SN 44.1
Khemā Sutta
— Questions posées à Khéma —

Le roi Passénadi, au cours d'un voyage, fait une halte dans une localité où séjourne la mendiante Khéma. Il va la voir et lui pose des questions métaphysiques auxquelles il reçoit une réponse qu'il n'attendait pas.




Pāḷi



ekaṃ samayaṃ bhagavā sāvatthiyaṃ viharati jetavane anāthapiṇḍikassa ārāme. tena kho pana samayena khemā bhikkhunī kosalesu cārikaṃ caramānā antarā ca sāvatthiṃ antarā ca sāketaṃ toraṇavatthusmiṃ vāsaṃ upagatā hoti. atha kho rājā pasenadi kosalo sāketā sāvatthiṃ gacchanto, antarā ca sāketaṃ antarā ca sāvatthiṃ toraṇavatthusmiṃ ekarattivāsaṃ upagacchi. atha kho rājā pasenadi kosalo aññataraṃ purisaṃ āmantesi:

Français



Un jour, le Fortuné séjournait près de Savatthi, dans le bois de Jéta, le parc d'Anathapindika. À cette époque-là, la mendiante Khéma faisait un voyage à pied au Kossala, et avait pris résidence à Toranavatthou, entre Savatthi et Sakéta. Le roi Passénadi du Kossala, qui voyageait de Sakéta à Savatthi, arriva lui aussi ce jour-là à Toranavatthou pour une halte d'une nuit. Il s'adressa alors à un certain homme:

“ehi tvaṃ, ambho purisa, toraṇavatthusmiṃ tathārūpaṃ samaṇaṃ vā brāhmaṇaṃ vā jāna yamahaṃ ajja payirupāseyyan”ti.

«Viens, mon bon, et vois s'il y a un renonçant ou un brahmane à Toranavatthou que je pourrais visiter aujourd'hui.

— “evaṃ, devā”ti kho so puriso rañño pasenadissa kosalassa paṭissutvā kevalakappaṃ toraṇavatthuṃ āhiṇḍanto nāddasa tathārūpaṃ samaṇaṃ vā brāhmaṇaṃ vā yaṃ rājā pasenadi kosalo payirupāseyya. addasā kho so puriso khemaṃ bhikkhuniṃ toraṇavatthusmiṃ vāsaṃ upagataṃ. disvāna yena rājā pasenadi kosalo tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā rājānaṃ pasenadiṃ kosalaṃ etadavoca:

— Bien, Sire», répondit l'homme. Il fit alors le tour de Toranavatthou sans trouver de renonçant ou de brahmane que le roi Passénadi pourrait visiter. Ce fut alors qu'il trouva la mendiante Khéma, qui avait pris résidence à Toranavatthou. Il alla voir le roi Passénadi et lui dit:

“natthi kho, deva, toraṇavatthusmiṃ tathārūpo samaṇo vā brāhmaṇo vā yaṃ devo payirupāseyya. atthi ca kho, deva, khemā nāma bhikkhunī, tassa bhagavato sāvikā arahato sammāsambuddhassa. tassā kho pana ayyāya evaṃ kalyāṇo kittisaddo abbhuggato: ‘paṇḍitā, viyattā medhāvinī bahussutā cittakathā kalyāṇapaṭibhānā’ti. taṃ devo payirupāsatū”ti.

«Sire, il n'y a pas à Toranavatthou de renonçant ou de brahmane que sa Majesté pourrait visiter. Mais il y a une mendiante du nom de Khéma, qui est une disciple du Fortuné, de l'arahant véritablement éveillé. Et cette dame a bonne réputation: on dit d'elle qu'elle est sage, compétente, intelligente, très instruite, qu'elle a des mots d'esprit et qu'elle est éloquente. Sa majesté pourrait aller la visiter.»

atha kho rājā pasenadi kosalo yena khemā bhikkhunī tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā khemaṃ bhikkhuniṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinno kho rājā pasenadi kosalo khemaṃ bhikkhuniṃ etadavoca:

Alors le roi Passénadi du Kossala alla voir la mendiante Khéma, lui rendit hommage, s'assit d'un côté et lui dit:

“kiṃ nu kho, ayye, hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti?

«Madame, est-ce que le Tathagata existe après la mort?

— “abyākataṃ kho etaṃ, mahārāja, bhagavatā ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’”ti.

— Maharaja, le Fortuné n'a pas déclaré que le Tathagata existe après la mort.

— “kiṃ panayye, na hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti?

— Mais alors Madame, est-ce que le Tathagata n'existe pas après la mort?

— “etampi kho, mahārāja, abyākataṃ bhagavatā ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’”ti.

— Maharaja, le Fortuné n'a pas non plus déclaré que le Tathagata n'existe pas après la mort.

— “kiṃ nu kho, ayye, hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti?

— Mais alors Madame, est-ce que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort?

— “abyākataṃ kho etaṃ, mahārāja, bhagavatā ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’”ti.

— Maharaja, le Fortuné n'a pas non plus déclaré que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort.

— “kiṃ panayye, neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti.

— Mais alors Madame, est-ce que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort?

— “etampi kho, mahārāja, abyākataṃ bhagavatā ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’”ti.

— Maharaja, le Fortuné n'a pas non plus déclaré que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

— “‘kiṃ nu kho, ayye, hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti, iti puṭṭhā samānā ‘abyākataṃ kho etaṃ, mahārāja, bhagavatā hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti vadesi. ‘kiṃ panayye, na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti iti puṭṭhā samānā ‘etampi kho, mahārāja, abyākataṃ bhagavatā na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti vadesi. ‘kiṃ nu kho, ayye, hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti iti puṭṭhā samānā ‘abyākataṃ kho etaṃ, mahārāja, bhagavatā hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti vadesi. ‘kiṃ panayye, neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti iti puṭṭhā samānā ‘etampi kho, mahārāja, abyākataṃ bhagavatā neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti vadesi. ‘ko nu kho, ayye, hetu, ko paccayo yenetaṃ abyākataṃ bhagavatā’”ti?

— Madame, lorsqu'on vous demande si le Tathagata existe après la mort, vous répondez que cela n'a pas été déclaré par le Fortuné; lorsqu'on vous demande si le Tathagata n'existe pas après la mort, vous répondez que cela n'a pas été déclaré par le Fortuné; lorsqu'on vous demande si le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, vous répondez que cela n'a pas été déclaré par le Fortuné; lorsqu'on vous demande si le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort, vous répondez que cela n'a pas été déclaré par le Fortuné. Madame, quelle est la cause, quelle est la raison pour laquelle cela n'a pas été déclaré par le Fortuné?

— “tena hi, mahārāja, taññevettha paṭipucchissāmi. yathā te khameyya tathā naṃ byākareyyāsi. taṃ kiṃ maññasi, mahārāja, atthi te koci gaṇako vā muddiko vā saṅkhāyako vā yo pahoti gaṅgāya vālukaṃ gaṇetuṃ: ettakā vālukā iti vā, ettakāni vālukasatāni iti vā, ettakāni vālukasahassāni iti vā, ettakāni vālukasatasahassāni iti vā”ti?

— Pour cela, Maharaja, je vais vous questionner en retour, répondez comme bon vous semble. Qu'en pensez-vous, y a-t-il un quelconque comptable, arithméticien ou calculateur qui serait capable de compter les grains de sable du Gange en disant «il y a tant de grains de sable», «il y a tant de centaines de grains de sable», «il y a tant de milliers de grains de sable», ou «il y a tant de centaines de milliers de grains de sable»?

— “no hetaṃ, ayye”.

— Non, Madame.

— “atthi pana te koci gaṇako vā muddiko vā saṅkhāyako vā yo pahoti mahāsamudde udakaṃ gaṇetuṃ ettakāni udakāḷhakāni iti vā, ettakāni udakāḷhakasatāni iti vā, ettakāni udakāḷhakasahassāni iti vā, ettakāni udakāḷhakasatasahassāni iti vā”ti?

— Et y a-t-il un quelconque comptable, arithméticien ou calculateur qui serait capable de compter les gouttes d'eau dans l'océan en disant «il y a tant de gouttes d'eau», «il y a tant de centaines de gouttes d'eau», «il y a tant de milliers de gouttes d'eau», ou «il y a tant de centaines de milliers de gouttes d'eau»?

— “no hetaṃ, ayye”.

— Non, Madame.

— “taṃ kissa hetu”?

— Et quelle en est la raison?

— “mahāyye, samuddo gambhīro appameyyo duppariyogāho”ti.

— Madame, l'océan est grand, profond, incommensurable, difficile à sonder.

— “evameva kho, mahārāja, yena rūpe tathāgataṃ paññāpayamāno paññāpeyya taṃ rūpaṃ tathāgatassa pahīnaṃ ucchinnamūlaṃ tālāvatthukataṃ anabhāvaṅkataṃ āyatiṃ anuppādadhammaṃ. rūpasaṅkhāyavimutto kho, mahārāja, tathāgato gambhīro appameyyo duppariyogāho, seyyathāpi mahāsamuddo. ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti.

— De la même manière, Maharaja, toute Forme par laquelle on pourrait essayer de décrire le Tathagata a été abandonnée par le Tathagata, coupée à la racine, rendue telle une souche de palmier, anéantie, rendue incapable de réapparaître dans le futur. Le Tathagata est libéré de toute définition en termes de Forme, il est profond, incommensurable, difficile à sonder, tout comme l'océan. On ne peut pas dire que le Tathagata existe après la mort, ni que le Tathagata n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

“yāya vedanāya tathāgataṃ paññāpayamāno paññāpeyya, sā vedanā tathāgatassa pahīnā ucchinnamūlā tālāvatthukatā anabhāvaṅkatā āyatiṃ anuppādadhammā. vedanāsaṅkhāyavimutto, mahārāja, tathāgato gambhīro appameyyo duppariyogāho, seyyathāpi mahāsamuddo. ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti.

Tout Ressenti par lequel on pourrait essayer de décrire le Tathagata a été abandonné par le Tathagata, coupé à la racine, rendu tel une souche de palmier, anéanti, rendu incapable de réapparaître dans le futur. Le Tathagata est libéré de toute définition en termes de Ressenti, il est profond, incommensurable, difficile à sonder, tout comme l'océan. On ne peut pas dire que le Tathagata existe après la mort, ni que le Tathagata n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

“yāya saññā tathāgataṃ ... pe ... yehi saṅkhārehi tathāgataṃ paññāpayamāno paññāpeyya, te saṅkhārā tathāgatassa pahīnā ucchinnamūlā tālāvatthukatā anabhāvaṅkatā āyatiṃ anuppādadhammā. saṅkhārasaṅkhāyavimutto kho, mahārāja, tathāgato gambhīro appameyyo duppariyogāho — seyyathāpi mahāsamuddo. ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti.

Toute Perception par laquelle on pourrait essayer de décrire le Tathagata (…) Toutes Constructions par lesquelles on pourrait essayer de décrire le Tathagata ont été abandonnées par le Tathagata, coupées à la racine, rendues telle une souche de palmier, anéanties, rendues incapable de réapparaître dans le futur. Le Tathagata est libéré de toute définition en termes de Constructions, il est profond, incommensurable, difficile à sonder, tout comme l'océan. On ne peut pas dire que le Tathagata existe après la mort, ni que le Tathagata n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

“yena viññāṇe tathāgataṃ paññāpayamāno paññāpeyya taṃ viññāṇaṃ tathāgatassa pahīnaṃ ucchinnamūlaṃ tālāvatthukataṃ anabhāvaṅkataṃ āyatiṃ anuppādadhammaṃ. viññāṇasaṅkhāyavimutto kho, mahārāja, tathāgato gambhīro appameyyo duppariyogāho, seyyathāpi mahāsamuddo. ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upetī”ti.

Toute Conscience par laquelle on pourrait essayer de décrire le Tathagata a été abandonnée par le Tathagata, coupée à la racine, rendue telle une souche de palmier, anéantie, rendue incapable de réapparaître dans le futur. Le Tathagata est libéré de toute définition en termes de Conscience, il est profond, incommensurable, difficile à sonder, tout comme l'océan. On ne peut pas dire que le Tathagata existe après la mort, ni que le Tathagata n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort

atha kho rājā pasenadi kosalo khemāya bhikkhuniyā bhāsitaṃ abhinanditvā anumoditvā uṭṭhāyāsanā khemaṃ bhikkhuniṃ abhivādetvā padakkhiṇaṃ katvā pakkāmi.

Alors le roi Passénadi du Kossala, ayant approuvé les paroles de la mendiante Khéma, la salua, se leva de son siège, lui rendit hommage en la tenant sur sa droite et s'en alla.

atha kho rājā pasenadi kosalo aparena samayena yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā bhagavantaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinno kho rājā pasenadi kosalo bhagavantaṃ etadavoca:

En une autre occasion, le roi Passénadi du Kossala alla voir le Fortuné, lui rendit hommage, s'assit d'un côté et lui dit:

“kiṃ nu kho, bhante, hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti?

«Bhanté, est-ce que le Tathagata existe après la mort?

— “abyākataṃ kho etaṃ, mahārāja, mayā ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’”ti.

— Maharaja, je n'ai pas déclaré que le Tathagata existe après la mort.

— “kiṃ pana, bhante, na hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti?

— Mais alors Bhanté, est-ce que le Tathagata n'existe pas après la mort?

— “etampi kho, mahārāja, abyākataṃ mayā ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’”ti.

— Maharaja, je n'ai pas non plus déclaré que le Tathagata n'existe pas après la mort.

— “kiṃ nu kho, bhante, hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti?

— Mais alors Bhanté, est-ce que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort?

— “abyākataṃ kho etaṃ, mahārāja, mayā ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’”ti.

— Maharaja, je n'ai pas non plus déclaré que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort.

— “kiṃ pana, bhante, neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti?

— Mais alors Bhanté, est-ce que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort?

— “etampi kho, mahārāja, abyākataṃ mayā ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’”ti.

— Maharaja, je n'ai pas non plus déclaré que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

— “kiṃ nu kho, bhante, hoti tathāgato paraṃ maraṇā”ti iti puṭṭho samāno — ‘abyākataṃ kho etaṃ, mahārāja, mayā — hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti vadesi ... pe .... “‘kiṃ pana, bhante, neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti iti puṭṭho samāno — “‘etampi kho, mahārāja, abyākataṃ mayā — neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’ti vadesi. ko nu kho, bhante, hetu, ko paccayo, yenetaṃ abyākataṃ bhagavatā”ti?

Bhanté, lorsqu'on vous demande si le Tathagata existe après la mort, vous répondez que vous n'avez pas déclaré cela; lorsqu'on vous demande si le Tathagata n'existe pas après la mort, vous répondez que vous n'avez pas déclaré cela; lorsqu'on vous demande si le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, vous répondez que vous n'avez pas déclaré cela; lorsqu'on vous demande si le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort, vous répondez que vous n'avez pas déclaré cela. Bhanté, quelle est la cause, quelle est la raison pour laquelle cela n'a pas été déclaré par le Fortuné?

— “tena hi, mahārāja, taññevettha paṭipucchissāmi. yathā te khameyya tathā naṃ byākareyyāsi. taṃ kiṃ maññasi, mahārāja, atthi te koci gaṇako vā muddiko vā saṅkhāyako vā yo pahoti gaṅgāya vālukaṃ gaṇetuṃ: ettakā vālukā iti vā, ettakāni vālukasatāni iti vā, ettakāni vālukasahassāni iti vā, ettakāni vālukasatasahassāni iti vā”ti?

— Pour cela, Maharaja, je vais vous questionner en retour, répondez comme bon vous semble. Qu'en pensez-vous, y a-t-il un quelconque comptable, arithméticien ou calculateur qui serait capable de compter les grains de sable du Gange en disant «il y a tant de grains de sable», «il y a tant de centaines de grains de sable», «il y a tant de milliers de grains de sable», ou «il y a tant de centaines de milliers de grains de sable»?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.

— “atthi pana te koci gaṇako vā muddiko vā saṅkhāyako vā yo pahoti mahāsamudde udakaṃ gaṇetuṃ ettakāni udakāḷhakāni iti vā, ettakāni udakāḷhakasatāni iti vā, ettakāni udakāḷhakasahassāni iti vā, ettakāni udakāḷhakasatasahassāni iti vā”ti?

— Et y a-t-il un quelconque comptable, arithméticien ou calculateur qui serait capable de compter les gouttes d'eau dans l'océan en disant «il y a tant de gouttes d'eau», «il y a tant de centaines de gouttes d'eau», «il y a tant de milliers de gouttes d'eau», ou «il y a tant de centaines de milliers de gouttes d'eau»?

— “no hetaṃ, bhante”.

— Non, Bhanté.

— “taṃ kissa hetu”?

— Et quelle en est la raison?

— “mahā, bhante, samuddo gambhīro appameyyo duppariyogāho”ti.

Bhanté, l'océan est grand, profond, incommensurable, difficile à sonder.

— “evameva kho, mahārāja, yena rūpe tathāgataṃ paññāpayamāno paññāpeyya taṃ rūpaṃ tathāgatassa pahīnaṃ ucchinnamūlaṃ tālāvatthukataṃ anabhāvaṅkataṃ āyatiṃ anuppādadhammaṃ. rūpasaṅkhāyavimutto kho, mahārāja, tathāgato gambhīro appameyyo duppariyogāho, seyyathāpi mahāsamuddo. ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti.

— De la même manière, Maharaja, toute Forme par laquelle on pourrait essayer de décrire le Tathagata a été abandonnée par le Tathagata, coupée à la racine, rendue telle une souche de palmier, anéantie, rendue incapable de réapparaître dans le futur. Le Tathagata est libéré de toute définition en termes de Forme, il est profond, incommensurable, difficile à sonder, tout comme l'océan. On ne peut pas dire que le Tathagata existe après la mort, ni que le Tathagata n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

“yāya vedanāya tathāgataṃ paññāpayamāno paññāpeyya, sā vedanā tathāgatassa pahīnā ucchinnamūlā tālāvatthukatā anabhāvaṅkatā āyatiṃ anuppādadhammā. vedanāsaṅkhāyavimutto, mahārāja, tathāgato gambhīro appameyyo duppariyogāho, seyyathāpi mahāsamuddo. ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti.

Tout Ressenti par lequel on pourrait essayer de décrire le Tathagata a été abandonné par le Tathagata, coupé à la racine, rendu tel une souche de palmier, anéanti, rendu incapable de réapparaître dans le futur. Le Tathagata est libéré de toute définition en termes de Ressenti, il est profond, incommensurable, difficile à sonder, tout comme l'océan. On ne peut pas dire que le Tathagata existe après la mort, ni que le Tathagata n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

“yāya saññā tathāgataṃ ... pe ... yehi saṅkhārehi tathāgataṃ paññāpayamāno paññāpeyya, te saṅkhārā tathāgatassa pahīnā ucchinnamūlā tālāvatthukatā anabhāvaṅkatā āyatiṃ anuppādadhammā. saṅkhārasaṅkhāyavimutto kho, mahārāja, tathāgato gambhīro appameyyo duppariyogāho — seyyathāpi mahāsamuddo. ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti.

Toute Perception par laquelle on pourrait essayer de décrire le Tathagata (…) Toutes Constructions par lesquelles on pourrait essayer de décrire le Tathagata ont été abandonnées par le Tathagata, coupées à la racine, rendues telle une souche de palmier, anéanties, rendues incapable de réapparaître dans le futur. Le Tathagata est libéré de toute définition en termes de Constructions, il est profond, incommensurable, difficile à sonder, tout comme l'océan. On ne peut pas dire que le Tathagata existe après la mort, ni que le Tathagata n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

“yena viññāṇe tathāgataṃ paññāpayamāno paññāpeyya taṃ viññāṇaṃ tathāgatassa pahīnaṃ ucchinnamūlaṃ tālāvatthukataṃ anabhāvaṅkataṃ āyatiṃ anuppādadhammaṃ. viññāṇasaṅkhāyavimutto kho, mahārāja, tathāgato gambhīro appameyyo duppariyogāho, seyyathāpi mahāsamuddo. ‘hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘hoti ca na ca hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upeti, ‘neva hoti na na hoti tathāgato paraṃ maraṇā’tipi na upetī”ti.

Toute Conscience par laquelle on pourrait essayer de décrire le Tathagata a été abandonnée par le Tathagata, coupée à la racine, rendue telle une souche de palmier, anéantie, rendue incapable de réapparaître dans le futur. Le Tathagata est libéré de toute définition en termes de Conscience, il est profond, incommensurable, difficile à sonder, tout comme l'océan. On ne peut pas dire que le Tathagata existe après la mort, ni que le Tathagata n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata à la fois existe et n'existe pas après la mort, ni que le Tathagata ni existe et ni n'existe pas après la mort.

— “acchariyaṃ, bhante, abbhutaṃ, bhante! yatra hi nāma satthu ceva sāvikāya ca atthena attho byañjanena byañjanaṃ saṃsandissati, samessati, na virodhayissati yadidaṃ aggapadasmiṃ. ekamidāhaṃ, bhante, samayaṃ khemaṃ bhikkhuniṃ upasaṅkamitvā etamatthaṃ apucchiṃ. sāpi me ayyā etehi padehi etehi byañjanehi etamatthaṃ byākāsi, seyyathāpi bhagavā. acchariyaṃ, bhante, abbhutaṃ, bhante! yatra hi nāma satthu ceva sāvikāya ca atthena attho byañjanena byañjanaṃ saṃsandissati, samessati, na virodhayissati yadidaṃ aggapadasmiṃ. handa dāni mayaṃ, bhante, gacchāma. bahukiccā mayaṃ bahukaraṇīyā”ti.

— C'est extraordinaire, Bhanté, inouï, la manière dont la signification et le phrasé de l'Enseignant et de la disciple convergent, se rencontrent et ne divergent pas en ce qui concerne l'état ultime.{n} Un jour, Bhanté, je suis allé voir la mendiante Khéma et je lui ai posé cette question. La dame m'a répondu dans les mêmes termes, avec les mêmes mots, le même phrasé, et la même signification que le Fortuné. C'est extraordinaire, Bhanté, inouï, la manière dont la signification et le phrasé de l'Enseignant et de la disciple convergent, se rencontrent et ne divergent pas en ce qui concerne l'état ultime. Bhanté, il est maintenant temps que nous partions, car nous avons beaucoup de devoirs et beaucoup de choses à faire.»

— “yassa dāni tvaṃ, mahārāja, kālaṃ maññasī”ti.

— Il est temps maintenant, Maharaja, de faire ce que vous pensez [être le plus approprié].»

atha kho rājā pasenadi kosalo bhagavato bhāsitaṃ abhinanditvā anumoditvā uṭṭhāyāsanā bhagavantaṃ abhivādetvā padakkhiṇaṃ katvā pakkāmīti.

Alors le roi Passénadi du Kossala, ayant approuvé les paroles du Fortuné, le salua, se leva de son siège, lui rendit hommage en le tenant sur sa droite, et s'en alla.





Bodhi leaf


Traduction proposée par Bhikkhu Sekha.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.



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