— L'allégorie de la chair du fils — Ce soutta propose 4 allégories impressionnantes pour comprendre comment il faudrait considérer les quatre nutriments: nourriture comestible, contact, intention et conscience. |
Pāḷisāvatthiyaṃ ... pe ... |
FrançaisUn jour, le Fortuné séjournait près de Savatthi (…) |
“cattārome, bhikkhave, āhārā bhūtānaṃ vā sattānaṃ ṭhitiyā sambhavesīnaṃ vā anuggahāya . katame cattāro? kabaḷīkāro āhāro oḷāriko vā sukhumo vā, phasso dutiyo, manosañcetanā tatiyā, viññāṇaṃ catutthaṃ. ime kho, bhikkhave, cattāro āhārā bhūtānaṃ vā sattānaṃ ṭhitiyā sambhavesīnaṃ vā anuggahāya”. | «Mendiants, il y a ces quatre nutriments pour la maintenance des êtres vivants venus au monde ou l'assistance de ceux qui ne le sont pas encore. Quels sont ces quatre? Le nutriment de nourriture comestible, basique ou raffinée, le contact en deuxième, l'intention mentale en troisième, et la conscience en quatrième. Voici, mendiants, quels sont ces quatre nutriments pour la maintenance des êtres vivants venus au monde ou l'assistance de ceux qui ne le sont pas encore. |
“kathañca, bhikkhave, kabaḷīkāro āhāro daṭṭhabbo? seyyathāpi, bhikkhave, dve jāyampatikā parittaṃ sambalaṃ ādāya kantāramaggaṃ paṭipajjeyyuṃ. tesamassa ekaputtako piyo manāpo. atha kho tesaṃ, bhikkhave, dvinnaṃ jāyampatikānaṃ kantāragatānaṃ yā parittā sambalamattā, sā parikkhayaṃ pariyādānaṃ gaccheyya. siyā ca nesaṃ kantārāvaseso anatiṇṇo. atha kho tesaṃ, bhikkhave, dvinnaṃ jāyampatikānaṃ evamassa — ‘amhākaṃ kho yā parittā sambalamattā sā parikkhīṇā pariyādiṇṇā . atthi cāyaṃ kantārāvaseso anittiṇṇo. yaṃnūna mayaṃ imaṃ ekaputtakaṃ piyaṃ manāpaṃ vadhitvā vallūrañca soṇḍikañca karitvā puttamaṃsāni khādantā evaṃ taṃ kantārāvasesaṃ nitthareyyāma, mā sabbeva tayo vinassimhā’’ti. atha kho te, bhikkhave, dve jāyampatikā taṃ ekaputtakaṃ piyaṃ manāpaṃ vadhitvā vallūrañca soṇḍikañca karitvā puttamaṃsāni khādantā evaṃ taṃ kantārāvasesaṃ nitthareyyuṃ. te puttamaṃsāni ceva khādeyyuṃ, ure ca paṭipiseyyuṃ — ‘kahaṃ, ekaputtaka, kahaṃ, ekaputtakā’’ti. | Et comment le nutriment de nourriture comestible devrait-il être vu? Imaginez, mendiants, qu'un couple décide de suivre un chemin traversant une région déserte en n'ayant emporté que peu de provisions. Ils auraient un fils unique, cher et tendre. Au bout d'un moment, la petite quantité de provisions de ce couple traversant une région déserte se tarirait et s'épuiserait, alors qu'ils auraient le reste du désert à traverser. Alors ce couple se dirait: “Notre petite quantité de provisions s'est tarie et épuisée, et nous devons encore traverser le reste de cette région désertique. Et si nous tuions notre fils unique, cher et tendre, que nous en faisions de la viande séchée et épicée, et qu'ayant mangé la chair de notre fils, nous traversions le reste du désert, afin que nous ne périssions pas tous les trois?” Alors, mendiants, ce couple tuerait son fils unique, cher et tendre, ils en feraient de la viande séchée et épicée, et ayant mangé la chair de leur fils, ils traverseraient le reste du désert. Et en mangeant la chair de leur fils, ils se battraient la poitrine [en disant:] “Où es-tu notre fils unique, où es-tu?” |
“taṃ kiṃ maññatha, bhikkhave, api nu te davāya vā āhāraṃ āhāreyyuṃ, madāya vā āhāraṃ āhāreyyuṃ, maṇḍanāya vā āhāraṃ āhāreyyuṃ, vibhūsanāya vā āhāraṃ āhāreyyun””ti? | Qu'en pensez-vous, mendiants: est-ce qu'ils mangeraient la nourriture en récréation ou avec laisser-aller, ou pour la beauté, ou pour l'esthétique? |
“no hetaṃ, bhante”. | — Non, Bhanté. |
“nanu te, bhikkhave, yāvadeva kantārassa nittharaṇatthāya āhāraṃ āhāreyyun””ti? | — Ne mangeraient-ils pas la nourriture uniquement pour traverser le désert? |
“evaṃ, bhante”. | — Si, Bhanté. |
“evameva khvāhaṃ, bhikkhave, kabaḷīkāro āhāro daṭṭhabbo””ti vadāmi. kabaḷīkāre, bhikkhave, āhāre pariññāte pañcakāmaguṇiko rāgo pariññāto hoti. pañcakāmaguṇike rāge pariññāte natthi taṃ saṃyojanaṃ yena saṃyojanena saṃyutto ariyasāvako puna imaṃ lokaṃ āgaccheyya. | — Mendiants, je déclare que le nutriment de nourriture comestible devrait être vu de la même manière. Lorsque le nutriment de nourriture comestible est complètement compris, l'avidité liée aux cinq agréments de la sensualité est complètement comprise. Lorsque l'avidité liée aux cinq agréments de la sensualité est complètement comprise, il n'y a pas d'entrave entravé par laquelle un noble disciple reviendrait dans ce monde. |
“kathañca, bhikkhave, phassāhāro daṭṭhabbo? seyyathāpi, bhikkhave, gāvī niccammā kuḍḍañce nissāya tiṭṭheyya. ye kuṭṭanissitā pāṇā te naṃ khādeyyuṃ. rukkhaṃ ce nissāya tiṭṭheyya, ye rukkhanissitā pāṇā te naṃ khādeyyuṃ. udakaṃ ce nissāya tiṭṭheyya, ye udakanissitā pāṇā te naṃ khādeyyuṃ. ākāsaṃ ce nissāya tiṭṭheyya, ye ākāsanissitā pāṇā te naṃ khādeyyuṃ. yaṃ yadeva hi sā, bhikkhave, gāvī niccammā nissāya tiṭṭheyya, ye tannissitā pāṇā te naṃ khādeyyuṃ. | Et comment le nutriment de contact devrait-il être vu? Imaginez, mendiants, une vache écorchée qui se tiendrait debout près d'un mur: elle se ferait ronger par les êtres vivant près du mur. Si elle se tenait près d'un arbre, elle se ferait ronger par les êtres vivant près de l'arbre. Si elle se tenait dans l'eau, elle se ferait ronger par les êtres vivant dans l'eau. Si elle se tenait à ciel ouvert, elle se ferait ronger par les êtres vivant à ciel ouvert. Où que cette vache écorchée se tienne debout, les êtres vivant à cet endroit la rongeraient. |
evameva khvāhaṃ, bhikkhave, “phassāhāro daṭṭhabbo””ti vadāmi. phasse, bhikkhave, āhāre pariññāte tisso vedanā pariññātā honti. tīsu vedanāsu pariññātāsu ariyasāvakassa natthi kiñci uttarikaraṇīyanti vadāmi. | Mendiants, je déclare que le nutriment de contact devrait être vu de la même manière. Lorsque le nutriment de contact est complètement compris, les trois [types de] ressentis sont complètement compris. Je déclare que lorsque les trois [types de] ressentis sont complètement compris, il n'y a rien de plus à faire pour un noble disciple. |
“kathañca, bhikkhave, manosañcetanāhāro daṭṭhabbo? seyyathāpi, bhikkhave, aṅgārakāsu sādhikaporisā puṇṇā aṅgārānaṃ vītaccikānaṃ vītadhūmānaṃ. atha puriso āgaccheyya jīvitukāmo amaritukāmo sukhakāmo dukkhappaṭikūlo. tamenaṃ dve balavanto purisā nānābāhāsu gahetvā taṃ aṅgārakāsuṃ upakaḍḍheyyuṃ. atha kho, bhikkhave, tassa purisassa ārakāvassa cetanā ārakā patthanā ārakā paṇidhi. taṃ kissa hetu? evañhi, bhikkhave, tassa purisassa hoti — ‘imaṃ cāhaṃ aṅgārakāsuṃ papatissāmi, tatonidānaṃ maraṇaṃ vā nigacchāmi maraṇamattaṃ vā dukkhan’’ti. | Et comment le nutriment d'intention mentale devrait-il être vu? Imaginez, mendiants, une fosse à charbons plus profonde que la hauteur d'un homme, remplie de charbons ardents, sans flammes et sans fumée. Un homme désirant vivre, ne souhaitant pas mourir, aspirant au bien-être et évitant le mal-être arriverait alors, et deux hommes vigoureux le saisiraient chacun par un bras et le traîneraient vers la fosse à charbons. Alors cet homme aurait l'intention d'être loin, il souhaiterait être loin, il serait résolu à être loin. Pourquoi cela? Parce que cet homme se dirait: “Si je tombe dans cette fosse à charbons, à cause de cela je subirai la mort ou des douleurs mortelles.” |
evameva khvāhaṃ, bhikkhave, ‘manosañcetanāhāro daṭṭhabbo’’ti vadāmi. manosañcetanāya, bhikkhave, āhāre pariññāte tisso taṇhā pariññātā honti. tīsu taṇhāsu pariññātāsu ariyasāvakassa natthi kiñci uttarikaraṇīyanti vadāmi. | Mendiants, je déclare que le nutriment d'intention mentale devrait être vu de la même manière. Lorsque le nutriment d'intention mentale est complètement compris, les trois [types de] Soif sont complètement compris. Je déclare que lorsque les trois [types de] Soif sont complètement compris, il n'y a rien de plus à faire pour un noble disciple. |
“kathañca, bhikkhave, viññāṇāhāro daṭṭhabbo? seyyathāpi, bhikkhave, coraṃ āgucāriṃ gahetvā rañño dasseyyuṃ — ‘ayaṃ te, deva, coro āgucārī, imassa yaṃ icchasi taṃ daṇḍaṃ paṇehī’’ti. tamenaṃ rājā evaṃ vadeyya — ‘gacchatha, bho, imaṃ purisaṃ pubbaṇhasamayaṃ sattisatena hanathā’’ti. tamenaṃ pubbaṇhasamayaṃ sattisatena haneyyuṃ. atha rājā majjhanhikasamayaṃ evaṃ vadeyya — ‘ambho, kathaṃ so puriso’’ti? ‘tatheva, deva, jīvatī’’ti. tamenaṃ rājā evaṃ vadeyya — ‘gacchatha, bho, taṃ purisaṃ majjhanhikasamayaṃ sattisatena hanathā’’ti. tamenaṃ majjhanhikasamayaṃ sattisatena haneyyuṃ. atha rājā sāyanhasamayaṃ evaṃ vadeyya — ‘ambho, kathaṃ so puriso’’ti? ‘tatheva, deva, jīvatī’’ti. tamenaṃ rājā evaṃ vadeyya — ‘gacchatha, bho, taṃ purisaṃ sāyanhasamayaṃ sattisatena hanathā’’ti. tamenaṃ sāyanhasamayaṃ sattisatena haneyyuṃ. taṃ kiṃ maññatha, bhikkhave, api nu so puriso divasaṃ tīhi sattisatehi haññamāno tatonidānaṃ dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvediyethā””ti? | Et comment le nutriment de conscience devrait-il être vu? Imaginez, mendiants, qu'un voleur ayant commis un crime soit arrêté et présenté au roi: “Sire, ce voleur a commis un crime. Condamnez-le à la sentence de votre choix.” Le roi répondrait alors: “Allez, mon cher et transpercez cet homme de cent lances ce matin.” Ce matin-là, ils le transperceraient de cent lances. Ensuite, à midi, le roi demanderait: “Comment va cet homme, mon bon?” “Sire, il est encore vivant.” Le roi répondrait alors: “Allez, mon cher et transpercez cet homme de cent lances ce midi.” Ce midi-là, ils le transperceraient de cent lances. Ensuite, le soir, le roi demanderait: “Comment va cet homme, mon bon?” “Sire, il est encore vivant.” Le roi répondrait alors: “Allez, mon cher et transpercez cet homme de cent lances ce soir.” Ce soir-là, ils le transperceraient de cent lances. Qu'en pensez-vous, mendiants: est-ce que cet homme, transpercé de trois cent lances dans la journée ressentirait à cause de cela du mal-être et de la déplaisance mentale? |
“ekissāpi, bhante, sattiyā haññamāno tatonidānaṃ dukkhaṃ domanassaṃ paṭisaṃvediyetha; ko pana vādo tīhi sattisatehi haññamāno””ti! | — Bhanté, il ressentirait du mal-être et de la déplaisance mentale en étant transpercé par une seule lance. Que dire s'il était transpercé de trois cent lances? |
“evameva khvāhaṃ, bhikkhave, viññāṇāhāro daṭṭhabboti vadāmi. viññāṇe, bhikkhave, āhāre pariññāte nāmarūpaṃ pariññātaṃ hoti, nāmarūpe pariññāte ariyasāvakassa natthi kiñci uttarikaraṇīyanti vadāmī””ti. | — Mendiants, je déclare que le nutriment de conscience devrait être vu de la même manière. Lorsque le nutriment de conscience est complètement compris, le Nom-et-Forme est complètement compris. Je déclare que lorsque le Nom-et-Forme est complètement compris, il n'y a rien de plus à faire pour un noble disciple.» |
———oOo——— Publié comme un don du Dhamma, pour être distribué librement, à des fins non lucratives. --- Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes. ![]() Ce travail est sous une License Internationale Creative Commons 4.0 avec Attribution, Usage non-commercial et Partage sous mêmes conditions. |