AN 5.129
Parikuppa Sutta
— Complètement instables —

Cinq individus voués à un mal-être extrême et pour qui personne ne peut rien.




Pāḷi



Pañcime, bhikkhave, āpāyikā nerayikā parikuppā atekicchā. Katame pañca?

Français



Ces cinq [individus], mendiants, sont voués à une existence infortunée, à l'enfer, ils sont complètement instables et incurables.{1} Quels sont ces cinq?

Mātā jīvitā voropitā hoti, pitā jīvitā voropito hoti, arahaṃ jīvitā voropito hoti, tathāgatassa duṭṭhena cittena lohitaṃ uppāditaṃ hoti, saṅgho bhinno hoti.

Celui qui a pris la vie de (tué) sa mère, celui qui a pris la vie de son père, celui qui a pris la vie d'un arahant, celui qui, avec un esprit haineux, a fait couler le sang du Tathagata, et celui qui a créé une division de la Communauté.

Ime kho, bhikkhave, pañca āpāyikā nerayikā parikuppā atekicchā ti.

Voici, mendiants, quels sont ces cinq [individus] qui sont voués à une existence infortunée, à l'enfer, qui sont complètement instables et incurables.





Bodhi leaf


Note


1. individus... incurables: le sens de cette phrase n'est pas très simple à analyser. Vén. Bodhi traduit parikuppa par lésion, suivant le commentaire 'parikuppāti parikuppanasabhāvā purāṇavaṇasadisā' (quelque chose qui a une nature irritante, comme une ancienne plaie), prenant ainsi parikuppā pour sujet. Mais sa position au milieu d'une suite de mots juxtaposés déclinés vraisemblablement au même cas rend cette interprétation un peu douteuse. Vén. Thanissaro, laissant de côté l'interprétation du commentaire, prend pour sujet āpāyikā nerayikā, qu'il traduit par 'habitants d'un état de déchéance, habitants de l'enfer'. Le suffixe -ka n'a pas de sens précis dans ce cas, ce qui ouvre la porte à différentes interprétations. D'autre part, vén. Thanissaro traduit quant à lui parikuppa par 'en agonie'. Le mot kuppa est souvent utilisé dans le sens de 'stable' dans les souttas.

Dans tous les cas cependant, le message reste essentiellement le même: ceux qui commettent l'une de ces cinq actions sont inexorablement voués à l'enfer, comme c'était le cas pour Dévadatta, le cousin du Bouddha, qui avait créé une scission du Sangha et avait tenté d'assassiner le Bouddha, ainsi que celui d'Ajatassattou, le fils de Bimbisara qui avait fait emprisonner puis tuer son père afin d'accéder au trône de Rajgiri. Les personnes qui ont commis l'un de ces cinq actes ne peuvent devenir mendiants ou mendiantes.



Traduction proposée par Rémy.

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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.



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