Sammāvācā
— La Parole Correcte —
[ sammā: correct | vācā: parole ]

Une compilation d'extraits de souttas expliquant ce que le Bouddha entendait par 'Parole Correcte'.





La définition (SN 45.8)

Katamā ca, bhikkhave, sammāvācā? Yā kho, bhikkhave, musāvādā veramaṇī, pisuṇāya vācāya veramaṇī, pharusāya vācāya veramaṇī, samphappalāpā veramaṇī. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, sammāvācā.

Et qu'est-ce, bhikkhous, que la parole correcte? S'abstenir des paroles mensongères, s'abstenir des paroles médisantes, s'abstenir des paroles acerbes, s'abstenir des bavardages infructueux. Voici ce qu'on appelle la parole correcte.







Une définition détaillée (AN 10.176)

Kathañca, cunda, catubbidhaṃ vācāya a-soceyyaṃ hoti? Idha, cunda, ekacco musāvādī hoti: sabha·ggato vā parisa·ggato vā ñāti-majjha-gato vā pūga-majjha-gato vā rāja-kula-majjha-gato vā abhinīto sakkhipuṭṭho ‘ehambho purisa, yaṃ jānāsi taṃ vadehī’ti, so a-jānaṃ vā āha ‘jānāmī’ti, jānaṃ vā āha ‘na jānāmī’ti; a-passaṃ vā āha ‘passāmī’ti, passaṃ vā āha ‘na passāmī’ti. Iti atta-hetu vā para-hetu vā āmisa-kiñcikkha-hetu vā sampajāna-musā bhāsitā hoti.

Et comment se rend-on impur verbalement de quatre manières? En cela, Tchounda, un certain individu prononce des paroles mensongères: si, étant convoqué dans une salle de réunion ou devant une assemblée, au milieu de ses proches, au milieu de ses collègues ou devant la famille royale, on lui demande de témoigner: 'Venez, mon cher, dites ce que vous savez', alors ne sachant pas, il dit: 'Je sais', ou bien sachant, il dit: 'Je ne sais pas', ou bien n'ayant pas vu, il dit: 'J'ai vu', ou bien ayant vu, il dit: 'Je n'ai pas vu'. Ainsi, dans son intérêt personnel ou dans celui d'un autre, ou bien pour acquérir un gain mondain dérisoire, il prononce délibérément un mensonge.

Pisuṇavāco hoti: ito sutvā amutra akkhātā imesaṃ bhedāya, amutra vā sutvā imesaṃ akkhātā amūsaṃ bhedāya; iti samaggānaṃ vā bhettā, bhinnānaṃ vā anuppadātā, vagg·ārāmo vagga-rato vagga-nandī vagga-karaṇiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

Il prononce des paroles médisantes: ce qu'il a entendu ici, il le répète là-bas pour diviser ceux-là de ceux-ci, et ce qu'il a entendu là-bas, il le répète ici pour diviser ceux-ci de ceux-là; ainsi, il brise la concorde et promeut la discorde, il se ravit du factionnalisme, il se plaît au factionnalisme, il se réjouit du factionnalisme et prononce des paroles qui engendrent le factionnalisme.

Pharusavāco hoti: yā sā vācā aṇḍakā kakkasā para-kaṭukā par·ābhisajjanī kodha-sāmantā a-samādhi-saṃvattanikā, tathārūpiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

Il prononce des paroles acerbes: il prononce des paroles qui sont inclémentes, âpres, amères pour les autres, insultantes pour les autres, incitant à la colère, menant à la dé·concentration.

Samphappalāpī hoti: akāla-vādī a-bhūta-vādī an-attha-vādī a-dhamma-vādī a-vinaya-vādī, a-nidhāna-vatiṃ vācaṃ bhāsitā hoti akālena an-apadesaṃ a-pariyanta-vatiṃ an-attha-saṃhitaṃ.

Il s'engage dans des bavardages infructueux: il parle au mauvais moment, il dit des choses non factuelles, non bénéfiques, contraires au Dhamma, contraires au Vinaya, il dit des choses inutiles, au mauvais moment, sans raison [définie], sans modération, et il dit des choses non bénéfiques.

Evaṃ kho, cunda, catubbidhaṃ vācāya a-soceyyaṃ hoti.

Voici, Tchounda, comment on se rend impur verbalement de quatre manières.

...

...

Kathañca, cunda, catubbidhaṃ vācāya soceyyaṃ hoti? Idha, cunda, ekacco musāvādaṃ pahāya musāvādā paṭivirato hoti: sabha·ggato vā parisa·ggato vā ñāti-majjha-gato vā pūga-majjha-gato vā rāja-kula-majjha-gato vā abhinīto sakkhipuṭṭho ‘eham-bho purisa, yaṃ jānāsi taṃ vadehī’ti, so a-jānaṃ vā āha ‘na jānāmī’ti, jānaṃ vā āha ‘jānāmī’ti, a-passaṃ vā āha ‘na passāmī’ti, passaṃ vā āha ‘passāmī’ti. Iti atta-hetu vā para-hetu vā āmisa-kiñcikkha-hetu vā na sampajāna-musā bhāsitā hoti.

Et comment se purifie-t-on verbalement de quatre manières? En cela, Tchounda, un certain individu, abandonnant les paroles mensongères, s'abstient des paroles mensongères: si, étant convoqué dans une salle de réunion ou devant une assemblée, au milieu de ses proches, au milieu de ses collègues ou devant la famille royale, on lui demande de témoigner: 'Allez, mon cher, dites ce que vous savez', alors ne sachant pas, il dit: 'Je ne sais pas', ou bien sachant, il dit: 'Je sais', ou bien n'ayant pas vu, il dit: 'Je n'ai pas vu', ou bien ayant vu, il dit: 'J'ai vu'. Ainsi, que ce soit dans son intérêt personnel ou dans celui d'un autre, ou bien pour acquérir un gain mondain dérisoire, il ne prononce pas délibérément de mensonge.

Pisuṇaṃ vācaṃ pahāya, pisuṇāya vācāya paṭivirato hoti: na ito sutvā amutra akkhātā imesaṃ bhedāya, na amutra vā sutvā imesaṃ akkhātā amūsaṃ bhedāya; iti bhinnānaṃ vā sandhātā sahitānaṃ vā anuppadātā samagg·ārāmo samagga-rato samagga-nandī samagga-karaṇiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

Abandonnant les paroles médisantes, il s'abstient des paroles médisantes: ce qu'il a entendu ici, il ne le répète pas là-bas pour diviser ceux-là de ceux-ci, et ce qu'il a entendu là-bas, il ne le répète pas ici pour diviser ceux-ci de ceux-là; ainsi, il réconcilie ceux qui sont dans la discorde et promeut la concorde, il se ravit de la concorde, se plaît à la concorde, se réjouit de la concorde et prononce des paroles qui engendrent la concorde.

Pharusaṃ vācaṃ pahāya, pharusāya vācāya paṭivirato hoti: yā sā vācā nelā kaṇṇa-sukhā pemanīyā hadayaṅgamā porī bahujana-kantā bahujana-manāpā, tathārūpiṃ vācaṃ bhāsitā hoti.

Abandonnant les paroles acerbes, il s'abstient des paroles acerbes: il prononce des paroles qui sont agréables à entendre, aimables, qui touchent le cœur, qui sont polies, désirées par la multitude, agréables pour la multitude.

Samphappalāpaṃ pahāya, samphappalāpā paṭivirato hoti; kāla-vādī bhūta-vādī attha-vādī dhamma-vādī vinaya-vādī; nidhāna-vatiṃ vācaṃ bhāsitā hoti kālena sāpadesaṃ pariyanta-vatiṃ attha-saṃhitaṃ.

Abandonnant les bavardages infructueux, il s'abstient des bavardages infructueux: il parle au bon moment, il dit des choses factuelles, bénéfiques, en accord avec le Dhamma, en accord avec le Vinaya, il dit des choses utiles, au bon moment, pour une raison [définie], avec modération, et il dit des choses bénéfiques.

Evaṃ kho, cunda, catubbidhaṃ vācāya a-soceyyaṃ hoti.

Voici, Tchounda, comment on se purifie verbalement de quatre manières.







Le danger du mensonge (Iti 25)

“ekadhammaṃ atītassa, bhikkhave, purisapuggalassa nāhaṃ tassa kiñci pāpakammaṃ akaraṇīyanti vadāmi. katamaṃ ekadhammaṃ? yathayidaṃ bhikkhave, sampajānamusāvādo”ti.

D'un homme qui transgresse une chose, bhikkhous, je déclare qu'il n'y a aucune mauvaise action qu'il ne ferait pas. Et quelle est cette chose? Ceci: une parole mensongère délibérée.







La parole correcte et les autres composantes de la voie (MN 117)

“tatra, bhikkhave, sammādiṭṭhi pubbaṅgamā hoti. kathañca, bhikkhave, sammādiṭṭhi pubbaṅgamā hoti? micchāvācaṃ ‘micchāvācā’ti pajānāti, sammāvācaṃ ‘sammāvācā’ti pajānāti: sāssa hoti sammādiṭṭhi.

En cela, bhikkhous, la vue correcte est le précurseur. Et commet la vue correcte est-elle le précurseur? Il comprend la parole erronée comme étant la parole erronée, il comprend la parole correcte comme étant la parole correcte: c'est sa vue correcte.

...

...

so micchāvācāya pahānāya vāyamati, sammāvācāya upasampadāya: svāssa hoti sammāvāyāmo. so sato micchāvācaṃ pajahati, sato sammāvācaṃ upasampajja viharati: sāssa hoti sammāsati. itiyime tayo dhammā sammāvācaṃ anuparidhāvanti anuparivattanti, seyyathidaṃ sammādiṭṭhi, sammāvāyāmo, sammāsati.

Il s'efforce pour abandonner la parole erronée et pour entrer dans la parole correcte: c'est son effort correct. Il abandonne la parole erronée en étant présent d'esprit, il entre et demeure dans la parole correcte en étant présent d'esprit: c'est sa présence d'esprit correcte. Ainsi, ces trois qualités s'appliquent à la parole correcte et évoluent autour d'elle: la vue correcte, l'effort correct et la présence d'esprit correcte.







Une parole bien dite (AN 5.198)

“pañcahi, bhikkhave, aṅgehi samannāgatā vācā subhāsitā hoti, no dubbhāsitā, anavajjā ca ananuvajjā ca viññūnaṃ. katamehi pañcahi?

Douée de cinq caractéristiques, bhikkhous, une parole est bien dite, pas mal dite, elle est irréprochable et elle n'est pas critiquable par les sages. Quelles sont ces cinq?

kālena ca bhāsitā hoti,

Elle est dite au bon moment,

saccā ca bhāsitā hoti,

elle est dite en vérité,

saṇhā ca bhāsitā hoti,

elle est dite avec gentillesse,

atthasaṃhitā ca bhāsitā hoti,

elle est dite en rapport à ce qui est bénéfique,

mettacittena ca bhāsitā hoti.

et elle est dite avec un esprit de bienveillance.

imehi kho, bhikkhave, pañcahi aṅgehi samannāgatā vācā subhāsitā hoti, no dubbhāsitā, anavajjā ca ananuvajjā ca viññūnan”ti.

Douée de ces cinq caractéristiques, bhikkhous, une parole est bien dite, pas mal dite, elle est irréprochable et elle n'est pas critiquable par les sages.







Critères pour savoir si cela vaut la peine d'être dit (MN 58)

“evameva kho, rājakumāra, yaṃ tathāgato vācaṃ jānāti abhūtaṃ atacchaṃ anatthasaṃhitaṃ sā ca paresaṃ appiyā amanāpā, na taṃ tathāgato vācaṃ bhāsati.

De la même manière, prince, les paroles que le Tathāgata sait être non-factuelles, fausses, non profitables, et qui de plus sont désagréables et déplaisantes, il ne les prononce pas.

yampi tathāgato vācaṃ jānāti bhūtaṃ tacchaṃ anatthasaṃhitaṃ sā ca paresaṃ appiyā amanāpā, tampi tathāgato vācaṃ na bhāsati.

Les paroles que le Tathāgata sait être factuelles, vraies, mais qui sont non profitables, et qui de plus sont désagréables et déplaisantes, il ne les prononce pas.

yañca kho tathāgato vācaṃ jānāti bhūtaṃ tacchaṃ atthasaṃhitaṃ sā ca paresaṃ appiyā amanāpā, tatra kālaññū tathāgato hoti tassā vācāya veyyākaraṇāya.

Les paroles que le Tathāgata sait être factuelles, vraies, profitables, mais qui sont désagréables et déplaisantes, il connaît le moment opportun pour les exposer.

yaṃ tathāgato vācaṃ jānāti abhūtaṃ atacchaṃ anatthasaṃhitaṃ sā ca paresaṃ piyā manāpā, na taṃ tathāgato vācaṃ bhāsati.

Les paroles que le Tathāgata sait être non-factuelles, fausses, non profitables, mais qui sont agréables et plaisantes, il ne les prononce pas.

yampi tathāgato vācaṃ jānāti bhūtaṃ tacchaṃ anatthasaṃhitaṃ sā ca paresaṃ piyā manāpā tampi tathāgato vācaṃ na bhāsati.

Les paroles que le Tathāgata sait être factuelles et vraies, mais qui sont non profitables, même si elles sont agréables et plaisantes, il ne les prononce pas.

yañca tathāgato vācaṃ jānāti bhūtaṃ tacchaṃ atthasaṃhitaṃ sā ca paresaṃ piyā manāpā, tatra kālaññū tathāgato hoti tassā vācāya veyyākaraṇāya.

Et les paroles que le Tathāgata sait être factuelles, vraies, profitables, et qui de plus sont agréables et plaisantes, il connaît le moment opportun pour les exposer.







Sujets de conversations convenables (AN 10.69)

Na kho panetaṃ, bhikkhave, tumhākaṃ patirūpaṃ kulaputtānaṃ saddhāya agārasmā anagāriyaṃ pabbajitānaṃ, yaṃ tumhe anekavihitaṃ tiracchānakathaṃ anuyuttā vihareyyātha, seyyathidaṃ rājakathaṃ corakathaṃ mahāmattakathaṃ senākathaṃ bhayakathaṃ yuddhakathaṃ annakathaṃ pānakathaṃ vatthakathaṃ sayanakathaṃ mālākathaṃ gandhakathaṃ ñātikathaṃ yānakathaṃ gāmakathaṃ nigamakathaṃ nagarakathaṃ janapadakathaṃ itthikathaṃ sūrakathaṃ visikhākathaṃ kumbhaṭṭhānakathaṃ pubbapetakathaṃ nānattakathaṃ lokakkhāyikaṃ samuddakkhāyikaṃ itibhavābhavakathaṃ iti vāti.

Il n'est pas convenable, bhikkhous, que des enfants de [bonne] famille ayant quitté la vie de foyer pour le sans-foyer par conviction s'adonnent à diverses sortes de 'conversations animales' telles que conversations à propos de rois, à propos de voleurs, à propos de ministres, à propos d'armées, à propos de dangers, à propos de guerres, à propos de nourriture, à propos de boissons, à propos de vêtements, à propos de lits, à propos de guirlandes, à propos de parfums, à propos de proches relations, à propos de véhicules, à propos de villages, à propos de villes, à propos de cités, à propos de pays, à propos de femmes, à propos de héros, à propos de routes, à propos de commérages du puits, conversations à propos des esprits défunts, conversations à propos de diverses distractions, conversations à propos de contes et légendes concernant le monde, de contes et légendes concernant l'océan.

Dasayimāni, bhikkhave, kathāvatthūni. Katamāni dasa? Appicchakathā, santuṭṭhikathā, pavivekakathā, asaṃsaggakathā, vīriyārambhakathā, sīlakathā, samādhikathā, paññākathā, vimuttikathā, vimuttiñāṇadassanakathāti. Imāni kho, bhikkhave, dasa kathāvatthūni.

Il y a, bhikkhous, dix sujets de conversation [convenables]. Quels sont ces dix? Les conversations à propos du peu de désirs, du contentement, de l'isolement, de la non-association [aux autres], de l'activation de l'énergie, de la vertu, de la concentration, du discernement, de la libération, de la connaissance-et-vision de la libération. Voici, bhikkhous, quels sont ces dix sujets de conversation [convenables].







Évitons les joutes verbales (SN 56.9)

Mā, bhikkhave, viggāhikakathaṃ katheyyātha: ‘na tvaṃ imaṃ dhammavinayaṃ ājānāsi, ahaṃ imaṃ dhammavinayaṃ ājānāmi. Kiṃ tvaṃ imaṃ dhammavinayaṃ ājānissasi! Micchāpaṭipanno tvamasi, ahamasmi sammāpaṭipanno. Sahitaṃ me, asahitaṃ te. Purevacanīyaṃ pacchā avaca; pacchāvacanīyaṃ pure avaca. Adhiciṇṇaṃ te viparāvattaṃ. Āropito te vādo, cara vādappamokkhāya. Niggahitosi, nibbeṭhehi vā sace pahosī’ti.

Bhikkhous, ne tenez pas de propos conflictuels [tels que:] 'Vous ne comprenez pas cet Enseignement-et-Discipline. Moi, je comprends cet Enseignement-et-Discipline. Qu'est-ce que vous comprenez à cet Enseignement-et-Discipline? Vous pratiquez de manière erronée. Moi, je pratique de manière correcte. Moi, je suis cohérent, mais vous, vous ne l'êtes pas. Ce qui est à dire d'abord, vous l'avez dit ensuite; ce qui est à dire ensuite, vous l'avez dit d'abord. Vous avez inversé la procédure. Votre doctrine a été réfutée. Allez sauver votre doctrine. Vous avez été défaits, à moins que vous ne soyez capables de vous désembourber.'

Taṃ kissa hetu? Nesā, bhikkhave, kathā atthasaṃhitā nādibrahmacariyakā na nibbidāya na virāgāya na nirodhāya na upasamāya na abhiññāya na sambodhāya na nibbānāya saṃvattati.

Et quelle en est la raison? Parce que ces propos, bhikkhous, ne sont pas profitables, ils ne se rapportent pas aux principes{n} de la vie brahmique, et ils ne mènent pas au désenchantement, au détachement, à la cessation, au calme, à la connaissance directe, à l'éveil complet, à Nibbāna.

Kathentā ca kho tumhe, bhikkhave, ‘idaṃ dukkha’nti katheyyātha, ‘ayaṃ dukkha·samudayo’ti katheyyātha, ‘ayaṃ dukkha·nirodho’ti katheyyātha, ‘ayaṃ dukkha·nirodha·gāminī paṭipadā’ti katheyyātha.

Au contraire, bhikkhous, lorsque vous parlez, vous devriez parler de: 'Voici le mal-être', vous devriez parler de: 'Voici l'origine du mal-être', vous devriez parler de: 'Voici la cessation du mal-être', vous devriez parler de: 'Voici la voie menant à la cessation du mal-être'.

Taṃ kissa hetu? Esā, bhikkhave, kathā atthasaṃhitā esā ādibrahmacariyakā esā nibbidāya virāgāya nirodhāya upasamāya abhiññāya sambodhāya nibbānāya saṃvattati.

Et quelle en est la raison? Parce que ces propos, bhikkhous, sont profitables, ils se rapportent aux principes de la vie brahmique, et ils mènent au désenchantement, au détachement, à la cessation, au calme, à la connaissance directe, à l'éveil complet, à Nibbāna.







Les paroles d'un homme de valeur (AN 4.73)

“catūhi, bhikkhave, dhammehi samannāgato asappuriso veditabbo. katamehi catūhi?

Bhikkhous, on reconnaît celui qui est doué de quatre comportements comme un malappris. Quels sont ces quatre?

idha, bhikkhave, asappuriso yo hoti parassa avaṇṇo taṃ apuṭṭhopi pātu karoti, ko pana vādo puṭṭhassa. puṭṭho kho pana pañhābhinīto ahāpetvā alambitvā paripūraṃ vitthārena parassa avaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, asappuriso ayaṃ bhavanti.

En cela, bhikkhous, un malappris révèle les travers des autres sans même qu'on lui ait demandé, et d'autant plus si on lui demande. Si de plus on lui demande, si on la questionne, elle parle des travers des autres sans rien omettre, sans rien laisser de côté, en étant complète et en détaillant. On peut alors le reconnaître comme un malappris.

“puna caparaṃ, bhikkhave, asappuriso yo hoti parassa vaṇṇo taṃ puṭṭhopi na pātu karoti, ko pana vādo apuṭṭhassa. puṭṭho kho pana pañhābhinīto hāpetvā lambitvā aparipūraṃ avitthārena parassa vaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, asappuriso ayaṃ bhavanti.

De plus, bhikkhous, un malappris ne révèle pas les mérites des autres même si on le lui demande, et d'autant moins si on ne lui demande pas. Mais si on lui demande, si on la questionne, elle parle des mérites des autres avec omissions, en en laissant de côté, sans être complète ni détailler. On peut alors le reconnaître comme un malappris.

“puna caparaṃ, bhikkhave, asappuriso yo hoti attano avaṇṇo taṃ puṭṭhopi na pātu karoti, ko pana vādo apuṭṭhassa. puṭṭho kho pana pañhābhinīto hāpetvā lambitvā aparipūraṃ avitthārena attano avaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, asappuriso ayaṃ bhavanti.

De plus, bhikkhous, un malappris ne révèle pas ses propres travers même si on le lui demande, et d'autant moins si on ne lui demande pas. Mais si on lui demande, si on la questionne, elle parle de ses propres travers avec omissions, en en laissant de côté, sans être complète ni détailler. On peut alors le reconnaître comme un malappris.

“puna caparaṃ, bhikkhave, asappuriso yo hoti attano vaṇṇo taṃ apuṭṭhopi pātu karoti, ko pana vādo puṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto ahāpetvā alambitvā paripūraṃ vitthārena attano vaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, asappuriso ayaṃ bhavanti.

De plus, bhikkhous, un malappris révèle ses propres mérites sans même qu'on lui ait demandé, et d'autant plus si on lui demande. Si de plus on lui demande, si on la questionne, elle parle de ses propres mérites sans rien omettre, sans rien laisser de côté, en étant complète et en détaillant. On peut alors le reconnaître comme un malappris.

imehi kho, bhikkhave, catūhi dhammehi samannāgato asappuriso veditabbo.

Voici, bhikkhous, quels sont les quatre comportements douée desquels on reconnaît un malappris.

“catūhi, bhikkhave, dhammehi samannāgato sappuriso veditabbo. katamehi catūhi?

Bhikkhous, on reconnaît celui qui est doué de quatre comportements comme un homme de valeur. Quels sont ces quatre?

idha, bhikkhave, sappuriso yo hoti parassa avaṇṇo taṃ puṭṭhopi na pātu karoti, ko pana vādo apuṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto hāpetvā lambitvā aparipūraṃ avitthārena parassa avaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, sappuriso ayaṃ bhavanti.

En cela, bhikkhous, un homme de valeur ne révèle pas les travers des autres même si on lui demande, et d'autant moins si on ne lui demande pas. Mais si on lui demande, si on la questionne, elle parle des travers des autres avec omissions, en en laissant de côté, sans être complète ni détailler. On peut alors le reconnaître comme un homme de valeur.

“puna caparaṃ, bhikkhave, sappuriso yo hoti parassa vaṇṇo taṃ apuṭṭhopi pātu karoti, ko pana vādo puṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto ahāpetvā alambitvā paripūraṃ vitthārena parassa vaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, sappuriso ayaṃ bhavanti.

De plus, bhikkhous, un homme de valeur révèle les mérites des autres même si on ne lui demande pas, et d'autant plus si on lui demande. Si de plus on lui demande, si on la questionne, elle parle des mérites des autres sans rien omettre, sans rien laisser de côté, en étant complète et en détaillant. On peut alors le reconnaître comme un homme de valeur.

“puna caparaṃ, bhikkhave, sappuriso yo hoti attano avaṇṇo taṃ apuṭṭhopi pātu karoti, ko pana vādo puṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto ahāpetvā alambitvā paripūraṃ vitthārena attano avaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, sappuriso ayaṃ bhavanti.

De plus, bhikkhous, un homme de valeur révèle ses propres travers même si on ne lui demande pas, et d'autant plus si on lui demande. Si de plus on lui demande, si on la questionne, elle parle de ses propres travers sans rien omettre, sans rien laisser de côté, en étant complète et en détaillant. On peut alors le reconnaître comme un homme de valeur.

“puna caparaṃ, bhikkhave, sappuriso yo hoti attano vaṇṇo taṃ puṭṭhopi na pātu karoti, ko pana vādo apuṭṭhassa! puṭṭho kho pana pañhābhinīto hāpetvā lambitvā aparipūraṃ avitthārena attano vaṇṇaṃ bhāsitā hoti. veditabbametaṃ, bhikkhave, sappuriso ayaṃ bhavanti.

De plus, bhikkhous, un homme de valeur ne révèle pas ses propres mérites même si on lui demande, et d'autant moins si on ne lui demande pas. Mais si on lui demande, si on la questionne, elle parle de ses propres mérites avec omissions, en en laissant de côté, sans être complète ni détailler. On peut alors le reconnaître comme un homme de valeur.

imehi kho, bhikkhave, catūhi dhammehi samannāgato sappuriso veditabbo.

Bhikkhous, on reconnaît celui qui est doué de ces quatre comportements comme un homme de valeur.







Examen des conséquences (MN 61)

“yadeva tvaṃ, rāhula, vācāya kammaṃ kattukāmo ahosi, tadeva te vacīkammaṃ paccavekkhitabbaṃ: ‘yaṃ nu kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ kattukāmo idaṃ me vacīkammaṃ attabyābādhāyapi saṃvatteyya, parabyābādhāyapi saṃvatteyya, ubhayabyābādhāyapi saṃvatteyya, akusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ dukkhudrayaṃ dukkhavipākan’ti?

Rāhula, lorsque tu désires réaliser une action par la parole, tu devrais réfléchir à cette action verbale: 'Cette action par la parole que je désire réaliser, est-ce que cette action verbale mènerait à ma propre déconvenue, est-ce qu'elle mènerait à la déconvenue d'un autre, est-ce qu'elle mènerait à la déconvenue des deux, est-ce que cette action verbale serait désavantageuse, est-ce qu'elle serait source de mal-être, ayant le mal-être pour résultat?'

sace tvaṃ, rāhula, paccavekkhamāno evaṃ jāneyyāsi: ‘yaṃ kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ kattukāmo idaṃ me vacīkammaṃ attabyābādhāyapi saṃvatteyya, parabyābādhāyapi saṃvatteyya, ubhayabyābādhāyapi saṃvatteyya, akusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ dukkhudrayaṃ dukkhavipākan’ti, evarūpaṃ te, rāhula, vācāya kammaṃ sasakkaṃ na karaṇīyaṃ.

Si, Rāhula, en réfléchissant tu comprends: 'Cette action par la parole que je désire réaliser, cette action verbale mènerait à ma propre déconvenue, elle mènerait à la déconvenue d'un autre, elle mènerait à la déconvenue des deux, cette action verbale serait désavantageuse, elle serait source de mal-être, ayant le mal-être pour résultat' alors certainement, Rāhula, tu ne devrais pas réaliser cette action par la parole.

sace pana tvaṃ, rāhula, paccavekkhamāno evaṃ jāneyyāsi:‘yaṃ kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ kattukāmo idaṃ me vacīkammaṃ nevattabyābādhāyapi saṃvatteyya, na parabyābādhāyapi saṃvatteyya, kusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ sukhudrayaṃ sukhavipākan’ti, evarūpaṃ te, rāhula, vācāya kammaṃ karaṇīyaṃ.

Mais si, Rāhula, en réfléchissant tu comprends: 'Cette action par la parole que je désire réaliser, cette action verbale ne mènerait ni à ma propre déconvenue, ni à la déconvenue d'un autre, ni à la déconvenue des deux, cette action verbale serait avantageuse, elle serait source de bien-être, ayant le bien-être pour résultat' alors, Rāhula, tu peux réaliser cette action par la parole.

“karontenapi, rāhula, vācāya kammaṃ tadeva te vacīkammaṃ paccavekkhitabbaṃ: ‘yaṃ nu kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ karomi idaṃ me vacīkammaṃ attabyābādhāyapi saṃvattati, parabyābādhāyapi saṃvattati, ubhayabyābādhāyapi saṃvattati, akusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ dukkhudrayaṃ dukkhavipākan’ti?

Rāhula, lorsque tu es en train de réaliser une action par la parole, tu devrais réfléchir à cette action verbale: 'Cette action par la parole que je suis en train de réaliser, est-ce que cette action verbale mène à ma propre déconvenue, est-ce qu'elle mène à la déconvenue d'un autre, est-ce qu'elle mène à la déconvenue des deux, est-ce que cette action verbale est désavantageuse, est-ce qu'elle est source de mal-être, ayant le mal-être pour résultat?'

sace pana tvaṃ, rāhula, paccavekkhamāno evaṃ jāneyyāsi: ‘yaṃ kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ karomi idaṃ me vacīkammaṃ attabyābādhāyapi saṃvattati, parabyābādhāyapi saṃvattati, ubhayabyābādhāyapi saṃvattati, akusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ dukkhudrayaṃ dukkhavipākan’ti, paṭisaṃhareyyāsi tvaṃ, rāhula, evarūpaṃ vacīkammaṃ.

Si, Rāhula, en réfléchissant tu comprends: 'Cette action par la parole que je suis en train de réaliser, cette action verbale mène à ma propre déconvenue, elle mène à la déconvenue d'un autre, elle mène à la déconvenue des deux, cette action verbale est désavantageuse, elle est source de mal-être, ayant le mal-être pour résultat' alors, Rāhula, tu devrais te soustraire de cette action par la parole.

sace pana tvaṃ, rāhula, paccavekkhamāno evaṃ jāneyyāsi: ‘yaṃ kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ karomi idaṃ me vacīkammaṃ nevattabyābādhāyapi saṃvattati, na parabyābādhāyapi saṃvattati, na ubhayabyābādhāyapi saṃvattati, kusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ sukhudrayaṃ sukhavipākan’ti, anupadajjeyyāsi, tvaṃ rāhula, evarūpaṃ vacīkammaṃ.

Mais si, Rāhula, en réfléchissant tu comprends: 'Cette action par la parole que je suis en train de réaliser, cette action verbale ne mène ni à ma propre déconvenue, ni à la déconvenue d'un autre, ni à la déconvenue des deux, cette action verbale est avantageuse, elle est source de bien-être, ayant le bien-être pour résultat' alors, Rāhula, tu peux continuer cette action par la parole.

“katvāpi te, rāhula, vācāya kammaṃ tadeva te vacīkammaṃ paccavekkhitabbaṃ: ‘yaṃ nu kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ akāsiṃ idaṃ me vacīkammaṃ attabyābādhāyapi saṃvatti, parabyābādhāyapi saṃvatti, ubhayabyābādhāyapi saṃvatti, akusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ dukkhudrayaṃ dukkhavipākan’ti?

Rāhula, lorsque tu as réalisé une action par la parole, tu devrais réfléchir à cette action verbale: 'Cette action par la parole que j'ai réalisée, est-ce que cette action verbale a mené à ma propre déconvenue, est-ce qu'elle a mené à la déconvenue d'un autre, est-ce qu'elle a mené à la déconvenue des deux, est-ce que cette action verbale était désavantageuse, est-ce qu'elle était source de mal-être, ayant le mal-être pour résultat?'

sace kho tvaṃ, rāhula, paccavekkhamāno evaṃ jāneyyāsi: ‘yaṃ kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ akāsiṃ idaṃ me vacīkammaṃ attabyābādhāyapi saṃvatti, parabyābādhāyapi saṃvatti, ubhayabyābādhāyapi saṃvatti, akusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ dukkhudrayaṃ dukkhavipākan’ti, evarūpaṃ te, rāhula, vacīkammaṃ satthari vā viññūsu vā sabrahmacārīsu desetabbaṃ, vivaritabbaṃ, uttānīkattabbaṃ; desetvā vivaritvā uttānīkatvā āyatiṃ saṃvaraṃ āpajjitabbaṃ.

Si, Rāhula, en réfléchissant tu comprends: 'Cette action par la parole que j'ai réalisée, cette action verbale a mené à ma propre déconvenue, elle a mené à la déconvenue d'un autre, elle a mené à la déconvenue des deux, cette action verbale était désavantageuse, elle était source de mal-être, ayant le mal-être pour résultat' alors, Rāhula, tu devrais confesser, révéler et déclarer cette action par la parole à un enseignant, à un sage, ou à un compagnon dans la vie brahmique. L'ayant confessée, révélée et déclarée, tu devrais entreprendre la restreinte dans le futur.

sace pana tvaṃ, rāhula, paccavekkhamāno evaṃ jāneyyāsi: ‘yaṃ kho ahaṃ idaṃ vācāya kammaṃ akāsiṃ idaṃ me vacīkammaṃ nevattabyābādhāyapi saṃvatti, na parabyābādhāyapi saṃvatti, na ubhayabyābādhāyapi saṃvatti, kusalaṃ idaṃ vacīkammaṃ sukhudrayaṃ sukhavipākan’ti, teneva tvaṃ, rāhula, pītipāmojjena vihareyyāsi ahorattānusikkhī kusalesu dhammesu.

Mais si, Rāhula, en réfléchissant tu comprends: 'Cette action par la parole que j'ai réalisée, cette action verbale n'a mené ni à ma propre déconvenue, ni à la déconvenue d'un autre, ni a la déconvenue des deux, cette action verbale était avantageuse, elle était source de bien-être, ayant le bien-être pour résultat' alors, Rāhula, tu devrais rester avec cette exaltation et cette joie sereine à t'entraîner jour et nuit dans les états mentaux avantageux.





Bodhi leaf


Traductions proposées par Rémy.

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