MN 51
Kandaraka Sutta
— La question de Kandaraka —

Kandaraka loue le calme des mendiants, et Pessa, un cornac, contribue à la conversation avec son expérience des animaux. Finalement, le Bouddha expose quatre types de personnes, celles qui se tourmentent elles-même, celles qui tourmentent les autres, celles qui tourmentent les deux et celles qui ne tourmentent ni les uns ni les autres.




Pāḷi



evaṃ me sutaṃ:

Français



Ainsi ai-je entendu:{1}

ekaṃ samayaṃ bhagavā campāyaṃ viharati gaggarāya pokkharaṇiyā tīre mahatā bhikkhusaṅghena saddhiṃ. atha kho pesso ca hatthārohaputto kandarako ca paribbājako yena bhagavā tenupasaṅkamiṃsu; upasaṅkamitvā pesso hatthārohaputto bhagavantaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. kandarako pana paribbājako bhagavatā saddhiṃ sammodi. sammodanīyaṃ kathaṃ sāraṇīyaṃ vītisāretvā ekamantaṃ aṭṭhāsi. ekamantaṃ ṭhito kho kandarako paribbājako tuṇhībhūtaṃ tuṇhībhūtaṃ bhikkhusaṅghaṃ anuviloketvā bhagavantaṃ etadavoca:

Un jour, le Fortuné séjournait près de Tchampa, sur les berges du lac Baggara, avec un grand groupe de mendiants. Ce jour-là, Pessa, un fils de cornac, ainsi que Kandaraka, un vagabond spirituel, vinrent voir le Fortuné. S'étant approché, Pessa le fils de cornac rendit hommage au Fortuné puis s'assit d'un côté. Kandaraka le vagabond spirituel échangea des courtoisies avec le Fortuné. Après cet échange de courtoisies et de salutations amicales, il se tint debout d'un côté. Tandis qu'il se tenait debout, Kandaraka le vagabond spirituel balaya du regard la communauté des mendiants, qui se tenait très silencieuse, et dit au Fortuné:

— “acchariyaṃ, bho gotama, abbhutaṃ, bho gotama, yāvañcidaṃ bhotā gotamena sammā bhikkhusaṅgho paṭipādito! yepi te, bho gotama, ahesuṃ atītamaddhānaṃ arahanto sammāsambuddhā tepi bhagavanto etaparamaṃyeva sammā bhikkhusaṅghaṃ paṭipādesuṃ, seyyathāpi etarahi bhotā gotamena sammā bhikkhusaṅgho paṭipādito. yepi te, bho gotama, bhavissanti anāgatamaddhānaṃ arahanto sammāsambuddhā tepi bhagavanto etaparamaṃyeva sammā bhikkhusaṅghaṃ paṭipādessanti, seyyathāpi etarahi bhotā gotamena sammā bhikkhusaṅgho paṭipādito”ti.

— C'est extraordinaire, Sieur Gotama, inouï, la manière dont la communauté des mendiants est menée à pratiquer correctement par le Sieur Gotama! Ceux qui étaient des arahants véritablement éveillés dans les temps passés ne menaient la communauté des mendiants à pratiquer correctement que de manière aussi excellente qu'à présent la communauté des mendiants est menée à pratiquer correctement par le Sieur Gotama. Ceux qui seront des arahants véritablement éveillés dans les temps futurs ne mèneront la communauté des mendiants à pratiquer correctement que de manière aussi excellente qu'à présent la communauté des mendiants est menée à pratiquer correctement par le Sieur Gotama.

— “evametaṃ, kandaraka, evametaṃ, kandaraka. yepi te, kandaraka, ahesuṃ atītamaddhānaṃ arahanto sammāsambuddhā tepi bhagavanto etaparamaṃyeva sammā bhikkhusaṅghaṃ paṭipādesuṃ, seyyathāpi etarahi mayā sammā bhikkhusaṅgho paṭipādito. yepi te, kandaraka, bhavissanti anāgatamaddhānaṃ arahanto sammāsambuddhā tepi bhagavanto etaparamaṃyeva sammā bhikkhusaṅghaṃ paṭipādessanti, seyyathāpi etarahi mayā sammā bhikkhusaṅgho paṭipādito.

— Il en est ainsi, Kandaraka, il en est ainsi! Ceux qui étaient des arahants véritablement éveillés dans les temps passés ne menaient la communauté des mendiants à pratiquer correctement que de manière aussi excellente qu'à présent je mène la communauté des mendiants à pratiquer correctement. Ceux qui seront des arahants véritablement éveillés dans les temps futurs ne mèneront la communauté des mendiants à pratiquer correctement que de manière aussi excellente qu'à présent je mène la communauté des mendiants à pratiquer correctement.

“santi hi, kandaraka, bhikkhū imasmiṃ bhikkhusaṅghe arahanto khīṇāsavā vusitavanto katakaraṇīyā ohitabhārā anuppattasadatthā parikkhīṇabhavasaṃyojanā sammadaññā vimuttā. santi hi, kandaraka, bhikkhū imasmiṃ bhikkhusaṅghe sekkhā santatasīlā santatavuttino nipakā nipakavuttino; te catūsu satipaṭṭhānesu suppatiṭṭhitacittā viharanti. katamesu catūsu? idha, kandaraka, bhikkhu kāye kāyānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ; vedanāsu vedanānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ; citte cittānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ; dhammesu dhammānupassī viharati ātāpī sampajāno satimā, vineyya loke abhijjhādomanassan”ti.

Kandaraka, dans cette communauté de mendiants, il y a des mendiants qui sont des arahants, qui ont complètement éliminé les impuretés mentales, qui sont accomplis, qui ont fait ce qui devait l'être, qui ont déposé le fardeau, qui ont atteint l'objectif, qui ont complètement épuisé les entraves spirituelles de l'existence, et qui sont délivrés par connaissance correcte. Il y a, dans cette communauté de mendiants, des mendiants qui sont en entraînement, aux vertus constantes, vivant [une vie] constante, sages, vivant [une vie] sage. Ils restent avec un esprit bien établi dans les quatre établissements de la présence d'esprit. Quels sont ces quatre? À cet égard, Kandaraka, un mendiant reste à observer le corps dans le corps, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et déplaisance mentale vis-à-vis du monde; il reste à observer les ressentis dans les ressentis, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et déplaisance mentale vis-à-vis du monde; il reste à observer l'esprit dans l'esprit, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et déplaisance mentale vis-à-vis du monde; il reste à observer le Dhamma dans les phénomènes, ardent, doué d'un discernement attentif, présent d'esprit, ayant abandonné convoitise et déplaisance mentale vis-à-vis du monde.

evaṃ vutte, pesso hatthārohaputto bhagavantaṃ etadavoca:

Lorsque cela fut dit, Pessa le fils de cornac dit au Fortuné:

— “acchariyaṃ, bhante, abbhutaṃ, bhante! yāva supaññattā cime, bhante, bhagavatā cattāro satipaṭṭhānā sattānaṃ visuddhiyā sokaparidevānaṃ samatikkamāya dukkhadomanassānaṃ atthaṅgamāya ñāyassa adhigamāya nibbānassa sacchikiriyāya. mayampi hi, bhante, gihī odātavasanā kālena kālaṃ imesu catūsu satipaṭṭhānesu suppatiṭṭhitacittā viharāma. idha mayaṃ, bhante, kāye kāyānupassino viharāma ātāpino sampajānā satimanto, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ; vedanāsu vedanānupassino viharāma ātāpino sampajānā satimanto, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ; citte cittānupassino viharāma ātāpino sampajānā satimanto, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ; dhammesu dhammānupassino viharāma ātāpino sampajānā satimanto, vineyya loke abhijjhādomanassaṃ.

— C'est extraordinaire, Bhanté, inouï, la manière dont ces quatre établissements de la présence d'esprit sont bien mis en évidence par le Fortuné, pour la purification des êtres, pour surmonter le chagrin et les lamentations, pour la disparition du mal-être & déplaisance mentale, pour l'acquisition de la bonne méthode, et pour l'accomplissement de l'Extinction. Nous aussi, Bhanté, gens de foyer vêtus de blanc, nous restons avec un esprit bien établi dans ces quatre établissements de la présence d'esprit. Nous restons à observer le corps dans le corps, ardents, doués d'un discernement attentif, présents d'esprit, ayant abandonné convoitise et déplaisance mentale vis-à-vis du monde; nous restons à observer les ressentis dans les ressentis, ardents, doués d'un discernement attentif, présents d'esprit, ayant abandonné convoitise et déplaisance mentale vis-à-vis du monde; nous restons à observer l'esprit dans l'esprit, ardents, doués d'un discernement attentif, présents d'esprit, ayant abandonné convoitise et déplaisance mentale vis-à-vis du monde; nous restons à observer le Dhamma dans les phénomènes, ardents, doués d'un discernement attentif, présents d'esprit, ayant abandonné convoitise et déplaisance mentale vis-à-vis du monde.

acchariyaṃ, bhante, abbhutaṃ, bhante! yāvañcidaṃ, bhante, bhagavā evaṃ manussagahane evaṃ manussakasaṭe evaṃ manussasāṭheyye vattamāne sattānaṃ hitāhitaṃ jānāti. gahanañhetaṃ, bhante, yadidaṃ manussā; uttānakañhetaṃ, bhante, yadidaṃ pasavo. ahañhi, bhante, pahomi hatthidammaṃ sāretuṃ. yāvatakena antarena campaṃ gatāgataṃ karissati sabbāni tāni sāṭheyyāni kūṭeyyāni vaṅkeyyāni jimheyyāni pātukarissati. amhākaṃ pana, bhante, dāsāti vā pessāti vā kammakarāti vā aññathāva kāyena samudācaranti aññathāva vācāya aññathāva nesaṃ cittaṃ hoti. acchariyaṃ, bhante, abbhutaṃ, bhante! yāvañcidaṃ, bhante, bhagavā evaṃ manussagahane evaṃ manussakasaṭe evaṃ manussasāṭheyye vattamāne sattānaṃ hitāhitaṃ jānāti. gahanañhetaṃ, bhante, yadidaṃ manussā; uttānakañhetaṃ, bhante, yadidaṃ pasavo”ti.

C'est extraordinaire, Bhanté, inouï, la manière dont le Fortuné connaît le bénéfice et le préjudice des êtres vivants tout en étant [entouré par] l'enchevêtrement des hommes, par la mauvaiseté des hommes, par la malhonnêteté des hommes. Car l'homme est un enchevêtrement, mais l'animal est ouvert. Bhanté, je peux conduire un éléphant à dompter et pendant le temps que cela prend de faire un aller-retour jusqu'à Tchampa, il manifestera toutes ses malhonnêtetés, ses tromperies, ses tricheries et ses filouteries. Mais, Bhanté, ceux qui sont appelés 'serfs' ou 'servants' ou 'travailleurs' se comportent en corps d'une certaine manière, mais sont d'une autre manière en parole et d'une autre encore en esprit. C'est extraordinaire, Bhanté, inouï, la manière dont le Fortuné connaît le bénéfice et le préjudice des êtres vivants tout en étant [entouré par] l'enchevêtrement des hommes, par la mauvaiseté des hommes, par la malhonnêteté des hommes. Car l'homme est un enchevêtrement, mais l'animal est ouvert.

— “evametaṃ, pessa, evametaṃ, pessa. gahanañhetaṃ, pessa, yadidaṃ manussā; uttānakañhetaṃ, pessa, yadidaṃ pasavo. cattārome, pessa, puggalā santo saṃvijjamānā lokasmiṃ. katame cattāro? idha, pessa, ekacco puggalo attantapo hoti attaparitāpanānuyogamanuyutto; idha pana, pessa, ekacco puggalo parantapo hoti paraparitāpanānuyogamanuyutto; idha pana, pessa, ekacco puggalo attantapo ca hoti attaparitāpanānuyogamanuyutto, parantapo ca paraparitāpanānuyogamanuyutto; idha pana, pessa, ekacco puggalo nevattantapo hoti nāttaparitāpanānuyogamanuyutto na parantapo na paraparitāpanānuyogamanuyutto. so anattantapo aparantapo diṭṭheva dhamme nicchāto nibbuto sītībhūto sukhappaṭisaṃvedī brahmabhūtena attanā viharati. imesaṃ, pessa, catunnaṃ puggalānaṃ katamo te puggalo cittaṃ ārādhetī”ti?

— Il en est ainsi, Pessa, il en est ainsi! L'homme est un enchevêtrement, mais l'animal est ouvert. Pessa, on trouve dans le monde ces quatre types d'individus. Quels sont ces quatre? À cet égard, Pessa, un certain individu se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même. Ou bien un certain individu tourmente les autres et se voue à la pratiquer de torturer les autres. Ou bien un certain individu se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même, et tourmente les autres et se voue à la pratique de torturer les autres. Ou bien un certain individu ne se tourmente pas lui-même ni ne se voue à la pratique de se torturer lui-même, et ne tourmente pas les autres ni ne se voue à la pratique de torturer les autres, et, ne se tourmentant pas lui-même et ne tourmentant pas les autres, demeure dans ce monde visible satisfait, repu, rafraîchi, ressentant du bien-être, étant lui-même devenu brahmique. De ces quatre types d'individus, Pessa, quel est celui qui satisfait ton esprit?

— “yvāyaṃ, bhante, puggalo attantapo attaparitāpanānuyogamanuyutto, ayaṃ me puggalo cittaṃ nārādheti. yopāyaṃ, bhante, puggalo parantapo paraparitāpanānuyogamanuyutto, ayampi me puggalo cittaṃ nārādheti. yopāyaṃ, bhante, puggalo attantapo ca attaparitāpanānuyogamanuyutto parantapo ca paraparitāpanānuyogamanuyutto, ayampi me puggalo cittaṃ nārādheti. yo ca kho ayaṃ, bhante, puggalo nevattantapo nāttaparitāpanānuyogamanuyutto na parantapo na paraparitāpanānuyogamanuyutto, so anattantapo aparantapo diṭṭheva dhamme nicchāto nibbuto sītībhūto sukhappaṭisaṃvedī brahmabhūtena attanā viharati, ayameva me puggalo cittaṃ ārādhetī”ti.

Bhanté, l'individu qui se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même ne satisfait pas mon esprit. L'individu qui tourmente les autres et se voue à la pratique de torturer les autres ne satisfait pas mon esprit. L'individu qui se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même, et tourmente les autres et se voue à la pratique de torturer les autres ne satisfait pas mon esprit. L'individu qui ne se tourmente pas lui-même ni ne se voue à la pratique de se torturer lui-même, et ne tourmente pas les autres ni ne se voue à la pratique de torturer les autres, et qui, ne se tourmentant pas lui-même et ne tourmentant pas les autres, demeure dans ce monde visible satisfait, repu, rafraîchi, ressentant du bien-être, étant lui-même devenu brahmique, c'est l'individu qui satisfait mon esprit.

— “kasmā pana te, pessa, ime tayo puggalā cittaṃ nārādhentī”ti?

— Et pourquoi, Pessa, ces trois individus ne satisfont-ils pas ton esprit?

— “yvāyaṃ, bhante, puggalo attantapo attaparitāpanānuyogamanuyutto so attānaṃ sukhakāmaṃ dukkhapaṭikkūlaṃ ātāpeti paritāpeti: iminā me ayaṃ puggalo cittaṃ nārādheti. yopāyaṃ, bhante, puggalo parantapo paraparitāpanānuyogamanuyutto so paraṃ sukhakāmaṃ dukkhapaṭikkūlaṃ ātāpeti paritāpeti: iminā me ayaṃ puggalo cittaṃ nārādheti. yopāyaṃ, bhante, puggalo attantapo ca attaparitāpanānuyogamanuyutto parantapo ca paraparitāpanānuyogamanuyutto so attānañca parañca sukhakāmaṃ dukkhapaṭikkūlaṃ ātāpeti paritāpeti: iminā me ayaṃ puggalo cittaṃ nārādheti.

Bhanté, l'individu qui se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même, se tourmente et se torture lui-même bien qu'il aspire au bien-être et soit repoussé par le mal-être: voici pourquoi cet individu ne satisfait pas mon esprit. L'individu qui tourmente les autres et se voue à la pratiquer de torturer les autres, tourmente et torture les autres bien qu'ils aspirent au bien-être et soient repoussés par le mal-être: voici pourquoi cet individu ne satisfait pas mon esprit. L'individu qui se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même, et tourmente les autres et se voue à la pratique de torturer les autres, se tourmente et se torture lui-même ainsi que les autres, bien qu'ils aspirent tous au bien-être et soient tous repoussés par le mal-être: voici pourquoi cet individu ne satisfait pas mon esprit.

yo ca kho ayaṃ, bhante, puggalo nevattantapo nāttaparitāpanānuyogamanuyutto na parantapo na paraparitāpanānuyogamanuyutto so anattantapo aparantapo diṭṭheva dhamme nicchāto nibbuto sītībhūto sukhappaṭisaṃvedī brahmabhūtena attanā viharati; so attānañca parañca sukhakāmaṃ dukkhapaṭikkūlaṃ neva ātāpeti na paritāpeti: iminā me ayaṃ puggalo cittaṃ ārādheti.

L'individu qui ne se tourmente pas lui-même ni ne se voue à la pratique de se torturer lui-même, et ne tourmente pas les autres ni ne se voue à la pratique de torturer les autres, et qui, ne se tourmentant pas lui-même et ne tourmentant pas les autres, demeure dans ce monde visible satisfait, repu, rafraîchi, ressentant du bien-être, étant lui-même devenu brahmique, ne se tourmente pas et ne se torture pas lui-même ni les autres, qui aspirent tous au bien-être et sont tous repoussés par le mal-être: voici pourquoi cet individu satisfait mon esprit.

handa, ca dāni mayaṃ, bhante, gacchāma; bahukiccā mayaṃ bahukaraṇīyā”ti.

Bhanté, il est maintenant temps que nous partions, car nous avons beaucoup de devoirs et beaucoup de choses à faire.

— “yassadāni tvaṃ, pessa, kālaṃ maññasī”ti.

— Il est temps maintenant, Pessa, de faire comme tu le penses [être approprié].

atha kho pesso hatthārohaputto bhagavato bhāsitaṃ abhinanditvā anumoditvā uṭṭhāyāsanā bhagavantaṃ abhivādetvā padakkhiṇaṃ katvā pakkāmi. atha kho bhagavā acirapakkante pesse hatthārohaputte bhikkhū āmantesi:

Alors Pessa le fils de cornac, ayant approuvé les paroles du Fortuné et s'en étant réjoui, se leva de son siège, lui rendit hommage en le maintenant à sa droite, et s'en alla. Peu après que Pessa le fils de cornac s'en soit allé, le Fortuné s'adressa aux mendiants:

— “paṇḍito, bhikkhave, pesso hatthārohaputto; mahāpañño, bhikkhave, pesso hatthārohaputto. sace, bhikkhave, pesso hatthārohaputto muhuttaṃ nisīdeyya yāvassāhaṃ ime cattāro puggale vitthārena vibhajissāmi, mahatā atthena saṃyutto abhavissa. api ca, bhikkhave, ettāvatāpi pesso hatthārohaputto mahatā atthena saṃyutto”ti.

Mendiants, Pessa le fils de cornac est sage. Mendiants, Pessa le fils de cornac a un grand discernement. Mendiants, si Pessa le fils de cornac s'était assis un moment pendant que je lui aurais expliqué en détail ces quatre types d'individus, il en aurait tiré un grand bénéfice. Quoi qu'il en soit, il a déjà tiré un grand bénéfice [de notre conversation] telle qu'elle était.

— “etassa, bhagavā, kālo, etassa, sugata, kālo, yaṃ bhagavā ime cattāro puggale vitthārena vibhajeyya. bhagavato sutvā bhikkhū dhāressantī”ti.

— C'est le moment, ô Fortuné. C'est le moment, ô Sublime, que le Fortuné explique en détail ces quatre types d'individus. L'ayant entendue de la part du Fortuné, les mendiants la retiendront.

— “tena hi, bhikkhave, suṇātha, sādhukaṃ manasi karotha, bhāsissāmī”ti.

— Dans ce cas, mendiants, écoutez cela et faites bien attention, je vais parler.

— “evaṃ, bhante”ti kho te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. bhagavā etadavoca:

— Oui, Bhanté, répondirent les mendiants. Le Fortuné dit alors:

— “katamo ca, bhikkhave, puggalo attantapo attaparitāpanānuyogamanuyutto? idha, bhikkhave, ekacco puggalo acelako hoti muttācāro hatthāpalekhano naehibhaddantiko natiṭṭhabhaddantiko; nābhihaṭaṃ na uddissakataṃ na nimantanaṃ sādiyati; so na kumbhimukhā paṭiggaṇhāti na kaḷopimukhā paṭiggaṇhāti na eḷakamantaraṃ na daṇḍamantaraṃ na musalamantaraṃ na dvinnaṃ bhuñjamānānaṃ na gabbhiniyā na pāyamānāya na purisantaragatāya na saṅkittīsu na yattha sā upaṭṭhito hoti na yattha makkhikā saṇḍasaṇḍacārinī; na macchaṃ na maṃsaṃ na suraṃ na merayaṃ na thusodakaṃ pivati.

— Et quel est, mendiants, l'individu qui se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même? À cet égard, un certain individu pratique la nudité, rejetant les conventions, léchant ses mains [après son repas], ne venant pas lorsqu'on le lui demande, ne s'arrêtant pas lorsqu'on le lui demande. Il n'accepte pas ce qu'on lui offre, ni ce qu'on lui adresse, ni une invitation. Il ne reçoit rien qui provienne du bord d'une jarre, il ne reçoit rien qui provienne du bord d'une casserole, rien qui soit passé par le seuil d'une maison, rien qui vienne avec un bâton, rien qui ait été passé au pilon, rien qui ait été donné par deux personnes mangeant ensemble, rien qui ait été donné par une femme enceinte, rien qui ait été donné par une femme qui allaite, rien qui ait été donné par une femme qui fréquente les hommes, rien qui provienne d'un endroit où il a été déclaré que de la nourriture serait distribuée, rien qui provienne d'un endroit où un chien attend, rien qui provienne d'un endroit où il y a des nuages de mouches. Il n'accepte ni poisson ni viande, il ne boit ni liqueur, ni boisson fermentée, ni bière.

so ekāgāriko vā hoti ekālopiko, dvāgāriko vā hoti dvālopiko ... sattāgāriko vā hoti sattālopiko; ekissāpi dattiyā yāpeti, dvīhipi dattīhi yāpeti ... sattahipi dattīhi yāpeti; ekāhikampi āhāraṃ āhāreti, dvīhikampi āhāraṃ āhāreti ... sattāhikampi āhāraṃ āhāreti. iti evarūpaṃ aḍḍhamāsikaṃ pariyāya-bhatta-bhojanānuyogam-anuyutto viharati.

Il s'en tient à une maison et un morceau de nourriture, ou deux maisons et deux morceaux de nourriture... ou sept maisons et sept morceaux de nourriture. Il se nourrit d'une offrande [par jour], il se nourrit de deux offrandes [par jour]... il se nourrit de sept offrandes [par jour]. Il mange de la nourriture une fois par jour, il mange de la nourriture une fois tous les deux jours... il mange de la nourriture une fois tous les sept jours. Ainsi, il se voue à la pratique de ne manger de repas qu'à certains intervalles s'étendant jusqu'à un demi-mois.

so sākabhakkho vā hoti, sāmākabhakkho vā hoti, nīvārabhakkho vā hoti, daddulabhakkho vā hoti, haṭabhakkho vā hoti, kaṇabhakkho vā hoti, ācāmabhakkho vā hoti, piññākabhakkho vā hoti, tiṇabhakkho vā hoti, gomayabhakkho vā hoti; vanamūlaphalāhāro yāpeti pavattaphalabhojī.

Il ne mange que des légumes, ou bien il ne mange que du millet, ou il ne mange que du riz brut, ou il ne mange que du riz daddoula, ou il ne mange que des plantes d'eau, ou il ne mange que du son de riz, ou il ne mange que de la mousse de riz, ou il ne mange que de la farine de sésame, ou il ne mange que des herbes, ou bien il ne mange que de la bouse de vache. Il se nourrit de racines et de fruits de la forêt, il se nourrit de fruits tombés.

so sāṇānipi dhāreti, masāṇānipi dhāreti, chavadussānipi dhāreti, paṃsukūlānipi dhāreti, tirīṭānipi dhāreti, ajinampi dhāreti, ajinakkhipampi dhāreti, kusacīrampi dhāreti, vākacīrampi dhāreti, phalakacīrampi dhāreti, kesakambalampi dhāreti, vāḷakambalampi dhāreti, ulūkapakkhampi dhāreti.

Il porte des haillons en chanvre, il porte des haillons de chanvre mélangé, il porte un linceul, il porte des haillons abandonnés comme déchets, il porte des haillons en écorce de tirita, il porte une peau d'antilope, il porte un manteau en peau d'antilope, il porte des haillons en herbe koussa, il porte des haillons faits d'écorces, il porte des haillons faits en bandes d'écorces, il porte une couverture faite de cheveux, il porte une couverture faite en laine d'animaux sauvages, il porte des haillons faits d'ailes de hiboux.

kesamassulocakopi hoti, kesa-massu-locan-ānuyogam-anuyutto, ubbhaṭṭhakopi hoti āsanapaṭikkhitto, ukkuṭikopi hoti ukkuṭikappadhānam-anuyutto, kaṇṭakāpassayikopi hoti kaṇṭakāpassaye seyyaṃ kappeti; sāyatatiyakampi udak-orohan-ānuyogam-anuyutto viharati. iti evarūpaṃ anekavihitaṃ kāyassa ātāpana-paritāpan-ānuyogam-anuyutto viharati.

Il s'arrache les cheveux et la barbe, et se voue à la pratique consistant à s'arracher les cheveux et la barbe, il se tient constamment debout, rejetant la position assise, il se tient accroupi et se voue à la pratique consistant à l'effort de se tenir accroupi, il s'allonge sur des pics et fait d'un ensemble de pics son matelas, il se voue à la pratique de se baigner dans l'eau une troisième fois le soir venu. Ainsi, il se voue à la pratique de tourmenter et torturer le corps de diverses manières.

ayaṃ vuccati, bhikkhave, puggalo attantapo atta-paritāpan-ānuyogam-anuyutto.

Voici, mendiants, ce qu'on appelle un individu qui se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même.

“katamo ca, bhikkhave, puggalo parantapo para-paritāpan-ānuyogam-anuyutto? idha, bhikkhave, ekacco puggalo orabbhiko hoti sūkariko sākuṇiko māgaviko luddo macchaghātako coro coraghātako goghātako bandhanāgāriko ye vā panaññepi keci kurūrakammantā. ayaṃ vuccati, bhikkhave, puggalo parantapo para-paritāpan-ānuyogam-anuyutto.

Et quel est, mendiants, l'individu qui tourmente les autres et se voue à la pratiquer de torturer les autres? À cet égard, mendiants, un certain individu est un boucher de moutons, un boucher de porcs, un chasseur d'oiseaux, un chasseur de cerfs, un chasseur, un pêcheur, un voleur, un bourreau de voleurs, un boucher de vaches, un gardien de prison, ou quelqu'un qui exerce tout autre action cruelle. Voici, mendiants, ce qu'on appelle un individu qui tourmente les autres et se voue à la pratiquer de torturer les autres.

“katamo ca, bhikkhave, puggalo attantapo ca attaparitāpanānuyogamanuyutto parantapo ca paraparitāpanānuyogamanuyutto? idha, bhikkhave, ekacco puggalo rājā vā hoti khattiyo muddhāvasitto brāhmaṇo vā mahāsālo. so puratthimena nagarassa navaṃ santhāgāraṃ kārāpetvā kesamassuṃ ohāretvā kharājinaṃ nivāsetvā sappitelena kāyaṃ abbhañjitvā magavisāṇena piṭṭhiṃ kaṇḍuvamāno navaṃ santhāgāraṃ pavisati saddhiṃ mahesiyā brāhmaṇena ca purohitena. so tattha anantarahitāya bhūmiyā haritupalittāya seyyaṃ kappeti. ekissāya gāviyā sarūpavacchāya yaṃ ekasmiṃ thane khīraṃ hoti tena rājā yāpeti, yaṃ dutiyasmiṃ thane khīraṃ hoti tena mahesī yāpeti, yaṃ tatiyasmiṃ thane khīraṃ hoti tena brāhmaṇo purohito yāpeti, yaṃ catutthasmiṃ thane khīraṃ hoti tena aggiṃ juhati, avasesena vacchako yāpeti.

Et quel est, mendiants, l'individu qui se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même, et tourmente les autres et se voue à la pratique de torturer les autres? À cet égard, mendiants, un certain individu est un roi aristocrate bien consacré, ou un brahmane très riche. Ayant fait construire un nouveau temple de sacrifices à l'est de la ville, s'étant rasé les cheveux et la barbe, ayant vêtu une peau de félin rugueuse, ayant enduit son corps de ghee et d'huile, se grattant le dos avec une corne de daim, il entre dans son nouveau temple de sacrifices, avec sa reine et son grand prêtre brahmane. Là, il s'allonge à même le sol, qui a été jonché de végétaux. Le roi se nourrit du lait provenant du premier pis d'une vache ayant un veau de même apparence qu'elle, la reine se nourrit du lait provenant du deuxième pis, le grand prêtre brahmane se nourrit du lait provenant du troisième pis, il verse dans le feu le lait qui provient du quatrième pis, et le veau se nourrit de ce qui reste.

so evamāha: ‘ettakā usabhā haññantu yaññatthāya, ettakā vacchatarā haññantu yaññatthāya, ettakā vacchatariyo haññantu yaññatthāya, ettakā ajā haññantu yaññatthāya, ettakā urabbhā haññantu yaññatthāya, (ettakā assā haññantu yaññatthāya), ettakā rukkhā chijjantu yūpatthāya, ettakā dabbhā lūyantu barihisatthāyā’ti. yepissa te honti dāsāti vā pessāti vā kammakarāti vā tepi daṇḍatajjitā bhayatajjitā assumukhā rudamānā parikammāni karonti. ayaṃ vuccati, bhikkhave, puggalo attantapo ca attaparitāpanānuyogamanuyutto parantapo ca paraparitāpanānuyogamanuyutto.

Il dit: 'Tuez tant de bœufs pour le sacrifice, tuez tant de grands veaux pour le sacrifice, tuez tant de jeunes vaches pour le sacrifice, tuez tant de chèvres pour le sacrifice, tuez tant de béliers pour le sacrifice, tuez tant de chevaux pour le sacrifice, coupez tant d'arbres pour les poteaux sacrificiels, coupez tant d'herbe koussa pour servir d'herbe sacrificielle.' Les serfs, les servants ou les travailleurs effectuent les préparations en étant effrayés par le châtiment, effrayés par la peur, les larmes au visage, en pleurs. Voici, mendiants, ce qu'on appelle un individu qui se tourmente lui-même et se voue à la pratique de se torturer lui-même, et tourmente les autres et se voue à la pratique de torturer les autres.

“katamo ca, bhikkhave, puggalo nevattantapo nāttaparitāpanānuyogamanuyutto na parantapo na paraparitāpanānuyogamanuyutto, so anattantapo aparantapo diṭṭheva dhamme nicchāto nibbuto sītībhūto sukhappaṭisaṃvedī brahmabhūtena attanā viharati?

Et quel est, mendiants, l'individu qui ne se tourmente pas lui-même ni ne se voue à la pratique de se torturer lui-même, et ne tourmente pas les autres ni ne se voue à la pratique de torturer les autres, et qui, ne se tourmentant pas lui-même et ne tourmentant pas les autres, demeure dans ce monde visible satisfait, repu, rafraîchi, ressentant du bien-être, étant lui-même devenu brahmique?

idha, bhikkhave, tathāgato loke uppajjati arahaṃ sammāsambuddho vijjācaraṇasampanno sugato lokavidū anuttaro purisadammasārathi satthā devamanussānaṃ buddho bhagavā. so imaṃ lokaṃ sadevakaṃ samārakaṃ sabrahmakaṃ sassamaṇabrāhmaṇiṃ pajaṃ sadevamanussaṃ sayaṃ abhiññā sacchikatvā pavedeti. so dhammaṃ deseti ādikalyāṇaṃ majjhekalyāṇaṃ pariyosānakalyāṇaṃ sātthaṃ sabyañjanaṃ, kevalaparipuṇṇaṃ parisuddhaṃ brahmacariyaṃ pakāseti.

À cet égard, mendiants, un Tathagata apparaît dans le monde, un arahant véritablement éveillé, accompli en connaissance et en [bonne] conduite, sublime, connaisseur du monde, suprême guide des personnes désirant l'entraînement, enseignant des dévas et des humains, un Fortuné éveillé. Il fait connaître ce monde avec ses dévas, ses Maras, ses Brahmas, ses renonçants et brahmanes, à cette génération de dévas et d'êtres humains, en en ayant fait lui-même l'expérience par connaissance directe. Il enseigne un Dhamma qui est bénéfique au début, bénéfique au milieu, bénéfique à la fin, avec la signification et le phrasé corrects, il présente la vie brahmique qui est entièrement complète et pure.

taṃ dhammaṃ suṇāti gahapati vā gahapatiputto vā aññatarasmiṃ vā kule paccājāto. so taṃ dhammaṃ sutvā tathāgate saddhaṃ paṭilabhati. so tena saddhāpaṭilābhena samannāgato iti paṭisañcikkhati: ‘sambādho gharāvāso rajāpatho, abbhokāso pabbajjā. nayidaṃ sukaraṃ agāraṃ ajjhāvasatā ekantaparipuṇṇaṃ ekantaparisuddhaṃ saṅkhalikhitaṃ brahmacariyaṃ carituṃ. yaṃnūnāhaṃ kesamassuṃ ohāretvā kāsāyāni vatthāni acchādetvā agārasmā anagāriyaṃ pabbajeyyan’ti.

Un maître de maison ou le fils d'un maître de maison, ou bien quelqu'un né dans une quelconque famille, entend cet enseignement. Ayant entendu cet enseignement, il acquiert de la conviction envers le Tathagata. Doué de cette conviction qu'il a acquise, il considère ceci: 'La vie de foyer est encombrante, c'est un chemin boueux;{n} le départ du foyer, c'est le grand air. Il n'est pas facile, en vivant au foyer, de vivre la vie brahmique qui est absolument complète et pure, polie comme une conque. Et si je me rasais les cheveux et la barbe, que je revêtais les robes ocres et que je quittais la vie de foyer pour le sans-foyer?'

so aparena samayena appaṃ vā bhogakkhandhaṃ pahāya, mahantaṃ vā bhogakkhandhaṃ pahāya, appaṃ vā ñātiparivaṭṭaṃ pahāya, mahantaṃ vā ñātiparivaṭṭaṃ pahāya, kesamassuṃ ohāretvā, kāsāyāni vatthāni acchādetvā agārasmā anagāriyaṃ pabbajati.

Plus tard, ayant abandonné un petit patrimoine ou un grand patrimoine, ayant abandonné un petit cercle de relations ou un grand cercle de relations, s'étant rasé les cheveux et la barbe, ayant revêtu les robes ocres, il quitte la vie de foyer pour le sans-foyer.

“so evaṃ pabbajito samāno bhikkhūnaṃ sikkhāsājīvasamāpanno pāṇātipātaṃ pahāya pāṇātipātā paṭivirato hoti, nihitadaṇḍo nihitasattho lajjī dayāpanno sabbapāṇabhūtahitānukampī viharati. adinnādānaṃ pahāya adinnādānā paṭivirato hoti dinnādāyī dinnapāṭikaṅkhī. athenena sucibhūtena attanā viharati. abrahmacariyaṃ pahāya brahmacārī hoti ārācārī virato methunā gāmadhammā.

Ayant ainsi quitté le foyer, ayant entrepris l'entraînement et les moyens de subsistance des mendiants, ayant abandonné la destruction de la vie, il s'abstient de détruire la vie, et ayant déposé le bâton, déposé les armes, il demeure consciencieux, aimable, ayant de la sollicitude pour le bénéfice de tous les êtres vivants. Ayant abandonné l'appropriation de ce qui n'a pas été donné, ne prenant que ce qui est donné, ne souhaitant que ce qui est donné, et ne volant pas, il demeure en étant lui-même purifié. Ayant abandonné ce qui est contraire à la vie brahmique, il vit la vie brahmique, distant, s'abstenant de tout acte sexuel, qui est une chose du village.

“musāvādaṃ pahāya musāvādā paṭivirato hoti saccavādī saccasandho theto paccayiko avisaṃvādako lokassa. pisuṇaṃ vācaṃ pahāya pisuṇāya vācāya paṭivirato hoti, ito sutvā na amutra akkhātā imesaṃ bhedāya, amutra vā sutvā na imesaṃ akkhātā amūsaṃ bhedāya. iti bhinnānaṃ vā sandhātā sahitānaṃ vā anuppadātā, samaggārāmo samaggarato samagganandī samaggakaraṇiṃ vācaṃ bhāsitā hoti. pharusaṃ vācaṃ pahāya pharusāya vācāya paṭivirato hoti. yā sā vācā nelā kaṇṇasukhā pemanīyā hadayaṅgamā porī bahujanakantā bahujanamanāpā tathārūpiṃ vācaṃ bhāsitā hoti. samphappalāpaṃ pahāya samphappalāpā paṭivirato hoti kālavādī bhūtavādī atthavādī dhammavādī vinayavādī, nidhānavatiṃ vācaṃ bhāsitā kālena sāpadesaṃ pariyantavatiṃ atthasaṃhitaṃ.

Ayant abandonné les paroles mensongères, il s'abstient des paroles mensongères, disant la vérité, honnête, digne de confiance, sincère, sans tromper son monde. Ayant abandonné les paroles médisantes, il s'abstient des paroles médisantes, il ne répète pas là-bas ce qu'il a entendu ici pour diviser ceux-là de ceux-ci, et il ne répète pas ici ce qu'il a entendu là-bas pour diviser ceux-ci de ceux-là; ainsi, il réconcilie ceux qui sont dans la discorde et promeut la concorde, il se ravit de la concorde, se plaît à la concorde, se réjouit de la concorde et prononce des paroles qui engendrent la concorde. Ayant abandonné les paroles acerbes, il s'abstient des paroles acerbes: il prononce des paroles qui sont agréables à entendre, aimables, qui touchent le cœur, qui sont polies, désirées par la multitude, plaisantes pour la multitude. Ayant abandonné les bavardages infructueux, il s'abstient des bavardages infructueux: il parle au bon moment, il dit des choses factuelles, profitables, en accord avec le Dhamma, en accord avec la Discipline, il dit des choses utiles, au bon moment, pour une raison [définie], avec modération, et il dit des choses profitables.

“so bījagāma-bhūtagāma-samārambhā paṭivirato hoti, ekabhattiko hoti rattūparato, virato vikāla-bhojanā, nacca-gīta-vādita-visūka-dassanā paṭivirato hoti, mālā-gandha-vilepana-dhāraṇa-maṇḍana-vibhūsanaṭṭhānā paṭivirato hoti, uccā-sayana-mahā-sayanā paṭivirato hoti, jātarūpa-rajata-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, āmaka-dhañña-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, āmaka-maṃsa-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, itthi-kumārika-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, dāsi-dāsa-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, ajeḷaka-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, kukkuṭasūkara-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, hatthi-gavāssavaḷavā-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, khetta-vatthu-paṭiggahaṇā paṭivirato hoti, dūteyya-pahiṇagaman-ānuyogā paṭivirato hoti, kayavikkayā paṭivirato hoti, tulākūṭa-kaṃsakūṭa-mānakūṭā paṭivirato hoti, ukkoṭana-vañcana-nikati-sāciyogā paṭivirato hoti, chedana-vadha-bandhana-viparāmosā-alopa-saha-sākārā paṭivirato hoti.

Il s'abstient d'endommager des graines et des plantes, il ne mange qu'un repas dans la journée, s'abstenant de manger le soir, s'abstenant de manger dans l'après-midi, il s'abstient de chanter, danser, [d'écouter] de la musique et des divertissements, il s'abstient de porter des guirlandes, parfums, cosmétiques, parures et moyens de s'embellir, il s'abstient [de s'asseoir dans] des sièges ou [de se coucher dans] des lits élevés ou luxueux, il s'abstient d'accepter l'or et l'argent, il s'abstient d'accepter des graines non cuites ou de la viande crue, il s'abstient d'accepter des femmes et des jeunes filles, il s'abstient d'accepter des serfs hommes ou femmes, il s'abstient d'accepter chèvres et moutons, il s'abstient d'accepter volailles et cochons, il s'abstient d'accepter éléphants, bovins, chevaux et juments, il s'abstient d'accepter des champs ou des terres, il s'abstient de servir de messager et de porter des commissions, il s'abstient de s'engager dans le commerce du troc, il s'abstient de recourir aux fausses masses, aux faux métaux et aux fausses mesures, il s'abstient de recourir à la corruption, à la fraude, au trafic et à l'escroquerie, il s'abstient de blesser, frapper, capturer, agresser, piller ou commettre des violences.

“so santuṭṭho hoti kāyaparihārikena cīvarena kucchiparihārikena piṇḍapātena, so yena yeneva pakkamati samādāyeva pakkamati. seyyathāpi nāma pakkhī sakuṇo yena yeneva ḍeti sapattabhārova ḍeti, evameva bhikkhu santuṭṭho hoti kāyaparihārikena cīvarena kucchiparihārikena piṇḍapātena, so yena yeneva pakkamati samādāyeva pakkamati. so iminā ariyena sīlakkhandhena samannāgato ajjhattaṃ anavajjasukhaṃ paṭisaṃvedeti.

Il se satisfait d'une robe pour prendre soin de son corps et de la nourriture d'aumônes pour prendre soin de son estomac. Où qu'il s'en aille, il s'en va en n'emportant que celles-ci. Tout comme un oiseau ailé, où qu'il s'envole, ne s'envole qu'avec ses ailes pour seul fardeau, de la même manière, un mendiant se satisfait d'une robe pour prendre soin de son corps et de la nourriture d'aumônes pour prendre soin de son estomac. Où qu'il s'en aille, il s'en va en n'emportant que celles-ci. Étant ainsi doué de cette noble accumulation de vertu, il ressent intérieurement le bien-être d'être irréprochable.

“so cakkhunā rūpaṃ disvā na nimittaggāhī hoti nānubyañjanaggāhī. yatvādhikaraṇamenaṃ cakkhundriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ abhijjhādomanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ tassa saṃvarāya paṭipajjati, rakkhati cakkhundriyaṃ, cakkhundriye saṃvaraṃ āpajjati.

En voyant une forme avec l'œil, il ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'œil, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'œil; il entreprend la restreinte de la faculté de l'œil.

sotena saddaṃ sutvā na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ sotindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati sotindriyaṃ; sotindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En entendant un son avec l'oreille, ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'oreille, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'oreille; il entreprend la restreinte de la faculté de l'oreille.

ghāṇena gandhaṃ ghāyitvā na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ ghāṇindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati ghāṇindriyaṃ; ghāṇindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En sentant une odeur avec le nez, ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté du nez, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté du nez; il entreprend la restreinte de la faculté du nez.

jivhāya rasaṃ sāyitvā na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ jivhindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati jivhindriyaṃ; jivhindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En goûtant une saveur avec la langue, ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de la langue, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de la langue; il entreprend la restreinte de la faculté de la langue.

kāyena phoṭṭhabbaṃ phusitvā na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ kāyindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati kāyindriyaṃ; kāyindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En touchant une sensation corporelle avec le corps, ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté du corps, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté du corps; il entreprend la restreinte de la faculté du corps.

manasā dhammaṃ viññāya na nimitta'g'gāhī hoti n·ānubyañjana'g'gāhī yatvādhikaraṇamenaṃ manindriyaṃ asaṃvutaṃ viharantaṃ, abhijjhā-domanassā pāpakā akusalā dhammā anvāssaveyyuṃ, tassa saṃvarāya paṭipajjati; rakkhati manindriyaṃ; manindriye saṃvaraṃ āpajjati.

En prenant conscience d'un phénomène mental avec l'esprit, ne saisit pas un aspect, il ne saisit pas un détail sur la base duquel, s'il demeurait sans restreindre la faculté de l'esprit, la convoitise & déplaisance mentale, ainsi que des états mentaux malsains et désavantageux pourraient l'envahir; il poursuit la voie de sa restreinte; il garde la faculté de l'esprit; il entreprend la restreinte de la faculté de l'esprit.

so iminā ariyena indriyasaṃvarena samannāgato ajjhattaṃ abyāsekasukhaṃ paṭisaṃvedeti.

Étant doué de cette noble restreinte des facultés, il ressent intérieurement le bien-être d'être sans souillure.

“so abhikkante paṭikkante sampajānakārī hoti, ālokite vilokite sampajānakārī hoti, samiñjite pasārite sampajānakārī hoti, saṃghāṭipattacīvaradhāraṇe sampajānakārī hoti, asite pīte khāyite sāyite sampajānakārī hoti, uccārapassāvakamme sampajānakārī hoti, gate ṭhite nisinne sutte jāgarite bhāsite tuṇhībhāve sampajānakārī hoti.

Lorsqu'il s'approche et lorsqu'il s'en va, il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il regarde en avant et lorsqu'il regarde alentours, il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il fléchit et lorsqu'il étend [ses membres], il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il porte la robe-manteau, le bol et les robes, il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il mange, lorsqu'il boit, lorsqu'il mâche, lorsqu'il goûte [la nourriture], il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il s'occupe des actes de déféquer et d'uriner, il le fait avec un discernement attentif; lorsqu'il marche, lorsqu'il se tient debout, lorsqu'il est assis, lorsqu'il dort, lorsqu'il est éveillé, lorsqu'il parle et lorsqu'il est silencieux, il le fait avec un discernement attentif.

“so iminā ca ariyena sīlakkhandhena samannāgato, iminā ca ariyena indriyasaṃvarena samannāgato, iminā ca ariyena satisampajaññena samannāgato vivittaṃ senāsanaṃ bhajati araññaṃ rukkhamūlaṃ pabbataṃ kandaraṃ giriguhaṃ susānaṃ vanapatthaṃ abbhokāsaṃ palālapuñjaṃ. so pacchābhattaṃ piṇḍapātapaṭikkanto nisīdati pallaṅkaṃ ābhujitvā, ujuṃ kāyaṃ paṇidhāya, parimukhaṃ satiṃ upaṭṭhapetvā.

Doué de cette noble accumulation de vertu, doué de cette noble restreinte des facultés, doué de cette noble présence d'esprit & discernement attentif, il a recours à un lieu de séjour isolé: une forêt, le pied d'un arbre, une colline, une grotte, une caverne, un cimetière, un maquis forestier, le ciel ouvert ou un tas de paille. De retour des aumônes de nourriture, après son repas, il s'assoit jambes croisées, maintenant [son] corps droit, et mettant en place [sa] présence d'esprit entre le nez et la bouche.

so abhijjhaṃ loke pahāya vigatābhijjhena cetasā viharati, abhijjhāya cittaṃ parisodheti. byāpādappadosaṃ pahāya abyāpannacitto viharati, sabbapāṇabhūtahitānukampī byāpādappadosā cittaṃ parisodheti. thinamiddhaṃ pahāya vigatathinamiddho viharati ālokasaññī sato sampajāno, thinamiddhā cittaṃ parisodheti. uddhaccakukkuccaṃ pahāya anuddhato viharati, ajjhattaṃ vūpasantacitto uddhaccakukkuccā cittaṃ parisodheti. vicikicchaṃ pahāya tiṇṇavicikiccho viharati akathaṃkathī kusalesu dhammesu, vicikicchāya cittaṃ parisodheti.

Ayant abandonné la convoitise envers le monde, il reste avec un esprit dénué de convoitise, il purifie son esprit de la convoitise; ayant abandonné la malveillance et la haine, il reste avec un esprit dénué de malveillance, rempli de sollicitude pour la prospérité de tous les êtres vivants, il purifie son esprit de la malveillance; ayant abandonné la léthargie & somnolence, il reste dénué de léthargie & somnolence, percevant la lumière, présent d'esprit, doué d'un discernement attentif, il purifie son esprit de la léthargie & somnolence; ayant abandonné l'agitation mentale & préoccupation, il reste calme, avec un esprit intérieurement apaisé, il purifie son esprit de l'agitation mentale & préoccupation; ayant abandonné le doute, il reste au-delà du doute, sans confusion par rapport aux états mentaux avantageux, il purifie son esprit du doute.

so ime pañca nīvaraṇe pahāya cetaso upakkilese paññāya dubbalīkaraṇe vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharati sato ca sampajāno, sukhañca kāyena paṭisaṃvedeti yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti: ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā pubbeva somanassa-domanassānaṃ atthaṅgamā adukkham-asukhaṃ upekkhā-sati-pārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati.

S'étant débarrassé de ces cinq obstructions, souillures de l'esprit qui affaiblissent le discernement, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, il entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. Avec l'apaisement des pensées actives et passives, il entre et demeure dans le deuxième jhāna, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration. Avec la disparition de l'exaltation, il demeure équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, il entre et demeure dans le troisième jhāna et ressent dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’. Abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, il entre et demeure dans le quatrième jhāna, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte pubbenivāsānussatiñāṇāya cittaṃ abhininnāmeti. so anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati, seyyathidaṃ: ekampi jātiṃ dvepi jātiyo tissopi jātiyo catassopi jātiyo pañcapi jātiyo dasapi jātiyo vīsampi jātiyo tiṃsampi jātiyo cattālīsampi jātiyo paññāsampi jātiyo jātisatampi jātisahassampi jātisatasahassampi anekepi saṃvaṭṭakappe anekepi vivaṭṭakappe anekepi saṃvaṭṭavivaṭṭakappe: ‘amutrāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto amutra udapādiṃ; tatrāpāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto idhūpapanno’ti. iti sākāraṃ sauddesaṃ anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussarati.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige son esprit vers la connaissance de la remémoration des existences passées. Il se rappelle ses diverses existences passées, telles que: une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre naissances, cinq naissances, dix naissances, vingt naissances, trente naissances, quarante naissances, cinquante naissances, cent naissances, mille naissances, cent mille naissances, plusieurs cycles d'expansion, plusieurs cycles de contraction, plusieurs cycles d'expansion et de contraction: 'dans cette existence-là, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu là-bas; dans cette existence là-bas, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu ici', il se rappelle ainsi ses diverses existences passées avec leurs particularités et leurs détails.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte sattānaṃ cutūpapātañāṇāya cittaṃ abhininnāmeti. so dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate, yathākammūpage satte pajānāti: ‘ime vata bhonto sattā kāyaduccaritena samannāgatā vacīduccaritena samannāgatā manoduccaritena samannāgatā ariyānaṃ upavādakā micchādiṭṭhikā micchādiṭṭhikammasamādānā. te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapannā. ime vā pana bhonto sattā kāyasucaritena samannāgatā vacīsucaritena samannāgatā manosucaritena samannāgatā ariyānaṃ anupavādakā sammādiṭṭhikā sammādiṭṭhikammasamādānā, te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapannā’ti. iti dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passati cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe sugate duggate, yathākammūpage satte pajānāti.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige son esprit vers la connaissance du trépas et de la réapparition des êtres. Avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, il voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, il comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions: 'ces êtres-ci, qui pratiquaient la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, qui méprisaient les êtres nobles, qui avaient des vues erronées, qui entreprenaient des actions sur la base de vues erronées, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer; et ces êtres-ci, qui pratiquaient la bonne conduite corporelle, la bonne conduite verbale, la bonne conduite mentale, qui ne méprisaient pas les êtres nobles, qui avaient des vues correctes, qui entreprenaient des actions sur la base de vues correctes, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque'. Ainsi, avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, il voit les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, il comprend comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte āsavānaṃ khayañāṇāya cittaṃ abhininnāmeti. so ‘idaṃ dukkhan’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ pajānāti. ‘ime āsavā’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ pajānāti.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige son esprit vers la connaissance de l'élimination complète des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici le mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici l'apparition du mal-être'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici la cessation du mal-être'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici la voie menant à la cessation du mal-être'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici les impuretés mentales'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici l'apparition des impuretés mentales'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici la cessation des impuretés mentales'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici la voie menant à la cessation des impuretés mentales'.

“tassa evaṃ jānato evaṃ passato kāmāsavāpi cittaṃ vimuccati, bhavāsavāpi cittaṃ vimuccati, avijjāsavāpi cittaṃ vimuccati. vimuttasmiṃ vimuttamiti ñāṇaṃ hoti. ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāti.

Voyant ainsi, comprenant ainsi, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à la sensualité, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'existence, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'ignorance. Avec la libération, il y a la connaissance: 'Je suis délivré'. Il comprend: «C'en est fini de la naissance, la vie brahmique a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y aura plus aucune autre existence.»

ayaṃ vuccati, bhikkhave, puggalo nevattantapo nāttaparitāpanānuyogamanuyutto, na parantapo na paraparitāpanānuyogamanuyutto. so attantapo aparantapo diṭṭheva dhamme nicchāto nibbuto sītībhūto sukhappaṭisaṃvedī brahmabhūtena attanā viharatī”ti.

Voici, mendiants, ce qu'on appelle un individu qui ne se tourmente pas lui-même ni ne se voue à la pratique de se torturer lui-même, et ne tourmente pas les autres ni ne se voue à la pratique de torturer les autres, et qui, ne se tourmentant pas lui-même et ne tourmentant pas les autres, demeure dans ce monde visible satisfait, repu, rafraîchi, ressentant du bien-être, étant lui-même devenu brahmique.

idamavoca bhagavā. attamanā te bhikkhū bhagavato bhāsitaṃ abhinandunti.

Voici ce que dit le Fortuné. Ravis, les mendiants apprécièrent ses paroles.





Bodhi leaf


Note



1: Ce discours n'a pas de parallèle.



Traduction proposée par Rémy.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.


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