AN 5.75
Yodhājīva Sutta
— Cinq soldats —

Cinq types de mendiants comparés à cinq types de guerriers en relation à leur capacité à faire face à la tentation.




Pāḷi



“pañcime, bhikkhave, yodhājīvā santo saṃvijjamānā lokasmiṃ. katame pañca?

Français



Mendiants, on trouve dans le monde ces cinq [types de] soldats. Quels sont ces cinq?

idha, bhikkhave, ekacco yodhājīvo rajaggaññeva disvā saṃsīdati visīdati na santhambhati na sakkoti saṅgāmaṃ otarituṃ. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo hoti. ayaṃ, bhikkhave, paṭhamo yodhājīvo santo saṃvijjamāno lokasmiṃ.

À cet égard, mendiants, un certain soldat, en voyant le nuage de poussière [soulevé par l'ennemi], s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de descendre dans la bataille. Mendiants, certains soldats se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le premier [type de] soldat que l'on trouve dans le monde.

“puna caparaṃ, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo sahati rajaggaṃ; api ca kho dhajaggaññeva disvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti saṅgāmaṃ otarituṃ. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo hoti. ayaṃ, bhikkhave, dutiyo yodhājīvo santo saṃvijjamāno lokasmiṃ.

Ou bien, mendiants, un certain soldat supporte [la vue du] nuage de poussière [soulevé par l'ennemi], mais en voyant le haut de son étendard, il s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de descendre dans la bataille. Mendiants, certains soldats se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le deuxième [type de] soldat que l'on trouve dans le monde.

“puna caparaṃ, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo sahati rajaggaṃ sahati dhajaggaṃ; api ca kho ussāraṇaññeva sutvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti saṅgāmaṃ otarituṃ. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo hoti. ayaṃ, bhikkhave, tatiyo yodhājīvo santo saṃvijjamāno lokasmiṃ.

Ou bien, mendiants, un certain soldat supporte [la vue du] nuage de poussière [soulevé par l'ennemi] et supporte [la vue] du haut de son étendard, mais en entendant son tumulte, il s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de descendre dans la bataille. Mendiants, certains soldats se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le troisième [type de] soldat que l'on trouve dans le monde.

“puna caparaṃ, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo sahati rajaggaṃ, sahati dhajaggaṃ, sahati ussāraṇaṃ; api ca kho sampahāre haññati byāpajjati. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo hoti. ayaṃ, bhikkhave, catuttho yodhājīvo santo saṃvijjamāno lokasmiṃ.

Ou bien, mendiants, un certain soldat supporte [la vue du] nuage de poussière [soulevé par l'ennemi], il supporte [la vue] du haut de son étendard, il supporte [d'entendre] son tumulte, mais lorsqu'il est blessé sous un coup, il abandonne [le combat].{n} Mendiants, certains soldats se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le quatrième [type de] soldat que l'on trouve dans le monde.

“puna caparaṃ, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo sahati rajaggaṃ, sahati dhajaggaṃ, sahati ussāraṇaṃ, sahati sampahāraṃ. so taṃ saṅgāmaṃ abhivijinitvā vijitasaṅgāmo tameva saṅgāmasīsaṃ ajjhāvasati. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco yodhājīvo hoti. ayaṃ, bhikkhave, pañcamo yodhājīvo santo saṃvijjamāno lokasmiṃ.

Ou bien, mendiants, un certain soldat supporte [la vue du] nuage de poussière [soulevé par l'ennemi], il supporte [la vue] du haut de son étendard, il supporte [d'entendre] son tumulte, il supporte les coups, et ayant gagné cette bataille, victorieux, il s'installe en tête de la bataille. Mendiants, certains soldats se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le cinquième [type de] soldat que l'on trouve dans le monde.

ime kho, bhikkhave, pañca yodhājīvā santo saṃvijjamānā lokasmiṃ.

Voici, mendiants, quels sont ces cinq [types de] soldats que l'on trouve dans le monde.

“evamevaṃ kho, bhikkhave, pañcime yodhājīvūpamā puggalā santo saṃvijjamānā bhikkhūsu. katame pañca?

De la même manière, mendiants, on trouve parmi les mendiants des [types d']individus comparables à ces cinq [types de] soldats. Quels sont ces cinq?

idha, bhikkhave, bhikkhu rajaggaññeva disvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti brahmacariyaṃ sandhāretuṃ. sikkhādubbalyaṃ āvikatvā sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattati. kimassa rajaggasmiṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu suṇāti: ‘amukasmiṃ nāma gāme vā nigame vā itthī vā kumārī vā abhirūpā dassanīyā pāsādikā paramāya vaṇṇapokkharatāya samannāgatā’ti. so taṃ sutvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti brahmacariyaṃ sandhāretuṃ. sikkhādubbalyaṃ āvikatvā sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattati. idamassa rajaggasmiṃ.

À cet égard, mendiants, un mendiant, en voyant le nuage de poussière, s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de s'en tenir à la vie brahmique. Ayant déclaré sa faiblesse vis-à-vis de l'entraînement, et ayant abandonné l'entraînement, il retourne à la vie inférieure. Et de quel nuage de poussière s'agit-il? À cet égard, mendiants, un mendiant entend [dire]: 'Dans telle ou telle ville ou village, il y a une femme ou une jeune fille charmante, séduisante, aimable, qui porte une excellente beauté de teint.' Ayant entendu cela, il s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de s'en tenir à la vie brahmique. Ayant déclaré sa faiblesse vis-à-vis de l'entraînement, et ayant abandonné l'entraînement, il retourne à la vie inférieure. Voici ce qu'est le nuage de poussière.

“seyyathāpi so, bhikkhave, yodhājīvo rajaggaññeva disvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti saṅgāmaṃ otarituṃ; tathūpamāhaṃ, bhikkhave, imaṃ puggalaṃ vadāmi. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco puggalo hoti. ayaṃ, bhikkhave, paṭhamo yodhājīvūpamo puggalo santo saṃvijjamāno bhikkhūsu.

Tout comme, mendiants, le soldat qui, en voyant le nuage de poussière, s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de descendre dans la bataille, je dis que cet individu lui est comparable. Mendiants, certains individus se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le premier [type d']individu comparable à un soldat que l'on trouve parmi les mendiants.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sahati rajaggaṃ; api ca kho dhajaggaññeva disvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti brahmacariyaṃ sandhāretuṃ. sikkhādubbalyaṃ āvikatvā sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattati. kimassa dhajaggasmiṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu na heva kho suṇāti: ‘amukasmiṃ nāma gāme vā nigame vā itthī vā kumārī vā abhirūpā dassanīyā pāsādikā paramāya vaṇṇapokkharatāya samannāgatā’ti; api ca kho sāmaṃ passati itthiṃ vā kumāriṃ vā abhirūpaṃ dassanīyaṃ pāsādikaṃ paramāya vaṇṇapokkharatāya samannāgataṃ. so taṃ disvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti brahmacariyaṃ sandhāretuṃ. sikkhādubbalyaṃ āvikatvā sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattati. idamassa dhajaggasmiṃ.

Ou bien, mendiants, un mendiant supporte [la vue du] nuage de poussière, mais en voyant le haut de l'étendard, il s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de s'en tenir à la vie brahmique. Ayant déclaré sa faiblesse vis-à-vis de l'entraînement, et ayant abandonné l'entraînement, il retourne à la vie inférieure. Et de quel haut de l'étendard s'agit-il? À cet égard, mendiants, un mendiant n'entend pas [dire]: 'Dans telle ou telle ville ou village, il y a une femme ou une jeune fille charmante, séduisante, aimable, qui porte une excellente beauté de teint', mais il voit de lui-même une femme ou une jeune fille charmante, séduisante, aimable, qui porte une excellente beauté de teint. L'ayant vue, il s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de s'en tenir à la vie brahmique. Ayant déclaré sa faiblesse vis-à-vis de l'entraînement, et ayant abandonné l'entraînement, il retourne à la vie inférieure. Voici ce qu'est le haut de l'étendard.

“seyyathāpi so, bhikkhave, yodhājīvo sahati rajaggaṃ; api ca kho dhajaggaññeva disvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti saṅgāmaṃ otarituṃ; tathūpamāhaṃ, bhikkhave, imaṃ puggalaṃ vadāmi. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco puggalo hoti. ayaṃ, bhikkhave, dutiyo yodhājīvūpamo puggalo santo saṃvijjamāno bhikkhūsu.

Tout comme, mendiants, le soldat qui supporte [la vue du] nuage de poussière mais qui, en voyant le haut de l'étendard, s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de descendre dans la bataille, je dis que cet individu lui est comparable. Mendiants, certains individus se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le deuxième [type d']individu comparable à un soldat que l'on trouve parmi les mendiants.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sahati rajaggaṃ, sahati dhajaggaṃ; api ca kho ussāraṇaññeva sutvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti brahmacariyaṃ sandhāretuṃ. sikkhādubbalyaṃ āvikatvā sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattati. kimassa ussāraṇāya? idha, bhikkhave, bhikkhuṃ araññagataṃ vā rukkhamūlagataṃ vā suññāgāragataṃ vā mātugāmo upasaṅkamitvā ūhasati ullapati ujjagghati uppaṇḍeti. so mātugāmena ūhasiyamāno ullapiyamāno ujjagghiyamāno uppaṇḍiyamāno saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti brahmacariyaṃ sandhāretuṃ. sikkhādubbalyaṃ āvikatvā sikkhaṃ paccakkhāya hīnāyāvattati. idamassa ussāraṇāya.

Ou bien, mendiants, un mendiant supporte [la vue du] nuage de poussière, il supporte [la vue du] haut de l'étendard, mais en entendant le tumulte, il s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de s'en tenir à la vie brahmique. Ayant déclaré sa faiblesse vis-à-vis de l'entraînement, et ayant abandonné l'entraînement, il retourne à la vie inférieure. Et de quel tumulte s'agit-il? À cet égard, mendiants, une femme s'approche d'un mendiant s'étant rendu dans la forêt ou au pied d'un arbre ou dans une pièce vide, le moque, l'appelle, le raille et le ridiculise. Ainsi moqué, appelé, raillé et ridiculisé, il s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de s'en tenir à la vie brahmique. Ayant déclaré sa faiblesse vis-à-vis de l'entraînement, et ayant abandonné l'entraînement, il retourne à la vie inférieure. Voici ce qu'est le tumulte.

“seyyathāpi so, bhikkhave, yodhājīvo sahati rajaggaṃ, sahati dhajaggaṃ; api ca kho ussāraṇaññeva sutvā saṃsīdati visīdati, na santhambhati, na sakkoti saṅgāmaṃ otarituṃ; tathūpamāhaṃ, bhikkhave, imaṃ puggalaṃ vadāmi. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco puggalo hoti. ayaṃ, bhikkhave, tatiyo yodhājīvūpamo puggalo santo saṃvijjamāno bhikkhūsu.

Tout comme, mendiants, le soldat qui supporte [la vue du] nuage de poussière, qui supporte [la vue du] haut de l'étendard mais qui, en entendant le tumulte, s'affaisse, se décourage, ne se raffermit pas et n'est pas capable de descendre dans la bataille, je dis que cet individu lui est comparable. Mendiants, certains individus se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le troisième [type d']individu comparable à un soldat que l'on trouve parmi les mendiants.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sahati rajaggaṃ, sahati dhajaggaṃ, sahati ussāraṇaṃ; api ca kho sampahāre haññati byāpajjati. kimassa sampahārasmiṃ? idha, bhikkhave, bhikkhuṃ araññagataṃ vā rukkhamūlagataṃ vā suññāgāragataṃ vā mātugāmo upasaṅkamitvā abhinisīdati abhinipajjati ajjhottharati. so mātugāmena abhinisīdiyamāno abhinipajjiyamāno ajjhotthariyamāno sikkhaṃ apaccakkhāya dubbalyaṃ anāvikatvā methunaṃ dhammaṃ paṭisevati. idamassa sampahārasmiṃ.

Ou bien, mendiants, un mendiant supporte [la vue du] nuage de poussière, il supporte [la vue du] haut de l'étendard, il supporte le tumulte, mais lorsqu'il est blessé sous un coup, il abandonne. Et de quel coup s'agit-il? À cet égard, mendiants, une femme s'approche d'un mendiant s'étant rendu dans la forêt ou au pied d'un arbre ou dans une pièce vide, s'assit à côté de lui, s'allonge à côté de lui et l'étreint. La femme s'étant assise à côté de lui, allongée à côté de lui et l'ayant étreint, sans avoir abandonné l'entraînement, sans avoir déclaré sa faiblesse, il s'engage dans un rapport sexuel.{n} Voici ce qu'est le coup.

“seyyathāpi so, bhikkhave, yodhājīvo sahati rajaggaṃ, sahati dhajaggaṃ, sahati ussāraṇaṃ, api ca kho sampahāre haññati byāpajjati; tathūpamāhaṃ, bhikkhave, imaṃ puggalaṃ vadāmi. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco puggalo hoti. ayaṃ, bhikkhave, catuttho yodhājīvūpamo puggalo santo saṃvijjamāno bhikkhūsu.

Tout comme, mendiants, le soldat qui supporte [la vue du] nuage de poussière, qui supporte [la vue du] haut de l'étendard, qui supporte le tumulte, mais qui, lorsqu'il est blessé sous un coup, abandonne, je dis que cet individu lui est comparable. Mendiants, certains individus se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le quatrième [type d']individu comparable à un soldat que l'on trouve parmi les mendiants.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sahati rajaggaṃ, sahati dhajaggaṃ, sahati ussāraṇaṃ, sahati sampahāraṃ, so taṃ saṅgāmaṃ abhivijinitvā vijitasaṅgāmo tameva saṅgāmasīsaṃ ajjhāvasati. kimassa saṅgāmavijayasmiṃ? idha, bhikkhave, bhikkhu araññagataṃ vā rukkhamūlagataṃ vā suññāgāragataṃ vā mātugāmo upasaṅkamitvā abhinisīdati abhinipajjati ajjhottharati. so mātugāmena abhinisīdiyamāno abhinipajjiyamāno ajjhotthariyamāno viniveṭhetvā vinimocetvā yena kāmaṃ pakkamati. so vivittaṃ senāsanaṃ bhajati araññaṃ rukkhamūlaṃ pabbataṃ kandaraṃ giriguhaṃ susānaṃ vanapatthaṃ abbhokāsaṃ palālapuñjaṃ.

Ou bien, mendiants, un mendiant supporte [la vue du] nuage de poussière, il supporte [la vue du] haut de l'étendard, il supporte le tumulte, il supporte les coups, et ayant gagné cette bataille, victorieux, il s'installe en tête de la bataille. Et de quelle victoire dans la bataille s'agit-il? À cet égard, mendiants, une femme s'approche d'un mendiant s'étant rendu dans la forêt ou au pied d'un arbre ou dans une pièce vide, s'assit à côté de lui, s'allonge à côté de lui et l'étreint. La femme s'étant assise à côté de lui, allongée à côté de lui et l'ayant étreint, il s'en démêle, s'en libère et s'en va là où il veut. Il a recours à un gîte isolé: une forêt, le pied d'un arbre, une colline, une grotte, une caverne, un cimetière, un maquis forestier, le ciel ouvert ou un tas de paille.

“so araññagato vā rukkhamūlagato vā suññāgāragato vā nisīdati pallaṅkaṃ ābhujitvā ujuṃ kāyaṃ paṇidhāya parimukhaṃ satiṃ upaṭṭhapetvā. so abhijjhaṃ loke pahāya vigatābhijjhena cetasā viharati, abhijjhāya cittaṃ parisodheti; byāpādapadosaṃ pahāya abyāpannacitto viharati, sabbapāṇabhūtahitānukampī byāpādapadosā cittaṃ parisodheti; thinamiddhaṃ pahāya vigatathinamiddho viharati ālokasaññī sato sampajāno, thinamiddhā cittaṃ parisodheti; uddhaccakukkuccaṃ pahāya anuddhato viharati ajjhattaṃ vūpasantacitto, uddhaccakukkuccā cittaṃ parisodheti; vicikicchaṃ pahāya tiṇṇavicikiccho viharati akathaṃkathī kusalesu dhammesu, vicikicchāya cittaṃ parisodheti.

S'étant rendu dans la forêt ou au pied d'un arbre ou dans une pièce vide, il s'assoit jambes croisées, maintenant [son] corps droit, et mettant en place [sa] présence d'esprit entre le nez et la bouche. Ayant abandonné la convoitise envers le monde, il reste avec un esprit dénué de convoitise, il purifie son esprit de la convoitise; ayant abandonné la malveillance et la haine, il reste avec un esprit dénué de malveillance, rempli de sollicitude pour la prospérité de tous les êtres vivants, il purifie son esprit de la malveillance; ayant abandonné la léthargie & somnolence, il reste dénué de léthargie & somnolence, percevant la lumière, présent d'esprit, doué d'un discernement attentif, il purifie son esprit de la léthargie & somnolence; ayant abandonné l'agitation mentale & préoccupation, il reste calme, avec un esprit intérieurement apaisé, il purifie son esprit de l'agitation mentale & préoccupation; ayant abandonné le doute, il reste au-delà du doute, sans confusion par rapport aux états mentaux avantageux, il purifie son esprit du doute.

So ime pañca nīvaraṇe pahāya cetaso upakkilese paññāya dubbalīkaraṇe vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. Vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. Pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharati sato ca sampajāno, sukhañca kāyena paṭisaṃvedeti yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti: ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. Sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā pubbeva somanassa-domanassānaṃ atthaṅgamā adukkham-asukhaṃ upekkhā-sati-pārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati.

S'étant débarrassé de ces cinq obstructions, souillures de l'esprit qui affaiblissent le discernement, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, il entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. Avec l'apaisement des pensées actives et passives, il entre et demeure dans le deuxième jhana, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration. Avec la disparition de l'exaltation, il demeure équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, il entre et demeure dans le troisième jhana et ressent dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’. Abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, il entre et demeure dans le quatrième jhana, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité.

“so evaṃ samāhite citte parisuddhe pariyodāte anaṅgaṇe vigatūpakkilese mudubhūte kammaniye ṭhite āneñjappatte āsavānaṃ khayañāṇāya cittaṃ abhininnāmeti. so ‘idaṃ dukkhan’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ dukkhanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ime āsavā’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavasamudayo’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavanirodho’ti yathābhūtaṃ pajānāti, ‘ayaṃ āsavanirodhagāminī paṭipadā’ti yathābhūtaṃ pajānāti. tassa evaṃ jānato evaṃ passato kāmāsavāpi cittaṃ vimuccati, bhavāsavāpi cittaṃ vimuccati, avijjāsavāpi cittaṃ vimuccati, vimuttasmiṃ vimuttamiti ñāṇaṃ hoti. ‘khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāti. idamassa saṅgāmavijayasmiṃ.

Avec un esprit ainsi concentré, purifié, immaculé, sans tache, dénué de souillure, malléable, maniable, stable, ayant atteint l'imperturbabilité, il dirige son esprit vers la connaissance de l'élimination complète des impuretés mentales. Il comprend, tel que c'est réellement: “Voici le mal-être. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici l'apparition du mal-être'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici la cessation du mal-être'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici la voie menant à la cessation du mal-être'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici les impuretés mentales'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici l'apparition des impuretés mentales'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici la cessation des impuretés mentales'. Il comprend, tel que c'est réellement: 'Voici la voie menant à la cessation des impuretés mentales'. Voyant ainsi, comprenant ainsi, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à la sensualité, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'existence, son esprit est délivré des impuretés mentales liées à l'ignorance. Avec la libération, il y a la connaissance: 'Je suis délivré'. Il comprend: «C'en est fini de la naissance, la vie brahmique a été menée à son but, ce qui devait être fait a été fait, il n'y aura plus aucune autre existence.» Voici ce qu'est la victoire dans la bataille.

“seyyathāpi so, bhikkhave, yodhājīvo sahati rajaggaṃ, sahati dhajaggaṃ, sahati ussāraṇaṃ, sahati sampahāraṃ, so taṃ saṅgāmaṃ abhivijinitvā vijitasaṅgāmo tameva saṅgāmasīsaṃ ajjhāvasati; tathūpamāhaṃ, bhikkhave, imaṃ puggalaṃ vadāmi. evarūpopi, bhikkhave, idhekacco puggalo hoti. ayaṃ, bhikkhave, pañcamo yodhājīvūpamo puggalo santo saṃvijjamāno bhikkhūsu.

Tout comme, mendiants, le soldat qui supporte [la vue du] nuage de poussière, qui supporte [la vue du] haut de l'étendard, qui supporte le tumulte, qui supporte les coups, et qui, ayant gagné cette bataille, victorieux, s'installe en tête de la bataille, je dis que cet individu lui est comparable. Mendiants, certains individus se comportent ainsi. Voici, mendiants, quel est le cinquième [type d']individu comparable à un soldat que l'on trouve parmi les mendiants.

ime kho, bhikkhave, pañca yodhājīvūpamā puggalā santo saṃvijjamānā bhikkhūsū”ti.

Voici, mendiants, quels sont ces cinq [types d']individus comparables à des soldats que l'on trouve parmi les mendiants.





Bodhi leaf


Traduction proposée par Rémy.

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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.



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