AN 9.35
Gāvīupamā Sutta
— L'allégorie de la vache —

L'allégorie de la vache montagnarde permet de comprendre l'articulation entre le premier et le deuxième jhana et explique qu'il ne faut pas se lancer précipitamment.




Pāḷi



“seyyathāpi, bhikkhave, gāvī pabbateyyā bālā abyattā akhettaññū akusalā visame pabbate carituṃ. tassā evamassa — ‘yaṃnūnāhaṃ agatapubbañceva disaṃ gaccheyyaṃ, akhāditapubbāni ca tiṇāni khādeyyaṃ, apītapubbāni ca pānīyāni piveyyan’ti. sā purimaṃ pādaṃ na suppatiṭṭhitaṃ patiṭṭhāpetvā pacchimaṃ pādaṃ uddhareyya. sā na ceva agatapubbaṃ disaṃ gaccheyya, na ca akhāditapubbāni tiṇāni khādeyya, na ca apītapubbāni pānīyāni piveyya; yasmiṃ cassā padese ṭhitāya evamassa — ‘yaṃnūnāhaṃ agatapubbañceva disaṃ gaccheyyaṃ, akhāditapubbāni ca tiṇāni khādeyyaṃ, apītapubbāni ca pānīyāni piveyyan’ti tañca padesaṃ na sotthinā paccāgaccheyya. taṃ kissa hetu? tathā hi sā, bhikkhave, gāvī pabbateyyā bālā abyattā akhettaññū akusalā visame pabbate carituṃ.

Français



Imaginez, mendiants, une vache montagnarde qui serait sotte, inexpérimentée, qui ne connaîtrait pas son terrain, et serait incompétente en progression sur une montagne escarpée. Elle se dirait: «Et si j'allais dans une direction où je ne suis jamais allée auparavant, afin de manger les herbes que je n'ai jamais mangées auparavant et de boire l'eau que je n'ai jamais bue auparavant?» Elle lèverait une patte de derrière sans avoir bien mis en place sa patte avant. Elle n'irait pas dans une direction où elle n'est jamais allée auparavant, elle ne mangerait pas les herbes qu'elle n'a jamais mangées auparavant, elle ne boirait pas l'eau qu'elle n'a jamais bue auparavant, et elle ne retournerait pas en sécurité à l'endroit où elle se trouvait lorsqu'elle s'est dite: «Et si j'allais dans une direction où je ne suis jamais allée auparavant (…)?». Et quelle en est la raison? Parce que cette vache montagnarde est sotte, inexpérimentée, parce qu'elle ne connaît pas son terrain, et qu'elle est incompétente en progression sur une montagne escarpée.

evamevaṃ kho, bhikkhave, idhekacco bhikkhu bālo abyatto akhettaññū akusalo vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati; so taṃ nimittaṃ na āsevati na bhāveti na bahulīkaroti na svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

De la même manière un certain mendiant sot, inexpérimenté, qui ne connaît pas son terrain, incompétent, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états désavantageux, entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. Il ne pratique pas cet objet, ne le développe pas, ne le cultive pas abondamment, ne s'y établit pas fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so na sakkoti vitakkavicārānaṃ vūpasamā ... pe ... dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharituṃ. tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so na sakkoti vivicceva kāmehi ... pe ... paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharituṃ. ayaṃ vuccati, bhikkhave, ‘bhikkhu ubhato bhaṭṭho ubhato parihīno, seyyathāpi sā gāvī pabbateyyā bālā abyattā akhettaññū akusalā visame pabbate carituṃ’”.

Il se dit: «Et si, avec l'apaisement des pensées actives et passives, j'entrais et demeurais dans le deuxième jhana, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration Il ne parvient pas à (…) entrer et demeurer dans le deuxième jhana. Alors il se dit: «Et si, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états désavantageux, j'entrais et demeurais dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation [Mais] il ne parvient pas [non plus] à (…) entrer et demeurer dans le premier jhana. C'est ce qu'on appelle un mendiant qui a chuté des deux, qui a perdu les deux, tout comme la vache montagnarde qui est sotte, inexpérimentée, qui ne connaît pas son terrain, et qui est incompétente en progression sur une montagne escarpée.

“seyyathāpi, bhikkhave, gāvī pabbateyyā paṇḍitā byattā khettaññū kusalā visame pabbate carituṃ. tassā evamassa — ‘yaṃnūnāhaṃ agatapubbañceva disaṃ gaccheyyaṃ, akhāditapubbāni ca tiṇāni khādeyyaṃ, apītapubbāni ca pānīyāni piveyyan’ti. sā purimaṃ pādaṃ suppatiṭṭhitaṃ patiṭṭhāpetvā pacchimaṃ pādaṃ uddhareyya. sā agatapubbañceva disaṃ gaccheyya, akhāditapubbāni ca tiṇāni khādeyya, apītapubbāni ca pānīyāni piveyya. yasmiṃ cassā padese ṭhitāya evamassa — ‘yaṃnūnāhaṃ agatapubbañceva disaṃ gaccheyyaṃ, akhāditapubbāni ca tiṇāni khādeyyaṃ, apītapubbāni ca pānīyāni piveyyan’ti tañca padesaṃ sotthinā paccāgaccheyya. taṃ kissa hetu? tathā hi sā, bhikkhave, gāvī pabbateyyā paṇḍitā byattā khettaññū kusalā visame pabbate carituṃ.

Imaginez [maintenant], mendiants, une vache montagnarde qui serait sage, expérimentée qui connaîtrait son terrain, et serait compétente en progression sur une montagne escarpée. Elle se dirait: «Et si j'allais dans une direction où je ne suis jamais allée auparavant, afin de manger les herbes que je n'ai jamais mangées auparavant et de boire l'eau que je n'ai jamais bue auparavant?» Elle lèverait une patte de derrière [seulement] après avoir bien mis en place sa patte avant. Elle irait dans une direction où elle n'est jamais allée auparavant, elle mangerait les herbes qu'elle n'a jamais mangées auparavant, elle boirait l'eau qu'elle n'a jamais bue auparavant, et elle retournerait en sécurité à l'endroit où elle se trouvait lorsqu'elle s'est dite: «Et si j'allais dans une direction où je ne suis jamais allée auparavant (…)?». Et quelle en est la raison? Parce que cette vache montagnarde est sage, expérimentée, parce qu'elle connaît son terrain, et qu'elle est compétente en progression sur une montagne escarpée.

evamevaṃ kho, bhikkhave, idhekacco bhikkhu paṇḍito byatto khettaññū kusalo vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so taṃ nimittaṃ āsevati bhāveti bahulīkaroti svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

De la même manière, un certain mendiant sage, expérimenté, qui connaît son terrain, compétent, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états désavantageux, entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so dutiyaṃ jhānaṃ anabhihiṃsamāno vitakkavicārānaṃ vūpasamā... dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so taṃ nimittaṃ āsevati bhāveti bahulīkaroti svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

Il se dit: «Et si, avec l'apaisement des pensées actives et passives, j'entrais et demeurais dans le deuxième jhana, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration Sans précipiter prématurément son passage vers le deuxième jhana, (…) il entre et demeure dans le deuxième jhana. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ pītiyā ca virāgā upekkhako ca vihareyyaṃ sato ca sampajāno, sukhañca kāyena paṭisaṃvedeyyaṃ yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti — upekkhako satimā sukhavihārīti tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so tatiyaṃ jhānaṃ anabhihiṃsamāno pītiyā ca virāgā ... pe ... tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so taṃ nimittaṃ āsevati bhāveti bahulīkaroti svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

Il se dit: «Et si, avec la disparition de l'exaltation, je demeurais équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, j'entrais et demeurais dans le troisième jhana et ressentais dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’?» Sans précipiter prématurément son passage vers le troisième jhana, (…) il entre et demeure dans le troisième jhana. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so catutthaṃ jhānaṃ anabhihiṃsamāno sukhassa ca pahānā ... pe ... catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so taṃ nimittaṃ āsevati bhāveti bahulīkaroti svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

Il se dit: «Et si, abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, j'entrais et demeurais dans le quatrième jhana, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité Sans précipiter prématurément son passage vers le quatrième jhana, (…) il entre et demeure dans le quatrième jhana. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ sabbaso rūpasaññānaṃ samatikkamā paṭighasaññānaṃ atthaṅgamā nānattasaññānaṃ amanasikārā ananto ākāsoti ākāsānañcāyatanaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so ākāsānañcāyatanaṃ anabhihiṃsamāno sabbaso rūpasaññānaṃ samatikkamā ... pe ... ākāsānañcāyatanaṃ upasampajja viharati. so taṃ nimittaṃ āsevati bhāveti bahulīkaroti svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

Il se dit: «Et si, ayant complètement transcendé la perception de la matérialité, la perception de la répulsion ayant disparu, ne portant pas mon attention à la perception de la diversité, [percevant:] «l'espace [est] infini», j'entrais et demeurais dans la sphère de l'infinité de l'espace Sans précipiter prématurément son passage vers la sphère de l'infinité de l'espace, (…) il entre et demeure dans la sphère de l'infinité de l'espace. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ sabbaso ākāsānañcāyatanaṃ samatikkamma anantaṃ viññāṇanti viññāṇañcāyatanaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so viññāṇañcāyatanaṃ anabhihiṃsamāno sabbaso ākāsānañcāyatanaṃ samatikkamma ‘anantaṃ viññāṇan’ti viññāṇañcāyatanaṃ upasampajja viharati. so taṃ nimittaṃ āsevati bhāveti bahulīkaroti svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

Il se dit: «Et si, ayant complètement transcendé la sphère de l'infinité de l'espace, [percevant:] «la Conscience [est] infinie», j'entrais et demeurais dans la sphère de l'infinité de la Conscience Sans précipiter prématurément son passage vers la sphère de l'infinité de la Conscience, (…) il entre et demeure dans la sphère de l'infinité de la Conscience. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ sabbaso viññāṇañcāyatanaṃ samatikkamma natthi kiñcīti ākiñcaññāyatanaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so ākiñcaññāyatanaṃ anabhihiṃsamāno sabbaso viññāṇañcāyatanaṃ samatikkamma ‘natthi kiñcī’ti ākiñcaññāyatanaṃ upasampajja viharati. so taṃ nimittaṃ āsevati bhāveti bahulīkaroti svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

Il se dit: «Et si, ayant complètement transcendé la sphère de l'infinité de la Conscience, [percevant:] «il n'y a rien», j'entrais et demeurais dans la sphère du rien Sans précipiter prématurément son passage vers la sphère du rien, (…) il entre et demeure dans la sphère du rien. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ sabbaso ākiñcaññāyatanaṃ samatikkamma nevasaññānāsaññāyatanaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so nevasaññānāsaññāyatanaṃ anabhihiṃsamāno sabbaso ākiñcaññāyatanaṃ samatikkamma nevasaññānāsaññāyatanaṃ upasampajja viharati. so taṃ nimittaṃ āsevati bhāveti bahulīkaroti svādhiṭṭhitaṃ adhiṭṭhāti.

Il se dit: «Et si, ayant complètement transcendé la sphère du rien, j'entrais et demeurais dans la sphère de ni-perception-ni-non-perception Sans précipiter prématurément son passage vers la sphère de ni-perception-ni-non-perception, (…) il entre et demeure dans la sphère de ni-perception-ni-non-perception. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“tassa evaṃ hoti — ‘yaṃnūnāhaṃ sabbaso nevasaññānāsaññāyatanaṃ samatikkamma saññāvedayitanirodhaṃ upasampajja vihareyyan’ti. so saññāvedayitanirodhaṃ anabhihiṃsamāno sabbaso nevasaññānāsaññāyatanaṃ samatikkamma saññāvedayitanirodhaṃ upasampajja viharati.

Il se dit: «Et si, ayant transcendé la sphère de ni-perception-ni-non-perception, j'entrais et demeurais dans la cessation de la perception et du ressenti Sans précipiter prématurément son passage vers la cessation de la perception et du ressenti, (…) il entre et demeure dans la cessation de la perception et du ressenti. Il pratique cet objet, le développe, le cultive abondamment, et s'y établit fermement.

“yato kho, bhikkhave, bhikkhu taṃ tadeva samāpattiṃ samāpajjatipi vuṭṭhātipi, tassa mudu cittaṃ hoti kammaññaṃ. mudunā kammaññena cittena appamāṇo samādhi hoti subhāvito. so appamāṇena samādhinā subhāvitena yassa yassa abhiññāsacchikaraṇīyassa dhammassa cittaṃ abhininnāmeti abhiññāsacchikiriyāya tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

Lorsqu'un mendiant atteint et émerge de chacun de ces accomplissements, son esprit est malléable et exploitable. Avec un esprit malléable et exploitable, la concentration est sans limite et bien développée. À l'aide d'une concentration sans limite et bien développée, quel que soit l'état mental à réaliser par connaissance directe vers lequel il dirige son esprit, il est capable de l'obtenir lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘anekavihitaṃ iddhividhaṃ paccanubhaveyyaṃ: ekopi hutvā bahudhā assaṃ, bahudhāpi hutvā eko assaṃ; āvibhāvaṃ, tirobhāvaṃ; tirokuḍḍaṃ tiropākāraṃ tiropabbataṃ asajjamāno gaccheyyaṃ, seyyathāpi ākāse; pathaviyāpi ummujjanimujjaṃ kareyyaṃ, seyyathāpi udake; udakepi abhijjamāne gaccheyyaṃ, seyyathāpi pathaviyaṃ; ākāsepi pallaṅkena kameyyaṃ, seyyathāpi pakkhī sakuṇo; imepi candimasūriye evaṃmahiddhike evaṃmahānubhāve pāṇinā parimaseyyaṃ parimajjeyyaṃ; yāva brahmalokāpi kāyena vasaṃ vatteyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

S'il souhaite:{n} «puissé-je exercer divers pouvoirs psychiques: ayant été unique, puissé-je devenir plusieurs; ayant été plusieurs, puissé-je devenir unique; puissé-je apparaître, puissé-je disparaître; puissé-je aller sans résistance à travers les murs, à travers les remparts, à travers les montagnes, comme à travers l'espace; puissé-je plonger dans la terre et en émerger comme dans de l'eau; puissé-je marcher sur l'eau sans couler, comme sur la terre; puissé-je voyager dans les airs assis jambes croisées, comme un oiseau ailé; puissé-je toucher et effleurer les astres si puissants et imposants avec ma main; puissé-je exercer une influence avec mon corps jusque dans le monde de Brahma», il est capable d'obtenir [tout] cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘dibbāya sotadhātuyā visuddhāya atikkantamānusikāya ubho sadde suṇeyyaṃ dibbe ca mānuse ca ye dūre santike cā’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

S'il souhaite: «avec l'élément oreille dévique, qui est pur et au-delà de l'état humain, puissé-je entendre les deux sortes de sons, ceux des dévas et ceux des humains, qu'ils soient éloignés ou proches», il est capable d'obtenir cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati — ‘parasattānaṃ parapuggalānaṃ cetasā ceto paricca pajāneyyaṃ, sarāgaṃ vā cittaṃ sarāgaṃ cittanti pajāneyyaṃ, vītarāgaṃ vā cittaṃ vītarāgaṃ cittanti pajāneyyaṃ, sadosaṃ vā cittaṃ sadosaṃ cittanti pajāneyyaṃ, vītadosaṃ vā cittaṃ vītadosaṃ cittanti pajāneyyaṃ, samohaṃ vā cittaṃ samohaṃ cittanti pajāneyyaṃ, vītamohaṃ vā cittaṃ... saṃkhittaṃ vā cittaṃ... vikkhittaṃ vā cittaṃ... mahaggataṃ vā cittaṃ... amahaggataṃ vā cittaṃ... sauttaraṃ vā cittaṃ... anuttaraṃ vā cittaṃ... samāhitaṃ vā cittaṃ... asamāhitaṃ vā cittaṃ... vimuttaṃ vā cittaṃ... avimuttaṃ vā cittaṃ avimuttaṃ cittanti pajāneyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

S'il souhaite: «puissé-je comprendre l'esprit des autres êtres et des autres individus en l'ayant englobé avec mon esprit: puissé-je comprendre un esprit sujet à l'avidité comme un esprit sujet à l'avidité, et un esprit dénué d'avidité comme un esprit dénué d'avidité; puissé-je comprendre un esprit sujet à l'aversion comme un esprit sujet à l'aversion, et un esprit dénué d'aversion comme un esprit dénué d'aversion; puissé-je comprendre un esprit sujet à la délusion comme un esprit sujet à la délusion, et un esprit dénué de délusion comme un esprit dénué de délusion; puissé-je comprendre un esprit recueilli (…) un esprit confus (…) un esprit exalté (…) un esprit non-exalté (…) un esprit inaccompli (…) un esprit suprêmement accompli (…) un esprit concentré (…) un esprit non-concentré (…) un esprit délivré comme un esprit délivré, et un esprit non-délivré comme un esprit non-délivré», il est capable d'obtenir [tout] cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussareyyaṃ, seyyathidaṃ: ekampi jātiṃ dvepi jātiyo tissopi jātiyo catassopi jātiyo pañcapi jātiyo dasapi jātiyo vīsampi jātiyo tiṃsampi jātiyo cattālīsampi jātiyo paññāsampi jātiyo jātisatampi jātisahassampi jātisatasahassampi anekepi saṃvaṭṭakappe anekepi vivaṭṭakappe anekepi saṃvaṭṭavivaṭṭakappe: amutrāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto amutra udapādiṃ; tatrāpāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto idhūpapannoti, iti sākāraṃ sauddesaṃ anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussareyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

S'il souhaite: «puissé-je me rappeler mes diverses existences passées, telles que une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre naissances, cinq naissances, dix naissances, vingt naissances, trente naissances, quarante naissances, cinquante naissances, cent naissances, mille naissances, cent mille naissances, plusieurs cycles d'augmentation, plusieurs cycles de diminution, plusieurs cycles d'augmentation et de diminution: "dans cette existence-là, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu là-bas; dans cette existence là-bas, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu ici," puissé-je ainsi me rappeler mes diverses existences passées avec leurs particularités et leurs détails», il est capable d'obtenir [tout] cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passeyyaṃ cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe, sugate duggate yathākammūpage satte pajāneyyaṃ: ime vata bhonto sattā kāyaduccaritena samannāgatā vacīduccaritena samannāgatā manoduccaritena samannāgatā ariyānaṃ upavādakā micchādiṭṭhikā micchādiṭṭhikammasamādānā, te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapannā; ime vā pana bhonto sattā kāyasucaritena samannāgatā vacīsucaritena samannāgatā manosucaritena samannāgatā ariyānaṃ anupavādakā sammādiṭṭhikā sammādiṭṭhikammasamādānā, te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapannāti, iti dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passeyyaṃ cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe, sugate duggate yathākammūpage satte pajāneyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

S'il souhaite: «avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, puissé-je voir les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou excellents, beaux ou laids, hereux ou malheureux, puissé-je comprendre comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions: "ces êtres-ci, qui pratiquaient la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, qui méprisaient les êtres nobles, qui avaient des vues erronées, qui entreprenaient des actions sur la base de vues erronées, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer; et ces êtres-ci, qui pratiquaient la bonne conduite corporelle, la bonne conduite verbale, la bonne conduite mentale, qui ne méprisaient pas les êtres nobles, qui avaient des vues correctes, qui entreprenaient des actions sur la base de vues correctes, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque", puissé-je ainsi avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, voir les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou excellents, beaux ou laids, hereux ou malheureux, puissé-je comprendre comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions», il est capable d'obtenir [tout] cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati — ‘āsavānaṃ khayā anāsavaṃ cetovimuttiṃ paññāvimuttiṃ diṭṭheva dhamme sayaṃ abhiññā sacchikatvā upasampajja vihareyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane”ti.

S'il souhaite: «avec la destruction des impuretés mentales, puissé-je entrer et demeurer dans ce monde visible dans la libération de l'esprit sans impureté, dans la libération par discernement, en l'ayant réalisée pour moi-même par connaissance directe», il est capable de l'obtenir lorsqu'il y en a la possibilité.





Bodhi leaf


Traduction proposée par Sekha.

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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.



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