AN 10.55
Parihāna Sutta
— Le déclin —

Saripoutta questionne les mendiants: qu'est-ce que le Bouddha entend lorsqu'il dit qu'une personne est par nature sujette au déclin, ou pas? Il répond lui-même à sa question.




Pāḷi



tatra kho āyasmā sāriputto bhikkhū āmantesi

Français



Un jour, le vénérable Saripoutta s'adressa aux mendiants:

“āvuso bhikkhave”ti.

«Mes amis, mendiants.

“āvuso”ti kho te bhikkhū āyasmato sāriputtassa paccassosuṃ. āyasmā sāriputto etadavoca

— Ami,» répondirent les mendiants au vénérable Saripoutta. Celui-ci dit alors:

“‘parihānadhammo puggalo, parihānadhammo puggalo’ti, āvuso, vuccati. ‘aparihānadhammo puggalo, aparihānadhammo puggalo’ti, āvuso, vuccati. kittāvatā nu kho, āvuso, parihānadhammo puggalo vutto bhagavatā, kittāvatā ca pana aparihānadhammo puggalo vutto bhagavatā”ti?

«Mes amis, on entend dire: “une personne par nature sujette au déclin, une personne par nature sujette au déclin” et “une personne qui n'est pas par nature sujette au déclin, une personne qui n'est pas par nature sujette au déclin”. Dans quelle mesure le Fortuné parle-t-il d'une personne par nature sujette au déclin et d'une personne qui n'est pas par nature sujette au déclin?

“dūratopi kho mayaṃ, āvuso, āgacchāma āyasmato sāriputtassa santike etassa bhāsitassa atthamaññātuṃ. sādhu vatāyasmantaṃyeva sāriputtaṃ paṭibhātu etassa bhāsitassa attho. āyasmato sāriputtassa sutvā bhikkhū dhāressantī”ti.

— Ami, nous viendrions de loin auprès du vénérable Saripoutta pour connaître le sens de cette expression. Il serait bon que le vénérable Saripoutta explique le sens de cette expression. L'ayant entendu de la part du vénérable Saripoutta, les mendiants s'en souviendront.

“tenahāvuso, suṇātha, sādhukaṃ manasi karotha; bhāsissāmī”ti.

— Dans ce cas, mes amis, écoutez cela et faites bien attention, je vais parler.

“evamāvuso”ti kho te bhikkhū āyasmato sāriputtassa paccassosuṃ. āyasmā sāriputto etadavoca

— Bien, ami,» répondirent les mendiants au vénérable Saripoutta. Celui-ci dit alors:

“kittāvatā nu kho, āvuso, parihānadhammo puggalo vutto bhagavatā? idhāvuso, bhikkhu assutañceva dhammaṃ na suṇāti, sutā cassa dhammā sammosaṃ gacchanti, ye cassa dhammā pubbe cetaso asamphuṭṭhapubbā te cassa na samudācaranti, aviññātañceva na vijānāti. ettāvatā kho, āvuso, parihānadhammo puggalo vutto bhagavatā.

«Dans quelle mesure, mes amis, le Fortuné parle-t-il d'une personne par nature sujette au déclin? À cet égard, un mendiant n'écoute pas le Dhamma qu'il n'a pas encore appris, oublie [le détail des] enseignements qu'il a appris, ne rappelle pas à son esprit les enseignements qu'il connaît déjà, et ne comprend pas ce qu'il n'a pas encore compris. Voici, mes amis, dans quelle mesure le Fortuné parle d'une personne par nature sujette au déclin.

“kittāvatā ca panāvuso, aparihānadhammo puggalo vutto bhagavatā? idhāvuso, bhikkhu assutañceva dhammaṃ suṇāti, sutā cassa dhammā na sammosaṃ gacchanti, ye cassa dhammā pubbe cetaso asamphuṭṭhapubbā te cassa samudācaranti, aviññātañceva vijānāti. ettāvatā kho, āvuso, aparihānadhammo puggalo vutto bhagavatā.

Maintenant, mes amis, dans quelle mesure le Fortuné parle-t-il d'une personne qui n'est pas par nature sujette au déclin? À cet égard, un mendiant écoute le Dhamma qu'il n'a pas encore appris, n'oublie pas [le détail des] enseignements qu'il a appris, rappelle à son esprit les enseignements qu'il connaît déjà, et comprend ce qu'il n'a pas encore compris. Voici, mes amis, dans quelle mesure le Fortuné parle d'une personne qui n'est pas par nature sujette au déclin.

“no ce, āvuso, bhikkhu paracittapariyāyakusalo hoti, atha ‘sacittapariyāyakusalo bhavissāmī’ti — evañhi vo, āvuso, sikkhitabbaṃ.

Mes amis, si un mendiant n'est pas capable d'examiner l'esprit des autres, alors il devrait s'entraîner [en se disant:] “je serai capable d'examiner mon propre esprit.

“kathañcāvuso, bhikkhu sacittapariyāyakusalo hoti? seyyathāpi, āvuso, itthī vā puriso vā daharo yuvā maṇḍanakajātiko ādāse vā parisuddhe pariyodāte acche vā udapatte sakaṃ mukhanimittaṃ paccavekkhamāno sace tattha passati rajaṃ vā aṅgaṇaṃ vā, tasseva rajassa vā aṅgaṇassa vā pahānāya vāyamati. no ce tattha passati rajaṃ vā aṅgaṇaṃ vā, tenevattamano hoti paripuṇṇasaṅkappo — ‘lābhā vata me, parisuddhaṃ vata me’ti.

Et comment, mes amis, un mendiant est-il capable d'examiner son propre esprit? C'est tout comme, mendiants, une femme ou un homme, jeune, peu avancé en âge, qui aime les parures, et qui examine son reflet dans un miroir ou dans un récipient d'eau pure, propre et claire: s'il y voit une salissure ou un bouton, il s'efforce de faire disparaître cette salissure ou ce bouton, et s'il n'y voit aucune salissure ni bouton, il est ravi et ses aspirations sont satisfaites: “Vraiment, c'est un gain pour moi! Vraiment, je suis pur!”.

evameva kho, āvuso, bhikkhuno paccavekkhaṇā bahukārā hoti kusalesu dhammesu — ‘anabhijjhālu nu kho bahulaṃ viharāmi, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, abyāpannacitto nu kho bahulaṃ viharāmi, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, vigatathinamiddho nu kho bahulaṃ viharāmi, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, anuddhato nu kho bahulaṃ viharāmi, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, tiṇṇavicikiccho nu kho bahulaṃ viharāmi, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, akkodhano nu kho bahulaṃ viharāmi, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, asaṃkiliṭṭhacitto nu kho bahulaṃ viharāmi, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, lābhī nu khomhi ajjhattaṃ dhammapāmojjassa, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, lābhī nu khomhi ajjhattaṃ cetosamathassa, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no, lābhī nu khomhi adhipaññādhammavipassanāya, saṃvijjati nu kho me eso dhammo udāhu no’ti.

De la même manière, mendiants, l'auto-examen est très utile à un mendiant en ce qui concerne les états avantageux: “Est-ce que je demeure souvent sans convoitise? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que je demeure souvent avec un esprit sans malveillance? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que je demeure souvent dénué de léthargie & somnolence? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que je demeure souvent sans agitation? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que je demeure souvent au-delà du doute? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que je demeure souvent sans colère? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que je demeure souvent avec un esprit sans souillure? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que j'obtiens intérieurement la joie du Dhamma? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que j'obtiens intérieurement la tranquillité de l'esprit? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non? Est-ce que j'obtiens le discernement supérieur par vision discernante des phénomènes? Est-ce que cet état se trouve se trouve en moi, ou non?”

“sace pana, āvuso, bhikkhu paccavekkhamāno sabbepime kusale dhamme attani na samanupassati, tenāvuso, bhikkhunā sabbesaṃyeva imesaṃ kusalānaṃ dhammānaṃ paṭilābhāya adhimatto chando ca vāyāmo ca ussāho ca ussoḷhī ca appaṭivānī ca sati ca sampajaññañca karaṇīyaṃ.

Maintenant, mes amis, si un mendiant, en s'auto-examinant, ne voit en lui-même aucun de ces états avantageux, alors il devrait générer un désir, un effort, un dynamisme, une résolution, une détermination, une présence d'esprit et un discernement attentif hors du commun pour l'acquisition de tous ces états avantageux.

seyyathāpi, āvuso, ādittacelo vā ādittasīso vā. tasseva celassa vā sīsassa vā nibbāpanāya adhimattaṃ chandañca vāyāmañca ussāhañca ussoḷhiñca appaṭivāniñca satiñca sampajaññañca kareyya. evamevaṃ kho, āvuso, tena bhikkhunā sabbesaṃyeva kusalānaṃ dhammānaṃ paṭilābhāya adhimatto chando ca vāyāmo ca ussāho ca ussoḷhī ca appaṭivānī ca sati ca sampajaññañca karaṇīyaṃ.

Tout comme une personne dont les vêtements ou la tête seraient en feu générerait un désir, un effort, un dynamisme, une résolution, une détermination, une présence d'esprit et un discernement attentif hors du commun pour éteindre ses vêtements ou sa tête, de la même manière, ce mendiant devrait générer un désir, un effort, un dynamisme, une résolution, une détermination, une présence d'esprit et un discernement attentif hors du commun pour l'acquisition de tous ces états avantageux.

“sace panāvuso, bhikkhu paccavekkhamāno ekacce kusale dhamme attani samanupassati, ekacce kusale dhamme attani na samanupassati, tenāvuso, bhikkhunā ye kusale dhamme attani samanupassati tesu kusalesu dhammesu patiṭṭhāya, ye kusale dhamme attani na samanupassati tesaṃ kusalānaṃ dhammānaṃ paṭilābhāya adhimatto chando ca vāyāmo ca ussāho ca ussoḷhī ca appaṭivānī ca sati ca sampajaññañca karaṇīyaṃ.

Si un mendiant, en s'auto-examinant, voit en lui-même certains de ces états avantageux mais pas d'autres, alors il devrait s'appuyer sur les états avantageux qu'il voit en lui-même et devrait générer un désir, un effort, un dynamisme, une résolution, une détermination, une présence d'esprit et un discernement attentif hors du commun pour l'acquisition des états avantageux qu'il ne voit pas en lui-même.

seyyathāpi, āvuso, ādittacelo vā ādittasīso vā. tasseva celassa vā sīsassa vā nibbāpanāya adhimattaṃ chandañca vāyāmañca ussāhañca ussoḷhiñca appaṭivāniñca satiñca sampajaññañca kareyya. evamevaṃ kho, āvuso, tena bhikkhunā ye kusale dhamme attani samanupassati tesu kusalesu dhammesu patiṭṭhāya, ye kusale dhamme attani na samanupassati tesaṃ kusalānaṃ dhammānaṃ paṭilābhāya adhimatto chando ca vāyāmo ca ussāho ca ussoḷhī ca appaṭivānī ca sati ca sampajaññañca karaṇīyaṃ.

Tout comme une personne dont les vêtements ou la tête seraient en feu générerait un désir, un effort, un dynamisme, une résolution, une détermination, une présence d'esprit et un discernement attentif hors du commun pour éteindre ses vêtements ou sa tête, de la même manière, ce mendiant devrait générer un désir, un effort, un dynamisme, une résolution, une détermination, une présence d'esprit et un discernement attentif hors du commun pour l'acquisition des états avantageux qu'il ne voit pas en lui-même.

“sace panāvuso, bhikkhu paccavekkhamāno sabbepime kusale dhamme attani samanupassati, tenāvuso, bhikkhunā sabbesveva imesu kusalesu dhammesu patiṭṭhāya uttari āsavānaṃ khayāya yogo karaṇīyo”ti.

Mais si un mendiant, en s'auto-examinant, voit en lui-même tous ces états avantageux, alors il devrait s'appuyer sur tous ces états avantageux afin de faire un travail supplémentaire pour l'élimination complète des impuretés mentales.





Bodhi leaf


Traduction proposée par Sekha.

———oOo———
Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
---

Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.



Creative Commons License
Ce travail est sous une License Internationale Creative Commons 4.0
avec Attribution, Usage non-commercial et Partage sous mêmes conditions
.