— Ce n'est pas à moi — Une série de souttas sur l'origine des vues erronées dans les cinq accumulations d'attachement, tous ponctués par une exhortation à ne pas croire au Moi. |
PāḷiSāvatthinidānaṃ. |
FrançaisÀ Savatthi. |
“kismiṃ nu kho, bhikkhave, sati, kiṃ upādāya, kiṃ abhinivissa evaṃ diṭṭhi uppajjati —
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«Mendiants, qu'est-ce qui, quand c'est présent et qu'on s'y attache, qu'on y adhère, une telle vue apparaît:
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bhagavaṃmūlakā no, bhante, dhammā … pe … | — Pour nous, Bhanté, le Dhamma est enraciné dans le Fortuné, il est guidé par le Fortuné, il est protégé par le Fortuné. Il serait bon, Bhanté, que le Fortuné clarifie lui-même la signification de cette parole. L'ayant entendue de la part du Fortuné, les mendiants la retiendront (…) |
“rūpe kho, bhikkhave, sati, rūpaṃ upādāya, rūpaṃ abhinivissa evaṃ diṭṭhi uppajjati — ‘adukkhamasukhī attā hoti arogo paraṃ maraṇā’’ti. vedanāya sati … pe … saññāya sati . saṅkhāresu sati. viññāṇe sati, viññāṇaṃ upādāya, viññāṇaṃ abhinivissa evaṃ diṭṭhi uppajjati — ‘adukkhamasukhī attā hoti arogo paraṃ maraṇā’”ti. | — Mendiants, c'est lorsque la Forme est présente, et qu'on s'attache à la Forme, qu'on adhère à la Forme, qu'une telle vue apparaît: “le Moi n'est ni heureux ni malheureux et est sans indisposition après la mort”. C'est lorsque le Ressenti (…) la Perception (…) les Constructions (…) la Conscience est présente, et qu'on s'attache à la Conscience, qu'on adhère à la Conscience, qu'une telle vue apparaît: “le Moi n'est ni heureux ni malheureux et est sans indisposition après la mort” |
“taṃ kiṃ maññatha, bhikkhave, rūpaṃ niccaṃ vā aniccaṃ vā””ti? | Qu'en pensez-vous, mendiants: la Forme est-elle permanente ou impermanente? |
“aniccaṃ, bhante”. | — Elle est impermanente, Bhanté. |
“yaṃ panāniccaṃ dukkhaṃ vā taṃ sukhaṃ vā””ti? | — Et ce qui est impermanent, est-ce satisfaisant ou insatisfaisant? |
“dukkhaṃ, bhante”. | — C'est insatisfaisant, Bhanté. |
“yaṃ panāniccaṃ dukkhaṃ vipariṇāmadhammaṃ, api nu taṃ anupādāya evaṃ diṭṭhi uppajjeyya — ‘adukkhamasukhī attā hoti arogo paraṃ maraṇā’””ti? | — Et ce qui est impermanent, insatisfaisant, par nature voué au changement, si on n'y était pas attaché, est-ce qu'une telle vue apparaîtrait: “le Moi n'est ni heureux ni malheureux et est sans indisposition après la mort”? |
“no hetaṃ, bhante”. | — Non, Bhanté. |
“vedanā … pe … saññā … pe … saṅkhārā … pe … viññāṇaṃ niccaṃ vā aniccaṃ vā””ti? | — Le Ressenti (…) la Perception (…) les Constructions (…) la Conscience est-elle permanente ou impermanente? |
“aniccaṃ, bhante”. | — Elle est impermanente, Bhanté. |
“yaṃ panāniccaṃ dukkhaṃ vā taṃ sukhaṃ vā””ti? | — Et ce qui est impermanent, est-ce satisfaisant ou insatisfaisant? |
“dukkhaṃ, bhante”. | — C'est insatisfaisant, Bhanté. |
“yaṃ panāniccaṃ dukkhaṃ vipariṇāmadhammaṃ, api nu taṃ anupādāya evaṃ diṭṭhi uppajjeyya — ‘adukkhamasukhī attā hoti arogo paraṃ maraṇā’””ti? | — Et ce qui est impermanent, insatisfaisant, par nature voué au changement, si on n'y était pas attaché, est-ce qu'une telle vue apparaîtrait: “le Moi n'est ni heureux ni malheureux et est sans indisposition après la mort”? |
“no hetaṃ, bhante”. | — Non, Bhanté. |
“tasmātiha, bhikkhave, yaṃ kiñci rūpaṃ atītānāgatapaccuppannaṃ ajjhattaṃ vā bahiddhā vā, oḷārikaṃ vā sukhumaṃ vā hīnaṃ vā paṇītaṃ vā yaṃ dūre santike vā, sabbaṃ rūpaṃ — ‘netaṃ mama, nesohamasmi, na meso attā’ti evametaṃ yathābhūtaṃ sammappaññāya daṭṭhabbaṃ. yā kāci vedanā... yā kāci saññā... ye keci saṅkhārā... yaṃ kiñci viññāṇaṃ atītānāgatapaccuppannaṃ ajjhattaṃ vā bahiddhā vā oḷārikaṃ vā sukhumaṃ vā hīnaṃ vā paṇītaṃ vā yaṃ dūre santike vā, sabbaṃ viññāṇaṃ — ‘netaṃ mama, nesohamasmi, na meso attā’ti evametaṃ yathābhūtaṃ sammappaññāya daṭṭhabbaṃ. | — C'est pourquoi, mendiants, toute Forme, qu'elle soit passée, future ou présente, interne ou externe, grossière ou subtile, inférieure ou superbe, éloignée ou proche, devrait être vue telle qu'elle est réellement, avec un discernement correct: “Ce n'est pas à moi, je ne suis pas cela, cela n'est pas Moi”. Toute Perception (…) Toutes les Constructions (…) Toute Conscience, qu'elle soit passée, future ou présente, interne ou externe, grossière ou subtile, inférieure ou superbe, éloignée ou proche, devrait être vue telle qu'elle est réellement, avec un discernement correct: “Ce n'est pas à moi, je ne suis pas cela, cela n'est pas Moi”. |
“evaṃ passaṃ, bhikkhave, sutavā ariyasāvako rūpasmimpi nibbindati, vedanāyapi nibbindati, saññāyapi nibbindati, saṅkhāresupi nibbindati, viññāṇasmimpi nibbindati. nibbindaṃ virajjati; virāgā vimuccati. vimuttasmiṃ vimuttamiti ñāṇaṃ hoti. ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānātī”ti. | En voyant ainsi, mendiants, un noble disciple instruit est désenchanté vis-à-vis de la Forme, désenchanté vis-à-vis du Ressenti, désenchanté vis-à-vis de la Perception, désenchanté vis-à-vis des Constructions, désenchanté vis-à-vis de la Conscience. Étant désenchanté, il devient détaché. Étant détaché, il est libéré. Étant libéré, il sait: “Je suis libéré”. Il comprend: “C'en est fini de la naissance, la vie brahmique a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y aura plus aucune autre existence.” |
———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. --- Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes. ![]() Ce travail est sous une License Internationale Creative Commons 4.0 avec Attribution, Usage non-commercial et Partage sous mêmes conditions. |