AN 3.66
Sāḷha Sutta
— Pour Sāḷha —

Ce sutta est très similaire à celui souvent appelé Kalama Sutta (AN 3.66), avec quelques différences.




Pāḷi



Evaṃ me sutaṃ:

Français



Ainsi ai-je entendu:

Ekaṃ samayaṃ āyasmā nandako sāvatthiyaṃ viharati pubbārāme migāramātupāsāde. Atha kho sāḷho ca migāranattā sāṇo ca sekhuniyanattā yenāyasmā nandako tenupasaṅkamiṃsu; upasaṅkamitvā āyasmantaṃ nandakaṃ abhivādetvā ekamantaṃ nisīdiṃsu. Ekamantaṃ nisinnaṃ kho sāḷhaṃ migāranattāraṃ āyasmā nandako etadavoca:

Un jour, le vénérable Nandaka séjournait à Sāvatthi dans l'ermitage de l'est, le manoir de la mère de Migara. Ce jour-là, le petit-fils de Migāra, Sāḷha, et le petit-fils de Pekhuniya, Sāṇa, allèrent voir le vénérable Nandaka; s'étant approchés et ayant rendu hommage au vénérable Nandaka, ils s'assirent d'un côté. Une fois qu'ils furent assis là, le vénérable Nandaka dit à Sāḷha, le petit-fils de Migāra:

Etha tumhe, sāḷhā, mā anussavena, mā paramparāya, mā itikirāya, mā piṭakasampadānena, mā takkahetu, mā nayahetu, mā ākāraparivitakkena, mā diṭṭhinijjhānakkhantiyā, mā bhabbarūpatāya, mā ‘samaṇo no garū’ti. Yadā tumhe, sāḷhā, attanāva jāneyyātha ‘ime dhammā akusalā, ime dhammā sāvajjā, ime dhammā viññugarahitā, ime dhammā samattā samādinnā ahitāya dukkhāya saṃvattantī’ti, atha tumhe sāḷhā pajaheyyātha. Taṃ kiṃ maññatha, sāḷhā, atthi lobho ti?

Viens, Sāḷha, ne suis pas ce que tu as entendu, ni ce qui est répété dogmatiquement, ni ce qui est communément admis, ni ce qui est transmis par des écritures, ni ce qui est basé sur le raisonnement, ni ce qui est basé sur l'inférence, ni les considérations sur les apparences, ni l'acceptation après avoir médité une vue, ni ce qui semble possible,{1} ni [en pensant:] "ce renonçant est notre enseignant". Lorsque tu sais par toi-même, Sāḷhā "ces choses sont désavantageuses, ces choses sont répréhensibles, ces choses sont condamnées par les sages, ces choses, lorsqu'elles sont entreprises et accomplies, portent préjudice et mènent au mal-être", alors, Sāḷha, tu devrais les abandonner. Qu'en penses-tu, Sāḷha, y a-t-il l'avidité?

— Evaṃ, bhante.

— ‘Abhijjhā’ti kho ahaṃ, sāḷhā, etamatthaṃ vadāmi. Luddho kho ayaṃ, sāḷhā, abhijjhālu pāṇampi hanati, adinnampi ādiyati, paradārampi gacchati, musāpi bhaṇati, parampi tathattāya samādapeti, yaṃ sa hoti dīgharattaṃ ahitāya dukkhāyā ti?

— Oui, Bhanté.

— Je dis, Sāḷha, que cela est l'envie. Par désir, Sāḷha, un envieux tue les êtres vivants, prend ce qui n'est pas donné, va à la femme d'un autre, dit des mensonges, et incite les autres à en faire autant, est-ce à son détriment et pour son mal-être pendant longtemps?

— Evaṃ, bhante.

— Oui, Bhanté.

— Taṃ kiṃ maññatha, sāḷhā, atthi doso ti?

— Evaṃ, bhante.

— ‘Byāpādo’ti kho ahaṃ, sāḷhā, etamatthaṃ vadāmi. Duṭṭho kho ayaṃ, sāḷhā, byāpannacitto pāṇampi hanati, adinnampi ādiyati, paradārampi gacchati, musāpi bhaṇati, parampi tathattāya samādapeti, yaṃ sa hoti dīgharattaṃ ahitāya dukkhāyā ti?

— Qu'en penses-tu, Sāḷha, y a-t-il l'aversion?

— Oui, Bhanté.

— Je dis, Sāḷha, que cela est la malveillance. Par aversion, Sāḷha, un malveillant tue les êtres vivants, prend ce qui n'est pas donné, va à la femme d'un autre, dit des mensonges, et incite les autres à en faire autant, est-ce à son détriment et pour son mal-être pendant longtemps?

— Evaṃ, bhante.

— Oui, Bhanté.

— Taṃ kiṃ maññatha, sāḷhā, atthi moho ti?

— Evaṃ, bhante.

— ‘Avijjā’ti kho ahaṃ, sāḷhā, etamatthaṃ vadāmi. Mūḷho kho ayaṃ, sāḷhā, avijjāgato pāṇampi hanati, adinnampi ādiyati, paradārampi gacchati, musāpi bhaṇati, parampi tathattāya samādapeti, yaṃ sa hoti dīgharattaṃ ahitāya dukkhāyā ti?

— Qu'en penses-tu, Sāḷha, y a-t-il la délusion?

— Oui, Bhanté.

— Je dis, Sāḷha, que cela est l'ignorance. Par délusion, Sāḷha, un ignorant tue les êtres vivants, prend ce qui n'est pas donné, va à la femme d'un autre, dit des mensonges, et incite les autres à en faire autant, est-ce à son détriment et pour son mal-être pendant longtemps?

— Evaṃ, bhante.

— Oui, Bhanté.

— Taṃ kiṃ maññatha, sāḷhā, ime dhammā kusalā vā akusalā vā ti?

— Qu'en penses-tu, Sāḷha, ces choses sont-elles avantageuses ou désavantageuses?

— Akusalā, bhante.

— Sāvajjā vā anavajjā vā ti?

— Sāvajjā, bhante.

— Viññugarahitā vā viññuppasatthā vā ti?

— Viññugarahitā, bhante.

— Samattā samādinnā ahitāya dukkhāya saṃvattanti, no vā? kathaṃ vā ettha hotī ti?

Désavantageuses, Bhanté.

Répréhensibles ou irréprochables?

Répréhensibles, Bhanté.

— Condamnées ou recommandées par les sages?

— Condamnées par les sages, Bhanté.

— Lorsqu'elles sont entreprises et accomplies, portent-elles préjudice et mènent-elles au mal-être ou non? Que te semble-t-il ici?

— Samattā, bhante samādinnā ahitāya dukkhāya saṃvattantīti. Evaṃ no ettha hotī ti.

— Lorsqu'elles sont entreprises, Bhanté, et accomplies, elles portent préjudice et mènent au mal-être. Voici ce qu'il me semble ici.

— Iti kho, sāḷhā, yaṃ taṃ avocumhā: ‘etha tumhe, sāḷhā, mā anussavena, mā paramparāya, mā itikirāya, mā piṭakasampadānena, mā takkahetu, mā nayahetu, mā ākāraparivitakkena, mā diṭṭhinijjhānakkhantiyā, mā bhabbarūpatāya, mā ‘samaṇo no garū’ti. Yadā tumhe, sāḷhā, attanāva jāneyyātha: ime dhammā akusalā, ime dhammā sāvajjā, ime dhammā viññugarahitā, ime dhammā samattā samādinnā ahitāya dukkhāya saṃvattantīti, atha tumhe, sāḷhā, pajaheyyāthā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ.

— Voici, Sāḷha quelle est la raison pour laquelle j'ai dit: "Viens, Sāḷha, ne suis pas ce que tu as entendu, ni ce qui est répété dogmatiquement, ni ce qui est communément admis, ni ce qui est transmis par des écritures, ni ce qui est basé sur le raisonnement, ni ce qui est basé sur l'inférence, ni les considérations sur les apparences, ni l'acceptation après avoir médité une vue, ni ce qui semble possible, ni [en pensant:] "ce renonçant est notre enseignant". Lorsque tu sais par toi-même, Sāḷhā 'ces choses sont désavantageuses, ces choses sont répréhensibles, ces choses sont condamnées par les sages, ces choses, lorsqu'elles sont entreprises et accomplies, portent préjudice et mènent au mal-être,' alors, Sāḷha, tu devrais les abandonner". Voici ce qui a été dit, et ce en référence à quoi cela a été dit.



Etha tumhe, sāḷhā, mā anussavena, mā paramparāya, mā itikirāya, mā piṭakasampadānena, mā takkahetu, mā nayahetu, mā ākāraparivitakkena, mā diṭṭhinijjhānakkhantiyā, mā bhabbarūpatāya, mā ‘samaṇo no garū’ti. Yadā tumhe, sāḷhā, attanāva jāneyyātha: ‘ime dhammā kusalā, ime dhammā anavajjā, ime dhammā viññuppasatthā, ime dhammā samattā samādinnā hitāya sukhāya saṃvattantī’ti, atha tumhe, sāḷhā, upasampajja vihareyyātha.

Viens, Sāḷha, ne suis pas ce que tu as entendu, ni ce qui est répété dogmatiquement, ni ce qui est communément admis, ni ce qui est transmis par des écritures, ni ce qui est basé sur le raisonnement, ni ce qui est basé sur l'inférence, ni les considérations sur les apparences, ni l'acceptation après avoir médité une vue, ni ce qui semble possible, ni [en pensant:] "ce renonçant est notre enseignant". Lorsque tu sais par toi-même, Sāḷhā "ces choses sont avantageuses,ces choses sont irréprochables, ces choses sont recommandées par les sages, ces choses, lorsqu'elles sont entreprises et accomplies, mènent au bien-être et au bonheur," alors tu devrais, les ayant atteintes, y demeurer.

Taṃ kiṃ maññatha, sāḷhā, atthi alobho ti? — Evaṃ, bhante.

— ‘Anabhijjhā’ti kho ahaṃ, sāḷhā, etamatthaṃ vadāmi. Aluddho kho ayaṃ, sāḷhā, anabhijjhālu neva pāṇaṃ hanati, na adinnaṃ ādiyati, na paradāraṃ gacchati, na musā bhaṇati, parampi na tathattāya samādapeti, yaṃ sa hoti dīgharattaṃ hitāya sukhāyā ti?

Qu'en penses-tu, Sāḷha, y a-t-il la non-avidité? — Oui, Bhanté.

— Je dis, Sāḷha, que cela est la non-envie. Par non-désir, Sāḷha, un non-envieux ne tue pas les êtres vivants, ne prend pas ce qui n'est pas donné, ne va pas à la femme d'un autre, ne dit pas de mensonges, et n'incite pas les autres à en faire autant, est-ce pour son bien-être et son bonheur pendant longtemps?

— Evaṃ, bhante.

— Oui, Bhanté.

— Taṃ kiṃ maññatha, sāḷhā, atthi adoso ti?

— Evaṃ, bhante.

— ‘Abyāpādo’ti kho ahaṃ, sāḷhā, etamatthaṃ vadāmi. Aduṭṭho kho ayaṃ, sāḷhā, abyāpannacitto neva pāṇaṃ hanati, na adinnaṃ ādiyati, na paradāraṃ gacchati, na musā bhaṇati, parampi na tathattāya samādapeti, yaṃ sa hoti dīgharattaṃ hitāya sukhāyā ti?

— Qu'en penses-tu, Sāḷha, y a-t-il la non-aversion?

— Oui, Bhanté.

— Je dis, Sāḷha, que cela est la non-malveillance. Par non-aversion, Sāḷha, un non-malveillant ne tue pas les êtres vivants, ne prend pas ce qui n'est pas donné, ne va pas à la femme d'un autre, ne dit pas de mensonges, et n'incite pas les autres à en faire autant, est-ce pour son bien-être et son bonheur pendant longtemps?

— Evaṃ, bhante.

— Oui, Bhanté.

— Taṃ kiṃ maññatha, sāḷhā, atthi amoho ti?

— Evaṃ, bhante.

— ‘Vijjā’ti kho ahaṃ, sāḷhā, etamatthaṃ vadāmi. Amūḷho kho ayaṃ, sāḷhā, vijjāgato neva pāṇaṃ hanati, na adinnaṃ ādiyati, na paradāraṃ gacchati, na musā bhaṇati, parampi na tathattāya samādapeti, yaṃ sa hoti dīgharattaṃ hitāya sukhāyā ti?

— Qu'en penses-tu, Sāḷha, y a-t-il la non-délusion?

— Oui, Bhanté.

— Je dis, Sāḷha, que cela est la véritable connaissance. Par non-délusion, Sāḷha, un homme de connaissance ne tue pas les êtres vivants, ne prend pas ce qui n'est pas donné, ne va pas à la femme d'un autre, ne dit pas de mensonges, et n'incite pas les autres à en faire autant, est-ce pour son bien-être et son bonheur pendant longtemps?

— Evaṃ, bhante.

— Oui, Bhanté.

— Taṃ kiṃ maññatha, sāḷhā, ime dhammā kusalā vā akusalā vā ti?

— Qu'en penses-tu, Sāḷha, ces choses sont-elles avantageuses ou désavantageuses?

— Kusalā, bhante.

— Sāvajjā vā anavajjā vā ti?

— Anavajjā, bhante.

— Viññugarahitā vā viññuppasatthā vā ti?

— Viññuppasatthā, bhante.

— Samattā samādinnā hitāya sukhāya saṃvattanti, no vā? kathaṃ vā ettha hotī ti?

Avantageuses, Bhanté.

Répréhensibles ou irréprochables?

Irréprochables, Bhanté.

— Condamnées ou recommandées par les sages?

— Recommendées par les sages, Bhanté.

— Lorsqu'elles sont entreprises et accomplies, mènent-elles au bien-être et au bonheur ou non? Que te semble-t-il ici?

— Samattā, bhante samādinnā hitāya sukhāya saṃvattantīti. Evaṃ no ettha hotī ti.

— Lorsqu'elles sont entreprises, Bhanté, et accomplies, elles mènent au bien-être et au bonheur. Voici ce qu'il me semble ici.

— Iti kho, sāḷhā, yaṃ taṃ avocumhā: ‘etha tumhe, sāḷhā, mā anussavena, mā paramparāya, mā itikirāya, mā piṭakasampadānena, mā takkahetu, mā nayahetu, mā ākāraparivitakkena, mā diṭṭhinijjhānakkhantiyā, mā bhabbarūpatāya, mā ‘samaṇo no garū’ti. Yadā tumhe, sāḷhā, attanāva jāneyyātha: ime dhammā kusalā, ime dhammā anavajjā, ime dhammā viññuppasatthā, ime dhammā samattā samādinnā dīgharattaṃ hitāya sukhāya saṃvattantīti, atha tumhe, sāḷhā, upasampajja vihareyyāthā’ti, iti yaṃ taṃ vuttaṃ idametaṃ paṭicca vuttaṃ.

— Voici, Sāḷha quelle est la raison pour laquelle j'ai dit: "Viens, Sāḷha, ne suis pas ce que tu as entendu, ni ce qui est répété dogmatiquement, ni ce qui est communément admis, ni ce qui est transmis par des écritures, ni ce qui est basé sur le raisonnement, ni ce qui est basé sur l'inférence, ni les considérations sur les apparences, ni l'acceptation après avoir médité une vue, ni ce qui semble possible, ni [en pensant:] "ce renonçant est notre enseignant". Lorsque tu sais par toi-même, Sāḷhā 'Ces choses sont avantageuses,ces choses sont irréprochables, ces choses sont recommandées par les sages, ces choses, lorsqu'elles sont entreprises et accomplies, mènent au bien-être et au bonheur,' alors tu devrais, les ayant atteintes, y demeurer." Voici ce qui a été dit, et ce en référence à quoi cela a été dit.

Sa kho so, sāḷhā, ariyasāvako evaṃ vigatābhijjho vigatabyāpādo asammūḷho sampajāno patissato mettāsahagatena cetasā ekaṃ disaṃ pharitvā viharati, tathā dutiyaṃ, tathā tatiyaṃ, tathā catutthaṃ, iti uddhamadho tiriyaṃ sabbadhi sabbattatāya sabbāvantaṃ lokaṃ mettāsahagatena cetasā vipulena mahaggatena appamāṇena averena abyāpajjhena pharitvā viharati. Karuṇāsahagatena cetasā ekaṃ disaṃ pharitvā viharati, tathā dutiyaṃ, tathā tatiyaṃ, tathā catutthaṃ, iti uddhamadho tiriyaṃ sabbadhi sabbattatāya sabbāvantaṃ lokaṃ karuṇāsahagatena cetasā vipulena mahaggatena appamāṇena averena abyāpajjhena pharitvā viharati. Muditāsahagatena cetasā ekaṃ disaṃ pharitvā viharati, tathā dutiyaṃ, tathā tatiyaṃ, tathā catutthaṃ, iti uddhamadho tiriyaṃ sabbadhi sabbattatāya sabbāvantaṃ lokaṃ muditāsahagatena cetasā vipulena mahaggatena appamāṇena averena abyāpajjhena pharitvā viharati. Upekkhāsahagatena cetasā ekaṃ disaṃ pharitvā viharati, tathā dutiyaṃ, tathā tatiyaṃ, tathā catutthaṃ, iti uddhamadho tiriyaṃ sabbadhi sabbattatāya sabbāvantaṃ lokaṃ upekkhāsahagatena cetasā vipulena mahaggatena appamāṇena averena abyāpajjhena pharitvā viharati.

Maintenant, un noble disciple qui est sans désir, sans malveillance, sans confusion, doué d'un discernement attentif, continûment présent d'esprit, reste à imprégner une direction d'un esprit rempli de bienveillance, de même la deuxième, la troisième et la quatrième. Vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, il reste ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli de bienveillance, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance. Il reste à imprégner une direction d'un esprit rempli de compassion, de même la deuxième, la troisième et la quatrième. Vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, il reste ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli de compassion, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance. Il reste à imprégner une direction d'un esprit rempli de joie altruiste, de même la seconde, de même la deuxième, la troisième et la quatrième. Vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, il reste ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli de joie altruiste, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance. Il reste à imprégner une direction d'un esprit rempli d'équanimité, de même la deuxième, la troisième et la quatrième. Vers le haut et le bas, transversalement, dans toutes les directions, envers tous comme envers lui-même, il reste ainsi à imprégner le monde entier d'un esprit rempli d'équanimité, étendu, transcendant, sans limite, sans hostilité, sans malveillance.

So evaṃ pajānāti: ‘atthi idaṃ, atthi hīnaṃ, atthi paṇītaṃ, atthi imassa saññāgatassa uttari nissaraṇa’nti. Tassa evaṃ jānato evaṃ passato kāmāsavāpi cittaṃ vimuccati, bhavāsavāpi cittaṃ vimuccati, avijjāsavāpi cittaṃ vimuccati; vimuttasmiṃ ‘vimuttami’ti ñāṇaṃ hoti. ‘Khīṇā jāti, vusitaṃ brahmacariyaṃ, kataṃ karaṇīyaṃ, nāparaṃ itthattāyā’ti pajānāti.

Il comprend ainsi: 'Il y a ceci, il y a ce qui est inférieur, il y a ce qui est excellent, et il y a une émancipation supérieure par rapport au [monde de] la perception.' Lorsqu'il comprend ainsi, qu'il voit ainsi, son esprit est libéré des impuretés mentales liées à la sensualité, son esprit est libéré des impuretés mentales liées au devenir, son esprit est libéré des impuretés mentales liées à l'ignorance. Une fois libéré, vient ensuite la compréhension qu'il est libéré. Il comprend que c'en est fini de la naissance, que la vie brahmique a été menée à son but, que ce qui devait être fait a été fait, et qu'il n'y a plus rien d'autre à venir.

So evaṃ pajānāti: ‘ahu pubbe lobho, tadahu akusalaṃ, so etarahi natthi, iccetaṃ kusalaṃ; ahu pubbe doso, tadahu akusalaṃ, so etarahi natthi, iccetaṃ kusalaṃ; ahu pubbe moho, tadahu akusalaṃ, so etarahi natthi, iccetaṃ kusala’nti. So diṭṭheva dhamme nicchāto nibbuto sītibhūto sukhappaṭisaṃvedī brahmabhūtena attanā viharatī ti.

Il comprend ainsi: 'Auparavant, il y avait de l'avidité, ce qui était désavantageux, et maintenant il n'y en a plus, ce qui est avantageux. Auparavant, il y avait de l'aversion, ce qui était désavantageux, et maintenant il n'y en a plus, ce qui est avantageux. Auparavant, il y avait de la délusion, ce qui était désavantageux, et maintenant il n'y en a plus, ce qui est avantageux.' Ainsi dans ce monde visible il est satisfait, repus, rafraîchi, il éprouve du plaisir, il demeure en étant devenu brahmique en lui même.



Bodhi leaf



Notes


1. ce que tu as entendu... ce qui semble possible: il y a une grande variabilité d'interprétation de ces différentes expressions d'un traducteur à l'autre. Bhikkhu Bodhi note: "Ces trois critères de vérité inadéquats peuvent être regroupés en trois catégories:


(1) La première est formée de propositions basées sur la tradition, et inclut les quatre premiers critères."

ce que tu as entendu: anu·s·sava
signifie littéralement "ce qui s'écoule".

Traductions alternatives: 'ouï-dire' (Ñanamoli Thera), 'rumeurs' (Thanissaro B.). Bhikkhu Bodhi: "généralement compris comme faisant référence à la tradition védique, qui, selon les brahmanes, était apparue avec la Déité Première et avait été transmise oralement aux générations successives."

ce qui est répété dogmatiquement: param·parā
signifie littéralement "autre-autre" ou "ensuite-ensuite".

Traductions alternatives: 'tradition' (Ñ.Th), 'lignée d'enseignement' (B.B), 'légendes' (T.B). B.B: "signifie tradition en général, une chaîne sans rupture d'enseignements ou d'enseignants."

ce qui est communément admis: iti·kira
signifie littéralement "ainsi-dispersé".

Traductions alternatives: 'tradition légendaire' (Ñ.Th), 'ouï-dire' (B.B), 'traditions' (T.B), 'rumeur' (Soma Th). B.B: "peut signifier opinion populaire ou consensus général."

ce qui est transmis par des écritures: piṭaka·sampadāna
signifie littéralement "écriture-transmis".

Traductions alternatives: 'ce qui est venu dans des écritures' (Ñ.Th), 'une collection d'écritures' (B.B). B.B: "signifie une collection de textes religieux considérés comme infaillibles."


(2) "Le second groupe, qui comprend les quatre termes suivants, fait référence à quatre types de raisonnements reconnus par les penseurs à l'époque du Bouddha."

ce qui est basé sur le raisonnement: takka·hetu.
Takka est l'équivalent du sanskrit tarka signifiant 'doute' ou bien 'science de la logique', auxquels les dictionnaires de Pali ajoutent 'pensée' (voir vi·takka) et 'raisonnement'.
Hetu signifie 'cause, raison, condition'. Une traduction littérale pourraît être: 'ce qui est à cause du raisonnement (ie. atteint par ~)'.

Traductions alternatives: 'conjecture' (Ñ.Th), 'raisonnement logique' (B.B), 'conjecture logique' (T.B).

ce qui est basé sur l'inférence: naya·hetu.
Naya signifie 'méthode, plan, manière, inférence, conclusion correcte, signification, comportement, conduite'.

Traductions alternatives: 'inférence logique' (Ñ.Th), 'raisonnement par inférence' (B.B), 'axiome' (S.Th).

les considérations sur les apparences: ākāra·parivitakka.
Ākāra signifie (d'après le PTS Dic:) 'état, condition, qualité, propriété, attribut, signe, apparence, forme, manière, mode, raison' etc.
Parivitakka signifie 'réflection, considération'.

Traductions alternatives: 'en soupesant les preuves' (Ñ.Th), 'réflexions sur les raisons' (B.B), 'analogie' (T.B), 'raisonnement spécieux' (S.Th).

l'acceptation après avoir médité une vue: diṭṭhi·nijjhāna·k·khantā.
Diṭṭhi signifie vue.
Nijjhāna signifie (d'après le PTS Dic:) 'compréhension, vue pénétrante, perception, faveur, indulgence, plaisir, complaisance'.
Khantā est le participe passé de khamati, signifiant 'être patient, endurer, pardonner, sembler bon, se permettre, approuver'.

Traductions alternatives: 'un penchant pour une vue après l'avoir considérée' (Ñ.Th), 'acceptation d'une vue après l'avoir considérée' (B.B), 'acceptation par considération des vues' (T.B), 'préjugé envers une notion ayant été considérée' (S.Th).


(3) "Le troisième groupe comprend les termes faisant référence à l'autorité personnelle."

ce qui semble possible: bhabba·rūpatā.
Bhabba signifie 'capable, possible'.
Rūpatā signifie 'apparence, conformité'.

Traductions alternatives: 'l'aptitude d'un autre' (Ñ.Th), 'la compétence apparente de celui qui parle' (B.B), 'probabilité' (T.B), 'l'aptitude apparente d'un autre' (S.Th). B.B: "charisme de celui qui parle, incluant peut-être également ses qualités extérieures, eg. le fait qu'il soit hautement éduqué, qu'il ait beaucoup de disciples, qu'il soit respecté par le roi etc."




Traduction proposée par Rémy,
sur la base du travail effectué par Ñanamoli Thera.

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