— La question de Timbarouka — Timbarouka se demande d'où viennent le plaisir et la douleur, en cherchant qui en est la cause. Le Bouddha lui explique qu'il vaut mieux chercher ce qui en est la cause. |
Pāḷisāvatthiyaṃ viharati. |
FrançaisUn jour, le Fortuné séjournait près de Savatthi (…) |
atha kho timbaruko paribbājako yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā bhagavatā saddhiṃ sammodi. sammodanīyaṃ kathaṃ sāraṇīyaṃ vītisāretvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinno kho timbaruko paribbājako bhagavantaṃ etadavoca | Ce jour-là, Timbarouka le vagabond spirituel vint voir le Fortuné et échangea des courtoisies avec lui. Après cet échange de courtoisies et de salutations amicales, il s'assit d'un côté et dit au Fortuné: |
“‘kiṃ nu kho, bho gotama, sayaṃkataṃ sukhadukkhan’’ti? | «Qu'en est-il, Sieur Gotama, est-ce que le plaisir et la douleur sont produits par soi-même? |
‘mā hevaṃ, timbarukā’’ti bhagavā avoca. | — Non, Timbarouka, il n'en est pas ainsi», dit le Fortuné. |
‘kiṃ pana, bho gotama, paraṃkataṃ sukhadukkhan’’ti? | «Alors, Sieur Gotama, est-ce que le plaisir et la douleur sont produits par un autre? |
‘mā hevaṃ, timbarukā’’ti bhagavā avoca. | — Non, Timbarouka, il n'en est pas ainsi», dit le Fortuné. |
‘kiṃ nu kho, bho gotama, sayaṃkatañca paraṃkatañca sukhadukkhan’’ti? | «Alors, Sieur Gotama, est-ce que le plaisir et la douleur sont produits par soi-même et par un autre? |
‘mā hevaṃ, timbarukā’’ti bhagavā avoca. | — Non, Timbarouka, il n'en est pas ainsi», dit le Fortuné. |
‘kiṃ pana, bho gotama, asayaṃkāraṃ aparaṃkāraṃ adhiccasamuppannaṃ sukhadukkhan’’ti? | «Alors, Sieur Gotama, est-ce que le plaisir et la douleur ne sont produits ni par soi-même ni par un autre et apparaissent sans cause? |
‘mā hevaṃ, timbarukā’’ti bhagavā avoca. | — Non, Timbarouka, il n'en est pas ainsi», dit le Fortuné. |
‘kiṃ nu kho, bho gotama, natthi sukhadukkhan’’ti? | «Alors, Sieur Gotama, est-ce que le plaisir et la douleur n'existent pas? |
‘na kho, timbaruka, natthi sukhadukkhaṃ; atthi kho, timbaruka, sukhadukkhan’’ti. | — Ce n'est pas le cas, Timbarouka, que le plaisir et la douleur n'existent pas. Le plaisir et la douleur existent bel et bien. |
‘tena hi bhavaṃ gotamo sukhadukkhaṃ na jānāti, na passatī’’ti? | — Alors est-ce que c'est parce que le Sieur Gotama ne connaît pas et ne voit pas le plaisir et la douleur? |
‘na khvāhaṃ, timbaruka, sukhadukkhaṃ na jānāmi, na passāmi. jānāmi khvāhaṃ, timbaruka, sukhadukkhaṃ; passāmi khvāhaṃ, timbaruka, sukhadukkhan’””ti. | — Ce n'est pas le cas, Timbarouka, que je ne connais pas et ne vois pas le plaisir et la douleur. Je connais bel et bien le plaisir et la douleur, et je vois bel et bien le plaisir et la douleur. |
“‘kiṃ nu kho, bho gotama, sayaṃkataṃ sukhadukkhan’’ti iti puṭṭho samāno ‘mā hevaṃ, timbarukā’’ti vadesi. ‘kiṃ pana, bho gotama, paraṃkataṃ sukhadukkhan’’ti iti puṭṭho samāno ‘mā hevaṃ, timbarukā’’ti vadesi. ‘kiṃ nu kho, bho gotama, sayaṃkatañca paraṃkatañca sukhadukkhan’’ti iti puṭṭho samāno ‘mā hevaṃ, timbarukā’’ti vadesi. ‘kiṃ pana, bho gotama, asayaṃkāraṃ aparaṃkāraṃ adhiccasamuppannaṃ sukhadukkhan’’ti iti puṭṭho samāno ‘mā hevaṃ, timbarukā’’ti vadesi. ‘kiṃ nu kho, bho gotama, natthi sukhadukkhan’’ti iti puṭṭho samāno ‘na kho, timbaruka, natthi sukhadukkhaṃ; atthi kho, timbaruka, sukhadukkhan’’ti vadesi. ‘tena hi bhavaṃ gotamo sukhadukkhaṃ na jānāti, na passatī’’ti iti puṭṭho samāno ‘na khvāhaṃ, timbaruka, sukhadukkhaṃ na jānāmi, na passāmi. jānāmi khvāhaṃ, timbaruka, sukhadukkhaṃ; passāmi khvāhaṃ, timbaruka, sukhadukkhan’’ti vadesi. ācikkhatu ca me bhavaṃ gotamo sukhadukkhaṃ. desetu ca me bhavaṃ gotamo sukhadukkhan””ti. | — Sieur Gotama, lorsqu'on vous demande si le plaisir et la douleur sont produits par soi-même, vous répondez que non; lorsqu'on vous demande si le plaisir et la douleur sont produits par un autre, vous répondez que non; lorsqu'on vous demande si le plaisir et la douleur sont produits soi-même et par un autre, vous répondez que non; lorsqu'on vous demande si le plaisir et la douleur ne sont produits ni par soi-même ni par un autre, vous répondez que non; lorsqu'on vous demande si le plaisir et la douleur n'existent pas, vous répondez que ce n'est pas le cas que le plaisir et la douleur n'existent pas, qu'ils existent bel et bien; lorsqu'on vous demande si le Sieur Gotama ne connaît pas et ne voit pas le plaisir et la douleur, vous répondez que ce n'est pas le cas que vous ne connaissez pas et ne voyez pas le plaisir et la douleur, que vous connaissez bel et bien le plaisir et la douleur, et que vous voyez bel et bien le plaisir et la douleur. Que le Sieur Gotama m'explique le plaisir et la douleur, que le Sieur Gotama m'expose le plaisir et la douleur. |
“‘sā vedanā, so vedayatī’’ti kho, timbaruka, ādito sato ‘sayaṃkataṃ sukhadukkhan’’ti evampāhaṃ na vadāmi. ‘aññā vedanā, añño vedayatī’’ti kho, timbaruka, vedanābhitunnassa sato ‘paraṃkataṃ sukhadukkhan’’ti evampāhaṃ na vadāmi. | — Timbarouka, [si on pense que] le ressenti et celui qui ressent sont les mêmes, alors considérant qu'on existe depuis le début, [on pense que] le plaisir et la douleur sont produits par soi-même, et ce n'est pas ce que je dis. [Si on pense que] le ressenti et celui qui ressent sont différents, alors par rapport à celui qui est submergé par le ressenti, [on pense que] le plaisir et la douleur sont produits par un autre, et ce n'est pas ce que je dis. |
ete te, timbaruka, ubho ante anupagamma majjhena tathāgato dhammaṃ deseti — ‘avijjāpaccayā saṅkhārā; saṅkhārapaccayā viññāṇaṃ … pe … evametassa kevalassa dukkhakkhandhassa samudayo hoti. | Evitant ces deux extrêmes, Timbarouka, le Tathagata enseigne le Dhamma par le milieu: l'ignorance est la condition [de l'apparition] des constructions; les constructions sont la condition [de l'apparition] de la conscience; la conscience est la condition [de l'apparition] du Nom-et-Forme; le Nom-et-Forme est la condition [de l'apparition] des organes des sens; les organes des sens sont la condition [de l'apparition] du contact; le contact est la condition [de l'apparition] du ressenti; le ressenti est la condition [de l'apparition] de la Soif; la Soif est la condition [de l'apparition] de l'attachement; l'attachement est la condition [de l'apparition] de l'existence; l'existence est la condition [de l'apparition] de la naissance; la naissance est la condition [de l'apparition] du vieillissement et de la mort, du chagrin, des lamentations, des douleurs, des déplaisances mentales et de la détresse. Telle est l'apparition de toute cette accumulation de mal-être. |
avijjāya tveva asesavirāganirodhā saṅkhāranirodho; saṅkhāranirodhā viññāṇanirodho … pe … evametassa kevalassa dukkhakkhandhassa nirodho hotī’””ti. | La disparition complète & cessation de l'ignorance amène la cessation des constructions; la cessation des constructions amène la cessation de la conscience; la cessation de la conscience amène la cessation du Nom-et-Forme; la cessation du Nom-et-Forme amène la cessation des organes des sens; la cessation des organes des sens amène la cessation du contact; la cessation du contact amène la cessation du ressenti; la cessation du ressenti amène la cessation de la Soif; la cessation de la Soif amène la cessation de l'attachement; la cessation de l'attachement amène la cessation de l'existence; la cessation de l'existence amène la cessation de la naissance; la cessation de la naissance amène la cessation du vieillissement et de la mort, du chagrin, des lamentations, des douleurs, des déplaisances mentales et de la détresse. Telle est la cessation de toute cette accumulation de mal-être.» |
evaṃ vutte, timbaruko paribbājako bhagavantaṃ etadavoca — | Lorsque cela fut dit, Timbarouka le vagabond spirituel dit au Fortuné: |
“abhikkantaṃ, bho gotama … pe … esāhaṃ bhavantaṃ gotamaṃ saraṇaṃ gacchāmi dhammañca bhikkhusaṅghañca. upāsakaṃ maṃ bhavaṃ gotamo dhāretu ajjatagge pāṇupetaṃ saraṇaṃ gatan””ti. | «C'est excellent, Sieur Gotama, excellent! Tout comme on redresserait ce qui était renversé, ou bien on révélerait ce qui était caché, ou on montrerait le chemin à quelqu'un qui se serait perdu, ou on allumerait une lampe dans l'obscurité [en pensant:] “Ceux qui possèdent une bonne vue verront les formes”, de la même manière le Fortuné a expliqué le Dhamma de diverses façons. Sieur Gotama, je vais en refuge au Sieur Gotama, ainsi qu'au Dhamma et à la Communauté des mendiants. Que le Sieur Gotama me considère comme un disciple étant allé en refuge à compter d'aujourd'hui et pour la vie.» |
———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. --- Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes. ![]() Ce travail est sous une License Internationale Creative Commons 4.0 avec Attribution, Usage non-commercial et Partage sous mêmes conditions. |