MN 25
Nivāpa Sutta
— La nourriture —

Le Bouddha explique le danger que représente la nourriture et que la meilleure manière de se comporter à son égard est d'adopter la voie du milieu, ce qu'il fait en rejetant le laisser-aller, en soulignant le danger de l'ascétisme dur, ainsi que la nécessité de la pratique des jhānas. Il fait ensuite une série de déclarations intéressantes à propos de Māra et des jhānas.




Pāḷi



Evaṃ me sutaṃ

Français



Ainsi ai-je entendu:

Ekaṃ samayaṃ bhagavā sāvatthiyaṃ viharati jetavane anāthapiṇḍikassa ārāme. Tatra kho bhagavā bhikkhū āmantesi:

Un jour, le Fortuné séjournait près de Savatthi, dans le bois de Jéta, le parc d'Anāthapiṇḍika. Là, le Bhagavā s'adressa aux mendiants:

— Bhikkhavo' ti.

— Bhadante' ti te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. Bhagavā etadavoca:

Mendiants!

— Bhadante, répondirent les mendiants au Bhagavā. Le Bhagavā dit:

Na, bhikkhave, nevāpiko nivāpaṃ nivapati migajātānaṃ: ‘imaṃ me nivāpaṃ nivuttaṃ migajātā paribhuñjantā dīghāyukā vaṇṇavanto ciraṃ dīghamaddhānaṃ yāpentū’ti. Evañca kho, bhikkhave, nevāpiko nivāpaṃ nivapati migajātānaṃ: ‘imaṃ me nivāpaṃ nivuttaṃ migajātā anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjissanti; anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjissanti; mattā samānā pamādaṃ āpajjissanti; pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā bhavissanti imasmiṃ nivāpe’ti.

Mendiants, celui qui nourrit les cerfs ne dispose pas la nourriture en pensant: 'Grâce à cette nourriture que je mets en place, que les cerfs se régalent, qu'ils vivent longtemps, qu'ils soient beaux et qu'ils se sustentent pendant longtemps.' Celui qui nourrit les cerfs, mendiants, dispose plutôt la nourriture en pensant: 'Grâce à cette nourriture que je mets en place, les cerfs mangeront le repas en se laissant aller et seront alléchés; en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils deviendront excités; une fois excités, ils tomberont également dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, je ferai d'eux ce qui me plaît, grâce à cette nourriture.'

Tatra, bhikkhave, paṭhamā migajātā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu; mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu; pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te, bhikkhave, paṭhamā migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

Les cerfs d'un premier groupe, mendiants, à cause de cette nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs, mangèrent le repas en se laissant aller et furent alléchés, et ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils devinrent excités; une fois excités, ils tombèrent également dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs fit d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Voici comment, mendiants, les cerfs du premier groupe ne furent pas délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Tatra, bhikkhave, dutiyā migajātā evaṃ samacintesuṃ:

Alors les cerfs du second groupe, mendiants, se dirent:

‘ye kho te paṭhamā migajātā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te paṭhamā migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

Les cerfs du premier groupe, à cause de cette nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs, ont mangé le repas en se laissant aller et ont été alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qu'il voulait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du premier groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Yaṃnūna mayaṃ sabbaso nivāpabhojanā paṭivirameyyāma, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmā’ti.

Abstenons-nous de tout repas de nourriture et, nous abstenant de ce plaisir dangereux, rendons-nous dans la forêt et demeurons-y.'

Te sabbaso nivāpabhojanā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihariṃsu. Tesaṃ gimhānaṃ pacchime māse, tiṇodakasaṅkhaye, adhimattakasimānaṃ patto kāyo hoti. Tesaṃ adhimattakasimānaṃ pattakāyānaṃ balavīriyaṃ parihāyi. Balavīriye parihīne tameva nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa paccāgamiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te, bhikkhave, dutiyāpi migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

Alors ils s'abstinrent de tout repas de nourriture et, s'abstenant de ce plaisir dangereux, ils se rendirent dans la forêt et y demeurèrent. Mais durant le dernier mois de la saison chaude, lorsque l'herbe et l'eau s'étaient raréfiées, leur corps devint extrêmement émacié. Avec cette extrême émaciation de leur corps, ils perdirent leur force et leur énergie. Ayant perdu leur force et leur énergie, ils retournèrent à la nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs. Ils mangèrent le repas en se laissant aller et furent alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils devinrent excités; une fois excités, ils tombèrent également dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs fit d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Voici comment, mendiants, les cerfs du second groupe ne furent pas délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Tatra, bhikkhave, tatiyā migajātā evaṃ samacintesuṃ:

Alors, mendiants, les cerfs du troisième groupe se dirent:

‘ye kho te paṭhamā migajātā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te paṭhamā migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

'Les cerfs du premier groupe, à cause de cette nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs, ont mangé le repas en se laissant aller et ont été alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du premier groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Yepi te dutiyā migajātā evaṃ samacintesuṃ: ‘ye kho te paṭhamā migajātā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te paṭhamā migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā. Yaṃnūna mayaṃ sabbaso nivāpabhojanā paṭivirameyyāma, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmā’ti. Te sabbaso nivāpabhojanā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihariṃsu. Tesaṃ gimhānaṃ pacchime māse tiṇodakasaṅkhaye adhimattakasimānaṃ patto kāyo hoti. Tesaṃ adhimattakasimānaṃ pattakāyānaṃ balavīriyaṃ parihāyi. Balavīriye parihīne tameva nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa paccāgamiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te dutiyāpi migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

De plus, les cerfs du second groupe se sont dits: "Les cerfs du premier groupe, à cause de cette nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs, ont mangé le repas en se laissant aller et ont été alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du premier groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs. Abstenons-nous de tout repas de nourriture et, nous abstenant de ce plaisir dangereux, rendons-nous dans la forêt et demeurons-y." Alors ils se sont abstenus de tout repas de nourriture et, s'abstenant de ce plaisir dangereux, ils se sont rendus dans la forêt et y ont demeuré. Mais durant le dernier mois de la saison chaude, lorsque l'herbe et l'eau se sont raréfiées, leur corps est devenu extrêmement émacié. Avec cette extrême émaciation de leur corps, ils ont perdu leur force et leur énergie. Ayant perdu leur force et leur énergie, ils sont retournés à la nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs. Ils ont mangé le repas en se laissant aller et étaient alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du second groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Yaṃnūna mayaṃ amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa upanissāya āsayaṃ kappeyyāma. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjissāma; ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjissāma; amattā samānā na pamādaṃ āpajjissāma; appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā bhavissāma nevāpikassa amusmiṃ nivāpe’ti.

Installons-nous près du fourrage mis en place par celui qui nourrit les cerfs. Une fois installés là, nous mangerons le repas de nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs sans nous laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans nous laisser aller ni être alléchés, nous ne deviendrons pas excités; ne devenant pas excités, nous ne tomberons pas dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs ne fera pas de nous ce qui lui plaît, à cause de cette nourriture.'

Te amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa upanissāya āsayaṃ kappayiṃsu. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjiṃsu, amattā samānā na pamādaṃ āpajjiṃsu, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe.

Ils s'installèrent donc près de la nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs. Une fois installés là, ils mangèrent le repas de nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs sans se laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans se laisser aller ni être alléchés, ils ne devinrent pas excités; ne devenant pas excités, ils ne tombèrent pas dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs ne fit pas d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture.

Tatra, bhikkhave, nevāpikassa ca nevāpikaparisāya ca etadahosi: ‘saṭhāssunāmime tatiyā migajātā ketabino, iddhimantāssunāmime tatiyā migajātā parajanā: imañca nāma nivāpaṃ nivuttaṃ paribhuñjanti, na ca nesaṃ jānāma āgatiṃ vā gatiṃ vā. Yaṃnūna mayaṃ imaṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mahatīhi daṇḍavākarāhi samantā sappadesaṃ anuparivāreyyāma, appeva nāma tatiyānaṃ migajātānaṃ āsayaṃ passeyyāma, yattha te gāhaṃ gaccheyyu’nti. Te amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mahatīhi daṇḍavākarāhi samantā sappadesaṃ anuparivāresuṃ. Addasaṃsu kho, bhikkhave, nevāpiko ca nevāpikaparisā ca tatiyānaṃ migajātānaṃ āsayaṃ, yattha te gāhaṃ agamaṃsu. Evañhi te, bhikkhave, tatiyāpi migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

Alors, mendiants, celui qui nourrit les cerfs, ainsi que ses compagnons, pensèrent: 'Les cerfs du troisième groupe sont malins et astucieux comme des magiciens et des sorciers: ils mangent la nourriture mise en place sans que nous soyons au courant de leurs allées et venues. Entourons de tous les côtés la nourriture mise en place avec des bâtons et des filets, ainsi nous verrons peut-être le repère des cerfs du troisième groupe, nous comprendrons où ils se rendent.' Ils entourèrent donc de tous les côtés la nourriture mise en place avec des bâtons et des filets, et ainsi celui qui nourrit les cerfs, ainsi que ses compagnons, virent le repère des cerfs du troisième groupe, ils comprirent où ils se rendaient. Voici comment, mendiants, les cerfs du troisième groupe ne furent pas délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Tatra, bhikkhave, catutthā migajātā evaṃ samacintesuṃ:

Alors, mendiants, les cerfs du quatrième groupe se dirent:

‘ye kho te paṭhamā migajātā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te paṭhamā migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

'Les cerfs du premier groupe, à cause de cette nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs, ont mangé le repas en se laissant aller et ont été alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du premier groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Yepi te dutiyā migajātā evaṃ samacintesuṃ: ‘ye kho te paṭhamā migajātā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te paṭhamā migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā. Yaṃnūna mayaṃ sabbaso nivāpabhojanā paṭivirameyyāma, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmā’ti. Te sabbaso nivāpabhojanā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihariṃsu. Tesaṃ gimhānaṃ pacchime māse tiṇodakasaṅkhaye adhimattakasimānaṃ patto kāyo hoti. Tesaṃ adhimattakasimānaṃ pattakāyānaṃ balavīriyaṃ parihāyi. Balavīriye parihīne tameva nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa paccāgamiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te dutiyāpi migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

De plus, les cerfs du second groupe se sont dits: "Les cerfs du premier groupe, à cause de cette nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs, ont mangé le repas en se laissant aller et ont été alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du premier groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs. Abstenons-nous de tout repas de nourriture et, nous abstenant de ce plaisir dangereux, rendons-nous dans la forêt et demeurons-y." Alors ils se sont abstenus de tout repas de nourriture et, s'abstenant de ce plaisir dangereux, ils se sont rendus dans la forêt et y ont demeuré. Mais durant le dernier mois de la saison chaude, lorsque l'herbe et l'eau se sont raréfiées, leur corps est devenu extrêmement émacié. Avec cette extrême émaciation de leur corps, ils ont perdu leur force et leur énergie. Ayant perdu leur force et leur énergie, ils sont retournés à la nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs. Ils ont mangé le repas en se laissant aller et étaient alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du second groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Yepi te tatiyā migajātā evaṃ samacintesuṃ:‘ye kho te paṭhamā migajātā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te paṭhamā migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā. Yepi te dutiyā migajātā evaṃ samacintesuṃ: ‘ye kho te paṭhamā migajātā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te paṭhamā migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā. Yaṃnūna mayaṃ sabbaso nivāpabhojanā paṭivirameyyāma, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmā’ti. Te sabbaso nivāpabhojanā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihariṃsu. Tesaṃ gimhānaṃ pacchime māse tiṇodakasaṅkhaye adhimattakasimānaṃ patto kāyo hoti. Tesaṃ adhimattakasimānaṃ pattakāyānaṃ balavīriyaṃ parihāyi. Balavīriye parihīne tameva nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa paccāgamiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Evañhi te dutiyāpi migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā. Yaṃnūna mayaṃ amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa upanissāya āsayaṃ kappeyyāma. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjissāma; ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjissāma; amattā samānā na pamādaṃ āpajjissāma; appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā bhavissāma nevāpikassa amusmiṃ nivāpe’ti. Te amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa upanissāya āsayaṃ kappayiṃsu. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjiṃsu, amattā samānā na pamādaṃ āpajjiṃsu, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe. Tatra, bhikkhave, nevāpikassa ca nevāpikaparisāya ca etadahosi: ‘saṭhāssunāmime tatiyā migajātā ketabino, iddhimantāssunāmime tatiyā migajātā parajanā: imañca nāma nivāpaṃ nivuttaṃ paribhuñjanti, na ca nesaṃ jānāma āgatiṃ vā gatiṃ vā. Yaṃnūna mayaṃ imaṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mahatīhi daṇḍavākarāhi samantā sappadesaṃ anuparivāreyyāma, appeva nāma tatiyānaṃ migajātānaṃ āsayaṃ passeyyāma, yattha te gāhaṃ gaccheyyu’nti. Te amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mahatīhi daṇḍavākarāhi samantā sappadesaṃ anuparivāresuṃ. Addasaṃsu kho, bhikkhave, nevāpiko ca nevāpikaparisā ca tatiyānaṃ migajātānaṃ āsayaṃ, yattha te gāhaṃ agamaṃsu. Evañhi te, bhikkhave, tatiyāpi migajātā na parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

De plus, les cerfs du troisième groupe se sont dits: "Les cerfs du premier groupe, à cause de cette nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs, ont mangé le repas en se laissant aller et ont été alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du premier groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs. De plus, les cerfs du second groupe se sont dits: "'Les cerfs du premier groupe, à cause de cette nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs, ont mangé le repas en se laissant aller et ont été alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du premier groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs. Abstenons-nous de tout repas de nourriture et, nous abstenant de ce plaisir dangereux, rendons-nous dans la forêt et demeurons-y.'" Alors ils se sont abstenus de tout repas de nourriture et, s'abstenant de ce plaisir dangereux, ils se sont rendus dans la forêt et y ont demeuré. Mais durant le dernier mois de la saison chaude, lorsque l'herbe et l'eau se sont raréfiées, leur corps est devenu extrêmement émacié. Avec cette extrême émaciation de leur corps, ils ont perdu leur force et leur énergie. Ayant perdu leur force et leur énergie, ils sont retournés à la nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs. Ils ont mangé le repas en se laissant aller et étaient alléchés, et en ayant mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; une fois excités, ils sont également tombés dans la négligence; une fois tombés dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Ainsi, les cerfs du second groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs. Installons-nous près du fourrage mis en place par celui qui nourrit les cerfs. Une fois installés là, nous mangerons le repas de nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs sans nous laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans nous laisser aller ni être alléchés, nous ne deviendrons pas excités; ne devenant pas excités, nous ne tomberons pas dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs ne fera pas de nous ce qui lui plaît, à cause de cette nourriture." Ils se sont donc installés près du fourrage mis en place par celui qui nourrit les cerfs. Une fois installés là, ils ont mangé le repas de nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs sans se laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans se laisser aller ni être alléchés, ils ne sont pas devenus excités; ne devenant pas excités, ils ne sont pas tombés dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs n'a pas fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture. Alors celui qui nourrit les cerfs, ainsi que ses compagnons, ont pensé: "'Les cerfs du troisième groupe sont malins et astucieux comme des magiciens et des sorciers: ils mangent la nourriture mise en place sans que nous soyons au courant de leurs allées et venues. Entourons de tous les côtés la nourriture mise en place avec des bâtons et des filets, ainsi nous verrons peut-être le repère des cerfs du troisième groupe, nous comprendrons où ils se rendent.'" Ils ont donc entouré de tous les côtés la nourriture mise en place avec des bâtons et des filets, et ainsi, celui qui nourrit les cerfs, ainsi que ses compagnons, ont vu le repère des cerfs du troisième groupe, ils ont compris où ils se rendaient. Ainsi, les cerfs du troisième groupe n'ont pas été délivrés de la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Yaṃnūna mayaṃ yattha agati nevāpikassa ca nevāpikaparisāya ca tatrāsayaṃ kappeyyāma, tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjissāma, ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjissāma, amattā samānā na pamādaṃ āpajjissāma, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā bhavissāma nevāpikassa amusmiṃ nivāpe’ti. Te yattha agati nevāpikassa ca nevāpikaparisāya ca tatrāsayaṃ kappayiṃsu. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ nevāpikassa ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjiṃsu, amattā samānā na pamādaṃ āpajjiṃsu, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ nevāpikassa amusmiṃ nivāpe.

Installons-nous là où celui qui nourrit les cerfs ainsi que ses compagnons ne peuvent aller, et une fois installés là, nous mangerons le repas de nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs sans nous laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans nous laisser aller ni être alléchés, nous ne deviendrons pas excités; ne devenant pas excités, nous ne tomberons pas dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs ne fera pas de nous ce qui lui plaît, à cause de cette nourriture.' Alors ils s'installèrent là où celui qui nourrit les cerfs ainsi que ses compagnons ne pouvaient aller, et une fois installés là, ils mangèrent le repas de nourriture mise en place par celui qui nourrit les cerfs sans se laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans se laisser aller ni être alléchés, ils ne devinrent pas excités; ne devenant pas excités, ils ne tombèrent pas dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, celui qui nourrit les cerfs ne fit pas d'eux ce qui lui plaisait, à cause de cette nourriture.

Tatra, bhikkhave, nevāpikassa ca nevāpikaparisāya ca etadahosi: ‘saṭhāssunāmime catutthā migajātā ketabino, iddhimantāssunāmime catutthā migajātā parajanā. Imañca nāma nivāpaṃ nivuttaṃ paribhuñjanti, na ca nesaṃ jānāma āgatiṃ vā gatiṃ vā. Yaṃnūna mayaṃ imaṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mahatīhi daṇḍavākarāhi samantā sappadesaṃ anuparivāreyyāma, appeva nāma catutthānaṃ migajātānaṃ āsayaṃ passeyyāma yattha te gāhaṃ gaccheyyu’nti. Te amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mahatīhi daṇḍavākarāhi samantā sappadesaṃ anuparivāresuṃ. Neva kho, bhikkhave, addasaṃsu nevāpiko ca nevāpikaparisā ca catutthānaṃ migajātānaṃ āsayaṃ, yattha te gāhaṃ gaccheyyuṃ.

Alors, mendiants, celui qui nourrit les cerfs, ainsi que ses compagnons, pensèrent: 'Les cerfs du quatrième groupe sont malins et astucieux comme des magiciens et des sorciers: ils mangent la nourriture mise en place sans que nous soyons au courant de leurs allées et venues. Entourons de tous les côtés la nourriture mise en place avec des bâtons et des filets, ainsi nous verrons peut-être le repère des cerfs du quatrième groupe, nous comprendrons où ils se rendent.' Ils entourèrent donc de tous les côtés la nourriture mise en place avec des bâtons et des filets, mais celui qui nourrit les cerfs, ainsi que ses compagnons, ne virent pas le repère des cerfs du quatrième groupe, ils ne comprirent pas où ils se rendaient.

Tatra, bhikkhave, nevāpikassa ca nevāpikaparisāya ca etadahosi: ‘sace kho mayaṃ catutthe migajāte ghaṭṭessāma, te ghaṭṭitā aññe ghaṭṭissanti, tepi ghaṭṭitā aññe ghaṭṭissanti. Evaṃ imaṃ nivāpaṃ nivuttaṃ sabbaso migajātā parimuñcissanti. Yaṃnūna mayaṃ catutthe migajāte ajjhupekkheyyāmā’ti. Ajjhupekkhiṃsu kho, bhikkhave, nevāpiko ca nevāpikaparisā ca catutthe migajāte. Evañhi te, bhikkhave, catutthā migajātā parimucciṃsu nevāpikassa iddhānubhāvā.

Alors, mendiants, celui qui nourrit les cerfs, ainsi que ses compagnons, pensèrent: 'Si nous attaquons les cerfs du quatrième groupe, étant alertés, ils alerteront les autres, c'est cela, étant alertés, ils alerteront les autres, et ainsi tous les cerfs abandonneront la nourriture mise en place. Contentons-nous d'observer sans réagir les cerfs du quatrième groupe.' Alors, mendiants, celui qui nourrit les cerfs, ainsi que ses compagnons, se contentèrent d'observer sans réagir les cerfs du quatrième groupe. Voici, mendiants, comment les cerfs du quatrième groupe échappèrent à la toute puissance de celui qui nourrit les cerfs.

Upamā kho me ayaṃ, bhikkhave, katā atthassa viññāpanāya. Ayaṃ cevettha attho: nivāpoti kho, bhikkhave, pañcannetaṃ kāmaguṇānaṃ adhivacanaṃ. Nevāpikoti kho, bhikkhave, mārassetaṃ pāpimato adhivacanaṃ. Nevāpikaparisāti kho, bhikkhave, māraparisāyetaṃ adhivacanaṃ. Migajātāti kho, bhikkhave, samaṇabrāhmaṇānametaṃ adhivacanaṃ.

J'ai fait cette allégorie, mendiants, pour transmettre une signification. Voici quelle est cette signification: la nourriture, mendiants, est une métaphore pour les cinq agréments de la sensualité. Celui qui nourrit les cerfs, mendiants, est une métaphore pour Māra le Malfaisant. Les compagnons de celui qui nourrit les cerfs, mendiants, sont une métaphore pour les compagnons de Māra. Les cerfs, mendiants, sont une métaphore pour les renonçants & brahmanes.

Tatra, bhikkhave, paṭhamā samaṇabrāhmaṇā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu; mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu; pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te, bhikkhave, paṭhamā samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Seyyathāpi te, bhikkhave, paṭhamā migajātā tathūpame ahaṃ ime paṭhame samaṇabrāhmaṇe vadāmi.

À cet égard, mendiants, le premier groupe de renonçants & brahmanes a mangé le repas de nourriture et les choses matérielles du monde mis en place par Māra en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. En mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; étant devenus excités, ils sont tombés également dans la négligence; étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Voici comment, mendiants, le premier groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra. Je déclare, mendiants, que ce premier groupe de renonçants et de brahmanes est comparable au premier groupe de cerfs de l'allégorie.

Tatra, bhikkhave, dutiyā samaṇabrāhmaṇā evaṃ samacintesuṃ:

Alors, mendiants, le second groupe de renonçants & brahmanes s'est dit:

‘ye kho te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā.

'Le premier groupe de renonçants & brahmanes a mangé le repas de nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. En mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; étant devenus excités, ils sont tombés également dans la négligence; étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le premier groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra.

Yaṃnūna mayaṃ sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭivirameyyāma, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmā’ti. Te sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmāti. Te sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihariṃsu. Te tattha sākabhakkhāpi ahesuṃ, sāmākabhakkhāpi ahesuṃ, nīvārabhakkhāpi ahesuṃ, daddulabhakkhāpi ahesuṃ, haṭabhakkhāpi ahesuṃ, kaṇabhakkhāpi ahesuṃ, ācāmabhakkhāpi ahesuṃ, piññākabhakkhāpi ahesuṃ, tiṇabhakkhāpi ahesuṃ, gomayabhakkhāpi ahesuṃ, vanamūlaphalāhārā yāpesuṃ pavattaphalabhojī.

Abstenons-nous de tout repas de nourriture et de choses matérielles du monde et, nous abstenant de ce plaisir dangereux, rendons-nous dans la forêt et demeurons-y.' Alors ils se sont abstenus de tout repas de nourriture et de choses matérielles du monde et, s'abstenant de ce plaisir dangereux, ils se sont rendus dans la forêt et y ont demeuré. Là, ils se sont nourris de légumes, de mil, de riz brut, de riz dadulla, de mousses, de son de riz, d'écume de riz bouilli abandonnée, de farine de sésame, d'herbes, de bouses de vache, de racines et de fruits, de fruits tombés.

Tesaṃ gimhānaṃ pacchime māse, tiṇodakasaṅkhaye, adhimattakasimānaṃ patto kāyo hoti. Tesaṃ adhimattakasimānaṃ pattakāyānaṃ balavīriyaṃ parihāyi. Balavīriye parihīne cetovimutti parihāyi. Cetovimuttiyā parihīnāya tameva nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa paccāgamiṃsu tāni ca lokāmisāni. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te, bhikkhave, dutiyāpi samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Seyyathāpi te, bhikkhave, dutiyā migajātā tathūpame ahaṃ ime dutiye samaṇabrāhmaṇe vadāmi.

Mais durant le dernier mois de la saison chaude, lorsque l'herbe et l'eau se sont raréfiées, leur corps est devenu extrêmement émacié. Avec cette extrême émaciation de leur corps, ils ont perdu leur force et leur énergie. Ayant perdu leur force et leur énergie, ils ont perdu leur libération de l'esprit. Ayant perdu leur libération de l'esprit, ils sont retournés à la nourriture et aux choses matérielles du monde mises en place par Māra. Ils ont mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. Mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités. Étant devenus excités, ils sont également tombés dans la négligence. Étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le second groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra. Je déclare, mendiants, que ce second groupe de renonçants et de brahmanes est comparable au second groupe de cerfs de l'allégorie.

Tatra, bhikkhave, tatiyā samaṇabrāhmaṇā evaṃ samacintesuṃ:

Alors, mendiants, le troisième groupe de renonçants & brahmanes s'est dit:

‘ye kho te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā.

'Le premier groupe de renonçants & brahmanes a mangé le repas de nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. En mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; étant devenus excités, ils sont tombés également dans la négligence; étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le premier groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra.

Yepi te dutiyā samaṇabrāhmaṇā evaṃ samacintesuṃ: ‘ye kho te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Yaṃnūna mayaṃ sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭivirameyyāma, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmā’ti. Te sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmāti. Te sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihariṃsu. Te tattha sākabhakkhāpi ahesuṃ, sāmākabhakkhāpi ahesuṃ, nīvārabhakkhāpi ahesuṃ, daddulabhakkhāpi ahesuṃ, haṭabhakkhāpi ahesuṃ, kaṇabhakkhāpi ahesuṃ, ācāmabhakkhāpi ahesuṃ, piññākabhakkhāpi ahesuṃ, tiṇabhakkhāpi ahesuṃ, gomayabhakkhāpi ahesuṃ, vanamūlaphalāhārā yāpesuṃ pavattaphalabhojī. Tesaṃ gimhānaṃ pacchime māse, tiṇodakasaṅkhaye, adhimattakasimānaṃ patto kāyo hoti. Tesaṃ adhimattakasimānaṃ pattakāyānaṃ balavīriyaṃ parihāyi. Balavīriye parihīne cetovimutti parihāyi. Cetovimuttiyā parihīnāya tameva nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa paccāgamiṃsu tāni ca lokāmisāni. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te, dutiyāpi samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā.

De plus, le second groupe de renonçants & brahmanes s'est dit: 'Le premier groupe de renonçants & brahmanes a mangé le repas de nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. En mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; étant devenus excités, ils sont tombés également dans la négligence; étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le premier groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra. Abstenons-nous de tout repas de nourriture et de choses matérielles du monde et, nous abstenant de ce plaisir dangereux, rendons-nous dans la forêt et demeurons-y.' Alors ils se sont abstenus de tout repas de nourriture et de choses matérielles du monde et, s'abstenant de ce plaisir dangereux, ils se sont rendus dans la forêt et y ont demeuré. Là, ils se sont nourris de légumes, de mil, de riz brut, de riz dadulla, de mousses, de son de riz, d'écume de riz bouilli abandonnée, de farine de sésame, d'herbes, de bouses de vache, de racines et de fruits, de fruits tombés. Mais durant le dernier mois de la saison chaude, lorsque l'herbe et l'eau se sont raréfiées, leur corps est devenu extrêmement émacié. Avec cette extrême émaciation de leur corps, ils ont perdu leur force et leur énergie. Ayant perdu leur force et leur énergie, ils ont perdu leur libération de l'esprit. Ayant perdu leur libération de l'esprit, ils sont retournés à la nourriture et aux choses matérielles du monde mises en place par Māra. Ils ont mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. Mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités. Étant devenus excités, ils sont également tombés dans la négligence. Étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le second groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra.

Yaṃnūna mayaṃ amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni upanissāya āsayaṃ kappeyyāma, tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjissāma, ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjissāma, amattā samānā na pamādaṃ āpajjissāma, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā bhavissāma mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise’’ti.

Installons-nous près de la nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra. Une fois installés là, nous mangerons le repas de nourriture et de choses matérielles du monde mises en place par Māra sans nous laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans nous laisser aller ni être alléchés, nous ne deviendrons pas excités; ne devenant pas excités, nous ne tomberons pas dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, nous ne serons pas soumis au bon plaisir de Māra, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde.'

Te amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni upanissāya āsayaṃ kappayiṃsu. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjiṃsu, amattā samānā na pamādaṃ āpajjiṃsu, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise.

Alors ils se sont installés près de la nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra. Une fois installés là, ils ont mangé le repas de nourriture et de choses matérielles du monde mises en place par Māra sans se laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans se laisser aller ni être alléchés, ils ne sont pas devenus excités; n'étant pas devenus excités, ils ne sont pas tombés dans la négligence; n'étant pas tombés dans la négligence, ils n'ont pas été soumis au bon plaisir de Māra, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde.

Api ca kho evaṃdiṭṭhikā ahesuṃ: sassato loko itipi, asassato loko itipi; antavā loko itipi, anantavā loko itipi; taṃ jīvaṃ taṃ sarīraṃ itipi, aññaṃ jīvaṃ aññaṃ sarīraṃ itipi; hoti tathāgato paraṃ maraṇā itipi, na hoti tathāgato paraṃ maraṇā itipi, hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā itipi, neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā itipi. Evañhi te, bhikkhave, tatiyāpi samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Seyyathāpi te, bhikkhave, tatiyā migajātā tathūpame ahaṃ ime tatiye samaṇabrāhmaṇe vadāmi.

Mais ils vinrent à adopter des vues telles que: 'le monde est éternel' ou 'le monde n'est pas éternel', 'le monde est sans extrémité' ou 'le monde a une extrémité', 'l'âme et le corps sont identiques' ou 'l'âme est une chose et le corps est quelque chose d'autre', 'après la mort, le Tathagata existe' ou 'après la mort, le Tathagata n'existe pas', 'après la mort, le Tathagata à la fois existe et n'existe pas' ou 'après la mort, le Tathagata ni existe ni n'existe pas'. Ainsi, le troisième groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra. Je déclare, mendiants, que ce troisième groupe de renonçants et de brahmanes est comparable au troisième groupe de cerfs de l'allégorie.

Tatra, bhikkhave, catutthā samaṇabrāhmaṇā evaṃ samacintesuṃ:

Alors, mendiants, le quatrième groupe de renonçants & brahmanes s'est dit:

‘ye kho te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā.

'Le premier groupe de renonçants & brahmanes a mangé le repas de nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. En mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; étant devenus excités, ils sont tombés également dans la négligence; étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le premier groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra.

Yepi te dutiyā samaṇabrāhmaṇā evaṃ samacintesuṃ: ‘ye kho te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Yaṃnūna mayaṃ sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭivirameyyāma, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmā’ti. Te sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmāti. Te sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihariṃsu. Te tattha sākabhakkhāpi ahesuṃ, sāmākabhakkhāpi ahesuṃ, nīvārabhakkhāpi ahesuṃ, daddulabhakkhāpi ahesuṃ, haṭabhakkhāpi ahesuṃ, kaṇabhakkhāpi ahesuṃ, ācāmabhakkhāpi ahesuṃ, piññākabhakkhāpi ahesuṃ, tiṇabhakkhāpi ahesuṃ, gomayabhakkhāpi ahesuṃ, vanamūlaphalāhārā yāpesuṃ pavattaphalabhojī. Tesaṃ gimhānaṃ pacchime māse, tiṇodakasaṅkhaye, adhimattakasimānaṃ patto kāyo hoti. Tesaṃ adhimattakasimānaṃ pattakāyānaṃ balavīriyaṃ parihāyi. Balavīriye parihīne cetovimutti parihāyi. Cetovimuttiyā parihīnāya tameva nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa paccāgamiṃsu tāni ca lokāmisāni. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te, dutiyāpi samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā.

De plus, le second groupe de renonçants & brahmanes s'est dit: "Le premier groupe de renonçants & brahmanes a mangé le repas de nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. En mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; étant devenus excités, ils sont tombés également dans la négligence; étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le premier groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra. Abstenons-nous de tout repas de nourriture et de choses matérielles du monde et, nous abstenant de ce plaisir dangereux, rendons-nous dans la forêt et demeurons-y." Alors ils se sont abstenus de tout repas de nourriture et de choses matérielles du monde et, s'abstenant de ce plaisir dangereux, ils se sont rendus dans la forêt et y ont demeuré. Là, ils se sont nourris de légumes, de mil, de riz brut, de riz dadulla, de mousses, de son de riz, d'écume de riz bouilli abandonnée, de farine de sésame, d'herbes, de bouses de vache, de racines et de fruits, de fruits tombés. Mais durant le dernier mois de la saison chaude, lorsque l'herbe et l'eau se sont raréfiées, leur corps est devenu extrêmement émacié. Avec cette extrême émaciation de leur corps, ils ont perdu leur force et leur énergie. Ayant perdu leur force et leur énergie, ils ont perdu leur libération de l'esprit. Ayant perdu leur libération de l'esprit, ils sont retournés à la nourriture et aux choses matérielles du monde mises en place par Māra. Ils ont mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. Mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités. Étant devenus excités, ils sont également tombés dans la négligence. Étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le second groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra.

Yepi te tatiyā samaṇabrāhmaṇā evaṃ samacintesuṃ: ‘ye kho te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Yepi te dutiyā samaṇabrāhmaṇā evaṃ samacintesuṃ: ‘ye kho te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te paṭhamā samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Yaṃnūna mayaṃ sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭivirameyyāma, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmā’ti. Te sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihareyyāmāti. Te sabbaso nivāpabhojanā lokāmisā paṭiviramiṃsu, bhayabhogā paṭiviratā araññāyatanāni ajjhogāhetvā vihariṃsu. Te tattha sākabhakkhāpi ahesuṃ, sāmākabhakkhāpi ahesuṃ, nīvārabhakkhāpi ahesuṃ, daddulabhakkhāpi ahesuṃ, haṭabhakkhāpi ahesuṃ, kaṇabhakkhāpi ahesuṃ, ācāmabhakkhāpi ahesuṃ, piññākabhakkhāpi ahesuṃ, tiṇabhakkhāpi ahesuṃ, gomayabhakkhāpi ahesuṃ, vanamūlaphalāhārā yāpesuṃ pavattaphalabhojī. Tesaṃ gimhānaṃ pacchime māse, tiṇodakasaṅkhaye, adhimattakasimānaṃ patto kāyo hoti. Tesaṃ adhimattakasimānaṃ pattakāyānaṃ balavīriyaṃ parihāyi. Balavīriye parihīne cetovimutti parihāyi. Cetovimuttiyā parihīnāya tameva nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa paccāgamiṃsu tāni ca lokāmisāni. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha anupakhajja mucchitā bhojanāni bhuñjamānā madaṃ āpajjiṃsu, mattā samānā pamādaṃ āpajjiṃsu, pamattā samānā yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te, dutiyāpi samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Yaṃnūna mayaṃ amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni upanissāya āsayaṃ kappeyyāma. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjissāma, ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjissāma, amattā samānā na pamādaṃ āpajjissāma, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā bhavissāma mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmiseti. Te amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni upanissāya āsayaṃ kappayiṃsu. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu. Te tattha ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjiṃsu. Amattā samānā na pamādaṃ āpajjiṃsu. Appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Api ca kho evaṃdiṭṭhikā ahesuṃ sassato loko itipi, asassato loko itipi; antavā loko itipi, anantavā loko itipi; taṃ jīvaṃ taṃ sarīraṃ itipi, aññaṃ jīvaṃ aññaṃ sarīraṃ itipi; hoti tathāgato paraṃ maraṇā itipi, na hoti tathāgato paraṃ maraṇā itipi, hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā itipi, neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā itipi. Evañhi te tatiyāpi samaṇabrāhmaṇā na parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā.

De plus, le troisième groupe de renonçants & brahmanes s'est dit: "Le premier groupe de renonçants & brahmanes a mangé le repas de nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. En mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; étant devenus excités, ils sont tombés également dans la négligence; étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le premier groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra. De plus, le second groupe de renonçants & brahmanes s'est dit: "Le premier groupe de renonçants & brahmanes a mangé le repas de nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. En mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités; étant devenus excités, ils sont tombés également dans la négligence; étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le premier groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra. Abstenons-nous de tout repas de nourriture et de choses matérielles du monde et, nous abstenant de ce plaisir dangereux, rendons-nous dans la forêt et demeurons-y." Alors ils se sont abstenus de tout repas de nourriture et de choses matérielles du monde et, s'abstenant de ce plaisir dangereux, ils se sont rendus dans la forêt et y ont demeuré. Là, ils se sont nourris de légumes, de mil, de riz brut, de riz dadulla, de mousses, de son de riz, d'écume de riz bouilli abandonnée, de farine de sésame, d'herbes, de bouses de vache, de racines et de fruits, de fruits tombés. Mais durant le dernier mois de la saison chaude, lorsque l'herbe et l'eau se sont raréfiées, leur corps est devenu extrêmement émacié. Avec cette extrême émaciation de leur corps, ils ont perdu leur force et leur énergie. Ayant perdu leur force et leur énergie, ils ont perdu leur libération de l'esprit. Ayant perdu leur libération de l'esprit, ils sont retournés à la nourriture et aux choses matérielles du monde mises en place par Māra. Ils ont mangé le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant. Mangeant le repas en se laissant aller et en s'en enthousiasmant, ils sont devenus excités. Étant devenus excités, ils sont également tombés dans la négligence. Étant tombés dans la négligence, Māra a fait d'eux ce qui lui plaisait, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Ainsi, le second groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra. Installons-nous près de la nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra. Une fois installés là, nous mangerons le repas de nourriture et de choses matérielles du monde mises en place par Māra sans nous laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans nous laisser aller ni être alléchés, nous ne deviendrons pas excités; ne devenant pas excités, nous ne tomberons pas dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, nous ne serons pas soumis au bon plaisir de Māra, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Alors ils se sont installés près de la nourriture et des choses matérielles du monde mises en place par Māra. Une fois installés là, ils ont mangé le repas de nourriture et de choses matérielles du monde mises en place par Māra sans se laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans se laisser aller ni être alléchés, ils ne sont pas devenus excités; n'étant pas devenus excités, ils ne sont pas tombés dans la négligence; n'étant pas tombés dans la négligence, ils n'ont pas été soumis au bon plaisir de Māra, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Mais ils vinrent à avoir des vues telles que: 'le monde est éternel', 'le monde n'est pas éternel', 'le monde est infini', 'le monde est fini', 'l'âme et le corps sont identiques', 'l'âme est une chose et le corps est quelque chose d'autre', 'après la mort, le Tathagata existe', 'après la mort, le Tathagata n'existe pas', 'après la mort, le Tathagata à la fois existe et n'existe pas', 'après la mort, le Tathagata ni existe ni n'existe pas'. Ainsi, le troisième groupe de renonçants & brahmanes n'a pas été délivré de la toute puissance de Māra.

Yaṃnūna mayaṃ yattha agati mārassa ca māraparisāya ca tatrāsayaṃ kappeyāma. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjissāma, ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjissāma, amattā samānā na pamādaṃ āpajjissāma, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā bhavissāma mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmiseti.

Installons-nous là où Māra et ses compagnons ne peuvent aller. Une fois installés là, nous mangerons le repas de nourriture et de choses matérielles du monde mises en place par Māra sans nous laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans nous laisser aller ni être alléchés, nous ne deviendrons pas excités; ne devenant pas excités, nous ne tomberons pas dans la négligence; ne tombant pas dans la négligence, nous ne serons pas soumis au bon plaisir de Māra, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde.'

Te yattha agati mārassa ca māraparisāya ca tatrāsayaṃ kappayiṃsu. Tatrāsayaṃ kappetvā amuṃ nivāpaṃ nivuttaṃ mārassa amūni ca lokāmisāni ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjiṃsu, te tattha ananupakhajja amucchitā bhojanāni bhuñjamānā na madaṃ āpajjiṃsu, amattā samānā na pamādaṃ āpajjiṃsu, appamattā samānā na yathākāmakaraṇīyā ahesuṃ mārassa amusmiṃ nivāpe amusmiñca lokāmise. Evañhi te, bhikkhave, catutthā samaṇabrāhmaṇā parimucciṃsu mārassa iddhānubhāvā. Seyyathāpi te, bhikkhave, catutthā migajātā tathūpame ahaṃ ime catutthe samaṇabrāhmaṇe vadāmi.

Alors ils se sont installés là où Māra et ses compagnons ne peuvent aller. Une fois installés là, ils ont mangé le repas de nourriture et de choses matérielles du monde mises en place par Māra sans se laisser aller ni être alléchés; mangeant le repas sans se laisser aller ni être alléchés, ils ne sont pas devenus excités; n'étant pas devenus excités, ils ne sont pas tombés dans la négligence; n'étant pas tombés dans la négligence, ils n'ont pas été soumis au bon plaisir de Māra, à cause de la nourriture et des choses matérielles du monde. Voici comment, mendiants, le quatrième groupe de renonçants et de brahmanes a été délivrés de la toute puissance de Māra. Je déclare, mendiants, que ce quatrième groupe de renonçants et de brahmanes est comparable au quatrième groupe de cerfs de l'allégorie.

Kathañca, bhikkhave, agati mārassa ca māraparisāya ca? Idha, bhikkhave, bhikkhu vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati;

Et où est-ce, mendiants, que Māra et ses compagnons ne peuvent pas aller? À cet égard, mendiants, un mendiant, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation.

Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato.

On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra et qu'il est devenu invisible au Malfaisant.

Puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati;

Ensuite, mendiants, un mendiant, avec l'apaisement des pensées actives et passives, entre et demeure dans le deuxième jhāna, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentrationation et bien-être engendrés par la concentration.

Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato.

On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra et qu'il est devenu invisible au Malfaisant.

Puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharati sato ca sampajāno, sukhañca kāyena paṭisaṃvedeti yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati.

Ensuite, mendiants, un mendiant, avec la disparition de l'exaltation, demeure équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, il entre et demeure dans le troisième jhāna et ressent dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’;

Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato.

On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra et qu'il est devenu invisible au Malfaisant.

Puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā, pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā, adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati.

Ensuite, mendiants, un mendiant, abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, entre et demeure dans le quatrième jhāna, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité.

Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato.

On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra et qu'il est devenu invisible au Malfaisant.

Puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sabbaso rūpasaññānaṃ samatikkamā paṭighasaññānaṃ atthaṅgamā nānattasaññānaṃ amanasikārā ‘ananto ākāso’ti ākāsānañcāyatanaṃ upasampajja viharati.

Ensuite, mendiants, un mendiant, ayant complètement transcendé la perception de la matière, la percception de la répulsion s'étant apaisée, ne prêtant pas attention à la perception de la diversité, [percevant:] 'l'espace [est] infini', ayant pénétré la sphère de l'infinité de l'espace, il y demeure.

Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato.

On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra et qu'il est devenu invisible au Malfaisant.

Puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sabbaso ākāsānañcāyatanaṃ samatikkamma ‘anantaṃ viññāṇa’nti viññāṇañcāyatanaṃ upasampajja viharati.

Ensuite, mendiants, un mendiant, ayant complètement transcendé la sphère de l'infinité de l'espace, [percevant:] 'la Conscience [est] infinie' ayant pénétré la sphère de l'infinité de la Conscience, y demeure.

Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato.

On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra et qu'il est devenu invisible au Malfaisant.

Puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sabbaso viññāṇañcāyatanaṃ samatikkamma ‘natthi kiñcī’ti ākiñcaññāyatanaṃ upasampajja viharati.

Ensuite, mendiants, un mendiant, ayant complètement transcendé la sphère de l'infinité de la Conscience, [percevant:] 'il n'y a rien', ayant pénétré la sphère du rien, y demeure.

Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato.

On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra et qu'il est devenu invisible au Malfaisant.

Puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sabbaso ākiñcaññāyatanaṃ samatikkamma nevasaññānāsaññāyatanaṃ upasampajja viharati.

Ensuite, mendiants, un mendiant, ayant complètement transcendé la sphère ru rien, ayant pénétré la sphère de ni perception ni non perception, y demeure.

Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato.

On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra et qu'il est devenu invisible au Malfaisant.

Puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sabbaso nevasaññānāsaññāyatanaṃ samatikkamma saññāvedayitanirodhaṃ upasampajja viharati.

Ensuite, mendiants, un mendiant, ayant complètement transcendé la sphère de ni perception ni non perception, ayant pénétré la cessation de la Perception et du Ressenti, y demeure.

Paññāya cassa disvā āsavā parikkhīṇā honti. Ayaṃ vuccati, bhikkhave, bhikkhu andhamakāsi māraṃ, apadaṃ vadhitvā māracakkhuṃ adassanaṃ gato pāpimato tiṇṇo loke visattika’’nti.

Et ses impuretés mentales sont détruites par sa vison de sagesse. On dit, mendiants, de ce bhikkhu, qu'il a aveuglé Māra, [qu'il ne laisse] pas de traces, qu'il a détruit l'œil de Māra, qu'il est devenu invisible au Malfaisant, et qu'il s'est rendu au-delà de l'attachement au monde.

Idamavoca bhagavā. Attamanā te bhikkhū bhagavato bhāsitaṃ abhinandunti.

Ainsi parla le Bhagavā. Les mendiants furent satisfaits et approuvèrent les paroles du Bhagavā.



Bodhi leaf



Traduction proposée par Rémy,
sur la base du travail effectué par Sœur Upalavanna
et Middle length discourses of the Buddha de Bhikkhu Ñāṇamoli et Bhikkhu Bodhi.

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