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Pācittiya 5
— Dormir avec un laïc —

Voici comment, d'après les écritures, le Bouddha en est venu à n'autoriser les bhikkhous à dormir sous le même toit que des disciples laïcs (hommes) que pendant trois nuits d'affilée.




En une occasion, le Bouddha, le Fortuné, séjournait près d'Alavi, au sanctuaire d'Aggalava. En cette occasion-là, des disciples laïcs étaient venus au monastère pour entendre le Dhamma. Après que le Dhamma eût été enseigné, chacun des Anciens bhikkhous se rendit dans son lieu de séjour, tandis que les bhikkhous néophytes restèrent dormir dans le hall d'assemblée avec les disciples laïcs, étourdis d'esprit, sans attention, nus, marmonnant et ronflant. Les disciples laïcs s'indignèrent, se vexèrent et décrièrent: 'Comment ces vénérables peuvent-ils dormir étourdis d'esprit, sans attention, nus, marmonnant et ronflant?'

Des bhikkhous entendirent les disciples laïcs qui s'indignaient, se vexaient et décriaient. Les bhikkhous qui étaient de peu de désirs, [facilement] satisfaits, consciencieux, scrupuleux, désirant l'entraînement, s'indignèrent, se vexèrent et décrièrent: 'Comment ces bhikkhous peuvent-ils se coucher avec des non-ordonnés?' Ces bhikkhous rapportèrent cet incident au Fortuné. Alors le Fortuné, en cette occasion-là, en rapport à cela, ayant rassemblé la communauté des bhikkhous, demanda à ces bhikkhous [fautifs]:

— Est-il vrai, comme on le dit, bhikkhous, que vous vous êtes couchés avec des non-ordonnés?

— C'est vrai, ô Fortuné.

Alors le Bouddha, le Fortuné, les réprimanda:

— Comment pouvez-vous, hommes [spirituellement] stériles, vous coucher avec des non-ordonnés? Cela ne mène pas à la dévotion de ceux qui n'en ont pas, ni au développement de ceux qui en ont, mais à l'absence de dévotion chez ceux qui n'en ont pas, et au changement d'avis chez ceux qui en ont. Et ainsi, bhikkhous, cette règle de l'entraînement doit être établie:

'Si un bhikkhou se couche avec un non-ordonné, c'est à confesser.'

Et ainsi, cette règle de l'entraînement fut établie par le Fortuné.

Lorsque le Fortuné fut resté à Alavi aussi longtemps qu'il le considérait approprié, il partit en tournée dans le [royaume de] Kosambi. En se déplaçant par étapes, il arriva à Kosambi. Là, il séjourna près de Kosambi, dans le monastère de Badarika.

Les bhikkhous dirent aux vénérable Rahoula [le fils du Bouddha]:

— Ami Rahoula, il y a une règle de l'entraînement qui a été établie par le Fortuné, selon laquelle il ne faut pas se coucher avec quelqu'un qui n'est pas ordonné. Trouve-toi un endroit où dormir.

Alors, ne trouvant pas d'endroit où dormir, le vénérable Rahoula alla dormir dans les latrines. Alors le Fortuné, s'étant levé vers la fin de la nuit, se rendit aux latrines et en arrivant se racla la gorge. Le vénérable Rahoula se racla la gorge.

—Qui est là?

—C'est moi, Rahoula, ô Fortuné.

—Pourquoi es-tu couché ici?

Le vénérable Rahoula raconta donc au Fortuné ce qu'il en était. Alors le Fortuné, en cette occasion-là, en rapport à cela, ayant fait un discours sur le Dhamma, s'adressa aux bhikkhous:

—J'autorise, bhikkhous, que l'on se couche avec quelqu'un qui n'est pas ordonné pendant deux ou trois nuits. Et ainsi, bhikkhous, cette règle de l'entraînement doit être établie:

'Si un bhikkhou se couche avec un non-ordonné pendant plus de deux ou trois nuits consécutives, c'est à confesser.'




Bodhi leaf



Traduction proposée par Rémy,
sur la base de la traduction de I.B. Horner.

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