance' devrait être la réponse.


Dans le Bhāra Sutta, la Soif (taṇhā) menant à l'existence renouvelée (pono·bhavikā), laquelle comprend la Soif d'existence (bhava·taṇhā) et la Soif de non-existence (vibhava·taṇhā), est appelée 'la prise du fardeau' (bhār·ādāna). Dans l'Ejā Sutta, le monde entier cherche la complaisance dans bhava:


SN 35.91

aññathābhāvī bhavasatto loko bhavameva abhinandati.

Le monde, devenant autre, attaché à l'existence, ne cherche de complaisance que dans l'existence.


L'ensemble de questions qui sont caractérisées à SN 56.8 comme non-profitables sont présentées dans le Sāriputtakoṭṭhika Sutta comme étant importantes seulement pour quelqu'un qui se complaît dans l'existence:


SN 44.6

bhavārāmassa kho, āvuso, bhavaratassa bhavasammuditassa, bhavanirodhaṃ ajānato apassato yathābhūtaṃ, ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipissa hoti ... pe ... ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipissa hoti.

C'est celui qui se plaît à l'existence, qui se complaît dans l'existence, qui se réjouit de l'existence, sans connaître et sans voir la cessation de l'existence telle qu'elle est vraiment, qui pense: «le Tathagata existe après la mort» (…) «le Tathagata ni existe ni n'existe pas après la mort».

na bhavārāmassa kho, āvuso, na bhavaratassa na bhavasammuditassa, bhavanirodhaṃ jānato passato yathābhūtaṃ, ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipissa na hoti ... pe ... ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipissa na hoti. ayampi kho, āvuso, pariyāyo, yenetaṃ abyākataṃ bhagavatā”ti.

Mais, ami, celui qui ne se plaît pas à l'existence, qui se complaît pas dans l'existence, qui ne se réjouit pas de l'existence, connaissant et voyant la cessation de l'existence telle qu'elle est vraiment, ne pense pas: «le Tathagata existe après la mort» (…) «le Tathagata ni existe ni n'existe pas après la mort».


Dans le Nibbedhika Sutta, une existence particulière est déterminée par le résultat (vipāka) des plaisirs de la sensualité (kāmā):


AN 6.63

“katamo ca, bhikkhave, kāmānaṃ vipāko? yaṃ kho, bhikkhave, kāmayamāno tajjaṃ tajjaṃ attabhāvaṃ abhinibbatteti puññabhāgiyaṃ vā apuññabhāgiyaṃ vā, ayaṃ vuccati, bhikkhave, kāmānaṃ vipāko.

Et quel est le résultat des plaisirs de la sensualité? Celui qui veut la sensualité produit un état d'existence correspondant, soit du côté du mérite, soit du côté du démérite. Voici ce qu'on appelle le résulat des plaisirs de la sensualité.


Dans l'Āgantuka Sutta, la Soif d'existence (bhava·taṇhā) est abandonnée par connaissance directe (abhiññā):


SN 45.159

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā pahātabbā? avijjā ca bhavataṇhā ca. ime, bhikkhave, dhammā abhiññā pahātabbā.

Et quels sont, mendiants, les états mentaux devant être abandonnés par connaissance directe? L'ignorance et la Soif d'existence. Voici, mendiants, quels sont les états mentaux devant être abandonnés par connaissance directe.


Dans le Sāriputta Sutta, la cessation de bhava est explicitement expliquée comme étant identique à l'Extinction (Nibbāna):


AN 10.7

Seyyathāpi, āvuso, sakalikaggissa jhāyamānassa aññāva acci uppajjati aññāva acci nirujjhati; evamevaṃ kho, āvuso, ‘bhavanirodho nibbānaṃ bhavanirodho nibbānan’ti aññāva saññā uppajjati aññāva saññā nirujjhati. ‘Bhavanirodho nibbānan’ti saññī ca panāhaṃ, āvuso, tasmiṃ samaye ahosin”ti.

Tout comme, ami, lorsqu'un feu de brindilles brûle, une flamme apparaît et une autre flamme disparaît, de la même manière, une perception apparaissait, et une autre perception disparaissait: 'La cessation de l'existence est l'Extinction, la cessation de l'existence est l'Extinction.' Ami, à ce moment-là, je percevais: 'La cessation de l'existence est l'Extinction.'


Dans une expression qui revient régulièrement, lorsqu'une personne remplit l'entraînement:


AN 3.104

Ñāṇañca pana me dassanaṃ udapādi: ‘akuppā me vimutti; ayamantimā jāti; natthi dāni punabbhavo’”ti.

La connaissance & vision apparut en moi: «La libération de mon esprit est inébranlable, ceci est ma dernière naissance, maintenant il n'y aura plus d'existence supplémentaire.»


L'Aniccasaññā Sutta explique comment la perception de l'impermanence élimine l'avidité d'existence (bhava·rāga):


SN 22.102

“aniccasaññā, bhikkhave, bhāvitā bahulīkatā sabbaṃ kāmarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ rūparāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ bhavarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ avijjaṃ pariyādiyati, sabbaṃ asmimānaṃ samūhanati”.

Mendiants, lorsque la perception de l'impermanence est développée et cultivée, elle met un terme à toute avidité sensuelle, elle met un terme à toute avidité envers la Forme, elle met un terme à toute avidité d'existence, elle met un terme à toute ignorance, et elle élimine toute prétention 'Je suis'.

...

...

“kathaṃ bhāvitā ca, bhikkhave, aniccasaññā kathaṃ bahulīkatā sabbaṃ kāmarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ rūparāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ bhavarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ avijjaṃ pariyādiyati, sabbaṃ asmimānaṃ samūhanati? ‘iti rūpaṃ, iti rūpassa samudayo, iti rūpassa atthaṅgamo; iti vedanā, iti vedanāya samudayo, iti vedanāya atthaṅgamo; iti saññā, iti saññāya samudayo, iti saññāya atthaṅgamo; iti saṅkhārā, iti saṅkhārānaṃ samudayo, iti saṅkhārānaṃ atthaṅgamo; iti viññāṇaṃ, iti viññāṇassa samudayo, iti viññāṇassa atthaṅgamo’ti: evaṃ bhāvitā kho, bhikkhave, aniccasaññā evaṃ bahulīkatā sabbaṃ kāmarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ rūparāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ bhavarāgaṃ pariyādiyati, sabbaṃ avijjaṃ pariyādiyati, sabbaṃ asmimānaṃ samūhanatī”ti.

Et comment, mendiants, la perception de l'impermanence est-elle développée, comment est-elle cultivée afin de mettre un terme à toute avidité sensuelle, de mettre un terme à toute avidité envers la Forme, de mettre un terme à toute avidité d'existence, de mettre un terme à toute ignorance, et d'éliminer toute prétention 'Je suis'? 'Voici la Forme, voici l'apparition de la Forme, voici l'extinction de la Forme; voici le Ressenti, voici l'apparition du Ressenti, voici l'extinction du Ressenti; voici la Perception, voici l'apparition de la Perception, voici l'extinction de la Perception; voici les Constructions, voici l'apparition des Constructions, voici l'extinction des Constructions; voici la Conscience, voici l'apparition de la Conscience, voici l'extinction de la Conscience.' Voici, mendiants, comment la perception de l'impermanence est développée, comment elle est cultivée de mettre un terme à toute avidité sensuelle, de mettre un terme à toute avidité envers la Forme, de mettre un terme à toute avidité d'existence, de mettre un terme à toute ignorance, et d'éliminer toute prétention 'Je suis'.


Bhava apparaît également de manière notable en tant que l'une des trois impuretés mentales (āsavas, SN 45.163), l'une des trois Soif (taṇhā, SN 45.170), l'une des trois recherches (esana, SN 45.161), l'un des quatre jougs (yogas, AN 4.10, SN 45.172), l'une des quatre inondations (ogha, SN 45.171), l'une des sept entraves spirituelles (saṃyojanas, dans la liste donnée à AN 7.8), l'un des sept penchants latents (anusayas, SN 45.175). En ce qui concerne les phénomènes sus-cités (qui incluent tous bhava), la noble voie à huit composantes (ariya aṭṭhaṅgika magga) est recommandée dans SN 45 pour certaines des, ou toutes les actions suivantes: la connaissance directe (abhiññā), la compréhension complète (pariññā), la destruction complète (parikkhaya), et l'abandon (pahāna).

Dans le cas des quatre jougs (yoga), le Yoga Sutta offre davantage de détail:


AN 4.10

“Cattārome, bhikkhave, yogā. Katame cattāro? Kāmayogo, bhavayogo, diṭṭhiyogo, avijjāyogo...

Il y a, mendiants, ces quatre jougs. Quels sont ces quatre? Le joug de la sensualité, le joug de l'existence, le joug des vues et le joug de l'ignorance...

Bhavayogo ca kathaṃ hoti? Idha, bhikkhave, ekacco bhavānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ nappajānāti. Tassa bhavānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ appajānato yo bhavesu bhavarāgo bhavanandī bhavasneho bhavamucchā bhavapipāsā bhavapariḷāho bhavajjhosānaṃ bhavataṇhā sānuseti. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhavayogo...

Et qu'est-ce, mendiants, que le joug de l'existence? En cela, mendiants, un certain individu ne discerne pas tels qu'ils sont réellement l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à l'existence. Ne comprenant pas tels qu'ils sont réellement l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à l'existence, l'avidité d'existence, la complaisance dans l'existence, l'attraction envers l'existence, l'engouement pour l'existence, la soif d'existence, la fièvre d'existence, l'attachement à l'existence et la Soif d'existence expriment leur tendance par rapport à l'existence. Voici, mendiants, ce qu'on appelle le joug de l'existence...

Bhava­yoga­visaṃ­yogo ca kathaṃ hoti? Idha, bhikkhave, ekacco bhavānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ pajānāti. Tassa bhavānaṃ samudayañca atthaṅgamañca assādañca ādīnavañca nissaraṇañca yathābhūtaṃ pajānato yo bhavesu bhavarāgo bhavanandī bhavasneho bhavamucchā bhavapipāsā bhavapariḷāho bhavajjhosānaṃ bhavataṇhā sā nānuseti. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhava­yoga­visaṃyogo.

Et qu'est-ce, mendiants, que la sortie du joug de l'existence? En cela, mendiants, un certain individu discerne tels qu'ils sont réellement l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à l'existence. Comprenant tels qu'ils sont réellement l'apparition, la disparition, l'attrait, le désavantage et l'émancipation par rapport à l'existence, l'avidité envers l'existence, la complaisance dans l'existence, l'attraction envers l'existence, l'engouement pour l'existence, la soif d'existence, la fièvre d'existence, l'attachement à l'existence et la Soif d'existence n'expriment pas leur tendance par rapport à l'existence. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la sortie du joug de l'existence.


AN 5.170

atthāvuso, nevasaññānāsaññāyatanūpagā devā, idaṃ bhavānaṃ aggan”ti.

Ami, il y a les dévas de la sphère de ni-perception-ni-non-perception: c'est le plus haut état d'existence.


AN 1.328

“seyyathāpi, bhikkhave, appamattakopi gūtho duggandho hoti; evamevaṃ kho ahaṃ, bhikkhave, appamattakampi bhavaṃ na vaṇṇemi, antamaso accharāsaṅghātamattampi”.

Tout comme, mendiants, même une toute petite quantité d'excréments est malodorante, de la même manière, je ne recommande pas une toute petite quantité d'existence, ne serait-ce que pour une fraction de seconde.



Bodhi leaf





bhāvanā:

développement (mental), culture par l'esprit, production, méditation.

Bhāvanā est dérivé du verbe bhāveti, qui est le causatif de bhavati (être, devenir), et ainsi bhāvanā signifie le processus de faire-être, faire-devenir, en d'autres termes production, développement, culture.

Ce qu'on trouve de plus proche d'une définition du terme, ou du moins de ce à quoi renvoie le concept, est sans doute la description de ce que l'expression «l'effort de développement » (bhāvanā·ppadhāna) signifie en pratique, que l'on trouve dans le Padhāna Sutta:


AN 4.69

“katamañca, bhikkhave, bhāvanāppadhānaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu anuppannānaṃ kusalānaṃ dhammānaṃ uppādāya chandaṃ janeti vāyamati vīriyaṃ ārabhati cittaṃ paggaṇhāti padahati. idaṃ vuccati, bhikkhave, bhāvanāppadhānaṃ.

Et qu'est-ce mendiants, que l'effort de développement? En cela, un mendiant génère le désir d'apparition des états mentaux avantageux qui ne sont pas [encore] apparus, il s'exerce, active son énergie, applique son esprit et s'efforce. Voici, mendiants, ce qu'on appelle l'effort de développement.


D'autres souttas fournissent des définitions de la puissance du développement (bhāvanā·bala). L'un d'entre eux fait référence à un ensemble de qualités qui sont souvent associées à bhāvanā, les sept facteurs d'éveil (bojjhaṅga):


AN 2.12

“katamañca, bhikkhave, bhāvanābalaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu satisambojjhaṅgaṃ bhāveti vivekanissitaṃ virāganissitaṃ nirodhanissitaṃ vosaggapariṇāmiṃ, dhammavicayasambojjhaṅgaṃ bhāveti... vīriyasambojjhaṅgaṃ... pītisambojjhaṅgaṃ... passaddhisambojjhaṅgaṃ... samādhisambojjhaṅgaṃ... upekkhāsambojjhaṅgaṃ bhāveti vivekanissitaṃ virāganissitaṃ nirodhanissitaṃ vosaggapariṇāmiṃ. idaṃ vuccati, bhikkhave, bhāvanābalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force du développement? En cela, un mendiant développe le facteur d'éveil de présence d'esprit basé sur l'isolement... le facteur d'éveil d'investigation des phénomènes basé sur l'isolement... le facteur d'éveil d'énergie basé sur l'isolement... le facteur d'éveil d'exaltation basé sur l'isolement... tranquillité en tant que facteur d'éveil basé sur l'isolement... le facteur d'éveil de concentration basé sur l'isolement... le facteur d'éveil d'équanimité basé sur l'isolement, sur le désintéressement, sur la cessation, se parachevant dans le lâcher-prise. Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force du développement.


Le développement des facteurs d'éveil (bojjhaṅgas) est également mentionné dans une description de la manière dont les impuretés mentales (āsavas) sont abandonnés par développement (āsavā bhāvanā pahātabbā), dans le Sabbāsava Sutta. Une autre définition de la force du développement (bhāvanā·bala) se trouve dans ce soutta:


AN 2.13

“katamañca, bhikkhave, bhāvanābalaṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu... paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati... dutiyaṃ jhānaṃ... tatiyaṃ jhānaṃ... catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. idaṃ vuccati, bhikkhave, bhāvanābalaṃ.

Et qu'est-ce, mendiants, que la force du développement? En cela, un mendiant, séparé des plaisirs de la sensualité... entre et demeure dans le premier jhana... dans le deuxième jhana... dans le troisième jhana... dans le quatrième jhana... Voici, mendiants, ce qu'on appelle la force du développement.


On trouve également dans les souttas des listes de termes qui semblent être des synonymes de bhāvanā. Le verbe bhāveti est souvent juxtaposé à bahulī·karoti (lit: 'faire abondant', i.e. cultiver abondamment, pratiquer fréquemment, sérieusement). À AN 5.57 et MN 95 on trouve respectivement āsevati (fréquenter, visiter; pratiquer, poursuivre, jouir de) et le substantif āsevanā. À AN 9.35, le verbe svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti (entreprendre d'une manière bien entreprise; ven. Thanissaro: 's'y établit fermement'; ven. Bodhi: 'se concentre bien dessus') est également juxtaposé à bhāveti et aux deux verbes sus-mentionnés. Certains souttas (e.g. AN 8.1) juxtaposent également les participes passés yānī·kata (lit: 'fait un véhicule'), vatthu·kata (lit: 'fait une fondation'), anuṭṭhita (lit: 'debout auprès de', i.e. 'effectué'), paricita (rassemblé, accumulé, augmenté; examiné, familiarisé, pratiqué constamment; ven. Bodhi traduit par consolidé), su·samāraddha (bien entrepris).

Un autre terme parfois lié à bhāvanā est pahāna (abandon):


SN 46.6

kāyaduccaritaṃ pahāya kāyasucaritaṃ bhāveti, vacīduccaritaṃ pahāya vacīsucaritaṃ bhāveti, manoduccaritaṃ pahāya manosucaritaṃ bhāveti.

ayant abandonné la méconduite corporelle, un mendiant développe la bonne conduite corporelle, ayant abandonné la méconduite verbale, il développe la bonne conduite verbale, et ayant abandonné la méconduite mentale, il développe la bonne conduite mentale.



Traditionnellement, le terme est parfois analysé en deux catégories: samatha·bhāvanā et vipassana·bhāvanā. Bien que ces mots composés n'apparaissent jamais dans les souttas eux-mêmes, on y trouve tout de même l'énoncé suivant:


MN 149

katame ca, bhikkhave, dhammā abhiññā bhāvetabbā? samatho ca vipassanā ca.

Et quels états sont à développer par connaissance directe? La Tranquilisation et la Vision Discernante.


La pratique de samatha et vipassana apparaît également comme un devoir du moine dans le Piṇḍapātapārisuddhi Sutta:


MN 151

“puna caparaṃ, sāriputta, bhikkhunā iti paṭisañcikkhitabbaṃ: ‘bhāvitā nu kho me samatho ca vipassanā cā’ti? sace, sāriputta, bhikkhu paccavekkhamāno evaṃ jānāti: ‘abhāvitā kho me samatho ca vipassanā cā’ti, tena, sāriputta, bhikkhunā samathavipassanānaṃ bhāvanāya vāyamitabbaṃ.

De plus, Sariputta, un mendiant devrait considérer: 'Ai-je développé la Tranquilisation et la Vision Discernante? Si un mendiant, en s'examinant lui-même, se rend compte qu'il n'a pas développé la Tranquilisation et la Vision Discernante, alors ce mendiant devrait faire un effort pour développer la Tranquilisation et la Vision Discernante.

sace pana, sāriputta, bhikkhu paccavekkhamāno evaṃ jānāti: ‘bhāvitā kho me samatho ca vipassanā cā’ti, tena, sāriputta, bhikkhunā teneva pītipāmojjena vihātabbaṃ ahorattānusikkhinā kusalesu dhammesu.

Mais si un mendiant, en s'examinant lui-même, se rend compte qu'il a développé la Tranquilisation et la Vision Discernante, alors ce mendiant devrait rester dans l'exaltation et la joie, s'entraînant jour et nuit dans les états avantageux.


Il est également expliqué à AN 2.31 que samatha mène au développement (bhavana) de l'esprit (citta), qui mène ensuite à l'abandon de l'avidité (rāga), tandis que vipassana mène au développement du discernement (paññā), qui mène ensuite à l'abandon de l'ignorance (avijjā). SN 43.2 explique qu'elles mènent à la destruction des trois racines de ce qui est désavantageux (akusala·mūla), et MN 73 montre en détail qu'elles mènent aux six connaissances directes (abhiññā) et à l'état d'arahant (arahatta). À AN 4.170, le vénérable Ananda explique que tous ceux qui déclarent être devenus arahants y sont parvenus en pratiquant à la fois samatha et vipassana, de l'une ou l'autre de quatre manières.

Cependant, comme souligné dans l'Upaka Sutta, ce qui "doit être développé" (bhāvetabba) ne se restreint pas à samatha·bhāvanā et vipassana·bhāvanā, mais inclut de manière générale tout ce qui est avantageux (kusala):


AN 4.188

itipidaṃ kusalaṃ bhāvetabba

Ce qui est avantageux devrait être développé


Cela dit, dans des circonstances où une seule catégorie d'état est mentionnée comme devant être développée, il s'agit souvent des 7 bojjhaṅgas, comme nous l'avons vu ci-dessus à AN 2.12 et MN 2, ou il s'agit parfois de kāyagatāsati:


AN 1.575

“Yassa kassaci, bhikkhave, mahāsamuddo cetasā phuṭo antogadhā tassa kunnadiyo yā kāci samuddaṅgamā; evamevaṃ, bhikkhave, yassa kassaci kāyagatā sati bhāvitā bahulīkatā antogadhā tassa kusalā dhammā ye keci vijjābhāgiyā”ti.

Mendiants, tout comme celui qui englobe le grand océan avec son esprit inclut également tous les cours d'eau qui s'y jettent, de la même manière, celui qui développe et cultive abondamment la présence d'esprit dirigée vers le corps inclut également tous les états avantageux qui contribuent à la véritable connaissance.


Certains souttas mentionnent le développement en corps et le développement en esprit. Certains, tels que le Loṇakapalla Sutta, y ajoutent même le développement en vertu (sīla) et en discernement (paññā):


AN 3.100

Idha, bhikkhave, ekacco puggalo bhāvitakāyo hoti bhāvitasīlo bhāvitacitto bhāvitapañño aparitto mahatto appamāṇavihārī.

À cet égard, un certain individu est développé en corps, développé en vertu, développé en esprit, développé en discernement, il n'est pas limité, il a une personnalité admirable et il demeure sans limite.


Le Mahā Saccaka Sutta explique ce que signifient développement en corps et développement en esprit:


MN 36

“kathañca, aggivessana, abhāvitakāyo ca hoti abhāvitacitto ca? idha, aggivessana, assutavato puthujjanassa uppajjati sukhā vedanā. so sukhāya vedanāya phuṭṭho samāno sukhasārāgī ca hoti sukhasārāgitañca āpajjati. tassa sā sukhā vedanā nirujjhati. sukhāya vedanāya nirodhā uppajjati dukkhā vedanā. so dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno socati kilamati paridevati urattāḷiṃ kandati sammohaṃ āpajjati. tassa kho esā, aggivessana, uppannāpi sukhā vedanā cittaṃ pariyādāya tiṭṭhati abhāvitattā kāyassa, uppannāpi dukkhā vedanā cittaṃ pariyādāya tiṭṭhati abhāvitattā cittassa. yassa kassaci, aggivessana, evaṃ ubhatopakkhaṃ uppannāpi sukhā vedanā cittaṃ pariyādāya tiṭṭhati abhāvitattā kāyassa, uppannāpi dukkhā vedanā cittaṃ pariyādāya tiṭṭhati abhāvitattā cittassa, evaṃ kho, aggivessana, abhāvitakāyo ca hoti abhāvitacitto ca.

Comment un homme est-il non développé dans le corps et dans l'esprit? Voici, Aggivessana, que chez un homme ordinaire sans instruction surgit une sensation agréable. Touché par cette sensation agréable, il devient avide de plaisir, il tombe en proie au désir de plaisir. Ensuite cette sensation de plaisir lui passe et surgit une sensation de douleur. Touché par la sensation de douleur, il devient triste, accablé, il se plaint, il bat sa poitrine en gémissant, tombe en proie au désespoir. Lorsque cette sensation agréable est apparue en lui, elle a envahi son esprit et y est demeurée à cause de son manque de développement du corps. Lorsque cette sensation douloureuse est apparue en lui, elle a envahi son esprit et y est demeurée à cause de son manque de développement de l'esprit. C'est ainsi qu'un homme est non développé dans le corps et dans l'esprit.

“kathañca, aggivessana, bhāvitakāyo ca hoti bhāvitacitto ca? idha, aggivessana, sutavato ariyasāvakassa uppajjati sukhā vedanā. so sukhāya vedanāya phuṭṭho samāno na sukhasārāgī ca hoti, na sukhasārāgitañca āpajjati. tassa sā sukhā vedanā nirujjhati. sukhāya vedanāya nirodhā uppajjati dukkhā vedanā. so dukkhāya vedanāya phuṭṭho samāno na socati na kilamati na paridevati na urattāḷiṃ kandati na sammohaṃ āpajjati. tassa kho esā, aggivessana, uppannāpi sukhā vedanā cittaṃ na pariyādāya tiṭṭhati bhāvitattā kāyassa, uppannāpi dukkhā vedanā cittaṃ na pariyādāya tiṭṭhati bhāvitattā cittassa. yassa kassaci, aggivessana, evaṃ ubhatopakkhaṃ uppannāpi sukhā vedanā cittaṃ na pariyādāya tiṭṭhati bhāvitattā kāyassa, uppannāpi dukkhā vedanā cittaṃ na pariyādāya tiṭṭhati bhāvitattā cittassa. evaṃ kho, aggivessana, bhāvitakāyo ca hoti bhāvitacitto cā”ti.

Et comment un homme est-il développé dans le corps et dans l'esprit? Voici, Aggivessana, que chez un noble disciple bien éduqué, surgit une sensation agréable. Touché par cette sensation agréable, il ne devient pas avide de plaisir, il ne tombe en proie au désir de plaisir. Ensuite cette sensation de plaisir lui passe et surgit une sensation de douleur. Touché par la sensation de douleur, il ne devient pas triste, ni accablé, il ne se plaint pas, ni ne bat sa poitrine en gémissant, ni ne tombe en proie au désespoir. Lorsque cette sensation agréable est apparue en lui, elle n'a pas envahi son esprit et n'y est pas demeurée grâce à son développement du corps. Lorsque cette sensation douloureuse est apparue en lui, elle n'a pas envahi son esprit et n'y est pas demeurée grâce à son développement de l'esprit. C'est ainsi qu'un homme est développé dans le corps et dans l'esprit.


Un certain nombre de souttas expliquent quelles sont les conséquences du développement de l'esprit, ou de son manque. L'Anāgatabhaya Sutta explique que le manque de développement entraîne la corruption et la disparition du Dhamma:


AN 5.79

bhavissanti, bhikkhave, bhikkhū anāgatamaddhānaṃ abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. te abhāvitakāyā samānā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā aññe upasampādessanti. tepi na sakkhissanti vinetuṃ adhisīle adhicitte adhipaññāya. tepi bhavissanti abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. te abhāvitakāyā samānā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā aññe upasampādessanti. tepi na sakkhissanti vinetuṃ adhisīle adhicitte adhipaññāya. tepi bhavissanti abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. iti kho, bhikkhave, dhammasandosā vinayasandoso; vinayasandosā dhammasandoso...

Mendiants, dans les temps futurs, il y aura des mendiants qui ne seront pas développés en corps,pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. N'étant pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement, ils conféreront l'ordination complète à d'autres. Ils ne seront pas capables de les entraîner à la vertu supérieure, à l'esprit supérieur, ni au discernement supérieur. Ceux-là non plus ne seront pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. N'étant pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement, ils conféreront également l'ordination complète à d'autres. Ils ne seront pas non plus capables de les entraîner à la vertu supérieure, à l'esprit supérieur, ni au discernement supérieur. Et [ces derniers également] ne seront pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. Ainsi, mendiants, la corruption du Dhamma engendre la corruption de la Discipline, et la corruption de la Discipline engendre la corruption du Dhamma...

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhavissanti bhikkhū anāgatamaddhānaṃ abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. te abhāvitakāyā samānā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā aññesaṃ nissayaṃ dassanti. tepi na sakkhissanti vinetuṃ adhisīle adhicitte adhipaññāya. tepi bhavissanti abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. te abhāvitakāyā samānā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā aññesaṃ nissayaṃ dassanti. tepi na sakkhissanti vinetuṃ adhisīle adhicitte adhipaññāya. tepi bhavissanti abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. iti kho, bhikkhave, dhammasandosā vinayasandoso; vinayasandosā dhammasandoso...

De plus, mendiants, dans les temps futurs, il y aura des mendiants qui ne seront pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. N'étant pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement, ils en prendront d'autres en dépendance. Ils ne seront pas capables de les entraîner à la vertu supérieure, à l'esprit supérieur, ni audiscernement supérieur. Ceux-là non plus ne seront pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. N'étant pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement, ils en prendront également d'autres en dépendance. Ils ne seront pas non plus capables de les entraîner à la vertu supérieure, à l'esprit supérieur, ni au discernement supérieur. Et [ces derniers également] ne seront pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. Ainsi, mendiants, la corruption du Dhamma engendre la corruption de la Discipline, et la corruption de la Discipline engendre la corruption du Dhamma...

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhavissanti bhikkhū anāgatamaddhānaṃ abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. te abhāvitakāyā samānā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā abhidhammakathaṃ vedallakathaṃ kathentā kaṇhadhammaṃ okkamamānā na bujjhissanti. iti kho, bhikkhave, dhammasandosā vinayasandoso; vinayasandosā dhammasandoso...

De plus, mendiants, dans les temps futurs, il y aura des mendiants qui ne seront pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. N'étant pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement, faisant des discours sur le Dhamma supérieur et des sessions de questions-réponses, ils sombreront dans un Dhamma obscur, sans s'en rendre compte. Ainsi, mendiants, la corruption du Dhamma engendre la corruption de la Discipline, et la corruption de la Discipline engendre la corruption du Dhamma...

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhavissanti bhikkhū anāgatamaddhānaṃ abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. te abhāvitakāyā samānā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā ye te suttantā tathāgatabhāsitā gambhīrā gambhīratthā lokuttarā suññatāppaṭisaṃyuttā, tesu bhaññamānesu na sussūsissanti, na sotaṃ odahissanti, na aññā cittaṃ upaṭṭhapessanti, na ca te dhamme uggahetabbaṃ pariyāpuṇitabbaṃ maññissanti. ye pana te suttantā kavitā kāveyyā cittakkharā cittabyañjanā bāhirakā sāvakabhāsitā, tesu bhaññamānesu sussūsissanti, sotaṃ odahissanti, aññā cittaṃ upaṭṭhapessanti, te ca dhamme uggahetabbaṃ pariyāpuṇitabbaṃ maññissanti. iti kho, bhikkhave, dhammasandosā vinayasandoso; vinayasandosā dhammasandoso...

De plus, mendiants, dans les temps futurs, il y aura des mendiants qui ne seront pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. N'étant pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement, lorsque seront récités ces discours qui sont la parole du Tathagata, profonds, profonds dans leur signification, transcendants, [toujours] liés à la vacuité, ils ne les écouteront pas attentivement, ils ne prêteront pas l'oreille, ils n'appliqueront pas leur esprit à la connaissance, ils ne considéreront pas ces enseignements comme devant être appris et connus par cœur. Mais lorsque ces discours qui seront des compositions littéraires faites par des poètes, des mots d'esprit, des lettres d'esprit, qui seront extérieurs [à ce Dhamma] ou qui seront les paroles de disciples seront récités, ils les écouteront attentivement, ils prêteront l'oreille, ils appliqueront leur esprit à la connaissance, ils considéreront ces enseignements comme devant être appris et connus par cœur. Ainsi, mendiants, la corruption du Dhamma engendre la corruption de la Discipline, et la corruption de la Discipline engendre la corruption du Dhamma...

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhavissanti bhikkhū anāgatamaddhānaṃ abhāvitakāyā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā. te abhāvitakāyā samānā abhāvitasīlā abhāvitacittā abhāvitapaññā therā bhikkhū bāhulikā bhavissanti sāthalikā okkamane pubbaṅgamā paviveke nikkhittadhurā, na vīriyaṃ ārabhissanti appattassa pattiyā anadhigatassa adhigamāya asacchikatassa sacchikiriyāya. tesaṃ pacchimā janatā diṭṭhānugatiṃ āpajjissati. sāpi bhavissati bāhulikā sāthalikā okkamane pubbaṅgamā paviveke nikkhittadhurā, na vīriyaṃ ārabhissati appattassa pattiyā anadhigatassa adhigamāya asacchikatassa sacchikiriyāya. iti kho, bhikkhave, dhammasandosā vinayasandoso; vinayasandosā dhammasandoso.

De plus, mendiants, dans les temps futurs, il y aura des mendiants qui ne seront pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement. N'étant pas développés en corps, pas développés en vertu, pas développés en esprit, pas développés en discernement, les aînés vivront dans le luxe, seront dissolus, les premiers à transgresser, laissant de côté la solitude, ils ne feront pas d'effort pour la réalisation de ce qui n'aura pas encore été réalisé, pour l'obtention de ce qui n'aura pas encore été obtenu, pour l'atteinte de ce qui n'aura pas encore été atteint. Ils deviendront un exemple pour les générations suivantes, qui vivront aussi dans le luxe, seront dissolus, les premiers à transgresser, laissant de côté la solitude, qui ne feront pas non plus d'effort pour la réalisation de ce qui n'aura pas encore été réalisé, pour l'obtention de ce qui n'aura pas encore été obtenu, pour l'atteinte de ce qui n'aura pas encore été atteint. Ainsi, mendiants, la corruption du Dhamma engendre la corruption de la Discipline, et la corruption de la Discipline engendre la corruption du Dhamma...


Le Loṇakapalla Sutta explique que le développement impacte le résultat futur des actions:


AN 3.100

“kathaṃrūpassa, bhikkhave, puggalassa appamattakampi pāpakammaṃ kataṃ tamenaṃ nirayaṃ upaneti? idha pana, bhikkhave, ekacco puggalo abhāvitakāyo hoti abhāvitasīlo abhāvitacitto abhāvitapañño paritto appātumo appadukkhavihārī. evarūpassa, bhikkhave, puggalassa appamattakampi pāpakammaṃ kataṃ tamenaṃ nirayaṃ upaneti.

Et pour quelle sorte d'individu, mendiants, est-ce qu'une mauvaise action anodine mène en enfer? À cet égard, un certain individu n'est pas développé en corps, n'est pas développé en vertu, n'est pas développé en esprit, n'est pas développé en discernement, il est limité, il a une personnalité médiocre et il demeure dans le mal-être. C'est pour un individu de cette sorte, mendiants, qu'une mauvaise action anodine mène en enfer.

“kathaṃrūpassa, bhikkhave, puggalassa tādisaṃyeva appamattakaṃ pāpakammaṃ kataṃ diṭṭhadhammavedanīyaṃ hoti, nā’ṇupi khāyati, kiṃ bahudeva? idha, bhikkhave, ekacco puggalo bhāvitakāyo hoti bhāvitasīlo bhāvitacitto bhāvitapañño aparitto mahatto appamāṇavihārī. evarūpassa, bhikkhave, puggalassa tādisaṃyeva appamattakaṃ pāpakammaṃ kataṃ diṭṭhadhammavedanīyaṃ hoti, nāṇupi khāyati, kiṃ bahudeva.

Et pour quelle sorte d'individu, mendiants, est-ce que [les effets de] la même sorte de mauvaise action anodine sont à ressentir dans le monde visible, sans qu'[un reste] même minime soit perçu, et encore moins qu'il y en ait un important? À cet égard, un certain individu est développé en corps, développé en vertu, développé en esprit, développé en discernement, il n'est pas limité, il a une personnalité admirable et il demeure sans limite. C'est pour un individu de cette sorte, mendiants, que [les effets de] la même sorte de mauvaise action anodine sont à ressentir dans le monde visible, sans qu'[un reste] même minime soit perçu, et encore moins qu'il y en ait un important.


Le Bhāvanā Sutta compare les résultats du manque de développement au cas où une poule ne s'occupe pas de ses oeufs, et ceux du développement au cas où elle les couve correctement.


AN 7.71

bhāvanaṃ ananuyuttassa, bhikkhave, bhikkhuno viharato kiñcāpi evaṃ icchā uppajjeyya: ‘aho vata me anupādāya āsavehi cittaṃ vimucceyyā’ti, atha khvassa neva anupādāya āsavehi cittaṃ vimuccati. taṃ kissa hetu? ‘abhāvitattā’tissa vacanīyaṃ. kissa abhāvitattā? catunnaṃ satipaṭṭhānānaṃ, catunnaṃ sammappadhānānaṃ, catunnaṃ iddhipādānaṃ, pañcannaṃ indriyānaṃ, pañcannaṃ balānaṃ, sattannaṃ bojjhaṅgānaṃ, ariyassa aṭṭhaṅgikassa maggassa.

Chez un mendiant qui ne reste pas voué au développement, même si le désir apparaît en lui: “Que mon esprit soit libéré de ses impuretés par le non-attachement!”, son esprit n'est pas libéré de ses impuretés par le non-attachement. Et quelle en est la raison? À cause de son non-développement, devrait-on dire. Non-développement de quoi? Des quatre mises en place de la présence d'esprit, des quatre efforts corrects, des quatre chemins du pouvoir psychique, des cinq facultés spirituelles, des cinq forces spirituelles, des sept facteurs de l'éveil, de la noble voie à huit composantes.

“seyyathāpi, bhikkhave, kukkuṭiyā aṇḍāni aṭṭha vā dasa vā dvādasa vā. tānassu kukkuṭiyā na sammā adhisayitāni, na sammā pariseditāni, na sammā paribhāvitāni. kiñcāpi tassā kukkuṭiyā evaṃ icchā uppajjeyya: ‘aho vata me kukkuṭapotakā pādanakhasikhāya vā mukhatuṇḍakena vā aṇḍakosaṃ padāletvā sotthinā abhinibbhijjeyyun’ti, atha kho abhabbāva te kukkuṭapotakā pādanakhasikhāya vā mukhatuṇḍakena vā aṇḍakosaṃ padāletvā sotthinā abhinibbhijjituṃ. taṃ kissa hetu? tathā hi, bhikkhave, kukkuṭiyā aṇḍāni na sammā adhisayitāni, na sammā pariseditāni, na sammā paribhāvitāni. evamevaṃ kho, bhikkhave, bhāvanaṃ ananuyuttassa bhikkhuno viharato kiñcāpi evaṃ icchā uppajjeyya: ‘aho vata me anupādāya āsavehi cittaṃ vimucceyyā’ti, atha khvassa neva anupādāya āsavehi cittaṃ vimuccati. taṃ kissa hetu? ‘abhāvitattā’tissa vacanīyaṃ. kissa abhāvitattā? catunnaṃ satipaṭṭhānānaṃ, catunnaṃ sammappadhānānaṃ, catunnaṃ iddhipādānaṃ, pañcannaṃ indriyānaṃ, pañcannaṃ balānaṃ, sattannaṃ bojjhaṅgānaṃ, ariyassa aṭṭhaṅgikassa maggassa

Supposez, mendiants, qu'une poule ait huit, dix ou douze œufs qu'elle ne couvrirait pas correctement, qu'elle ne chaufferait pas correctement, qu'elle ne couverait pas correctement. Même si le désir apparaît en cette poule: “Que mes poussins percent leur coquille avec leurs becs ou leurs griffes, et qu'ils éclosent comme il faut!”, il est impossible que ses poussins percent leur coquille avec leurs becs ou leurs griffes, et qu'ils éclosent comme il faut. Et quelle en est la raison? Parce que cette poule ayant huit, dix ou douze œufs ne les a pas couverts correctement, ne les a pas chauffés correctement, ne les a pas couvés correctement. De la même manière, chez un mendiant qui ne reste pas voué au développement, même si le désir apparaît en lui: “Que mon esprit soit libéré de ses impuretés par le non-attachement!”, son esprit n'est pas libéré de ses impuretés par le non-attachement. Et quelle en est la raison? À cause de son non-développement, devrait-on dire. Non-développement de quoi? Des quatre mises en place de la présence d'esprit, des quatre efforts corrects, des quatre chemins du pouvoir psychique, des cinq facultés spirituelles, des cinq forces spirituelles, des sept facteurs de l'éveil, de la noble voie à huit composantes.

bhāvanaṃ anuyuttassa, bhikkhave, bhikkhuno viharato kiñcāpi na evaṃ icchā uppajjeyya: ‘aho vata me anupādāya āsavehi cittaṃ vimucceyyā’ti, atha khvassa anupādāya āsavehi cittaṃ vimuccati. taṃ kissa hetu? ‘bhāvitattā’tissa vacanīyaṃ. kissa bhāvitattā? catunnaṃ satipaṭṭhānānaṃ, catunnaṃ sammappadhānānaṃ, catunnaṃ iddhipādānaṃ, pañcannaṃ indriyānaṃ, pañcannaṃ balānaṃ, sattannaṃ bojjhaṅgānaṃ, ariyassa aṭṭhaṅgikassa maggassa.

Chez un mendiant qui reste voué au développement, même si le désir n'apparaît pas en lui: “Que mon esprit soit libéré de ses impuretés par le non-attachement!”, son esprit est tout de même libéré de ses impuretés par le non-attachement. Et quelle en est la raison? À cause de son développement, devrait-on dire. Développement de quoi? Des quatre mises en place de la présence d'esprit, des quatre efforts corrects, des quatre chemins du pouvoir psychique, des cinq facultés spirituelles, des cinq forces spirituelles, des sept facteurs de l'éveil, de la noble voie à huit composantes.

“seyyathāpi, bhikkhave, kukkuṭiyā aṇḍāni aṭṭha vā dasa vā dvādasa vā. tānassu kukkuṭiyā sammā adhisayitāni, sammā pariseditāni, sammā paribhāvitāni. kiñcāpi tassā kukkuṭiyā na evaṃ icchā uppajjeyya: ‘aho vata me kukkuṭapotakā pādanakhasikhāya vā mukhatuṇḍakena vā aṇḍakosaṃ padāletvā sotthinā abhinibbhijjeyyun’ti, atha kho bhabbāva te kukkuṭapotakā pādanakhasikhāya vā mukhatuṇḍakena vā aṇḍakosaṃ padāletvā sotthinā abhinibbhijjituṃ. taṃ kissa hetu? tathā hi, bhikkhave, kukkuṭiyā aṇḍāni sammā adhisayitāni, sammā pariseditāni, sammā paribhāvitāni. evamevaṃ kho, bhikkhave, bhāvanaṃ anuyuttassa bhikkhuno viharato kiñcāpi na evaṃ icchā uppajjeyya: ‘aho vata me anupādāya āsavehi cittaṃ vimucceyyā’ti, atha khvassa anupādāya āsavehi cittaṃ vimuccati. taṃ kissa hetu? ‘bhāvitattā’tissa vacanīyaṃ. kissa bhāvitattā? catunnaṃ satipaṭṭhānānaṃ, catunnaṃ sammappadhānānaṃ, catunnaṃ iddhipādānaṃ, pañcannaṃ indriyānaṃ, pañcannaṃ balānaṃ, sattannaṃ bojjhaṅgānaṃ, ariyassa aṭṭhaṅgikassa maggassa.

Supposez, mendiants, qu'une poule ait huit, dix ou douze œufs qu'elle couvrirait correctement, qu'elle chaufferait correctement, qu'elle couverait correctement. Même si le désir n'apparaît pas en cette poule: “Que mes poussins percent leur coquille avec leurs becs ou leurs griffes, et qu'ils éclosent comme il faut!”, il est possible que ses poussins percent leur coquille avec leurs becs ou leurs griffes, et qu'ils éclosent comme il faut. Et quelle en est la raison? Parce que cette poule ayant huit, dix ou douze œufs les a couverts correctement, les a chauffés correctement, les a couvés correctement. De la même manière, chez un mendiant qui reste voué au développement, même si le désir n'apparaît pas en lui: “Que mon esprit soit libéré de ses impuretés par le non-attachement!”, son esprit est tout de même libéré de ses impuretés par le non-attachement. Et quelle en est la raison? À cause de son développement, devrait-on dire. Développement de quoi? Des quatre mises en place de la présence d'esprit, des quatre efforts corrects, des quatre chemins du pouvoir psychique, des cinq facultés spirituelles, des cinq forces spirituelles, des sept facteurs de l'éveil, de la noble voie à huit composantes.


L'Akammaniya Vagga explique qu'un esprit non développé est incommode, nuisible et mène à la souffrance, tandis qu'un esprit développé est maniable, bénéfique et mène au bonheur.

Entre AN 1.394 et AN 1.574, il est déclaré d'un mendiant qui pratique l'une des 181 pratiques mentionnées qu'on l'appelle “un mendiant qui n'est pas dépourvu de méditation, qui suit les instructions de l'Enseignant, qui répond aux exhortations, et qui ne mange pas la nourriture du pays en vain.” (arittajjhāno viharati, satthusāsanakaro ovādapatikaro, amoghaṃ raṭṭhapiṇḍaṃ bhuñjati’).


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bhavarāga: [bhava+rāga] désir d'[e continuer à] exister, appétence pour le devenir, désir envers le processus d'existence, désir d'existence répétée. Synonyme de bhava-taṇhā. C'est l'un des sept anusayas.


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bhavataṇhā: [bhava+taṇhā] appétence pour l'existence, désir envers le processus d'existence, désir d'existence répétée. Synonyme de bhava-rāga. C'est l'un des trois types de taṇhā.


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bhesajja: remède, médicament. C'est l'un des quatre paccayas, indispensables pour la vie d'un bhikkhu.


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bhikkhu: receveur d'aumônes, personne qui vit d'aumônes, mendiant spirituel. Moine dans la tradition du Bouddha, personne ayant décidé de vouer sa vie à la pratique du Dhamma, qui a rejoint le Sangha (Communauté) de ses semblables et qui dépend pour sa survie de ce qui lui est offert spontanément. Un bhikkhu est caractérisé par la pauvreté, le célibat, le renoncement, l'humilité et la résolution envers la pratique. Il se soumet aux règles de vie qu'il a choisi de respecter, qui sont définies par le Pātimokkha, et ont finalement atteint le nombre de 227. Il peut cependant abandonner sa vie à tout moment par un acte officiel si il se trouve lui-même incapable de la poursuivre. Les femmes bhikkhus sont appelées bhikkhunis.


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bhikkhuni: Femme bhikkhu. Les Bhikkhunis doivent observer 311 préceptes.


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bho: terme d'apostrophe familier, utilisé par les brahmanes de l'Inde ancienne pour désigner les égaux et les inférieurs. Les brahmanes s'adressent généralement au Bouddha par l'expression 'Bho Gotama', ce qui dénote un certain irrespect de leur part, et témoigne de leur propension à l'arrogance.


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bhojane mattaññutā: [bhojana matta+aññū+] connaissance de la [bonne] mesure avec la nourriture, modération avec la nourriture. Cette pratique est décrite par la formule qui est analysée en détail ici. Dérivé: bhojane mattaññū.


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bodhi: éveil, 'illumination', connaissance suprême. Consiste à la compréhension complète des quatre ariyasaccas et peut être identifiée à arahatta. Il y a sept états/ processus mentaux qui mènent à la bodhi: les sept bojjhaṅgas. Une liste de 37 phénomènes est également donnée: les 37 bodhipakkhiya-dhammās.


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bodhipakkhiyadhammā: [bodhi+pakkhiya+dhamma] choses/ phénomènes/ états mentaux étant associés à l'éveil, au nombre de 41, répartis en sept groupes:

1-4. les quatre satipaṭṭhānas
5-8. les quatre sammappadhānas
9-12. les quatre iddhipādas
13-17. les cinq indriyas spirituelles
18-22. les cinq balas
23-29. les sept bojjhaṅgas
30-37. l'ariya aṭṭhaṅgika magga

Ils sont expliqués en détail à MN 77, sans être toutefois appelés par ce nom.


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bodhisatta: [bodhi+satta] individu destiné à devenir un Bouddha, i.e. un sammā-Sambuddha. Le Bouddha n'utilise ce terme qu'en référence à lui-même à une époque antérieure à son éveil.


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bojjhaṅga: [bojjh+aṅga] facteur de l'éveil. Il y en a sept, et ils sont également souvent appelés sambojjhaṅgas. Ces sept sont:

1. sati
2. dhamma-vicaya
3. vīriya
4. pīti
5. passaddhi
6. samādhi
7. upekkhā.

Ils sont souvent décrits comme [passer la souris:] "viveka-nissitaṃ, virāga-nissitaṃ, nirodha-nissitaṃ, vossagga-pariṇāmiṃ".


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brāhmaṇa: un membre de la caste des brahmanes - utilisé également pour une personne qui vit une vie ascétique et pure, parfois même synonyme d'arahant.


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Brahmā: dévas de haut rang, essentiellement détachés de la sensualité. C'était la suprême divinité du brahmanisme ancien, considéré comme le créateur de l'univers et vénéré par les brahmanes avec des sacrifices et des rituels. Le Bouddha jette un éclairage différent sur Brahmā, et applique cette dénomination à toute une classe de dévas de haut rang, vivant dans rūpa-loka le monde de la forme et a-rūpa-loka le monde sans forme, qui sont situés au-delà des mondes inférieurs, du monde humain et des paradis sensuels de kāma-loka, et sont souvent appelés Brahmā-loka, le 'monde de Brahma'. Traditionnellement, Brahmā-loka est subdivisé en divers plans correspondant à divers stades de maîtrise des quatre jhānas. La durée de vie des Brahmās est spécifiée à AN 4.123. Comme tous les êtres, les Brahmās sont sujets au cycle des renaissances. Certains sont de vaillants protecteurs de l'enseignement du Bouddha, alors que d'autres sont illusionnés et vaniteux, allant parfois jusqu'à se prendre pour les créateurs tout-puissants de l'univers: voir le cas de Mahābrahmā dans DN 1.


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brahmacariya: [brahmā+cariya] vie brahmique, célibat complet des bhikkhus, ou de tout disciple ayant adopté le célibat complet. Plus généralement, il s'agit d'une vie droite, morale, une vie de renoncement à kāma et de pratique de la méditation menant entre autres à la maîtrise des jhānas. Elle est appelée ainsi car elle constitue le seul moyen d'atteindre le monde de Brahmā.


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brahmakāyika: [brahmā+kāya+ka] ceux qui forment la compagnie de Brahmā. Désigne les trois plans d'existence les plus inférieurs de rūpa-loka, qui sont associés au premier jhāna. Leur dirigeant le plus élevé est connu sous le nom de Mahābrahmā, dont il est dit, à DN 1, qu'il croit être le plus élevé de tous les êtres, un créateur omniscient et omnipotenet (de cette manière très similaire au dieu chrétien).


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Brahmavihāra: [Brahmā+vihāra] séjours de Brahmā. Ils consistent au développement de mettā, karuṇā, muditā, upekkhā, et à pénétrer l'univers tout entier avec un esprit doué de ces qualités. Le terme semble être d'origine tardive, peut-être utilisé pour s'opposer aux théories et arguments brahmaniques, et ils n'apparaissent pas dans les textes les plus anciens à où la cultivation de ces quatre états mentaux est décrite. La pratique des brahma-vihāras est ainsi décrite à AN 3.65 sans y être appelée de ce nom. Dans le Mettā Sutta, le Bouddha explique les 11 résultats à attendre de leur pratique, entre autres une renaissance dans Brahmā-loka.


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Buddha: éveillé, l'Eveillé. C'est le premier des tiratana et des tisaraṇa.


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Buddhānussati: [buddha+anussati] remémoration du Bouddha. Elle est expliquée par le Bouddha à AN 6.10. Là formule est analysée .


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Buddhe aveccappasāda: [Buddha avecca+pasāda]

confiance dans le Bouddha vérifiée/ confirmée par l'expérience (confirmed confidence in the Buddha - Thanissaro B./B. Bodhi), conviction parfaite envers le Bouddha (perfect faith in the Buddha - R. Davis) - lit: «définitivement joyeux au sujet du Bouddha». C'est l'un des quatre facteurs d'entrée dans le courant (sotāpattiyaṅga).

Ven. Bodhi remarque: la confiance vérifiée (aveccappasāda) est la conviction enracinée dans une validation personnelle de la vérité du Dhamma. L'événement décisif qui marque la transition entre le stade de "celui qui pratique pour la réalisation du fruit de l'entrée dans le courant" à celle d'un véritable parvenu-au-courant est "réalisation du Dhamma", aussi appelée l'obtention de la vision du Dhamma (voir SN 13.1). Cela consiste en une vision directe des quatre nobles vérités (ariyasacca) ou, de manière plus concise, du principe selon lequel "tout ce qui a la nature d'apparaître a la nature de cesser. En voyant la vérité du Dhamma, le disciple éradique les trois entraves spirituelles inférieures: la croyance en l'illusion du Soi (sakkāya·diṭṭhi), le doute (vicikicchā) et la croyance en la suprématie des rites et préceptes (sīla·bbata parāmāsa). Le disciple acquiert ainsi une confiance basée sur sa confirmation expérientielle. Cette confidence est placée dans les "trois joyaux" du Bouddhisme: le Bouddha, en tant qu'enseignant suprême de la voie menant à Nibbāna, le Dhamma en tant que carte et destination de la voie, et le Sangha, en tant que Communauté des êtres nobles qui ont atteint cette même réalisation du Dhamma.

Buddhe aveccappasāda, avec la confiance vérifiée dans le Dhamma (Dhamme aveccappasāda) et la Communauté (Saṅghe aveccappasāda) ainsi que des vertus fermement établies (sīlāni) 's'écoulent, traversent et mènent à la destruction des impuretés mentales':


SN 55.38

“seyyathāpi, bhikkhave, uparipabbate thullaphusitake deve vassante taṃ udakaṃ yathāninnaṃ pavattamānaṃ pabbatakandarapadarasākhā paripūreti, pabbatakandarapadarasākhā paripūrā kusobbhe paripūrenti, kusobbhā paripūrā mahāsobbhe paripūrenti, mahāsobbhā paripūrā kunnadiyo paripūrenti, kunnadiyo paripūrā mahānadiyo paripūrenti, mahānadiyo paripūrā mahāsamuddaṃ paripūrenti; evameva kho, bhikkhave, ariyasāvakassa yo ca buddhe aveccappasādo, yo ca dhamme aveccappasādo, yo ca saṅghe aveccappasādo, yāni ca ariyakantāni sīlāni; ime dhammā sandamānā pāraṃ gantvā āsavānaṃ khayāya saṃvattantī”ti.

Tout comme, mendiants, lorsqu'un nuage fait tomber de la pluie en grosses gouttes au sommet d'une montagne, cette eau s'écoule et remplit les grottes, les crevasses et les pans de montagne qui se trouvent en contrebas; une fois les grottes, les crevasses et les pans de montagne remplis, ils remplissent les bassins; une fois les bassins remplis, ils remplissent les lacs; une fois les lacs remplis, ils remplissent les rivières; une fois les rivières remplies, elles remplissent les fleuves; et une fois les fleuves remplis, ils remplissent l'océan. De la même manière, mendiants, pour un noble disciple ayant une confiance vérifiée dans le Bouddha, une confiance vérifiée dans le Dhamma, une confiance vérifiée dans la Communauté et des vertus qui sont agréables aux êtres nobles, ces états s'écoulent, traversent et mènent à la destruction des impuretés mentales.


Dans l'enseignement connu sous le nom de mirroir du Dhamma (dhammādāsa), que l'on trouve à DN 16 et SN 55.8, one can know if they are a stream-enterer (sotāpanna), if they possess, among other factors, Buddhe aveccappasāda:


SN 55.8

“katamo ca so, ānanda, dhammādāso dhammapariyāyo; yena samannāgato ariyasāvako ākaṅkhamāno attanāva attānaṃ byākareyya — ‘khīṇanirayomhi khīṇatiracchānayoni khīṇapettivisayo khīṇāpāyaduggativinipāto, sotāpannohamasmi avinipātadhammo niyato sambodhiparāyaṇo’”? “idha, ānanda, ariyasāvako buddhe aveccappasādena samannāgato hoti

Et quel est, Ananda, cet exposé du Dhamma qui s'appelle le miroir du Dhamma, grâce auquel un noble disciple peut, s'il le désire, déclarer de lui-même: «J'en ai fini avec l'enfer, j'en ai fini avec le sein animal, j'en ai fini avec le plan d'existence des esprits affligés, j'en ai fini avec les existences infortunées, les mauvaises destinations, les mondes inférieurs, je suis entré dans le courant, par nature délivré des mondes inférieurs, fixé sur la voie de l'éveil»? En cela, Ananda, un noble disciple est pourvu d'une confiance vérifiée dans le Bouddha …


Buddhe aveccappasāda joue ainsi un rôle essentiel en procurant une sécurité pour un disciple du Bouddha. Le Sakka Sutta explique ses bienfaits après une renaissance dans un monde de dévas:


SN 40.10

buddhe aveccappasādena samannāgamanahetu kho, devānaminda, evamidhekacce sattā kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapajjanti. te aññe deve dasahi ṭhānehi adhigaṇhanti: dibbena āyunā, dibbena vaṇṇena, dibbena sukhena, dibbena yasena, dibbena ādhipateyyena, dibbehi rūpehi, dibbehi saddehi, dibbehi gandhehi, dibbehi rasehi, dibbehi phoṭṭhabbehi.

Seigneur des dévas, la confiance vérifiée dans le Bouddha est la raison pour laquelle certains êtres, lors de la dissolution du corps, après la mort, réapparaissent dans un monde paradisiaque. Ils surpassent les autres dévas de dix manières: en temps de vie divin, en beauté divine, en bonheur divin, en gloire divine, en souveraineté divine, en formes visibles divines, en sons divins, en odeurs divines, en goûts divins et en sensations corporelles divines.


À SN 55.34, Buddhe aveccappasāda est appelée «un sentier divin pour la purification des êtres qui n'ont pas encore été purifiés, pour l'épurement des êtres qui n'ont pas encore été épurés» (evānaṃ devapadāni avisuddhānaṃ sattānaṃ visuddhiyā apariyodātānaṃ sattānaṃ pariyodapanāya). De plus, dans le Devasabhāga Sutta, celui qui possède Buddhe aveccappasāda est déjà comparé aux dévas:


SN 55.36

“catūhi, bhikkhave, dhammehi samannāgataṃ attamanā devā sabhāgataṃ kathenti. katamehi catūhi? idha, bhikkhave, ariyasāvako buddhe aveccappasādena samannāgato hoti — itipi so bhagavā . pe . satthā devamanussānaṃ buddho bhagavāti. yā tā devatā buddhe aveccappasādena samannāgatā ito cutā tatrūpapannā tāsaṃ evaṃ hoti — ‘yathārūpena kho mayaṃ buddhe aveccappasādena samannāgatā tato cutā idhūpapannā, ariyasāvakopi tathārūpena buddhe aveccappasādena samannāgato ehīti devānaṃ santike’”ti.

Mendiants, lorsqu'on est pourvu de quatre états, les dévas sont ravis et parlent de ce qu'ils ont en commun. Quels sont ces quatre? Un noble disciple est pourvu de confiance vérifiée dans le Bouddha (…) Il y a des dévas pourvus de confiance vérifiée dans le Bouddha qui, après être décédés ici, sont réapparus là-bas. Ils se disent: «en ayant une telle confiance confirmée dans le Bouddha, nous sommes décédés de là et sommes réapparus ici. Ce noble disciple est pourvu du même genre de confiance confirmée dans le Bouddha, ils vont venir en présence des dévas.»


À SN 55.12, Buddhe aveccappasāda est appelée « une voie menant vers le haut, qui mène uniquement au désenchantement, au désintéressement, à la cessation, à la quiétude, à la connaissance directe, à l'éveil, à l'Extinction» (udayagāminī paṭipadā yā ekantanibbidāya virāgāya nirodhāya upasamāya abhiññāya sambodhāya nibbānāya saṃvattati).

Lorsque les disciples pourvus de Buddhe aveccappasāda considèrent leur mort, on leur dit d'être sereins:


SN 55.22

“mā bhāyi, mahānāma, mā bhāyi, mahānāma! apāpakaṃ te maraṇaṃ bhavissati apāpikā kālaṃkiriyā. catūhi kho, mahānāma, dhammehi samannāgato ariyasāvako nibbānaninno hoti nibbānapoṇo nibbānapabbhāro. katamehi catūhi? idha, mahānāma, ariyasāvako buddhe aveccappasādena samannāgato hoti

N'aie crainte, Mahānāma, n'aie crainte. Ta mort ne sera pas mauvaise, ton trépas ne sera pas mauvais. Un noble disciple doué de quatre qualités, Mahānāma, est incliné vers l'Extinction, est infléchi vers l'Extinction, est penché vers l'Extinction. Quelles sont ces quatre? En cela, Mahānāma, un noble disciple est pourvu d'une confiance vérifiée dans le Bouddha (…)


À SN 55.14, il est déclaré que celui qui est pourvu de Buddhe aveccappasāda, en conjoncton avec les trois autres facteurs, «a transcendé toute peur d'une mauvaise destination» (sabbaduggatibhayaṃ samatikkanto hoti). À SN 55.27, dans les mêmes conditions, il «n'est pas effrayé ni pris de panique, et n'a pas peur de la mort ni de l'autre monde» (na hoti uttāso, na hoti chambhitattaṃ, na hoti samparāyikaṃ maraṇabhayaṃ).

Par suite, à SN 55.16, on dit aux mendiants d'«exhorter … installer … établir» (samādapetabbā, nivesetabbā, patiṭṭhāpetabbā) dans Buddhe aveccappasāda «ceux envers qui [ils] éprouve[nt] de la sympathie, qui pensent qu'ils devraient [les] écouter, que ce soient des amis ou des collègues, des proches ou des parents» (ye te anukampeyyātha, ye ca sotabbaṃ maññeyyuṃ: mittā vā amaccā vā ñātī vā sālohitā vā). On conseille à ceux qui sont malades de pratiquer Buddhe aveccappasāda (SN 55.3). Aussi:


SN 55.54

sappaññena mahānāma, upāsakena sappañño upāsako ābādhiko dukkhito bāḷhagilāno catūhi assāsanīyehi dhammehi assāsetabbo: ‘assāsatāyasmā, atthāyasmato buddhe aveccappasādo...

Mahanama, un disciple laïc pourvu de discernement qui est en proie à la maladie, souffrant, gravement malade devrait être soulagé par un disciple laïc pourvu de discernement [de la manière suivante]: 'Que le vénérable soit soulagé, car il a une confiance vérifiée dans le Bouddha …


Il n'est pas facile de rembourser quelqu'un qui a aidé un autre à acquérir Buddhe aveccappasāda:


MN 142

yaṃ hānanda, puggalo puggalaṃ āgamma buddhe aveccappasādena samannāgato hoti... imassānanda, puggalassa iminā puggalena na suppatikāraṃ vadāmi, yadidaṃ abhivādana-paccuṭṭhāna-añjalikamma-sāmīcikamma-cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilānappaccaya-bhesajja-parikkhārānuppadānena.

Je déclare, Ānanda, qu'il n'est pas facile pour une personne de retourner la faveur à celui grâce auquel elle est pourvue d'une confiance vérifiée dans le Bouddha (…) en se levant [par respect lorsqu'il arrive], en le saluant avec les mains jointes, en lui montrant du respect, en lui donnant des robes, de la nourriture d'aumônes, des abris, des remèdes et des provisions pour les malades.


Buddhe aveccappasāda peut également être utilisée comme point de départ pour l'entrée dans la concentration (samādhi):


MN 7

so ‘buddhe aveccappasādena samannāgatomhī’ti labhati atthavedaṃ, labhati dhammavedaṃ, labhati dhammūpasaṃhitaṃ pāmojjaṃ. pamuditassa pīti jāyati, pītimanassa kāyo passambhati, passaddhakāyo sukhaṃ vedeti, sukhino cittaṃ samādhiyati;

[il considère]: «Je suis doué d'une confiance confirmée dans le Bouddha!», il acquiert de l'enthousiasme pour l'objectif, il acquiert de l'enthousiasme pour le Dhamma, il acquiert une joie liée au Dhamma; étant sereinement joyeux, l'exaltation prend naissance; étant exalté, le corps se calme; son corps étant calme, il ressent du bien-être; et l'esprit de celui qui est dans le bien-être se concentre.


À AN 5.179, Buddhe aveccappasāda fait partie des «séjours agréables d'esprit supérieur» (ābhicetasika diṭṭha-dhamma-sukha-vihāra). À SN 55.31, elle est appelée un 'flux de mérite, (…) flux avantageux, (…) nourriture du bien-être' (puññābhisanda kusalābhisanda sukhassāhāra). Et à SN 55.45, celui qui en est pourvu est dit être «riche, avec beaucoup de richesses et de possessions, de grande renommée» (aḍḍho mahaddhano mahābhogo mahāyaso).

Le disciple du Bouddha le plus distingué dans la possession de Buddhe aveccappasāda est Ambaṭṭha (AN 1.255) et sa correspondante féminine est Kātiyānī (AN 1.265).

Mais le Bouddha recommande également à ses disciples de ne pas se contenter de cette confiance vérifiée et par suite arrêter de travailler sur eux-même:


SN 55.40

“kathañca, nandiya, ariyasāvako pamādavihārī hoti? idha nandiya, ariyasāvako buddhe aveccappasādena samannāgato hoti: itipi so bhagavā . pe . satthā devamanussānaṃ buddho bhagavāti. so tena buddhe aveccappasādena santuṭṭho na uttari vāyamati divā pavivekāya, rattiṃ paṭisallānāya. tassa evaṃ pamattassa viharato pāmojjaṃ na hoti. pāmojje asati, pīti na hoti. pītiyā asati, passaddhi na hoti. passaddhiyā asati, dukkhaṃ viharati. dukkhino cittaṃ na samādhiyati. asamāhite citte dhammā na pātubhavanti. dhammānaṃ apātubhāvā pamādavihārī tveva saṅkhyaṃ gacchati.

Et comment, Nandiya, un noble disciple demeure-t-il négligent? En cela, un noble disciple est pourvu d'une confiance vérifiée dans le Bouddha (…) Se satisfaisant de cette confiance vérifiée dans le Bouddha, il ne fait pas d'effort supplémentaire dans l'isolement le jour et dans la solitude la nuit. Chez celui qui demeure ainsi négligent, il n'y a pas de joie. Là où il n'y a pas de joie, il n'y a pas d'exaltation. Là où il n'y a pas d'exaltation, il n'y a pas de tranquillité. Là où il n'y a pas de tranquillité, il y a du mal-être. L'esprit de celui qui est dans le mal-être ne se concentre pas. Pour un esprit non concentré, les phénomènes ne deviennent pas manifestes. Celui pour qui les phénomènes ne sont pas manifestes est considéré comme quelqu'un qui demeure négligent.


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byāpāda: malveillance. Cet état mental fait partie de deux catégories:

1) comme l'un des trois akusala·kamma·pathas mentaux, étant défini en tant que tel à AN 10.176.

2) comme l'un des dix saṃyojanas.


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C
A | B | C | D | E | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | R | S | T | U | V | Y

cāga
cāgānussati
cakkavattī
cakkhu
cakkhundriya
caraṇa
cātumahārājika
cetanā
cetovimutti
chanda
citta
cittānupassanā
cīvara



cāga: générosité, libéralité. Voir une définition donnée par le Bouddha à AN 8.54.


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cāgānussati: [cāga+anussati] remémoration de sa propre générosité. Définie par le Bouddha à AN 6.10.


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cakkavattī: [cakka+vattī] un monarque cakkavatthī est un type de monarque idéal régnant sur Jambudīpa et décrit par le Bouddha à MN 129. La légende du monarque cakkavattī est exposée plus longuement dans DN 17 et DN 26, mais l'authenticité de ces suttas est relativement discutable.


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cakkhu: œil. C'est l'un des l'un des douze āyatanas.


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cakkhundriya: [cakkhu+indriya] faculté de vision, faculté de l'œil, organe de l'œil. C'est l'un des six indriyas sensoriels.


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caraṇa: bonne conduite, bon comportement.


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cātumahārājika: [catu+mahārāja-ka] classe de devas, lit: 'des quatre grands rois', dont le nom est dérivé des quatre grands rois, chacun demeurant à l'un des quatre points cardinaux, qu'il protège. Ils vivent dans le premier des six deva-lokas se rapportant à kāma-bhava, et ainsi se rangent parmi les devas de plus basse catégorie, en-dessous de ceux de Tāvatimsa. Ils sont décrits comme prenant intérêt à la droiture et la vertu des humains à AN 3.37. Il est déclaré à AN 7.52 que les humains qui offrent dāna sur la base de l'avidité/ la cupidité renaissent parmi les cātumahārājikas. À AN 3.70, il est dit que la durée d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 50 années humaines et que la durée de vie moyenne de ces devas est de mille de ces années, ce qui est équivalent à 36.5 million d'années humaines.


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cetanā: intention, volition.

1) c'est l'un des cinq constituants de nāma.

2) également décrite par le Bouddha comme le principe fonctionnel de kamma à AN 6.63.


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cetovimutti: [citta+vimutti] libération/ délivrance/ émancipation de l'esprit, faisant généralement référence à l'atteinte des jhānas. Cetovimutti est décrite à AN 2.31 comme la disparition de rāga (considéré comme incluant également dosa), et comme étant atteinte par la pratique de samatha (voir l'upekkhā du quatrième jhāna). Ce type de cetovimutti est parfois décrit comme 'sāmayika cetovimutti', et est contrasté avec 'akuppa cetovimutti' ou 'an-āsava cetovimutti paññāvimutti', qui font toutes les deux référence à arahatta. Quatre types de cetovimutti supplémentaires sont dicutés et définis à MN 43 et SN 41.7: 'appamāṇā cetovimutti' (qui est collective pour quatre autres types de cetovimutti, qv.), 'ākiñcaññā cetovimutti', 'suññatā cetovimutti', et 'a-nimittā cetovimutti'.


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chanda:

1. (sens négatif:) impulsion, excitation, intention, résolution, volonté de, désir, souhait, complaisance. C'est presque un synonyme de kāma, avec lequel il est parfois combiné pour former kāma-chanda, qui est une forme élargie de kāma.

2. (sens positif:) zèle.


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citta: esprit - quasi-synonyme de mana et viññāṇa, mais pas tout à fait. Citta fait plutôt référence à l'esprit dans sa subjectivité, en tant que théâtre de l'expérience personnelle, là où les trois akusala·mūlas apparaissent, et désignant ce qui a besoin d'être entraîné, unifié, calmé et finalement libéré (voir: adhicittasikkhā et cittānupassanā).


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cittānupassanā: [citta+anupassanā] observation de l'esprit. C'est l'un des quatre satipaṭṭhānas. Une définition détaillée est donnée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle consiste en une attention portée au fait de savoir si l'esprit est affecté par rāga, dosa, moha , ou s'il est saṅkhitta, mahaggata, sa-uttara, samāhita, ou vimutta.


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cīvara: robe d'un bhikkhu. C'est l'un des quatre paccayas.


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D
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dāna
dassana
deva, devatā
devatānussati
dhamma
dhammacakkhu
dhammādāsa
dhammānudhammappaṭipatti
dhammānupassanā
dhammānusārī
dhammānussati
dhammavicaya
Dhamma-Vinaya
Dhamme aveccappasāda
dhātu
dhuta/dhutaṅga
dibbacakkhu

diṭṭhe(va) dhamme
diṭṭhi
diṭṭhinijjhānakkhanti
diṭṭhisampanna
diṭṭhupādāna
domanassa
domanassindriya
duccarita
duggati
dukkaṭa
dukkha
dukkhasamudaya
dukkhanirodha
dukkhanirodhagāminī paṭipadā
dukkhavedanā
dukkhindriya
dussīla
dutiya



dāna: don, donation, aumône, générosité. Dans AN 5.34, le Bouddha énumère des bienfaits de la générosité qui sont visibles ici et maintenant.


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dassana: vision, vue.


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deva, devatā: êtres ayant généralement une existence heureuse dans un plan d'existence céleste. Ils sont normalement invisibles aux êtres humains non entraînés. Comme tous les autres êtres, ils sont soumis à aniccā, jarā et maraṇa. Après leur mort, ils peuvent réapparaître dans un état inférieur, en tant qu'humains ou même en tant qu'êtres malheureux vivant dans un duggati.

Il y a trois types de dévas: ceux qui sont dans kāma-loka et qui sont toujours motivés par kāma-rāga: les dévas cātumahārājika, de Tāvatimsa, de yāma, de Tusita, les Nimmānaratīs et les Paranimmitavasavattīs; deuxièmement, ceux qui sont dans la partie de Brahmā-loka appelée rūpa-loka, qui sont composés de matière fine, qui ont (pour le moins temporairement) transcendé kāma, et sont également appelés brahmas ou (pour les plus inférieurs d'entre eux) Brahmakāyikas; troisièmement, les brahmas qui vivent dans a-rūpa-loka, totalement séparés de la matière. La durée de vie des six types de dévas de kāma-loka est détaillée à AN 3.70. La durée de vie des brahmas est donnée à AN 4.123.


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devatānussati: [devatā+anussati] remémoration des devas. Définie par le Bouddha à AN 6.10.


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dhamma:

1) Dans le sens le plus général, désigne tous les phénomènes de l'univers, y compris Nibbāna. Peut être simplement traduit par 'chose'.

2) Nature d'une chose. Dans les composé, cela peut signifier: 'ayant la nature de--' ou 'étant par nature sujet à--', ex: vipariṇāma·dhamma.

3) Loi de la nature, justice.

4) Loi libératrice enseignée par le Bouddha.

5) Enseignement, aussi bien celui du Bouddha que celui d'autres instructeurs.

6) Phénomène mental, état mental, contenu de l'esprit.


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dhammacakkhu: [dhamma+cakkhu] l'œil du dhamma. Une figure de style désignant la réalisation de sotāpatti.


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dhammādāsa: [dhamma+ādāsa] le miroir du dhamma. Il s'agit d'un enseignement spécifique donné par le Bouddha et par lequel chacun peut déterminer pour lui-même s'il est ou non un sotāpanna. On trouve cet exposé à DN 16: il consiste à reconnaître en soi-même

1. Buddhe aveccappasāda
2. Dhamme aveccappasāda
3. Saṅghe aveccappasāda
4. une sīla qui est développée à la perfection.


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dhammānudhammappaṭipatti: [dhammānudhamma+paṭipatti] pratique de l'Enseignement dans les phénomènes, pratique du dhamma dans toutes ses parties/ dans sa totalité; pratique en accord avec le dhamma (practice in accordance with the Dhamma - B. Bodhi). C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas. Le terme est expliqué par le Bouddha à SN 22.39, SN 22.40, SN 22.41 et SN 22.42.


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dhammānupassanā: [dhamma+anupassanā] observation des phénomènes mentaux. C'est l'un des quatre satipaṭṭhānas. Une définition détaillée est donnée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. Elle consiste à:

1. l'attention portée au fait de savoir si l'esprit est ou non affecté par les cinq nīvaraṇas

2. observation de l'apparition et de la cessation des cinq upādānakkhandhas

3. observation de l'apparition des saṃyojanas dans les douze āyatanas

4. observation de l'apparition des bojjhaṅgas

5. observation des quatre ariyasaccas.


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dhammānusārī: [dhamma+anusārī] individu mû-par-le-Dhamma, une personne qui se repose sur le discernement. Une définition est donnée à MN 70. D'autres définitions sont données dans chacun des suttas de l'Okkanti Saṃyutta (SN 25), en termes de degré d'acceptation après avoir appliqué un minimum de discernement de la réalité d'anicca, en rapport à divers dhammas: les douze āyatanas, les cinq khandhas, les six types de phassa etc.

♦ Dans tous ces suttas, il est de plus dit au sujet des saddhānusārīs: "abhabbo ca tāva kālaṃ kātuṃ yāva na sotāpattiphalaṃ sacchikaroti" ("il est impossible à un tel individu de mourrir sans avoir fait l'expérience du fruit de sotāpatti"), et des affirmations équivalentes sont faites dans les dernières lignes de MN 22 et MN 34.


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dhammānussati: [dhamma+anussati] remémoration du dhamma. Elle est définie par le Bouddha à AN 6.10. Là formule est analysée .


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dhammavicaya: [dhamma+vicaya] investigation des phénomènes (mentaux)/ du dhamma. Ici le mot dhamma peut être pris comme signifiant l'enseignement du Bouddha, la loi de la nature ou bien les phénomènes mentaux, et ainsi il y a à la fois une investigation de l'enseignement et des phénomènes mentaux qu'il décrit. C'est l'un des sept bojjhaṅgas.


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Dhamma-Vinaya: [dhamma+vinaya] enseignement et discipline mis en évidence par le Bouddha.


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Dhamme aveccappasāda: [dhamma+avecca+pasāda] confiance dans le dhamma vérifiée/ confirmée par l'expérience (verified/ confirmed confidence in the Dhamma - Thanissaro B./B. Bodhi), conviction parfaite par rapport au dhamma (perfect faith in the Dhamma - R. Davis) - lit: «définitivement joyeux au sujet du dhamma». C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.


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dhātu:

1) les quatre éléments matériels (eau, terre, feu, air). MN 140 est un exposé détaillé concernant les dhātus.

2) les 18 éléments physiques et mentaux qui consituent la base du processus perceptif, énumérés et présentés à MN 115.


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dhuta/dhutaṅga:

pratiques ascétiques.

Certaines de ces pratiques sont mentionnées entre AN 1.378 et 381, d'autres entre AN 5.181 et 190. Elles comportent le fait d'être:

- āraññika (arañña+ika, quelqu'un qui séjourne en forêt)

- paṃsukūlika (paṃsukūla+ika, quelqu'un qui porte des haillons abandonnés comme déchets)

- rukkhamūlika (rukkha+mūla, quelqu'un qui prend résidence au pied d'un arbre)

- sosānika (quelqu'un qui prend résidence dans/près d'un cimetière)

- abbhokāsika (quelqu'un qui prend résidence à ciel ouvert)

- nesajjika (quelqu'un qui ne fait que s'asseoir et ne se couche jamais)

- yathāsanthatika (quelqu'un qui utilise n'importe quel type (autorisé) de lit pour dormir)

- ekāsanika (quelqu'un qui ne mange qu'une seule fois par jour)

- khalupacchābhattika (quelqu'un qui refuse toujours la nourriture qui lui est offerte après avoir commencé un repas)

- pattapiṇḍika (quelqu'un qui ne mange que dans son bol)

- piṇḍapātika (quelqu'un qui ne se nourrit que d'aumônes glânées et refuse les invitations aux repas)

- tecīvarika (quelqu'un qui ne porte que ses trois robes et refuse de porter toute autre robe ou vêtement qu'il pourrait avoir le droit d'utiliser en plus)


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dibbacakkhu: [dibba+cakkhu] l'œil dévique. Un pouvoir supranormal permettant de voir davantage de choses, de loin etc.


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diṭṭhe(va) dhamme: [diṭṭha+dhamma] dans le/ce monde visible, dans l'existence présente (ThanB: here and now). Fait référence aux phénomènes qui sont accessibles et vérifiables par tout un chacun sans avoir développé de pouvoirs supra-normaux au moyen de la méditation. Opposé à samparāyika (faisant référence à un état futur, à un autre monde).


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diṭṭhi: vue, opinion, opinion spéculative, point de vue, croyance, credo, dogme. Sammādiṭṭhi est le premier constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga, et consiste en la considération des quatre ariyasaccas. Lorsque le préfixe sammā- est absent, le mot diṭṭhi désigne généralement une opinion erronée. Toutes les diṭṭhis sont en principe abandonnées par un bhikkhu (Sn 4.5). Le Bouddha énumère et explique les 62 diṭṭhis erronées les plus répandues dans le Brahmajāla Sutta et dans le Sammādiṭṭhi Sutta, Sāriputta donne différentes explications de ce qu'est la vue correcte. Voir également la définition donné par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. Les diṭṭhis forment l'une des sept anusayas.


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diṭṭhinijjhānakkhanti: [diṭṭhi+nijjhāna+khanti]

acceptation d'une opinion après l'avoir méditée.

Voir également l'analyse fournie dans la note de pied de page n°1 ici.

diṭṭhinijjhānakkhanti apparaît souvent dans deux listes de raisons erronées, ou pour le moins incertaines, d'accepter un enseignement ou une opinion:

♦ En conjonction avec anussava, paramparā (ce qui est répété), itikira (ce qui est communément admis), piṭakasampadāna (ce qui est transmis par des écritures), takkahetu (ce qui est basé sur le raisonnement), nayahetu (ce qui est basé sur l'inférence), ākāraparivitakka (réflexion profonde), bhabbarūpatā (ce qui semble probable), et "samaṇo no garū"ti ([la pensée:] 'Le samaṇa est notre enseignant respecté'). Voir AN 3.65; AN 3.66 et AN 4.193.

♦ En conjonction avec saddhā, ruci (préférence personnelle), anussava, et ākāraparivitakka (réflexion profonde). À SN 35.153, ces cinq raisons sont contrastées avec "ayant vu les phénomènes avec discernement" (dhammā paññāya disvā). À SN 12.68 elles sont contrastés avec "Je sais, je vois" (jānāmi, passāmi). À MN 95, elles sont présentées comme cinq manières incorrectes de tirer une conclusion avec certitude (ekaṃsena niṭṭhaṃ gacchati).



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diṭṭhisampanna: [diṭṭhi+sampanna] celui qui a acquis la vue. D'après le Commentaire, il s'agit d'un parvenu-au-courant (sotāpanna). L'expression peut être considérée comme un synonyme de la vue correcte (sammā-diṭṭhi).


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diṭṭhupādāna: [diṭṭhi+upādāna] attachement aux vues/ opinions/ croyances. C'est l'un des quatre upādānas.


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domanassa: [do+manas] déplaisir mental, affliction.


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domanassindriya: [domanassa+indriya] faculté de déplaisir mental/ d'affliction. Elle est définie à SN 48.38 comme désignant tout déplaisir mental. C'est l'un des cinq indriyas sensitifs.


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dosa: aversion, répulsion, colère, haine. C'est l'une des trois akusalamūla.


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duccarita: [du+carita] conduite erronée, action erronée. Divisée en trois type:

1. kāya-duccarita
2. vacī-duccarita
3. mana-duccarita

Voir les akusala·kamma·pathas.


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duggati: [du+gati] état de perte, d'infortune, de ruine. Antonyme de sugati. Synonyme de vinipāta and apāya, avec lesquels duggati est souvent associé. Il y en a quatre: naissance en tant qu'asura, dans pettivisaya, dans tiracchānayoni et dans niraya. Les êtres sont dirigés vers de tels états d'existence en adoptant les dix akusala kammapathas: voir AN 10.176.


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dukkaṭa: [du+kata] mauvais agissement. Il s'agit d'une classe de transgressions relativement légères au Vinaya, qui n'entraînent qu'une simple confession.


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dukkha: mal-être, insatisfaction, souffrance, douleur. Le mot apparaît dans différents contextes:

1) en tant que dukkha-ariya-sacca, où dukkha fait référence à la nature insatisfaisante et l'inhérente insécurité de tous les phénomènes conditionnés (saṅkhāras) qui, à cause de leur nature d'aniccā, ont pour conséquence dukkha pour tous ceux qui s'y attachent. Noter qu'ici dukkha inclut également sukhavedanā et somanassa. Dukkha-ariya-sacca est enseignée par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta. Dans cet ordre d'idées, la brahmācariya vécue par les bhikkhus est souvent décrite comme ayant pour but la compréhension complète de dukkha, puisque la compréhension complète des ariyasaccas produit la libération.

2) en tant que dukkhavedanā dans le contexte des sensations: douleur, sensation déplaisante, déplaisir.

3) en tant que l'une des tilakkhaṇa.


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dukkha·samudaya: [dukkha+samudaya] origine/apparition du mal-être. C'est la seconde ariyasacca, enseignée par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta. Voir l'explication détaillée donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.


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dukkha·nirodha: [dukkha+nirodha] cessation du mal-être. C'est la troisième ariya·sacca. Dukkhanirodha-ariya·sacca est exposée par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta. Voir l'explication détaillée donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.


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dukkhanirodhagāminī paṭipadā:
[dukkha-nirodha+gāminī+paṭipadā] voie menant à la cessation du mal-être.

C'est la quatrième ariyasacca; elle est enseignée par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta. Voir l'explication détaillée qu'il donne dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. Elle est identique à l'ariya aṭṭhaṅgika magga:

1. sammā-diṭṭhi
2. sammā-saṅkappo
3. sammā-vācā
4. sammā-kammanto
5. sammā-ājīvo
6. sammā-vāyāmo
7. sammā-sati
8. sammā-samādhi


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dukkha-vedanā: [dukkha+vedanā] ressenti déplaisant, douleur. C'est l'un des trois types de vedanās.


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dukkhindriya: [dukkha+indriya] faculté de douleur/ de mal-être. Elle est définie à SN 48.38 comme consistant à toute forme d'inconfort corporel. C'est l'un des cinq indriyas sensitifs.


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dussīla: immoral, corrompu, qui manque de vertu. Il s'agit d'une personne qui ne respecte pas les cinq préceptes (AN 5.174). Une personne immorale se dirige vers une existence malheureuse, voire vers l'enfer (AN 3.10). Une personne immorale est soumise à 5 dangers (AN 5.213): les pertes de richesse dûes à la négligence, une mauvaise réputation, hésitance et timidité, une mort confuse, une existence future malheureuse. Ce qui est donné à une personne immorale ne porte que peu de fruits (AN 3.57). Le manque de vertu est lié à la dilapidation des richesses (AN 4.258). Celui qui est immoral ne peut pas atteindre la concentration correcte (sammāsamādhi) et par extension, la libération (AN 5.24). Une personne immorale tend à être timide (AN 5.101). Une allocution au sujet de la vertu (sīla) ne devrait pas être donnée à quelqu'un d'immoral, car cela l'agacerait (AN 5.157). À AN 2.33 et AN 2.34, si l'un de nos parents est immoral, il faut le ramener à la vertu, est c'est une manière de rembourser ses efforts.


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dutiya: deuxième.


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E
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eka
ekagga
ekaggatā
ekatta
ekāyano maggo
evaṃ me sutaṃ



eka: un, unique.


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ekagga: [eka] (à propos de l'esprit:) unifié, concentré sur un objet unique, en ayant calmé toutes les tendances à saisir de multiples objets (pensées, souvenirs etc.).


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ekaggatā: [ekagga+-ta] état d'unification/ de tranquillité de l'esprit, fait d'avoir un esprit entièrement concentré sur son objet, en ayant calmé toutes les tendances à saisir des objets multiples (pensées, souvenirs etc.) . Le mot apparaît souvent dans l'expression «cittassa ekaggatā»: unification/ tranquillité de l'esprit.


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ekatta: [eka+-tta] lit: 'état d'être "un"'.

1) unité.

2) solitude.

3) accord, concorde.


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ekāyana magga: [eka+ayana magga] sentier menant à une seule destination, sentier direct, le sentier menant à un (seul) but (PTSD).


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evaṃ me sutaṃ: [evaṃ - me - sutaṃ] ainsi ai-je entendu - lit: «ainsi a été entendu par moi». D'après la tradition, lors du premier concile, durant les mois suivant la mort du Bouddha, Ānanda récita tous les discours du Bouddha, grâce à sa prodigieuse mémoire. Il était devenu l'intendant du Bouddha et avait mémorisé mot pour mot tous les discours qu'il avait donnés pendant les 25 dernières années de sa vie. Tels furent les mots qu'il utilisa au début de chaque récitation.


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G
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gandhabba: deva du monde des Quatre Mahārājas, considéré comme appartenant à la classe de dévas la moins élevée. Ils sont souvent décrits comme des musiciens et comme étant reliés aux arbres et aux fleurs.


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gati: destination. À MN 12, il est dit qu'il y en a cinq : niraya, tiracchāna·yoni, pettivisaya, le monde humain et les devas.


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ghāṇa: nez. C'est l'un des l'un des douze āyatanas.


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ghāṇindriya: [ghāṇa+indriya] faculté de sentir, sens des odeurs, faculté du nez, organe du nez. C'est l'un des six indriyas sensoriels.


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H
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hetu: cause. Presque synonyme de paccaya, et apparaît souvent en conjonction avec ce mot dans la formule: 'ko hetu, ko paccayo' ('quelle est la cause, quelle est la raison pour laquelle...').


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hiri (et hirī): honte morale, fait d'être consciencieux dans le sens d'avoir honte à mal agir. À être compris comme une conscienciosité particulière, qui apparaît comme un fruit de l'association avec des ariyas ou des personnes qui sont douées d'une minutieuse bonne conduite, et par le désir d'être digne de cette association en essayant de s'aligner sur leur haut standard de bonne conduite. À MN 53, ainsi que dans plusieurs suttas de l'Aṅguttara Nikāya, être hirimā (doué de hiri) est défini comme être honteux à l'idée de kāya-duccarita, vacī-duccarita et mana-duccarita, ainsi qu'être honteux de s'engager dans des choses mauvaises et désavantageuses (voir la formule ici). Souvent contrasté et combiné avec ottappa. Il est dit à AN 2.9 que ces deux protègent le monde (lokaṃ pālenti).


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I
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iddhi
iddhipāda
indriya
indriyesu guttadvāratā
iriyāpatha



iddhi: puissance

1) pouvoir psychique, supranormal

2) puissance spirituelle

3) succès.

Les différents iddhis sont décrits par exemple à AN 3.101 (deuxième partie du soutta).


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iddhipāda: [iddhi+pāda] sentier du pouvoir psychique. Les iddhipādas mènent à la maîtrise des iddhis. Ceux-ci deviennent accessibles aux méditants par la pratique de samādhi au-delà du quatrième jhāna. Il y a quatre iddhipādā:

1. chanda·samādhi·ppadhāna·saṅkhāra·samannāgata iddhi·pāda
2. vīriya·samādhi·ppadhāna·saṅkhāra·samannāgata iddhi·pāda
3. citta·samādhi·ppadhāna·saṅkhāra·samannāgata iddhi·pāda
4. vīmaṃsā·samādhi·ppadhāna·saṅkhāra·samannāgata iddhi·pāda


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indriya: faculté, principe contrôleur, force directrice. Ils sont ainsi appelés parce qu'ils exercent un pouvoir sur un champ particulier de phénomènes, tout comme Indra (dont ils tiennent leur nom) exerce son pouvoir sur les devas. Le terme apparaît dans diverses listes:

1) les cinq puissances spirituelles:

1. saddhā
2. vīriya
3. sati
4. samādhi
5. paññā

2) les six facultés sensorielles: cakkhundriya, sotindriya, ghāṇindriya, jivhindriya, kāyindriya et manindriya.

3) les cinq facultés sensibles, qui sont énumérées à SN 48.38: sukhindriya, dukkhindriya, somanassindriya, domanassindriya et upekkh·indriya.


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indriyasaṃvara: [indriya+saṃvara]
restreinte des sens, lit: restreinte des facultés (sensorielles). Voir l'entrée suivante.


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indriyesu guttadvāratā: [indriya gutta+dvāra+] protection à l'entrée des facultés sensorielles. Identique à saṃvara. Cette pratique est expliquée par des formules standard dont on trouvera une analyse ici.


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iriyāpatha: postures du corps. Il y en a quatre: marcher, se tenir debout, être assis ou couché.


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J
A | B | C | D | E | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | R | S | T | U | V | Y

jāgariyaṃ anuyoga
jarā
jarāmaraṇa
jāti
Jambudīpa
jhāna
jīva
jivhā
jivhindriya



jāgariyaṃ anuyoga: [jāgariyā anuyoga] consécration à l'état de veille. Cette pratique est décrite par la formule qui est analysée en détail ici. Dérivé: jāgariyaṃ anuyutta.


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jarā: vieillissement, vieillesse. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.


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jarāmaraṇa: [jarā+maraṇa] vieillissement et mort. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. C'est le douzième et dernier lien de paṭicca samuppāda, apparaissant sur la base de jāti. Dans ce contexte, jarāmaraṇa est défini par le Bouddha à SN 12.2.


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jāti: naissance, à savoir tout le processus depuis la conception jusqu'à l'accouchement. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. Pour certains êtres, comme les animaux et les humains, jāti n'est pas immédiate et requiert une maturation préalable dans le sein de la mère, tandis que pour d'autres (êtres opapātikos), la naissance est spontanée.

Jāti est le onzième lien de paṭicca samuppāda, apparaissant sur la base de bhava et conditionnant jarāmaraṇa. Dans ce contexte, jāti est définie par le Bouddha à SN 12.2.


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Jambudīpa: l'île de l'arbre jambu [jambu: arbre poussant en Inde du nord | dīpa: île]. Pays où naissent les Bouddhas et les monarques cakkavattī, correspondant à l'Inde du nord.


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jhāna: absorption de concentration. Etats de conscience spécifiques atteints par le développement de samatha et samādhi, lors de la pratique de la méditation. Les formules décrivant les jhānas sont accessibles ici et . Sammāsamādhi est définie comme consistant au développement des quatre premiers jhānas: voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

Le quatrième jhāna est décrit comme étant la base de la réalisation des iddhis, et des six abhiññās comme il est par exemple déclaré à AN 3.101.

Il y a également quatre jhānas supérieurs, atteints par la continuation de la pratique au-delà du quatrième jhāna. Ils sont décrits par exemple à AN 9.41. Dans certains suttas, comme c'est le cas pourAn 9.41, la cessation de saññā et vedanā i.e. l'accès à Nibbāna est décrite comme un neuvième jhāna. Le développement des jhānas requiert la suppression des cinq nīvaraṇas et la culture de viveka. À SN 54.8, le Bouddha recommande ānāpānassati comme moyen de développer les jhānas. Ils constituent l'élément principal rendant la brahmacariya agréable et confortable. Voir ici et ici.


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jīva: vie, principe vital, âme individuelle.


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jivhā: langue. C'est l'un des l'un des douze āyatanas.


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jivhindriya: [jivhā+indriya] faculté du goût, sens du goût, faculté de la langue, organe de la langue. C'est l'un des six indriyas sensoriels.


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K
A | B | C | D | E | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | R | S | T | U | V | Y

kappiya
kabaḷīkāra
kalyāṇa
kalyāṇamittatā
kāma
kāmabhava
kāmacchanda
kāmaguṇa
kāmaloka
kāmarāga
kāmasaññā
kāmataṇhā
kāmesumicchācāra
kāmesumicchācāra veramaṇī
kamma
kāmupādāna
kappa
karuṇā
kaṭhina
kāya
kāyagatāsati
kāyānupassanā
kāyindriya
khandha
khanti
khattiya
khīṇāsava
kilesa
kodha
kukkucca
kusala
kusalakammapatha
kusalamūla
kuṭi



kabaḷīkāra: nourriture comestible. C'est l'un des quatre āhāras. Le Bouddha décrit comment l'āhāra de nourriture devrait être considéré à SN 12.63.


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kalyāṇa: fortuné, heureux, avantageux, beau, plaisant, bienfaisant, moral. Presque un synonyme de kusala.


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kalyāṇamittatā: [kalyāṇa+mittatā] amitié favorable. D'après le Commentaire, c'est ainsi qu'on nomme l'amitié qu'il y a entre le disciple et son instructeur. Voir: SN 45.2. Une définition de kalyāṇamittatā à l'intention des disciples laïcs est donnée à AN 8.54.


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kāma: sensualité, désir sensuel, plaisir sensuel et tout ce qui l'accompagne. Deux principales significations peuvent être distinguées:

1) plaisir sensuel, souvent décrit au moyen des cinq kāma-guṇas.

2) désir sensuel, caractérisé par saṅkappa-rāga. En tant que tel, c'est l'un des cinq nīvaraṇas (dénommé kāmacchanda) et l'un des principaux obstacles dans la brahmacariya.

À AN 6.63, le Bouddha déclare que la véritable sensualité ne se trouve pas dans les objets extérieurs mais dans l'esprit, et ainsi le véritable sens du terme correspond à la définition 2).

kāma détient une place prépondérante dans toutes les listes de phénomènes mentaux obstruant le dévelopement: nīvaraṇas, upādānas, āsava, saṃyojanas, anusayas, oghas.


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kāmabhava: [kāma+bhava] existence dans les plans d'existence de la sensualité (kāmaloka), qui est considéré comme étant composé des six deva-lokas inférieurs (cātumahārājika, Tāvatimsa, yāma, Tusita, Nimmānaratī et Paranimmitavasavattī), avec le monde humain ainsi que les quatre duggatis (asura, pettivisaya, tiracchānayoni et niraya). Kāma-bhava est l'un des trois types de bhava.


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kāmacchanda: [kāma+chanda] désir sensuel - c'est un autre nom pour kāma. L'expression est presque synonyme de kāma·rāga.

1) kāmacchanda apparaît parfois dans la liste des cinq nīvaraṇas à la place de abhijjhā, notamment dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.

2) c'est l'un des cinq saṃyojanas qui ont été totalement éradiqués par celui qui est devenu un anāgāmī.


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kāmaguṇa: [kāma+guṇa] cordes de la sensualité. Toujours décrites comme étant quintuples, elles sont définies par le Bouddha à MN 80.


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kāmaloka: [kāma+loka] plans d'existence de la sensualité. Désigne à la fois le quatre vinipātas (asura, pettivisaya, tiracchānayoni et niraya), le monde humain, et les six deva-lokas inférieurs (cātumahārājika, Tāvatimsa, yāma, Tusita, Nimmānaratī et Paranimmitavasavattī), où les êtres sont majoritairement motivés par kāma.


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kāmarāga: [kāma+rāga] avidité de sensualité. Presque synonyme de kāmacchanda. C'est l'un des sept anusayas.


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kāmasaññā: [kāma+saññā]

perception sensuelle, perception de la sensualité, perception du plaisir sensuel, perception du désir sensuel.

Kāmasaññā est une perception (saññā) désavantageuse (akusala, 'tisso akusala·saññā: kāma·saññā, byāpāda·saññā, vihiṃsā·saññā', DN 33). À MN 78, il est expliqué qu'elle est à l'origine de l'apparition de l'aspiration sensuelle (kāma·saṅkappa).

Le Bouddha explique qu'elle est inextricablement liée aux plaisirs et aux désirs sensuels (kāmā):


MN 22

so vata, bhikkhave, aññatreva kāmehi aññatra kāmasaññāya aññatra kāmavitakkehi kāme paṭisevissatīti, netaṃ ṭhānaṃ vijjati.

Mendiants, qu'une personne puisse s'adonner aux plaisirs des sens sans [qu'il en résulte] des désirs sensuels, sans [qu'il en résulte] des perceptions liées au désir sensuel, sans [qu'il en résulte] des pensées liées au désir sensuel - cela est impossible.


Kāmasaññā est considéré comme faisant partie du territoire de Māra:


MN 106

yā ca diṭṭhadhammikā kāmasaññā, yā ca samparāyikā kāmasaññā ubhayametaṃ māradheyyaṃ, mārassesa visayo, mārassesa nivāpo, mārassesa gocaro. etthete pāpakā akusalā mānasā abhijjhāpi byāpādāpi sārambhāpi saṃvattanti. teva ariyasāvakassa idhamanusikkhato antarāyāya sambhavanti.

La sensualité ici et maintenant; la sensualité dans les vies à venir; les perceptions sensuelles ici et maintenant; les perceptions sensuelles dans les vies à venir: toutes deux sont le royaume de Mara, le domaine de Mara, l'appât de Mara, l'étendue de Mara. Elles mènent à ces états mentaux mauvais, malheureux: l'avidité, la malveillance, et l'agression.


Il est dit que kāmasaññā mène au mal-être (dukkha) dans cette vie, et plus tard à une mauvaise destination (duggati):


AN 6.75

“chahi, bhikkhave, dhammehi samannāgato bhikkhu diṭṭheva dhamme dukkhaṃ viharati savighātaṃ saupāyāsaṃ sapariḷāhaṃ, kāyassa bhedā paraṃ maraṇā duggati pāṭikaṅkhā. katamehi chahi? kāmavitakkena, byāpādavitakkena, vihiṃsāvitakkena, kāmasaññāya...

Un mendiant pourvu de six états vit dans le mal-être dans ce monde visible, avec contrariétés, adversité et fièvres, et lors de la dissolution du corps, après la mort, il peut s'attendre à une mauvaise destination. Quels sont ces six? La pensée sensuelle, la pensée de malveillance, la pensée de non-inoffensivité, la perception sensuelle...


Dans le Vinaya, lorsque les moines se méconduisent par rapport aux plaisirs sensuels, ils sont réprimandés comme suit:


nanu, āvuso, bhagavatā anekapariyāyena kāmānaṃ pahānaṃ akkhātaṃ, kāmasaññānaṃ pariññā akkhātā, kāmapipāsānaṃ paṭivinayo akkhāto, kāmavitakkānaṃ samugghāto akkhāto, kāmapariḷāhānaṃ vūpasamo akkhāto!

Ami, le Fortuné n'a-t-il pas parlé de différentes manières de l'abandon des plaisirs sensuels, de la compréhension complète de la perception sensuelle, du contrôle de la soif de plaisirs sensuels, de l'élimination des pensées liées aux plaisirs sensuels, de l'apaisement de la fièvre de plaisirs sensuels?


Kāmasaññā fait partie d'une séquence de phénomènes qui mènent à la méconduite:


SN 14.12

kāmadhātuṃ, bhikkhave, paṭicca uppajjati kāmasaññā, kāmasaññaṃ paṭicca uppajjati kāmasaṅkappo, kāmasaṅkappaṃ paṭicca uppajjati kāmacchando, kāmacchandaṃ paṭicca uppajjati kāmapariḷāho, kāmapariḷāhaṃ paṭicca uppajjati kāmapariyesanā. kāmapariyesanaṃ, bhikkhave, pariyesamāno assutavā puthujjano tīhi ṭhānehi micchā paṭipajjati — kāyena, vācāya, manasā.

Sur la base de l'élément de sensualité, mendiants, apparaît une perception de sensualité; sur la base d'une perception de sensualité apparaît une aspiration à la sensualité; sur la base d'une aspiration à la sensualité apparaît un désir sensuel; sur la base d'un désir sensuel apparaît une ardeur de sensualité; sur la base d'une ardeur de sensualité apparaît une quête de sensualité. En poursuivant une quête de sensualité, mendiants, un individu ordinaire sans instruction se conduit de manière erronée de trois manières: en corps, en parole et mentalement.


Kāmasaññā doit être abandonnée afin d'atteindre le premier jhāna:


AN 6.74

cha, bhikkhave, dhamme appahāya abhabbo paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharituṃ. katame cha? kāmavitakkaṃ, byāpādavitakkaṃ, vihiṃsāvitakkaṃ, kāmasaññaṃ...

Mendiants, sans avoir abandonné six états, il est impossible d'entrer et demeurer dans le premier jhana. Quels sont ces six? La pensée sensuelle, la pensée de malveillance, la pensée de non-inoffensivité, la perception sensuelle...

cha, bhikkhave, dhamme pahāya bhabbo paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharituṃ. katame cha? kāmavitakkaṃ, byāpādavitakkaṃ, vihiṃsāvitakkaṃ, kāmasaññaṃ...

Mendiants, en ayant abandonné six états, il est possible d'entrer et demeurer dans le premier jhana. Quels sont ces six? La pensée sensuelle, la pensée de malveillance, la pensée de non-inoffensivité, la perception sensuelle...


En effet, la cessation (nirodha) de kāmasaññā se produit dans le premier jhāna:


AN 9.31

paṭhamaṃ jhānaṃ samāpannassa kāmasaññā niruddhā hoti.

Chez celui qui a atteint le premier jhana, la perception sensuelle a cessé.


Afin d'abandonner kāmasaññā, on doit développer la perception du renoncement (nekkhamma):


AN 6.110

kāmasaññāya pahānāya nekkhammasaññā bhāvetabbā

Pour abandonner la perception de sensualité, la perception de renoncement est à cultiver


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kāmataṇhā: [kāma+taṇhā] appétence pour la sensualité. C'est l'un des trois types de taṇhā.


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kāmesumicchācāra: [kāma+micchā+cāra] méconduite dans la sensualité. C'est l'un des trois akusalakammapatha corporels, devant absolument être complètement abandonné. Kāmesumicchācāra est décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de kāmesumicchācāra sont décrites par le Bouddha à AN 8.40. Voir kāmesumicchācāra veramaṇī.


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kāmesumicchācāra veramaṇī: [kāmesu·micchā·cāra+veramaṇī] abstention de la méconduite en raison des plaisirs sensuels. C'est le troisième des pañcasīla. Les bonnes conséquences de la pratique de kāmesumicchācāra veramaṇī sont décrites par le Bouddha à AN 8.39.


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kamma: action, acte intentionnel qui conditionne la destinée et les renaissances (aka. sankrit: karma).

À AN 6.63, le Bouddha identifie kamma à cetanā. À AN 5.57, le Bouddha déclare que chacun devrait fréquemment penser au kamma et se souvenir qu'il n'est rien d'autre que le produit de ses actions passées. Kamma est également analysé de différentes manières:

1) double:

1. kusala-kamma
2. akusala-kamma
i.e. ayant des résultats agréables ou désagréable. Voir: kusala·kamma·patha et akusala·kamma·patha.

2) triple, en relation à

1. kāya
2. vacā
3. mana
Voir AN 6.63.

3) en termes de vipāka il est également triple:

1. apparaissant dans cette vie
2. dans la prochaine vie
3. dans des vies ultérieures
Voir AN 6.63.

4) sa diversité est quintuple:

1. niraya-vedanīyaṃ
2. tiracchānayoni-vedanīyaṃ
3. pettivisaya--vedanīyaṃ
4. manussa-loka-vedanīyaṃ
5. deva-loka-vedanīyaṃ
See AN 6.63.

5) sextuple, apparaissant à cause de:

1. lobha
2. dosa
3. moha
4. alobha
5. adosa
6. amoha


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kāmupādāna: [kāma+upādāna] attachement aux plaisirs sensuels. C'est l'un des quatre upādānas.


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kappa: éon. Période de temps inconcevablement longue. Voir une explication du terme par le Bouddha dans SN 15.5.


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kappiya: permis, autorisé, admissible, approprié, convenable. Un concept souvent utilisé dans le Vinaya. Il peut s'agir d'objets, de nourriture, de périodes, de distance etc.


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karuṇā: compassion, pitié, i.e. empathie envers ceux qui sont affligés par le mal-être. C'est l'un des quatre brahmavihāras. La pratique de karuṇā en tant que brahmavihāra est décrite à AN 3.65.


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kasiṇa:

1) (adj:) entier, complet

2) (n:) objet de méditation particulier (les quatre éléments, quatre couleurs - bleu, jaune, rouge, blanc - espace et conscience), auxquels il faut porter son attention en les percevant comme un tout.

Dans la tradition théravada, les kassinas sont des disques représentant les éléments ou les couleurs utilisés comme objet de méditation. Par exemple, le kassina de la Terre est un disque rempli de glaise marron-rouge; le kassina de l'Eau est un bol d'eau; les kassinas des couleurs sont des disques colorés.

Les insutruction de méditation sont données par exemple à AN 10.25. D'après la tradition théravada, après avoir démarré avec les objets sus-cités, on les abandonne lorsqu'on voit le kassina avec l'œil mental pour ne se concentrer que sur l'image mentale. D'après le Visuddhimagga, lorsque la concentration s'approfondit, une nouvelle image apparaît, appelée le 'signe de contrepartie' (paṭibhāganimitta, “counterpart mark”).


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kaṭhina: cérémonie qui se tient à la fin de la vassa. Voir l'article détaillé.


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kāya:

1) collection

2) multitude

3) corps. En tan qu'organe de cogniton, c'est l'un des douze āyatanas.


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kāyagatāsati: [kaya+gata+sati] présence de l'esprit dirigée vers le corps. Kāyagatāsati est définie en détail par le Bouddha à MN 119 et est en réalité presque identique à kāyānupassanā, le premier des quatre satipaṭṭhānas.


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kāyānupassanā: [kāya+anupassanā] observation du corps. C'est l'un des quatre satipaṭṭhānas. Une définition complète est donnée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle consiste au

1. dévelopement d'ānāpānassati
2. à l'attention portée aux quatre iriyāpathas
3. à une constante sampajañña
4. à paṭikūla-manasikāra
5. à dhātu-manasikāra
6. à l'observation de sivathikas.


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kāyindriya: [kāya+indriya] faculté de proprioception, sens de la proprioception, faculté du corps en tant qu'organe sensoriel. C'est l'un des cinq indriyas sensoriels.


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khandha:

1) sens général: masse, tas, groupe, agrégat, collection de, 'tout ce qui constitue/ ce qui est compris dans...' (ex: dukkha-khandha: tout ce qui constitue/ est compris dans dukkha).

2) sens spécifique: utilisé comme la manière concise de désigner les cinq accumulations d'attachement, upādānakkhandhas.

Ici, un être est considéré comme la collection de cinq accumulations de phénomènes auxquels les êtres sans entraînement sont profondément attachés par ignorance, les considérant - sans les discerner - comme constituant leur attā, ce qui est considéré comme étant la nature ultime de dukkha dans la formule «saṃkhittena pañcupādānakkhandhā dukkhā»: voir par exemple SN 56.11.

Les cinq khandhas sont:

1. rūpa
2. vedanā
3. Saññā
4. saṅkhāra
5. Viññāṇa

Ils sont définis à SN 22.79. Il est déclaré à MN 43 que vedanā, Saññā et Viññāṇasont profondément associés et qu'il est impossible de les séparer clairement les uns des autres pour montrer leur différence.


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khanti: patience, tolérance.


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khattiya: aristocrates. Il s'agit des membres de certaines castes reconnues comme étant d'origine aryenne, c'est-à-dire les envahisseurs venus du moyen-orient vers 2000 av-J.C. Ils sont considérés comme ayant le rang social le plus élevé, et c'est à ce groupe qu'appartiennent les différents dirigeants politiques, bien que les brahmanes briguent la précédence en termes de spiritualité.


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khīṇāsava: [khīṇa+āsava] celui qui a complètement éliminé les impuretés mentales, expression désignant un arahant.


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kilesa: souillures, corruptions de l'esprit. On ne trouve pas dans les suttas de définition explicite, bien que le terme y apparaisse assez souvent. Mais on trouve des définitions du terme upakkilesa.


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kodha: la colère.


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kukkucca: remords, scrupule, préoccupation, inquiétude, souci. Apparaît notamment dans l'obstruction d'uddhacca-kukkucca.


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kusala: caractérise tout ce qui a pour résultat l'agrément et le bonheur: avantageux, méritoire, sain, avisé, bienfaisant, vertueux, moralement bon, droit, prospère, salutaire, habile. Utilisé surtout dans le sens moral pour caractériser la valeur d'une action.

Le Commentaire définit le terme comme ayant trois significations principales:
1. (psychologiquement, spirituellement) sain
2. irréprochable
3. produisant des résultats agréables et favorables.

Kusala peut aussi être défini comme se qui apparaît sur la base des trois kusala·mūlas. En termes d'actions, dix principales actions kusala sont décrites et appelées ensemble les dix kusala·kamma·pathas.


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kusalakammapatha: [kusala+kamma+patha] sentiers d'actions avantageuses/ méritoires. Il y a dix kusala-kamma-pathas, classées en tant que corporels, verbaux et mentaux. Ils sont ainsi décrits par le Bouddha à AN 10.176.

Les trois kusala-kamma-pathas corporels sont:

1. s'abstenir de pāṇātipāta
2. d'adinnādāna
3. de kāmesu·micchā·cāra

Les quatre kusala-kamma-pathas verbaux sont:

4. s'abstenir de musā-vāda
5. de pisuṇa-vācā
6. de pharusa-vāca
7. de samphappalāpa

Les trois kusala-kamma-pathas mentaux sont:

8. s'abstenir d'abhijjha
9. de byāpāda
10. de micchā-diṭṭhi

Ces dix kusala-kamma-pathas correspondent à sammā·saṅkappa, sammā-vācā et sammā-kammanta, puisque nekkhamma consiste essentiellement à abandonner le désir.


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kusala·mūla: [kusala+mūla] racines/ sources de ce qui est avantageux/ méritoire. Le terme est défini par Sāriputta à MN 9 comme regroupant:

1. alobha
2. adosa
3. amoha


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kuṭi: kouti, hutte, cabane, mini-bungalow. Mot beaucoup utilisé de nos jours dans les monastères.


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L
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lābhasakkārasiloka: [lābha+sakkāra+siloka]

acquisitions, honneurs et renommée. L'un des plus grands dangers qui attendent un bhikkhu, tant et si bien que lābha·sakkāra·siloka a son propre Saṃyutta (n°17).


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lobha: avidité, appétence, désir, envie, convoitise. C'est l'une des trois akusalamūlas. Synonyme de rāga et taṇhā.


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loka: monde, univers, plan d'existence.

La distinction est faite entre ce monde (ayaṃ loko) et l'autre monde (paro loko). La croyance en l'existence de l'autre monde est parfois mentionnée comme faisant partie de la vue correcte (sammādiṭṭhi, AN 10.176, MN 117).

Une distinction est également faite entre plusieurs types de mondes. À AN 3.23, certains sont considérés «afflictifs» (sabyābajjhaṃ lokaṃ) tels que l'enfer (niraya), d'autres «non-afflictifs» (abyābajjhaṃ lokaṃ) tels que celui des dévas Soubhakinha (dont l'existence est liée à la maîtrise du troisième jhāna, voir AN 4.123), d'autres encore sont un mélange des deux, tels que le monde humain, certains mondes de dévas, et certains mondes inférieurs.

Les mondes que l'on pourrait qualifier d'heureux sont appelés «bonne destination» (sugati) ou «monde paradisiaque» (sagga loka), tandis que les mondes malheureux sont appelés «existence infortunée» (apāya), «mauvaise destination» (duggati), «monde inférieur» (vinipāta) ou «enfer» (niraya). Le «monde de Brahma» (brahmaloka) est également parfois mentionné (e.g. AN 3.101).

Le mot monde est défini à l'aide d'un jeu de mot dans le Lokapañhā Sutta:


SN 35.82

‘lujjatī’ti kho, bhikkhu, tasmā lokoti vuccati

Ça se désintègre, mendiant, c'est pourquoi on l'appelle “le monde”


Ce soutta explique ensuite que ce qui se désintègre est l'ensemble des phénomènes qui tournent autour des six sens.

Dans le Lokāyatika Sutta, le monde est défini comme les cinq “agréments de la sensualité” (kāma·guṇa) et le bout du monde est défini comme les jhānas:


AN 9.38

pañcime, brāhmaṇā, kāmaguṇā ariyassa vinaye lokoti vuccati.

Brahmanes, ces cinq agréments de la sensualité sont appelés “le monde” dans la discipline du noble.

(…)

(…)

“idha, brāhmaṇā, bhikkhu vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. ayaṃ vuccati, brāhmaṇā, ‘bhikkhu lokassa antamāgamma, lokassa ante viharati’. tamaññe evamāhaṃsu — ‘ayampi lokapariyāpanno, ayampi anissaṭo lokamhā’ti. ahampi hi, brāhmaṇā, evaṃ vadāmi — ‘ayampi lokapariyāpanno, ayampi anissaṭo lokamhā’”ti.

À cet égard, brahmanes, un mendiant, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états désavantageux, entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. Voici ce qu'on appelle “un mendiant qui, étant arrivé à l'extrémité du monde, y séjourne.” Cependant, d'autres en disent: “Celui-ci fait toujours partie du monde, il n'a pas échappé au monde.” Moi aussi, brahmanes, je dis: “Celui-ci fait toujours partie du monde, il n'a pas échappé au monde.”


À AN 4.45, Rohitassa souhaite atteindre le bout du monde (lokassa anto), mais le Bouddha lui explique qu'on «ne peut pas mettre fin au mal-être sans avoir atteint le bout du monde» et que de plus «c'est dans cette même carcasse mesurant moins de deux mètres, pourvue de perception et de mental, que je déclare qu'il y a le monde, l'apparition du monde, la cessation du monde et la voie menant à la cessation du monde.»

À AN 8.6, on trouve huit choses mondaines qui font tourner le monde et autour desquelles tourne le monde: le gain et la perte, la gloire et l'humiliation, la condamnation et l'éloge, le bien-être et le mal-être.

À MN 82, Ratthapala explique quatre déclarations faites par le Bouddha à propos du monde:

«le monde est éphémère et précaire»;

«le monde est sans protection ni protecteur»;

«il n'y a rien qui soit nôtre dans le monde, on doit s'en aller en abandonnant tout»;

«le monde est insuffisant, insatisfaisant, on y est l'esclave du désir».

À SN 35.85, le Bouddha explique pourquoi on dit que le monde est vide.

DN 1 mentionne seize croyances erronées se rapportant au monde.

La pratique de la perception de non-complaisance envers le monde entier (sabbaloke anabhiratasaññā) est expliquée à AN 10.60.


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M
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magga
mahiccha
mahicchatā
majjhimā patipadā
makkha
mana
māna
manas
manasikāra
maṅgala
manindriya
manosañcetanā
manussa
Māra
maraṇa
maraṇasaññā
maraṇassati
mettā
micchādiṭṭhi
micchāpaṭipadā
mitta
moha
muditā
mūla
musāvāda
musāvāda veramaṇī



magga: chemin, route, voie.

1) apparaît spécialement dans le formule ariya aṭṭhaṅgika magga qui désigne la quatrième ariyasacca: dukkha-nirodha-gāminī paṭipadā.

2) désigne également les quatre étapes du chemin menant à Nibbāna:

1. sotāpatti
2. sakadāgāmitā
3. anāgāmitā
4. arahatta


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mahiccha: [mahā+iccha]

1) qui a beaucoup de désirs, qui n'est pas facilement satisfait, mécontent

2) prétentieux, pas modeste, fat, orgueilleux, vaniteux.

Le mot est expliqué à AN 6.84 comme ne pas être satisfait (vighātavā, asantuṭṭha) avec les quatre paccayas, supports nécessaires à la vie d'un bhikkhu.


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mahicchatā: [mahā+iccha+] avoir des désirs impérieux, ne pas se contenter de ce que l'on a, avoir beaucoup de désirs, prétention. Antonyme d'appicchatā.


AN 6.84

bhikkhu mahiccho hoti, vighātavā, asantuṭṭho itarītara-cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-paccaya-bhesajja-parikkhārena

un mendiant a des désirs impérieux, il est mécontent et ne se satisfait pas de n'importe quelles robes, nourritures, abris, remèdes et provisions pour les malades


À AN 1.62, mahicchatā est cité comme une source principale de l'apparition d'akusala dhammas.


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majjhimāpatipadā: [majjhimā+patipadā] voie du milieu - consiste à éviter les deux extrêmes que sont le laisser-aller aux plaisirs sensuels et la pratique des mortifications. C'est une appellation alternative pour l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Le majjhimā-patipadā est exposé par le Bouddha dans le Dhamma-cakkappavattana Sutta.


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makkha: mépris, dénigrement.


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mana: esprit - presque synonyme avec citta et viññāṇa, mais pas tout à fait. Fait plutôt référence à l'esprit en tant qu'organe de cognition, l'un des douze āyatanas. C'est aussi l'une des trois 'portes d'actions': voir kamma 2).


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māna: orgueil, identification au soi, amour-propre, évaluation de soi. Un exemple typique de māna est la propension à se comparer soi-même aux autres.

1) c'est l'un des dix saṃyojanas qui ne disparaissent qu'avec arahatta.

2) c'est l'un des sept anusayas.


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manas: le mental. Voir mana.


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manasikāra: [manas+kāra] application du mental, considération, notion, attention, réflexion, idéation, examen (mental).

1) dans MN 9, elle est citée comme un des cinq constituants de nāma.

2) souvent utilisé dans l'expression (a-)yoniso manasikāra. Yoniso-manasikāra est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.


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maṅgala: chanceux, propice, de bon augure, festif.


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manindriya: [mana+indriya] faculté de l'esprit, organe de l'esprit. C'est l'un des six indriyas sensoriels.


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manosañcetanā: [mana+sañcetanā] intention. C'est l'un des quatre āhāras. Le Bouddha décrit comment manosañcetanā en tant qu'āhāra devrait être considéré à SN 12.63.


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manussa: être humain.


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Māra: litt: le tueur (une manière de parler de taṇhā?). Décrit comme un tentateur, il est l'opposant de la libération. Il est parfois considéré comme étant un être (vivant), parfois comme une classe d'êtres. Il apparaît dans les suttas à la fois comme un deva - de qui la tradition dit qu'il est le dirigeant des devas Paranimmitavasavattī - et comme une personnification du Mal et des passions, étendant son emprise sur la totalité des phénomènes mondains.

Ces deux descriptions peuvent cependant être comprise comme étant unique dans le sens où il serait le plus distingué parmi les devas qui contrôlent les créations des autres (c'est-à-dire leurs constructions mentales).


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maraṇa: mort. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.


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maraṇasaññā: [maraṇa+saññā]

perception de la mort. Probablement un synontme de maraṇa·ssati, laquelle est définie précisément à AN 6.20 et AN 8.74.

♦ D'après AN 7.49, lorsqu'on applique son esprit à cette pratique, il se détourne automatiquement de jīvita·nikanti (désir de vivre).

Maraṇa·saññā est décrite à AN 4.163 comme une manière de pratiquer qui est déplaisante (dukkhā paṭipadā).

♦ Les sept bojjhaṅgas peuvent être développés en conjonction avec maraṇa·saññā (SN 46.73).

Maraṇa·saññā apparaît presque toujours accompagnée d'asubha·saññā, āhāre paṭikūla·saññā, et sabba·loke an·abhirata·saññā. Elles sont souvent recommandées collectivement dans le but de comprendre ou d'éradiquer rāga (e.g. AN 5.303).

♦ Les autres perceptions souvent associées avec asubha·saññā incluent anicca·saññā, anicce dukkha·saññā, anatta·saññā, ādīnava·saññā, pahāna·saññā, virāga·saññā et nirodha·saññā.


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maraṇassati: [maraṇa+sati]

rappel de la mort, présence de la mort à l'esprit. Probablement assez proche de maraṇa·saññā. Cette pratique est expliquée à AN 6.20 et AN 8.74.


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mettā: bienveillance, bonne volonté, sympathie, amabilité bienveillante, consistant au souhait du bonheur de tous les êtres. C'est l'un des quatre brahmavihāras. La pratique de mettā en tant que brahmavihāra est décrite à AN 3.65.


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micchādiṭṭhi: [micchā-diṭṭhi] vue/ opinion erronée. C'est l'un des trois akusala·kamma·pathas mentaux. Une forme intensifiée de micchā-diṭṭhi est définie par le Bouddha à AN 10.176.


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micchāpaṭipadā: [micchā+paṭipadā] chemin erroné. Antonyme de sammāpaṭipadā.


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mitta: ami. À SN 45.2, le Bouddha fait grand éloge de l'amitié bienfaisante. Dans le Siṅgāla Sutta, il explique quels sont les faux amis et les vrais amis d'un homme de foyer.


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moha: délusion, ignorance, confusion. C'est l'une des trois akusala·mūlas. Synonyme d'avijjā.


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muditā: joie altruiste consistant à se réjouir du succès et de la bonne fortune des autres. C'est l'un des quatre brahmavihāras. La pratique de muditā en tant que brahmavihāra est décrite à AN 3.65.


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mūla: il y a quatre significations principales:

1) racine.

2) pied, bas, partie la plus basse, base, fondation.

3) raison pour, cause, condition.

4) origine, source.
Voir particulièrement kusala·mūla et akusala·mūla.


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musāvāda: [musā+vāda] parole fausse, mensonge. C'est l'un des quatre akusala·kamma·pathas verbaux. Musāvāda est défini par le Bouddha à AN 10.176. Ses mauvaises conséquences sont décrites à AN 8.40.


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musāvāda veramaṇī: [musāvāda veramaṇī] abstention de dire des mensonges. C'est le quatrième des pañcasīla. Les bonnes conséquences de la pratique de musāvāda veramaṇī sont décrites par le Bouddha à AN 8.39.


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N
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nāga
nāma
nāmarūpa
ñāṇa
ñāṇadassana
nekkhamma
nevasaññānāsaññāyatana
Nibbāna
nibbidā
nidāna
nimitta
nimmānaratī
nirāmisa
niraya
nirodha
nirodhasaññā
nissaraṇa
nissaya
nīvaraṇa



nāga:

1) un serpent, un cobra.

2) un dragon.

3) un éléphant, surtout comme un symbole de force et d'endurance.

4) un chef, une personne noble.


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nāma:

1) nom

2) esprit, mentalité (par opposition avec matière ou matérialité). Apparaît généralement dans le composé nāma-rūpa. Nāma fait généralement référence aux quatre khandhas, matériels i.e:

1. vedanā

2. Saññā

3. saṅkhāra
4. Viññāṇa
mais nāma est également défini par le Bouddha à SN 12.2 comme étant constitué de:

1. vedanā

2. Saññā

3. cetanā

4. phassa
5. manasikāra


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nāmarūpa: [nāma+rūpa] nom et forme, esprit et matière, mentalité-matérialité. Nāma correspond généralement aux quatre khandhas matériels, tandis que rūpa constitue le khandha matériel.

C'est le quatrième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par viññāṇa et engendrant l'apparition de saḷāyatana. Dans ce contexte, nāma-rūpa est défini par le Bouddha à SN 12.2.


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ñāṇa: connaissance, compréhension, intelligence, vue intérieure, recognition. Il s'agit de la faculté de compréhension qui est incluse dans paññā. Ce dernier désigne la sagesse spirituelle qui embrasse les vérités fondamentales, tandis que ñāṇa fait référence à l'expérience commune. Le terme apparaît notamment sous forme intensifiée dans le composé ñāṇadassana (connaissance et vision), en référence aux différentes formes de connaissance supérieure acquises par la pratique.


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ñāṇadassana: connaissance et vision


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nekkhamma: renoncement, abandon de la vie de foyer, renoncement aux plaisirs sensuels, émancipation des passions. Antonyme de kāma. Nekkhamma-saṅkappa est l'une des trois sammāsaṅkappa.


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nevasaññānāsaññāyatana: [neva+saññā+na+a+saññā+āyatana] la sphère de ni perception ni non-perception. Considérée comme le 8ème jhāna. Voir la formule standard ici.


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nibbāna: Extinction, Nibbāna, nirvâna, état où rien n'apparaît ni ne disparaît, et caractérisé par la cessation complète des trois akusala·mūlas.


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nibbidā: désenchantement, dégoût, révulsion. C'est l'état mental servant d'antidote au nīvaraṇa de kāmacchanda, cultivé par l'observation d'objets répugnants tels que des cadavres en putréfaction. C'est en particulier une technique très puissante pour vaincre la sexualité.


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nidāna:

1) (n:) source, origine, cause; raison.

2) (adj dans les composés:) foundé sur--, causé par--, ayant pour origine--, lié à--


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nimitta: a de nombreuses significations différentes. Seules les deux plus utiles sont expliquées ici:

1) apparence extérieure/ générale (dans le contexte de la formule de restreinte des sens).

2) objet des sens, de perception, d'attention, de concentration, de méditation.


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nimmānaratī: [nimmāna+ratī] classe de devas ainsi appelés par ce qu'ils se complaisent dans leur propres créations. Ils vivent dans le cinquième des six deva-lokas qui sont associés kāma-bhava, rangés entre ceux de Tusita et les Paranimmita-vasavattī.

À AN 3.70, il est dit que la durée d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 800 années humaines et que la durée de vie moyenne de ces devas est de 8000 telles années, ce qui revient en tout à 2.336 milliards d'années humaines.


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nirāmisa: spirituel, non-charnel, non-matériel, délivré de la sensualité. Opposé à sāmisa.


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niraya: enfer. C'est l'un des quatre duggatis. Les êtres sont conduits à de telles états d'existence par l'adoption des dix akusala·kamma·pathas: voir AN 10.176. Noter qu'une vie en enfer n'est en aucune manière éternelle.


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nirodha: cessation. Utilisé dans beaucoup de cas comme un synonyme de Nibānna.


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nirodhasaññā: [nirodha+saññā]

perception de la cessation. Cette pratique est expliquée à AN 10.60.

♦ D'après AN 7.27, aussi longtemps que les bhikkhus pratiquent nirodha·saññā, ils seront prospères et ne déclineront pas.


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nissaraṇa: émancipation, évasion, salut, échappatoire. Souvent cité en conjonction avec ādīnava et assāda en tant que caractéristiques devant être comprises et concernant divers dhammas: les cinq upādānakkhandhas, kāma, certaines diṭṭhis etc. Le nissaraṇa d'un dhamma particulier est généralement décrit comme l'éradication et l'abandon de chanda-rāga à son encontre. Les nissaraṇas de kāma, rūpa et vedanā sont expliqués en détail à MN 13. Cinq nissaraṇas sont listées à AN 5.200.


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nissaya: dépendance. Un mendiant récemment ordonné doit rester en dépendance vis-à-vis de son mentor pendant cinq ans.


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nīvaraṇa: obstruction, empêchement, entrave. Fait références aux cinq états mentaux qui font obstacle à la pratique de la méditation, i.e. la vision intérieure et la capacité de l'esprit à faire l'expérience de la paix. Ils sont toujours organisés en une liste de cinq:

1. kāmacchanda/abhijjha
2. byāpāda
3. thīnamiddhā
4. uddhacca-kukkucca
5. vicikiccha

Par exemple, ces cinq états mentaux sont listés et désignés comme nīvaraṇas à AN 9.40 et il est clair dans ce sutta que leur abandon est une condition nécessaire à la réalisation du premier jhāna. Ils sont aussi désignés comme {passer la souris sur les mots suivants:} 'cetaso upakkilese paññāya dubbalīkaraṇe' - souillures de l'esprit qui affaiblissent la vision intérieure. Il y a une allégorie intéressante pour expliquer ces cinq à SN 46.55.


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O
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opanayika: conduisant à, menant à (Nibānna), effectif. C'est une épithète donné au dhamma dans la formule qui le définit.


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ogha: déluge, inondation, torrent. Utilisé comme quasi-synonyme d'āsava, et défini en termes de kāma, bhava, diṭṭhi et avijjā. La différence avec āsava est que ce dernier terme contient rarement diṭṭhi dans sa définition, alors qu'ogha toujours.


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opapātiko: qui réapparaît spontanément. C'est le cas des brahmas, dévas, asurakayas, petas (fantômes) et nirayas (êtres infernaux) qui, à la suite de la mort, dès que le premier esprit de la nouvelle vie apparaît, ils atteignent directement leur pleine maturité, contrairement aux animaux et aux humains. À l'inverse des jalabujas, les opapātikas ne laissent pas de cadavre derrière eux lorsqu'ils meurent. Leur corps disparaît au moment de leur mort.


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ottappa: crainte morale, crainte de mal agir, répugnance à mal agir, scrupule, prudence. À MN 53, ainsi que dans plusieurs suttas de l'Aṅguttara Nikāya, être ottappī (doué d'ottappa) est défini comme craindre kāya-duccarita, vacī-duccarita et mana-duccarita, ainsi que craindre de s'engager dans des choses mauvaises et désavantageuses (voir la formule ici). Souvent contrasté et combiné avec hirī. Il est dit à AN 2.9 que ces deux protègent le monde (lokaṃ pālenti).


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P
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pabbajjā
paccaya
paccekabuddha
padakkhiṇa
padhāna
pamāda
pāmojja
paṃsukūla
pāṇātipāta
pāṇātipāta veramaṇī
pañcasīla
paññā
paññāvimutti
paññāvimutto
pāpa
pāpaka
papañca
pārājika
paranimmitavasavattī
paribbājaka
parideva
parimukhaṃ
parinibbāna
passaddhi
paṭicca samuppāda
paṭicca samuppanna
paṭigha
pāṭimokkha
paṭipada
paṭisallāna
paṭisaṅkhā
paviveka
peta
pettivisaya
pharusavāca
phassa
phoṭṭhabba
piṇḍapāta
pisuṇavācā
pīti
pītisukha
piyehi vippayoga dukkha
pubbenivāsānussatiñāṇa
pūjā
puñña
puthujjana



pabbajjā: fait de quitter son foyer et sa famille pour devenir un ascète sans foyer vivant d'aumônes, quelle que soit la tradition à laquelle il se rattache. C'est une admission dans le bhikkhu-saṅgha. Il semble que dans les souttas, le terme était quasiment synonyme d' upasampada. Les individus trop jeunes pour devenir bhikkhu (âgés de moins de 19 ans et 6 mois) ne recevaient que pabbajjā, alors que les autres recevaient immédiatement upasampada, éventuellement assortie d'une période de probabation de quelques mois (4 mois pour les ascètes venant d'une faction hétérodoxe). De nos jours, les traditions de la forêt en Thaïlande et au Sri Lanka font généralement passer une période de plus d'un an entre pabbajjā et upasampada. Cette période est d'abord passée en tant que postulant, généralement pendant 3 mois (pa-kow en Thaïlande et paṇḍupalāsa - i.e. «feuille jaune», prête à se détacher de l'arbre de la société) puis en tant que samanera pendant au moins un an. Dans la tradition de la forêt de Pa Auk en Birmanie, upasampada est donnée au bout de quelques heures à quelques mois selon le type de postulant.


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Paccekabuddha: litt: Bouddha solitaire. Il s'agit d'un être étant parvenu à l'éveil de lui-même, sans avoir entendu l'enseignement d'un autre Bouddha. Il a compris les quatre nobles vérités indépendamment, par ses propres efforts. Cependant, il n'a pas la capacité d'enseigner aux autres, et ne devient donc pas un sammāsambuddha.


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paccaya: condition, cause fondatrice, réquisition, support.

1) dénote la conditionnalité entre deux phénomènes, l'apparition du second dépendant totalement de l'apparition du premier, surtout dans le paṭicca-samuppāda.

2) désigne les quatre supports de la vie d'un bhikkhu:

1. cīvara
2. piṇḍapāta
3. senāsana
4. bhesajja


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Paccekabuddha: litt: Bouddha solitaire. Il s'agit d'un être étant parvenu à l'éveil de lui-même, sans avoir entendu l'enseignement d'un autre Bouddha. Il a compris les quatre nobles vérités indépendamment, par ses propres efforts. Cependant, il n'a pas la capacité d'enseigner aux autres, et ne devient donc pas un sammāsambuddha.


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padakkhiṇa: manière d'effectuer une salutation révérencieuse en tournant autour d'une personne ou d'un objet en gardant son côté droit tourné vers lui.


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padhāna: effort. La définition en quatre parties de sammappadhāna donnée à AN 4.13 est exactement la même que la définition de sammā-vāyāma.


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pahāna: abandon, renonciation, désistement, rejet. La perception de l'abandon est expliquée à AN 10.60


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pahānasaññā: [pahāna+saññā]

perception de l'abandon. Cette pratique est expliquée à AN 10.60.

♦ D'après AN 7.27, aussi longtemps que les bhikkhus pratiquent pahāna·saññā, ils seront prospères et ne déclineront pas.


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pamāda: négligence, inattention.


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pāmojja: joie.


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paṃsukūla: haillons abandonnés comme déchets. Correspond à l'un des dhutaṅgas.


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pāṇātipāta: [pāṇa+atipāta] destruction de la vie. C'est l'un des trois akusalakammapatha corporels. Pāṇātipāta est décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de pāṇātipāta sont décrites par le Bouddha à AN 8.40. Voir pāṇātipāta veramaṇī.


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pāṇātipāta veramaṇī: [pāṇātipāta+veramaṇī] abstention de la destruction de la vie. C'est le premier et le plus important des pañcasīla. Les bonnes conséquences de la pratique de pāṇātipāta veramaṇī sont décrites par le Bouddha à AN 8.39.


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pañcasīla: [pañca+sīla] cinq préceptes moraux qui doivent être observés par tous ceux qui souhaitent leur propre bien-être, c'est à dire:

1. pāṇātipāta veramaṇī
2. adinnādāna veramaṇī
3. kāmesu·micchā·cāra veramaṇī
4. musā-vāda veramaṇī
5. surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī

Voir: sīla. Les mauvaises conséquences qu'il y a à ne pas observer les cinq préceptes sont décrites à AN 8.40. Il décrit également les bonnes conséquences de la pratique des pañcasīla à AN 8.39.


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paṇḍita: homme sage, intelligent, circonspect. Antonyme de bāla. Le Bālapaṇḍita Sutta décrit en détail ce qu'est un paṇḍita.


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paññā: discernement, compréhension, sagesse, vue pénétrante, vision intérieure. Correspond à deux facteurs de l'ariya aṭṭhaṅgika magga: sammā·saṅkappa et sammā-diṭṭhi. Paññā peut être définie comme consistant au discernement et à la pénétration des tilakkhaṇa dans tous les phénomènes. C'est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Paññā en tant que l'un des cinq balas est défini à AN 5.14.


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paññāvimutti: [paññā+vimutti] libération, délivrance, émancipation par la sagesse/ la vue pénétrante. Il est expliqué à AN 2.31 que paññāvimutti est le résultat de la pratique de vipassanā.


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pāpa: (adj): mauvais, méchant, malfaisant | (n): le mal, mauvais comportement. Voir le chapitre correspondant dans le Dhammapada.


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pāpaka: malsain, mauvais, méchant, malfaisant.


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papañca: prolifération mentale, conceptualisation excessive, constructions mentales abusives, fabrications mentales obsessives, intellectualisme. Cet obstacle prend souvent la forme d'une activité mentale excessive et de réflexions sur des sujets qui ne méritent pas d'attention particulière.


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pārājika: entraînant l'expulsion. Il s'agit de la classe de transgressions au Vinaya les plus graves, et en conséquence desquelles le transgresseur est définitivement exclus du saṅgha et ne pourra plus redevenir un bhikkhu jusqu'à sa mort. Elles sont au nombre de quatre: relations sexuelles, vol, meurtre et mensonge à propos du stade de réalisation spirituelle atteint par soi-même. Ces transgressions sont expliquées en détail dans le premier volume du Vinaya Piṭaka, dans la Pārājika Kaṇḍa.


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Paranimmitavasavattī: [paranimmita+vasavattī] classe de devas ainsi appelés parce qu'ils contrôlent les créations des autres. Ils vivent dans le sixième des six deva-lokas qui sont associés à kāma-bhava, rangés entre ceux de Nimmāna-ratī et les Brahmas les plus inférieurs. Māra est considéré comme leur dirigeant.

À AN 3.70 il est dit que la longueur d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 1600 années humaines et que la durée de vie moyenne de ces devas est de 16 000 telles années, ce qui fait en tout 9,344 milliards d'années humaines.


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paribbājaka: ascète vagabond, mendiant spirituel errant.


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parideva: lamentation. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.


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parimukhaṃ: [pari+mukha] entre la bouche et le nez, autour de la bouche, près des narines, près de l'ouverture par laquelle l'air entre dans le corps. Ce mot est d'une importance capitale pour la compréhension des instructions données par le Bouddha concernant la pratique d'ānāpānassati. Voir l'article détaillé.


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parinibbāna: Extinction complète/finale, Nibbāna complet. Ce terme ne fait pas exclusivement référence à la cessation des cinq upādānakkhandhas lors de la mort d'un arahant, bien qu'il y soit souvent appliqué.


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parinibbuto: Adjectif dérivé de parinibbāna. Terme utilisé soit littéralement pour désigner un arahant étant mort et ayant ainsi pénétré Parinibbāna, soit plus figurativement et fréquemment employé pour désigner quelqu'un (encore vivant) d'émancipé, de paisible, de calme, de serein.


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passaddhi: tranquillité, calme, sérénité. C'est l'un des sept bojjhaṅgas.


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paṭicca samuppāda: [paṭicca+samuppāda] apparition conditionnée, apparition en tant que résultat nécessaire d'une cause antécédente. Cet enseignement fondamental du Bouddha montre comment les phénomènes les plus importants de l'existence se conditionnent les uns les autres, dans une chaîne à douze liens, dont il est déclaré qu'elle explique l'apparition de tout ce qui participe au mal-être. Voir une exposition détaillée à SN 12.2. Il y a un Saṃyutta complet dédié au sujet dans le Saṃyutta Nikāya.


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paṭiccasamuppanna: [paṭicca+samuppanna] apparu/ émanant de manière conditionnée. Adjectif dérivé de paṭicca samuppāda.


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paṭhama: premier.


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paṭigha:

1) éthiquement: répulsion, répugnance, colère, haine. Dans ce sens, c'est un synonyme de dosa.

2) psychologiquement: réaction sensorielle. La cessation de paṭigha-saññā est une condition nécessaire à l'entrée dans le cinquième jhāna. Il est dit qu'elle fait référence aux perceptions apparaissant à cause d'un contact au niveau des organes des sens.


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Pātimokkha: Règle, code de discipline. À l'origine, les règles de vie des bhikkhus, étaient laissées à la libre appréciation de chacun. Elles ont été définies au fur et à mesure, avec l'irruption dans le sangha d'individus ayant besoin de règles pour se restreindre, lorsque cela s'avérait nécessaire. Il y a finalement 227 règles pour les bhikkhus et 311 pour les bhikkhunis.


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paṭipada: moyen d'atteindre un but ou une destination, chemin, méthode, manière de progresser, ligne de conduite. Presque synonyme de magga. Voir en particulier majjhimā-patipadā.


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paṭisallāna: isolement, solitude, retirement dans le but de méditer.


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paṭisaṅkhā: réflexion, jugement, considération.


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paviveka: isolement (actif, i.e. recherché), solitude, retrait.

AN 3.93 préconise trois types d'isolement: l'isolement en termes de robes (cīvara-pavivekaṃ), l'isolement en termes de nourriture d'aumônes (piṇḍapāta-pavivekaṃ), et l'isolement en termes de gîtes (senāsana-pavivekaṃ).

À AN 4.160, négliger l'isolement est lié au déclin de l'Enseignement.

AN 5.30et AN 6.42 mentionnent le plaisir de l'isolement (paviveka-sukha).

Les allocutions au sujet de l'isolement sont importantes pour le développement spirituel (AN 5.97).

Les arahants sont enclins à l'isolement (AN 6.55). L'isolement est l'une des conditions conditions pour l'élimination complète des impuretés mentales (AN 6.78).

Le Dhamma est pour ceux qui se plaisent dans l'isolement (AN 8.30). Les instructions du Bouddha mènent toujours à l'isolement (AN 8.53).


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peta: esprit affligé, mort, défunt, fantôme affamé, ombre affamée. Fait référence ou bien aux ancêtres ou bien à des être vivant dans un état de malheur. Certains d'entre eux sont décrits dans le Lakkhaṇa Saṃyutta comme ayant par exemple la forme d'un squelette ou d'un bout de chair constamment attaqués par des oiseaux de proie. Le monde des petas est l'un des quatre duggatis. Les êtres sont conduits à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala·kamma·pathas: voir AN 10.176.


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pettivisaya: monde des esprits affligés, des fantômes, monde des petas. C'est l'un des quatre duggatis. Les êtres sont conduits à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala·kamma·pathas: voir AN 10.176.


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pharusavāca: [pharusa+vācā] parole acerbe, dure, rude. C'est l'un des quatre akusala·kamma·pathas verbaux. Pharusavācaest décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de pharusavāca sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.


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phassa: contact (généralement entre un organe des sens et ses objets respectifs) - samphassa dans les mots composés. Phassa est souvent décrit comme étant sextuple, voir e.g. MN 9. Il est parfois décrit comme résultant de la rencontre de trois phénomènes: «Cakkhu·ñca paṭicca rūpe ca uppajjati cakkhu-viññāṇaṃ. Tiṇṇaṃ saṅgati phasso» (et ainsi de suite pour les cinq autres organes des sens à SN 35.60). Le mot apparaît généralement dans les contextes suivants:

1) en tant que sixième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par saḷāyatana et engendrant l'apparition de vedanā. Dans ce contexte, phassa est défini par le Bouddha en six catégorie à SN 12.2, correspondant aux six organes des sens.

2) en tant que l'un des quatre āhāras. Le Bouddha décrit comment le nutriment de contact devrait être considéré à SN 12.63.

3) en tant que l'un des quatre constituants de nāma.

4) dans le Brahmajāla Sutta, le Bouddha insiste longuement sur phassa comme étant le principal phénomène conditionnant l'apparition de micchādiṭṭhi.


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piṇḍapāta: nourriture reçue dans le bol d'aumônes par un bhikkhu. C'est l'un des quatre paccayas, supports nécessaires à la vie d'un bhikkhu.


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pisuṇavācā: [pisuṇa+vācā] parole médisante, médisance. C'est l'un des quatre akusalakammapatha verbaux. Pisuṇavācā est décrite par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de pāṇātipāta sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.


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pīti: exaltation, béatitude, ravissement, joie, bliss, plaisir mental, béatitude. Le Visuddhimagga propose «intérêt joyeux» (pour l'objet de concentration).

1) apparaît surtout dans le contexte des jhānas, en référence au plaisir mental qui les accompagne initialement. Ce n'est pas un phénomène physique, étant plutôt considéré comme appartenant à sankhārakkhandha. C'est un facteur d'entrée dans le premier jhāna, disparaissant avec l'entrée dans le troisième jhāna.

2) c'est l'un des sept bojjhaṅgas. Pīti n'est pas nécessairement délivrée de kāma: elle peut être sāmisa aussi bien que nirāmisa: voir SN 36.31.


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pītisukha: [pīti+sukha] béatitude et bien-être. Pīti fait référence à un phénomène mental, tandis que sukha fait référence à un phénomène corporel. C'est un facteur d'entrée dans le premier jhāna, disparaissant avec l'entrée dans le troisième jhāna.


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piyehi vippayoga dukkha: [piya vippayoga dukkha] souffrance d'être dissocié de ce qu'on aime. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.


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phoṭṭhabba: toucher, phénomène corporel tangible, contact, sensation. Désigne les objets de perception de kāya pris en tant qu'organe sensoriel.


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pubbenivāsānussatiñāṇa: [pubbe+nivāsa+anussati+ñāṇa] la connaissance de la remémoration des existences passées. C'est l'un des trois vijjās. On trouvera un exemple de la formule à AN 3.101.


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pūjā: honneur, culte, attention dévotionnelle. Il est dit à DN 16:

'des fleurs de mandārava céleste et de la poudre de bois de santal céleste tombe en pluie sur le corps du Tathāgata (...) le son de voix célestes et d'instruments célestes jouent une musique dans le ciel, en hommage envers lui. Ce n'est pourtant pas de cette manière, Ānanda, que le Tathāgata est respecté, vénéré, estimé, révéré et honoré au degré le plus élevé. .

Mais, Ānanda, tout bhikkhu, toute bhikkhuni, tout disciple laïc, masculin ou féminin, qui respecte le Dhamma , qui vit droitement selon le Dhamma, qui marche sur le sentier du Dhamma, respecte, vénère, estime, honore le Tathāgata au degré le plus élevé.»


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puñña: mérite, action méritoire, droiture. C'est un terme populaire pour kusala-kamma, qui fait souvent référence à l'offrande des quatre paccayas aux bhikkhus.


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puthujjana: personne ordinaire/ moyenne, commun des mortels. Désigne quelqu'un qui est ignorant de l'enseignement du Bouddha.


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R
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rāga: avidité, appétence, désir, attrait, appétit, soif, cupidité, libido. Synonyme de lobha et taṇhā.


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rūpa:

1) Matière, matérialité. Rūpa est constitué des quatre éléments: eau, terre, air et feu.

2) Corps. Rūpa est l'un des cinq upādānakkhandhas. Il est souvent cité dans le composé nāma-rūpa, où nāma (le nom) est un terme collectif pour les quatre autres khandhas. Une définition donnée par le Bouddha à SN 22.79.

3) Objet de la vue, forme visible.


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rūpabhava: [rūpa+bhava] existence/ devenir dans le monde de la forme, qui est considéré comme constitué de certains types de Brahmā-lokas i.e. des mondes accessibles seulement à ceux qui maîtrisent au moins le premier jhāna. Rūpabhava est l'un des trois types de bhava.


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S
A | B | C | D | E | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | R | S | T | U | V | Y

sabbaloke anabhiratasaññā
sabbasaṅkhāresu aniccānupassī
saddhā
saddhamma
saddhammassavana
saddhānusārī
sādhu
sagga
sakadāgāmī
sakadāgāmitā
sakkāya
sakkāyadiṭṭhi
saḷāyatana
samādhi
samāhita
samaṇa
samāpatti
samatha
sambodhi
sambojjhaṅga
sambuddha
sāmisa
sammāājīva
sammādiṭṭhi
sammākammanta
sammāpaṭipadā
sammappadhāna
sammāsamādhi
sammāsambodhi
sammāsambuddha
sammāsaṅkappa
sammāsati
sammāvācā
sammāvāyāma
sampajañña
sampajāna
samphappalāpa
saṃsāra
samseva
samudaya
saṃvara
saṃvega
saṃyojana
sandiṭṭhika
saṅgha
saṅghādisesa
saṅghānussati
saṅghe aveccappasāda
saṅkappa
saṅkhāra
saṅkhata
saññā
saññāvedayitanirodha
santuṭṭha
sappurisa
sappurisasaṃseva
sati
satimā
satipaṭṭhāna
satisampajañña
sato
satta
sattānaṃ cutūpapātañāṇa
sāvajja
sāvaka
sekha
senāsana
sikkhā
sikkhāpada
sīla
sīlabbata
sīlabbata parāmāsa
sīlabbatupādāna
sīlānussati
sivathika
soka
somanassa
somanassindriya
sota
sotāpanna
sotāpatti
sotāpattiyaṅga
sotindriya
subha
sucarita
sugata
sugati
sukha
sukhavedanā
sukhindriya
surāmerayapāna
surāmerayamajjapamādaṭṭhāna
surāmerayamajjapamādaṭṭhāna veramaṇī
sutavā



sabbaloke anabhiratasaññā: [sabba+loka an+abhirata+saññā]

perception de non-complaisance envers le monde entier. Cette pratique est expliquée à AN 10.60.

♦ D'après AN 7.49, lorsqu'on applique son esprit à cette pratique, il se détourne automatiquement de loka·citra (attraits du monde).

Sabba·loke an·abhirata·saññā est décrite à AN 4.163 comme une manière de pratiquer qui est déplaisante (dukkhā paṭipadā).

Sabba·loke an·abhirata·saññā apparaît presque toujours accompagnée d'asubha·saññā, āhāre paṭikūla·saññā, et maraṇa·saññā. Elles sont souvent recommandées collectivement dans le but de comprendre ou d'éradiquer rāga (e.g. AN 5.303).

♦ Les autres perceptions souvent associées avec sabba·loke an·abhirata·saññā incluent anicca·saññā, anicce dukkha·saññā, anatta·saññā, ādīnava·saññā, pahāna·saññā, virāga·saññā et nirodha·saññā.


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sabbasaṅkhāresu aniccānupassī: [sabba+saṅkhāra anicca+anupassī]

observant l'impermanence dans tous les phénomènes conditionnés. Puisque tous les phénomènes sont en dernière analyse des saṅkhāras, cette expression semble être une manière emphatique de faire référence à la pratique d'anicca·saññā.

Sabba·saṅkhāresu anicc·ānupassī est décrite à AN 4.163 comme une manière de pratiquer qui est déplaisante (dukkhā paṭipadā).

«sabba·saṅkhāresu anicc·ānupassī [viharati]» apparaît généralement accompagnée d'āhāre paṭikūla·saññā, sabba·loke an·abhirata·saññā et maraṇa·saññā. Elles sont souvent recommandées collectivement dans le but de comprendre ou d'éradiquer rāga (e.g. AN 5.303).


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saddhā: conviction. La conviction d'un disciple du Bouddha est exprimée dans les trois anussatis. Cependant, comme il est expliqué à MN 27, cette conviction doit toujours être enracinée dans la compréhension yathā·bhūtaṃ et demeurer circonspecte jusqu'à ce que les différents stades de réalisation soient atteints . Ainsi, la conviction doit laisser un espace raisonnable au doute et ne devrait jamais devenir aveugle. Un disciple ayant atteint sotāpatti, ayant connu Nibānna, a totalement détruit vicikicchā et a gagné une conviction inébranlable. Saddhā est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Saddhā en tant que l'un des cinq balas est définie à AN 5.14.


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saddhamma: [sant+dhamma]

1) enseignement correct, dhamma authentique i.e. qui est (en accord avec) la loi de la nature, par opposition à d'autres enseignements qui sont incomplets, erronés ou contrefaits. C'est une manière de faire référence à l'enseignement du Bouddha, au Dhamma.

2) bonne qualité personnelle (AN 7.67, AN 7.93).

Un parvenu-au-courant (sotāpanna) est fixé dans l'enseignement authentique (saddhammaniyato hoti, AN 6.97).

Il est régulièrement question de préserver ou non l'enseignement authentique. Entre AN 1.114 et AN 1.169, de nombreux facteurs sont mentionnés: négligence (pamāda) et assiduité (appamāda), paresse (kosajja) et activation de l'énergie (vīriyārambha), avoir des désirs impérieux (mahicchatā) et avoir peu de désirs (appicchatā), insatisfaction [avec ce qu'on a] (asantuṭṭhitā) et satisfaction [avec ce qu'on a] (santuṭṭhitā), attention inadéquate (ayonisomanasikāra) et attention judicieuse (yonisomanasikāra), le discernement attentif (sampajañña) ou son manque, amitié malsaine et amitié bénéfique (kalyāṇa·mittatā) etc. Ceux qui ont des vues correctes, qui récitent l'enseignement correctement (AN 2.20, AN 4.160), contribuent à son maintien. La discipline (vinaya) a été mise en place pour favoriser ce maintien (AN 2.80).

Désirer entendre l'enseignement authentique est un signe de conviction (saddhā, AN 3.42) et mène au gain de discernement (paññā, AN 4.248).

Ecouter l'enseignement authentique (saddhamma·ssavana) est un facteur d'entrée dans le courant (sotāpattiyaṅga, SN 55.5).


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saddhammassavana: [sant+dhamma+savana] écouter l'enseignement correct/ le Dhamma authentique, i.e. qui est (en accord avec) la loi de la nature. C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.


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saddhānusārī: [saddhā+anusārī] individu mû-par-la-conviction, une personne qui se repose sur la conviction. Une définition est donnée à MN 70. D'autres définitions sont données dans chacun des suttas de l'Okkanti Saṃyutta (SN 25), en termes de degré de conviction et de croyance à la réalité d'anicca dans divers dhammas: les douze āyatanas, les cinq khandhas, les six types de phassa etc.

♦ Dans tous ces suttas, il est de plus dit au sujet des saddhānusārīs: "abhabbo ca tāva kālaṃ kātuṃ yāva na sotāpattiphalaṃ sacchikaroti" ("il est impossible à un tel individu de mourrir sans avoir fait l'expérience du fruit de sotāpatti"), et des affirmations équivalentes sont faites dans les dernières lignes de MN 22 et MN 34.


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sādhu:

1) (indéfini:) très bien, oui, excellent.

2) (adv:) bien, minutieusement.

3) (adj:) bon, vertueux, profitable.


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sagga: état de bonheur, paradis, ciel, monde céleste. Synonyme de sugati.


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sakadāgāmī: [sakad+āgāmī] lit: 'celui qui ne reviendra qu'une fois' i.e. quelqu'un qui ne reviendra dans ce monde (humain) pas plus qu'une fois - désigne un individu ayant atteint le second des quatre maggas menant à Nibbāna.


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sakadāgāmitā: [sakad+āgāmī-tā] état d'un sakadāgāmī.


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sakkāya: existence personnelle.


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sakkāyadiṭṭhi: [sakkāya+diṭṭhi] croyance en l'illusion du soi. C'est l'un des trois saṃyojana qui disparaissent définitivement avec sotāpatti. Il y a vingt types de croyances au Soi, obtenues en appliquant quatre expressions de cette croyance à chacun de cinq khandhas: 1-5) L'identification à chacun des khandhas,6-10) La croyance d'être contenu en eux. 11-15) De leur être indépendant. 16-20) D'être leur propriétaire: voir MN 44.


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saḷāyatana: organe des sens. Dans un sens plus large, le terme peut désigner à la fois les six organes des sens (le sixième étant l'esprit) et leur six objets respectifs, i.e.

1. cakkhu
2. sota
3. ghāna
4. jivhā
5. kāya
6. mana
7. rūpa
8. sadda
9. gandha
10. rasa
11. phoṭṭhabba
12. dhamma

C'est le cinquième lien de paṭicca samuppāda, conditionnée par nāma-rūpa et engendrant l'apparition de phassa. Dans ce contexte, le terme est défini par le Bouddha à SN 12.2.


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samādhi: concentration, rassemblement d'esprit, unification d'esprit, concentration de l'esprit visant à son unification et sa focalisation sur un point unique, développée au moyen de la méditation, généralement par la pratique d'ānāpānassati.

1) samādhi est le second des trois entraînements par lesquels l'ariya aṭṭhaṅgika magga est pratiqué. Elle consiste à sammā-vāyāma, sammā-sati et sammā-samādhi. Cette dernière est définie comme la culture des quatre (premiers) jhānas: voir par exemple SN 45.8.

2) c'est l'un des sept bojjhaṅgas.

3) c'est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Samādhi en tant que l'un des cinq balas est définie à AN 5.14.


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samāhita: concenté, rassemblé d'esprit, unifié d'esprit. Adjectif lié à samādhi.


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samaṇa: ermite, renonçant, ascète, reclus, bhikkhu. Désigne aussi bien les disciples du Bouddha que ceux d'autres instructeurs, comme les jains ou les sans-vêtement.


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sāmaṇera: samanéra. Désigne une personne qui, en principe, n'a pas encore l'âge de recevoir l'ordination de mendiant, ou bien qui est en probation, typiquement pendant quatre mois, avant d'en devenir un.


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samāpatti: accomplissement. Fait surtout référence au succès dans les huit jhānas. Nirodha-samāpatti, i.e. l'entrée dans Nibbāna est parfois ajoutée à la liste comme un neuvième élément.


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samatha:

1) tranquillisation, calme, quiétude. Dans ce sens, presque synonyme de samādhi et ekaggatā. Toujours cité en conjonction avec vipassanā comme deux pratiques qui se complètent l'une l'autre.

2) cessation des saṅkhāras, dans ce sens synonyme de nirodha.

3) règlement d'affaires légales.


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sambodhi: [sam+bodhi] éveil complet, connaissance parfaite, illumination complète. Désigne l'éveil du Bouddha et des arahants.


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sambojjhaṅga: [sam+bojjh+aṅga] facteur de l'éveil (dans les mots composés). Enumérés dans une liste de sept, ils sont également appelés simplement bojjhaṅgas. Ces sept sont:

1. sati
2. dhamma-vicaya
3. vīriya
4. pīti
5. passaddhi
6. samādhi
7. upekkhā.

Ils sont souvent décrits comme "viveka-nissitaṃ virāga-nissitaṃ nirodha-nissitaṃ vossagga-pariṇāmiṃ".


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sambuddha: [sam+Buddha] être pleinement éveillé. Désigne le Bouddha.


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sāmisa: terrestre, charnel, matériel, terre à terre, participant à la sensualité par opposition à la spiritualité ou à un état délivré de la sensualité. Antonyme de nirāmisa.


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sammāājīva: [sammā+ājīva] moyens de subsistance corrects/ justes. C'est le cinquième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. En réalité, le Bouddha ne donne pas de définition précise du terme.


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sammādiṭṭhi: [sammā+diṭṭhi] vue correcte/ juste. C'est le premier constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Le Bouddha donne deux définitions du terme:

1) on trouve la premièer à AN 10.176. Elle se focalise sut le compréhension de la loi de cause et effet et ses conséquences en termes de moralité.

2) la seconde se trouve par exemple à SN 45.8 et souligne quant à elle la connaissance des quatre ariyasaccas. Sāriputta expose également 16 manière de comprendre ce qu'est la vue correcte dans le Sammā-diṭṭhi Sutta.


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sammākammanta: [sammā+kammanta] action correcte/ juste. C'est le quatrième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle est identique à celle des trois kusala·kamma·pathas corporels.


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sammāpaṭipadā: [sammā+paṭipadā] droit chemin, chemin correct. C'est un synonyme d'ariya aṭṭhaṅgika magga et un antonyme de micchāpaṭipadā.


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sammappadhāna: [sammā+padhāna] effort correct. Une définition est donnée à AN 4.13: sammappadhāna y est analysé en quatre types d'efforts consistant à se débarasser des états mentaux akusalas et à développer les états mentaux kusalas. Cette définition de sammappadhāna est identique à celle de sammā-vāyāma, ces termes sont donc d'exacts synonymes.


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sammāsamādhi: [sammā+samādhi] rassemblement d'esprit correct, unification d'esprit correcte, concentration correcte. C'est le huitième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: il s'agit de la maîtrise des quatre jhānas.


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sammāsambodhi: [sammā+sam+bodhi] éveil correct et complet - désigne spécifiquement l'éveil du Bouddha.


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sammāsambuddha: [sammā+sam+Buddha] être pleinement éveillé - désigne spécifiquement le Bouddha.


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sammāsaṅkappa: [sammā+saṅkappa] idée/pensée correcte/ juste. C'est le second constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elles consistent à nekkhamma-saṅkappa, a-byāpāda-saṅkappa et a-vihiṃsā-saṅkappa.


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sammāsati: [sammā+sati] attention correcte/ juste. C'est le septième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle consiste à la pratique des quatre satipaṭṭhānas.


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sammāvācā: [sammā+vācā] parole correcte/ juste. C'est le troisième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle est identique à la description des quatre kusala·kamma·pathas verbaux.


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sammāvāyāma: [sammā+vāyāma] effort correct/ juste. C'est le sixième constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: il est divisé en quatre types d'efforts consistant à se débarasser des états mentaux akusalas et à développer les états mentaux kusalas.


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sampajañña: discernement attentif, compréhension attentive, claire compréhension. Le terme est dérivé du verbe jaññā (connaître, comprendre), intensifié par l'addition du préfixe pa- auquel se rajoute le préfixe sam- qui dénote la complétude (ou ici la constance) d'une action. Le mot est presque toujours associé à sati, en deux mots séparés ou dans le composé satisampajañña. Il n'y a pas de définition de sampajañña en tant que telle, mais on trouve une définition de satisampajañña à AN 8.9: elle est identique à la définition de sampajāna donnée à SN 47.35.


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sampajāna: [sam+pa+jāno] 'doué de compréhension attentive/ constant discernement de l'impermanence' - adjectif dérivé de sampajañña. Le Bouddha donne deux explications différentes du terme, qui éclaircissent les deux aspects de sa signification:

1) la première, qui est en fait la véritable définition, se trouve à SN 47.35 et se concentre sur la compréhension d'aniccā.

2) la deuxième, qui n'est pas vraiment une définition, explique comment cultiver le fait d'être sampajāna et ne définit le terme qu'en fonction du mot sampajañña. On en trouve un exemple à DN 16: le Bouddha y insiste sur l'importance de la constance de cette pratique. Une analyse sémantique de cette définition est à trouver ici.

Le Bouddha rappelle fréquemment aux bhikkhus qu'ils doivent rester tout le temps à la fois satos et sampajānos, ce qui montre bien que ces deux attitudes se complètent l'une l'autre, et ne sont pas synonymes.


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samphappalāpa: [sampha+palāpa] bavardages infructueux, paroles frivoles ou inutiles. C'est l'un des quatre akusalakammapatha verbaux. Samphappalāpa est décrit par le Bouddha à AN 10.176. Les mauvaises conséquences de samphappalāpa sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.


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saṃsāra: cycle des renaissances, transmigration, existence continue.


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samseva: association avec, camaraderie.


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samudaya: apparition, origine, cause. Apparaît notamment dans le composé dukkha·samudaya. Thanissaro Bhikkhu note, en faisant référence à la pratique de la méditation: "[samudaya] est parfois mal traduit par "apparition", ce qui donne l'impression que le méditant se contente d'observer passivement les phénomènes qui viennent et vont. Mais le mot samudaya porte en fait une connotation de causation, ce qui signifie qu'il faut également déceler les causes qui font que ces phénomènes viennent et vont. Comme les scientifiques le savent, établir une relation de cause à effet demande davantage que de simplement observer. Il faut faire des changements expérimentaux à l'environnement afin de tester ce qui affecte ou non le phénomène auquel on s'intéresse."


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samudda: grande étendue d'eau, océan. Peut également désigner le Ganges ou un large fleuve. Samudda est défini à SN 35.238 en termes d'inondations (ogha) comme étant kām-bhav, kām-ogha, diṭṭh-ogha et avijj-ogha.


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saṃvara: restreinte. Fait surtout référence à la sextuple restreinte des āyatanas, dans le but de prévenir l'apparition des āsavas. Voir la section correspondante à MN 2. À AN 6.50, le Bouddha présente la restreinte des sens comme la base du sentier, sans laquelle même la moralité s'effondre. MN 152 expose également en détail comment la restreinte des sens doit être pratiquée. Voir également SN 35.247.


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saṃvega: motivation, sens de l'urgence.


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saṃyojana: entrave spirituelle, lien, attachement. Il y a 10 saṃyojanas, listés par le Bouddha à AN 10.13:

1. sakkāya-diṭṭhi
2. vicikicchā
3. sīlabbata parāmāsa
4. kāmacchanda
5. byāpāda
6. rūpa-rāga (pour rūpa-bhava)
7. a-rūpa-rāga (pour arūpa-bhava)
8. māna
9. uddhacca
10. avijjā

Un sotāpanna est considéré comme ayant abandonné les trois premiers. Les cinq premiers sont collectivement appelés orambhāgiya, i.e. liés à ce qui est inférieur, et sont considérés comme ayant été complètement abandonnés par un anāgāmī; les cinq derniers sont appelés uddhambhāgiya (lit: 'appartenant à la partie supérieure'), et n'ont été abandonnés que par un arahant.


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sandiṭṭhika: visible directement, visible immédiatement, appartenant à cette vie - est l'une des caractéristiques du dhamma, qui apparaît dans sa description standard (voir dhammānussati). Le terme est expliqué à l'aide des trois akusala·mūlas à AN 3.54, AN 3.55, AN 6.47 et AN 6.48. Il est expliqué à l'aide des jhānas à AN 9.46 et des sphères des sens à SN 35.70.


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saṅgha: assemblée, communauté - surtout une assemblée de bhikkhus. En tant que troisième des tiratanas et des tisaraṇas, le mot Saṅgha ne fait référence qu'aux ariyas. La formule standard décrivant le Saṅgha se trouve ici.


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saṅghādisesa: [saṅgha+ādi+sesa] type de transgression au Vinaya relativement grave, ainsi appelé car il requiert deux réunions du saṅgha, l'une initiale et l'autre ultérieure. Le transgresseur est mis en probation pendant six jours, au cours desquels il est suspendu de son ancienneté, il n'a pas le droit d'aller où que ce soit à moins d'être accompagné par quatre autres moines de statut normal, et tous les jours il doit confesser sa transgression à chaque moine qui réside dans le monastère ou qui simplement le visite. À la fin de sa probation, vingt moines doivent être réunis pour le réinstaller à son statut antérieur.


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Saṅghānussati: [saṅgha+anussati] remémoration du Saṅgha - définie par le Bouddha à AN 6.10. La formule est analysée ici.


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saṅghe aveccappasāda: [Saṅgha+avecca+pasāda] confiance dans le Saṅgha vérifiée/ confirmée par l'expérience (verified/ confirmed confidence in the Sangha - Thanissaro B./B. Bodhi), conviction parfaite par rapport au Saṅgha (perfect faith in the Sangha - R. Davis) - lit: «définitivement joyeux au sujet du Saṅgha». C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.


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saṅkappa: idée, pensée, dessein. Peut généralement être considéré comme un synonyme de vitakka.


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saṅkhāra: [saṃ+karoti] phénomènes composés, phénomènes construits, phénomènes conditionnés, constructions mentales, fabrications mentales, formations volitionnelles. Le mot saṅkhāra, qui peut avoir, selon le contexte, une connotation active ou passive, désigne dans son sens actif les choses qui réunissent, qui construisent et composent les phénomènes, en faisant référence à la faculté de 'création de formes' de l'esprit, souvent décrite comme étant volitionnelle ou intentionnelle; son sens passif, le mot désigne plutôt les choses qui sont réunies, construites et composées, et dans ce sens, il peut faire référence à tout ce qui se trouve dans le monde (à l'exception de Nibbāna), que ce soit un arbre, un nuage, un être humain, une pensée ou une molécule. Dans ce second sens, le mot peut aussi décrire le conditionnement mental qui définit la manière unique qu'un individu a de subconsciemment regrouper en ensembles et de percevoir les divers phénomènes du monde, définissant à chaque instant son caractère unique, ou ce qui est communément appelé sa personnalité. Le mot apparaît dans divers contextes:

1) en tant que second lien de paṭicca-samuppāda, dénotant les volitions créant le kamma, responsable entre autres de la renaissance. Les saṅkhāras sont conditionnés par avijjā et donnent naissance à viññāṇa. Dans ce contexte, les saṅkhāras sont décrits par le Bouddha en trois catégories à SN 12.2: kāya-saṅkhāras (entre autres inspiration/expiration), vācā-saṅkhāras (vitakka-vicāra) et mana-saṅkhāras (saññā et vedanā).

2) comme le quatrième des cinq upādānakkhandhas. Saṅkhāra dans ce sens est décrit par le Bouddha de manière sextuple à SN 22.79: chaque type de saṅkhāra est relié à un type d'objet des six sens.

3) dans un sens plus large, comme faisant référence à tous les phénomènes conditionnés, i.e. les phénomènes apparaissant sur la base d'une combinaison de conditions, ce qui finalement regroupe tous les phénomènes de l'univers, mis à part Nibbāna. Ici, c'est leur caractéristique d'aniccā qui est soulignée comme étant importante, puisque la compréhension d'aniccā permet la compréhension de l'absence de fiabilité inhérente à toute complaisance mondaine et inspire un sens de l'urgence en ce qui concerne la délivrance (aussi longtemps que les conditions d'accès sont réunies).


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saṅkhata: conditionné, construit, produit par une cause. Adjectif dérivé de saṅkhāra (qv. pour les détails). À AN 3.47, la caractéristique du saṅkhata est expliquée comme le fait qu'il y ait les phénomènes d'apparition, de disparition, et de constance.


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saññā:

1) au sens large, perception, sens (de qqch), conscience, partie de l'esprit assurant la recognition des phénomènes.

2) c'est l'un des cinq upādānakkhandhas. Une définition est donnée par le Bouddha à SN 22.79.

3) c'est l'un des cinq constituants de nāma.

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saññā·vedayita·nirodha: [saññā+vedayita+nirodha] cessation de la perception et du ressenti. Parfois considérée comme le neuvième jhāna. Pourrait être considéré comme un synonyme de Nibbāna.


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santuṭṭha: content, satisfait. Généralement en référence aux quatre paccayas.


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santuṭṭhitā: contentement, satisfaction (avec peu). Généralement en référence aux quatre paccayas.


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sappurisa: homme de valeur, individu vertueux, individu supérieur. Souvent contrasté avec asappurisa, comme dans AN 4.204, où un sappurisa est définit comme quelqu'un qui s'abstient des dix akusala kammapathas et entreprend les dix kusala kammapathas. À AN 4.205 et SN 45.25, un sappurisa est définit comme quelqu'un qui poursuit le sammāpaṭipadā, et à AN 4.202 comme quelqu'un doué de conviction, qui est modeste, scrupuleux, cultivé, résolu, doué de sati et paññā.


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sappurisasaṃseva: [sappurisa+saṃseva] association avec les hommes de valeur/ vertueux. C'est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas.


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sati: le terme a deux signification qui, bien qu'apparemment opposées, sont en fait reliées:

1) attention, présence d'esprit, fait d'être clairement conscient/ vigilant. C'est l'un des sept bojjhaṅgas, considéré comme étant le plus important parce que les six autres doivent être développés en sa présence. La définition standard de sammā-sati, donnée par exempe dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta, consiste en fait à la description des quatre satipaṭṭhānas. Sati est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Sati en tant que l'un des cinq balas est définie à AN 5.14.

2) mémoire, remémoration. Cet aspect de sati est également décrit par la définition donnée à AN 5.14.

Ces deux significations sont connectées dans le sens où une attention supportée par le calme de la concentration est une condition nécessaire à l'obtention d'une perception et d'une compréhension correctes de ce qui se produit dans le moment présent, ce qui permet à un moment ultérieur une remémoration facile de ce qui s'est passé exactement, de ce qui a été dit et fait, même longtemps auparavant.


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satimā: attentif, ayant de la présence d'esprit, attentionné, contemplatif, ayant une mémoire fidèle ou un esprit actif. Adjectif dérivé de sati. Le mot apparaît notamment dans la formule du troisième jhāna, que l'on trouvera ici, et dans la description des quatre satipaṭṭhānas.


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satipaṭṭhāna: [sati+upaṭṭhāna] mise en place de l'attention. Le mot pourrait alternativement être analysé comme [sati+paṭṭhāna], comme suggéré dans le dictionnaire de la PTS, mais d'après Bhante Anālayo, dans ce cas le composé aurait plutôt été satippaṭṭhāna; et surtout, dans l'explication détaillée du terme donnée par exemple dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta, le Bouddha explique «sati paccupaṭṭhitā hoti», faisant clairement usage du mot upaṭṭhāna dans le composé paccupaṭṭhitā [paṭi+upaṭṭhitā]. Satipaṭṭhāna se décline en quatre parties:

1) kāyānupassanā
2) vedanānupassanā
3) cittānupassanā
4) dhammānupassanā

Une définition très détaillée de chacune des quatre parties est donnée tout au long du Mahāsatipaṭṭhāna Sutta. En réalité, la définition des satipaṭṭhānas est identique à la définition de sammā-sati et de sato. La pratique des satipaṭṭhānas est une pratique de chaque instant, et est déclarée par le Bouddha comme étant l'ekāyano maggo (la voie n'ayant qu'une destination/ la voie directe) pour la réalisation de Nibbāna.


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satisampajañña: [sati+sampajañña] attention accompagnée de compréhension attentive/ de constant discernement de l'impermanence. Le terme est défini par le Bouddha à AN 8.9: il est clair ici que la pratique de satisampajañña implique la perception de l'apparition et la cessation des phénomènes, i.e. la compréhension d'aniccā.


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sato: attentif, ayant de la présence d'esprit, attentionné, contemplatif, conscient - adjectif dérivé de sati. Le Bouddha définit le terme à SN 47.35: être sato signifie en fait pratiquer les quatre satipaṭṭhānas. Le Bouddha rappelle souvent aux bhikkhus de demeurer à la fois satos et sampajānas, ce qui montre que ces deux termes se complètent l'un l'autre.


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satta: être vivant.


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sattānaṃ cutūpapātañāṇa: [satta cutūpapāta+ñāṇa] la connaissance du trépas et de la réapparition des êtres. C'est l'une des trois vijjās idéales. La formule qui le décrit se trouve ici.


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sāvajja:

I) (adj:) condamnable, répréhensible, condamnable, fautif.

II) (n:) ce qui est condamnable, ce qui est répréhensible, ce qui est condamnable.

Opposé à anavajja.


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sāvaka: celui qui écoute, qui entend, i.e. un disciple.


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sekha: apprenant, individu en entraînement. Désigne toute personne qui n'a pas encore atteint l'état d'arahant et qui s'entraîne pour s'en rapprocher. Typiquement, il observe les trois sikkhās.


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senāsana: abri, logement, habitation, endroit pour dormir. C'est l'un des quatre paccayas nécessaires à la vie d'un bhikkhu. Le lieu d'habitation idéal est décrit avec cinq caractéristiques à AN 10.11.


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sikkhā: apprentissage, entraînement. Il est triple:

1. adhisīlasikkhā

2. adhicittasikkhā

3. adhipaññāsikkhā


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sikkhāpada: [sikkhā+pada] pied (fondation) de l'entraînement.

Les préceptes basiques devant être suivis par tous sont les pañcasīla:

1. pāṇātipāta veramaṇī
2. adinnādāna veramaṇī
3. kāmesu·micchā·cāra veramaṇī
4. musā-vāda veramaṇī
5. surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī

Les huit sikkhāpadas sont entrepris par les séculiers les jours d'uposatha ou durant les retraites, et ils contiennent trois règles supplémentaires:

6. s'abstenir de manger après midi

7. s'abstenir des divertissements tels que la musique, les concerts, cinéma, théâtre, chanter, danser etc.

(7bis). et de l'utilisation de guirlandes (de fleurs), de joaillerie, de parfums, cosmétiques etc.

8. s'abstenir de dormir dans un lit élevé, douillet ou luxurieux.

Dans l'ensemble de 10 préceptes, la règle n°7 est divisée en deux, et il y a une règle supplémentaire consistant à s'abstenir d'accepter de l'argent. Il y a 227 sikkhāpadas pour les bhikkhus et 311 pour les bhikkhunis.


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sīla: moralité, vertu. C'est la fondation de toute pratique de l'enseignement du Bouddha: s'abstenir de toutes les actions physiques, verbales ou mentales qui puissent être nuisibles à soi-même ou à d'autres. C'est le premier des trois sikkhās par lesquels l'ariya aṭṭhaṅgika magga est pratiqué. Elle correspond à trois de ses huit facteurs: sammāvācā, sammākammanto et sammā-ājīvo. Sīla est un prérequis nécessaire au reste de la pratique, i.e. samādhi et paññā.

Les préceptes basiques devant être suivis par tous sont les pañcasīla:

1. pāṇātipāta veramaṇī
2. adinnādāna veramaṇī
3. kāmesu·micchā·cāra veramaṇī
4. musā-vāda veramaṇī
5. surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī

Les huit sīlas sont entrepris par les séculiers les jours d'uposatha ou durant les retraites, et ils contiennent trois règles supplémentaires:

6. s'abstenir de manger après midi

7. s'abstenir des divertissements tels que la musique, les concerts, cinéma, théâtre, chanter, danser etc.

(7bis). et de l'utilisation de guirlandes (de fleurs), de joaillerie, de parfums, cosmétiques etc.

8. s'abstenir de dormir dans un lit élevé, douillet ou luxurieux.

Dans l'ensemble de 10 préceptes, la règle n°7 est divisée en deux, et il y a une règle supplémentaire consistant à s'abstenir d'accepter de l'argent.


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sīlānussati: [sīla+anussati] Remémoration de ses propres vertus. Défini par le Bouddha à AN 6.10. On peut trouver une analyse détaillée de la formule ici.


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sīlabbata: [sīla+vata] rites et préceptes, pratiques religieuses, souvent d'austérité. Elles sont souvent qualifiées d'upaṭṭhānasāra [upaṭṭhāna-sāra], i.e. pratiquées comme étant essentielles, avec l'illusion qu'elles suffisent. Elles peuvent être avantageuses aussi bien que désavantageuses: voir le Sīlabbata Sutta. Elles constituent l'un des quatre upādānas; voir aussi sīlabbata parāmāsa.


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sīlabbata parāmāsa: [sīlabbata+parāmāsa] croyance en la suprématie des rites et préceptes. Il s'agit de la croyance que Nibbāna peut être atteint par la simple observation de pratiques 'grossières' qui ne développent pas le calme intérieur apporté par samādhi. C'est l'un des trois saṃyojanas qui disparaissent totalement avec l'entrée dans sotāpatti.


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sīlabbatupādāna: [sīlabbata+upādāna] attachement aux rites et rituels/ pratiques religieuses. Synonyme de sīlabbata parāmāsa. C'est l'un des quatre upādānas.


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soka: peine, chagrin.


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somanassa: [so+mana] plaisance mentale, phénomène mental agréable, plaisir mental, confort mental, satisfaction, bonheur, joie.


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somanassindriya: [somanassa+indriya] faculté de plaisir mental. Défini à SN 48.38 comme toute forme de plaisir mental. C'est l'un des cinq indriyas sensitifs.


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sota:

1) l'oreille, l'un des douze āyatanas.

2) le courant/flot (d'une rivière). Une définition est donnée par Sāriputta à SN 55.5: le mot y désigne l'ariya aṭṭhaṅgika magga.


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sotāpanna: [sota+āpanna] celui qui est entré dans le courant, lit: 'étant entré dans le courant'. Désigne une personne ayant atteint sotāpatti. Il est décrit comme ayant détruit les trois saṃyojanas les plus inférieurs, i.e. sakkāya-diṭṭhi, vicikicchā et sīlabbata parāmāsa. Ayant vaincuvicikicchā, il est aussi décrit comme ayant atteint une confiance inébranlable dans le dhamma. De plus, il est décrit comme ayant détruit toutes les tendances à rompre les pañcasīla et par conséquent comme étant totalement libéré de la perspective d'une existence future dans un vinipāta, comme ayant atteint un point de non-retour dans son cheminement spirituel, à partir duquel il peut être certain d'atteindre la sambodhi dans cette vie ou l'une de ses sept vies à venir. Un sotāpanna est devenu un ariya. Pour plus de détails concernant les caractéristiques de l'entrée dans le courant, voir: sotāpatti; pour plus de détails concernant les facteurs d'entrée dans le courant, voir: sotāpattiyaṅga.


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sotāpatti: [sota+āpatti] entrée dans le courant. Stade de pratique atteint par un sotāpanna i.e. le premier des quatre maggas menant à Nibbāna. L'entrée dans le courant est également appelée dhammābhisamaya [dhamma-abhisamaya] - pénétration du Dhamma, dhammacakkhupaṭilābha [dhamma+cakkhu+paṭilābha] - acquisition de l'œil du Dhamma, ou la compréhension que «yaṃ kiñci samudaya-dhammaṃ, sabbaṃ taṃ nirodha-dhamma» - 'tout ce qui a pour nature d'apparaître a pour nature de s'éteindre' voir: SN 56.11.

Sotāpatti est aussi décrite comme la destruction des trois saṃyojanas inférieurs, i.e. sakkāya-diṭṭhi, vicikicchā et sīlabbata parāmāsa. Pour plus de détails concernant les caractéristiques de celui qui est entré dans le courant, voir: sotāpanna; pour plus de détails concernant les facteurs d'entrée dans le courant, voir: sotāpattiyaṅga.


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sotāpattiyaṅga: [sotāpatti+aṅga] facteurs d'entrée dans le courant. Il y a plusieurs tétrades de sotāpattiyaṅgas. La plus commune est décrite à DN 16. Elle consiste à:

1. Buddhe aveccappasāda

2. Dhamme aveccappasāda

3. Saṅghe aveccappasāda

4. une sīla qui est développée jusqu'à la perfection.

À DN 16, cette tétrade est appelée dhammādāsa et il est dit que quiconque est véritablement doué de ces quatre facteurs peut être certain pour lui-même d'être un sotāpanna. Le dernier facteurs est parfois remplacé par une générosité consommée ou udayatthagāminiyā paññāya. Ceux-ci sont appelés facteurs entrée dans le courant.

Une tétrade complètement différente, faisant plutôt référence aux facteurs pour (i.e. menant à) l'entrée dans le courant est donnée à SN 55.5:

1. sappurisa-saṃseva

2. saddhammassavana

3. yoniso-manasikāra

4. dhamm'ānudhamma'p'paṭipatti.

Des qualités supplémentaires, doué desquelles il est dit qu'il est impossible de mourir sans avoir au préalable atteint sotāpatti sont décrites dans l'Okkanti Saṃyutta: elles consistent à l'établissement de la conviction concernant ou la pénétration par vision intérieure relative à aniccā appliquée à dis types de phénomènes.


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sotindriya: [sota+indriya] faculté de l'ouïe, faculté de l'oreille, organe de l'oreille. C'est l'un des six indriyas sensoriels.


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subha:

1) (adj:) plaisant, agréable, attrayant

2) (adj:) beau, de bon augure, chanceux, brillant, clair

3) (n:) beauté, agrément, plaisir, bien-être, propreté


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sucarita: [su+carita] bonne conduite, bon comportement. Fait référence à sīla et la pratique des dix kusala kammapathas.


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sugata: [su+gata] prospère, se portant bien, heureux. Souvent utilisé comme un épithète pour le Bouddha.


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sugati: [su+gati] état de bonheur, paradis, bonne renaissance. Synonyme de sagga et antonyme de duggati.


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sukha: bien-être, plaisir-bonheur | (adj): agréable, heureux. Sukha caractérise les sensations agréables: 'sukha vedanā.' Il y a sukha qui est sāmisa i.e. charnel, mondain, le bonheur dans la sphère des sens, et sukha qui est nirāmisa, non-charnel, non-mondain, le bonheur du renoncement. Ce dernier est une condition nécessaire de l'accès à samādhi. Il constitue ainsi un des facteurs du premier jhāna, et reste présent dans les états de concentration jusqu'au troisième jhāna inclus, ne disparaissant que dans l'équanimité du quatrième jhāna.


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sukhavedanā: [sukha+vedanā] ressenti agréable, plaisir. C'est l'un des trois types de vedanā.


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sukhindriya: [sukha+indriya] faculté de plaisir/confort. Définie SN 48.38 comme désignant toute forme de plaisir physique. C'est l'un des cinq indriyas sensitifs.


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surāmerayapāna: [surā+meraya+pāna] fait de boire des liqueurs et des boissons fermentées. Cette action doit être abandonnée, conformément au cinquième des pañcasīla. Les conséquences désagréables de surā-meraya-pāna sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.Voir aussi: surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī.


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surāmerayamajjapamādaṭṭhāna: [surā+meraya+majja+pamāda+ṭhāna] liqueurs, boissons fermentées et intoxicants qui engendrent la négligence. Cette action doit être abandonnée, conformément au cinquième des pañcasīla. Les conséquences désagréables de surā-meraya-pāna sont décrites par le Bouddha à AN 8.40.Voir aussi: surā-meraya-majja-pamādaṭṭhāna veramaṇī.


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surāmerayamajjapamādaṭṭhāna veramaṇī: [surā+meraya+majja+pamāda+ṭhāna veramaṇī] s'abstenir des liqueurs, boissons fermentées et intoxicants qui engendrent la négligence. C'est le cinquième des pañcasīla.


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suta: instruction (fait d'être instruit).


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sutavā: [suta-vā] instruit, litt: 'quelqu'un qui a entendu/appris'. Fait référence à quelqu'un qui connaît le dhamma pour le moins au niveau intellectuel.


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T
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taṇhā
Tathāgata
tāvatiṃsa
thīnamiddhā
tilakkhaṇa
tiracchāna
tiracchānakathā
tiracchānayoni
tiratana
tisaraṇa
tusita



taṇhā: Soif, appétence, avidité, désir, appétit, passion. Synonyme de rāga et lobha. Le terme apparaît notablement dans deux contextes:

1) dans l'exposition de dukkha-samudaya-ariyasacca (voir SN 56.11), il est déclaré que c'est la cause de dukkha et elle est déclinée en trois types:

1. kāma-taṇhā

2. bhava-taṇhā

3. vibhava-taṇhā

Ici, il est compris que l'aversion est englobée par taṇhā, puisqu'il s'agit du désir de se débarasser de quelque chose.

2) c'est le huitième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par vedanā et engendrant l'apparition d'upādāna. Dans ce contexte, le Bouddha donne une sextuple définition de taṇhā à SN 12.2: chacune correspondant à chacun des six objets des sens.


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Tathāgata: [tathā+gata] lit: l'Ainsi-Allant. Epithète utilisé par le Bouddha pour se désigner lui-même.


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Tāvatiṃsa: nom donné au second des six deva-lokas ayant trait à kāma-bhava, lit: 'les trente trois'. Les devas qui vivent dans ce plan d'existence sont décrits comme menés par Sakka et vivant au sommet du mont Meru. À AN 3.70 il est dit que la durée d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 100 années humaines, et que la durée de vie moyenne de ces devas est de mille de ces années, ce qui équivaut à 36,5 millions d'années humaines.


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thīnamiddhā: [thīna+middhā] torpeur & somnolence. C'est l'un des cinq nīvaraṇas.


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thullaccaya: grave transgression au Vinaya.


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tilakkhaṇa: [ti+lakkhaṇa] les trois caractéristiques de tous les phénomènes, i.e.

1. aniccā

2. dukkha

3. anattā


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tiracchāna: animal. Une description du monde animal est donnée par le Bouddha à MN 129.


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tiracchānakathā: [tiracchāna+kathā] basses discussions, conversations vulgaires, lit: 'conversations animales'. Elles sont listées à AN 10.69.


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tiracchānayoni: [tiracchāna+yoni] monde animal - lit: 'le sein animal'. C'est l'un des quatre duggatis. Les êtres sont menés à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala kammapathas: voir AN 10.176.


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tiratana: [ti+ratana] les trois joyaux, i.e.

1. the Buddha

2. the dhamma

3. le Saṅgha


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tisaraṇa: [ti+saraṇa] les trois refuges, i.e.

1. the Buddha

2. the dhamma

3. the Saṅgha


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Tusita: classe de devas vivant dans le quatrième des six deva-lokas ayant trait à kāma-bhava, classés entre deux de yāma et ceux de Nimmānaratī.

À AN 3.70 il est dit que la durée d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 400 années humaines, et que la durée de vie moyenne de ces deva is est de 4000 de ces années, ce qui fait en tout 584 millions d'années humaines.


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U
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udāna
udayatthagāmini paññā
uddhacca
uddhaccakukkucca
upādāna
upādānakkhandha
upadhi
upajjhāya
upakkilesa
upapatti
upāsaka / upāsika
upasama
upasampada
upekkhā
upekkh·indriya
uposatha
uttarimanussadhamma



udāna: exclamation, lit: 'expiration' - aspiration, exclamation enthousiaste ou joyeuse, expression d'une émotion intense, de joie ou de chagrin, par des mots. Désigne également l'une des divisions de la collection originelle des enseignements du Bouddha, telle que décrite dans certains suttas, et qui apparemment regroupait ces exclamations. Dans la version actuelle du Sutta Piṭaka, il a été incorporé au Khuddaka Nikāya.


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udayatthagāmini paññā: [udaya+attha+gāmī paññā] vision intérieure dirigée vers l'apparition et la disparition. Souvent inclus dans les quatre sotāpattiyaṅgas.


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uddhacca: agitation mentale, excitation, distraction. C'est l'un des dix saṃyojanas.


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uddhaccakukkucca: [uddhacca+kukkucca] agitation mentale/excitation et anxiété/souci/remords. C'est l'un des cinq nīvaraṇas.


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ubbilla: exaltation, allégresse, euphorie, enjouement.


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upādāna: attachement. C'est le neuvième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par taṇhā et engendrant l'apparition de bhava. Dans ce contexte, upādāna est défini par le Bouddha à SN 12.2 comme étant quadruple:

1. kāmupādāna
2. diṭṭhupādāna
3. sīlabbatupādāna
4. attavādupādāna

La tendance à s'attacher aux phénomènes se manifeste à travers les cinq upādānakkhandhas.


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upādānakkhandha: [upādāna+khandha] accumulations/ensembles/groupes d'attachement, qui sont au nombre de cinq.

Ici, un être est considéré comme la collection de cinq ensembles de phénomènes auxquels les êtres non-entraînés sont profondément attachés par ignorance, les considérant - sans les distinguer - comme des constituants de leur attā, ce qui en soi est décrit comme étant la nature ultime de dukkha dans la formule «saṃkhittena pañcupādānakkhandhā dukkhā»: voir par exemple SN 56.11.

Les cinq upādānakkhandhas sont:

1. rūpa

2. vedanā

3. Saññā
4. saṅkhāra
5. Viññāṇa

Ils sont définis à SN 22.79.


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upadhi: acquisitions: conjoint, enfants, bétail etc.


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upajjhāya: précepteur. Un mendiant qui est en charge d'un novice nouvellement ordonné, à qui il enseigne l'essentiel de la vie monastique. Un mendiant nouvellement ordonné doit rester sous l'autorité de son upajjhāya ou d'un mendiant le remplaçant pendant 5 ans au bout desquels il peut, s'il est jugé apte, devenir indépendant.


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upakkilesa: souillure, impureté, imperfection, perversion, tout ce qui gâche ou obstrue. À AN 3.101, le Bouddha expose neuf types d'upakkilesas qui apparaissent préalablement à la pratique des jhānas:

1. kāya-duccarita
2. vacī-duccarita
3. mana-duccarita
4. kāma-vitakka
5. byāpāda-vitakka
6. vihiṃsā-vitakka
7. ñāti-vitakka
8. janapada-vitakka
9. an-avaññatti-paṭisaṃyutto-vitakka - pensées reliées au fait de ne pas être inférieur (complexe d'infériorité).

Ailleurs, par exemple à AN 9.40, les cinq nīvaraṇas sont appelés upakkilesas: 'cetaso upakkilese paññāya dubbalīkaraṇe' (corruptions de l'esprit qui affaiblissent le discernement).

À MN 7, on trouve une liste de 16 upakkilesas:

1. abhijjhā·visama·lobha (convoitise et désir illégitime)
2. byāpāda
3. kodha (colère)
4. upanāha (hostilité)
5. makkha (hypocrisie)
6. paḷāsa (attitude dominatrice)
7. issā (jalousie)
8. macchariya (avarice)
9. māyā (fraude)
10. sāṭheyya (tricherie)
11. thambha (obstination)
12. sārambha (rivalité)
13. māna
14. atimāna (arrogance)
15. mada (vanité, excès)
16. pamāda (négligence)


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upapatti: réapparition (par la renaissance).


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upāsaka/upāsika: disciple laïc/laïque. Le disciple laïc est défini par le Bouddha à AN 8.25 comme quelqu'un qui a pris refuge dans le Buddha, le dhamma et le Saṅgha. Cinq types de mauvais moyens de subsistance devant être évités par le disciple laïc sont listés à AN 5.177.


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upasama: apaisement, soulagement, cessation, quiétude, calme, paix.


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upasampada: ordination monastique, par laquelle on devient mendiant ou mendiantni.


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upāyāsa: détresse. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.


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upekkhā: équanimité, désintérêt, indifférence, attitude de neutralité et d'impartialité envers tous les phénomènes, spécialement les sensations physiques. Le mot apparaît principalement dans plusieurs contextes:

1) l'équanimité est la caractéristique prédominante dans le quatrième jhāna.

2) c'est l'un des sept bojjhaṅgas.

3) c'est l'un des quatre brahma-vihāras. La pratique d'upekkhā en tant que brahmavihāra est décrite à AN 3.65. À AN 4.123 il est déclaré qu'une pratique soutenue d'upekkhā peut avoir pour résultat diverses sortes de renaissances dans Brahmā-loka.


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upekkhindriya: [upekkhā+indriya] faculté d'équanimité. Définie à SN 48.38 comme tout phénomène, physique comme mental, qui n'est ni agréable ni désagréable. C'est l'un des six indriyas sensitifs.


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uposatha: jour de jeûne. Il y a quatre jours d'uposatha dans le mois lunaire: le 1er, le 8ème, le 14ème ou le 15ème, et le 23ème. Habituellement, les bhikkhus récitent le Pātimokkha durant les nuits de pleine lune et de nouvelle lune i.e. toutes les deux semaines. À l'occasion de ces quatre jours, les disciples laïcs adoptent les huit sīlas, ils écoutent des discours sur le Dhamma et pratiquent la méditation.


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uttarimanussadhamma: état supra-humain. Il s'agit des jhānas, ainsi que tout ce à quoi ils donnent accès, y compris les iddhis, et les quatre niveaux d'éveil.


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V
A | B | C | D | E | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | R | S | T | U | V | Y

vācā
vana
vassa
vedanā
vedanānupassanā
vibhavataṇhā
vicāra
vicikicchā
vihesā
vihiṃsā
vijjā
vimokkha
vimutti
vinaya
vinipāta
viññāṇa
viññāṇañcāyatana
vipāka
vipallāsa
vipariṇāma
vipassanā
virāga
virāgasaññā
vīriya
vīriyārambha
visuddhi
vitakka
vitakkavicārā
viveka
vossagga



vācā: parole. Sammāvācā est un constituant de l'ariya aṭṭhaṅgika magga et décrit ce que la parole doit être. Tiracchāna-kathā est ce que la parole ne devrait pas être.


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vana: bois, forêt, bosquet. Peut avoir la connotation d'un endroit dédié au sport, un endroit dangereux (à cause des bandits), ou bien comme lieu de séjour des ascètes, où ils trouvent la paix de la solitude.


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vassa: pluie, saison des pluies, mousson (qui dure en gros de juin à octobre en Inde du nord). Désigne généralement la 'retraite des pluies'. L'ancienneté d'un bhikkhu est compté en termes de vassas. C'était la coutume en Inde que les renonçants passent la mousson à un endroit défini. Aux débuts, il n'y avait pas de règle particulière, mais les bhikkhus ont été critiqués pour marcher sur les herbes, endommager les plantes et nuire aux animaux qui vivent en leur dépendance (voir Mv 3.1). Le Bouddha a donc donné la permission aux bhikkhus de rester à un endroit défini pendant les pluies. Plus tard, il en a fait une obligation. Les bhikkhus doivent rester dans un logement possédant des murs et une porte qui s'ouvre et se ferme correctement. Cela dure trois mois, à compter de la pleine lune (généralement de mi-Juillet de nos jours). Ils doivent faire le vœu de rester dans cet endroit, et s'ils ne le respectent pas, cette vassa ne compte pas pour leur ancienneté. Ils penvent cependant quitter l'endroit pour une période n'excédant pas sept jours. La période de vassa se termine par la cérémonie de kaṭhina durant laquelle les laïcs font généralement des dons spécifiques, comme les dons de robes.


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vedanā: ressenti, expérience, sensation. Le terme s'applique ou bien à un aspect particulier des phénomènes se produisant dans le corps aussi bien que dans l'esprit (i.e. leur caractère agréable, désagréable ou neutre), ou bien à une faculté ou fonction de l'esprit (celle de ressentir le caractère agréable, désagréable ou neutre des sensations). Ainsi, le mot vedanā ne devrait pas être confondu avec les sensations physiques qui, elles, sont appelées phoṭṭhabba. Le mot apparaît dans divers contextes:

1) vedanā est décrit comme étant double, comme par exemple à SN 36.22: ayant trait au corps (auquel cas le mot pourrait être traduisible par 'sensation') ou bien à l'esprit.

2) vedanā est surtout décrit comme étant triple:

1. sukha-vedanā

2. dukkha-vedanā

3. adukkham-asukhā-vedanā

Voir le très court Suddhika Sutta (SN 36.30): «Tisso imā, bhikkhave, vedanā. Katamā tisso? Sukhā vedanā, dukkhā vedanā, adukkham·asukhā vedanā. Imā kho, bhikkhave, tisso vedanā».

Chaque type de sensation est relié avec l'un des trois akusala·mūlas:

1. sukha-vedanā avec rāga/ lobha

2. dukkha-vedanā avec dosa

3. adukkham-asukhā-vedanā avec moha.

3) vedanā est aussi parfois décrit comme étant quintuple, comme à SN 36.22, où il est analysé en termes des cinq indriyas sensitifs. Ces cinq indriyas sensitifs sont clairement indentifiés aux trois vedanās à SN 48.38.

4) alternativement, à AN 6.63, ces trois types de vedanā sont également décrits comme étant sextuples:

1. sāmisa-sukha-vedanā

2. nirāmisa-sukha-vedanā

3. sāmisa-dukkha-vedanā

4. nirāmisa-dukkha-vedanā

5. sāmisa-adukkham-asukhā-vedanā

6. nirāmisa-adukkham-asukhā-vedanā.

Cette analyse correspond à la pratique de vedanānupassanā.

5) d'autres manières d'analyser vedanā sont données à SN 36.22: en 6, 18, 36 ou même 108 catégories.

6) vedanā désigne aussi l'un des cinq upādānakkhandhas. Dans ce contexte, une définition est donnée par le Bouddha à SN 22.79: ici vedanā est la capacité de l'esprit à 'ressentir' les phénomènes, i.e. à percevoir leur caractère agréable, désagréable ou neutre.

7) vedanā est le septième lien paṭicca-samuppāda, conditionné par phassa et engendrant l'apparition de taṇhā. Dans ce contexte, vedanā est défini comme étant sextuple par le Bouddha à SN 12.2: chaque type de ressenti apparaissant sur la base de chacun des six types d'objets des sens.

Ici, on peut comprendre clairement que chaque type de vedanā joue un rôle très important dans l'enseignement du Bouddha:

a) son enseignement est souvent décrit comme n'étant rien d'autre que la compréhension complète de dukkha

b) la seconde ariya·sacca déclare que la cause principale de dukkha est taṇhā

c) dans le paṭicca-samuppāda, il est déclaré que la cause principale de l'apparition de taṇhā est vedanā

d) par conséquent, s'entraîner à développer vedanānupassanā en établissant upekkhā envers les ressentis (ce qui est le moyen de détruire taṇhā, qui apparaît à cause d'eux) tout en maintenant la compréhension yathā·bhūtaṃ d'aniccā (qui est le moyen de détruire avijjā, le premier lien de paṭicca-samuppāda), est une manière très directe et en fait indispensable d'atteindre dukkha-nirodha.

8) vedanā est l'un des cinq constituants de nāma.


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vedanānupassanā: [vedanā+anupassanā] observation des ressentis/sensations. C'est l'un des quatre satipaṭṭhānas. Une définition détaillée en est donnée dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta: elle consiste à l'attention portée au type de vedanā qui est ressenti à l'instant présent: sukha-vedanā, dukkha-vedanā ou adukkham-asukhā-vedanā, en conjonction avec l'attention portée au fait de savoir si l'esprit est sāmisa ou nirāmisa.


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vibhavataṇhā: [vibhava+taṇhā] appétence pour la non-existence. C'est l'un des trois types de taṇhā.


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vicāra: pensée passive, "automatique" (par opposition à vitakka: pensée active, sciemment voulue). C'est un constituant des fonctions verbales de l'esprit. Vicārā constitue le mouvement de l'esprit et se manifeste comme une activité continue de l'esprit. Vicārā est présent, associé à vitakka lors de l'entrée dans le premier jhāna, et sa cessation condition nécessaire à l'atteinte du second jhāna. Voir vitakka-vicāra pour comparaison et différences avec vitakka.


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vicikicchā: doute, incertitude. D'après le Commentaire, vicikicchā consiste au doute concernant le Bouddha, le dhamma, le Sangha, à la question de savoir si des états mentaux donnés sont kusalas ou akusalas, de haute valeur ou de valeur inférieure etc. À AN 1.15, le Bouddha expose la cause principale de l'apparition de vicikicchā, et à AN 1.20 la cause principale de sa disparition.

1) l'un des cinq nīvaraṇas.

2) l'un des trois saṃyojana qui disparaissent définitivement avec sotāpatti.

3) c'est l'un des sept anusayas.


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vihesā: nuisance, absence de volonté de ne pas nuire, contrariété, mécontentement, blessure - apparaît comme un synonyme de vihiṃsā.


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vihiṃsā: nuisance, absence de volonté de ne pas nuire. Vihiṃsā-vitakka est l'une des neuf upakkilesas, et vihiṃsā-saṅkappa est l'une des trois saṅkappas dont il faut s'abstenir.


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vijjā: science, connaissance, connaissance correcte, connaissance supérieure. Vijjā peut être compris en tant qu'antonyme d'avijjā. À MN 53, explique que le terme fait référence aux trois ñāṇas:

1. pubbe-nivās-ānussati-ñāṇa: [pubbe+nivāsa+anussati+ñāṇa] la connaissance ou le souvenir des états d'existence passés.

2. sattānaṃ cutūpapāta-ñāṇa: [satta cutūpapāta+ñāṇa] la connaissance de la disparition et la réapparition des êtres.

3. āsavānaṃ khaya-ñāṇa: [āsava khaya+ñāṇa] connaissance de la destruction des āsavas, qui apparaît avec arahatta. Voir par exemple MN 51.


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vimokkha: délivrance, émancipation, dissociation des choses du monde. Huit vimokkhas sont listées à AN 8.66 (également à DN 16 et MN 77): les deux premiers sont des stades de libération vis-à-vis de rūpa, le troisième consiste à n'être incliné qu'à subha, et les cinq restantes sont les arūpajjhānas, saññā·vedayita·nirodha incluse.
Contextes remarquables:

♦ Trois types de vimokkha, respectivement sāmisa, nirāmisa, et nirāmisa nirāmisa·tara ("plus-nirāmisa-que-nirāmisa") sont expliquées à SN 36.31.

Vimokkha est souvent utilisée en référence à la destruction ou l'épuisement d'upādāna (e.g. SN 12.32).

♦ À MN 106, vimokkha est rapprochée d'amata: "Etaṃ amataṃ yadidaṃ anupādā cittassa vimokkho" (Ceci est amata, c'est-à-dire vimokkha de citta sans upādāna).


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vimutti: libération, délivrance, émancipation. Il y a deux types de libération, qui sont définies à AN 2.31:

1) cetovimutti

2) paññāvimutti


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vinaya:

1) discipline

2) en tant que l'un des Ti-piṭaka, c'est l'une des collections des enseignements du Bouddha concernant purement la discipline, spécialement les préceptes définis dans le Pātimokkha. Voir Vinaya Piṭaka.


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vinipāta: état de perte, d'infortune, de ruine. Synonyme de duggati et apāya, avec lesquels il est souvent associé. Ils sont comptés comme quatre: naissance en tant qu'asura, dans pettivisaya, dans tiracchāna-yoni et dans niraya. Les être sont menés à de tels états d'existence en adoptant les dix akusala kammapathas: voir AN 10.176.


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viññāṇa: conscience, partie cognitive de l'esprit. Presque synonyme de citta et mana, mais pas tout à fait. Viññāṇa fait plutôt référence à l'attention particularisante ayant trait à une porte des sens (cakkhu-viññāṇa, sota-viññāṇa etc. ainsi qu'il est déclaré à SN 12.2), ou bien au flux de conscience sous-jacent qui est responsable de (l'illusion de) la continuité personnelle au cours d'une vie et également entre deux existences successives; viññāṇa dans ce sens est ainsi décrite à SN 12.38. Viññāṇa apparaît dans divers contextes:

1) comme le troisième lien de paṭicca-samuppāda, conditionné par b>saṅkhāras et engendrant l'apparition de nāma-rūpa. Dans ce contexte, viññāṇa est définie comme étant sextuple par le Bouddha à SN 12.2: un type pour chaque organe des sens.

2) comme l'un des cinq upādānakhandhas. Dans ce contexte, viññāṇa est définie différemment par le Bouddha à SN 22.79.

3) comme l'un des quatre āhāras. Le Bouddha décrit comment le nutriment de conscience devrait être considéré à SN 12.63.


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viññāṇañcāyatana: [viññāṇañca+āyatana] la sphère de l'infinité de la conscience. Considérée comme le 6ème jhāna. Voir la formule standard associée ici.


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vipāka: résultat, conséquence (des actions), notamment sur le long terme. Fait référence à tout phénomène physique ou mental (e.g. une pensée agréable, une sensation douloureuse, la conscience relative à un organe sensitif particulier etc.) qui est le résultat d'actes intentionnels, qu'ils aient été kusalas ou akusalas, réalisés dans le passé par l'intermédiaire du corps, de la parole ou de l'esprit. Les résultats de la méconduite (duccarita) sont désagréables, tandis que ceux de la bonne conduite sont agréables (AN 1.284 - 289, AN 2.1, AN 2.11 - 13). Les résultats d'une action peuvent se manifester dans le monde visible, dans l'autre monde, ou dans une vie suivante (AN 3.34). La possibilité qu'il n'y ait pas de conséquences aux actions est discutée à AN 3.65. Cependant, nier leur existence constitue une vue erronée (AN 3.117). Pourtant, le résultat des actions «est une chose impropre à l'examen par la pensée, et il ne devrait pas être examiné car si on l'examine par la pensée, on devient troublé et contrarié.» (AN 4.77). On peut tout de même dire de manière générale qu'il y a des résultats lumineux, des résultats sombres et des résultats sombres et lumineux (AN 4.233). AN 8.40 traite des résultats de la méconduite.


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vipallāsa: distorsion, corruption, perversion, inversion. Les distorsions sont décrites à AN 4.49 comme ayant trait à saññā, citta et diṭṭhi, et comme étant quadruple: distorsion de la perception des tilakkhaṇa (i.e. aniccā, dukkha, anattā) et la perception erronée de ce qui est asubha comme étant doué de beauté (subha).


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vipariṇāma: changement (vers pire), revers, vicissitude, signifiant souvent déception.


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vipassanā: vision discernante, vue pénétrante, vision intérieure, introspection. C'est la compréhension yathā·bhūtaṃ, au moyen d'une vision intérieure observant les phénomènes qui apparaissent à chaque instant dans le corps et dans l'esprit, i.e. au moyen d'une perception perspicace durant la méditation, des tilakkhaṇa i.e. aniccā, dukkha et anattā.


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virāga: désintéressement, désaffection, détachement, dé-passion, absence de désir, absence de rāga. Utilisé dans certains cas pour désigner Nibbāna.


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virāgasaññā: [virāga+saññā]

perception du désintéressement, de la désaffection, de la dé-passion. Cette pratique est expliquée à AN 10.60.

♦ D'après AN 7.27, aussi longtemps que les bhikkhus pratiquent virāga·saññā, ils seront prospères et ne déclineront pas.


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vīriya: vigueur, énergie, effort, persistance.

1) c'est l'un des cinq indriyas spirituels et des cinq balas. Vīriya en tant que l'un des cinq balas est défini à AN 5.14.

2) c'est l'un des sept bojjhaṅgas. Dérivés: vīriyārambha, āraddhavīriya.


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vīriyārambha: [vīriya+ārambha]

activation de l'énergie, tonification de l'énergie, application de l'effort. L'adjectif associé est āraddha·vīriya, qv. pour des explications plus détaillées.

♦ D'après AN 1.85, vīriy·ārambha mène à de grands bienfaits.

♦ D'après AN 1.117, vīriy·ārambha mène à la continuation, à la non-confusion et au non déclin du saddhamma.

♦ D'après AN 1.18, être āraddha·vīriya, détruit et prévient l'apparition de thīna·middhā, qui est l'un des cinq nīvaraṇas.

♦ D'après AN 1.61, être āraddha·vīriya, constitue le meilleur moyen de développer les kusalā dhammā et de faire disparaître les akusalā dhammā.


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visuddhi: pureté, rectitude, justesse, splendeur, excellence.


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vitakka: pensée, pensée active, sciemment voulue (par opposition à vicāra: pensée passive, automatique)


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vitakkavicāra: constituent ensemble les fonctions verbales de l'esprit, la parole intérieure. vitakka représente la formation des pensées discursives, et vicāra leur poursuite, leur entretient, l'examen d'un sujet de réflexion. Le Commentaire compare vitakka à l'action de frapper une cloche, ou de saisir un bol, et vicāra à la résonance de la cloche ou à l'action de nettoyer le bol. Vitakka désigne donc un phénomène dont l'extension dans le temps est limitée, et vicāra un phénomène ayant une certaine continuité, prenant naissance sous l'impulsion de vitakka, et entretenant les résultats produits par vitakka. Dans SN 21.1, Sāriputta déclare que le noble silence (silence intérieur, i.e. cessation de la parole intérieure) est atteint avec l'entrée dans le second jhāna, lequel est décrit par le Bouddha comme étant libéré de vitakka et de vicāra.


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viveka: détachement, isolement.
Viveka est une condition nécessaire à l'entrée dans le premier jhāna (“vivekajaṃ”, voir la formule).

Les sept facteurs d'éveil (bojjhaṅga, SN 46) les composantes de la voie (SN 45), les forces (bala, SN 50) sont souvent décrits comme étant “basés sur l'isolement” (vivekanissitaṃ).

Le mot est souvent employé sous sa forme plus active: paviveka.


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vossagga: renoncement, abandon, détachement.


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Y
A | B | C | D | E | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | R | S | T | U | V | Y

yakkha
Yama
yāma
yampicchaṃ na labhati dukkha
yathābhūtaṃ
yoga
yojana
yoniso
yoniso manasikāra



yakkha: les yakkhas sont classés, à l'instar des humains, entre les petas et deva. Ce sont des spectres farouches, qui ont un comportement souvent malveillant, qui habitent dans des coins reculés, tels que forêts, collines ou grottes abandonnées. Ils sont décrits comme ayant des mines hideuses et un tempérament courroucé, mais ils peuvent devenir bienveillant, voire protecteurs, lorsqu'on fait preuve de respect à leur égard. Bien que vivant dans le mal-être, ils ont la capacité de s'éveiller, et ils peuvent atteindre les réalisations de la vie spirituelle.


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Yama: dieu de la mort.


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yāma: classe de devas vivant dans le troisième des six deva-lokas ayant trait à kāma-bhava, classés entre ceux de Tāvatimsa et ceux de Tusita. À AN 3.70 il est déclaré que la longueur d'un jour et d'une nuit dans ce plan d'existence est équivalente à 200 années humaines, et que la durée de vie moyenne de ces devas est de deux mille telles années, ce qui équivaut en tout à 146 millions d'années humaines.


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yampicchaṃ na labhati dukkha: [yaṃ+pi+iccha na labhati dukkha] souffrir de ne pas obtenir ce que l'on veut. Voir la définition donnée par le Bouddha dans le Mahāsatipaṭṭhāna Sutta.


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yathābhūtaṃ: [yathā+bhūta] tel que c'est dans les faits, tel que c'est réellement, d'après la réalité. L'association fréquente «yathā·bhūtaṃ pajānāti» signifie «il comprend tel que c'est en réalité», ce qui signifie comprendre le phénomène observé dans sa réalité pendant qu'il se produit, dans sa propre expérience directe, et pas seulement d'une manière générale, philosophiquement ou intellectuellement.

Dans le cas des quatre ariya·saccas, cela signifie comprendre le mal-être au moment où elle apparaît, comprendre sa cause, sa cessation et le chemin menant à se cessation pendant qu'ils apparaissent. Cela signifie que ce type de compréhension est enraciné dans l'expérience de chaque instant, et ainsi se produit aux niveaux plus profonds de l'esprit, et non pas seulement au niveau général et superficiel de l'intellect.


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yoga:

1. joug

2. connexion avec--, application à--

3. relation, association

4. (fig:) lien, attachment

5. application, effort, entreprise

6. réflexion (à propos de), concentration, dévotion

7. pouvoir (magique), influence

8. moyens, instrument, remède.

♦ La fréquente expression «yogak·khema' (soulagement du joug) est expliquée à AN 4.10.


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yojana: unité de mesure de distance utilisée en Inde ancienne. Equivalente à entre 13 et 16 kilomètres d'après les spécialistes.


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yoniso: sage.


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yoniso manasikāra: [yoniso manasikāra] considérations à bon escient, considérations judicieuses, réflexions appropriées - lit: 'fixer son attention avec un but ou minutieusement'. Ayoniso manasikāra signifie attention dissipée, sans sagesse, sans fondement. Yoniso manasikāra est l'un des quatre sotāpattiyaṅgas. À MN 2, la Bouddha définit les 'dhammā na manasi-karaṇīyā' (choses qui ne doivent pas être considérées), qui brièvement consistent de dhammas qui supportent les āsavas de kāma, de bhava ou d'avijjā, c'est-à-dire les interrogations liées à l'état passé ou futur du moi, telles que: 'Qu'étais-je dans le passé? Comment étais-je dans le passé? Que serai-je dans le futur?' etc, ou bien des diṭṭhis de six sortes liées au moi et à la vue éternaliste. En contrepartie, les 'dhammā manasi-karaṇīyā' (choses devant être considérées) sont définies comme les dhammas qui sapent les āsavas de kāma, de bhava ou d'avijjā, ainsi que comme la consideration des quatre ariya·saccas, ce qui mènera à l'abandon des trois saṃyojanas inférieurs.


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