SN 16.8
Ovāda Sutta
— Exhortation —

Dans ce soutta, il est bien clair que l'enseignement du Bouddha n'est détruit que par les mendiants eux-mêmes.




Pāḷi



evaṃ me sutaṃ:

Français



Ainsi ai-je entendu:

ekaṃ samayaṃ bhagavā rājagahe viharati veḷuvane kalandakanivāpe. atha kho āyasmā mahākassapo yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā bhagavantaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinnaṃ kho āyasmantaṃ mahākassapaṃ bhagavā etadavoca:

Un jour, le Fortuné séjournait à Rājagaha, dans la bambouseraie, au refuge des écureuils. Ce jour-là, le vénérable Mahākassapa vint voir le Fortuné, lui rendit hommage et s'assit d'un côté. Alors qu'il était assis d'un côté, le Fortuné lui dit:

— “ovada, kassapa, bhikkhū; karohi, kassapa, bhikkhūnaṃ dhammiṃ kathaṃ. ahaṃ vā, kassapa, bhikkhūnaṃ ovadeyyaṃ tvaṃ vā; ahaṃ vā bhikkhūnaṃ dhammiṃ kathaṃ kareyyaṃ tvaṃ vā”ti.

— Exhorte les mendiants, Kassapa. Fais-leur un discours sur le Dhamma. Ou bien c'est moi qui exhorte les mendiants, ou bien il faut que tu le fasses. Ou bien c'est moi qui leur fais un discours sur le Dhamma, ou bien il faut que tu le fasses.

— “dubbacākho, bhante etarahi bhikkhū, dovacassakaraṇehi dhammehi samannāgatā, akkhamā, appadakkhiṇaggāhino anusāsanīn”ti.

— A présent, Bhanté, les mendiants sont récalcitrants, ils sont pourvus de traits de caractère qui les rendent récalcitrants, ils sont impatients et ne prennent pas les conseils respectueusement.

— “tathā hi pana, kassapa, pubbe therā bhikkhū āraññikā ceva ahesuṃ āraññikattassa ca vaṇṇavādino, piṇḍapātikā ceva ahesuṃ piṇḍapātikattassa ca vaṇṇavādino, paṃsukūlikā ceva ahesuṃ paṃsukūlikattassa ca vaṇṇavādino, tecīvarikā ceva ahesuṃ tecīvarikattassa ca vaṇṇavādino, appicchā ceva ahesuṃ appicchatāya ca vaṇṇavādino, santuṭṭhā ceva ahesuṃ santuṭṭhiyā ca vaṇṇavādino, pavivittā ceva ahesuṃ pavivekassa ca vaṇṇavādino, asaṃsaṭṭhā ceva ahesuṃ asaṃsaggassa ca vaṇṇavādino, āraddhavīriyā ceva ahesuṃ vīriyārambhassa ca vaṇṇavādino.

— En effet, Kassapa, auparavant les aînés parmi les mendiants séjournaient en forêt et prônaient le séjour en forêt; ils se nourrissaient de nourriture d'aumônes, et prônaient le fait de se nourrir de nourriture d'aumônes; ils portaient des robes faites de haillons abandonnés comme déchets, et prônaient le port de robes faites de haillons; ils pratiquaient le port d'un unique ensemble de trois robes, et prônaient le port d'un unique ensemble de trois robes; ils avaient peu de désirs et prônaient le peu de désirs; ils se satisfaisaient [de ce qu'ils avaient] et prônaient la satisfaction [avec ce qu'on a]; ils demeuraient isolés et prônaient l'isolement; ils restaient éloignés des groupes (de gens) et prônaient l'éloignement des groupes; ils avaient leur énergie tonifiée et prônaient l'activation de l'énergie.

“tatra yo hoti bhikkhu āraññiko ceva āraññikattassa ca vaṇṇavādī, piṇḍapātiko ceva piṇḍapātikattassa ca vaṇṇavādī, paṃsukūliko ceva paṃsukūlikattassa ca vaṇṇavādī, tecīvariko ceva tecīvarikattassa ca vaṇṇavādī, appiccho ceva appicchatāya ca vaṇṇavādī, santuṭṭho ceva santuṭṭhiyā ca vaṇṇavādī, pavivitto ceva pavivekassa ca vaṇṇavādī, asaṃsaṭṭho ceva asaṃsaggassa ca vaṇṇavādī, āraddhavīriyo ceva vīriyārambhassa ca vaṇṇavādī, taṃ therā bhikkhū āsanena nimantenti: ‘ehi, bhikkhu, ko nāmāyaṃ bhikkhu, bhaddako vatāyaṃ bhikkhu, sikkhākāmo vatāyaṃ bhikkhu; ehi, bhikkhu, idaṃ āsanaṃ nisīdāhī’”ti.

Et alors, si un mendiant séjournait en forêt et prônait le séjour en forêt, qu'il se nourrissait de nourriture d'aumônes et prônait le fait de se nourrir de nourriture d'aumônes, qu'il portait des robes faites de haillons abandonnés comme déchets et prônait le port de robes faites de haillons, qu'il pratiquait le port d'un unique ensemble de trois robes et prônait le port d'un unique ensemble de trois robes, qu'il avait peu de désirs et prônait le peu de désirs, qu'il se satisfaisait [de ce qu'il avait] et prônait la satisfaction [avec ce qu'on a], qu'il demeurait isolé et prônait l'isolement, qu'il restait éloigné des groupes (de gens) et prônait l'éloignement des groupes, qu'il avait son énergie tonifiée et prônait l'activation de l'énergie, alors les aînés parmi les mendiants l'invitaient à s'asseoir: 'Viens, mendiant, quel est ton nom? Voici un mendiant émérite, voici un mendiant qui apprécie l'entraînement. Viens, mendiant, voici un siège, assieds-toi.'

“tatra, kassapa, navānaṃ bhikkhūnaṃ evaṃ hoti: ‘yo kira so hoti bhikkhu āraññiko ceva āraññikattassa ca vaṇṇavādī, piṇḍapātiko ceva piṇḍapātikattassa ca vaṇṇavādī, paṃsukūliko ceva paṃsukūlikattassa ca vaṇṇavādī, tecīvariko ceva tecīvarikattassa ca vaṇṇavādī, appiccho ceva appicchatāya ca vaṇṇavādī, santuṭṭho ceva santuṭṭhiyā ca vaṇṇavādī, pavivitto ceva pavivekassa ca vaṇṇavādī, asaṃsaṭṭho ceva asaṃsaggassa ca vaṇṇavādī, āraddhavīriyo ceva vīriyārambhassa ca vaṇṇavādī, taṃ therā bhikkhū āsanena nimantenti: ehi, bhikkhu, ko nāmāyaṃ bhikkhu, bhaddako vatāyaṃ bhikkhu, sikkhākāmo vatāyaṃ bhikkhu; ehi, bhikkhu, idaṃ āsanaṃ nisīdāhī’ti. te tathattāya paṭipajjanti; tesaṃ taṃ hoti dīgharattaṃ hitāya sukhāya.

Ainsi, Kassapa, les nouveaux mendiants pensaient: 'Celui qui séjourne en forêt et prône le séjour en forêt, qui se nourrit de nourriture d'aumônes et prône le fait de se nourrir de nourriture d'aumônes, qui porte des robes faites de haillons abandonnés comme déchets et prône le port de robes faites de haillons, qui pratique le port d'un unique ensemble de trois robes et prône le port d'un unique ensemble de trois robes, qui a peu de désirs et prône le peu de désirs, qui se satisfait [avec ce qu'il a] et prône la satisfaction [avec ce qu'on a], qui demeure isolé et prône l'isolement, qui reste éloigné des groupes (de gens) et prône l'éloignement des groupes, qui a son énergie tonifiée et prône l'activation de l'énergie, alors les aînés parmi les mendiants l'invitent à s'asseoir: "Viens, mendiant, quel est ton nom? Voici un mendiant émérite, voici un mendiant qui apprécie l'entraînement. Viens, mendiant, voici un siège, assieds-toi".' Alors ils pratiquaient en conséquence, et cela menait à leur bonne fortune et leur bien-être pour longtemps.

“etarahi pana, kassapa, therā bhikkhū na ceva āraññikā na ca āraññikattassa vaṇṇavādino, na ceva piṇḍapātikā na ca piṇḍapātikattassa vaṇṇavādino, na ceva paṃsukūlikā na ca paṃsukūlikattassa vaṇṇavādino, na ceva tecīvarikā na ca tecīvarikattassa vaṇṇavādino, na ceva appicchā na ca appicchatāya vaṇṇavādino, na ceva santuṭṭhā na ca santuṭṭhiyā vaṇṇavādino, na ceva pavivittā na ca pavivekassa vaṇṇavādino, na ceva asaṃsaṭṭhā na ca asaṃsaggassa vaṇṇavādino, na ceva āraddhavīriyā na ca vīriyārambhassa vaṇṇavādino.

Mais à présent, Kassapa, les aînés parmi les mendiants ne séjournent pas en forêt et ne ne prônent pas pas le séjour en forêt, ne se nourrissent pas de nourriture d'aumônes et ne prônent pas le fait de se nourrir de nourriture d'aumônes, ne portent pas de robes faites de haillons abandonnés comme déchets et ne prônent pas le port de robes faites de haillons, ne pratiquent pas le port d'un unique ensemble de trois robes et ne prônent pas le port d'un unique ensemble de trois robes, n'ont pas peu de désirs et ne prônent pas le peu de désirs, ne se satisfaont pas [de ce qu'il ont] et ne prônent pas la satisfaction [avec ce qu'on a], ne demeurent pas isolés et ne prônent pas l'isolement, ne restent pas éloignés des groupes (de gens) et ne prônent pas l'éloignement des groupes, n'ont pas leur énergie tonifiée et ne prônent pas l'activation de l'énergie.

“tatra yo hoti bhikkhu ñāto yasassī lābhī cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilāna-ppaccaya-bhesajja-parikkhārānaṃ taṃ therā bhikkhū āsanena nimantenti: ‘ehi, bhikkhu, ko nāmāyaṃ bhikkhu, bhaddako vatāyaṃ bhikkhu, sabrahmacārikāmo vatāyaṃ bhikkhu; ehi, bhikkhu, idaṃ āsanaṃ nisīdāhī’”ti.

Maintenant, c'est le mendiant qui est connu et réputé, celui qui obtient des robes, de la nourriture d'aumônes, des gîtes et des remèdes en cas de maladie que les aînés parmi les mendiants invitent à s'asseoir: 'Viens, mendiant, quel est ton nom? Voici un mendiant émérite, voici un mendiant qui apprécie ses compagnons dans la vie brahmique. Viens, mendiant, voici un siège, assieds-toi.'

“tatra, kassapa, navānaṃ bhikkhūnaṃ evaṃ hoti: ‘yo kira so hoti bhikkhu ñāto yasassī lābhī cīvara-piṇḍapāta-senāsana-gilānappaccayabhesajjaparikkhārānaṃ taṃ therā bhikkhū āsanena nimantenti — ehi, bhikkhu, ko nāmāyaṃ bhikkhu, bhaddako vatāyaṃ bhikkhu, sabrahmacārikāmo vatāyaṃ bhikkhu; ehi, bhikkhu, idaṃ āsanaṃ nisīdāhī’ti. te tathattāya paṭipajjanti. tesaṃ taṃ hoti dīgharattaṃ ahitāya dukkhāya.

Ainsi, Kassapa, les nouveaux mendiants pensent: 'Vraiment, c'est le mendiant qui est connu et réputé, celui qui obtient des robes, de la nourriture d'aumônes, des gîtes et des remèdes en cas de maladie que les aînés parmi les mendiants invitent à s'asseoir: "Viens, mendiant, quel est ton nom? Voici un mendiant émérite, voici un mendiant qui apprécie ses compagnons dans la vie brahmique. Viens, mendiant, voici un siège, assieds-toi".' Alors ils pratiquent en conséquence, et cela mène à leur mauvaise fortune et leur mal-être pour longtemps.

yañhi taṃ, kassapa, sammā vadamāno vadeyya: ‘upaddutā brahmacārī brahmacārūpaddavena abhipatthanā brahmacārī brahmacāriabhipatthanenā’ti, etarahi taṃ, kassapa, sammā vadamāno vadeyya: ‘upaddutā brahmacārī brahmacārūpaddavena abhipatthanā brahmacārī brahmacāriabhipatthanenā’”ti.

Quelqu'un parlant correctement, Kassapa, dirait: 'Ceux qui suivent la vie brahmique ont été sapés par ceux qui sapent la vie brahmique, ceux qui suivent la vie brahmique ont été ruinés par ceux qui ruinent la vie brahmique.' Et à présent, Kassapa, quelqu'un parlant correctement, Kassapa, dirait: 'Ceux qui suivent la vie brahmique ont été sapés par ceux qui sapent la vie brahmique, ceux qui suivent la vie brahmique ont été faussés par ceux qui faussent la vie brahmique.'





Bodhi leaf


Traduction proposée par Rémy.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.


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