AN 5.28
Pañcaṅgika Sutta
— La concentration à cinq composantes —
[ pañca: cinq | aṅga: facteur, composante ]

Ce soutta présente la concentration correcte en cinq composantes, avec une allégorie pour chacune d'elles, puis liste ce qu'elle permet d'accomplir.




Pāḷi



“ariyassa, bhikkhave, pañcaṅgikassa sammāsamādhissa bhāvanaṃ desessāmi. taṃ suṇātha, sādhukaṃ manasi karotha, bhāsissāmī”ti.

Français



Mendiants, je vais vous enseigner ce qu'est le développement de la noble concentration correcte à cinq composantes. Écoutez cela et faites bien attention, je vais parler.

— “evaṃ, bhante”ti kho te bhikkhū bhagavato paccassosuṃ. bhagavā etadavoca:

— Oui, Bhanté, répondirent les mendiants. Le Fortuné dit alors:

— “katamā ca, bhikkhave, ariyassa pañcaṅgikassa sammāsamādhissa bhāvanā? idha, bhikkhave, bhikkhu vivicceva kāmehi vivicca akusalehi dhammehi savitakkaṃ savicāraṃ vivekajaṃ pītisukhaṃ paṭhamaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so imameva kāyaṃ vivekajena pītisukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa vivekajena pītisukhena apphuṭaṃ hoti.

— Et qu'est-ce, mendiants, que le développement de la noble concentration correcte à cinq composantes? À cet égard, un mendiant, séparé des plaisirs de la sensualité, séparé des états mentaux désavantageux, entre et demeure dans le premier jhana, qui s'accompagne de pensées actives et passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la séparation. Il baigne, infuse, remplit et imprègne ce corps de l'exaltation engendrée par la séparation, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné de l'exaltation engendrée par la séparation.

seyyathāpi, bhikkhave, dakkho nahāpako vā nahāpakantevāsī vā kaṃsathāle nahānīyacuṇṇāni ākiritvā udakena paripphosakaṃ paripphosakaṃ sanneyya. sāyaṃ nahānīyapiṇḍi snehānugatā snehaparetā santarabāhirā phuṭā snehena, na ca paggharinī.

Imaginez, mendiants, un commis de bain expérimenté ou l'apprenti d'un commis de bain qui, ayant répandu de la poudre de bain sur une assiette en métal, la malaxerait en y aspergeant de l'eau, faisant de la boule de poudre de bain un mélange onctueux, la transformant en un mélange onctueux, de telle sorte qu'elle soit imprégnée à l'intérieur comme à l'extérieur de mélange onctueux sans pour autant que celui-ci se mette à en couler.

evamevaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu imameva kāyaṃ vivekajena pītisukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati; nāssa kiñci sabbāvato kāyassa vivekajena pītisukhena apphuṭaṃ hoti. ariyassa, bhikkhave, pañcaṅgikassa sammāsamādhissa ayaṃ paṭhamā bhāvanā.

De la même manière, un mendiant baigne, infuse, remplit et imprègne ce corps de l'exaltation engendrée par la séparation, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné de l'exaltation engendrée par la séparation. Voici, mendiants, quel est le premier développement de la noble concentration correcte à cinq composantes.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu vitakkavicārānaṃ vūpasamā ajjhattaṃ sampasādanaṃ cetaso ekodibhāvaṃ avitakkaṃ avicāraṃ samādhijaṃ pītisukhaṃ dutiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so imameva kāyaṃ samādhijena pītisukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa samādhijena pītisukhena apphuṭaṃ hoti.

De plus, un mendiant, avec l'apaisement des pensées actives et passives, entre et demeure dans le deuxième jhāna, avec tranquillisation intérieure et unification de l'esprit, sans pensées actives ni passives, avec exaltation et bien-être engendrés par la concentration. Il baigne, infuse, remplit et imprègne ce corps de l'exaltation & bien-être engendrés par la concentration, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné de l'exaltation & bien-être engendrés par la concentration.

seyyathāpi, bhikkhave, udakarahado gambhīro ubbhidodako. tassa nevassa puratthimāya disāya udakassa āyamukhaṃ, na pacchimāya disāya udakassa āyamukhaṃ, na uttarāya disāya udakassa āyamukhaṃ, na dakkhiṇāya disāya udakassa āyamukhaṃ, devo ca kālena kālaṃ sammā dhāraṃ nānuppaveccheyya. atha kho tamhāva udakarahadā sītā vāridhārā ubbhijjitvā tameva udakarahadaṃ sītena vārinā abhisandeyya parisandeyya paripūreyya paripphareyya; nāssa kiñci sabbāvato udakarahadassa sītena vārinā apphuṭaṃ assa.

Imaginez, mendiants, une étendue d'eau alimentée par une source profonde. Elle ne serait alimentée ni par des eaux venant de l'est, ni par des eaux venant de l'ouest, ni par des eaux venant du nord, ni par des eaux venant du sud, et elle ne serait pas alimentée régulièrement par des pluies adéquates. Alors le courant d'eau fraîche jaillissant du fond de l'étendue d'eau baignerait, infuserait, remplirait et imprégnerait le lac d'eau fraîche, de telle manière qu'il n'y aurait rien dans toute l'étendue d'eau qui ne soit imprégné d'eau fraîche.

evamevaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu imameva kāyaṃ samādhijena pītisukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati, nāssa kiñci sabbāvato kāyassa samādhijena pītisukhena apphuṭaṃ hoti. ariyassa, bhikkhave, pañcaṅgikassa sammāsamādhissa ayaṃ dutiyā bhāvanā.

De la même manière, un mendiant baigne, infuse, remplit et imprègne ce corps de l'exaltation & bien-être engendrés par la concentration, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné de l'exaltation & bien-être engendrés par la concentration. Voici, mendiants, quel est le deuxième développement de la noble concentration correcte à cinq composantes.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu pītiyā ca virāgā upekkhako ca viharati sato sampajāno, sukhañca kāyena paṭisaṃvedeti, yaṃ taṃ ariyā ācikkhanti: ‘upekkhako satimā sukhavihārī’ti, tatiyaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so imameva kāyaṃ nippītikena sukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati; nāssa kiñci sabbāvato kāyassa nippītikena sukhena apphuṭaṃ hoti.

De plus, un mendiant, avec la disparition de l'exaltation, il demeure équanime, présent d'esprit et doué d'un discernement attentif, il entre et demeure dans le troisième jhana et ressent dans le corps le bien-être que les êtres nobles décrivent: ‘équanime et présent d'esprit, il séjourne dans le bien-être’. Il baigne, infuse, remplit et imprègne ce même corps du bien-être sans exaltation, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné du bien-être sans exaltation.

seyyathāpi, bhikkhave, uppaliniyaṃ vā paduminiyaṃ vā puṇḍarīkiniyaṃ vā appekaccāni uppalāni vā padumāni vā puṇḍarīkāni vā udake jātāni udake saṃvaḍḍhāni udakānuggatāni anto nimuggaposīni. tāni yāva caggā yāva ca mūlā sītena vārinā abhisannāni parisannāni paripūrāni paripphuṭāni; nāssa kiñci sabbāvataṃ uppalānaṃ vā padumānaṃ vā puṇḍarīkānaṃ vā sītena vārinā apphuṭaṃ assa.

Tout comme, mendiants, dans une mare à lotus bleus ou dans une mare à lotus rouges ou dans une mare à lotus blancs, certains lotus bleus, rouges ou blancs, étant nés dans l'eau, poussent dans l'eau sans en émerger, fleurissent submergés, et sont baignés, infusés, remplis et imprégnés d'eau fraîche du sommet aux racines, de telle manière qu'il n'y ait rien dans ces lotus bleus, rouges ou blancs qui ne soit imprégné d'eau fraîche.

evamevaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu imameva kāyaṃ nippītikena sukhena abhisandeti parisandeti paripūreti parippharati; nāssa kiñci sabbāvato kāyassa nippītikena sukhena apphuṭaṃ hoti. ariyassa, bhikkhave, pañcaṅgikassa sammāsamādhissa ayaṃ tatiyā bhāvanā.

De la même manière, un mendiant baigne, infuse, remplit et imprègne ce même corps du bien-être sans exaltation, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit imprégné du bien-être sans exaltation. Voici, mendiants, quel est le troisième développement de la noble concentration correcte à cinq composantes.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhu sukhassa ca pahānā dukkhassa ca pahānā, pubbeva somanassadomanassānaṃ atthaṅgamā adukkhamasukhaṃ upekkhāsatipārisuddhiṃ catutthaṃ jhānaṃ upasampajja viharati. so imameva kāyaṃ parisuddhena cetasā pariyodātena pharitvā nisinno hoti; nāssa kiñci sabbāvato kāyassa parisuddhena cetasā pariyodātena apphuṭaṃ hoti.

De plus, un mendiant, abandonnant le bien-être et abandonnant le mal-être, la plaisance et la déplaisance mentales ayant auparavant disparu, entre et demeure dans le quatrième jhana, qui est sans mal-être ni bien-être, purifié par la présence d'esprit due à l'équanimité. Il se tient assis, ayant imprégné ce même corps avec un esprit purifié, immaculé, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit touché par son esprit purifié, immaculé.

seyyathāpi, bhikkhave, puriso odātena vatthena sasīsaṃ pārupitvā nisinno assa; nāssa kiñci sabbāvato kāyassa odātena vatthena apphuṭaṃ assa.

Imaginez, mendiants, qu'une personne se tienne assise recouverte d'un vêtement blanc jusqu'à la tête, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit touché par le vêtement blanc.

evamevaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu imameva kāyaṃ parisuddhena cetasā pariyodātena pharitvā nisinno hoti; nāssa kiñci sabbāvato kāyassa parisuddhena cetasā pariyodātena apphuṭaṃ hoti. ariyassa, bhikkhave, pañcaṅgikassa sammāsamādhissa ayaṃ catutthā bhāvanā.

De la même manière, un mendiant se tient assis, ayant imprégné ce même corps avec un esprit purifié, immaculé, de telle manière qu'il n'y ait rien dans tout son corps qui ne soit touché par son esprit purifié, immaculé. Voici, mendiants, quel est le quatrième développement de la noble concentration correcte à cinq composantes.

“puna caparaṃ, bhikkhave, bhikkhuno paccavekkhaṇānimittaṃ suggahitaṃ hoti sumanasikataṃ sūpadhāritaṃ suppaṭividdhaṃ paññāya. seyyathāpi, bhikkhave, aññova aññaṃ paccavekkheyya, ṭhito vā nisinnaṃ paccavekkheyya, nisinno vā nipannaṃ paccavekkheyya; evamevaṃ kho, bhikkhave, bhikkhuno paccavekkhaṇānimittaṃ suggahitaṃ hoti sumanasikataṃ sūpadhāritaṃ suppaṭividdhaṃ paññāya. ariyassa, bhikkhave, pañcaṅgikassa sammāsamādhissa ayaṃ pañcamā bhāvanā.

De plus, un mendiant a bien saisi son objet d'examen, y a bien appliqué son esprit, s'en est bien saisi, l'a bien maîtrisé avec discernement. Tout comme une personne pourrait en examiner une autre: se tenant debout elle pourrait en examiner une [autre] assise, ou bien se tenant assise elle pourrait en examiner une [autre] allongée; de la même manière, un mendiant a bien saisi son objet d'examen, y a bien appliqué son esprit, s'en est bien saisi, l'a bien maîtrisé avec discernement. Voici, mendiants, quel est le cinquième développement de la noble concentration correcte à cinq composantes.

evaṃ bhāvite kho, bhikkhave, bhikkhu ariye pañcaṅgike sammāsamādhimhi evaṃ bahulīkate yassa yassa abhiññāsacchikaraṇīyassa dhammassa cittaṃ abhininnāmeti abhiññāsacchikiriyāya, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

Lorsqu'un mendiant développe ainsi et cultive ainsi la noble concentration correcte à cinq composantes, quel que soit l'état mental à réaliser par connaissance directe vers lequel il dirige son esprit, il est capable de l'obtenir lorsqu'il y en a la possibilité.

“seyyathāpi, bhikkhave, udakamaṇiko ādhāre ṭhapito pūro udakassa samatittiko kākapeyyo. tamenaṃ balavā puriso yato yato āvajjeyya, āgaccheyya udakan”ti?

Imaginez, mendiants, qu'il y ait une jarre d'eau placée sur un support et remplie d'eau à ras-bord. Si un homme en bonne santé la renversait dans une direction quelconque, est-ce que l'eau s'en écoulerait?

— “evaṃ, bhante”.

— Oui, Bhanté.

— “evamevaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu evaṃ bhāvite ariye pañcaṅgike sammāsamādhimhi evaṃ bahulīkate yassa yassa abhiññāsacchikaraṇīyassa dhammassa cittaṃ abhininnāmeti abhiññāsacchikiriyāya, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

— De la même manière, mendiants, lorsqu'un mendiant développe ainsi et cultive ainsi la noble concentration correcte à cinq composantes, quel que soit l'état mental à réaliser par connaissance directe vers lequel il dirige son esprit, il est capable de l'obtenir lorsqu'il y en a la possibilité.

“seyyathāpi, bhikkhave, same bhūmibhāge pokkharaṇī caturaṃsā ālibaddhā pūrā udakassa samatittikā kākapeyyā. tamenaṃ balavā puriso yato yato āliṃ muñceyya, āgaccheyya udakan”ti?

Imaginez, mendiants, qu'il y ait un plan d'eau sur un terrain plat, maintenue par quatre digues et remplie d'eau à ras-bord. Si un homme en bonne santé ouvrait une digue dans une direction quelconque, est-ce que l'eau s'en écoulerait?

— “evaṃ, bhante”.

— Oui, Bhanté.

— “evamevaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu evaṃ bhāvite ariye pañcaṅgike sammāsamādhimhi evaṃ bahulīkate yassa yassa abhiññāsacchikaraṇīyassa dhammassa cittaṃ abhininnāmeti abhiññāsacchikiriyāya, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

— De la même manière, mendiants, lorsqu'un mendiant développe ainsi et cultive ainsi la noble concentration correcte à cinq composantes, quel que soit l'état mental à réaliser par connaissance directe vers lequel il dirige son esprit, il est capable de l'obtenir lorsqu'il y en a la possibilité.

“seyyathāpi, bhikkhave, subhūmiyaṃ catumahāpathe ājaññaratho yutto assa ṭhito odhastapatodo. tamenaṃ dakkho yoggācariyo assadammasārathi abhiruhitvā vāmena hatthena rasmiyo gahetvā dakkhiṇena hatthena patodaṃ gahetvā yenicchakaṃ yadicchakaṃ sāreyyapi paccāsāreyyapi. evamevaṃ kho, bhikkhave, bhikkhu evaṃ bhāvite ariye pañcaṅgike sammāsamādhimhi evaṃ bahulīkate yassa yassa abhiññāsacchikaraṇīyassa dhammassa cittaṃ abhininnāmeti abhiññāsacchikiriyāya, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati sati āyatane.

Imaginez, mendiants, qu'il y ait un char tiré par des chevaux pur sang, harnaché, se tenant au milieu d'un carrefour de quatre grands chemins, sur un sol plat, avec un aiguillon en main. Alors un entraîneur compétent, dresseur de chevaux, y monterait, saisirait les rênes de la main gauche et l'aiguillon de la main droite, et s'en irait puis s'en retournerait là où il le souhaiterait, quand il le souhaiterait. De la même manière, mendiants, lorsqu'un mendiant développe ainsi et cultive ainsi la noble concentration correcte à cinq composantes, quel que soit l'état mental à réaliser par connaissance directe vers lequel il dirige son esprit, il est capable de l'obtenir lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘anekavihitaṃ iddhividhaṃ paccanubhaveyyaṃ: ekopi hutvā bahudhā assaṃ, bahudhāpi hutvā eko assaṃ; āvibhāvaṃ, tirobhāvaṃ; tirokuḍḍaṃ tiropākāraṃ tiropabbataṃ asajjamāno gaccheyyaṃ, seyyathāpi ākāse; pathaviyāpi ummujjanimujjaṃ kareyyaṃ, seyyathāpi udake; udakepi abhijjamāne gaccheyyaṃ, seyyathāpi pathaviyaṃ; ākāsepi pallaṅkena kameyyaṃ, seyyathāpi pakkhī sakuṇo; imepi candimasūriye evaṃmahiddhike evaṃmahānubhāve pāṇinā parimaseyyaṃ parimajjeyyaṃ; yāva brahmalokāpi kāyena vasaṃ vatteyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati satiāyatane.

S'il souhaite: 'puissé-je exercer divers pouvoirs psychiques: ayant été unique, puissé-je devenir plusieurs; ayant été plusieurs, puissé-je devenir unique; puissé-je apparaître, puissé-je disparaître; puissé-je aller sans résistance à travers les murs, à travers les remparts, à travers les montagnes, comme à travers l'espace; puissé-je plonger dans la terre et en émerger comme dans de l'eau; puissé-je marcher sur l'eau sans couler, comme sur la terre; puissé-je voyager dans les airs assis jambes croisées, comme un oiseau ailé; puissé-je toucher et effleurer les astres si puissants et imposants avec ma main; puissé-je exercer une influence avec mon corps jusque dans le monde de Brahma', il est capable d'obtenir [tout] cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘dibbāya sotadhātuyā visuddhāya atikkantamānusikāya ubho sadde suṇeyyaṃ dibbe ca mānuse ca ye dūre santike cā’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati satiāyatane.

S'il souhaite: 'avec l'élément oreille dévique, qui est pur et au-delà de l'état humain, puissé-je entendre les deux sortes de sons, ceux des dévas et ceux des humains, qu'ils soient éloignés ou proches', il est capable d'obtenir cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘parasattānaṃ parapuggalānaṃ cetasā ceto paricca pajāneyyaṃ: sarāgaṃ vā cittaṃ sarāgaṃ cittanti pajāneyyaṃ, vītarāgaṃ vā cittaṃ vītarāgaṃ cittanti pajāneyyaṃ; sadosaṃ vā cittaṃ sadosaṃ cittanti pajāneyyaṃ, vītadosaṃ vā cittaṃ vītadosaṃ cittanti pajāneyyaṃ; samohaṃ vā cittaṃ samohaṃ cittanti pajāneyyaṃ, vītamohaṃ vā cittaṃ vītamohaṃ cittanti pajāneyyaṃ; saṃkhittaṃ vā cittaṃ saṃkhittaṃ cittanti pajāneyyaṃ, vikkhittaṃ vā cittaṃ vikkhittaṃ cittanti pajāneyyaṃ; mahaggataṃ vā cittaṃ mahaggataṃ cittanti pajāneyyaṃ, amahaggataṃ vā cittaṃ amahaggataṃ cittanti pajāneyyaṃ; sauttaraṃ vā cittaṃ sauttaraṃ cittanti pajāneyyaṃ, anuttaraṃ vā cittaṃ anuttaraṃ cittanti pajāneyyaṃ; samāhitaṃ vā cittaṃ samāhitaṃ cittanti pajāneyyaṃ, asamāhitaṃ vā cittaṃ asamāhitaṃ cittanti pajāneyyaṃ; vimuttaṃ vā cittaṃ vimuttaṃ cittanti pajāneyyaṃ, avimuttaṃ vā cittaṃ avimuttaṃ cittanti pajāneyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati satiāyatane.

S'il souhaite: 'puissé-je comprendre l'esprit des autres êtres et des autres individus en l'ayant englobé avec mon esprit: puissé-je comprendre un esprit sujet à l'avidité comme un esprit sujet à l'avidité, et un esprit dénué d'avidité comme un esprit dénué d'avidité; puissé-je comprendre un esprit sujet à l'aversion comme un esprit sujet à l'aversion, et un esprit dénué d'aversion comme un esprit dénué d'aversion; puissé-je comprendre un esprit sujet à la délusion comme un esprit sujet à la délusion, et un esprit dénué de délusion comme un esprit dénué de délusion; puissé-je comprendre un esprit clair comme un esprit clair, et un esprit confus comme un esprit confus; puissé-je comprendre un esprit exalté comme un esprit exalté, et un esprit non-exalté comme un esprit non-exalté; puissé-je comprendre un esprit inaccompli comme un esprit inaccompli, et un esprit suprêmement accompli comme un esprit suprêmement accompli; puissé-je comprendre un esprit unifié comme un esprit unifié, et un esprit non-unifié comme un esprit non-unifié; puissé-je comprendre un esprit délivré comme un esprit délivré, et un esprit non-délivré comme un esprit non-délivré', il est capable d'obtenir [tout] cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussareyyaṃ, seyyathidaṃ: ekampi jātiṃ dvepi jātiyo tissopi jātiyo catassopi jātiyo pañcapi jātiyo dasapi jātiyo vīsampi jātiyo tiṃsampi jātiyo cattālīsampi jātiyo paññāsampi jātiyo jātisatampi jātisahassampi jātisatasahassampi anekepi saṃvaṭṭakappe anekepi vivaṭṭakappe anekepi saṃvaṭṭavivaṭṭakappe: amutrāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto amutra udapādiṃ; tatrāpāsiṃ evaṃnāmo evaṃgotto evaṃvaṇṇo evamāhāro evaṃsukhadukkhappaṭisaṃvedī evamāyupariyanto, so tato cuto idhūpapannoti, iti sākāraṃ sauddesaṃ anekavihitaṃ pubbenivāsaṃ anussareyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati satiāyatane.

S'il souhaite: 'puissé-je me rappeler mes diverses existences passées, telles que: une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre naissances, cinq naissances, dix naissances, vingt naissances, trente naissances, quarante naissances, cinquante naissances, cent naissances, mille naissances, cent mille naissances, plusieurs cycles d'augmentation, plusieurs cycles de diminution, plusieurs cycles d'augmentation et de diminution: "dans cette existence-là, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu là-bas; dans cette existence là-bas, j'avais tel nom, je venais de telle famille, j'avais telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du bien-être et du mal-être, telle fut la fin de ma vie, et trépassant de là, je suis réapparu ici," puissé-je ainsi me rappeler mes diverses existences passées avec leurs particularités et leurs détails', il est capable d'obtenir [tout] cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passeyyaṃ cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe, sugate duggate yathākammūpage satte pajāneyyaṃ: ime vata bhonto sattā kāyaduccaritena samannāgatā vacīduccaritena samannāgatā manoduccaritena samannāgatā ariyānaṃ upavādakā micchādiṭṭhikā micchādiṭṭhikammasamādānā, te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā apāyaṃ duggatiṃ vinipātaṃ nirayaṃ upapannā; ime vā pana bhonto sattā kāyasucaritena samannāgatā vacīsucaritena samannāgatā manosucaritena samannāgatā ariyānaṃ anupavādakā sammādiṭṭhikā sammādiṭṭhikammasamādānā, te kāyassa bhedā paraṃ maraṇā sugatiṃ saggaṃ lokaṃ upapannāti, iti dibbena cakkhunā visuddhena atikkantamānusakena satte passeyyaṃ cavamāne upapajjamāne hīne paṇīte suvaṇṇe dubbaṇṇe, sugate duggate yathākammūpage satte pajāneyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati satiāyatane.

S'il souhaite: 'avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, puissé-je voir les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, puissé-je comprendre comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions: "ces êtres-ci, qui pratiquaient la méconduite corporelle, la méconduite verbale, la méconduite mentale, qui méprisaient les êtres nobles, qui avaient des vues erronées, qui entreprenaient des actions sur la base de vues erronées, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une existence infortunée, une mauvaise destination, un monde inférieur, ou en enfer; et ces êtres-ci, qui pratiquaient la bonne conduite corporelle, la bonne conduite verbale, la bonne conduite mentale, qui ne méprisaient pas les êtres nobles, qui avaient des vues correctes, qui entreprenaient des actions sur la base de vues correctes, lors de la dissolution du corps, après la mort, sont réapparus dans une bonne destination, dans un monde paradisiaque", puissé-je ainsi avec l'œil déva, qui est pur et au-delà de l'état humain, voir les êtres trépassant et réapparaissant, inférieurs ou superbes, beaux ou laids, heureux ou malheureux, puissé-je comprendre comment les êtres réapparaissent en fonction de leurs actions', il est capable d'obtenir [tout] cela lorsqu'il y en a la possibilité.

“so sace ākaṅkhati: ‘āsavānaṃ khayā anāsavaṃ cetovimuttiṃ paññāvimuttiṃ diṭṭheva dhamme sayaṃ abhiññā sacchikatvā upasampajja vihareyyan’ti, tatra tatreva sakkhibhabbataṃ pāpuṇāti sati satiāyatane”ti.

S'il souhaite: 'avec l'élimination complète des impuretés mentales, puissé-je entrer et demeurer dans ce monde visible dans la libération de l'esprit sans impureté, dans la libération par le discernement, en l'ayant réalisée pour moi-même par connaissance directe', il est capable d'obtenir cela lorsqu'il y en a la possibilité.





Bodhi leaf


Traduction proposée par Rémy.

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Publié comme un don du Dhamma,
pour être distribué librement, à des fins non lucratives.
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Le traducteur n'est pas un expert en Pali, et afin d'éviter toute erreur se réfère à des traductions déjà existantes; il espère néanmoins que les erreurs qui peuvent se glisser dans la traduction ne sont que minimes.


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