SN 42.8
Saṅkhadhama Sutta
— Le souffleur de conque —

Le Bouddha échange avec un chef de village Jain au sujet des préceptes fondamentaux.




Pāḷi



ekaṃ samayaṃ bhagavā nāḷandāyaṃ viharati pāvārikambavane. atha kho asibandhakaputto gāmaṇi nigaṇṭhasāvako yena bhagavā tenupasaṅkami; upasaṅkamitvā ekamantaṃ nisīdi. ekamantaṃ nisinnaṃ kho asibandhakaputtaṃ gāmaṇiṃ bhagavā etadavoca

Français



Un jour, le Fortuné séjournait près de Nalanda, dans la mangueraie de Pavarika. Ce jour-là, le chef de village fils d'Asibandhaka, un disciple des Jains, alla voir le Fortuné et s'assit d'un côté. Une fois assis là, Fortuné lui dit:

“kathaṃ nu kho, gāmaṇi, nigaṇṭho nāṭaputto sāvakānaṃ dhammaṃ desetī”ti?

«Chef de village, comment le Nigantha [Jain] Natapoutta enseigne-t-il le Dhamma à ses disciples?

“evaṃ kho, bhante, nigaṇṭho nāṭaputto sāvakānaṃ dhammaṃ deseti — ‘yo koci pāṇaṃ atipāteti, sabbo so āpāyiko nerayiko, yo koci adinnaṃ ādiyati, sabbo so āpāyiko nerayiko, yo koci kāmesu micchā carati, sabbo so āpāyiko nerayiko, yo koci musā bhaṇati sabbo, so āpāyiko nerayiko. yaṃbahulaṃ yaṃbahulaṃ viharati, tena tena nīyatī’ti. evaṃ kho, bhante, nigaṇṭho nāṭaputto sāvakānaṃ dhammaṃ desetī”ti.

Bhanté, le Nigantha Natapoutta enseigne le Dhamma à ses disciples de la manière suivante: “Tous ceux qui détruisent la vie se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer; tous ceux qui s'emparent de ce qui n'est pas donné se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer; tous ceux qui se méconduisent en raison [des plaisirs] de la sensualité se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer; tous ceux qui parlent faussement se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer. Notre destin est déterminé par ce qu'on fait le plus souvent.” Voici, Bhanté, comment le Nigantha Natapoutta enseigne le Dhamma à ses disciples.

“‘yaṃbahulaṃ yaṃbahulañca, gāmaṇi, viharati, tena tena nīyati’, evaṃ sante na koci āpāyiko nerayiko bhavissati, yathā nigaṇṭhassa nāṭaputtassa vacanaṃ”.

— Chef de village, s'il était vrai que “notre destin est déterminé par ce qu'on fait le plus souvent”, alors personne n'irait dans une existence infortunée, en enfer, comme le déclare le Nigantha Natapoutta.

“taṃ kiṃ maññasi, gāmaṇi, yo so puriso pāṇātipātī rattiyā vā divasassa vā samayāsamayaṃ upādāya, katamo bahutaro samayo, yaṃ vā so pāṇamatipāteti, yaṃ vā so pāṇaṃ nātipātetī”ti?

Qu'en penses-tu, chef de village, pour un individu qui détruit la vie, si on compare les durées les unes avec les autres, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, quel est le temps le plus long: le temps qu'il passe à détruire la vie, ou le temps qu'il passe sans détruire la vie?

“yo so, bhante, puriso pāṇātipātī rattiyā vā divasassa vā samayāsamayaṃ upādāya, appataro so samayo yaṃ so pāṇamatipāteti, atha kho sveva bahutaro samayo yaṃ so pāṇaṃ nātipātetī”ti.

Bhanté, pour un individu qui détruit la vie, si on compare les durées les unes avec les autres, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, le temps qu'il passe à détruire la vie est le plus court, tandis que le temps qu'il passe sans détruire la vie est le plus long.

“‘yaṃbahulaṃ yaṃbahulañca, gāmaṇi, viharati, tena tena nīyati’, evaṃ sante na koci āpāyiko nerayiko bhavissati, yathā nigaṇṭhassa nāṭaputtassa vacanaṃ”.

— Chef de village, s'il était vrai que “notre destin est déterminé par ce qu'on fait le plus souvent”, alors personne n'irait dans une existence infortunée, en enfer, comme le déclare le Nigantha Natapoutta.

“taṃ kiṃ maññasi, gāmaṇi, yo so puriso adinnādāyī rattiyā vā divasassa vā samayāsamayaṃ upādāya, katamo bahutaro samayo, yaṃ vā so adinnaṃ ādiyati, yaṃ vā so adinnaṃ nādiyatī”ti.

Qu'en penses-tu, chef de village, pour un individu qui s'empare de ce qui n'est pas donné, si on compare les durées les unes avec les autres, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, quel est le temps le plus long: le temps qu'il passe à s'emparer de ce qui n'est pas donné, ou le temps qu'il passe sans s'emparer de ce qui n'est pas donné?

“yo so, bhante, puriso adinnādāyī rattiyā vā divasassa vā samayāsamayaṃ upādāya appataro so samayo, yaṃ so adinnaṃ ādiyati, atha kho sveva bahutaro samayo, yaṃ so adinnaṃ nādiyatī”ti.

Bhanté, pour un individu qui s'empare de ce qui n'est pas donné, si on compare les durées les unes avec les autres, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, le temps qu'il passe à s'emparer de ce qui n'est pas donné est le plus court, tandis que le temps qu'il passe sans s'emparer de ce qui n'est pas donné est le plus long.

“‘yaṃbahulaṃ yaṃbahulañca, gāmaṇi, viharati, tena tena nīyati’, evaṃ sante na koci āpāyiko nerayiko bhavissati, yathā nigaṇṭhassa nāṭaputtassa vacanaṃ”.

— Chef de village, s'il était vrai que “notre destin est déterminé par ce qu'on fait le plus souvent”, alors personne n'irait dans une existence infortunée, en enfer, comme le déclare le Nigantha Natapoutta.

“taṃ kiṃ maññasi, gāmaṇi, yo so puriso kāmesumicchācārī rattiyā vā divasassa vā samayāsamayaṃ upādāya, katamo bahutaro samayo, yaṃ vā so kāmesu micchā carati, yaṃ vā so kāmesu micchā na caratī”ti?

Qu'en penses-tu, chef de village, pour un individu qui se méconduit en raison [des plaisirs] de la sensualité, si on compare les durées les unes avec les autres, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, quel est le temps le plus long: le temps qu'il passe à se méconduire en raison [des plaisirs] de la sensualité, ou le temps qu'il passe sans se méconduire en raison [des plaisirs] de la sensualité?

“yo so, bhante, puriso kāmesumicchācārī rattiyā vā divasassa vā samayāsamayaṃ upādāya, appataro so samayo yaṃ so kāmesu micchā carati, atha kho sveva bahutaro samayo, yaṃ so kāmesu micchā na caratī”ti.

Bhanté, pour un individu qui se méconduit en raison [des plaisirs] de la sensualité, si on compare les durées les unes avec les autres, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, le temps qu'il passe à se méconduire en raison [des plaisirs] de la sensualité est le plus court, tandis que le temps qu'il passe sans se méconduire en raison [des plaisirs] de la sensualité est le plus long.

“‘yaṃbahulaṃ yaṃbahulañca, gāmaṇi, viharati, tena tena nīyati’, evaṃ sante na koci āpāyiko nerayiko bhavissati, yathā nigaṇṭhassa nāṭaputtassa vacanaṃ”.

— Chef de village, s'il était vrai que “notre destin est déterminé par ce qu'on fait le plus souvent”, alors personne n'irait dans une existence infortunée, en enfer, comme le déclare le Nigantha Natapoutta.

“taṃ kiṃ maññasi, gāmaṇi, yo so puriso musāvādī rattiyā vā divasassa vā samayāsamayaṃ upādāya, katamo bahutaro samayo, yaṃ vā so musā bhaṇati, yaṃ vā so musā na bhaṇatī”ti?

Qu'en penses-tu, chef de village, pour un individu qui parle faussement, si on compare les durées les unes avec les autres, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, quel est le temps le plus long: le temps qu'il passe à parler faussement, ou le temps qu'il passe sans parler faussement?

“yo so, bhante, puriso musāvādī rattiyā vā divasassa vā samayāsamayaṃ upādāya, appataro so samayo, yaṃ so musā bhaṇati, atha kho sveva bahutaro samayo, yaṃ so musā na bhaṇatī”ti.

Bhanté, pour un individu qui parle faussement, si on compare les durées les unes avec les autres, qu'il s'agisse du jour ou de la nuit, le temps qu'il passe à parler faussement est le plus court, tandis que le temps qu'il passe sans parler faussement.

“‘yaṃbahulaṃ yaṃbahulañca, gāmaṇi, viharati, tena tena nīyati’, evaṃ sante na koci āpāyiko nerayiko bhavissati, yathā nigaṇṭhassa nāṭaputtassa vacanaṃ”.

— Chef de village, s'il était vrai que “notre destin est déterminé par ce qu'on fait le plus souvent”, alors personne n'irait dans une existence infortunée, en enfer, comme le déclare le Nigantha Natapoutta.

“idha, gāmaṇi, ekacco satthā evaṃvādī hoti evaṃdiṭṭhi — ‘yo koci pāṇamatipāteti, sabbo so āpāyiko nerayiko, yo koci adinnaṃ ādiyati, sabbo so āpāyiko nerayiko, yo koci kāmesu micchā carati, sabbo so āpāyiko nerayiko, yo koci musā bhaṇati, sabbo so āpāyiko nerayiko’ti. tasmiṃ kho pana, gāmaṇi, satthari sāvako abhippasanno hoti.

À cet égard, un certain enseignant adopte le discours et la vue suivante: “Tous ceux qui détruisent la vie se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer; tous ceux qui s'emparent de ce qui n'est pas donné se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer; tous ceux qui se méconduisent en raison [des plaisirs] de la sensualité se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer; tous ceux qui parlent faussement se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer.” Un des disciples de cet enseignant lui accorde sa confiance.

tassa evaṃ hoti — ‘mayhaṃ kho satthā evaṃvādī evaṃdiṭṭhi — yo koci pāṇamatipāteti, sabbo so āpāyiko nerayikoti. atthi kho pana mayā pāṇo atipātito, ahampamhi āpāyiko nerayikoti diṭṭhiṃ paṭilabhati. taṃ, gāmaṇi, vācaṃ appahāya taṃ cittaṃ appahāya taṃ diṭṭhiṃ appaṭinissajjitvā yathābhataṃ nikkhitto evaṃ niraye.

Il se dit: “Notre enseignant adopte le discours et la vue suivante: ‘Tous ceux qui détruisent la vie se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer.’” Il adopte alors la vue suivante: “J'ai moi-même détruit une vie, donc je vais me retrouver dans une existence infortunée, en enfer.” S'il n'abandonne pas cette parole, s'il n'abandonne pas cet esprit, s'il ne renonce pas à cette vue, il se retrouve en enfer comme s'il y était emmené et déposé.

mayhaṃ kho satthā evaṃvādī evaṃdiṭṭhi — yo koci adinnaṃ ādiyati, sabbo so āpāyiko nerayikoti. atthi kho pana mayā adinnaṃ ādinnaṃ ahampamhi āpāyiko nerayikoti diṭṭhiṃ paṭilabhati. taṃ, gāmaṇi, vācaṃ appahāya taṃ cittaṃ appahāya taṃ diṭṭhiṃ appaṭinissajjitvā yathābhataṃ nikkhitto evaṃ niraye.

[Il se dit:] “Notre enseignant adopte le discours et la vue suivante: ‘Tous ceux qui s'emparent de ce qui n'est pas donné se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer.’ Je me suis moi-même emparé de ce qui n'était pas donné, donc je vais me retrouver dans une existence infortunée, en enfer.” S'il n'abandonne pas cette parole, s'il n'abandonne pas cet esprit, s'il ne renonce pas à cette vue, il se retrouve en enfer comme s'il y était emmené et déposé.

mayhaṃ kho satthā evaṃvādī evaṃdiṭṭhi — yo koci kāmesu micchā carati, sabbo so āpāyiko nerayiko’ti. atthi kho pana mayā kāmesu micchā ciṇṇaṃ. ‘ahampamhi āpāyiko nerayiko’ti diṭṭhiṃ paṭilabhati. taṃ, gāmaṇi, vācaṃ appahāya taṃ cittaṃ appahāya taṃ diṭṭhiṃ appaṭinissajjitvā yathābhataṃ nikkhitto evaṃ niraye.

[Il se dit:] “Notre enseignant adopte le discours et la vue suivante: ‘Tous ceux qui se méconduisent en raison [des plaisirs] de la sensualité se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer.’ Je me suis moi-même méconduit en raison [des plaisirs] de la sensualité, donc je vais me retrouver dans une existence infortunée, en enfer.” S'il n'abandonne pas cette parole, s'il n'abandonne pas cet esprit, s'il ne renonce pas à cette vue, il se retrouve en enfer comme s'il y était emmené et déposé.

mayhaṃ kho satthā evaṃvādī evaṃdiṭṭhi — yo koci musā bhaṇati, sabbo so āpāyiko nerayikoti. atthi kho pana mayā musā bhaṇitaṃ. ‘ahampamhi āpāyiko nerayiko’ti diṭṭhiṃ paṭilabhati. taṃ, gāmaṇi, vācaṃ appahāya taṃ cittaṃ appahāya taṃ diṭṭhiṃ appaṭinissajjitvā yathābhataṃ nikkhitto evaṃ niraye.

[Il se dit:] “Notre enseignant adopte le discours et la vue suivante: ‘Tous ceux qui parlent faussement se retrouvent dans une existence infortunée, en enfer.’ J'ai moi-même parlé faussement, donc je vais me retrouver dans une existence infortunée, en enfer.” S'il n'abandonne pas cette parole, s'il n'abandonne pas cet esprit, s'il ne renonce pas à cette vue, il se retrouve en enfer comme s'il y était emmené et déposé.

“idha pana, gāmaṇi, tathāgato loke uppajjati arahaṃ sammāsambuddho vijjācaraṇasampanno sugato lokavidū anuttaro purisadammasārathi satthā devamanussānaṃ buddho bhagavā. so anekapariyāyena pāṇātipātaṃ garahati vigarahati, ‘pāṇātipātā viramathā’ti cāha. adinnādānaṃ garahati vigarahati, ‘adinnādānā viramathā’ti cāha. kāmesumicchācāraṃ garahati, vigarahati ‘kāmesumicchācārā viramathā’ti cāha. musāvādaṃ garahati vigarahati ‘musāvādā viramathā’ti cāha.

Maintenant, chef de village, un Tathagata apparaît dans le monde, un arahant, un Bouddha pleinement réalisé, accompli en connaissance et en [bonne] conduite, sublime, connaisseur du monde, suprême guide des personnes désirant l'entraînement, enseignant des dévas et des humains, un Fortuné éveillé. Il rejette et met en garde de différentes manières contre la destruction de la vie, et dit: “Abstenez-vous de détruire la vie.” Il rejette et met en garde de différentes manières contre l'appropriation de ce qui n'est pas donné, et dit: “Abstenez-vous de vous emparer de ce qui n'est pas donné.” Il rejette et met en garde de différentes manières contre la méconduite en raison [des plaisirs] de la sensualité, et dit: “Abstenez-vous de vous méconduire en raison [des plaisirs] de la sensualité.” Il rejette et met en garde de différentes manières contre les fausses paroles, et dit: “Abstenez-vous des fausses paroles.”

tasmiṃ kho pana, gāmaṇi, satthari sāvako abhippasanno hoti. so iti paṭisañcikkhati — ‘bhagavā kho anekapariyāyena pāṇātipātaṃ garahati vigarahati, pāṇātipātā viramathāti cāha. atthi kho pana mayā pāṇo atipātito yāvatako vā tāvatako vā. yo kho pana mayā pāṇo atipātito yāvatako vā tāvatako vā, taṃ na suṭṭhu, taṃ na sādhu. ahañceva kho pana tappaccayā vippaṭisārī assaṃ. na metaṃ pāpaṃ kammaṃ akataṃ bhavissatī’ti. so iti paṭisaṅkhāya tañceva pāṇātipātaṃ pajahati. āyatiñca pāṇātipātā paṭivirato hoti. evametassa pāpassa kammassa pahānaṃ hoti. evametassa pāpassa kammassa samatikkamo hoti.

Un des disciples de cet enseignant lui accorde sa confiance. Il considère ceci: “Le Fortuné rejette et met en garde de différentes manières contre la destruction de la vie, et dit: ‘Abstenez-vous de détruire la vie.’ J'ai détruit la vie dans une certaine mesure. Cela n'était pas bien, cela n'était pas bon. Mais bien que j'aie du remords à cause de cela, cette mauvaise action ne peut être annulée.” Ayant considéré cela, il abandonne la destruction de la vie, et s'abstient dorénavant de détruire la vie. C'est ainsi que cette mauvaise action est abandonnée. C'est ainsi que cette mauvaise action est surmontée.

“‘bhagavā kho anekapariyāyena adinnādānaṃ garahati vigarahati, adinnādānā viramathāti cāha. atthi kho pana mayā adinnaṃ ādinnaṃ yāvatakaṃ vā tāvatakaṃ vā. yaṃ kho pana mayā adinnaṃ ādinnaṃ yāvatakaṃ vā tāvatakaṃ vā taṃ na suṭṭhu, taṃ na sādhu. ahañceva kho pana tappaccayā vippaṭisārī assaṃ, na metaṃ pāpaṃ kammaṃ akataṃ bhavissatī’ti. so iti paṭisaṅkhāya tañceva adinnādānaṃ pajahati. āyatiñca adinnādānā paṭivirato hoti. evametassa pāpassa kammassa pahānaṃ hoti. evametassa pāpassa kammassa samatikkamo hoti.

[Il considère:] “Le Fortuné rejette et met en garde de différentes manières contre l'appropriation de ce qui n'est pas donné, et dit: ‘Abstenez-vous de vous emparer de ce qui n'est pas donné.’ Je me suis emparé de ce qui n'était pas donné dans une certaine mesure. Cela n'était pas bien, cela n'était pas bon. Mais bien que j'aie du remords à cause de cela, cette mauvaise action ne peut être annulée.” Ayant considéré cela, il abandonne l'appropriation de ce qui n'est pas donné, et s'abstient dorénavant de s'emparer de ce qui n'est pas donné. C'est ainsi que cette mauvaise action est abandonnée. C'est ainsi que cette mauvaise action est surmontée.

“‘bhagavā kho pana anekapariyāyena kāmesumicchācāraṃ garahati vigarahati, kāmesumicchācārā viramathāti cāha. atthi kho pana mayā kāmesu micchā ciṇṇaṃ yāvatakaṃ vā tāvatakaṃ vā. yaṃ kho pana mayā kāmesu micchā ciṇṇaṃ yāvatakaṃ vā tāvatakaṃ vā taṃ na suṭṭhu, taṃ na sādhu. ahañceva kho pana tappaccayā vippaṭisārī assaṃ, na metaṃ pāpaṃ kammaṃ akataṃ bhavissatī’ti. so iti paṭisaṅkhāya tañceva kāmesumicchācāraṃ pajahati, āyatiñca kāmesumicchācārā paṭivirato hoti. evametassa pāpassa kammassa pahānaṃ hoti. evametassa pāpassa kammassa samatikkamo hoti.

[Il considère:] “Le Fortuné rejette et met en garde de différentes manières contre la méconduite en raison [des plaisirs] de la sensualité, et dit: ‘Abstenez-vous de vous méconduire en raison [des plaisirs] de la sensualité.’ Je me suis méconduit en raison [des plaisirs] de la sensualité dans une certaine mesure. Cela n'était pas bien, cela n'était pas bon. Mais bien que j'aie du remords à cause de cela, cette mauvaise action ne peut être annulée.” Ayant considéré cela, il abandonne la méconduite en raison [des plaisirs] de la sensualité, et s'abstient dorénavant de se méconduire en raison [des plaisirs] de la sensualité. C'est ainsi que cette mauvaise action est abandonnée. C'est ainsi que cette mauvaise action est surmontée.

“‘bhagavā kho pana anekapariyāyena musāvādaṃ garahati vigarahati, musāvādā viramathāti cāha. atthi kho pana mayā musā bhaṇitaṃ yāvatakaṃ vā tāvatakaṃ vā. yaṃ kho pana mayā musā bhaṇitaṃ yāvatakaṃ vā tāvatakaṃ vā taṃ na suṭṭhu, taṃ na sādhu. ahañceva kho pana tappaccayā vippaṭisārī assaṃ, na metaṃ pāpaṃ kammaṃ akataṃ bhavissatī’ti. so iti paṭisaṅkhāya tañceva musāvādaṃ pajahati, āyatiñca musāvādā paṭivirato hoti. evametassa pāpassa kammassa pahānaṃ hoti. evametassa pāpassa kammassa samatikkamo hoti.

[Il considère:] “Le Fortuné rejette et met en garde de différentes manières contre les fausses paroles, et dit: ‘Abstenez-vous des fausses paroles.’ J'ai parlé faussement dans une certaine mesure. Cela n'était pas bien, cela n'était pas bon. Mais bien que j'aie du remords à cause de cela, cette mauvaise action ne peut être annulée.” Ayant considéré cela, il abandonne les fausses paroles, et s'abstient dorénavant de parler faussement. C'est ainsi que cette mauvaise action est abandonnée. C'est ainsi que cette mauvaise action est surmontée.

“so pāṇātipātaṃ pahāya pāṇātipātā paṭivirato hoti. adinnādānaṃ pahāya adinnādānā paṭivirato hoti. kāmesumicchācāraṃ pahāya kāmesumicchācārā paṭivirato hoti. musāvādaṃ pahāya musāvādā paṭivirato hoti. pisuṇaṃ vācaṃ pahāya pisuṇāya vācāya paṭivirato hoti. pharusaṃ vācaṃ pahāya pharusāya vācāya paṭivirato hoti. samphappalāpaṃ pahāya samphappalāpā paṭivirato hoti. abhijjhaṃ pahāya anabhijjhālu hoti. byāpādappadosaṃ pahāya abyāpannacitto hoti. micchādiṭṭhiṃ pahāya sammādiṭṭhiko hoti.

Ayant abandonné la destruction de la vie, il s'abstient de détruire la vie. Ayant abandonné l'appropriation de ce qui n'a pas été donné, il s'abstient de s'emparer de ce qui n'a pas été donné. Ayant abandonné la méconduite en raison [des plaisirs] de la sensualité, il s'abstient de la méconduite en raison [des plaisirs] de la sensualité. Ayant abandonné les fausses paroles, il s'abstient des fausses paroles. Ayant abandonné les paroles médisantes, il s'abstient des paroles médisantes. Ayant abandonné les paroles acerbes, il s'abstient des paroles acerbes. Ayant abandonné les bavardages infructueux, il s'abstient des bavardages infructueux. Ayant abandonné la convoitise, il n'est pas envieux. Ayant abandonné la malveillance et la haine, son esprit est dénué de malveillance. Ayant abandonné la vue erronée, il adopte la vue correcte.

“sa kho so, gāmaṇi, ariyasāvako evaṃ vigatābhijjho vigatabyāpādo asammūḷho sampajāno paṭissato mettāsahagatena cetasā ekaṃ disaṃ pharitvā viharati, tathā dutiyaṃ, tathā tatiyaṃ, tathā catutthaṃ. iti uddhamadho tiriyaṃ sabbadhi sabbattatāya sabbāvantaṃ lokaṃ mettāsahagatena cetasā vipulena mahaggatena appamāṇena averena abyāpajjena pharitvā viharati. seyyathāpi, gāmaṇi, balavā saṅkhadhamo appakasireneva catuddisā viññāpeyya; evameva kho, gāmaṇi, evaṃ bhāvitāya mettāya cetovimuttiyā evaṃ bahulīkatāya yaṃ pamāṇakataṃ kammaṃ, na taṃ tatrāvasissati, na taṃ tatrāvatiṭṭhati.

Ce noble disciple, ainsi dénué de convoitise, dénué de malveillance, sans confusion, doué de discernement attentif, constamment présent d'esprit, reste à imprégner une direction d'un esprit rempli de bienveillance, de même la deuxième, la troisième et la quatrième. Vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, il reste ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli de bienveillance, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance. Tout comme un souffleur de conque en bonne santé lancerait facilement l'alerte dans les quatre directions, de la même manière, lorsque la libération de l'esprit par la bienveillance est développée et cultivée abondamment, les actions réalisées de manière limitée ne restent pas présentes et ne perdurent pas.

“sa kho so, gāmaṇi, ariyasāvako evaṃ vigatābhijjho vigatabyāpādo asammūḷho sampajāno paṭissato karuṇāsahagatena cetasā ...

Ce noble disciple, ainsi dénué de convoitise, dénué de malveillance, sans confusion, doué de discernement attentif, constamment présent d'esprit, reste à imprégner une direction d'un esprit rempli de compassion, de même la deuxième, la troisième et la quatrième. Vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, il reste ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli de compassion, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance. Tout comme un souffleur de conque en bonne santé lancerait facilement l'alerte dans les quatre directions, de la même manière, lorsque la libération de l'esprit par la compassion est développée et cultivée abondamment, les actions réalisées de manière limitée ne restent pas présentes et ne perdurent pas.

pe ... muditāsahagatena cetasā ...

Ce noble disciple, ainsi dénué de convoitise, dénué de malveillance, sans confusion, doué de discernement attentif, constamment présent d'esprit, reste à imprégner une direction d'un esprit rempli de joie altruiste, de même la seconde, de même la deuxième, la troisième et la quatrième. Vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, il reste ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli de joie altruiste, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance. Tout comme un souffleur de conque en bonne santé lancerait facilement l'alerte dans les quatre directions, de la même manière, lorsque la libération de l'esprit par la joie altruiste est développée et cultivée abondamment, les actions réalisées de manière limitée ne restent pas présentes et ne perdurent pas.

pe .... upekkhāsahagatena cetasā ekaṃ disaṃ pharitvā viharati, tathā dutiyaṃ, tathā tatiyaṃ, tathā catutthaṃ. iti uddhamadho tiriyaṃ sabbadhi sabbattatāya sabbāvantaṃ lokaṃ upekkhāsahagatena cetasā vipulena mahaggatena appamāṇena averena abyāpajjena pharitvā viharati. seyyathāpi, gāmaṇi, balavā saṅkhadhamo appakasireneva catuddisā viññāpeyya; evameva kho, gāmaṇi, evaṃ bhāvitāya upekkhāya cetovimuttiyā evaṃ bahulīkatāya yaṃ pamāṇakataṃ kammaṃ na taṃ tatrāvasissati, na taṃ tatrāvatiṭṭhatī”ti.

Ce noble disciple, ainsi dénué de convoitise, dénué de malveillance, sans confusion, doué de discernement attentif, constamment présent d'esprit, reste à imprégner une direction d'un esprit rempli d'équanimité, de même la deuxième, la troisième et la quatrième. Vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, il reste ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli d'équanimité, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance. Tout comme un souffleur de conque en bonne santé lancerait facilement l'alerte dans les quatre directions, de la même manière, lorsque la libération de l'esprit par l'équanimité est développée et cultivée abondamment, les actions réalisées de manière limitée ne restent pas présentes et ne perdurent pas.

evaṃ vutte, asibandhakaputto gāmaṇi bhagavantaṃ etadavoca

Lorsque cela fut dit, le chef de village fils d'Asibandhaka dit au Fortuné:

“abhikkantaṃ, bhante, abhikkantaṃ, bhante! seyyathāpi bhante, nikkujjitaṃ vā ukkujjeyya, paṭicchannaṃ vā vivareyya, mūḷhassa vā maggaṃ ācikkheyya, andhakāre vā telapajjotaṃ dhāreyya: ‘cakkhumanto rūpāni dakkhantī’ti; evamevaṃ bhagavatā anekapariyāyena dhammo pakāsito. esāhaṃ, bhante, bhagavantaṃ saraṇaṃ gacchāmi dhammañca bhikkhusaṅghañca. upāsakaṃ maṃ bhagavā dhāretu ajjatagge pāṇupetaṃ saraṇaṃ gatan”ti.

C'est excellent, Bhanté, excellent! Tout comme on redresserait ce qui était renversé, ou bien on révélerait ce qui était caché, ou on montrerait le chemin à quelqu'un qui se serait perdu, ou on allumerait une lampe dans l'obscurité [en pensant:] “Ceux qui possèdent une bonne vue verront les formes”, de la même manière le Fortuné a expliqué le Dhamma de diverses façons. Bhanté, je vais en refuge au Fortuné, ainsi qu'au Dhamma et à la Communauté des mendiants. Que le Fortuné me retienne à l'esprit en tant que disciple laïc étant allé en refuge à compter d'aujourd'hui et pour la vie.





Bodhi leaf


Traduction proposée par Sekha.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas (encore) un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.



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